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énergiques efforts de la Commune, Jacques Leclercq, Georges-Michel Aumon t, et huit, autres habitants de Rouen dénoncés à la Convention, les uns comme chefs, les autres comme complices de cette démonstration royaliste, furent décrétés d’accusation, puis incarcérés. Traduits, au commencement de septembre 1793, devant le tribunal révolutionnaire, ils furent tous condamnés à mort, et presque immédiatement exécutés.

LECLERCQ (Michel-Théodore), littérateur et auteur dramatique français, né à Paris en 1777, mort en 1851. Il entra fort jeune dans l’administration des droits réunis, devint receveur général à Pari3, et se démit de ses fonctions en 1S19, pour se consacrer entièrement aux lettres. Pour ses débuts, il avait composé un assez mauvais roman, le Château de Duncam ; mais il comprit que pour lui le succès était ailleurs, et, à. l’imitation de Carmonte], il composa des proverbes dramatiques, véritables petites comédies qu’il lut dans les salons, et dont la vogue dépassa de beaucoup ses espérances ; aussi, en is23, sur le»onseil de ses amis, il livra à l’impression deux volumes de ces proverbes, dont il publia cinq autres volumes de 1823 à 1826. Cet ouvrage lui assure le premier rang comme auteur de proverbes, genre de composition qui exige une certaine tinesse d’observation, une grande délicatesse de pensée, et une élégance do style ititinio, toutes qualités qu’on rencontre réunies chez lui a un haut degré. N’ayant point à se préoccuper des entraves delà censure, Leclercq a pu saisir sur le fait les vices et les ridicules contemporains et les flageller sans crainte.

En 1823, la Revue de Paris fut fondée et le directeur de cette publication sollicita le concours de Leclercq, qui composa pour lui de nouveaux proverbes. La Revue des DeuxMondes lui ouvrit également ses colonnes : du reste, Leclercq avait derrière lui un solide appui : il était ami de Fiévée, le critique savant du Journal des Débats. La première édition des Proverbes dramatiques date de 1823 1826 (-1 vol. in-8°) ; la deuxième est de 1826 1827 (5 vol. in-8o) ; elle fut reproduite la même année comme troisième édition ; la quatrième est de 1827-1828 (7 vol. in-18) ; la cinquième, de 1828 (G vol. in-8°). La première édition des Nouveaux proverbes dramatiques parut en 1830 (1 vol. in-8°) ; il y eut une deuxième édition, la même année, en 2 vol. in-18. «Théodore Leclercq, homme d’esprit et de loisir, homme du monde et de société, vivra, dit Sainte-Beuve, dans la série de nos comiques comme l’expression fidèle des mœurs et de la société du moment ; plus près de Picard que de Carmontelle, et donnant encore mieux l’idée d’un La Bruyère, mais d’un La Bruyère féminin et adouci. •

LECLÈRE (Achille-François-René), architecte, né à Paris en 1785, mort en 1853. D’abord élève de Durand, il entra, vers sa seizième année, à l’atelier de Pereier. Second prix d’architecture en 1807, il obtint le premier prix en’ 1808, partit pour Rome, et produisit parmi les artistes une profonde sensation lorsqu’il envoya, pour travail de quatrième année, son projet de Restauration du Panthéon d’A grippa, qui marqua l’essor do notre école de Rome, dans un genre où elle ne connaît pas de rivale. Rentré à Paris en 1814, Leclère se consacrai l’enseignement de son art, et toute l’histoire de sa vie se renferme, dès ce moment, dans l’influence de ses leçons, les succès de ses élèves, et dans ses services administratifs. Parmi ses travaux les plus importants, on signale le tombeau de Casimir Périer, dans le cimetière de l’Est, les restaurations des châteaux de Chastellux, de Villebois, et des deux chapelles cju Sacré-Cœur ; la construction du château.de Mareuil, les maisons de la place La Fayette, le monument de Bonchamp, à Saint-Florent, etc. Ses principaux élevés sont : MM. Abadie, Godebœuf, Isabelle, Viollet-le-Duc. Lectère était membre de l’Institut (1S31), chevalier de la Légion d’honneur (1832), inspecteur général des bâtiments civils (1839), et secrétaire archiviste de la section d’architecture à l’École des beaux-arts (1847). — Su sœur, Mlt° Leclère, a fondé en son nom, peu de temps après sa mort, un prix destiné à l’élève qui a obtenu le second grand prix d’architecture.

