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Le plus intéressant, comme aussi e plus étendu de ses récits, est celui de son voyage on Laponie, pays qu’il explora d’une manière toute spéciale, et qu’il fait connaître à fond nu point de vue du climat, des productions, des mœurs et des habitants. Ce qu’on y remarque surtout, c’est un grand esprit d’observation. Ce n’est pas le récit d’une exploration minutieuse, d’une investigation savante, comme on sait en faire maintenant ; mais ce vovage, où tout n’est pas consacré aux. banalités ordinaires, est, encore aujourd’hui, d’une lecture agréable et instructive.

LAPONNERAYE (Albert), historien et publiciste français, né à Tours en 1808, mort à Marseille en 1849. Ce fut, dans les premières années du règne de Louis-Philippe, un des membres les plus actifs de la société des Droits de l’homme et de celle des Amis du peuple, et, par de petites brochures, écrites avec feu, il s’efforça de répandre dans les masses les idées républicaines. En 1831, il ouvrit un cours d’histoire de la Révolution française. Les ouvriers, les jeunes gens des écoles accouraient en foule à ses leçons. Le gouvernement, effrayé du grand nombre d’auditeurs qu’attirait sa parole chaleureuse et éloquente, fit fermer le cours, avec un grand appareil de force armée. Laponneraye continua par la presse l’œuvre qu’il lui était interdit de poursuivre en public. Les premières livraisons furent saisies ; l’auteur, traduit en police correctionnelle, se vit condamner a deux années de prison (1832). Plus tard, il paya encore de sa liberté la publication de nouveaux écrits démocratiques. À l’époque de sa mort, il rédigeait depuis un an, à Marseille, le journal la Voix du peuple. On cite, parmi ses ouvrages : Histoire de l’amiral Coligny (1830, in-8o) ; Coins public d’histoire de France depuis 1789 jusqu’en 1830 (1831-183-4, in-go) ; Commentaire sur les droits de l’homme (1832, in-8o) ; Lettres aux prolétaires (1833, in-8o) ; Dictionnaire historique des peuples anciens et modernes (1835-183S, 2 vol. in-8o) ; Biographie des rois, des empereurs et des papes (1837-1838, 2 vol. in-8») ; Catéchisme républicain (183S, in-32) ; Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu’en 18(0 (1840, 3 vol. in-8o) ; Histoire universelle depuis les premiers âges du monde (1845-1846, tomes 1er à VIII, ouvrage inachevé) ; Histoire des rivalités et des luttes de la France et de l’Angleterre, depuis le moyen âge jusqu’à nos jours^ avec Hipp. Lucas (1848-1847, 2 vol. in-8o) : Histoire de la Révolution française depuis 1789 jusqu’à Louis-Philippe, suivie de ÏHistoire de la révolution de 1848, par Barthez (1852, in-18). Laponneraye avait, en outre, été l’éditeur des Œuvres de Maximilien de Robespierre (1842, 3 vol. in-8<>).

LA POPEL1NIÈRE (Henri Lancelot-Voisin de), historien calviniste, né dans le bas Poitou vers 1540, mort en 1608. Il joua un rôle important durant les guerres de religion ; il eut, en 1575, le commandement de l’expédition contre l’Ile de Ré, et il y écrasa les catholiques. En 1576, il rédigea la protestation des religionnaires contre les états de Blois. Il écrivit l’histoire des guerres civiles, et la modération qu’il a mise dans ses récits l’a fait accuser d avoir abjuré la Réforme et vendu sa plume aux catholiques. Quoi qu’il en soit, il mourut très-pauvre, a Paris, en 1608, laissant plusieurs ouvrages remarquables : Vraie et entière histoire des derniers troubles (1562-1571) ; Histoire de France de 1550 à 1577 (1581, ’2 vol. in-fol.) : c’est une refonte de l’ouvrage précédent ; les Trois mondes (Paris, 1582, iu-4°), description des trois parties de la terre connues des anciens ; VAmiral de France et, par occasion, des autres nations, tant vieilles que nouvelles (Paris, 1584, in-4"), ouvrage rare et curieux ; Y Histoire des histoires, avec l’idée de l’histoire accomplie (Paris, 1599, in-S»). À ce volume est joint le Dessein de l’histoire nouvelle des F ?-ançais, dans lequel il réfute l’opinion, alors fort accréditée, de l’arrivée dans les Gaules de Francus et des Troyens ; Histoire de la conquête du pays de Dresse et de Savoie (Paris et Lyon, 1601, in-8o).

La Popelinière a traduit, en outre, l’ouvrage de Bernard Bocca, intitulé : Des entreprises et ruses de guerre.

