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LARA

San-Carlo, à Naples, en janvier 1S35. Lo livret appartient au genre romantique. La musique fut portée aux nues par Alexandre Dumas, qui avait fait le voyage d’Italie avec le Compositeur. Il envoya à la Gazette musicale un compte rendu fantastique de la représentation. Or, la vérité est que, malgré le talent de Duprez, de Ronconi, de laTachinardi, l’opéra de Lara éprouva une chute complète. Un scène avec chœurs, extraite de cet ouvrage, a été chantée par Nourrit dans un concert au Conservatoire.

Lara, opéra italien, musique de Lillo, représenté à Naples en 1843.

Lara, opéra italien, musique de Salvi (Matteo), représenté à la Scala de Milan en 1845.

Lorn, opéra-comique en trois actes et six tableaux, paroles de MM. Cormon et Michel Carré, musique de M. Aimé Maillart, représenté à 1 Opéra-Comique lo 21 mars 1864. Les deux pottmes de lord Byron, la Corsaire et Lara, ont fourni le sujet de cette pièce. Lara revient dans le château de ses pères, qu’il a quitté depuis de longues années pour mener la vie aventureuse d’un forban. Il est suivi de Kaled, jeune esclave habillée en homme et dévouée a son maître, pour lequel elle ressent un amour passionné. Pendant son absence, le château a été gardé par Lambro, vieux domestique qui n’y a laissé pénétrer personne, pas mémo la jeune comtesse de Flor, cousine de Lara et future héritière de ses biens. Cependant, au deuxième acte, Lara reçoit en grand seigneur ses invités. L’un d’eux, Ezzelin, aime la comtesse de Flor ; Lara, de sojj côté, est bien près de l’aimer aussi, au grand désespoir de Kaled, dont la jalousie trahit le sexe aux yeux de la comtesse. Elle ne peut cacher sa douleur à Ezzelin, qui apprend d’elle le s&cret de son maître. Lara n’est autre chose que Conrad le corsaire. Ezzelin le fait connaître à l’assemblée ; mais Lara soutient si bien son rôle que les doutes se dissipent. Un rêve de Lara, qui rappelle celui de Lorédan dans Haydée, occupe une partie du troisième acte. Il se voit au milieu de ses compagnons ; un combat s’engage ; il est blessé à mort et tombe dans les bras de la fidèle Kaled. Lorsque Lara se réveille, il lit le testament de son père et y trouve la condamnation de sa conduite passée, 11 se juge indigne d’habiter la demeure de ses aïeux, d’hériter de leur nom, de leurs richesses. Il s’exile donc volontairement, et monte dans une barque où Kaled le suit. Cet ouvrage a réussi. Son caractère dramatique a été rendu avec habileté parle compositeur, Comme dans les Dragons de Villars, on y trouve plusieurs scènes entraînantes et d’un grand effet. Parmi les morceaux remarqués, nous distinguerons : dans le premier acte, un beau chœur d’hommes ; la ballade suivie du refrain : On te pendra ; les couplets de Lambro : Comme un chien fidèle ; dans le second, d’autres couplets bien tournés et chantés encore par Lambro ; la grande scène de Kaled, qui est la meilleure de tout l’ouvrage ; et le finale, qui est traité magistralement ; enfin, dans le troisième acte, la scène du rêve.

LARA, naïade qui avait mérité la colère de Jupiter pour avoir traversé ses amours avec Juturne. Conduite aux enfers par Mercure, celui-ci en devint amoureux et eut d’elle deux jumeaux, qui furent les dieux lares..

LARABIT (Marie-Denis), homme politique français, né à Roye (Somme) en 1792. Il sortit, en 1810, de l’École polytechnique comme sous-lieutenant du génie, fit les campagnes de Saxe et de France, suivit Napoléon à l’Ile d’Elbe en 1814, et, pendant les Cent-Jours, prit part à la plupart dés combats qui précédèrent le second retour des Bourbons. L’armée ayant été licenciée à cette époque, M. Larabit vécut dans la retraite jusqu’en 1818, époque où il reprit du service avec son ancien grade de capitaine. Employé alors successivement aux fortifications des places de Rocroy, de Bayonne et de Soissons, il assista à l’expédition d’Espagne, eut une part importante à la prise duTrocadéro et de l’Ile de Léon, et fut attaché, en 1828, au comité des fortifications. La révolution de juillet 1830 trouva un partisan enthousiaste dans M. Larabit. Elu.l’année suivante, députéd’Auxerre, il représenta cette ville à la Chambre jusqu’en 1848, siégea constamment sur les bancs do l’opposition dynastique, et ne laissa passer aucune occasion de/plaider la cause des nationalités et de reprocher au gouvernement son attitude peu.énergique devant les prétentions des puissances étrangères. Après la révolution de février 1848, il devint secrétaire général du ministère de la guerre et fut envoyé par les électeurs de l’Yonne à l’Assemblée constituante, où il vota toujours avec la droite. Pendant les journées de juin 1848, il fut l’un des représentants chargés par l’Assemblée d’aller arrêter l’effusion du sang. Fait prisonnier par les insurgés, qui, à leur tour, le chargèrent d’aller transmettre leurs propositions au président de l’Assemblée nationalej il échoua dans cette mission et revint, ainsi qu’il en avait donné sa parole, se reconstituer prisonnier. À l’Assemblée législative, où il fut réélu, il se rapprocha progressivement de la politique de 1 Élysée, désapprouva le coup d’État du 2 décembre 1851, au moment de son exécution, mais ne tarda pas a se rallier complètement au nouveau

