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Nuisirent à Naples les meilleurs résultats ; il ne put cependant parvenir à réprimer complètement le brigandage. À la suite des troubles de Turin, en septembre 1861, le roi l’appela de nouveau à la présidence du cabinet et au ministère des affaires étrangères, parce qu’il voyait en lui l’homme le plus capable de calmer le mécontentement des Piémontais et de mener à bonne fin les négociations avec la France, ainsi que la grande alfaire de la translation de la capitale à Florence. La Marmora signala son nouveau ministère par la conclusion du traité de commerce avec la France, et surtogt par celle de l’alliance avec la Prusse. Lorsque la guerre eut été déclarée à l’Autriche, il suivit le roi dans son quartier général, en qualité de ministre sans portefeuille et de chef de l’état-major général. Ce fut lui qui fut réellement le commandant en chef de l’armée et qui élabora le plan de la campagne. Son inactivité inexplicâble, après la défaite de Custozza (24 juin 1866), indisposa violemment contre lui l’opinion publique, et on l’accusa de vouloir’substituer, dans la marche de la guerre, les. voies de la diplomatie à celles des armes, et d’être gagné secrètement à la politique de Napoléon III. Après la conclusion de la suspension d’armes avec l’Autriche, au mois d’août suivant, le marquis de La Marmora renonça à ses fonctions ministérielles aussi bien qu’à celles de chef de l’état-major général. Il a rempli depuis diverses missions diplomatiques.

LAMARQUE(François), .conventionnel montagnard, né dans le Périgord vers 1755, mort en 1839. Avocat au parlement.de Paris, il se jeta avec passion dans le mouvement révolutionnaire et fut élu, en 1790, juge au tribunal de Périgueux, puis député de la Dordogne à l’Assemblée législative, où il se fit connaître d’abord par des travaux sur l’ordre judiciaire. Le 21 janvier 1792, il proposa le séquestre des biens des émigrés, se fondant sur ce que c’était à ceux qui fomentaient la guerre d’en supporter les frais, soutint de sa parole ou de son vote toutes les mesures favorables à la Révolution, fut nommé secrétaire de l’Assemblée et demanda, l’un des premiers, la déchéance du roi. Le 10 août, il lit partie de la députation chargée de s’interposer entre le peuple et le château ; mais il était lui-même entièrement favorable à cette grande et utile révolution. Quelques jours plus tard, on le chargea d’aller la faire acclamer à l’armée de Luckner. Réélu à la Convention nationale, il prit place à la Montagne, vota la mort du roi sans appel ni sursis, se prononça de bonne heure contre le parti de la Gironde et défendit contre Gensonné et autres la commune de Paris, odieusement calomniée par la coterie. Il entra ensuite au comité de défense générale, et, dan3 des vues d’apaisement, proposa et fit voter la suspension des procédures contre les mussacres de septembre. À la suite d’un rapport sur les pamphlets royalistes répandus depuis la mort de Louis XVI, il fit décréter la peine de mort contre les auteurs d’écrits provoquant le retour de la royauté, fin avril 1793, il fut envoyé à l’armée du Nord, avec Bemnonville, Camus, Quinette et Drouet, pour notifier à Dumouriez les décrets de la Convention. On sait que ce général consomma sa trahison en livrant 1er ? commissaires nationaux aux Autrichiens, qui les retinrent prisonniers dans la forteresse du Spielbergjusqu’en décembre 1795, époque où Us furent échangés contre la fille de Louis XVI.

Lamarque entra alors au conseil des Cinq-Cents, dont il fut nommé secrétaire, puis président en 1797. Dans cette assemblée, il combattit énergiquement les progrès de la réaction et du loyalisme, parla en faveur des sociétés populaires et de la liberté de la presse, proposa l’institution de chaires publiques et gratuites pour l’enseignement des langues vivantes, demanda une amnistie générale et absolue, mais en même temps l’application des lois coutre les prêtres réfractaires. Dans la lutte entre le Directoire et les conseils, il soutint le pouvoir exécutif, qui représentait alors au inoins la République officielle, appuya le coup d’Elat du 18 fructidor contre les royalistes, présida à cette occasion la séance des Cinq-Cents à l’Odéon, demanda, un peu plus tard, des indemnitéspour les inculpés dans la conspiration de Babeuf qui avaient été acquittes par la haute cour de Vendôme, et, le 22 mars 1798, développa une opinion sur le théâtre, qu’il voulait faire servir à la régénération des mœurs et de l’esprit public. Aux élections suivantes, il fut nommé dans trois départements ; mais le Directoire ayant, avec plus ou moins de légalité, annulé les élections de plusieurs déartements, Lamarque se trouva au nombre

