Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 1, L-Leo.djvu/222

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

218

LASA

fiension de 6,000 livres, et il obtint, en 1783, a grande médaille d’or accordée aux travaux les plus utiles au commerce.

LA SALLE (Antoine de), philosophe, né à Paris en 1754, mort à l’Hôtel-Dieu en 1829. Il était fils naturel du comte de Montmorency-Pologne. Resté orphelin dès son enfance, il fut envoyé par son tuteur à Saint-Malo pour y étudier l’hydrographie, entra peu après dans la marine, fit des voyages à Terre-Neuve (1771), à Saint-Domingue (1772), aux Indes et en Chine (1776-1778), et donna a son retour sa démission d’officier. A cette époque, La Salle étudia les langues orientales, particulièrement l’arabe, puis visita à pied la France, la Suisse et l’Italie. De retour à Paris, en 1780, il composa plusieurs ouvrages philosophiques qui lui ont valu le titre de chef de l’école physico-morale, s’adonna en même temps aux sciences et inventa une machine fort ingénieuse, qu’il appela pantographe. Pendant la Révolution, il émigra, se rendit à Rome, où il publia quelques opuscules, puis il revint dans son pays. La Salle passa les dernières années de sa vie dans une profonde misère, dont ne put l’arracher une faible pension de 600 fr. que Louis XVIII lui donna eu 1821. Parmi ses écrits, nous citerons : le Désordre régulier ou Avis au public sur les prestiges de ses précepteurs (Paris, 1786), ouvrage original par les idées comme par le style ; la Balance universelle ou Essai sur une foi universelle appliquée aux sciences, arts et métiers et aux moindres détails de la vie commune (1788, 2 vol. in-8o), traité qui a servi plus tard à Azaïs pour établir son système des Compensations. On lui doit aussi la Mécanique morale ou Essai sur l’art de perfectionner ses propres organes (1789, 2 vol. in-8o) ; une traduction de Bacon (Dijon, 1800, 15 vol. in-8o), dans laquelle il a supprimé quelques passages où ce philosophe fait sa profession de foi chrétienne.

LASALLE (Henri), publiciste français, né à. Versailles en 1765, mort en 1833. Au début de la Révolution, il se fit recevoir avocat, adopta les idées nouvelles, mais avec modération, devint, après le 18 fructidor (1795) l’un des trois membres du bureau central chargé de diriger la police de Paris, et se signala par sa bienveillance excessive dans un poste où l’on est habitué à trouver de la rigueur ; aussi fut-il remplacé peu après. Après le 18 brumaire, Bonaparte le nomma commissaire général de police à Brest ; mais, là encore, son zèle ne parut point suffisant aux autorités locales, qui obtinrent son rappel. Se trouvant sans emploi, Lasalle demanda alors des ressources à sa plume, fit paraître quelques brochures politiques et collabora à divers journaux, notamment au Journal des Débats, - où il signa ses articles d’un S. Pendant les Cent-Jours, il remplit les fonctions de commissaire de police dans les départements de l’Est. À la seconde Restauration, Lasalle rentra dans la vie privée. Nous citerons parmi ses écrits : De l arrêté des consuls du 24 thermidor, relatif aux lois des prévenus d’émigration (Paris, 1801, in-8o), où il demande la restitution des biens des émigrés ; Sur le commerce de l’Inde (1802, in-4o) ; Des finances de l’Angleterre (1803, in-8o) ; Sur le concordat de 1817 (1818, in-8o) ; George III, sa cour et sa famille (1822, in-8o) ; Essai sur l’histoire du gouvernement et de la constitution d’Angleterre (1822, in-8o) ; Maison hospitalière ou Projet d’un établissement destiné à recevoir les femmes domestiques (1827, in-8o), etc.

LASALLE (Achille-Étienne Gigault de), littérateur, né à Paris en 1772, mort en 1S55. Il fut successivement conseiller référendaire à la cour des comptes, censeur de la librairie (1S10), préfet de la Haute-Marne de 1815 à 1819, et greffier en chef de la cour des comptes jusqu’en 1844. Outre des articles insérés dans la Gazette de France, dans la Biographie universelle, on lui doit : un Éloge de M’"^ Elisabeth de France ; Voyage pittoresque en Sicile (Paris, 1S22-182G, 2 vol. in-fol.), ouvrage enrichi de magnifiques dessins, et l’un des plus utiles à consulter pour l’histoire et l’archéologie sicilienne, que Lasalle avait étudiées dans une excursion faite dans cette île en 1820.