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gouvernement. En 1853, un décret l’appela au Sénat, où il oublia ses anciennes, idées j libérales pour voter toutes les mesures réactionnaires proposées par l’Empire. La révolution du i septembre 1870 l’a fait rentrer dans la vie privée.

LARACIIE, El-A’raich (le jardin), ville de l’empire du Maroc, à 135 kilom. N.-O. de Fez, sur le penchant d’une colline rapide, à l’embouchure de l’Oued-Kous ou Lukos, dans

l’Atlantique ; 3,600 hab. Lat. N., 35<> 13’ 15" ; longTo., 8° 21’ 45". Ses fortifications, du côté des terres, consistent en une solide muraille précédée d’un fossé. L’entrée du port est dé-’ fendue par des forts et des bastions. La barre de sable qui obstrue l’embouchure de la rivière de 1 Oued-Kous ne permet pas au port de.recevoir des navires de plus de 100-tonneaux. Les environs de la ville sont charmants et produisent en abondance du blé, de l’huile et du bois de construction. Laroche remplace la Lixa de Ptolémée, et non le jardin des Hespérides, comme l’ont faussement prétendu quelques auteurs. Los Espagnols s’en emparèrent en 1610, mais les Maures ne tardèrent pas à la reprendre. Les Français l’ont bombardée en 1765. Dans le port de Larache, on embarque plus spécialement des fèves, des pois, de 1 alpiste, des laines et des peaux.

LARADE (Bertrand de), pofite languedocien, né en 1581, mort vers 1630. Il remporta, en 1610, un prix aux Jeux floraux et se Ha, à Toulouse, avec Goudeliit. Larade a publié, dans l’idiome gascon, la Mugalide gasconne (Toulouse, 1609), la Muse piranese (Toulouse, 1609), recueils de pièces fort médiocres, qui sont devenues fort rares, ce qui les fait rechercher des bibliophiles ; des Sonnets et des Chants royaux. Ses chansons, dont l’amour est le thème, sont ce qu’il a fait de mieux. À défaut d’invention, on y trouve de la naïveté, des expressions heureuses et un sentiment prononcé de mélancolie.

LARAGNE, bourg de France (Hautes-Alpes), ch-1. de canton, arrond. et à 40 kilom. S.-O. de Gap. ; pop. aggl., 84L hab. — pop. tôt., 1,010 hab. Mines de plomb aux environs, tanneries. Débris de vieilles tours et d’une ancienne église, ,

LARAIRE s. m. (la-rè-re — lat. lararium ; de lares, lares). Antiq. rom. Espèce de petite chapelle, dans laquelle les riches familles de. Rome plaçaient les dieux lares : Les Humains poitoaient, dans les laraiiîiîs, rendre les honneurs divins à leurs ancêtres. (Montesq.)

— Encycl. Les laraires se trouvaient généralement à l’entrée de la maison, ou tout à côté de la chambre à coucher du père de famille. On connaît les lararia d’Alexandre Sévère, si fameux dans l’histoire. Ils se composaient de deux chapelles ou oratoires, placés à côté de la chambre à coucher du prince. Dans l’un, où tous les matins il faisait sa prière, se trouvaient, avec les portraits des meilleurs empereurs, les images des hommes les plus sages et les plus saints du passé, Abraham à côté d’Orphée, Apollonius de Tyane à côté de Jésus-Christ ; dans l’autre, se trouvait une galerie des poètes et des héros les plus connus de l’antiquité grecque et romaine, Achille, "Virgile, Cicéron et d’autres encore. Cet usage ne fut pas aboli, mais seulement transformé par le christianisme. Les riches eurent leurs oratoires et leurs chapelles domestiques, où ils allaient faire leur prière, au lieu de se donner la peine de-se rendre à l’église.

