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ments... Par la suite, lorsque les attaques de nerfs périodiques, suivies d’évanouissement, devinrent à la mode, Mme de Lamballe ne manqua pas d’en avoir de régulières, deux. fois la semaine, aux mêmes jours et aux mêmes heures... »

Nous demandons grâce pour tous ces détails, plus curieux qu’importants ; mais ils achèvent l’esquisse d’une physionomie féminine. D’ailleurs, Mme de Lamballe n’était pas la seule femme d’alors qui eût de ces manies ; les vapeurs étaient une mode du temps, comme la poudre, les mouches et les vastes coiffures,

Louis XVI, à son avènement, voulut envoyer le duc de Penthièvre, comme un messager de paix et de confiance, à la province de Bretagne, qui avait été si profondément troublée par la dissolution des parlements. Ce voyage fut un vrai triomphe pour le vieillard. M™e de Lamballe, qui l’accompagnait, eut un grand succès de grâce.

Cependant, Marie - Antoinette, pour fixer auprès d’elle son amie, lit rétablir en sa faveur la charge de surintendanté de la maison de la reine. Il y eut de vives oppositions, de la part du roi, pour des raisons d’économie ; de la part des dames d’honneur, pour des questions de préséance et de petites jalousies. Mais Marie-Antoinette, impérieuse et tenace en ses caprices, finit par emporter de haute lutte la nomination, augmentant comme à plaisir les haines dont elle était déjà enveloppée..

L’appartement de la surintendante devint le centre des fêtes intimes, des bals, des comédies en famille. C’est aussi le temps des villégiatures pastorales de Trianon et de tous ’ ces divertissements qui tenaientune si grande place dans la vie de la reine.

Cependant, cette belle amitié s’attiédit progressivement ; dès la fin de 1776, Mme de Lamballe était supplantée par une autre favorite, la comtesse de Polignac, dont le crédit augmenta do jour en jour, et qui finit par prendre un ascendant absolu. L’amie délaissée, tout en conservant le titre et le traitement de sa charge, s’éloigna de la cour et se i-etira auprès de son beau-père, non sans chagrin, bien certainement, mais sans se plaindre et sans récriminer. Bientôt la perte de sa mère, de son père et d’autres membres de sa famille vint l’accabler de douleurs plus poignantes et rendre sa solitude plus complète. Désormais, elle n’eut d’autre refuge que la tendresse paternelle du duc de Penthièvre.

Mme de Lamballe ne doit pas être rangée dans la classe des favorites ordinaires, de Mme de Polignac, par exemple, dont l’avidité pour elle et pour les siens est demeurée fameuse. Elle aimait sincèrement la reine et lui resta toujours fidèle et dévouée, malgré le refroidissement dont elle eut à souffrir. D’ailleurs, elle n’était pas en disgrâce, mais simplement un peu dédaignée pour une amitié nouvelle et plus vive, éclipsée par une inlluence devenue prépondérante ; son auiourpropre avait pu, avait dû être blessé, mais c’était surtout son cœur qui souffrait.

En 1778, elle "fit un voyage en Hollande avec la duchesse de Chartres et M"»c de Genlis. L’année précédente, elle s’était fait affilier à la loge maçonnique la Candeur, qui comptait aussi parmi ses adeptes la duchesse de Chartres, la duchesse de Bourbon, etc. C’était une vogue du moment ; il était de bon ton d’être maçonne. Plus tard (en L781), elle fut même élue grande maitresse de la Mère loge écossaise uYadoption, et, le jour de son installation, la sèrénissime- sœur de Lamballe, le maillet en main, put entendre le Frère Robineau lui chanter, au nom de la loge, des couplets fort galants. :

Amour, ne cherche plus ta mère Aux champs de Guide ou de Paphos ; Vénus abandonne Cythère Pour présider a nos travaux. Etc. Pendant plusieurs années ; Mmo déLamballe ne parut guère, à Versailles ou à Paris, que dans les occasions solennelles où elle ne pouvait se dispenser do remplir les devoirs de sa charge.