LASALLE (Antoine Charles-Louis G’ollinet, comte dk), célèbre général de cavalerie français, né à Metz en 1775, mort à Wagram en 1809. Il descendait du maréchal Fabert, et était fils d’un commissaire ordonnateur. Lasalle était sous-lieutenant de chasseurs lorsqu’il se vit dégradé, en 1793, comme appartenant à la noblesse. Il se réengagea comme simple soldat, lit les campagnes du Rhin et de la Moselle, se signala par sa rare intrépidité, devint aide de camp de Kellermann, qu’il accompagna en Italfe, et fut fait prisonnier à Brescia. Conduit devant le feldmaréchal Wurmser, celui-ci l’interrogea et lui demanda quel était l’âge du général Bonaparte. « Il a, répondit le jeune officier, l’âge qu’avait Scipion lorsqu’il vainquit Annibal. » Flatté de cette comparaison, le général autrichien rendit la liberté à Lasalle, qui fut nommé, peu après, chef d’escadron. À la tête de quelques escadrons, il se conduisit de la façon la plus brillante à la bataille de Rivoli (1797), où il enleva à l’ennemi plusieurs drapeaux. Pendant la campagne d Égypte, Lasalle exécuta les charges les plus brillantes, prit part à un grand nombre de combats,

LASA

devint le chef de la 22° demi-brigade de chasseurs, sauva la vie au général Davout à l’affaire de Ramedieh (1799), puis retourna en Italie, où il prit le commandement du lue régiment de hussards. Pendant les campagnes de 1800 et de 1801, il se distingua particulièrement à Caldiero, où il eut trois chevaux tués sous lui. Nommé général de brigade en 1804, il fit peu après la campagno d’Austerlitz et s’y couvrit de gloire (1805). L’année suivante, pendant la guerre de Prusse, à la tête d’une brigade de dragons, il culbuta un corps de 6,000 cavaliers sous les ordres du prince Hohenlohe (26 octobre 1806), et força, deux jours après, ce dernier à capituler à Prentzlau avec 16,000 hommes de la garde royale et 65 pièces de canon. Le 28 du même mois, Lasalle se présenta, avec 2 régiments de hussards, devant la forteresse de Stettin, dont la garnison était de 6,000 hommes, la somma de capituler, et reçut, peu d’heures après, les clefs de la ville. Après ce fait d’armes d’une audace extraordinaire, Lasalle devint général de division (1806), et commandant de la cavalerie légère de la réserve (L807). Pendant la campagne de Pologne, il sauva à Heilsberg Murât, entouré de 12 dragons russes, et fut sauvé à’ son tour par le beau-frère de Napoléon dans la même bataille. Après le traité de Tilsitt, Lasalle passa en Espagne (1808), prit une part importante aux bataides d’El-Rio-Secco, de Burgos, de Villarejo, deMedellin, où il sauva l’armée en enfonçant et culbutant un carré de 6,000 hommes, puis fut rappelé en Allemagne, où il continua à se distinguer à Altenbourg, à Essling, à Raab et à Wagram.

À cette dernière bataille, il fut mortellement frappé d’une balle au front, en exécutant une charge de cavalerie. Napoléon, qui l’avait fait comte, ordonna que sa statue fût placée sur le pont de la Concorde à Paris (1810).

LASALLE (Albert de), littérateur français, né au Mans en 1833. Il fit de bonnes études littéraires, puis étudia la composition musicale. Après avoir été employé au ministère des finances, à la télégraphie, à la Bourse, il suivit la carrière des lettres, et fut bientôt chargé de la critique musicale au Monde illustré, qu’il n’a pas quitté depuis sa fondation (avril 1857). Il a publié, en outre, un grand nombre d’articles de fantaisie, et fait paraître quelques volumes, entra autres : Histoire des Bouffes-Parisiens (Paris, 1860, in-12) ; la Musique à Paris en 1862, en collaboration avec M. Er. Thoinan (Paris, 1863, in-12) ; l’Hôtel des Haricots (Paris, 1865, in-S°) ; Dictionnaire de la musique appliquée à l’amour (Paris, 1868, in-12), etc.

LA SALLE DE L’ÉTANG (Simon-Philibert dk), agronome français, né à Reims vers 1700, mort à Paris en 1765. Conseiller au présidial de Reims, il fut député à Paris par le conseil de cette ville, et consacra ses loisirs à faire des études agricoles. Ses principaux ouvrages sont : Des prairies artificielles ou Moyens de perfectionner l’agriculture (Paris, 1756), plusieurs fois réédité ; Manuel d’agriculture pour Je laboureur, le propriétaire et le gouvernement (Paris, 1764, in-fol.), livre dans lequel il combat les idées routinières. On lui doit aussi le Dictionnaire Galibi (1763, in-S°).