LARAJASSB, bourg et commune de France (Rhône), canton de Saint-Symphorien-surr Coise, arrond. et à 31 kilom. de Lyon ; pôp. aggl., 249 hab. — pop. tôt., 2,341 hab.

LARALIES s. f. pi. (la-ra-lî —lat. laralia ; de lares, lares). Autiq. rom. Syn. de compitales.. r

LA RAMÉE, aventurier, né à Paris, pendu dans cette ville le 8 mars 1596. Il avait environ vingt-quatre ans lorsqu’il eut l’idée de se faire passer pour un fils naturel de Charles IX, de réclamer le trône sur lequel se trouvait Henri IV, et de se rendre à Reims pour demander à être sacré roi. Ayant été arrêté, La Ramée prétendit qu’il avait été élevé secrètement par un gentilhomme breton, déclara qu’il était un ennemi-né des huguenots, dont il désirait l’extermination, et parla de révélations qui lui auraient été faites par un ange. Les prétentions de cet aventurier, ou plutôt de ce fou, provoquèrent l’hilarité de Henri IV ; mais le parlement prit la chose au tragique, et condamna La Ramée à être pendu.

LA RAMÉE (Pierre), célèbre philosophe et mathématicien français. V, Ramus.

LARAUZA (Jean-Louis), érudit, né à Paris en 1793, mort dans la même ville en 1825.Après avoir professé la rhétorique à Alençon, il devint, en 1815, maître de conférences a l’Ecole normale, où il enseigna la grummaire générale et les langues anciennes. Cette École ayant été supprimée par M. de Corbière, La.- rauza, poussé par son goût pour la musique et pour la peinture, se rendit en Italie, où il se livra bientôt à des études archéologiques, et fit notamment des recherches sur 1 itinéraire suivi par Annibal pour entrer en Italie. Il fut enlevé par une mort prématurée. On a de lui : Histoire critique du passage des Alpes par

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Annibal (Paris, 1820, in-8°), dans laquelle on trouve, soutenue avec talent, une hypothèse ingénieuse.

LA RAVARDIÈRE (Daniel DE La Tousche, sieur de), voyageur et capitaine français, né dans le Poitou vers 1570, mort ’vers 1635. Après avoir servi plusieurs années dans l’armée de terre, il passa dans la marine et fit quelques voyages lointains, pendant l’un desquels il explora, vers 1609, les côtes du Maragnan. Séduit par la beauté de cette contrée, il forma le projet d’y fonder un établissement français, et, ayant su faire partager la confiance qu’il avait dans la réussite de ce projet à. plusieurs personnages influents, il obtint do la reine régente, Marie de Médicis, trois vaisseaux qui furent largement approvisionnés, et sur lesquels il s’embarqua

avec le sieur dû Razilly, qu’il, s’était adjoint comme second, quatre capucins de la rue Saint-Honoré, à Paris, et plusieurs gentilshommes. L’expédition arriva, dans les premiers jours de l’aimée 1612, a l’île de Maragnan, où l’on s’occupa de bâtir immédiatement un village qui reçut le nom de Saint-Louis, et qui, au bout de quelques mois, fut défendu par quatre forts. La Ravardière, secondé par les religieux, y appela les Indiens Tupinnmoas, qui habitaient sur la côte voisine, dont l’île n’est séparée que par un petit détroit, et il chargea de Razilly de conduire en France six jeunes gens choisis parmi ces indigènes, dont l’arrivée et le baptême, qui eut lieu en grande pompe à Paris, furent un véritable événement. Resté dans l’île pour hâter la colonisation, La Ravardière entre-prit bientôt après de visiter les régions voisines. Après une première excursion qu’il poussa jusqu’à 200 lieues dans l’intérieur, il se rendit au Para et commença l’exploration du fleuve des Amazones ; mais cette tentative éveilla les défiances des Espagnols, qui crurent que cette exploration cachait quelque entreprise contre le Pérou et qui prirent aussitôt les armes pour s’y opposer. La Ravardière revint alors au fort Saint-Louis, mais les Espagnols n’osèrent pas l’y attaquer et se contentèrent de bâtir, à peu de distance, un fort destiné à bloquer la nouvelle colonie. Le fondateur de celle-ci réunit alors ses forces et alla attaquer ses adversaires ; mais il fut abandonné par’les Indiens qui servaient sous ses ordres, et, la plus grande partie des Français ayant été tués, il dut négocier avec les Espagnols, auxquels il fut forcé d’abandonner enfin les établissements qu’il avait fait construire dans l’île. Il les eût cependant conservés si le gouvernement français, auquel il avait fait demander des secours, ne 1 avait pas abandonné à ses seules ressources. De retour en France, La Ravardière se fixa à Saint-Malo, d’où il sortit encore plusieurs fois pour diverses expéditions en mer. En 1681, il fut nommé par les Rochelais viceamiral de leur flotte, et, en 1629, suivit, en la même qualité, de Razilly, son vieil ami, qui allait au Maroc traiter du rachat des esclaves chrétiens.

