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point une substance pure. Mais ses réactions ne permettent pas de douter qu’elle ne contienne un glycéride renfermant les éléments do l’acide phosphorique et capable de fournir de l’acide phosphoglyeérique par une décomposition incomplète, de l’acide phosphorique et de la glyeériiie par une saponification plus complète.

LECK, en latin Lecca, rivière du royaume de Hollande ; c’est un bras du Rhin se séparant du fleuve à Duurstede, dans la province d’Utreeht ; cours de 65 kiloin, à l’O., par Culembourg, Nieuwport, jusqu’à Krimpen, où il se jette dans la Meuse. Une branche du Leck forme l’Yssel, qui se jette dans la Meuse à Rotterdam.

LECIÎES, peuple slave, souche des Polonais.

LECK1E (Gould - Francis), publiciste anglais, né à Londres vers 1760, mort en Italie vers 1825. Pendant de longs voyages dans l’Inde en Grèce, dans l’Asie Mineure, dans le midi de l’Europe, particulièrement en Italie et en Sicile, il lit une étude toute particulière des questions politiques et sociales, et finit par se fixer près de Sienne, en Italie. On lui doit de remarquables ouvrages, dans lesquels il se montre partisan de la liberté au double point de vue commercial et politique. Nous citerons de lui : Essai sur la marche du gouvernement (Londres, 1811, in-8°) ; la Balance du pouvoir en Europe (1817, in-8»), trad. en français ; Aperçu historique sur les relations extérieures de la Grande-Bretagne {%î) ; De l’état présent des affaires (1819, in-8").-Son frère, Daniel-Robinson Leciue, mort en 1799, avait longtemps vécu en Orient et a laissé : Journal d’un voyage à Nagpour (Londres, 1800, in-4»).

LËCLA1R (Jean-Marie), célèbre violoniste français, né à Lyon en 1G97, mort à Paris en 1764. Il apprit d abord le violon en amateur, puis entra comme danseur au théâtre de Rouen, et, plus tard, on le vit maître de ballets à Turin, où le violoniste Somis l’engagea à quitter la danse pour se vouer exclusivement au violon. Leolair se mit sous la direction de cet artiste, qui, au bout de deux années à peine, Jui déclara n’avoir plus rien à lui apprendre. L’élève passé maître, loin de se reposer sur cet aveu flatteur pour lui, continua de travailler et voulut se créer une individualité et un style personnels. En 1729, il vint à Paris, entra à l’orchestre de l’Opéra, puis, en 1731, fut attaché à la musique du roi. Par suite d’un dissentiment survenu entre lui et le directeur de la musique royale, Leclair donna sa démission, quitta également l’orchestre de l’Opéra, et se livra au professorat et à la composition, dont les règles lui avaient été enseignées par Chéron, chef d’orchestre de l’Opéra.

Recherchant avec soin toutes les occasions de perfectionner son talent d’exécution, Leclair n’hésita point, bien qu’il eût atteint la maturité de l’âge, à faire un voyage en Hollande pour étudier le jeu de Locatelli, alors dans toute la splendeur de son talent. Les modifications que fit subir la manière de l’artiste italien au style du violoniste français se remarquent dans les œuvres posthumes de ce dernier. Quelque temps après son retour en Hollande, Leclair fut assassiné en rentrant, le soir, chez lui.

Considéré comme l’un des créateurs de l’école française de violon, cet artiste est surtout réputé par son innovation de l’emploi des doubles cordes, inconnu avant lui. On iui doit un grand nombre de sonates pour violon seul ou avec accompagnement, dont quelques-unes contiennent de réelles beautés, et un opéra, Glaucus et Scylla, représenté en 1747.

LE CLERC (Perrinet), conspirateur, né à Paris à la fin du XIVe siècle. En 1418, au moment où la France était déchirée par les luttes sanglantes des Bourguignons et des Armagnacs, un jeune bourgeois, marchand de fer au Petit-Pont, ayant subi les mauvais traitements des Armagnacs, alors maîtres de Paris, n’avait pu obtenir justice du prévôt. Voulant se venger, il s’associa d’autres mécontents et s’aboucha avec le chef d’un parti de Bourguignons maîtres de Pontoise. Il lui promit de lui ouvrir, le 29 mai à deux heures de la nuit, la porte Saint-Germain, ce qui lui était facile, car son père était quartenier et avait en garde les clefs de cette porte. Pendant la nuit désignée, il déroba les clefs cachées sous le chevet de son père, puis alla silencieusement, avec ses complices, attendre les Bourguignons à la porte Saint-Germain. Ceux-ci se présentèrent au Châtelet, où ils furent reçus par 400 bourgeois armés que Perrinet Le Clerc avait fait entrer dans la conspiration et qui les accueillirent aux cris de : Vive Bourgogne! La population seconda les Bourguignons, dont le triomphe fut ainsi assuré. Il va sans dire que cette révolution, comme toutes celles de l’époque, fut signalée par des massacres et des pillages. Quant à Perrinet Le Clerc, il fut trouvé mort quelques jours après, frappé, dit-on, de la main de son propre père. Mais cette dernière circonstance n’est sans doute qu’une invention des chroniqueurs, destinée à laver d’un assassinat la mémoire des puissants ennemis de Le Clerc.

