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1ère, détourner, parce que ce mal égare l’esprit). Maladie de l’esprit qui rena opiniâtre, emporté, furieux, n Personne atténue de ce mal ; fou furieux : Saint Malhurinest te patron

— Par ext. Action ridicule, bizarre, extravagante ;

O la plaisant avertinD’un fou du pays latin !

J.-B. Rousseau.

— Art vétér. Maladie particulière aux moutons. Syn. de tournis. V. ce mot.

AVE11T1N (SAINT-), villagé de France (Indre-et-Loire) ; aiTOnïT. de Tours ;• !,300 hab.

Tours à Loches. Patrie du célèbre imprimeur Plantin.

avertineux, euse adj. {a-vèr-ti-ricù ; eu-ze — rad. avertit). Art vétér. Atteint dé l’averlin ou tournis : Moutons avertineux.

AVERTIR v. a. ou tr. (a-vèr-tir — du iat. aduertere, remarquer ou faire remarquer ; formé do ad, vers ; verlere, tourner). Instruire, informer, prévenir : Avertir d’un accident, d’un dan er. Avertir par un cri, par un geste. Avertir par une lettre. Je ne dispute jamais du nom, pourvu qu’on m’avertisse du sens qu’on lui donne. (Pasc.) VJieu avait averti tes juifs que Je temps de leur malheur était proche. (Boss.j II ne cesse de les Aviiuriiî par ses prophètes, qlt’it leur envoie coup sur coup. (Boss.) Un ami qui nous avertît judicieusement de nrls fautes est un bien inestimable. (St-Evrem.) On wi’avkktit qu’il fait tous ses efforts pour lui parler. (Mol.) Si je manque, c’est vous qui me faites manquer faute de ««’avertir. (Fén.) On vint avertir /dominée de l’arrivée du [Us d’Ulysse. (Fén.) Il arrive jusqu’à moi sans me faire avertir. (La Bruy.) Le roi de Prusse fait de très-belles actions sayis eu avertir son monde. (Volt.) Qu’esta qu’on vous écrit ? Daignez m’erf avertir.

Qu’a ce triste èi

lie» j’ai

Th. Corneille.

un voyage, en arrivant, croié-inol, rs ja.il lojjis âverliï là maîtresse.

BoiLEÂU.

tidé accourt, l’avertit qu’à la porte les demandaient a le voir prompteme ;

Biques froideurs sans les faire Éclater, sc= pas la cour de vous quitter.

Racine.

Holà, madame la belette,

Que l’on diîibge sans trampetti

je Vais avertir loué les rats du p

il Mettre au courant, instruire, non par un avis direct, mais d’une façon plus ou moinâ détournée : Le moyen de connaître le plus beau vers, si le comédien ne s’tj arrête, et ne nous avertit par là qu’il faut faire ta brouhaha. (Mol.) Les envieux nous avertissent de nos qualités par leur haine. (M’le de Staël.) La France a souvent averti les Anglais du mérite de leurs grands hommes. (De Fontanes.)

— Par anal. Servir d’avertissement à : Tout devrait nous avertir, et tout nous amuse. (Fén.) La faim est un commencement de douleur gui nous avertit de prendre de la nourriture. (Volt.) La conscience nous avertit en ami avant de nous.avertir en juge. (Stanislas.) Le bruit de la chaîne avertit de la présence de l’esclave. (Chateaub.) La conscience est comme un témoin qui nous avertit de tout ce qui se fait dans l’intérieur’de notre âme. (V. Cousin.) L’homme est régi par un sentiment intérieur qui ^’avertit que toute oppression est illégitime. (Alibert.) Un instinct invincible avertit les gouvernements que la force ne fonde pas un droit* (Guizot.) L’odorat, comme le goût, m’avertit qu’une fois. (Kaspail.) La liberté de la presse défend les peuples et avertit les rois. (Dupin.) La corneille avertit des malheurs à venir.

Que tout était vanité. VoltàIre.