LA POPELINIÈRE (Alexandre-Jean-Joseph Le Richk de), célèbre financier français. V. La Poupklinierb.

LA PORTE (Raoul de), théologien français, né à Allâmes en Passais vers 13S0, mort à Paris en 1438. D’abord précepteur, il entra, en 1406, au collège de Navarre, où il professa la théologie et dont il devint le principal vers 1412. Champion infatigable des prérogatives universitaires, il les défendit, en 1417, au sein du parlement avec une hardiesse de langage qui le fit emprisonner au Louvre. Il était, à sa mort, doyen de la Faculté de théologie.

LA PORTE (Pierre de), premier valet de chambre de Louis XIV, né en 1603, mort en 1680. Il entra, à dix-huit ans, au service d’Anne d’Autriche, en qualité de porte-manteau. Dévoué à cette princesse, il ne cessa d’être son intermédiaire secret avec les cours d’Espagne et des Pays-Bas, et la duchesse de Chevreuse. Le cardinal de Richelieu le fit mettre à la Bastille (1637) ; mais ni les promesses, ni les menaces, ni même la crainte du supplice ne purent ébranler sa fidélité à la reine. La prison se changea enfin pour lui en exil. Sa disgrâce ne cessa qu’à l’avénement de Louis XIV, dont il devint premier valet de chambre ; mais un excès de zèle et de franchise le fit encore éloigner de la cour (1653). On a de lui des Mémoires fort curieux sur les événements auxquels il a été mêlé depuis 1624 jusqu’en 1666. Ils parurent d’abord à Genève en 1756, et ont été insérés de nos jours dans les collections de Petiteau et de Michaud et Poujoulat.

LA PORTE, fameux chef camisard, né à Massoubeyran, près de Mialet, mort en 1702. Il était maître forgeron, près du Collet-de-Dèze, quand il se présenta dans une réunion de protestants découragés qui songeaient à émigrer. Il les enflamma par sa mâle et rude éloquence, et, après l’avoir entendu, tous s’écrièrent : « Sois notre chef I » La Porte prit aussitôt le titre de colonel des Enfants de Dieu, et, a la tête d’une centaine d’hommes, il entra en campagnelesoirmeme.il désarme les catholiques de Fraissinet, de Mandagout et de Saint-Lézeri, disperse la milice royale au pont de Tarnou. Quelque temps après, se voyant poursuivi par le capitaine Poul, il se retire dans une forêt voisine, et, de là, vers le Pont-de-Montvert. Quand un ennemi des protestants tombait entre ses mains, il le faisait fusiller sans pitié. Ainsi fit-il, à Saint-Julien-d’Arpaon, pour le collecteur des amendes frappées sur les protestants. Cependant il était traqué comme une bête fauve. Surpris une première fois, par trahison, à Becdejeun, il parvint à s’échapper ; mais, une seconde fois, il fut moins heureux. Attaqué près de Jemelac, il fut atteint d’une balle au moment où, dans sa fuite, il gravissait un rocher. Sa tète, envoyée à Broglie, fut exposée sur le pont d’Anduze, le 25 octobre 1702, et portée ensuite à Montpellier. Roland prit alors le commandement des camisards.