Le Cluic (Pcrrinol) OU l’art» in tl

drame en cinq actes, eu prose, par MM. Anicet Bourgeois et J. Lockroy, représenté sur

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le théàtro de la Porte-Saint-Martin le 3 novembre 1832. L’histoire de Perrinet Le Clerc est un sujet qu’on dirait inventé par un auteur dramatique ; aussi rien n’est-il plus naturel que de s être laissé tenter par un pareil sujet. Nous ne redirons pas ici les faits que nous venons d’exposer dans l’article qui précède ; contentons-nous d’analyser le cinquième acte du drame, acte qui fit à lui seul le succès de la pièce entière. Les auteurs y ont fait une large, une part trop large à la fantaisie ; mais, outre.que l’éloignement des temps autorise ces infidélités à l’histoire, le bon public a l’habitude de pardonner beaucoup à ceux qui ont beaucoup péché. Donc Perrinet (celui du drame bien entendu) sait que la reine ne demande qu’une occasion de se venger du comte d’Armagnac, qui a fait tuer son amant, le chevalier de Bourdon. Il vient lui offrir de livrer aux Bourguignons la porte de Bussy, dont il a dérobé là clef à son père, et, comme récompense, il demande à la reine de lui céder la vie du comte d’Armagnac, pour en faire ce que bon lui semblera. Isabeau lui fait don de cette vie par un écrit sur parchemin scellé de son sceau royal, et Perrinet court mettre à exécution sa promesse. Il livre la ville aux Bourguignons, qui, la reine à leur tète, vont répandre partout le meurtre et l’incendie. Le connétable, surpris dans l’hôtel Saint-Paul, s’échappe en emportant le roi dans ses bras et se réfugie dans une maison voisine. Bientôt après, la reine, séparée de ses hommes d’armes et poursuivie par une bande d’Armagnacs, vient se réfugier dans le même asile. Voilà donc les deux adversaires en présence. Tandis que leur vie se joue dans la rue au jeu des batailles, tandis que Paris est à feu et à sang, qu’on entend le tocsin, qu’on voit les lueurs de l’incendie, tous deux calculent leurs chances respectives de salut d’après la proximité ou l’éloignement des cris qu’ils entendent. Enfin, les Bourguignons triomphent, la maison est envahie. Le connétable est au pouvoir d’Isabeau ; le roi le couvre en vain de son corps ; on va le frapper. À ce moment, Perrinet Le Clerc arrive tout sanglant ; il réclame le droit que lui accorde le parchemin scellé du sceau déla reine, c’est-à-dire la vie du connétable. Puis, s’approchant du connétable : « Armagnac, lui dit-il, tu m’as fait porter la croix rouge de Bourgogne sur les épaules, tu la porteras sur la poitrine. » Et il lui fait sur la poitrine une croix de sang avec son poignard. Le connétable pousse un cri ; Perrinet Le Clerc tombe mort des blessures qu’il a reçues dans le combat.

On voit que s’il reste quelque chose du fait historique dans le draine, ce quelque chose n’est presque rien. Franchement, et sans vouloir contredire à. l’indulgence du public, un peu plus de vérité historique n’aurait pas nui au succès de la scène. En tout cas, quand on invente, en fait d’histoire, il faut absolument que les inventions qu’on se permet aient un caractère de vraisemblance ; or les inventions des auteurs de Perrinet Le Clerc en sont absolument dépourvues.

