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chinelle dans le tiroir. Le mari comprend : la femme est intéressante. » (Figaro.) — « La comtesse : C’est-il donc arrivé ? — La marquise : Un polichinelle. — La comtesse : Ciel ! — La marquise : Dans le tiroir, ma chère. — La comtesse : Pauvre petite. » (E. Villars, 66.)

POLIR L’ASPHALTE, Polir le bitume : faire le trottoir, raccrocher.

POLISSON : Bourrelet attaché au-dessus des hanches pour étoffer la croupe. À la mode vers 1823. — « Le polisson, c’était un mouchoir empesé que les dames plaçaient au-dessous de la taille pour donner de l’épaisseur à la démarche et de l’ampleur aux tissus. » (Léo Lespès, 55.) V. Tournure.

Vainement, je voudrais vous dire
Tout ce que cache un polisson.
(E. de Pradel, 23.)

POLISSON, POLISSONNE : Terme amical comme gueux, coquin, etc. — « Qué noce ! oh ! mes enfants ! qué polissonne de noce ! » (Sardou.)

POLITICIEN : « Qu’est-ce que c’est, les trois quarts du temps que ce que l’on appelle les hommes de parti, les politiciens ? Ce sont des hommes qui n’ayant pas le courage de suivre une carrière tracée, toujours longue et pénible, se disent : Je vais faire comme à la roulette… Si ma couleur sort, je serai tout d’un coup ministre, préfet, receveur… » (Saint-Genest, 76.) — « Les politiciens, l’engeance dangereuse et vermineuse qui vit de la politique. » (Journal de Paris, 75.) — Ce terme vient d’Amérique, où la politique est, comme on sait, un métier lucratif.

POLKA : « Disons quelques mots de cette gigue anglaise croisée de valse allemande, qui fait sautiller aujourd’hui les Parisiens comme autant de coqs d’Inde sur une plaque brûlante. » (E. Arago, 44.)

C’est en ce temps de vogue qu’on a dit un moment à la polka, pour dire très-bien.

POLKA : Photographie où figurent des groupes obscènes. — « Ces photographies obscènes que leur argot appelle des polkas. » (Du Camp.)

POLKA (Petit) : On appelle ainsi dans le monde un petit jeune homme niais, tiré à quatre épingles, et danseur infatigable. — « Les jolies femmes dédaignent les petits polkas. » (Figaro.)

POLKER : Danser la polka : « En attendant que la polka décline, on la conjugue… On dit polquer à l’infinitif. Polque, dit une femme à son mari. » (Charivari, 44.)

POLKEUR : Danseur de polka.

POLKISTE : Partisan de la polka. « Les polkistes ont essayé de se diviser en deux camps : les partisans de Cellarius et ceux de Laborde, autre professeur de polka. La Revue de Paris est cellariste enragée, et le Feuilleton des Théâtres est labordiste furieux. Dans le journal le Siècle une guerre civile s’est déclarée. » (Charivari, 44.)