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alors que, plus en faveur que jamais auprès du souverain malgache, M. Lambert poursuivait avec ardeur l’exécution de ses plans, éclata la révolution qui enleva il Radama II le trône et la vie (IS64). Notre compatriote courut lui-même les plus grands, dangers. 11 eut beaucoup de peine à échapper à la fureur de Ranavalo, qui, selon toute apparence, avait fait assassiner le roi, et il parvint, après avoir été exposé aux plus redoutables périls, a quitter l’île.

LAMBERT (Alexis), homme politique et publiciste français, né à Besançon (Doubs) en 1S29. Il est fils d’un ancien imprimeur de Besançon, qui avait eu P.-J. Proudhon pour associé. A vingt et un ans, M. Lambert se rendit.» Alger, où il remplit divers emplois, puis fonda à Constantine, avec M. Mûrie, en 1859, l’Indépendant, dont il devint le principal rédacteur, et dans lequel il s’attacha à signaler les abus du régime militaire des bureaux arabes, et à demander l’établissement d’un gouvernement civil dans la colonie. Sa connaissance approfondie des questions algériennes et ses opinions républicaines bien connues lui valurent d’être nommé, après la chute de l’Empire, successivement préfet de Bône, préfet d’Oran (17 novembre 1870), et, le 8 février 1871, commissaire extraordinaire de la République en Algérie, en remplacement de M. Charles du Bouzet. M. Lambert remplit ces fonctions jusqu’au 10 avril suivant, et fut nommé, par les électeurs d’Oran, député à l’Assemblée nationale le 2 juillet 1871. Son élection ayant été annulée parce que six mois ne s’étaient pas écoulés depuis qu’il avait cessé d’être préfet d’Oran, il se présenta de nouveau dans ce département le 7 janvier 1872, fut réélu et alla siéger à l’Assemblée. M. Lambert y fait partie des membres de la gauche républicaine, avec laquelle il n’a cessé de voter.

LAMBERT BEGH ou le Bègue, prêtre liégeois, fondateur de béguines. V. Begh.

I.AMBERT-BEY, ingénieur français, né à Valeneiennes en 1804, mort en 1864. Élève de l’École polytechnique, il était ingénieur des mines lorsque, vers 1829, il lit la connaissance d’Enfantin, de Michel Chevalier et de Fournel, qui s’efforçaient de propager la doctrine saint-simonienne. Le jeune savant devint un de leurs disciples favoris, et abandonna la position qu’il occupait pour se livrer tout entier à la religion nouvelle, prit une part active aux enseignements de la rue Monsigny, collabora au journal le Globe, et, lors de la scission qui survint dans la famille saint-simonienne, il se rangea du côté d’Enfantin. En 1832, Lambert ne fut pas compris dans les poursuites dirigées contre les saintsimoniens réfugiés à Menil montant ; il parut néanmoins au procès comme conseil d’un des accusés, et prononça un discours incisif et railleur qui motiva de nombreuses observations du président. • Quelque temps après, Lambert partit pour l’Égypte, donna d’abord des leçons de mathématiques au Caire, puis attira l’attention du vice-roi, qui l’employa aux travaux, de barrage du Nil, lui confia diverses missions dans le désert arabique, la Nubie et le Kordofan, et l’appela enfin à la direction de l’École polytechnique du Caire. Ses services furent récompensés par le titre de bey (1847). Pendant son séjour en Égypte, Lambert étudia attentivement les travaux d’un ingénieur français, M. Lepère, qui, vers la fin du siècle dernier, avait proposé do creuser un canal à travers l’isthme de Suez, et il attira vivement l’attention du public sur ce projet, que devait réaliser M. de Lesseps. En 1851, Lambert vint se fixer à Paris, et consacra ses loisirs à l’étude des questions philosophiques. Il publia sur la Trinité une étude très-curieuse, qui obtint un vif succès lors de son apparition dans la Revue philosophique et religieuse.

