Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/46

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Qu’importe tous les maux ! mon nom même en débris
             Sous les dents des couleuvres…
Si je deviens un jour, ô Seigneur ! à ce prix,
             L’ouvrier de vos œuvres.

Foulez mon cœur saignant, à vos pressoirs offert
             Comme un fruit de la vigne.
Pour parler de Jésus s’il faut avoir souffert,
             Peut-être en suis-je digne !


VII



C’est l’homme et le martyr, mais non le Dieu vivant,
Que j’évoque aujourd’hui sous mon pinceau fervent.
Je viens montrer le frère en exemple à ses frères ;
J’ai chassé de mon cœur les pensers téméraires ;
L’apôtre seul, touché par les langues de feu,
Dira la majesté du Verbe égal à Dieu ;
Moi j’adore en son nom et je baisse la tête ;
J’y crois, et je le sais ineffable au poète.
Mais ce Christ, ce Sauveur qu’on implore à genoux,
Il fut pauvre et souffrant et triste comme nous.