Page:Larchey - Dictionnaire historique d’argot - 9e édition.djvu/324

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PICAILLONS : Écus. — « J’ leur donnerons des picaillons. Vive la paix ! Vive la nation ! » (Tourneur fils, 1800.)

PICCOLET : Petit vin de pays. — Diminutif de picton, avec même changement de finale que ses synonymes briolet et ginglet.

En joyeux fils de Grégoire,
J’aime le piccolet.
(Aug. Hardy.)

PICCOLO : Augmentatif de piccolet. Bien que plus moderne, il a déjà droit de cité dans certains restaurants, y compris le buffet du Moniteur, où il figure sur la carte des vins, à 90 c. le litre (1876).

PICHE : Pique, couleur de cartes. Changement de finale. — « Vous entendrez dire, en jetant du pique sur la table : — Je joue piche. » (Alhoy.)

PICHENET : C’est encore une variante de piccolet. — « Le pichenet et le vitriol l’engraissaient positivement. » (Zola, 77.)

PICKPOCKET : Voleur à la tire anglais. Mot à mot : pique-poche, et par extension, voleur quelconque. — « Il n’en est pas moins vrai que ces pickpockets du désert sortaient de chez lui.» (Comment, de Loriot.)

PICKPOCKETER : Voler. — « Un Anglais ! malheureuse, nous sommes pickpocketés. » (Almanach du Hanneton, 67.)

PICORAGE : Vol commis sur la grande route. (Vidocq.) C’est le passant qui est picoré.

PICOUSE : Haie d’épines. — Elle pique. V. Défleurir.

PICPOU, PICPRUNE : Tailleur. V. Piquepou, Picqueprune.

PICTER : Boire. — De Picton. V. Pavillonner.

PICTON, PIQUETON : Vin supérieur. — Augmentatif de piquette. — « Si l’ancien picton n’est que de la piquette, espérons c’t’ année en fair’ de meilleur. » (Layale.) V. Biture.

PICTONNER : Boire, s’enivrer. (Rabasse.)

PIÈCE À FEMMES : Pièce dont la réussite est basée sur l’exhibition de jolies femmes. — « Avez-vous vu cette reprise d’Orphée ?… Voilà une pièce à femmes. » (Villemot.)

PIÈCE À POUDRE : Pièce dramatique, dont le sujet remonte aux règnes de Louis XV ou Louis XVI, et comporte des personnages à coiffure poudrée.

PIÈCE À TIROIRS : « Pièce où l’acteur joue huit rôles différents », dit, en 1825, la Chronique indiscrète, mais on peut se contenter à moins.

PIÈCE À TRUCS : Pièce où les changements à vue sont nombreux. Les féeries sont les pièces à trucs par excellence.

PIÈCE DE BŒUF : « Grand article sur les choses du moment. On l’appelle aussi la pièce de résistance. Un excellent journal qui ne servirait pas tous les jours à ses abonnés la pièce de bœuf ne serait pas sûr de réussir. » (Biog. des Journalistes, 26.) — On dit aujourd’hui tartine.