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LARD

morceau de lard, il On l’appelle aussi paGOditk.

LARDIVORE adj. (lar-di-vo-re — du lat. lardum, lard ; voro, je dévore). Zool. Qui mange le lard : Insectes lardivores. L’homme n’est pas tout à fait à l’abri de l’invasion de ces parasites lardivores. (Raspail.)

LARDIZABAL s. m. (lar-di-za-bal — du nom d’un naturaliste espagnol). Bot. Genre d’arbrisseaux grimpants, type de la famille des lardizabalées, comprenant plusieurs espèces qui croissent au Pérou.

— Encycl. Les lardizabals sont des arbrisseaux grimpants, à feuilles alternes, à fleurs dioïques et à fruits charnus ; ils croissent surtout au Pérou et au Chili. Le lardizabal à feuilles biternées a des tiges très-longues, rameuses et «’attachant aux arbres voisins ; l’écorce brune et rude ; les feuilles coriaces et luisantes ; les fleurs d’un violet foncé, les mâles en longues grappes, les femelles solitaires ; des fruits assez gros, ovoïdes et d’un vert jaunâtre. Cet arbrisseau croît dans les bois humides, les haies, dans les vallées abritées et à une faible altitude. Il est fréquemment cultivé dans son pays d’origine. Son fruit, qui porte, au Chili, le nom de coguil, a une Baveur agréable ; on le vend sur les marchés, et il est assez recherché par les habitants ; on assure, toutefois, que ce fruit ’ est dangereux, ou du moins acquiert des qualités nuisibles, quand l’arbrisseau a eu pour appui le sumac caustique. Les tiges flexibles du lardizabal servent aux habitants des campagnes, comme chez nous l’osier, à couvrir les toits et à lier les palissades qui forment les clôtures ; on en fait aussi des cerceaux et des ouvrages de vannerie. Si, après avoir enlevé l’écorce, on les immerge dans l’eau pendant vingt-quatre heures pour les rendre plus flexibles, puis qu’on les passe au feu, on peut les employer en guise de cibles, qui résistent mieux à l’humidité et durent plus longtemps que ceux qu’on fait avec le chanvre. Les autres espèces possèdent des propriétés analogues. Les lardizahals, malgré leur beauté, sont peu connus chez nous ; c’est à peine si on les trouve dans les serres chaudes des jardins botaniques.

LARDIZABAL (Manuel de), homme d’État espagnol, né en Biscaye vers 1750, mort en 1813. Membre du conseil suprême de Castille, sous le règne de ChaTles IV, il s’y montra constamment l’adversaire de Godoî, et encourut ainsi une disgrâce qui ne cessa qu’à, l’avènement de Ferdinand "VII, en 1808. Il fut alors rétabli dans sa charge, et suivit le roi à Bayonne, ou ’il devint membre de la junte espagnole formée par Napoléon, et que celui-ci força à reconnaître pour roi Joseph Bonaparte. Lardizabal saisit la première occasion d’abandonner une cause qu’il avait embrassée malgré lui, se joignit aux insurgés, et devint T’un des cinq membres de la junte suprême de Madrid ; mais, n’ayant pas été nommé membre de la régence formée, en 1810, à Cadix, en remplacement de cette junte, Lardizabal déserta le parti national, et se montra l’un des ennemis les plus violents des Cortès et de la liberté. Il publia, à Alicante, en 1811, une brochure intitulée : le Gouvernement et la hiérarchie d’Espagne vengés, où il se prononçait ouvertement pour le gouvernement absolu. Après avoir échappé, non sans peine, aux effets de l’indignation populaire, Lardizabal fut arrêté par ordre des Cortès, emprisonné à Cadix, mis en jugement et destitué de ses fonctions de conseiller. En 1814, Ferdinand VII l’appela au conseil d’État et lui donna le ministère des Indes. Bien que ses idées absolutistes lui eussent concilié la faveur de cet inepte et cruel souverain, il se vit arrêté tout à coup, par l’ordre de Ferdinand, avec ses amis Abadia et Calomarde, et conduit à la citadelle de Pampelune, d’où il fut ensuite exilé en Biscaye jusqu à sa mort. Le seul motif que l’on ait’donné de cette disgrâce inexplicable, c’est que Ferdinand avait eu connaissance d’une correspondance de Lardizabal, dans laquelle ce dernier révélait des secrets relatifs au mariage du roi et de l’infant don Carlos avec les princesses de Portugal.