LAPORTE (Joseph de), critique et littérateur français, né à Béfort en 1713, mort en 1779. Il entra de bonne heure chez les jésuites, mais il ne tarda pas à les quitter et vint à Paris chercher fortune dans la littérature. Ses premiers débuts furent assez heureux et le décidèrent à fonder une feuille littéraire, dans laquelle, prenant h. partie Fréron, dont la lutte contre Voltaire, Jean-Jacques Rousseau et autres commençait alors à s’envenimer, il s’attacha à louer tout ce que Fréron-dénigrait et à, rabaisser tout ce que celui - ci exaltait. Cependant les deux écrivains se réconcilièrent, et Laporte devint le collaborateur de son ancien adversaire pour l’Année littéraire, aux quarante premiers volumes de laquelle il a travaillé ; mais une question d’intérêt les ayant de nouveau divisés, Laporte publia seul une revue périodique intitulée l’Observateur littéraire , qui n’obtint pas grand succès, quoique le rédacteur fût soutenu par tous les membres du parti philosophique, ennemis de Fréron. Laporte publia alors une Revue des feuilles de M. Fréron (Londres, 1756), qui réussit mieux. Il paraît, cependant, qu’il se réconcilia dans la suite avec Fréron. Du reste, il ne tarda pas à renoncer complètement à la polémique littéraire, et se livra au métier plus lucratif do compilateur. Il avait créé une sorte d’atelier d’où sortirent une foule d’ouvrages, plus que médiocres la plupart ; néanmoins quelques-uns obtinrent un succès qui étonna jusqu’à l’auteur lui-même, auquel ces publications rapportèrent 10,000 livres de rente. X’est ce qui a t’ait dire àLaharpeque l’abbé de Laporte était le fripier le plus actif de la littérature française. Nous citerons de cet écrivain : Voyage au séjour des ombres (1749, in-12), réimprimé Sous le titre de Voyage dans l’autre monde (1751, 2 vol. in-12) ; Observations sur la littérature moderne (1749, 9 vol. in-12) ; V Antiquaire, comédie en trois actes et en vers (1751, in-8o) ; Observations sur l’Esprit des lois ou l’Art de lire ce livre, de l’entendre et de le juger (1751, in-8o) ; les Spectacles de Paris, depuis 1751 jusqu’en 1778 inclusivement (28 vol. in-24) ; Esprit de l’abbé Desfontaines ou Réflexions sur différents genres de sciences et de littératures (1757, 4 vol. in-12) ; Tableau de l’empire ottoman (1757, in-12) ; Almanach chinois ou Coup d’ail sur la religion, les sciences, les arts, le commerce et les usages de l’empire de la Chine (1761, in-24) ; Esprit, maximes et pensées de J.-J. Itousseau (1763, in-12) ; Esprit, saillies et singularités du P. Castel (1763, in-12) ; École de littérature, tirée de nos meilleurs écrivains (1763, 2 vol. in-12) ; Esprit des monarques philosophes : Marc-Aurèle, Julien, Stanislas, Frédéric (1764, in-12) ; Bibliothèque des génies et des fées (1765, 2 vol. in-12) ; les Philosophes en querelle, entretiens encyclopédiques pour l’année 1765 (1765, in-16), sous le pseudonyme de Duplain : le Voyageur français ou Connaissance de l ancien et du nouveau monde (1765-1795, 42 vol. in-12) : Dessource contre l’ennui ou l’Art de briller dans la conversation (1766, 2 vol. in-12) ; l’Esprit de VEncyclopédie ou Choix des articles les plus curieux, les plus agréables, tes plus piquants, etc. (176S, 5 vol. in-12) ; Histoire littéraire des femmes françaises, avec Lacroix de C’ompiègne (176Q, 5 vol. in-S°) ; Anecdotes dramatiques, avec Clément (1775, 3 vol. in - 8") ; Dictionnaire dramatique (1776, 3 vol. in-6°), avec Chamfort ; Nouvelle bibliothèque d’un homme de goût (1777, i vol. in-12). L’abbé de Laporte a collaboré a divers journaux et

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recueils, et a donné des éditions des œuvres de J.-J. Rousseau, do Regnard, etc.

LAPORTE (Henri - Horace Raymond dk), peintre, né en 1724, mort à Paris en 1793. On n’a aucun renseignement biographique sur cet artiste. Admis à l’Académie en qualité de peintre d’animaux, le 26 novembre 1763, il fit, pour sa réception, le tableau qu’on voit au Louvre, représentant un Vase de lapis, avec une monture de bronze doré, un cahier de musique, une cornemuse d’ivoire garnie en velours et un globe. Ses natures mortes n’approchent pas de celles de Chardin ; elles n’ont point ce grand accent de nature devant lequel s’extasiait Diderot, qui a dit de Raymond de Laporte : oïl est plus aisé de passer du pont Notre-Dame à Roland de Laporte que de Roland de Laporte à Chardin. > M. Charles Blanc, en prenant pour prétexte les œuvres de ce froid imitateur du vivant Chardin, a écrit : «L’art n’est pas le pléonasme de la nature ; aussi rien n’est-il, au fond, plus puéril que le vulgaire trompel’œil. •

LA PORTE (Hippolyte, marquis de), littérateur, né à Paris en 1770, mort en 1852. En 1793, il émigra en Italie, où il resta jusqu’au 18 fructidor. De retour en France à cette époque, il essaya vainement de faire rayer son nom de la liste des.émigrés, et se retira k Hambourg ; mais le 18 brumaire lui rouvrit enfin les portes de son pays. La Porte vécut depuis lors dans la retraite, uniquement occupé de travaux littéraires. Outre des traductions de plusieurs romans d’Auguste Lafontaine, publiées de 1803 à 1805, dans la

Nouvelle bibliothèque des romans, on lui doit : Chronologies historiques de la Suisse, des rois de Sardaigne, des républiques de Cènes et de Venise, etc., dans l’Art de vérifier les dates ; Ivelina (1830, 3 vol. in-12) ; Apparitions historiques (1832, in-8") ; Souvenirs d’un émigré, de 1797 à 1800 (1843, in-s°) ; Notice sur le dernier des maréchaux de Brissac (1851). On doit, en outrée à La Porte un assez grand nombre d’articles inséré^ dans la Biographie des hommes vivants et dans la Biographie universelle.