es exclus. Il fut alors nommé ambassadeur à Stockholm ; mais le roi do Suède refusait de recevoir dans ses États le conventionnel régicide. Au milieu de ces difficultés, Lamarque fut de nouveau réélu député au conseil des Cinq-Cents (mars 1799). il se signala encore par son énergie républicaine et appuya la proposition de Jourdan de proclamer la patrie en danger, ainsi que d’autres mesures propres à relever l’esprit public et qui peut-être eussent prévenu le 18 brumaire. Après cette usurpation, Lamarque, qui n’avait pas été formellement exclu du Corps législatif, ne joua plus néanmoins aucun rôle politique.

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Découragé sans doute par les événements et par tant de luttes, il accepta en 1800 la préfecture du Tarn, puis un siège au tribunal de cassation (1804), et même la croix de la Légion d’honneur. À la seconde Restauration, il fut banni comme régicide, se retira à Genève, puis en Autriche, obtint en 1819 l’autorisation de rentrer en France, et vécut dès lors dans une retraite absolue.

LAMARQUE (Maximilien), général et orateur français, comte de l’Empire, né à Saint-Sever (Landes) le 23 juillet 1770, mort à Paris le 1er juin 1832. Fils d’un procureur royal de la sénéchaussée de Saint-Sever, qui siégea obscurément à laConstituante, il achevait ses études quand éclata la Révolution, dont il embrassa les principes avec l’enthousiasme de la jeunesse. En 1791, il s’enrôla comme volontaire dans un des bataillons de son département, fut envoyé sur la frontière d’Espagne au commencement de la guerre et devint rapidement capitaine de grenadiers dans cette héroïque colonne infernale que commandait La Tour-d’Auvergne. Ce fut lui qui, avec une poignée d’hommes, s’empara de Pontarabie. Chargé d’aller présenter à la Convention les drapeaux conquis sur l’ennemi d ; 12is cette affaire brillante, il fut honoré d’un décret déclarant qu’il avait bien mérité de la patrie. Il servit ensuite avec la même distinction à l’année du Rhin, fut nommé général de brigade en 1801, figura avec éclat dans les guerres du Consulat et-de l’Empire", contribua à la conquête du royaume de Naples, à la prise de GaSte (1806), et s’illustra par un coup de main d’une audace extraordinaire, l’enlèvement de l’Ile de Caprée, position pour ainsi dire inexpugnable et défendue par Hudson Lowe. Pendant la campagne de 1809, il commanda une division de l’armée placée sous les ordres du vice-roi d’Italie, fit 5,000 prisonniers à Laybach, rejoignit Napoléon sur le Danube et combattit avec la plus impétueuse valeur à Wagram, où il eut plusieurs chevaux tués sous lui. Il fut en-Suite employé à Anvers, puis de nouveau dans la Calabre, enfin en Espagne, où il servit jusqu’à la fin de l’occupation française.

On rapporte qu’au commencement de la première Restauration, entendant vanter par le duc de Blacas le repos dont on allait jouir sous le régime nouveau, Lamarque, avec une rudesse toute militaire, fit cette réponse devenue si célèbre : < Ce n’est pas là du repos, mais une halle dans la boue.

Toutefois, il faut remarquer qu’il n’avait pas protesté contre l’événement, et que même il avait accepté la croix de Saint-Louis.