LAItDJZABAL (Joseph), général espagnol, parent du précédent, né en 1777, mort eu 1814. Il était parvenu a un grade supérieur, lorsque, en 1SOS, il se rangea parmi les défenseurs de la cause nationale, combattit contre les Français en plusieurs rencontres, et se signala surtout au siège de Sagonte. Forcé, par la défaite de Blake, de s’enfermer â Valence avec la division qu’il commandait (1811), il tomba aux mains des Français, lorsque ceux-ci s’emparèrent de cette ville (janvier 1812). Il fut alors conduit en France, ety resta enfermé au château de Vincennes jusqu’en 1814. La détention rigoureuse qu’il avait subie contribua beaucoup à abréger ses jours.

LARDIZABALÉ, ÉE adj. (lar-di-za-ba-lérad. lardizabal). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au lardizabal.

— s. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre lardizabal.

— Encycl. La famille des lardizabalées, autrefois comprise dans celle des ménisperitiéea, s’en distingue par la disposition des ovules, qui sont au nombre de trois, de six ou de neuf, posés sur un gynophore ? court,

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terminés par un stigmate papilleux. Il en résulte des carpelles charnues ou des follicules sessiles conteuant-un nombre de grains variable suivant les espèces. Toutes les lardizabalées sont des arbrisseaux grimpants à fleurs blanches, lilas, rouge pourpre ou d’un jaune pâle. On compte sept genres de lardizabalées, les unes à fleurs dioïques, les autres à fleurs monoïques ; lardizabale, boquile, parvatie, stauntonie, holbeellie, akébie, burasaie.

LA H DIS EU (Nathaniel), théologien anglais, né à Hawkhurst (comté de Kent) en 16S4, mort en 1768. Après avoir fait d’excellentes études à Londres, à TJtrecht et à Leyde, il débuta dans la prédication à l’Age de vingt-cinq ans et acquit en peu de temps une brillante réputation, moins comme prédicateur que comme théologien. En 1713, lady Treby, veuve du lord chief justice, le choisit pour son chapelain. Il devint prédicateur à la chapelle de la Vieille-Juiverie et joua un rôle actif dans les controverses religieuses de l’époque. Son principal ouvrage a pour titre : Crédibilité de l’histoire évangélique, oi les Faits rapportés dans le Nouveau Testament justifiés par le témoignage des auteurs contemporains (1727-1743, 5 vol. in-8»). On a encore de lui : Lettre sur la personnalité de l’esprit (1776) ; Trois discours pour faire voir que l’état présent des Juifs est une preuve de la vérité de la religion (17-13) ; Essai sur le récit dê~Moïse touchant la création et la chute de l’homme (1753) ; Sur les démoniaques du Nouveau Testament. Les Œuvres complètes de Lardner ont été "publiées (1788, 2 vol., in-8») par les soins du docteur Kippis, qui a mis en tête une Vie de l’auteur,