— Absol. Prévenir quelqu’un, lui donner, un avertissement : Quoique sans menacer et sans avertir, la mort se fait sentir tout entière dés le premier coup. (Boss.j Moi, /avertis avant de dénoncer. (Mirab.) À la journée du 20 juin 1792, Santerre, suivi du peuple, pénétra dans les appartements dé la reine, et lui dit : liien n’est H craindre pour vous, madame, dans cette journée qiié le peuple à choisie pour avertir, ei non pour frapper. (Ch. do Lacretelie.)

— Loc. fam. Je vous en avertis. Se dit par menace ou par une sorte de défi pour annoncer une chose comme inévitable : Je me vehyerai, jê vous châtierai, je vous EN avertis.

Ke vous sauveront pas ; jt vous eA hvertii.

AVE

— Manég. Avertir fin cheval, L’exciter au moyen do quelques aides, lorsqu’il se néglige.

S’avertir, v. pr. Se" donner un avis à soimême : Périclès, avant de paraître en public, s’avertissait en secret qu’il allait parler à des hommes libres, à des Grecs, à des Athéniens. (Barthél.)

. — Réciproq. Se donner des avis l’un à l’autre : Les conjurés s’avertirent de ne rien tenter ce jour-là. Les hommes s’entendent par le même principe que ceux des animaux qui s’avertissent : par des cris, de leurs besoins ; de leurs sensations ; de leurs désirs. (Court de Gébelin.)

— Syn. Avertir, douncr àvi», Informer.

Avertir, c’est appelai l’attention dé quelqu’un’ sur quelque ch’oSé i Oh vint avertir Idaménéè de l’arrivée dû fils d’Ulysse. (Fén.)Informer, c’est compléter les connaissances de quelqu’un sur l’objet dont on veut lui parler : Ils firent partir Pinlo avec toutes l’es instructions nécessaires jpôur inkokmèr le roi du plan et des moyens de l’exécution. (Vertot.) Donner avis, c’est renseigner une personne absente où éloignée sur ce qu’elle ne peut savoir par ellq-mêine : Ma tante accommoda mon affaire ; elle m’écrivit aussitôt pour m’en bqnner avis. (Le Sage.)

avertissements, m. (à-vèr-ii-se-man

— rad. avertir). Avis bienveillant, action d’avertir quelqu’un, appel fait à son attention ; fait pu Objet qui a le même résultat : Avertissement salutaire, charitable. Donner, recevoir un avertissement. Ils sentent, à chaque péché Qu’ils commettent, un avertissement et un désir intérieur de s’en abstenir, (Pasc.) Écoutez, et prenez garde surtout de n’écouter "’■" — mépris l’ordre des avertissements la conduite de la - ’— '"- — * r" nos cœurs s’endurcissent api ment si sensible, que reste-t-n autre enose a ta Providence que de nous frapper nous-mêmes sans miséricorde ? (Boss.) Je connus que ce songe mystérieux était un avertissementdivin. (Fén.) Les déclarations de guerre sont moins des avertissements aux puissances qu’à leurs sujets. (J :-J, Rouss. J La douleur du corps n’est-elle pas un signe que la machine se dérange, et un avertissement 'd’y pourvoir ? (J.-J. Kouss.) Les avertissements et les traits de lumière n’ont jamais manqué aux révolutions naissaùtes, (Guizot.)

tet avertissement îharque Une défiance.

Corneille.

1 la passion est en nous si extrême, sementi n’ont ni force ni lieri.

RÉON1ER.

Je t’ai fait voir tes càpiaràdes, Ou morts ; où mourants, ou malades : Qu’est-ce que tout cela ? qu’un

— Littér. Petite introduction où courte préface qu’on place en têle d’un livre : Il ’est nécessaire de lire /’avertissement pour bieû entendre ces trois morceaux. (La Font.)

— Fairi. C’est un avertissement au lecteur, Se dit il propos d’uri accident bu de quelque chose qui peut faire qii’dh sb tienne sur ses gardés, il On dit plus ordinairement : C’est

—^ Admihistr..Invitation ào’ payer envoyée à un çotitribuiible par le percepteur : Avertissement sans frais. Avertissement avec frais. Il Avis officiel que l’autorité donne aux journaux d’être plus réservés dans leur polémique : Lés avertissements prennent souvent une forme agressive peu faite pour rétablir là bonne harmonie entre les partis. (J. Sim.) Le journal est moins terrible qu’il n’en a l’air, et il peut parfaitement vivre livré à lui-même, je veux dire sans les lisières fâtëriielles de /’avertissement. (E. Texier.)