LECLÈRE (Adolphe-Victor-Jean-Baptiste), acteur français, né h Reims en 1802, mort à Paris en 1861. Il n’avait guère que dix-huit ans lorsqu’il s’engagea dans une troupe nomade. Admis au Théâtre-Français de Rouen, il fit, pendant treize ans, les délices de ce public difficile qui s’est vanté d’avoir sifflé Talma. En 1841, il se vit appelé au théàtro du Vaudeville pour remplacer Bardou, qu’il ne tarda pas à faire oublier. Cependant sa première apparition sur cette scène n’avait pas été heureuse, et il allait retourner en province, après bien des tribulations, lorsqu’on lui confia le rôle de Ravinard, dans 1 Homme blasé ; Leclère eut du succès dans ce rôle et resta à Paris. Riche d’amour, la Polka en province, Rose et Marguerite, le Coin du feu, les Frères Dondaine, etc., établirent sa réputation. En 1848, il passa aux Variétés, qu’il ne quitta plus jusqu’à sa mort. Le Petit de la mobile, Mademoiselle de Choisy, Un et un, les Deux anges, la, Gamine, la Bastille, Paris qui dort, Un monsieur qui prend la mouche, les Souvenirs de jeunesse, les Mijs-

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tères de l’été, les Deux Prudhomme, etc., lui fournirent ses principales créations. Leclère peut être classé au premier rang des rares comédiens de genre de ce temps-ci.

LÉCLUSE ou I.ESCLUSE (Charles de), en latin Ciusiiis, célèbre botaniste français, né à Arras en 152G, mort à Leyde en 1609. 11 suivit d’abord des cours de droit, puis se mit à voj-ager, et, pendant un séjour de trois ans à Montpellier, étudia la médecine et la botanique. À partir de ce moment, Lécluse se mit à parcourir l’Europe dans tous les sens, moins l’Italie, qu’il ne put visiter, étudiant la flore de toutes lus contrées qu’il traversait. Appelé à Vienne par l’empereur Maximilien II, qui lui confia la direction de son jardin des plantes, il se retira ensuite à Franc fort, d’où l’université de Leyde le manda pour lui donner, en 1593, la chaire de botanique. C’est Lécluse qui introduisit dans les Pays-Bas la pomme de terre, qu’il appelait arachnida Theophrasti ou Papas Peruvianorum et dont il envoya des plants en Italie. Ses principaux ouvrages sont : Antidotarium (Anvers, 1561) ; Rariorum aliquot stirpium per Hisfianias obseroatarum historia (Anvers, 1576) ; Iliiriorum aliquot stirpium per Panaoniam, Auslriam, etc., obsernatarum historia (Anvers, 15S3) ; Rariorum ptantarum historia (Anvers, 1001, in-fol.) ; Exoticorum libri decem (Anvers, 1601, in-fol.) ; Gallise DeUjicse chorographica descriptio (Leyde, 1619), etc.

LÉCLUSE (Henry, dit), acteur et dentiste français, né vers 1711, mort en 1792. Il avait débuté en 1737 à l’Opéra-Comique, avec succès ; tout à coup, il rompit son engagement et se mit à exercer la profession de dentiste. Nommé chirurgien honoraire du roi de Pologne, il alla rendre visite à Voltaire au château de Ferney ; et c’est sans doute lui que Fréron veut désigner quand il purle du comédien auquel était confiée l’éducation de MUe Corneille. De retour à Paris, Lécluse vécut dans une société mélangée, payant son écho eu bouffonneries ; puis il voulut élever un théâtre, connu sous le nom de théâtre des Variétés, et se ruina dans cette entreprise. Lécluse mourut dans une complète indigence. Rival de Vadé, il a laissé des livres dérivant plus ou moins du Catéchisme poissard : Léclusades ou les Déjeuners de la Hâpée (Paris, 1748) ; Dessert du petit souper agréable dérobé au chevalier du Pélican (Paris, 1755), plus,

?[uelques ouvrages médicaux : Analomie de

a bouche, à l’usage des chirurgiens-dentistes (Paris, 1752) ; Nouveaux éléments d’odontalQie (Paris, 1754), etc.

LÉCLUSE (Fleury de), philologue, né à Paris en 1774, mort à Auteuil en 1845. Ce remarquable érudit, qui connaissait une vingtaine de langues vivantes, professa les belles-lettres à La Flèche, puis la littérature grecque et l’hébreu à la Faculté de Toulouse. Ses principaux ouvrages sont : Manuel de la langue grecque (Paris, 1801) ; Télémaque polyglotte (1818, in-8°), essai de traduction en douze langues ; Chrestomathie hébraïque (1814, in-8°) ; Lexique français, grec et latin (1822), souvent réédité ; Manuel de la langue basque (1820) ; Résumé de l’histoire de la littérature grecque et de la littérature latine (1837, 2 vol. in-18), etc.