LARBEtt’(Jean), médecin italien, né à Crespano en 1703, mort à Bassano en 1761. Il pratiqua son art dans cette dernière ville et publia plusieurs ouvrages, dont les principaux sont : 2’rattato sopra le malte acque cite da' monli dzscendono in Brenta ; Discorsi epistolari sopro i fuochi di Loria (Venise, 1565, in-4°) ; Anatomia chirurgica (175S, 3 vol.), trad. dePalnn ; Principii di cAirurjia (1755), trad. de La Faye ; La ehrirurgia compléta (1758, 2 vol.), trad. dumême, etc. — Son fils, Antoine-Nicolas-Alvaro Larber, né à Bassano en 1739, mort en 18 !3, exerça également la médecine et traduisit de l’Anglais Grant les Jleckerches sur la fièore (1787).

LARBIN s. m. (lar-bain). Pop. Domestique, valet de grande maison.

LARBIN, INE adj. (lar-bain, i-ne). Pop. Qui a rapport aux larbins, aux domestiques hommes : La race larbine.

LARBRÉE s. f. (lar-bré— de Delarbre, bot. fr.). Bot. Syn. de malachioît, genre de caryophyllées.

LARCHAMP, bourg et commune de France (Mayenne), canton d Ernée, arrond, et à 33 kilom. N.-O. de Mayenne ; pop. aggl., 313 hab.

— pop. tôt., 2,162 hab.

LARCHANT, village et commune de France, dans le département de Seine-et-Marne, arrond. et à 18 kilom. de Fontainebleau, canton de la Chape !le-la-Reine ; 812 hab. Aux environs, on montre une fontaine où, selon la tradition, saint Mathurin auruit baptisé Constance Chlore, et qui attirait autrefois une grande affluence de pèlerins. L’église paroissiale de Larchant est très-remarquable. Elle a jadis appartenu à une célèbre abbaye qui possédait le tombeau vénéré de saint Mathurin. Cette abbaye, dont il subsiste à peine quelques restes, paraît avoir été fondée au xmo siècle. Elle fut dévastée et presque complètement détruite, en 1567, par les réformés. L’église paroissiale actuelle n’est qu’une partie peu considérable de l’église abbatiale. On y voit une grosse tour, haute de 78 mètres. Le tympan du portail représente le Christ nimbé, assis sur un trône entouré d’anges. Des figures do saints et d’empereurs à genoux se mêlent à celles des anges. Un bas-relief, représentant la résurrection et le jugement dernier, forme la base de cette grande composi LARC

tion. Les sculptures sont d’allieurs prodiguées dans ce bel édifice, et la plupart sont uèsremarquables.

LARCIIE, bourg de France (Corrèze), ch.-l. de canton, arrond. et à il kilom. S.-O. de Brive, sur la Vézère ; pop. aggl., 479 hab.pop. tôt., S51 hab. Papeterie ; commerce de bestiaux et de volailles.

LARCHEK (Jean), en latin Arquo.iu», Areberius, Siigitlnriiia, érudit et théologien