— Ane. jurispf. Nom donné aux premières écritures qui servaient à l’instruction d’un procès par écrit..

— Dr. pén. Avis que le président doit, aux termes de la loi, donner aux avocats, à l’accusé et au jury : l° au défenseur, qu’il ne peut rien diro contre sa conscience et Contre le respect dû aux lois (art. 311) ; 2" à l’accusé, qu’il ait à écouter la lecture de l’arrêt de renvoi etl’acte d’accusation (art. 313) ; 3<>aujury, qu’il peut accorder des circonstances atténuantes à l’accusé (art : 341) ; au.condamné, qu’il a trois jours pour se pourvoir ëh cassation (art. 371).

— Syn. Avertissement, avis, conseil. L’aver-

tissement nous instruit ou réveille notre attention : Les meilleurs princes sont incapables de porter les avertissements les plus mesurés de leurs plus affidés personnages. (St-Sim.) L’avis nous indique ce quénbiis devons faire, et nous donne des renseignements.utiles pour nous décider : Si votre enfant choisit mal son état, vous pouvez le redresser par dé sages avis. (Bourd.) Le conseil nous tracé une règle qe conduite avec l’autorité que donne l’âge ou la raison : Les conseils faciles à pratiquer sont les plus utiles. (Vaiiven.)

—r Encycl ; Econ. polit. L’avertissement est un des moyens de répression imaginés contre Ses abus de là liberté de la presse par le décret organique du n février 1852. Le troisième paragraphe de l’article 32 de ce décret est ainsi conçu : « Un journal peut être suspendu par décision ministérielle, alors qu’il n’a été l’objet d’aucune condamnation^ mais après deux avertissements motivés et pendant un temps qui ne" pourra excéder deux mois. • Le décret est

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complètement muet sur les cas et circonstances qui sont de nature à provoquer des avertissements, mais la pratique est venue bien vite mettre en lumière le but et l’esprit de ce mode de répression.

■, Les hommes qui présidèrent à la confection du décret de 1852 croyaient de très-bonne foi que c’était à la liberté de la presse qu’il fallait surtout attribuer la chute des précédents gouvernements ; si sévères et si minutieuses que pussent être des mesures légales prises pour réprimer les abus possibles de cette liberté, ils étaient également convaincus que l’esprit des écrivains hostiles saurait les éluder. En changeant les conditions de la juridiction des délits de presse, le législateur de 1852 n’était animé, quoi qu’on ait dit, d’aucun sentiment de méfiance à l’égard de la magistrature.

Dans la plus grande partie des cas où le pouvoir a fait usage des avertissements, ses tribunaux auraient indubitablement rendu des sentences de Èondamnation ; mais une longue expérience avait constaté qu’au nombre de leurs inconvénients, les procès de presse, même suivis de condamnation, avaient celui d’augmenter, dans une proportion indéfinie, la publicité, souvent *rès-restreinte et très-eirconscrite à l’origine, des articles incriminés, et d’aggraver ainsi le préjudice causé par le délit. En 1852, on pouvait craindre, en outre, de voir les partis politiques, encore animés du sentiment de leur défaite, ramasser l’arme des procès de presse, et s’en faire un moyen d’attaque contré le nouveau régime. Les modifications si nombreuses et si profondes introduites dans presque toutes les parties dû corps politique et économique, les actes nécessaires a la consolidation du nouveau régime, n’auraient pu être aussi facilement exécutés et menés a fin, si les intérêts auxquels ces mesures touchaient eussent pu les pénétrer et les discuter.