LA SALLE D’OFFEMONT (Adrien-Nicolas Pied de Fer, marquis de), général et littérateur français, né à Paris en 1734, mort en 1818. Entré do bonne heure dans l’état militaire, il fit les campagnes de la guerre de Sept ans, parvint au grade de lieutenant-colonel et de commandeur de Malte, et épousa une demoiselle d’Offemont, de la famille de la fameuse marquise do Brinvilliers, qui lui apporta une fortune considérable. Il vint alors habiter Paris, où il eut bientôt dissipé la plus grande partie de ce qu’il possédait, et où il fut réduit a tenir chez lui une sorte de maison de jeu. Il fut l’un des premiers gentilshommes qui adoptèrent les principes de la Révolution, devint, le 14 juillet 17S9, membre du comité permanent de l’Hôtel de ville, puis commandant en second de la milice parisienne, et faillit être pendu à la lanterne, le 5 août suivant, pour avoir voulu faire sortir de Paris un bateau chargé do poudre avariée. La foule s’imagina qu’il voulait dégarnir la ville de ses munitions, et si La Fayette n’était venu à son aide, il eût payé de sa vie son prétendu crime. Promu maréchal de camp en 1791, il alla, l’année suivante, remplir par intérim les fonctions de gouverneur général à Saint-Domingue. À son retour, il demeura quatre mois en prison, mais ne tarda pas à revenir en faveur, puisque, le 14 juillet 1795, anniversaire de la prise de la Bastille, il reçut l’accolade du président de la Convention nationale en commémoration des services qu’il avait rendus six ans auparavant. Il devint ensuite lieutenant général et commandant d’une cohorte de vétérans, et reçut une pension de 4,000 francs, lorsqu’on le mit définitivement à la retraite en 1810. On a de lui : Eudoxe, tragédie en cinq actes (Paris, 1765, in-12) ; les Pêcheurs, comédie en un acte et en prose, mêlée d’ariettes (Amsterdam, 1763, in-8») ; l’Officieux, comédie en trois actes et en prose (1780, in-8o). Voici comment Grimm juge cet ouvrage : « De toutes les pièces nouvelles représentées sur le théâtre des Italiens, depuis qu’on y joue des pièces françaises le mardi et le vendredi, il en est bien peu qui aient

LASA

été aussi favorablement accueillies que l’Officieux, en trois actes et en prose, par M. le marquis de La Salle. C’est plutôt un canevas qu’une pièce, un proverbe qu’une comédie ; mais le caractère de l’officieux nous a paru avoir été saisi par l’auteur sous un point de vue assez comique ; les situations qui le développent sont heureusement variées, et la

conduite de l’ouvrage est, en général, facile, naturelle et raisonnable. Ce qu’on y désire le plus, c’est un dialogue plus vif, plus animé, et, puisqu’il nous est permis d’employer le mot propre, moins dénué d’esprit, moins languissant, moins plat ; » Chacun a sa folie ou le Conciliateur, comédie en deux actes et envers (Paris, 17SL, in-8">). «L’intrigue de cette pièce, dit Grimm, est faible et n’en est pas moins embrouillée. » La Salle, d’après le même critique, a emprunté le sujet de cet ouvrage, ainsi que celui de l’Officieux, à des pièces manuscrites du chevalier de Chastellux ; Sophie Francourt, comédie en quatre actes et en vers (17S3, in-S°) ; Y Oncle et les tantes, comédie en trois actes et en vers (1786, in-8o), jouée quatre ou cinq fois seulement à la Comédie-Française ; le Maladroit ou Lettre du comte de Gauchemont (Paris, 1788, 2 parties, in-12) ; Suzanne et Geiseuil-, histoire véritable (1801, in-s°) ; l’Anneau de Salomon (1812, 4 vol. in-12). Il avait, en outre, traduit de l’anglais différents ouvrages, entre autres, les Mémoires du règne de George III, par Belsham (1808).

LA SANTE (Gilles-Anne-Xavier de), poète latin et jésuite français, né en Bretagne en 1684, mort à Paris en 1762. Après avoir professé dans divers collèges, il enseigna, avec beaucoup de distinction, les belles-lettres au collège Louis-le-Grand, à Paris, et compta Lemierro et Turgot au nombre de ses élèves. C’était un excellent latiniste, dont le style joint la précision à la vivacité et à l’élégance. Outre des vaudevilles ingénieux, le Montreur de lanternemagique, le Sauvage de la foire, été., et deux "tragédies latines, les Héritiers et Agapilus, martyr, on lui doit : Orationes (1741, 2 vol. in-12, 20 édit.) ; Muss rhétorices seu carminum libri VI (1732) ; Ferrum, carmen (1707, in-so) ; Poème sur ta maladie du roi (1728, in-4o).