Pendant les Cent-Jours, il fut chargé par Napoléon de réprimer la résistance royaliste de la Vendée. Cette insurrection de 1815 fut courte, comme on le sait, mais non sans importance. Lamarque agit avec autant de modération que de fermeté et de capacité militaire. Nous avons sous les yeux un rapport de lui adressé au ministre de la guerre, et qui est un témoignage des difficultés contre lesquelles il avait à lutter, dénué qu’il était des forces et des ressources nécessaires, en même temps qu’un exposé des mesures habiles qu’il prenait, dans la limite de ses moyens, pour étouffer cette nouvelle rébellion de l’Ouest. L’empereur lui avait prescrit des répressions implacables ; mais il eut la prudence et le patriotisme de se montrer humain. Ses proclamations, ses exhortations aux Vendéens respirent les plus nobles sentiments : « Je ne rougis pas, leur disait-il, de vous demander la paix, parce que, dans les guerres civiles, la seule gloire est de les terminer. L’aspect d’un champ de bataille où l’on ne voit que des Français déchire l’âme. » Il traitait les insurgés prisonniers avec la plus grande douceur, et pardonna même à un malheureux qui avait tenté de l’assassiner. Après quelques opérations heureuses, il termina la pacification du pays par une victoire àlaRoche-Servière, etobtintla soumission de Sapinaud, le chef principal des Vendéens, qui signa la paix à Cholet le 2G juin 1815. La Chambre des représentants décréta que le pacirtcateur de la Vendée avait bien mérité de la patrie. À Sainte-Hélène, Napoléon lui rendait justice en ces termes : > Lors des dernières insurrections de la Vendée, le général Lamarque, que j’y avais envoyé au fort de la crise, y fit des merveilles et surpassa mes espérances. ■

Il était à Angers lors de la deuxième Restauration, et il envoya au prince d’Eckmuhl son adhésion au nouveau régime, au nom de l’armée qu’il commandait, préoccupé surtout, comme il le disait dans sa lettre, de la nécessité « de réunir tous les Français contre l’ennemi commun, » c’est-à-dire contre l’étranger. Ces adhésions militaires n’ont pas été toutes des trahisons, ni même des défections ; elles étaient bien un peu imposées par les circonstances. Napoléon renversé, Louis XV111 remonté sur le trône, les généraux, impuissants, isolés, ne pouvaient songer à la résistance et susciter une guerre civile sous les yeux mêmes des troupes étrangères. Beaucoup se soumirent donc par patriotisme. Nous ne parlons pas ici, bien

entendu, des traîtres véritables, mais des hommes du caractère de Lamarque, qui n’en fut pas moins exilé, malgré sa soumission.

Sa vie militaire, sans avoir eu l’éclat de celle des grands généraux de la Révolution et de l’Empire, n’en avait pas moins été fort

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brillante. Il en a lui-même résumé les épisodes les plus saillants dans une lettre qu’il écrivait à un biographe pour lui recommander la sobriété dans les éloges. « Les trois choses, dit-il, dont je suis le.plus fier dans ma carrière militaire, sont là prise de Fontarabie, l’escalade de Caprée et la pacification de la Vendée. >

Napoléon le rangeait parmi ses futurs maréchaux. Retiré à Amsterdam, Lamarque

y séjourna jusqu’en octobre 1818, époque où il obtint la fin de son exil. Il fut rétabli sur le cadre, mais maintenu en disponibilité. Dans les dix années qui suivirent, il vécut dans la retraite, livré à l’étude et à quelques travaux littéraires. En 1828, il fut nommé député de Mont-de-Marsan, vint siéger sur les bancs de la gauche et se lit bientôt remarquer comme un des orateurs les plus

énergiques de l’opposition. La révolution de Juillet ne réalisa point ses aspirations libérales, et il combattit avec ardeur le nouveau gouvernement, auquel il reprochait ses tendances rétrogrades et son système àepaix à tout prix. Comme tous les libéraux de sa génération, il avait d’ailleurs une grande passion pour la politique militante et belliqueuse, et d’autant plus que chez lui le militaire et le tribun ne se distinguaient.pas. Ce double caractère donnait à sa physionomie une fierté d’allure qui contribuait peut-être autant à sa popularité que son éloquence et son énergie. Il plaidait, en outre, des thèses toujours populaires en France, telles que l’affranchissement de la Pologne et de toutes les nationalités opprimées. Il est à croire qu’il fût entré dans le parti républicain ; mais la mort ne lui laissa pas le temps d’accomplir cette évolution probable ; il venait de signer le fameux compte rendu de l’opposition, lorsqu’il fut emporté par le choléra.