LE Cl.KltC (Jean), sectaire profestant, né à Meaux à la fin du xve siècle, brûlé à Metz en 1525. C’était un cardeur de laine, qui périt martyr de son attachement à la Réforme naissante. La lecture du Nouveau Testament, traduit en langue vulgaire par Le Fovre d’Etaples et répandu dans le diocèse de Meaux par l’évêque Briçonnet, l’avait conduit à envisager la religion d’une manière toute nouvelle pour l’époque. Leclerc, emporté par son zèle, commit l’imprudence d’arracher une bulle d’indulgences africhée sur la cathédrale de Meaux et de la remplacer par un placard où le pape était appelé Antéchrist. Arrêté et conduit à Paris, il fut condamné au supplice du fouet, trois jours durant, tant à Paris qu’à Meaux, et, de plus, marqué au front et banni. Leclerc se retira d’abord à Rosay, en Brie, puis à Metz, où une nouvelle imprudence amena un nouveau procès. Les catholiques allaient faire une procession. Leclerc, dans l’emportement de son zèle, va briser les images et les autels aux pieds desquels l’encens devait être brûlé. Il avait profité de l’obscurité de la nuit. Mais on le soupçonna ; saisi, il avoua fièrement qu’il était l’auteur de ce scandale. Son supplice fut horrible. Après lui avoir coupé le poing droit, on lui arracha le nez, on lui déchira les mamelles, on lui entoura la tête de trois cercles de fer rouge. Enfin, on le jeta sanglant sur le bûcher. Il avait chanté jusqu’à la fin les louanges de l’Eternel. Jean Leclerc fut le premier martyr protestant en France. — Un de ses frères, Pierre Leclerc, cardeur comme lui, périt d’une mort semblable. Il était accusé d’avoir tenu des assemblées secrètes où se réunissaient quarante ou cinquante artisans, gagnés à la réforme religieuse.

LE CLERC (Jean), graveur français, né à Paris dans la seconde moitié du xvie siècle. Il est connu par sa grande carte de France, en neuf feuilles, composée par François La Guillotière, et présentée à Louis XIII, Les principaux tirages de cette gravure en bois, fort rare aujourd’hui, datent de 1624 et 1640.

LE CLERC (David), hébraïsant et théologien protestant, né à Genève en 1591, de parents réfugiés, mort dans cette ville en 1C34. Il alla, en 1012, à Strasbourg, où il étudia les belles-lettres et l’histoire, puis à Ileidelberg, où il travailla avec le savant Gruter à une

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édition des Lettres de CiCiron à Allicus. Après un court séjour en Angleterre, il revint à Genève, et fut nommé professeur d’hébreu, malgré les intrigues de ses ennemis. Pour donner moins de prise à leurs injustes attaques, il se fit recevoir ministre en 1630, continua à enseigner l’hébreu, et fut, eu outre, chargé de professer l’histoire à l’académie ; mais il ne négligea point les études philologiques, son travail de prédilection. Nous citerons de lui : Lacrymal Heidelbergenses (1624, in-4°) ; rArmure complète de Guillaume Gouge, trad. de l’anglais (Genève, 1643, in-4») ; le Vrai chrétien ou Anatomie spirituelle, trad. de l’anglais de Cowper (Genève, 1647, in-12) ; Qusstiones sacrx, publié* en 1685 par le fameux J. Leclerc, son neveu (Amsterdam, in-s°). On y trouve une dissertation curieuse, intitulée : Funambulus sive dissertatio de variis fUnambulorum généribus, où il prouve que lesdanseurs de corde étaient connus du temps d’Hippocrate ; Oraliones (Amsterdam, 1637, in.-8°).

LECLERC (Étienne), médecin et helléniste, frère du précédent, né à Genève en 1599, mort en 1676. il commença par embrasser la profession des armes, et ensuite se fit recevoir docteur en médecine à Genève, fin 1643, il fut nommé professeur de langue grecque, et occupa sa chaire jusqu’en 1662, époque à laquelle il entra dans le petit conseil. On connaît de lui : une édition d’Hippocrate (1657, in-fol.) ; sept dissertations dans les Questiones sacrx de son père, et des Di.ssertationes philosophiez, à la suite des Orationes du même.

LE CLERC (Michel), poète dramatique français, né à Albi en 1622, mort en 1091. Il vint jeune à Paris, où il fit représenter avec succès, en 1645, une tragédie intitulée la ViVginie romaine, qui fit concevoir de grandes espérances sur son avenir littéraire. Néanmoins, le jeune auteur abandonna le théâtre pour exercer la profession d’avocat. En 1662, il succéda à Daniel de Priezac, comme membre de l’Académie française. En 1675, Le Clerc reparut au théâtre avec une tragédie, intitulée Jphigénie (1G7G, in-12), dont la chute fut d’autant plus complète qu’elle paraissait six mois après celle de Racine. On cite encore de Le Clerc une traduction littéralo en vers des cinq premiers livres de la Jérusalem délivrée (Paris, 1067), qui tomba aussitôt dans l’oub.i. On lui attribue une tragédie, Oreste (1GS1), et une tragédie lyrique, Oronlée. C’est sur Y Jphigénie de cet écrivain que Racine a fait cette piquante épigramme : Entre Le Clerc et son ami Coras, Deux grands auteurs, rimant de compagnie. N’a pas longtemps s’ourdirent grands débats Sur le propos de leur JjiMginie. Coras lui dit : La pièce est de mon cru ; Lo Clerc répond : Elle est mienne et non vôtre. Mais aussitôt que la pièce eut paru, Plus n’ont voulu l’avoir fait l’un ni l’autre.