français, né à Bordeaux en 1516, mort en 1588. Chassé probablement de France comme hérétique, il se réfugia en Suisse, où il remplit les fonctions de pasteur luthérien d’abord a La Neuveville, puis à Cortaillod, dans le comté de Neuchàtel, de 1552 à 1563. C’est peu de temps après son installation à Cortnillod que parut son grand ouvrage : Canones conciliorum omnium qui a primo apostolorum concilio ustjue ad postremum sub Eugenio.lII a S. Palriùus smtt constituti. L’ouvrage était in-folio en 600 pages, imprimé à Kâle par Oporiiij et dédié à Jean Miraviglia. Ensuite Lareher se lia avec l’hérétique Casteliion, ce qui lui valut l’inimitié de Bèze, qui ne négligea rien pour le rendre suspect d’hérésie. Pour un motif que nous ne connaissons pas, on parvint à lui urracjier une rétractation des erreurs contenues, paraît-il, dans son ouvrage. Au fond, ce qu’on lui demandait surtout de rétracter, c’était sa sympathie pour l’auteur du De hsreticis non comburendis (voyez l’article Martinus Bellius). L’hérésie dont lui-même paraissait surtout suspect, c’était ce que plus tard on nomma le tolérantisme. Sa rétractation même ne satisfit qu’à demi ses adversaires, qui le taxèrent d’hypocrisie. Bèzo et Farel surveillaient d’un œil jaloux ses relations avec Casteliion. Lareher saisiPla première occasion pour sortir de la dépendancéde Farel. En 1563, il accepta l’appel que lui adressa le conseil de régence de Moiubéliard pour aller remplir les fonctions de pasteur à Héricourt. Des discussions violentes s’étant élevées dans lo comté de Montbéliard entre les partisans de la Réforme helvétique et ceux de la confession d’Augsbpurg, Lareher prit vivement parti pour les luthériens. On fit diverses démarches auprès du clergé neuchàtelois, qui ne manqua pas d’énmnérer au gouvernement du comté tous ses griefs contre ce

0 brouillon. » Mais Lareher avait la confiance des luthériens ; il fut le bras droit de Jacques Andrex dans la Visitation des églises en 1571, et resta jusqu’à sa.mort à la tête du mouvement luthérien dans ce pays. Il mourut dans sa paroisse en 1588, laissant quelques ouvrages théologiques en latin ; le seul qui mérite d’être nommé, après ses fameux Canons, c’est un Dictionarium theologicum (Bâle, 1567, in-fol.).

LA 11 CHER (Pierre-Henri), helléniste français, né à Dijon en 1726, mort en 1812. A l’âge de dix-huit ans, il quitta le collège de Dijon pour venir continuer ses études à Paris au collège de Laon, où il s’appliqua surtout il la langue grecque et à la langue anglaise. Pour se perfectionner dans cette dernière, il lit un voyage à Londres, où il se lia avec quelques-uns des écrivains les plus connus de l’époque. La première publication par laquelle il se fit connaître fut une traduction de Y Electre d’Euripide, qui parut en 1750. Elle fut suivie do plusieurs traductions d’ouvrages anglais, publiées de 1751 à 1765, et d’une traduction dé Chereas et Callirhoe, roman grec de Chariton (1703). Ces travaux, cependant, n’avaient pas donné beaucoup de célébrité à leur auteur, car ils parurent presque tous sous le voile de l’anonyme ; mais son nom devint bientôt l’un des plus connus-parmi ceux des écrivains de son temps, par sa querelle avec Voltaire, contre lequel il publia un ouvrage intitulé Supplément à la philosophie de l’histoire (17C7), par allusion au titre de l’ouvrage de Voltaire qu’il entreprenait de réfuter. Ce Supplément, où était déployé beaucoup d’érudition, mais oui était assez lourdement écrit, piqua au vif

1 irascible vieillard de Ferney, qui y répondit par un libelle intitulé.la Défense de mon oncle, dans lequel il ne ménageait pas à Lareher les injures personnelles ; celui-ci répliqua par une Réponse à la Défense de mon oncle, dans laquelle il fait de vains efforts pour combattre son adversaire avec ses propres armes, le sarcasme et l’ironie ; mais il comprit qu’il n’était pas do force a lutter avec Voltaire sur un pareil terrain et cessa sagement toute polémique, pour revenir a, ses travaux favoris. En 1775, il lit paraître un Mémoire sur Vénus qui fut couronné par l’Académie des inscriptions et belles-lettres, et, trois ans plus tard, cette société l’admit au nombre de ses membres. Il s’était occupé dans l’intervalle d’une Traduction d’Hérodote, qui ne parut qu’en 1786 (7 vol. in-s° ; 1S03, 9 vol. in-S», 2c édition), et qui, bien que généralement exacte, laisse beaucoup à désirer sous le rapport du style ; mais la richesse du commentaire et l’importance des recherches géographiques et chronologiques donnent a cet ouvrage une haute valeur au point de vue de l’érudition, et on a tort de le dédaigner aujourd’hui, de même qu’on eut tort d’en faire un élogeexagërô à l’époque de sa publication. Grâce à l’obscurité dans laquelle il vivait, Lareher traversa sans encombre les jours les plus périlleux de la Révolution, et reçut même, par le décret du 3 janvier 1795, une somme de 3,000 francs. Il rentra l’année suivante à l’Institut, où il fut compris dans la 3e classo.