« La popularité du général Lamarque, dit Louis Blanc, donnait a sa mort une importance particulière. Nnpoléon expirant l’avait nommé maréchal de Fiance ; les officiers des Cent-Jours avaient eu en lui un zélé défenseur, et les réfugiés un protecteur persévérant ; son nom était gravé dans l’âme de tout Polonais fidèle ; la Vendée gardait de son passage un souvenir ami ; le parti démocratique l’avait compté au nombre de ses orateurs..., que fallait-il de plus ? Tribun et soldat, il possédait ce mélange de qualités qu’adore la partie vive du peuple français, la partie turbulente et guerrière. Il y avait, d’ailleurs, quelque chose d’héroïque dans ce qu’on racontait de son agonie. Sentant la vie se retirer de lui, on l’avait vu recueillir, en quelque sorte, toutes ses forces dans une

fpréoccupation amère des maux et des humiiations de son pays. À l’un il disait : « Je meurs avec le regret de n’uvoir pas vengé > la France des infâmes traités de 1814 ; • à un autre : ■ Ce duc de Wellington 1 je suis ■ sûr que je l’aurais battu ! » 11 se rit apporter l’épée que les officiers des Cent-Jours lui avaient donnée, et l’embrassa avec exaltation, ne voulant plus s’en séparer. Puis, comme il parlait de sa fin prochaine et qu’on cherchait à détourner’de lui cette pensée funeste : « Qu’importe, s’éeria-t-il, que je meure, pourvu que la patrie vive 1 » Et le mot patrie fut le dernier qui s’échappa de ces lèvres éloquentes, glacées pour jamais. » Quelques jours avant, Casimir Périer avait été frappé par le même fléau ; le parti conservateur avait fait au ministre de magnifiques funérailles : les radicaux y répondirent en se rendant en foule aux obsèques de Lamarque. On sait quels douloureux et tragiques événements se produisirent à cette occasion ; nous les avons retracés dans un article spécial et nous n’y reviendrons pas ici. Une insurrection républicaine éclata à la suite des funérailles et menaça un moment rétablissement de Juillet. V. JUIN 1832 (journées dit 5 et du 6).

Le général Lamarque a publié les écrits suivants : Défense du générai Lamarque, compris dans l’ordonnance du 24 juillet 1815 (Paris, 1815) ; Réponse au général Canuel (1818) ; Nécessité d’une armée permanente (1820) ; De l’esprit militaire en France (1826) ; la Vérité sur le procès d’un maréchal de France, pétition pour ta translation des cendres de Ney au Panthéon (1831). Il faut ajouter aussi quelques brochures de circonstance et divers articles militaires "dans les recueils spéciaux. Enfin, la famille a publié : Souuenirs, mémoires et lettres du qénèral Maximilien Lamarque (1835-1836, !j*Vol. in-8°).

LAMARQUE D’ARRONZAT (Jean-Baptiste Isidore, baron), général français, né k Drazon (Basses-Pyrénées) vers 1770, mort en 1834. Entré au service eu 1791, comme capitaine du 1" bataillon des Landes, il fit les campagnes de Toulon, d’Italie, d’Égypte et d’Allemagne, se distingua, en 1809, à Essling et à Wagram, fut créé colonel et baron la même année, et passa ensuite en Espagne, où sa valeur à la défense de Figuières et à la bataille d’Alta-Fulla lui valut le grade de général de brigade. Chargé, en 1813, du commandement de Lérida, et investi pendant

sept mois dans cette place par des forces supérieures, il fut trompé par un piège du baron d’Eroles, qui lui envoya un transfuge français porteur d’un faux ordre de Suchet pour évacuer la place. En conséquence de cet ordre, qu’il croyait authentique, le général Lamarque sortit de Lérida, après avoir

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reçu du baron d’Eroles un sauf-conduit pour lui et ses soldats ; mais, à peine hors de la place, il tomba dans une embuscade, et, n’ayant que 1,500 hommes à opposer a 12,000 Anglais qu’il avait devant lui, et à une armée espagnole aussi considérable qui menaçait ses derrières, il fut obligé de se rendre. Après quelques m’ois de captivité, il rentra en France et fut mis à la retraite par la Restauration.

LA MARRE-(Guillaume de), théologien anglais, qui vivait dans la seconde moitié du xme siècle. Religieux de l’ordre des frères mineurs, il occupa une chaire à l’école d’Oxford et s’éleva contre les théories philosophiques et théologiques de saint Thomas. Ce fut dans ce but qu’il écrivit son Reprehensorium seu correctorium fratris Thomx, auquel Egidio Colonna répondit par son Defensorium seu correptorium correctorii. On lui attribue, en outre, plusieurs ouvrages théologiques tombés dans l’oubli.

LA MARRE, littérateur français. V. La Mare.