L’avertissement n’était en somme que le corollaire des autres mesures qui, à la même époque, resserraient, sans trop d’opposition de

arme défensive plus qu’offensive que se créait un pouvoir qui tenait à préparer ses mesures et à les mettre ensuite à exécution, sans avoir en même temps a soutenir ces guerres de tirailleurs qui avaient si souvent réduit les anciens gouvernements à l’impuissance et à l’inaction. Voilà quel a été le véritable but de

Peu importe qu’un préfet se soit servi d’une telle arme pour rappeler aux convenances et aux règles de la civilité puérile et honnête des journalistes qui, dans le cours d’une polémique n’intéressant en rien la chose publique, s’en étaient écartés : peu importe qu’un autre préfet ait vu, dans la critique d’un engrais Couvert de sa recommandation, une attaque contre le respect dû aux. lois et au principe d’autorité ; la valeur intrinsèque de l’avertissement n’en est nullement touchée. L’appréciation d’un important rouage politique n’a rien à voir avec les usages peu judicieux ou même ridicules qu’en font certains agents. Aussi ces incidents ont-ils tenu très-peu de place lorsque, après neuf années d’existence, la question de l’avertissement à été soumise au Corps législatif.

Pendant ce laps de temps, l’avertissement avait beaucoup plus servi à contenir la presse qu’à la réprimer. Les grands événements politiques, tels que le mariage de l’empereur, la naissance du prince impérial, l’heurèusé issue de la guerre d’Italie, furent autant d’occasions saisies pour lever ces avertissements et en faire disparaître lès effets. Il arriva même, et notamment à Paris, pour le jbûrhal la .Presse, qu’après deux avertissements, la nécessité d’une nouvelle mesure de ce genre s’étaht présentée, le gouvernement, contrairement aux dispositions formelles de la loi, délivra un troisième avertissement j et laissa dormir le droit de suspension. Le projet, devenu la loi du 2 juillet 1861, fut présenté dans le but de donner une sanction légale à cette pratique administrative. L’article unique de cette loi porte que tout avertissement est périmé deux ans après sa date. Comme raison de cette modification, l’exposé dés motifs alléguait que les deux avertissements ne devaient pas être séparés par un laps de temps trop considérable, si l’on voulait que la suspension d’un journal parût à l’opinion publique un résultat suffisamment motivé. Cette modification était, du reste, en harrrionie avec les autres dispositions de ia loi. Un délit ou une contravention devait se répéter deux fois en moins de deux ans pour entraîner une suspension. Il paraissait donc logique que les conséquences de l’averlïssèmeni dussent s’atténuer et même disparaître.par une continuation de publication à l’abri de tout

rable. « Le bénéfice dû temps, dit M. Nbgeht Sàint-Laiiréris dans son rapport, est ainsi accordé au journal ; il dépendra de lui d’effacer, par une modération toujours désirable pour là bonne et, sérieuse discussion, le préjudice et le péril résultant d’un avertissement. » Un député, M. Nàpbléoh de Chàmpaghy, aurait voulu que là siispeiision d’un journal ne pût être prononcée qu’autant que les deux avertissements àuràiëtit été baSës sur les mênies’ motifs et qu’il n’Sh âiirait pas été ténil compte. Cet amendement fut rejeté par le motif juti AVE

diqoe que ce n’est pas la répétition du même fait, mais bien d’un fait coupable, qui constitue la récidive. « Avec un pareil système, faisait encore remarquer M. Nogent Saint-Laurens, un journal pourrait mériter un avertissement chaque jour, et les subir tous sans conséquence sérieuse, s’il avait assez d’habileté pour varier ses violences et faire ainsi varier les motifs de ses avertissements. »

Dans le cours de la discussion à laquelle cette loi.donna lieu, M. Jules Favre, prenant à corps le sujet on lui-même, se plaça complètement en dehors des origines du système des avertissements et des circonstances au milieu desquelles il s’exerce. « Qu’est-ce que l’avertissement ! s’écria-t-il. En vérité, nos neveux, en examinant cette législation, pour peu qu’ils soient imbus d’idées véritablement philosophiques, ne sauront manquer de la condamner. Toutes les fois que le contrôle ne sera qu’apparent, le pouvoir 1 acceptera ; il souffrira une opposition qui ne sera qu’une opposition de commande...Toutes les fois que le gouvernement a le d»it, et le droit exclusif, de dire comment, dans quels termes et dans quelles circonstances il doit être attaqué, >' est lé maître de la pensée publique. • L’homme habile qui, en cette circonstance, représentait le gouvernement, M..Bilïault, ne se livra à aucune justification théorique de l’avertissement. Il déclara seulement que, sous une administration éclairée, les journaux avaient une liberté sufiisante, qu’à défaut de puissance pour faire le mal, ils avaient toute latitude pour faire le bien, et.que le droit de pétition au Sénat et là complète liberté de parole dont jouissent les chambres, étaient suffisants pour contenir et réprimer les excès de pouvoir et les abus.

