Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/85

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Les pieds étincelants du baptisé nouveau,
Voilà que le ciel s’ouvre, un large éclair en tombe,
L’Esprit de Dieu descend sous forme de colombe ;
Une voix dit dans l’air, où la splendeur a lui :
« C’est mon fils bien-aimé, je me complais en lui. »

De lui seul et de Jean cette voix entendue
Remplit de longs échos l’invisible étendue ;
Et, palpitant d’amour du nadir au zénith,
Dans son sein attentif l’univers la bénit.
Les germes non éclos de toutes créatures,
Les vieux morts attendant au fond des sépultures,
Les globes nouveau-nés et dans leur floraison,
Les anges, les Esprits d’amour et de raison,
Le cèdre et l’humble mauve en ses frêles corolles,
Tout a frémi d’attente au vent de ces paroles ;
Car, en montrant à Jean celui qu’il espérait,
La colombe annonça Jésus de Nazareth !

Faites silence, ô voix des prophètes,.des sages,
Descendez de votre aigle, ô porteurs de messages ;
Mourez avec la nuit, étoiles, pâles sœurs :
Le vrai soleil éteint les flambeaux précurseurs !
En rayons inégaux autrefois dispersée,
La lumière elle-même enfin s’est élancée,