LECOAT (Yves-Marie-Gabriel-Pierre), baron de Saint-Haouen, amiral français, né en Bretagne en 1756, mort à Calais en 1826. Il entra fort jeune dans la marine, fit plusieurs, campagnes en Amérique et dans les mers de l’Inue, et venait d’être nommé capitaine de frégate lorsque la Révolution éclata. Incarcéré pendant la l’erreur et rendu à la liberté par le 9 thermidor, il fut, en 1796, nommé chef de division aux armées navales. Pendant l’Empire, son rôle fut assez obscur ; mais, à la Restauration, il fut nommé contreamiral et major général du port de Brest. Mis à la retraite en 1817, il s’occupa de réaliser son invention de signaux télégraphiques maritimes. Le gouvernement consentit à en

faire l’expérience, et les frais de l’infructueuse tentative montèrent a 80,000 fr. Si on eût adopté le système de M. Lecont, il eût coûté plus de 5 millions de premier établissement et plus de 1,200,000 fr. d’entretien annuel.

Lecoat a expliqué et commenté son invention dans une brochure ayant pour titre : Télégraphie universelle de nuit et de jour, sur terre et sur mer ; acte constitutif (Paris, 1823, in-4°).

LECOCQ ou LE COQ (Robert), évêque de Laon, né à Montdidier au commencement du xrve siècle, mort à Calahorra, en Navarre, en 1368. Après avoir été uvocat au-parle1 ment de Paris, puis avocat du roi Philippe de Valois, il devint, sous Jean le Bon, maître des requêtes, conseiller-clerc, puis évêque et duc de Laon, enfin pair de France et membre du conseil. En 1354, il fut envoyé à Mantes pour négocier un traité avec Charles le Mauvais et se lia intimement avec ce prince, au point de conspirer avec lui une véritable révolution. Cette tentative de transformation sociale est vraiment curieuse pour le temps où elle se produisit.

Après la défaite de Poitiers, le dauphin, plus tard Charles V, qui avait été un des premiers à-s’enfuir dès le commencement de la bataille, revint à Paris, laissant son père, Jean dit le Bon, aux mains des ennemis. N’ayant plus d’armée ni d’argent, il fut dans

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la nécessité de convoquer les états généraux, qui s’assemblèrent le 17 octobre 1356. Les députés étaient au nombre de huit cents, dont la moitié au moins pour les bonnes villes. La noblesse n’était représentée que par ceux de ses membres qui étaient le plus hostiles au pouvoir royal. Étienne Marcel, prévôt des marchands de Paris, et Robert Lecocq conduisirent presque à leur gré cette assemblée qui, dès les premières séances, témoigna d’une grande unité de vues. Elle nomma tout d’abord un comité chargé de faire une enquête sur les maux dont souffrait le pays et sur les moyens d’y remédier. Malgré quelques tentatives d’intimidation, le comité poursuivit résolument sa tâche. Tous les membres de la commission, se rangeant à l’avis de Marcel et de Lecocq, reconnurent la nécessité de refréner les excès du pouvoir en lui imposant des institutions représentatives ; des vœux en ce sens furent,

suivant l’usage, communiqués au dauphin en séance secrète, avant d’être rédigés définitivement et proclamés en séance solennelle. Également embarrassé d’accorder ou de refuser, te prince usa de toutes les ruses pour amener la dissolution de l’assemblée et empêcher la lecture publique du rapport, dont la rédaction avait été confiée à Lecocq. Cette lecture eut lieu cependant ; le 3 novembre, les états, ajournés la veille par le dauphin, se réunirent sans convocation officielle aux Cordeliers, et Robert Lecocq, montant à la tribune, exposa les faits, prouva la nécessité des réformes demandées. Il se laissa, paralt-il, emporter jusqu’à dire que les états avaient le droit de déposer les rois, et que le fait s’était déjà produit. Il ajouta qu’il serait bon que chaque député prit copie des résolutions arrêtées afin de les faire connaître à ses commettants. Cette mesure importante fut adoptée avec enthousiasme, et le rapport de Lecocq parvint ainsi à toutes les villes de France, dont la plupart exprimèrent une adhésion énergique aux réformes proposées.