LA PORTE (Jacques-François Rosières de Laporte, dit), acteur français, né à Lyon en 1776. Il était fils d’un acteur de la Comédie-Italienne. Une extrême timidité l’empêcha de jouer les rôles de jeunes amoureux ; on lui confia l’emploi d’Arlequin, que nul n’a rempli avec plus de talent depuis le célèbre Carlin. La Porte débuta au théâtre de la rue de Chartres, en 1792, avec un succès complot. A beaucoup de zèle, d’intelligence et de sensibilité il joignait la gentillesse et l’espièglerie d’un jeune chat. En vingt ans, il créa plus de cent cinquante rôles d’Arlequin, auxquels il donna une physionomie dirlérente. Il excellait, en outre, à imiter la voix, les gestes, la démarche des acteurs célèbres, notamment de Talma. En 1827, La Porte se retira du théâtre. Nous ignorons l’époque de sa mort.

LA PORTE DE SAINT-MARTIN (Antoine de), écrivain ascétique français, né en Bretagne vers 1590, mort en 1650. Il entra de bonne heure dans la congrégation des carmes, fut successivement prieur de plusieurs couvents de son ordre, et s’acquit une grande réputation comme prédicateur, surtout à Paris, où il prêcha pendant près de vingt ans dans les principales églises. On a de lui un assez grand nombre de traités ascétiques qui ne sont plus lus aujourd’hui, comme la plupart des ouvrages de cette nature.

LA PORTE DU THEIL (François-Jean-Gabriel), helléniste fiançais, né à Paris en 1742, mort en 1815. Il embrassa d’abord la carrière des armes et fit les campagnes de la guerre de Sept ans. À la paix, il quitta le service pour se livrer tout entier à l’étude de la littérature grecque, à laquelle il n’avait pas renoncé pendant son séjour à l’armée. En 1770, il publia une traduction de VOreste, d’Eschyle, accompagnée de notes judicieuses, laquelle le fit admettre la même année à l’Académie des inscriptions. En 1776, il fut nommé membre du comité des chartes, que le gouvernement venait d’établir pour la recherche des monuments relatifs h l’histoire de France, et fut envoyé en Italie, où, grâce à la protection du cardinal de Bernis, il eut accès dans les ditl’érentes bibliothèques, et notamment dans les archives du Vatican, qui, jusqu’alors, avaient été fermées à tous. Il en rapporta une collection de 17,000 à 18,000 pièces importantes, dont une partie a été imprimée aux frais de l’État (1791, 3 vol. in-fol.). La Révolution en empêcha l’impression complète ; celles qui n’ont pas été publiées sont encore déposéesàlaBibliothèque nationale. LaPorte du Theil avait été l’un des conservateurs de la Bibliothèque nationale, où il prit une part active au classement des manuscrits. Ce fut lui que le gouvernement chargea de traduire, avec Gosselin et Coray, la Géographie dé Strabon, qu’il devait publier accompagnée de notes et d’éclaircissements ; mais il mourut avant d’avoir terminé ce travail. En 1800, il avait eu le courage de brûler l’édition complète d’une traduction de Pétrone, qu’il donnait avec tous les passages graveleux ; Sainte-Croix, son collègue à l’Institut, lui ayant représenté que ce livre pouvait être très-nuisible aux mœurs, il n’hésita pas à l’anéantir. On a de La Porte du Theil : Hymnes de Cullinta-

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que, avec une version française et des notes (1775, in-8o) ; les Amours de Léandre et de Héro, par Musée, traduits du grec en français (1784, in-12) ; Théâtre d’Eschyle, traduit du grec en français (1794, 2 vol.). Il a, en outre, fourni un grand nombre de mémoires à différents recueils, tels que les Mémoires de l’Académie des inscriptions, les Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque du roi, etc. Enfin, il a édité un ouvrage très-rare, le Liber ignium ad comburendos hostes, auctore Marco Grsco (1804, in-4o).

LA PÛRTENEILLE (Antoine Gaillard, sieur de), poète français. V. Gaillard.

LAPOSTOI.LE (Alexandre), savant français, né à Maubeuge en 1749, mort à Paris en 1831. Il professa, pendant plusieurs années, la physique et la chimie à Amiens. Lapostolle s’est fait connaître par l’invention d’un appareil appelé par lui paragréle, et qui a pour objet d’empêcher la formation de la grêle dans les nuages.