LARDNER (Denys), physicien et mathématicien anglais, né à Dublin en 1793, mort à Naples en 1859. Fils d’un procureur et destiné lui-même à la carrière juridique, il y renonça pour se livrer k l’étude des sciences et prit ses grades, en 1817, à Cambridge, après avoir remporté différents prix universitaires de mathématiques, d’histoire naturelle, d’astronomie et de philosophie. Il publia, en 1823, un Traité sur la géométrie algébrique, et ensuite un Traité sur le calcul différentiel et intégral (1825 ; 2« édit-, 1828). Il fournit à la même époque différents articles à VEncyclopédie d’Édimbourg et à l’Encyclopédie métropolitaine. Il lit aussi, à la Société royale de Dublin, des leçons publiques, qu’il réunit et publia plus tard sous le titre de Leçons sur l’appli■ cation de la vapeur (1S28). Lorsque l’université de Londres fut fondée (1828), il y fut ■aussitôt nommé professeur de philosophie naturelle et d’astronomie. En 1830, il entreprit la publication de sa bibliothèque de cabinet (1830-1832, 9 vol. in-12), et conçut le plan d’une vaste encyclopédie populaire, forinée de traités sur les sciences naturelles, l’industrie, les arts, la littérature, l’histoire, etc., qui furent écrits par les écrivains les plus marquants de l’époque et dont la collection complète, intitulée Lardner’s Cabinet Cyelopxdia, ne forme pas moins de 135 vol. in-12, publiés de 1830 à 1844. Lardner fournit pour son compte à cette encyclopédie les traités sur la Pneumatique, l’Hydrostatique, la Mécanique, la Chaleur, l’Arithmétique, la Géométrie, l’Electricité, etc. Il écrivitaussi plusieurs, traités pour la Bibliothèque des connaissances utiles et, de 1830 à 1840, collabora à la Revue d’Édimbourg et à d’autres publications périodiques. En 1840, il se permit une folle équipée qui eut de tristes résultats : il enleva la femme d’un certain capitaine Heaviside, et fut condamné à payer à ce dernier, comme dédommagement, une somme de 8,000 livres sterl. (200,000 fr.). Le scandale de ce procès l’obligea à se démettre de sa chaire à l’université de Londres et à se rendre à l’étranger. Il passa quelque temps en France et se rendit de là aux États-Unis, où il fit des conférences publiques qui obtinrent beaucoup de succès et lui rapportèrent près d’un million de francs. Il revint, en 1845, en Europe et se lixa à Paris, qu’il ne quitta que quelque temps avant sa mort, pour aller faire en Italie un voyage, pendant lequel il mourut. Outre les ouvrages que nous avons cités au cours de cette notice, on a encore de Lardner : Traité sur la chaleur (1S44) ; l’Économie des chemins de fer (1850) ; les Machines à vapeur,1a Naoiyation à vap’eur, etc. (1852) ; la Grande Exposition passée en revue (1852) ; Muséum de la. science et de l’art (12 vol. in-12) ; Manuel de physique et d’astronomie (1855, 6.vol., 2e édit.) ; différents traités, anciens ou nouveaux, qui parurent en 1854 et 1856.

LARDOIRE s. f. (lar-doi-re — rad. larder). Sorte de brochette, creuse par un de ses bouts et fendue en plusieurs lames à l’autre extrémité, qui sert à larder les viandes.

— Kam. Arme à lame aiguë : Sien ! bien t renfoncez votre lardoire dans votre poche, il n’y a pas ici de poulet à larder. (E. Sue.)

— Eaux et for. Eclat de bois, long quelquefois d’un mètre et plus, qui reste sur le milieu de la souche, lorsque l’arbre abattu n’a pas été suffisamment entaillé. Il On écrit aussi lardoir s. m.

— Constr. Sorte de sabot de fer, dont on arme l’extrémité des pieux qui doit être enfoncée dans le sol.

LARDON s. m. (lar-don — dimin. de lard). Petit morceau de lard taillé en long, qu’on introduit dans la viande à l’aide d’une lardoire -.Mettre des lardons dans un filât de bœuf.

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— Kam. Sarcasme, trait piquant, raillerie : J/mc de Pompadour et le bonhomme Toumemine appelaient Crébillon Sophocle, et moi on m’accablait de lardons. (Volt.) Il Droit public : ’■

Votre oncle, si l’on croit le lardon scandaleux, N’a pas été toujours impotent et goutteux.

Reonarb.

— Hist. litt. Petitjournal imprimé en Hollande, et qui contenait des anecdotes piquantes et des traits mordants : Mon frère m’écrivit de Paris qu’on y voyait te Lardon toutes les semaines. (Bayle.)

— Jeux. Carte insérée frauduleusement dans un jeu.

— Techn. Morceau de fer ou d’acier que les serruriers et les forgerons introduisent dans les crevasses qui se forment dans les pièces pendant qu’on les forge. Il Pièce d’hor-Sovgerie longue et étroite qui fait partie de la potence dans une montre à voue de rencontre. Il Serpenteau d’artifice qui dépasse la grosseur ordinaire.

— Syn. Lardon, brocard. V. BROCARD.

LARDONNER v. a. ou tr. (lar-do-né — rad. lardon). Couper, tailler en lardons.

— Fig. Poursuivre de lardons, de quolibets : Lardonner ses meilleurs amis.

LARDONNISTE s. m. (lar-do-ni-ste — rad. lardon). Hist. litt. Rédacteur de lardons, de nouvelles satiriques.

LARDURE s. f. (lar-du-re — rad. larder). Techn. Défaut qui, dans une étoffe de laine, est produit par des filsmal entrelacés.