LASAULX (Jean-Claude de et Ernest de), architecte et philologue allemands. V. Lassaulx.

’ LA SAUSSAYE (Mathurin de), prélat français, né en 1513, mort en 1584. Entré de bonne heure dans l’état religieux, il se signala bientôt par son savoir en théologie et sou éloquence, devint successivement chanoine d’Orléans, archidiacre de Sully, vicaire général de son oncle, Jean de Morviliiers, évêque d’Orléans, et fut lui-même promu à ce siège en 1564. Trois ans plus tard, il fut chasse d’Orléans par le chef des protestants-, La Noue, qui s’empara de cette ville, et il ne put y rentrer qu’un an plus tard. Il s’occupa alors de ramener à la foi catholique un grand nombre de ses paroissiens, qui avaient été entraînés à la religion réformée, et parvint à restaurer la cathédrale et a rebâtir plusieurs églises qui avaient été saccagées ou détruites par les protestants. Il ne donna pas son approbation aux massacres de la Saint-Barthélémy, mais ne fut pas assez puissant pour les empêcher de se reproduire à Orléans. En 1576, il fut représentant du clergé d’Orléans aux états de Blois, et ne prit plus ensuite part aux événements politiques de son époque, que pour couvrir d’une égale protection protestants et catholiques, tour à tour vainqueurs et vaincus dans leurs luttes intestines.

LA SAUSSAYE (Charles), sieur de Brussoles, hagiographe français, né à Orléans en" 1565, mort à Paris en 1621. Il était docteur en droit et membre du grand conseil lorsque, à la suite d’un voyage en 1 talie, il entra dans les ordres. La Saussaye devint chanoine d’Orléans, député aux états généraux de 1614, curé de Saint-Jacques-la-Boucherie à Paris (1620), et chanoine de cette ville. On lui doit : Annales ecclesix aurelianensis (Paris, in-4o) ; la Vie de saint Grégoire, archevêque d’Arménie ; Monologis sunctorum, etc.

LA SAUSSAYE (Jean-François de Paule-Louis de), archéologue français, né à Blois en 1801. Après avoir servi dans les gardes du corps au commencement de la Restauration, il devint percepteur des contributions dans sa ville natale, et conserva cet emploi jusqu’à la révolution de Juillet. Un riche int riage, qu’il venait de contracter peu auparavant, le mit à même de vivre dès lors indépendant et de se consacrer tout entier aux éludes archéologiques, dont il s’occupait depuis longtemps. Il obtint, en 1835, au concours des antiquités nationales une médaille pour son Histoire de ta Sologne btaisoise, qui est demeurée manuscrite. L’année suivante, il fonda à Blois, avec le concours d’un de ses amis, M. Et. Cartier, une Revue de numismatique, dont il n’a pas cessé d’être le collaborateur le plus actif. L’Académie des inscriptions et belles-lettres lui accorda des médailles à diverses reprises, et lui ouvrit ses portes, en 1845, pour le travail qu’il avait commencé à publier sur la Numismatique de la Gaule Narbonnaise (Blois, 1S42, in-l"), et qu’il n’a malheureusement pas continué. Il était, en outre, déjà membre de plusieurs so^ ciétés départementales et de la Société des antiquaires. En 1855, il est devenu recteur

LASC

de l’académie de Poitiers, d’où il est passé, quelques années plus tard, à Lyon, en la même qualité. Il a été promu commandeur de la Légion d’honneur en 1S69. Outre les ouvrages précités, on a encore de lui : Histoire du château de Chambord (Blois, 1837, in-4o, 8 éditions successives) ; Histoire du château de Blois (Blois, 1840, iu-40), à laquelle l’Académie des inscriptions décerna une médaille d’or ; Histoire de la ville de Blois (Blois, 1846) ; Antiquités de la Sologne btaisoise (Blois, 1848, in-4") ; Guide historique du voyageur à Blois (Blois, 1855, in-12). M. de La Saussayë a, en outre, été l’un des collaborateurs assidus des Annales de l’Institut archéologique de Borne, et des Mémoires de la Société des antiquaires de France.

LA SAUSSE (Jean-Baptiste), écrivain ascétique, français, né à Lyon en 1740, mort à Paris en 1826. Il dirigea la congrégation de Saint-Sulpice à Tulle, puis à Paris. On lui doit un assez grand nombre d’ouvrages de piété, entre autres : Cours de méditations fis* clésiastiques (Tulle, 1781, 2 vol.) ; Cours de méditations religieuses (Tulle, 1782, 2 vol.) ; Leçons quotidiennes (7 vol. in-12), etc.