À côté de l’avertissement officiel ; il y a encore, pour nous servir d’une expression créée en 1858 par M. Bilïault lui-même, l’avertissement officieux. A diverses reprises, le gouvernement impérial en a fait usage, soit porir couper court à des polémiques qui passionnaient les esprits sans utilité réelle, soit pt>br empêcher ou retarder la publication de faits et d’incidents jugés par lui plus propres à égarer et à troubler l’opinion qu’à l’éclairer.

L’Autriche, i’Espagne et là Turquie ont emprunté & la France le système des avertissements. En Autriche, la presse, après avoir été souriiise pendant une douzaine d’années à un régime exceptionnel, a été en 1863 replacée sous le régime du droit commun.

Mais quelque chose de cent fois préférable & tous les avertissements du monde, Ce serait.

— et nous entendons du fond de notre eUbinet le lecteur achever ndtre phrase, — ce serait une liberté de la presse sans limites ; les délits de la plume sont de leur nature essentiellement incompatibles avec les lois préventives ; il faut des ailés et hôri des entraves k l’idée, qui est divine par son essence. Par le /ait même d’une liberté illimitée, il s’établirait nécessairement uri doublé courant au milieu

duquel la vérité finirait par l’-erriportef sûr le mensonge, le bien sur le mal. Tous les palliatifs que l’on mettra en usage seront toujours insuffisants tant qu’on se refusera à voir dans la presse cette lance d’Achille qui avait la propriété merveilleuse de guérir les blessures qu’elle avait faites.,

Avertissement d’un catholique »uglnis aux cothoiiqiios frunçui». Le 17 octobre 1585, la Ligue imposa au roi Henri III un édit qui réduisait de six m’ois à quinze jour0 le délai accordé précédemment aux prétendus réformés pour abjurer ou quitter la France. Les huguenots qui avaient pris les armes, et les catholiques qui les assistaient, étaient déclarés criminels de lèsé-majes’té. Le délai expiré, tous le^ biens des réfractaires, de même que ceux des rebelles à main armée et de quiconque les assisterait directement ou indirectement, devaient être confisqués et appliqués aux frais de la guerre. Le roi de Navarre répondit par une déclaration équivalant, pour les catholiques, aux menacés adressées aux protestants par Védit royal. Puis il adressa aux trois États dé France et à la ville de Paris des ’ lettres où il rendait les persécuteurs responsables de toutes les calamités qui allaient fondre sur le royaume, et où il rappelait particulièrement au cierge, en termes très-dignes et très-mesurés, les devoirs de la charité chrétienne, et lui reprochait de préférer les batailles aux paisibles discussions d’un concile. À ces pièces, aussi bien écrites que raisonnéès, et de nature à faire impression sur les esprits, la Ligue répondit par Ad’verlissement d’un catholique anglais aux catholiques français (Paris, 1586), le pamphlet le plus éloquent et le plus theendiane qui fût encore sorti des presses catholiques. L auteur, l’avocat Louis d’Orléans, y découvre à ses lecteurs lé danger qu’ils courent de perdre leur religion, et ■ d expérimenter, comme en Angleterre, la cruauté dès ministres, » s’ijs reçoivent à la cour un roi hérétique. L’écrivain ligueur répond par des cris de mort aux paroles conciliantes dû Béarnais ; il loue la « saignée très-salutaire > de la Saint-Barthélémy, et regrette seulement qu’elle n’ait pas été suffisante. " L’hérésie, s’écrie-t-il, c est un mal auquel il faut mettre, le fer et le feu sàbs dissimulation. • il. glorifie l’inquisition d’Èspaguè et Philippe II, « se privant d’enfant mâle et violant les droits de nature pour sauver la, religion. » Ainsi, lé. fait de la mort. violenté dé don (jarlos était admis par les catholiques. Puis, avec une incroyable habileté,