LECLERC (Sébastien), célèbre graveur français, né à Metz en 1G37, mort à Paris en 1714. Son père, qui exerçait la profession d’orfèvre, lui enseigna les éléments du dessin ; à sept ans, Sébastien commençait à graver ; à douze ans, il enseignait le dessin ; puis il s’appliqua à l’élude de la géométrie, de la physique et de la perspective, et devint, en 1600, ingénieur du maréchal de La Ferté. Cinq ans après, étant venu à Paris solliciter une place dans le génie, il eut occasion de voir Lebrun. Ce peintre fut frappé de son talent de graveur, en examinant un de ses plans dg place forte, et engagea fortement Leclerc à se consacrer à la gravure. Sébastien suivit ce conseil et devint en peu de temps un artiste do premier mérite. C’est alors qu’il exécuta, d’après ses propres dessins, les treize planches des Conquêtes de Louis XJV, travail remarquable qui donna à l’artiste une grande notoriété. Par la suite, sur la proposition de Colbert, Louis XIV lui donna un appartement aux Gobelins, une pension de 1,800 livres et le nomma professeur aux Gobelins et graveur de son cabinet. En outre, l’Académie de peinture appela, en 1772, Leclerc à faire partie de ses membres et le chargea d’enseigner la perspective. Bien que son enseignement occupât une grande partie de son temps, Leclerc n’en a pas moins exécu té un nombre considérable de gravures, presque toutes de Sa composition. Ses gravures sont remarquables par la largeur de l’exécution, la science de la forme, lo moelleux et la finesse du modelé ; ses dessins sont d’un faire large et d’un effet pittoresque. Nous citerons parmi se3 meilleures planches : les Batailles d’Alexandre ; le Mai des Gobelins ; le Concile de Nicée ; la Passion, en 36 planches ; l’Apothéose d’Isis ; l’Arc de triomphe de ta porte Saint-Antoine ; les Caractères des passions, d’après Lebrun, où l’on rencontre des tètes superbes de caractère et d’énergie, malgré l’emphase de sentiment qui les distingue, et qu’il faut reprocher à Lebrun seulement. Citons encore : les Costumes des Grecs et des Jîomains, en 25 sujets ; les Médailles, jetons et monnaies de France, en 30 feuilles, etc. Enfin, on lui doit : Traité de géométrie (1639, in-S°) ; Traité d’architecture (1714, 2 vol. in-JQ) ; Système sur la vision (1673, in-12) ; Nouveau système du monde (1706, in-8»).

LECLERC (Laurent-Josse), érudit français, fils du précédent, ué à Paris eu 1677, mort à Lyon en 1736. Il entra dans les ordres en

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1702, professa la théologie à Tulle et à Orléans et devint, on 1722, directeur du séminaire de Lyon. C’était un homme, très-érudit, un critique judicieux et exact, mais méticuleux, et qui écrivait dans un style trop négligé. Nous citerons de lui : Jlcmarques sur différents articles du Dictionnaire de Moreri (1719-1721, in-8°) ; Bibliothèque des auteurs cités au Dictionnaire de Jlichelet (Lyon, 1728, in-fol.), livre plein de faits curieux et peu connus ; Lettre critique sur le Dictionnaire de Bayle (La Haye, 1732, in-12). Leclerc aiaissé en manuscrit : une Histoire des papes, une Chronologie de nos rois de la première race, un Abrégé de la vie de son père, avec un catalogue exact des œuvres de ce dernier, un Traité sur le plagiat littéraire, et des Dissertationes historiés, dont le manuscrit se trouve à la bibliothèque de Lyon.

LECLERC (Gabriel), médecin français qui vivait au xvnc siècle. Il acquit beaucoup de réputation comme praticien et devint médecin ordinaire de Louis XIV. Son principal ouvrage est intitulé : la Médecine aisée, où l’on donne à connailre les causes des maladies internes et externes et les remèdes propres à les guérir (Paris, 1719). On lui attribue divers ouvrages non signés, entre autres : l’École du chirurgien (1684) ; le Catalogue particulier des drogues (1701), etc.

