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TAUPES (Royaume des) : « Il est au royaume des taupes, il est mort. » (Oudin, 1640.)

TAUPIER : Égoïste. (Idem.)

TAUPIN : Élève de mathématiques spéciales. — « Le simple taupin, le candidat qui se présente à la colle d’admission à l’École polytechnique, possède déjà des connaissances supérieures. » (La Bédollière.)

TEINT (bon) : Véritable, authentique. — Allusion aux étoffes mauvais teint qui ne durent pas. On dit mauvais teint pour faux, mensonger. — « Une vraie comtesse ?… Tout ce qu’il y a de meilleur teint. » (Brunesœur.)

TEINTÉ : Enluminé par l’ivresse.

TEINTURIER : Marchand de vins frelateur. — « Enfoncé Desnoyer le teinturier et son vin ! » (E. Bourget, 1845.)

TEINTURIER : « Tous les hommes politiques ont besoin d’avoir auprès d’eux des sous-hommes politiques ou des supérieurs qu’ils consultent, qu’ils laissent écrire ou qu’ils s’assimilent… Dans le style des affaires publiques, ceux qui exercent cette influence s’appellent des teinturiers, parce qu’en effet ils se chargent de donner de l’étoffe à des hommes d’État des couleurs différentes. » (Roqueplan.)

Il y a aussi des teinturiers littéraires. On lit dans les Mémoires secrets (25 sept. 1775) : « La comtesse de Beauharnais a fait présenter une comédie. Elle a été reçue : on ne doute pas que le sieur Dorat ne soit son teinturier. »

TEMPÉRAMENT (à) : À crédit. Mot à mot : en tempérant l’obligation de payer. « Vous me payerez quand vous pourrez, à tempérament. » (Alm. du Hanneton, 67.)

TEMPLE : Manteau. (Colombey.)

TEMPS (voir le coup de) : Prévoir à temps pour parer. — Terme d’escrime. (Dhautel, 08.)

En deux temps : En un instant.— Terme d’escrime. — « En deux temps, j’ remouque et j’ débride. » (Halbert.) — « En deux temps sa lessive est faite. » (Le Casse-Gueule, ch. 41.)

Prendre des temps de Paris signifie, au théâtre, préparer ce que l’on a à dire par une pantomime pour augmenter l’effet. Le mot a été inventé par des comédiens de province. (Couailhac.)

TENANTE : Chopine. (Halbert.)

TENIR (en) : Aimer d’amour. — « Est-ce de l’amour ? Alors, il faut qu’elle en tienne furieusement, puisqu’elle fait de tels sacrifices. » (Ricard.)

TENIR (se), TENIR SUR SES PIEDS : Être bien composé, bien agencé. Se dit d’une œuvre littéraire ou dramatique. — « Passez-moi le manuscrit : ça a l’air de se tenir sur ses pattes. » (Alm. du Hanneton, 67.)

TENIR (se) : Se bien conduire, se faire respecter. C’est l’opposé de se laisser aller.