Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/327

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Actions de grâces


 
Sur cette œuvre, au matin, devant vous, commencée,
La prière, ô mon Dieu, prosterna ma pensée ;
Je m’agenouille encore, à l’approche du soir,
Sur ce livre imparfait qui trompa mon espoir.
Je viens ; et, vous offrant les douleurs de l’artiste,
Du fruit de mon labeur, à vos pieds je m’attriste ;
Mais, si chétif qu’il soit, je veux vous en bénir ;
J’ai craint de ne pas vivre assez pour le finir,

Merci, mon Dieu ! vous-même, aux jours de défaillance,
Vous m’envoyez, d’en haut, un souffle de vaillance
Qui, malgré les soucis, les obstacles divers,
A suscité mon cœur et fait jaillir mes vers.