En 1785, l’amitié de la raine, qui avait paru longtemps éteinte, ou du moins fort attiédie, se ranima tout à>coup. Son ami et conseiller Choiseul venait de mourir ; obsédée par la ’ coterie avido des Polignac, un peu refroidie sur cette chère amie dont les profusions la rendaient elle-même si impopulaire, elle était, en outre, attaquée, déchirée par de meurtriers pamphlets fabriqués dans son entourage même. Enfin, l’allaire du collier vint encore augmenter la haine dont elle était l’objet. Elle rappela sa • chère Lamballe, » sentant le besoin, dans la crise où elle se ■ trouvait, d’avoir auprès d’elle ce dévouement modeste et cette fidélité à toute épreuve. Celle-ci « s’était éloignée sans un murmure, elle se redonna sans une plainte, » pour employer les expressions de MM. de Gonéourt (Histoire de Marie-Antoinette).

« Bien ou mal traitée, dit M. Michelet, elle resta tendre et fidèle, avec la constance de son pays... La reine n’avait aucun besoin de la bien traiter ; elle était sûre de son dévouement aveugle en toute chose, honorable ou non ; elle s en servait sans façon pour toute affaire et toute intrigue, la compromettait de

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toute manière, en usait et abusait. Qu’on en juge par un fait : ce fut Mms do Lamballe qu’elle envoya à la Salpètrière, pour offrir de 1 argent k M>ao de Lamotte, récemment fouettée et marquée ; la reine, apparemment, craignait qu’elle ne publiât des mémoires sur la vilaine affaire du collier. Le trop docile instrument de Marie-Antoinette reçut, de la supérieure de l’hospice, cette foudroyante parole : « Elle est condamnée, madame, mais pas à vous voir. »

Si ce fait, rapporté par des contemporains, est exact, il montre que l’impopularité de la reine s’étendait déjà à tous ceux qui l’entouraient, et qu’on regardait comme ses conseillers ou ses instruments. Il parait être aussi un écho des soupçons flétrissants qué des haines de cour avaient répandus relativement aux amitiés de Marie-Antoinette.

Lorsque la Révolution éclata, Mmc do Lamballe eut l’occasion d’exercer son dévouement, et elle devint pour la reine un auxiliaire précieux, d’autant plus qu’elle était seule alors parmi les confidentes les plus intimes, M’ne de Polignac ayant émigré presque aussitôt, poursuivie par l’animadversion publique.

Elle s’employa à diverses négociations fort délicates, comme de tenter un rapprochement entre le duc d’Orléans et la famille royale, tentative qui échoua complètement. Lors des journées d’octobre, elle se trouvait au château d’Eu, près du duc de Penthièvre ; elle accourut aussitôt s’installer aux Tuileries. Son salon servit dès lors à la reine de lieu dé réception pour certains membres de l’Assemblée qu’on essayait de gagner, pour des écrivains royalistes, des hommes politiques fort compromis et fort impopulaires. En sorte que la malheureuse femme, dont la faiblesse et le manque de capacité étaient notoires, .apparaissait dans les légendes populaires comme l’âme damnée de la reine et comme une espèce de chef de faction. Rien de plus périlleux en un tel moment ; c’était pour elle le chemin de la mort. Lors de la fuite de Varennes, elle avait été mise dans la confidence de cet expédient désespéré. Elle quitta les Tuileries le 21 juin 1791, en même temps que la famille royale, et alla s’embarquer à Boulogne pour l’Angleterre.

Quel était le but de ce voyage ? Nous le savons par la correspondance de la reine : il s’agissait d’une de ces négociations secrètes comme Louis XVI et Marie-Antoinette en ouvraient de tous les côtés pour obtenir l’appui des baïonnettes étrangères contre la France. Au moment où la famille royale fuyait vers la frontière, cette mission était de la plus haute importance ; mais elle n’eut aucun succès. Dans une lettre à sa sœur, Marie - Christine (recueil d’Hunolsteiu), la reine s’exprime ainsi : « Elle (Lamballe) a fait secrètement, et pour m’obliger, le pénible voyage d’Angleterre. La reine et ses filles l’ont accueillie favorablement, mais la raison du roi (George) est égarée. C’est le chancelier de l’Echiquier (Put) qui gouverna, et il a dit cruellement, et presque en termes exprès, à la princesse, que nous nous sommes attiré nos malheurs. •

Marie-Antoinette avait eu également l’intention d’envoyer la docile messagère vers l’empereur Léopold, avec la même mission. On voit qu’en définitive les soupçons des patriotes étaient bien fondés, en ce sens que, si Mme de Lamballe n’était pas une conseillère, elle était du moins un des agents de la contre-révolution ; et elle pouvait sembler d’autant plus dangereuse, que son intimité avec la reine faisait supposer, avec beaucoup de raison, qu’elle était dans le secret de toutes les intrigues de la faction.