LAMBERT (Gustave), marin français, mort à Buzeiival, près de Paris, le 17 janvier 1871. Il entra dans la marine marchande, et ne tarda pas à devenir capitaine. Pendant une campagne qu’il fit sur un baleinier, dans les mers avoisinantle détroit de Behring, il conçut l’idée de faire un voyage d’exploration au pôle Nord, en passant par ce détroit, non pour rechercher le passage de l’Atlantique au Pacifique, niais pour constater la place exacte du pôle et y placer une bouée ou un poteau quelconque, portant les armes de la Franco. À peine débarqué, Gustave Lambert se rendit à Paris, fit appel, pour réaliser son projet, au gouvernement et au public (18C0), et ouvrit une souscription nationale pour obtenir une somme de 000,000 francs, destinée h acheter un navire et à couvrir les frais de l’expédition. Malgré ses efforts, ses lectures pusr.ques, l’appui que lui donna le ministre Duruy, Gustave Lambert ne put réaliser la soinino qu’il demandait. Il parvint néanmoins à acheter le navire le Boréal, et il attendait encore do la générosité publique l’argent nécessaire pour prendre la nier, lorsque éclata la guerre de 1870 avec la Prusse. Après lu septembre, Lambert, qui n’avait pu rejoindre l’année de Mae-Mahon, avec laquelle il avait voulu combattre, devint capitaine au 85° bataillon de la garde nationale, puis colonel des vétérans parisiens. Voyant que, dans ce poste, son activité était paralysée, il s’en-gagea comme simple soldat dans le 119c do iigae, qu’il rejoignit à Levallois, le 18 dé LAMB

cembre 1870, se battit au Bourgetle 19, devint sergent le 4 janvier 1871, et il allait passer sous-lieutenant lorsqu’il trouva la mort en combattant il Buzenval. Par son testament, écrit le 20 août 1870, il léguait au ministre de la marine le naviro et les sommes provenant de la souscription ouverte pour l’expédition du pôle Nord, et demandait qu’on vendit ses effets au profit des pauvres.

LAMBERT DE LAMOTHE (Pierre), prélat français. V. Lamotue.

LAMBERT-LOMBARD, peintre et architecte flamand. V. Lombard.

LAMBERT-THIBOUST, auteur dramatique français. V. Twuoust.

Lnmiicri (hôtkl), célèbre habitation, située à, l’angle du quai d’Anjou et de la rue Saint-Louis-en-1’lle, à Paris. Elle fut construite, en 1640, par l’architecte Louis Levuu. Une porte monumentale, a. refends, qui s’ouvre rue Saint-Louis-en-1’Ile, donne accès dans une vaste cour ovale, au fond de laquelle, faisant face à la porto d’entrée, s’ouvre un escalier à deux rampes d’une construction à la fois simple et majestueuse, dans le style du xvno siècle. L’extérieur en est décoré de colonnes et de pilastres d’ordre dorique, de triglyphes et de boucliers dans les métopes. Le tout est couronné d’un attique à pilastres ioniques, lesquels supportent un fronton sculpté. Les bâtiments qui environnent la cour appartiennent à l’ordre dorique, comme l’entrée de l’escalier. Ils sont couverts d’ornements de détail très-soignés, et d’un relief plein d’effet.

Le bâtiment principal, dans lequel est pratiqué l’escalier monumental que nous venons de décrire, s’allonge à droite jusqu’au quai d’Anjou, le long duquel il fait bordure, et où il se termine par un charmant pavillon en hémicyle, trè.s-gracieux, très-élégant, et chargé de riches balcons de fer, derniers.et précieux vestiges do la serrurerie du xvne siècle. Un autre corps de logis (celui qui à l’intérieur forme le côté droit de la cour) fait équerre- avec le précédent et sépare cette cour du jardin, formant une terrasse pittoresque, élevée du sol de plus de 4 mètres, et plantée d’arbres aujourd’hui bicentenaires. Du côté de ce jardiù, la double façade, à deux étages décorés de longs pilastres ioniques, est surmontée d’un troisième étage formant attique.

Le premier propriétaire de l’hôtel Lambert, le président Nicolas Lambert de Thorigny, n’épargna rien pour en faire une seigneuriale demeure. Après avoir appelé Louis Levau pour la construction, et, pour la sculpture, Van Obstal, qui, sous la direction de Lepautre, modela en stuc toute l’ornementation, il chargea Lesueur, Le Brun et divers autres artistes do la décoration intérieure. Lesueur y travailla neuf ans. Il peignit : le Salon de l’Amour, lo Cabinet des Musas (cinq tableaux de pourtour), divers sujets dans l’appartement dus bains pratiqué dans les combles et dans quelques autres pièces moins importantes. Lo Brun peignit, dans la grande galerie longeant lo bâtiment qui s’avance vers le quai : la Déification d’Hercule et son mariage avec Uébé.