Trois mois après (5 février 1357), le dauphin, sous la pression de la bourgeoisie parisienne, conduite par Étienne Marcel, fut obligé de réunir de nouveau les états généraux, où fut rédigée, discutée et votée la grande ordonnance. Robert Lecocq fut chargé de la présenter au dauphin et de porter la parole au nom des états dans la séance de clôture (3 mars). Avant de lire l’ordonnance, il exposa les griefs et les souffrances du peuple ; il rappela les promesses violées, les monnaies altérées, la dilapidation des fonds publics distribués aux favoris. Il fut éloquent, indigné, inexorable, et déclara énerpiqueinent que le temps était venu de mettre fin à ces désordres et que telle était la volonté de la nation. Après quoi, il lut le dénombrement des réformes réclamées. Le

dauphin, la rage au cœur, dut se soumettre et promulguer l’ordonnance des états.

Cette ordonnance, qui paraît surtout avoir été l’œuvre de Lecocq, inaugurait une réforme universelle de l’État. Il y est déclaré que la nation peut seulo consentir l’impôt. Les états devront être convoqués annuellement, et, dans l’intervalle des sessions, le roi ne pourra gouverner qu’avec l’aide d’un conseil nommé par les états, et composé de douze membres de chaque ordre.

La commission des trente-six s’organisa aussitôt et se mit à l’œuvre. Robert Lecocq en fit naturellement partie et y obtint une grande influence. Les anciens conseillers du roi furent poursuivis ; le parlement et la chambre des comptes furent entièrement renouvelés ; nombre de places inutiles furent supprimées et de grandes économies furent faites dans l’administration. Tout semblait devoir marcher à souhait, lorsque le roi Jean, alors captif, fit promulguer une défense de lever le subside voté par les états et d’obéir en quoi que ce fût k leurs décisions. Paris fut aussitôt debout, et le dauphin se vit obligé de révoquer les défenses de son père. Robert Lecocq annonça dans une proclamation officielle que, nonobstant les défenses du roi, le subside continuerait d’être levé et que les états s’assembleraient, comme il avait été convenu, le lundi de la Quasimodo. Malheureusement, le coup avait porté ; en défendant de lever le subside, le roi Jean avait semé la division entre le peuple et ses chefs ; on éveilla l’orgueil et les craintes de la noblesse, qui se sépara de la bourgeoisie ; des gens d’armes furent soudoyés et le dauphin put déclarer aux trente-six • qu’il se Jatiguait d’avoir des curateurs et qu’il voulait dorénavant gouverner par lui-même. » Les réformateurs n’osèrent pas en venir à une rupture ouverte, et la situation parut si compromise que RobertLecocq lui-même renonça momentanément à la lutte et se retira dans son évêché. Il ne tarda pas à en sortir lorsque Marcel, le puissant tribun de Paris, eut arraché au dauphin de nouvelles lettres de convocation pour les états. Lecocq reprit la direction du conseil royal.

Mais les expériences faites depuis un an n’avaient pas été perdues ; les réformateurs savaient maintenant à quoi s’en tenir sur la bonne volonté et sur la bonne foi des Valois ; il leur parut nécessaire d’opposer au dauphin un prince qui, au besoin, si cette mauvaise volonté persistait, pourrait leur servir a. renverser la dynastie régnante. Le prince choisi fut Charles do Navarre, alors prisonnier, mais que Jean de Picquigny, envoyé par

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Marcel et Lecocq, délivra par un coup de main et ramena k Paris au milieu de l’enthousiasme général.

La suite prouva, malheureusement, que Charles de Navarre, égoïste, astucieux, sans principes, n’était point l’homme de la situation. Les illusions qu’on se fit à son sujet furent en grande partie la cause de l’insuccès de la révolution.

Quoi qu’il en soit, l’arrivée du Navarrois terrifia le dauphin, qui dut recevoir son ennemi à sa table et se réconcilier publiquement avec lui. Sous la puissante main de Lecocq, il signa un acte par lequel il s’engageait à réparer les injustices dont Charles avait été victime. Cependant, les états s’étaient ouverts le 7 novembre. Les événements se précipitent. Le 27 janvier, Jean de Picquigny étant venu lui demander, de tenir les promesses qu’il avait faites au roi de Navarre, il s’y refuse nettement ; mais Lecocq était présent en qualité de conseiller, et, avant même que le prince eût terminé son discours, il prit la parole et annonça que monseigneur le dauphin délibérerait sur la demande du roi de Navarre et qu’il ferait connaître sa réponse, dont on aurait lieu d’être content. La révolution entra bientôt dans une phase sanglante que nous n’avons pas à raconter ici. Le dauphin s’étant enfui de Paris pour se retirer à Provins, Robert Lecocq, membre du conseil royal, eut le courage daller reprendre sa place auprès de lui. Les courtisans furent exaspérés d’une telle audace, mais telle était la puissance de l’évêque de Laon, qu’ils n’osèrent d’abord rien entreprendre contre lui ; ce ne fut qu’après les états de Compiègne (4 mai) que leur fureur, accrue

