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pas de bêtises ! t’as l’air d’un cornichon. » (Rienzi, 26.)

CORNICHON : Aspirant à l’École militaire. — « Une fois en élémentaires, il se bifurque en élève de Saint-Cyr ou cornichon, et en bachot ou bachelier ès-sciences. » (Institutions de Paris, 58.) V. Volaille, Potasser.

CORNIÈRE : Étable à bœufs. V. Cornant.

CORRIDOR : Gosier. « Vous lui proposez de venir avec vous pour écraser quelques mollusques et se rincer le corridor d’une fiole de Moët au café Anglais. » (Vie parisienne, 65.)

CORSET (pas de) : V. Quinze ans.

CORVET : V. Être (en).

COSAQUE : Brutal, sauvage, maladroit.

COSNE : Auberge. (Halbert.)

COSTE : La mort. (Idem.)

COSTEL : Souteneur. (Idem.)

CÔTE (être à la) : Être à sec d’argent — On est à flot quand la fortune sourit. — « Si vous êtes vous-même à la côte, — quelles singulières expressions on a dans les coulisses pour exprimer qu’on manque d’argent » (A. Achard.)

COTE (G) : objets volés. Argot des notaires. « Un lourd commissaire-priseur qui avec la cote G jeta les fondements d’une grande fortune. » (Fournier-Verneuil, 1826.)

CÔTÉ (À) : Ne répondant pas à son sujet. — « M. Barbey d’Aurevilly a consacré le succès dans un article à côté très flamboyant. » (E. Blondet, 1867.)

CÔTE DE BŒUF : Sabre. (Vidocq.) — Allusion de forme.

CÔTELETTES : Favoris s’élargissant au bas des joues, de façon à simuler la coupe d’une côtelette.

CÔTELETTES : Applaudissements. (J. Duflot.) — Se dit dans le monde dramatique.

COTERIE : « Les tailleurs de pierres s’interpellent du nom de coterie. Tous les compagnons des autres états se disent pays. » (G. Sand.)

CÔTES EN LONG (avoir les) : Être fainéant, refuser le travail. — Mot à mot : avoir un corps incapable de se plier à la tâche (puisqu’il a les côtes en long et non en travers comme tout le monde). — Ironie populaire. — « Ces demoiselles aussi inaptes au travail que si elles avaient les côtes articulées en long et non pas en travers. » (Th. Silvestre.)

COTON (Filer un mauvais) : Se mal porter. — « Il file un mauvais coton. » (E. Jourdain.) — On disait autrefois jeter un triste coton, comme le prouve cet extrait des Mémoires secrets de Bachaumont : « 24 février 1781. Madame Bulté vient de partir pour Londres où vraisemblablement elle jettera un triste coton. Il est à craindre qu’elle n’y meure de faim. » — Cette dernière expression est dans le Dictionnaire de l’Académie.