LECLERC (Daniel), médecin suisse, né à Genève en 1652, mort le S juin 1728.11 était fils d’Étienne Leclerc, qui lui enseigna les premiers élé mentsde la médecine, vint à Paris et à Montpellier pour compléter ses études et se fit recevoir docteur à Valence. De retour dans sa ville natale, il y exerça la médecine avec un grand succès. Cependant les soins de la

Pratique ne l’absorbèrent pas nu point de empêcher de se livrer aux travaux du cabinet et d’acquérir une profonde érudition médicale. Ce savant nous a laissé deux ouvrages remarquables, dont l’un : Bibliothèque muitomique (1685, 2 vol. in-fol), publié en collaboration avec Mauget, est un excellent recueil des meilleurs ouvrages originaux publiés dans le xvnc siècle sur fanatomie. L’autre, qui a pour titre : Histoire de la médecine (Genève, 1696, in-s°), eut beaucoup de succès à son apparition. Il est à regretter qu’il n’ait ^as été terminé. — Son fils, Jacques-Théodore Leclldkc, né à Genève en 1692, mort en 1758, fut pasteur et professeur de langues dans sa ville natale. On a de lui : Préservatif contre le fanatisme ou Jléfutalion des prétendus inspirés de ce siècle, traduit du latin de Samuel Turretin (Genève, 1723, in-S°) ; Supplément au Préservatif (1723, in-8°), etc.

LECLERC (Jean), théologien, critique et érudit, frère du précédent, né à Genève en 1657, mort à Amsterdam en 1736. Il manifesta, dès sa plus tendre enfance, une passion extraordinaire pour l’étude. Après avoir terminé ses humanités, il étudia la philosophie, puis la théologie, sous la direction de Âlestrezat, devint précepteur à Grenoble en 1678, voyagea avec sonélèveet profita d’un séjour à Genève pour se faire recevoir ministre évangéliquo. En 1680, il se rendit à Saurnur, pour se perfectionner dans la connaissance du français, passa ensuite quelques mois à Paris vers 1GS2, et la même année alla desservir à LondresJ’Église wallonne otl’Église de la Savoie. Après un court séjour en Angleterre, il revint se fixer en Hollande, où il se maria (1091). Il resta pasteur des remontrants jusqu’en 1684. Il professa successivement l’hébreu, les belles-lettres, l’histoire ecclésiastique dans le collège des Arméniens ;

mais, en 1723, une attaque de paralysie le contraignit de renoncer Usa charge ; il mourut huit ans après, ayant passé tout ce temps dans un état d’enfance complet. Les ouvrages de Jean Leclerc sont plus nombreux que judicieux et soignés ; nous citerons seulement : Liberii de sancto amore Epistols théologies (Saumur, 1679, in-12) ; Entretiens sur diverses matières de théologie (Amsterdam, 1635, in-8°), en collaboration avec L. Cène ; Bibliothèque universelle et historique (Amsterdam, 16S6-1693, 25 vol. in-12), plus un volume de tables publié en 1718, en collaboration. avec Laeroze, puis avec Bernard, qui resta chargé de la publication depuis le vingtième volume ; Logica, sive ars ratiocinandi (Amsterdam, 1692, in-SJ) ; Genésis, sive Mosù prophétie liber primus, ex translatione J. Clerici, cum paraphrasi perpétua, avec de savantes dissertations sur la langue hébraïque ; la Vie du cardinal de Richelieu (Cologne [Amsterdam], 1694, 2 vol. in-12) ; Arscrilica (Amsterdam, 1008, 2 vol. in-S°) ; Jraité de l’incrédulité (Amsterdam, 1696, in-8°) ; Opéra philosophica (Amsterdam, 1608, 4 vol. in-S») ; Harmonia evangelica (Amsterdam, 1099 et 1700, in-fol., grec et latin) ; Bibliothèque ancienne et moderne (Amsterdam, 1714-1726, 29 vol. in-8°), son meilleur ouvrage, au dire de Voltaire ; JJistoire des Provinces-Unies des Pays-Bas (Amsterdam, 1723-1733, 4 tomes en 2 vol. in-fol.) ; Lettre de Loche sur la tolérance, imprimée avec le Traité de Voltaire sur la tolérance (17G4, in-8").

LECLERC (Paul), théologien français, né à Orléans en 1657, mort en 1740. Professeur de rhétorique et d’humanités dans un collège da jésuites à Orléans, il se rendit à Paris, où il exerça divers emplois, notamment celui da procureur. On a publié de lui, entre autres ouvrages : la Vie d’Antoine-Marie Ubaldin