fiar l’insuccès de toute ;- leurs tentatives sur e peuple des provinces, se déchaîna contre lui ; il fut exclu du conseil, sa vie fut menacée, et il dut se retirer à Paris ; tout espoir d’une conciliation était dès lors perdu sans retour.

Le dauphin marchait sur Paris. Trahis par Charles le Mauvais, Étienne Marcel et RobertLecocq ne désespérèrent pas de regagner ce prince nécessaire à leurs projets.

C’est alors qu’Étienne Marcel, poussé à bout, se résolut à assumer sur lui la responsabilité d’un coup hardi qui pouvait le perdre, niais qui pouvait aussi tout sauver. Il négociait toujours avec Charles de Navarre, qui, à la téie de ses bandes, campait non loin de Paris. Charles lui promit d’être l’homme de la révolution parlementaire, et, en échange de cet engagement formel, Marcel se déciila à l’introduire dans la capitale pendant la nuit du 31 juillet au îer août. Il fut tué par Maillait au moment où il allait exécuter cette entreprise, qui eût peut-être changé les destinées de la France. Robert Lecocq ne parait avoir joué qu’un rôle secondaire dans ces derniers événements, où les hommes d’action tenaient la première place. Les vengeances de la réaction l’épargnèrent, sans doute en considération de sa dignité ecclésiastique, et il put se retirer librement dans son évêché de Laon ; mais ses biens furent confisqués. Quelques mois après, impliqué dans un nouveau complot en faveur du roi de Navarre, il se réfugia auprès de ce dernier à Meluu, détermina ce prince à signer la paix avec le régent (13 août 1359), et fut promu par Charles le Mauvais à l’évêché de Calahorra en Navarre, où il acheva paisiblement sa vie, en 1368, entouré de l’estime et du respect de tous.

LECOCQ(A.-Charles), compositeur français, né en 1830. Il entra au Conservatoire et obtint, en 1852, le deuxième prix de contrepoint et de fugue, lorsque M. Offenbach, devenu directeur du théâtre des Bouffes-Parisiens, eut l’idée d’ouvrir un concours, afin d’exciter l’émulation des jeunes musiciens, sur un pofime intitulé le Docteur miracle. Le jury décerna le premier prix ex squo à MM. Lecocq et Bizet, dont les partitions furent exécutées à tour de rôle (avril 1857). Depuis lors, M. Lecocq a donné successivement ; Ondines au Champagne, folie musicale en un acte (théâtre des Fantaisies-Parisiennes, 1865) ; le Myosotis, opérette bouffe en un acte (théâtre du Palais-Royal, 1806) ; le Cabaret de Ramponneau, opérette en un acte (théâtre des Folies - Marigny, 1807) ; l’Amour et son carquois, opéra bouffe en deux actes (théâtre de l’Athénée, 18G8) ; Fleur de thé, opéra bouffe eu trois actes (théâtre de l’Athénée, 1868) ; cet opéra a été repris en 1869 aux Variétés, où il a obtenu une vogue nouvelle ; les Jumeaux de Bergame, opéra-comique en un acte (théâtre de l’Athénée, 1868) ; Gandolfo, opérette en un acte (théâtre des Bouffes-Parisiens, 1869) ; la. Fille de A/me Anyot, opéra bouffe en trois actes (théâtre des Folies-Dramatiques, 1873).

LE COINTE (Charles), oratorien et historien français, né U Troyes en 1611, mort à Paris en 1C81. Il était professeur lorsqu’il accompagna en Allemagne, comme chapelain,

l’ambassadeur Servien, à qui il fournit les mémoires nécessaires pour négocier le traité de paix de Munster. En 1661, il devint bibliothécaire de l’Oratoire de Paris. Le Cointe possédait de vastes connaissances historiques. On lui doit un savant ouvrage intitulé. Annales ecclesiastici Francorum (Paris, 1665-1633, 3 vol. in-fol.), qu’on peut consulter avec fruit pour ce qui regarde les premiers temps de la monarchie française.