LA SAUVAGÈRE (Félix-François Le Rogeh d’Artezet de), érudit français, né à Srasbourg en 1707, mort en 178L. Entré dans le génie militaire, il s’occupa de recherches archéologiques, et explora les antiquités de

Marsal, de Saintes et de La Rochelle. La Sauvagère, dont les connaissances en géologie étaient assez bornées, eut un moment pour auxiliaire, à propos de la formation spontanée des coquilles fossiles, Voltaire lui-même, qui adopta ce système erroné dans ses Singularités de la nature, pour les besoins de sa cause. On doit à ce savant, entre autres ouvrages : Becherches sur le Lriquetage de Marsal (Paris, 1740) ; Recueil d’antiquités dans les Gaules (Paris, 1770, in-4o) ; Recueil de dissertations ou Becherches historiques et critiques (Paris, 1776, in-12).

LASCA (il), poste italien. V. Grazzini (Antoine-François).

LASCADION s. m. (la-ska-di-on). Bot. Genre d’arbrisseaux, rapporté avec doute à la famille des euphorbiacëes, et dont l’espèce type croît dans l’Amérique boréale. I ! On écrit aussi LASCADIUM.

LASCARIS, famille illustre de l’empire grec, qui, à la fin du xii’e siècle, avait pour chel Théodore Lasoaris, gendre de 1 empereur Alexis III l’Ange. Lorsque les croisés se furent emparés de Coiistantinople, Théodore fonda un nouvel empire, dont il plaça le siège à Nicée, et qui dura jusqu’à l’expulsion des Latins de Byzance, en 1260. Il avait épousé en secondes noces une fille de Pierre de Courtenay, empereur latin de Constantinople, et ne laissa qu une fille, Irène Lascaris, mariée à Jean Ducas, empereur de Nicée, lequel épousa en secondes noces Anne, fille de l’empereur d’Allemagne Frédéric II. Jean Ducas, mort en 1255, laissa un fils, Théodore II, qui reprit le nom de Lascaris, et succéda à son père au trône de Nicée. Théodore II, marié à Hélène, fille d’Asan, roi de Bulgarie, n’eut qu’un fils, qui fut dépouillé du trône par Michel Paléologue, en 1261, et cinq filles. L’une d’elles, Eudoxie, épousa, vers 1263, Guillaume-Pierre, comte de Vintimille, dont les

descendants prirent le nom de Lascaris, qui s’est perpétué jusqu’à nos jours dans le comté de Nice.

LASCARIS (Théodore 1er) J empereur grec de Nicée, né vers 1170, mort en 1222. Il était le gendre de l’empereur de Constantinople Alexis III l’Ange, qui détrôna son frère Isaac l’Ange. À l’appel de ce dernier, les croisés assiégèrent Constantinople et s’en emparèrent, grâce à la lâcheté d’Alexis III, que Lascaris ne put décider à défendre cette ville. Isaac fut alors rétabli et régna quelques mois avec son fils Alexis IV : mais ils furent bientôt assassinés l’un et l’autre par Murzuphle, et les croisés s’emparèrent de nouveau de Constantinople, malgré la résistance de Lascaris. Celui-ci, voyant Murzuphle en fuite, se présenta comme prétendan. au trône, et, ayant été élu, refusa le titra d’empereur pour prendre celui de despote. Mais ses efforts pour ranimer le courage des Grecs échouèrent, et il se vit contraint de quitter Constantinople et de se réfugier en Asie. Là, il parvint à réunir quelques troupes, s’empara de Nicée, d’une partie de la Bithynie, et se fit couronner empereur et autocrate des Romains. Il eut cependant à lutter contre les Lutins, commandés par Baudouin et par son frère Henri, successivement empereurs de Constantinople, et contre Alexis Coiunène, qui s’était fait proclamer empereur de Trébizoude. En outre, son beau - père Alexis, échappé de la prison où le retenait le marquis de Montferrat, vint, en 1210, revendiquer le trône, avec l’aide du sultan

d’Iconium ; mais Théodore vainquit et tua de sa propre main le sultan et fit prisonnier son beau-père, qu’il relégua dans un monastère. Les dix dernières années de son règne ne furent plus troublées par aucune guerre. Il mourut après un règne de dix-huit ans, laissant la réputation d’un intrépide guerrier, d’un habile politique et d’un souverain généreux et éclairé. Il eut pour successeur son gendre, Jean Vatace.

LASCARIS (Théodore II}, dit le Jeuue,