Enfin, à côté de ces deux grands maîtres, le Bassan peignit VEnlèvement des Sabines ; Romanelli, cinq tableaux sur l’Histoire d’Enée ; Patel et Iiermans, plusieurs paysages. Citons encore Baptiste, Perrier et Van Swanevelt comme ayant concouru à faire de celte demeure un écrin artistique, en même temps qu’une habitation princière.

Le temps et les événements ont malheureusement dispersé une partie de ces trésors. L’hôtel Lambert, après la mort du président de Thorigny, devint successivent la propriété de M. de La Haye, fermier général, du marquis du Chàtelet-Laumont, et de M. Dupin, autre fermier général, frère de la célèbre Mme d’Epinay. Les décorations de l’hôtel Lambert souffrirent beaucoup de ces divers et multiples changements de propriétaire. Déjà, à la mort de M. de La Haye, le plafond du cabinet des Muses : Apollon écoutant la prière de Phaélon, œuvre de Lesueur, était sorti de l’hôtel ; il orne encore une des pièces du palais du Luxembourg. Quant aux tableaux dos Muses proprement dits, ils restèrent à l’hôtel jusqu’à la Révolution, et ils font aujourd’hui partie du musée du Louvre. Enfin, pour en terminer avec l’œuvre de Lesueur, il ne reste de lui, à l’hôtel Lambert, qu’une grisaille placée au milieu du renfoncement cintré, qui est au bas de l’escalier principal ; elle représente un fleuve et une naïade ; les grisailles d’une antichambre ovale, au premier otage, et les peintures de l’appartement des bains. Quant aux. travaux de Le Brun, ils sont encore à peu près intacts : la grande galerie, le plafond, décrits plus haut, existent toujours. C’est à l’hôtel Lambert que logeait Voltaire lorsqu’il conçut le plan de la JJenriade. Plus tard, il ôevint la propriété de RI. déMontalivet, père du ministre-intendant de la liste civile du roi Louis-Philippe, et ce fut là qu’eut lieu, en 1815, après la bataille do Waterloo, une entrevue célèbre entre M. de Montalivet et Napoléon. L’hôtel Lambert servit plus tard de pensionnat de jeunes filles, puis de magasin de literie militaire. Abandonné peu à peu, même de l’industrie, il fut, vers 1840, mis à prix à 180,000 francs,

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et ne trouva pas d’acquéreur. Quelque temps après, il fut acheté par le prince Ûzartoryski, et il est resté depuis lors la propriété de sa famille.

Cet hôtel n’a rien de commun avec l’hôtel’ Lambert situé à l’angle de la rue Richelieu et de la rue Colbert. Ce dernier, dans lequel la célèbre marquise de Lambert réunit toute la société lettrée de son temps, est actuellement une dépendance de la Bibliothèque nationale.

LAMBERTAZZI (Imelda), jeune Bolonaise, fille du chef du parti gibelin à Bologne, maîtresse de Gieremei, fils du chef des guelfes, morte en 1273. Ses frères ayant assassiné son amant avec un de ces stylets empoisonnés dont les Sarrasins avaient introduit l’usage, elle se jeta sur le cadavre du jeune homme et essaya de le rappeler à la vie en suçant la plaie ; mais elle mourut elle-même sans pouvoirie sauver. Cet événement tragique causa dans Bologne une guerre civile sanglante, qui ne put être apaisée que vers la fin du xmo siècle.

LAMBERTl (Nicolas), peintre italien, de l’école florentine. Il vivait dans la deuxième moitié du xiv<= siècle, reçut les leçons des frères Orcagna, et devint un des bons peintres de son temps. On voit encore de lui au Palazzo do’ Priori, à Volterre, une fresque qui représente Y Annonciation et plusieurs saints. On peut reprocher au coloris d’être sec et rouge ; mais les figures ont de l’expression et du charme.

LAMBERTl (Archange), missionnaire italien du xvne siècle, originaire d’Aversa. Il passa plusieurs années à prêcher l’Évangile en Mingrélie, et publia la description de cette contrée sous ce titre : Relation de la Cole/lide, appelée aujourd’hui Mingrélie, en italien (Naples, 1654, in-4o). Cette relation a été traduite en français, et insérée dans le Recueil de voyages, de Thévenot.