LARË s. m. (la-re — lat. lar, laris, d’un mot étrusque qui signifiait chef). Antiq.rom. Nom donné à des dieux domestiques r Les lares étaient ordinairement ptucés auprès du foyer. 11 Génie tutélaire veillant sur un objet ou un lieu déterminé : On offrait ordinairement aux lares du vin, de l’encens, des couronnes de laine et une partie des mets servis à latte. (Suppl. de l’Acad.) Il Lares marins.on permarins, Ceux qui protégeaient les vaisseaux. Il Lares urbains, Ceux de la ville. Il Lares compitales, Lares des carrefours. Il Lares violes, Lares des chemins. [| Lares ruraux, Ceux des campagnes. Il Lares familiers, Lares domestiques.

Il Petits lares, Nom donné quelquefois aux dieux des campagnes, Vertumne, Priape, etc.

Il Grands lares, Nom donné quelquefois aux douze grands dieux, par opposition à petits lares. Il Lares publics ou augustes, Empereurs déifiés après leur mort. Il Lares succints, Ceux que l’on représentait avec la ceinture gabiiiienne.

— Poétiq. Lares, Maison, foyer domestiqua :

Ah ! puissé-je revoir mes lares paternels,

Et tous les mois brûler l’encens sur leurs autels.

MoLLEVAULT.

Il nous vaut mieux, vivre au sein de nos lares. Et conserver, paisibles, casaniers. Notre vertu dans nos propres foyers,

Cresset.

. Moll. Nom marchand d’une coquille univalve.

— Adjectiv. : Les dieux lares. On mettait auprès du dieu lare une image de chien, symbole de la vigilance. (Dêzobry et Bachelet.)

— Encycl. Les lares étaient chez les Romains des esprits tutélaires, des génies domestiques, qui, selon les croyances populaires, étaient considérés comme les âmes des morts et exerçaient sur l’intérieur de chaque homme, sur lui-même, sur sa famille et même sur ses biens, une influence protectrice. C’étaient des divinités d’origine étrusque, qui avaient passé dans la religion sabine.

« La maison paternelle et ses tendres souvenirs, écrit M. Guigniaut, traducteur de Creuzer, ce toit tutélaire qui nous a vus naître, à l’abri duquel nous nous sommes élevés, cette douce habitude, cette.familiarité confiante que nous avons avec les lieux connus dès notre enfance, toutes ces idées et leurs moindres nuances se trouvent renfermées dans ce mot étrusque, lar. » L’Etrusque Mastarna, devenu roi de Rome sous le nom de Servius Tullius, établit la première fête des dieux lares, les compitalia, fêtes des carrefours.

Les lares étaient les dieux de tout le monde ; très-petits dieux, ils étaient à la portée des plus petits. Denya d’Halicarnasse nous apprend que Servius avait permis même aux esclaves de participer à ce culte domestique. Le sacrifice annuel offert en commun aux lares, dit M. Ampère, par les habitants du même quartier, et les jeux qui s’y mêlaient tendaient a fondre ensemble les rangs et les races, ce qui fut l’esprit delà constitution du roi Servius Tullius.

On confond souvent les lares avec les pénates ; ceux-ci paraissent avoir eu à l’origine un tôle supérieur assez difficile à déterminer. Les érudits se sont tirés d’affaire en disant que les pénates étaient des divinités qui répartissaientles biens entre les familles, tandis que les lares se chargeaient seulemen t de conserver les biens acquis. C’est une distinction subtile. Quelques traits des anciens font voir aussi qu’ils considéraient parfois les lares comme les âmes des ancêtres morts, protégeant le foyer de leurs descendants.