LA POCPEL1NIÈRE (Alexandre-Jean-Joseph Le Riche de), fermier général, appelé le Pollion de son siècle, né à Paris en 1691, mort en 1762. Il se rendit célèbre par les fastueuses largesses qu’il faisait aux beaux esprits et aux artistes. Il fut le premier protecteur de M»» de Genlis. Outre un roman intitulé Daïra, il a composé : Tableau des mœurs du temps (l vol. in-4u), livre infâme, dans le genre du Portier des Chartreux, orné de 20 miniatures licencieuses, et tiré à un seul exemplaire. Ce volume, témoignage des mœurs honteuses de la haute société à l’époque où vivait La Poupelinière, fut saisi par ordre du roi lors de la vente de la bibliothèque de l’auteur (1763) ; il a passé, depuis, dans les mains du prince Galitzin. — La femme du fameux fermier général cultivait les lettres. On lui doit l’Extrait du système de Rameau, inséré dans le Pour et contre, et l’Histoire de la succession d’Espagne, attribuée au comte Oftleri.

LAPOYPE (Jean-François, marquis dk), général, beau-frère du conventionnel Fréron, né à Lyon en 1758, mort en 1851. Officier aux gardes-françaises à l’époque de la Révolution, il fut nommé maréchal de camp en 1792, général de division l’année suivante, puis général en chef de l’armée qui assiégeait Toulon. Sa conduite devant cette ville lui valut les témoignages les plus éclatants de la reconnaissance nationale. Sa femme et ses enfants, qui l’avaient suivi, ayant été faits prisonniers, et les Toulonnais les ayant alors rendus responsables de la tête de Marie-Antoinette, la Convention déclara, de son

côté, que des représailles seraient exercées sur les prisonniers anglais, si la famille du général républicain devenait victime d’un attentat. La mère et les enfants furent rendus à la liberté par l’amiral Hood. Lapoype commanda successivement Marseille et Lyon, défendit Gênes, se distingua à Novi, fut chargé du blocus de Mantoue après la bataille de Marengo, prit part à l’expédition de Saint-Domingue, se couvrit de gloire dans la défense de Witteinberg, en 1813, et, nommé gouverneur de Lille pendant les Cent-Jours, refusa de rendre cette place à, Louis XVIII. Ce fut là que finit sa carrière militaire. Ii fut député du Rhône en 1822. Retiré, depuis, dans sa propriété de Fantaisie, près de Lyon, il y mourut presque nonagénaire, regretté des patriotes, qui se plaisaient aie visiter comme l’un des généraux des guerres de la Révolution et de l’Empire restés les plus purs au milieu de nos vicissitudes politiques.

LA POYPE DE VERTRIEC (Jean-Claude de), prélat français, né en 1655, mort en 1732. Après avoir été grand vicaire de l’archevêque de Lyon, il devint évêque de Poitiers, et se joignit, en 1716, aux prélats qui demandèrent au pape des explications sur la bulle Unigenitus. On lui doit un ouvrage estimé, intitulé : Compendiosm institutiones théologies (Poitiers, 1708, 2 vol. in-8<>).

LAPPA s. m. (la-pa — du gr. lapazô, je vide, par allusion aux propriétés médicales de la plante). Bot. Nom scientifique du genre bardane.

LAPPAGO s. m. (la-pa-go — du lat. lappa, bardane). Bot. Genre de plantes, de la famille des graminées, tribu des panicées, comprenant des espèces qui croissent dans les régions chaudes et tempérées de l’ancien continent. Il On dit aussi lappaqinb et barda-

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LAPPARENT (Henri Cochon de), ingénieur français, né en 1807. Élève de l’École polytechnique, il en sortit en 1828 pour entrer

dans le génie maritime, devint sous-ingéniaur en 1830, ingénieur en 1845, et fut nommé, en 1861, directeur de3 constructions navales au ministère de la marine, où il a été chargé, en outre, de la centralisation du service forestier. M. de Lapparent est commandeur de la Légion d’honneur depuis 1805. On lui dois diverses inventions et des perfectionnements ; c’est lui qui a introduit l’application en grand du procédé de la conservation des bois par la carbonisation, à la marine, aux chemins de fer et à diverses industries. M. de Lapparent a publié : Du dépérissement des coques de navires en bois, etc. (1862, in-8o) ; Conservation des bois par la carbonisation de leurs faces (1866, in-8o).

LAPPE (Charles), poète allemand, né en 1774 à Wusterhausen, près de Wolgast (Po-