LAMBERTl (Bonaventure), peintre bolonais, né à Carpi en 1651, mort en 1721. Élève de Carlo Cignani, il ouvrit lui-même une école à Rome, et eut pour disciple Marco Benefialde. C’est à lui que l’on doit les tableaux d’histoire du palais Gabrielli, aussi corrects que vigoureux, la voûte à fresque de la Vittoria, le Miracle de suint François de Paule, à Santo-Spirito de Napoletani, et Saint Félix de Va/<m, àSanta-Trinita. Ce fut d’après ses dessins qu’Ottaviani exécuta une partie de la mosaïque qui forme le pavé de la basilique de Saint-Pierre.

LAMBERTl (Louis), helléniste italien, né à Reggio en 1756, mort en 1813. Après avoir étudié quelque temps le droit à Modène, il s’adonna exclusivement à la philologie, prit part, en 1796, à l’établissement de la république Cisalpine, et devint membre du directoire exécutif, mais dut prendre la fuite en 1739. Ramené à Milan par la victoire de Marengo, il devint membre de l’Institut italien, professeur au collège de Brera et directeur de la bibliothèque de cet établissement. En 1803 et en 1808, il adressa à Napoléon des odes louangeuses, et vint lui-même à Paris, en 1810, présenter au souverain sa magnifique édition d’Homère, pour laquelle l’empereur lui fit donner une gratification do 12,000 francs. On a de Lamberti : Poésie (1796) ; Scullure del Palazzo délia villa Borghese (179G.2 vol. in-S°) ; Odein omaggioaNapoléone (lSÔs) ; Alessandro in armoria, azione scanica per musica (180S) ; Jlomeri Jlias (Panne, 1SOS, 3 vol. in-fol.), la plus belle édition que l’on connaisse de ce pofîme ; Osservnzioni sopra alcunc lezioni delta Iliade di Ornera (1813), etc.

LAMBERTl (Antoine), poète italien, né à Venise en 1757, mort en 1832.11 s’occupa toute sa vie de la culture des lettres et écrivit un grand nombre de poésies, parmi lesquelles nous citerons : le Quattro stagioni campextri et quattro citadine (Venise, 1802, in-S0), souvent réédité ; Poésie varie (Venise, 1816, 3 vol. in-16) ; Proverbi veneziani (Venise, 1824, in-16). Il a, en outre, fourni à différents recueils une foule d’odes, de sonnets, d’idylles, etc.

LAMBEIJTIE s. f. (lan-bèr-tî — de Lambert, bot. angl.). Genre d’arbrisseaux, de la famille des protéacées, tribu des grévillées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent en Australie.

LAMBERT1NI, coûte italien, né à Bologne. Il vivait au xme siècle, et a célébré en beaux vers la princesse Béatrix de la maison d’Esté. Ce poète cultivait avec succès la poésie provençale.

LAMBERT1KI (Michel), peintre italien, no à Bologne dans les premières années du xvo siècle, mort vers 1470. Il eut pour maître Lippo Dalmasio, et se fit par sa manière une place intermédiaire entre les peintres de l’école gothique et ceux de l’école moderne. Un de ses meilleurs tableaux, selon le jugement de l’Albane, était une Madone qu’il avait peinte à fresque, en 1448, au Marché aux poissons de Bologne et qui plus tard fut transportée dans l’église Saint-Isaïe. Lambertini exécuta la plupart de ses tableaux pour des maisons religieuses. Il estaussi connu sous le nom de Mit-kclv di Mniboo ou de Mlebael Mattbtci, dont il a signé un dessus de porte, exécuté par lui, en 14C9, pour le couvent des carmes de Saint-Martin de Bologne.

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LAMBERT1N1, nom d’une illustre famille bolonaise, dont un des membres était colonel au service de Charles le Téméraire et fut tué comme son maître à la bataille do Nancy (5 janvier 1477). — Son petit-fils, Jean-Baptiste LAMBtiRTiNi, seigneur de Cruz-Hoven, né à Anvers en 1570, mort vers 1650. visita la plupart des contrées’méridionales de l’Europe, et s’arrêta surtout assez longtemps en Espagne. On a de lui : Theatrum regium sive regum Ffispaniss, Aragonix, Navarin et Portugallix séries et compendiosa narratio (Bruxelles, 1628, in-4») ; Vita beats lmeldm uobilis Rononiensis (1655) ; Parœnesis ad virtutem capesstmdam et adulterinam voluptatem contemnendam (1640).

LAMBERTINI (Prosper), nom de famille du pape Benoît XIV. V. ce nom.