LA MARTELIÈRE (Pierre de), célèbre avocat français, né à Bellème (Orne), mort à. Paris en 1631. Il était fils d’un lieutenant général de bailliage, qui lui fit étudier le droit. Pierre de La Martelièré débuta, comme avocat, à Tours, où venaient de se réunir les membres du parlement fidèles à la cause de Henri IV, et revint avec eux à Paris en 1594. Son savoir, son éloquence, l’indépendance de son caractère, lui acquirent rapidement une grande réputation. 11 devint l’avocat des grands seigneurs, du prince de Condé, du comte de Soissons, etc., fut nommé conseiller d’État, et, lorsqu’il cessa de plaider, il n’en continua pas inoins, jusqu’à sa mort, de rédiger des consultations fort estimées. Le plus remarquable de ses plaidoyers est celui qu’il prononça en faveur de l’Université contre les jésuites, en 1611, et qui a été publié à Paris (1012, in-12). Dans ce curieux plaidoyer, il attaque avec une grande vigueur l’ordre fondé par Loyola, et il donne une esquisse des constitutions des jésuites, qu’il blâme avec une juste sévérité.

LA MARTELIÈRE (Jean-Henri-Ferdinand), littérateur français, né à Ferrette (Haut-Rhin) en 1761, mort en 1830. Issu d’une ancienne famille allemande, qui changea son nom primitif de Sctinîngdenhammer (brandis le marteau) en celui de La Martelière, il fit ses études en Allemagne, où il se lia avec Schiller, parcourut ensuite une partie de l’Europe et vint s’établir à Paris, où il ne s’occupa que de littérature. Privé de sa fortune par la Révolution, il demanda des ressources à sa plume et donna successivement au théâtre plusieurs pièces, dont quelquesunes, entre autres Robert, chef de brigands, drame imité de Schiller (1792), %t le Tribunal redoutable (1793), obtinrent beaucoup de succès. Au commencement de l’Empire, il entra dans l’administration centrale des droits réunis, devint sous-chef de bureau, puis contrôleur extraordinaire, et prit sa retruite en 1823. Parmi les œuvres -l.amatiques de La Martelière, nous mentionnerons, outre celles ’ que nous avons déjà citées : les Trois amants, comédie en trois actes et en vers (1791) ; les Trois espiègles ou les Arts et ta folie, comédie en trois actes et en prose (1798) ; le Testament ou les Mystères d’Udnlphe, drame en cinq actes (1798) ; Gustave en Dalécarlie ou les Mineurs suédois, trait historique en cinq actes et en prose (1803) ; les Francs-juges ou les Temps de barbarie, mélodrame en quatre actes (1807) ; le Mari sans caractère ou le Bonhomme, comédie en cinq actes et en vers (1808) ; Pierre et Paul ou Une journée de Pierre le Grand, comédie en trois actes et en prose (1814) ; le Prince d’occasion ou le - Comédien de province, opéru-comique en trois actes (1817) ; Fiesque et Tloria ou Gênes sauvée, tragédie en cinq actes (1824), imitée de Schiller, qui, reçue trois fois au théâtre, fut suspendue par ordre supérieur et remplacée par la tragédie d’Ancelot qui porte le même titre. On a encore de La Martelière : Théâtre de Schiller, quine renferme que trois des pièces de cet auteur, et l’Obeltino de Zschokke (1799, 2 vol.) ; les Trois Gil Dlas ou Cinq ans de folie, histoire pour les uns et roman pour les autres (1802, 4 vol.) ; Fiorella ou. VInfluence du cotillon, suite du précédent (1802, 4 vol.) ; Alfred et Liska ou le Hussard parvenu, roman historique du xvne siècle (1804, 4 vol.) ; le Cultivateur de la Louisiane, roman historique (1SOS, 4 vol.) ; Conspiration de Uonaparte contre Louis X VIII ou Relation de ce qui s’est passé dans Paris depuis le 30 mari 1814 jusqu’au 22 juin 1815 (1815).


LA MARTILLIÈRE (Jean Favre de), général français, né à Nîmes en 1732, mort en 1819. Entré, à quinze ans, au service comme lieutenant d’artillerie, il fit les campagnes de la guerre de Sept ans, passa ensuite a la Guadeloupe et, à son retour, devint inspecteur de la fonderie de Douai, Bien qu’il eût la réputation d’être l’un des meilleurs officiers de l’artillerie française, il n’était eucore que colonel à la Révolution. Il adhéra aux idées nouvelles, devint, en 1792, général de brigade et commanda 1 année suivante, en cette qualité, l’artillerie à l’armée des Pyrénées-Orientales. Il y dirigea la, défense de

Bellegarde et le siège du tort de la Trinité,