Après un court séjour en Angleterre, la princesse passa à Aix-la-Chapelle, puis revint en France, séjourna quelque temps auprès du duc de Penthièvre, malade à Vernon, et revint aux Tuileries en novembre de cette même année 1791. Elle n’ignorait pas a quels dangers elle s’exposait ; mais, dans la spontanéité de son dévouement, elle ne calcula rien ; sans doute aussi, elle ne jugeait qu’imparfaitement la situation et elle était encore loin de prévoir les terribles événements qui se préparaient. Toutefois, une circonstance à noter, c’est qu’elle fit son testament avant de rentrer en France. Cette pièce intéressante, qui a été publiée, est datée d’Aix-la-Chapelle, le 15 octobre 1791.

À partir de ce moment, on la montre s’occupant avec activité de la police du château, épurant le personnel, recevant au pavillon de Flore les fonctionnaires publics, les hommes politiques, et se chargeant de la tâche ingrate et périlleuse de les gagner ou de les surveiller. Il faut avouer que sa mission était au moins fort singulière, car elle avait à poursuivre des enquêtes sur les opinions, la conduite et les fréquentations de tous les individus composant le service de la reine ; elle avait attaché deux espions à la surveillance de Mme Campan, l’une des femmes de Marie-Antoinette, et cependant fort dévouée, et elle finit par s’adresser a elle pour en être aidée dans cette œuvre de police, d’ailleurs assez puérile. Cette dame raconte le fait dans ses célèbres mémoires et ne s’en montre nullement choquée.

Au 10 août, Mmc de Lamballe suivit courageusement la famille royale à l’Assemblée,

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fiuis au Temple. Cependant, ce qui augmente e mérite de son sacrifice, cette pauvre femme maladive était fort abattue, tremblante et terrifiée, comme en témoignent les mémoires inédits d’un témoin oculaire, François de La Rochefoucauld.

Bans la nuit du 19 nu 20 août, elle fut transforée à l’Hôtel de ville, puis à laForce, avec d’autres dames du service de la famille royale. Peut - être commençait-elle à sentir que son dévouement l’avait menée bien loin, jusqu’à des épreuves que sa faiblesse ne pouvait porter. Elle vécut, dès lors, dans des transes bien naturelles, jusqu’au dénoûment fatal et prochain.

Il nous reste à raconter l’effroyable catastrophe, la tragédie qui clôt cette histoire à jamais lamentable et fameuse.

Lors des massacres de septembre, la malheureuse princesse, aux bruits terribles du dehors, eut un redoublement de frayeur ; elle restait couchée et s’enfonçait dans son lit, comme un enfant glacé d’effroi. Elle avait vu partir, délivrée, sa compagne, Mmo dis Tourzel (qui a laissé un récit plein d’intérêt de ce qu’elle avait vu), ainsi que d’autres dames, et ce départ ne lui annonçait que trop ce qu’elle avait à craindre. Elle était alors à la petite Force ; le matin du 3, elle fut transférée» la grande, qui était séparée du petit.hôtel par un îlot de maisons, et qui avait son entrée rue des Ballets, à deux pas de la rue Saint-Antoine.

