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Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/86

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ma vieille amie Marie Duthiers-Boislin, où je me suis à peine assis…

Elle alla vers le fond de l’immense pièce, écarta une magnifique tapisserie du xviie siècle pleine de héros cuirassés et casqués, de déesses, de lévriers et de feuillages, et sur une console du petit salon où ils devaient dîner, elle prit une corbeille de fruits et un flacon de cristal tout frotté d’ors éteints qu’elle posa sur le bureau du ministre.

Elîe lui offrit une grosse poire qu’elle venait de peler et lui versa un verre de Xérès.

— Vite, Dominique, ordonna-t-elle, prends ceci qui te permettra d’attendre…

Il avala l’énorme fruit dont la pulpe parfumée fondait dans sa bouche comme la glace d’un sorbet, il but deux verres du vin généreux et remercia :

— Hélène, cela suffit, mais j’avais