On peut supposer, selon Preller, que la

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croyance aux lares a commencé dans les campagnes, où on les adorait comme protecteurs du sol, de la vigne, des chemins et de tous les actes de la vie champêtre. De la campagne, le culte des lares passa à la ville. Les tares y furent les protecteurs des rues et des maisons, et surtout de l’intérieur des maisons. Pour connaître de plus près leur rôle, nous pouvons consulter Plaute. Dans le prologue de l’Aulularia, c’est le lare familier qui paraît lui-même en scène pour expliquer aux spectateurs l’intrigue de la pièce. Il est, dit-il, le génie protecteur de la maison ; le père et le grand-père du propriétaire actuel ont été ses bons amis. Le grand-père lui a confié un trésor qu’il garde soigneusement près du foyer, pour lç donner maintenant à la fille unique de la maison, une bonne et pieuse enfant, qui lui fait des cadeaux tous les jours. De même dans le Trinum, où le père de famille, en changeant de logement, prie sa femme de couronner le dieu lare pour que leur nouveau domicile soit aussi protégé par lui. À côté de ce lare familier, qu’on appelle aussi lar pater, il y a un grand nombre do petits lares, que chaque famille honore avec ses pénates. C’était dans l’atrium, salle à manger commune de la famille, que se trouvait, devant le foyer, la place des lares et des pénates. C’était là que l’on mettait leurs statues, faites de simple bois sculpté, que la ménagère était spécialement chargée de soigner. Aussi Caton lui prescrit-il sur toutes choses de tenir propre le foyer domestique, de le balayer tous les soirs avant de se coucher et, toutes les calendes, ides et nones du mois, d’y faire sa prière, d’y déposer une couronne et d’y répandre une libation selon sa fortune. Ces fêtes religieuses d’un caractère tout intime s’appelaient larulia. On ornait ces jours-là les statuettes de couronnes épaisses, et les dieux lares étaient à moitié cachés par les fleurs et les feuilles. Les lares recevaient en outre, à chaque repas, leur offrande déterminée de mets et de boisson, offrande qu’on déposait sur le foyer, après le service, sur de petits plateaux faits exprès-Puis on versait l’offrande dans le feu après le cri de : Pu propitii ! Les lares prenaient part à tous les événements de la maison. La nouvelle mariée jetait une pièce de monnaie sur le foyeryen l’honneur des lares, aa entrant chez son mari. Quand le jeune homme prenait la robe virile, on consacrait aux dieux lares la bulle, ornement de son enfance. Quand un parent revenait de la guerre, on leur offrait leur part du butin. Les esclaves qui avaient obtenu la liberté consacraient leur chaîne aux dieux lares. Chacun rendait un culte particulier à tel ou tel lare de la maison. On alla même jusqu’à choisir ses lares selon son caractère et ses fantaisies. Ceux de Marc-Aurèle étaient des grands hommes qui avaient été ses maîtres, et ceux d’Alexandre Sévère étaient Orphée, Abraham, Apollonius et Jésus-Christ. On voit que 1 éclectisme n’a pas été inventé de nos jours.

On représentait ordinairement les /ares comme deux jumeaux dans l’âge de l’adolescence : entre deux était un chien, symbole de la fidélité et de la vigilance. Ces imagos qu’on faisait de cire à la campagne, dans les occasions solennelles, et qui étaient généralement de pierre, de bois ou de métal a. la ville, avaient la toge retroussée, dès cornes, et dans la main des coupes ou des aiguières. On peut voir de nombreux spécimens de ces statuettes dans la collection Compana, au Louvre. Lorsque les Romains abandonnaient leur niaison ou leur patrie, ils emportaient leurs lares avec eux. Il faut croire que les lares étaient bien anciens, puisque Virgile, qui connaissait parfaitement toutes les traditions religieuses « paraît leurdonner une origine troyenne ; ainsi il fait dire à Anchise : « J’amène avec moi mon fils, mes compagnons, mes lares et les grands dieux. » Mais c’est peut-être là un anachronisme, comme s’en permettent les poëtes.

De même que chaque maison avait ses dieux lares, la ville de Rome, chaque autre ville et chaque village avait ses tares publics, honorés d’un culte officiel. Les fêtes des lares s’appelaient lararia et compitalia, à Rome ; paganalia, ruralia, dans les hameaux et les campagnes.

LARE s. m, (lare — lat. larus, gr. laros, même sens). Ornith. Syn. du genre mouette.

LARECAJA, district de la Bolivie ; 20,000 hab. Ch.-l., Zarata. Mines d’or.

I.AHIÎDO, ville d’Espagne, province et à 37 kilom. S.-E. de Santander, avec un petit port sur l’Atlantique à l’embouchure de l’Ason ; 3,000 hab. Pêchu active, salaisons, fabriques do tonneaux, chapeaux, étoffes communes. Cette ville occupe une charmante position sur le côté E. de la baie de Santofla, que domine au N. un rocher surmonté d’un tort. Ses habitants, en grande partie pêcheurs ou marins du cabotage, expédient vers l’intérieur de grandes quantités de poissons réputés les meilleurs du littoral. L’église possède deux beaux lutrins en bronze, qui lui furent donnés, dit-on, par Charles-Quint. On remarque aussi à Laredo une jolie plage et une belle promenade plantée d’ormes et de platanes.

LA RENAUDIE (Godefroi de Barri, seigneur dis), dit LaForcsi, calviniste, né dans le Périgord/chef ostensible do la conjuration