Il y avait là un tribunal improvisé comme celui de l’Abbaye. M™" de Lamballe fut amenée devant les terribles juges vers sept ou huit heures du matin. La part qu’on lui attribuait dans les complots de la cour, l’impopularité de Marie-Antoinette, qui rejaillissait sur elle, des lettres compromettantes trouvées dans sa coiffure lors de son premier interrogatoire, enfin ce nom même de Bourbon qu’elle devait à son triste mariage, rendaient sa perte presque certaine, en ce moment affreux ou une partie du peuple était en proie à l’exaspération la plus grande. Le meurtre de cette malheureuse femme est un des épisodes les plus effroyables de l’histoire moderne. Toutefois, on a heureusement quelques motifs de douter de l’exactitude de plusieurs des détails les plus hideux de cette exécution, fl serait, croyons-nous, impossible de faire une critique sérieuse de tous les détails qui sont rapportés par les historiens royalistes. Ceux qui sont hors de doute et de discussion suffisent pour inspirer l’horreur ; mais il n’est pas contestable que les Peltier, les Bertrand de Molleville, les Mercier, les Mathon de la Varenne, les Roch Marcandier, etc., ne parlaient, la plupart, que par ouï-dire, et qu’ils ont enfoui la réalité historique sous une alluvion de détails mensonfers. Leurs récits se servent mutuellement e réfutation et de démenti, car ils ne pré■ sentent qu’assertions contradictoires ou affirmations dont les documents officiels démontrentla fausseté. Ainsi, Bertrand de Molleville place le massacre de M, nti de Lamballe au 2 septembre, tandis qu’il eut lieu le 3 ; ainsi, il résulte des procès-verbaux de la Commune qu’Hébert siégeait au conseil général au moment où on lo représente présidant le tribunal de la Force et interrogeant Mmo de Lamballe, etc. On ne flétrira jamais assez les égorgeurs, et les amis de la Révolution surtout ne sauraient trop les maudire pour le mal que leurs excès ont fait à lacause de la liberté ; mais on n’en doit pas moins essayer de dégager la vérité, assez triste déjà, des exagérations d’écrivains, plus pamphlétaires qu’historiens, qui se complaisent dans l’horrible et accumulent les fictions de la haine et les mensonges de l’esprit de parti. Peltier est un des plus effrontés parmi ces compilateurs de fables, et la plupart de ses inventions ont été acceptées, répétées sans examen par une foule d écrivains sans critique et sans bonne foi. Écrivant à Londres, au moment où l’on croyait laTrance nouvelle près de succomber, enivré par sa haine et par la vogue fructueuse que lui faisaient les Anglais et les émigrés, il a pu gonfler son livre de tout le venin qu’il avait dans l’âme, de toutes les légendes qu’il ramassait partout ; tout était accepté. Ainsi, son récit des mutilations qu’aurait subies Mme de Lamballe a été répété partout, et M. Michelet lui-même s’est comme complu à. ressasser des détails qui n’ont pas d’autre source. Mais reprenons le récit des faits. Amenée devant le tribunal, l’infortunée princesse, sujette, comme on le sait, à des crises nerveuses, s’évanouit deux fois, ce qui rend assez douteuse l’attitude héroïque et fière qu’on lui prête, son refus do jurer haine à taroyauté, etc., les réponses cornéliennes enfin que rapporte Peltier.

Il paraît que, parmi ceux mêmes qui affectaient de la rudoyer, il en était qui cherchaient les moyens de l’arracher à la mort ; c’étaient des émissaires dévoués envoyés par le duc de Penthièvre, des officiers et des serviteurs de sa maison ; mais tous leurs efforts furent inutiles. Le président prononça la sentence fatale : Elargissez madame I Conduite au dehors, dans la rue du Roi-de-Sicile, elle s’évanouit de nouveau à la vue des cadavres et des égorgeurs. Un de ces misérables voulut lui enlever son bonnet avec la pointe d’un sabre et la blessa au front ; un autre la renversa alors d’un coup de bûche ; elle fut achevée à coups de sabre

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et dé pique, à y a, d’ailleurs, de nombreuses versions sur la manière dont elle a été frappée et sur ceux qui ont porté les premiers coups, comme sur ceux qui ont coupé sa têto et participé à tous les détails de l’horrible tragédie.

Suivant les récits dont nous parlons plus haut, le cadavre fut dépouillé de ses vêtements, déchiré, mutilé jusque dans les parties naturelles ; on arracha le cœur, etc.

Que le corps ait subides outrages, cela est probable et même certain ; mais qu’il ait subi tous les outrages qu’on rapporte en tant de descriptions obscènes, voila ce qui n’est pas établi avec une certitude suffisante. Il y a plus : il existe, uux Archives de la préfecture de police, un rapport circonstancié du commissaire de police qui fit relever le cadavre, et duquel il résulte clairement que le corps était intact, sauf la tête ; il n’y est nullement question de mutilations, comme l’ablation des mamelles et des parties honteuses, le déchirement des entrailles et de la poitrine, etc. Il serait bien difficile d’admettre qu’une pièco de cette nature ne portât aucune trace de pareilles horreurs, si elles avaient existé réellement. Ce qui n’est malheureusement que trop certain, c’est que les meurtriers coupèrent la tète de l’infortunée princesse, la promenèrent sur une pique à travers les rues de Paris et poussèrent la cruauté jusqu’à l’apporter sous les fenêtres du Temple, pour la montrer aux prisonniers. Ils allèrent également devant le Palais-Royal présenter leur hideux trophée au duc d’Orléans, qui se retira du balcon, pénétré d’horreur.