LAMBEUTY (Guillaume de), diplomate suisse, né dans lo pays des Grisons vers 1600, mort en 1742. Pour compléter son instruction, il se mit à visiter les principaux États de

land et fut chargé de plusieurs missions diplomatiques. Lamberty rédigea pendant quelques mois VEsprit des cours de l’Europe, journal publié à La Haye par Gueudeville. On lui doit : Mémoires pour servir à l’histoire du xvme siècle (La Haye, 1724-1734, 12 vol. in-4", et 1735-1740, 14 vol.), recueil de traités et d’actes diplomatiques ; Mémoires de la dernière révolution d’Angleterre (La Haye, 1702, 2 vol. in-12).

LAMBESC, ville de France (Bouches-du-Rhône), oh.-l. de cànt., arrond. et à 21 kilom. N.-O. d’Aix ; pop. aggl., 2,133 hab. — pop. tôt., 3,038 hab. Carrière de marbre, fabriques de chandelles, scies et tuiles. « Le territoire de Lambesc, dit M. Ad. Joanne, était primitivement habité par les Saltuvii, comme l’attestent des inscriptions trouvées dans les ruines d’un temple près de ja route d’Avignon. Les Grecs de Rlarseille y établirent un marché qui donna naissance à un bourg appelé Oppidum Amboliacense (bourg du marché), dans les actes du vie siècle. Au moyen âge, Lambesc eut des seigneurs particuliers. Détruite au xmo siècle par Raymond Bêrenger IV, elle se releva promptement de ses ruines et devint le chef-lieu d’une vallée comprenant Le Puy-Sainte-Réparade, Rognes, Mallemort, etc. ■ Quelques restes de constructions romaines ont été découverts aux environs de la ville.

LAMBESC (Charles-Eugène, princeDE), général français, dernier rejeton de l’une des branches de la maison de Lorraine, né en 1754, mort en 1825. Il accompagna à Paris Marie-Antoinette, lors du mariage de cette princesse, dont il était parent, et qui le fit nommer colonel propriétaire du régiment de cavalerie Royal-Allemand. Le 12 juillet 1789, il pénétra, à la tête de son régiment, dans le jardin des Tuileries, fit charger la foule que l’émotion de ces premiers jours d’orage révolutionnaire y avait rassemblée, tua lui-même, d’un coup de sabre, un pauvre vieillard, et blessa un jeune homme. Cet acte de barbarie remplit tous les cœurs d’une vive indignation ; on n’appelait plus le colonel du Royal-Allemand que le Sobreur des Tuilerie*. Il

échappa, par la fuite, aux poursuites dirigées peu après contre lui par le tribunal du Châtelet. Réfugié en Allemagne, il lit toutes les campagnes de la Révolution et de l’Empire contre la France, et devint feld-maréchallieutenant. À la Restauration, il fut cependant compris au nombre des pairs de France, sous le nom do duc d’Elbeuf, mais continua a. résider en Autriche.

LAMBESSA, LAMBJÏSA ou mieux LAM-BESS1Î, on latin Lambxse, ancienne ville de l’Afrique septentrionale, capitale de la province romaine de Numidie, aujourd’hui en ruine, à 10 kilom. E. de Batna, dans la province et a 100 kilom. S.-E. de Constantine. Le nom berbère de l’ancienne cité romaine est Enchir-Tezsoulet (les ruines aux genêts).

< Il est pour l’antiquité classique, dit M. Pierse, des lieux bien autrement célèbres que Lambessa ; mais on trouverait difficilement une ruine plus riche et d’un aspect plus intéressant. On a, dans Pompéi, la ville enfoncée sous les cendres et surprise dans toutes les occupations de la vio. Lambessa nous montre la ville abandonnée de ses habitants et dont le temps seul a rongé les pierres au milieu d’une imposante solitude. L’invasion des Vandales dut porter la désorganisation dans cette garnison puissante (c’était le quartier général de la troisième légion romaine) devenue le centre d’une population et d’un mouvement considérable. Sous Justinien, le génie de Rome enenro vivant, malgré les humiliations du Bas-Empire, fit un dernier effort dont on retrouve partout les traces. Devenue la Taszout des Arabes, elle ne tarda pas à être abandonnée. On connaissait à peine les ruines de Lambessa et l’on ne savait pas même au juste l’endroit où elles étaient situées, lorsque, au mois de février 1844, une colonne expéditionnaire française vint établir son camp dans le col de Batna. Un savant’ officier, membre de la commission scientifique de l’Algérie, M. Je commandant de La Mare, faisait partie de cette colonne. En explorant les environs du camp, il aperçut au loin un grand monument vers lequel il so