On n’ignore pas que des pamphlétaires royalistes ont affirmé que c’était ce prince qui avait fait assassiner Mm« de Lamballo pour s’affranchir d’une rente considérable qu’il avait à lui servir. Cette assertion n’est pas seulement infâme, car rien ne la justifie ; elle est, en outre, absurde : la rente en questionne grevait que les biens de la duchesse d’Orléans, qui était, à cette époque, séparée juridiquement de son époux.

Parmi les vrais assassins de la princesse de Lamballe, on signale un nommé Charlat, tambour, qui partit, peu de temps après, pour la Vendée avec les volontaires parisiens, et qui fut tué par ses camarades pour sa participation au crime ; puis un gendarme licencié, dit le Grand Nicolas, condamné pour ce fait, en 1790, à vingt ans de fers ; Grizon, qui figura, en l’an V, dans les bandes royalistes, et qui fut guillotiné comme chauffeur ; Petit-Mamin, également jugé en 1796, mais acquitté, etc.

Au reste, pendant la réaction, sous l’Empire et jusque sous la Restauration, rien de plus commun que cette accusation ; c’était devenu une légende, et il n’y avait pas do quartier à Paris où on ne désignât quelque individu comme ayant porté la tête de Mmc de Lamballe ou contribué au meurtre. Un nommé Bieunais, entre autres, marchand de volailles rue Saint-Honoré, poursuivi de ces accusations, sans doute calomnieuses, finit par so’ tuer de désespoir. Sous Louis XVIII, onen était arrive à accuser jusqu’à Tissot, de l’Académie française (qui, lors des journées do septembre, remplissait une mission en Savoie). Un soir, dans un salon, un colonel, Dupuis des Isleis, affecta de regarder l’académicien avec mépris et lui marcha brutalement sur le pied. « Vous portez bien haut la tète 1 » lui dit Tissot. ■ Au moins, je ne porte que la mienne ! » répliqua le colonel. Il y eut des explications fort vives ; mais le mot fit fortune dans le monde royaliste, bien que personne ne crût à cette accusation stupide. M. M. de Lescurea publié : la Princesse de Lamballe, sa vie, sa mort (isoi, in-8°). C’est un ouvrage prolixe, surchargé d’enjolivements romanesques, et systématiquement contre - révolutionnaire, mais qui contient beaucoup de faits et des recherches curieuses.

LAMBARDE s. f. (lam-bar-de). Ichthyol. Un des noms de la femelle du squale roussette, sur les côtes de Nico.

LAMBAIIDE (William), jurisconsulte et antiquaire anglais, né à Londres on 153G, mort en 1G01. Il s’occupa surtout do l’étude de lu jurisprudence ancienne et dos coutumes saxonnes, publia plusieurs ouvrages qui lui firent une grande réputation, et entra, on 1579, dans la carrière de la magistrature. D’abordjugo de paix du comté de Kent, il devint successivement ensuite maître eu chancellerie (1592), garde des archives do lu chancellerie (1507), et enfin gardo dos archives d’Angleterre (1600). La reine Elisabeth voulut elle-même lui annoncer sa promotion à cette dernière dignité, comme preuve du grand cas qu’elle faisait de lui. Lambardo fonda un hôpital pour les pauvres à Groenwich. Ses principaux ouvrages, très-estimés, sont : ’Aç£iuovo(u<i, sive De priscis Anglorutn lugibus libri (Londres, 156S, in-4") ; Kirenarcita ou les Devoirs des juges de paix (Londres, 1531,4 vol.), souvent rééd. ; les Devoirs des constables (Londres, 1582) ; Pandecla llotulorum (1001) ; Arclteion ou Discours sur les hautes cours de justice en Angleterre (1035) ; Dietionariwn Angliis topogruphicum et historicum (1730, in-4<>), description de la Grande-Bretagne, qui fut publiée plus d’un siècle après la mort de l’auteur.

LAM1UYÈQUE, ville du Pérou, sur la rivo gauche de la rivière de son nom ; 8,000 hub.

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