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LECT

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portent encore le titre de lecteurs royaux, parce que, dans l’origine, tous lisaient une leçon écrite d’avance. (Du Rozoir.)

— Mus. Personne qui lit, qui sait lire la musique : Un mauvais lecteur ne saurait être un bon musicien.

— Encycl, Théol. Les lecteurs étaient anciennement des enfants que l’on élevait pour les faire entrer dans le clergé, et qui servaient de secrétaires aux évoques et aux prêtres ; on choisissait ceux qui paraissaient les plus iropres à l’étude et qui pouvaient être, dans a suite, élevés au sacerdoce ; plusieurs cependant demeuraient lecteurs toute leur vie. La plupart des écrivains pensent que la fonction des lecteurs n’a été établie qu au iiio siècle, et Tertullien paraît être le preinie.- qui en ait parlé.

La fonction propre des lecteurs consistait à lire les Écritures, soit à la messe, soit à l’office de la nuit. Les lecteurs étaient chargés, en outre, de la garde des livres sacrés, La formule de leur ordination marque qu’ils doivent lire pour celui qui prêche, chanter les leçons, bénir le paiu et les fruits nouveaux. L’évêque les exhorte à lire fidèlement et à pratiquer ce qu’ils lisent, et les met au rang de ceux qui administrent la parole de Dieu.

Dans l’Église grecque, les lecteurs étaient ordonnés par l’imposition des mains, cérémonie qui n’avait pas lieu pour eux dans l’Eglise latine. Les personnes de la plus haute considération se faisaient honneur de remploles fonctions de lecteur, témoin l’empereur Julien et son frèro Gallus, qui, dans leur jeunesse, reçurent cet ordre dans l’église de Nicomédie. Une ordonnance de Justinien défendit de prendre pour lecteurs des jeunes gens au-dessous de dix-huit ans.

LECTICAIRE s. m. (lè-kti-kè-re — lat. lecticarius ; de lectica, litière). Ant. rom. Esclave chargé de porter les litières.

— ilist. ecclés. Officier qui, dans l’Église grecque, portait la litière sur laquelle étaient déposés les morts que l’on menait au cimetière.

LECTICOLE adj. (lè-Jtti-ko-le — du lat. Ieclum, lit ; co/o, j’habite). Entom. Qui habite les lits.

— s. m. pi. Groupe d’insectes hémiptères, comprenant le seul genre punaise, et syn. de

’ OI.MITUS OU CIMICITBS.

LEGTIONNAIRE s. m. (lè-ksi-o-nè-re — du lat. lectiu, leçon). Liturg. Livre dans lequel se trouvent les leçons de l’office.

LECTISTERNE s. m. (lè-kti-stèr-ne— du lat. tectum, lit ; sternere, couvrir). Ant. rom. Kite expiatoire pratiqué ù Rome, dans les temps do calamités, consistant it dresser des lits et des coussins dans les temples, à y placer les images des dieux et à leur servir un festin.

— Encycl. Cette cérémonie, en usage chez les anciens Romains, avait été empruntée aux Grecs. Son nom lui venait de ce que, durant la solennité, les statues des dieux étaient placées sur des lits, devant lesquels se trouvaient des tables chargées des viandes du sacrifice, en sorte qu’ils paraissaient ainsi prendre une part réelle au festin qui leur était offert.

Les lits des lectisternes étaient ornés de branches d’arbres, de ileurs, d’herbes odorantes. Les sénateurs, les matrones romaines et leurs enfants, et quelquefois tous les ordres, toutes les tribus, ayant à leur tète le souverain pontife, se rendaient à cette cérémonie. Tous 3’ allaient couronnés, tenant à la main des branches de laurier, conduisant des chars, et portant des thtmsie, sorte de brancards richement parés, sur lesquels on promenait en triomphe les statues des dieux. On chantait des hymnes sacrés pour rendre les dieux propices. Pendant tout le temps que duraient ces fêtes, il était interdit d’intenter aucun procès ; les prisonniers étaient délivrés de leurs liens.

Le festin du lectisterne, qui d’abord avait été d’une extrême frugalité, devint d’une très-grande recherche ; les mets les plus délicieux, les vins exquis y figurèrent ; les ministres de la religion les consommaient pendant la nuit.

Le premier lectisterne qui ait été célébré à Rome eut lieu en 356. Tite-Live nous en donne les détails dans sou Histoire (liv. V, chap. xin) : à Un mauvais hiver ayant été suivi, dit-il, d’un été encore plus fâcheux, ou la peste frappait un grand nombre d’animaux de toute espèce, on consulta les livres de la sibylle. Les duumvirs pour les choses sacrées firent à Rome, pour la première fois, un lectisterne, et apaisèrent, pendant huit jours, Apollon, Latone, Diane, Hercule, Mercure et Neptune, leur ayant préparé trois lits. On lit encore cette solennité dans toutes les maisons des particuliers, où on laissait les portes ouvertes et la liberté a chacun de se servir de ce qui était dedans. On exerça l’hospitalité d’une manière affable et obligeante, même envers ses ennemis ; on mit fin à toutes sortes de procès et de discussions, ou ota les liens aux prisonniers, et, par un principe de religion, on ne mit plus dans les fers ceux que les dieux avaient délivrés. »

LEC.TOUIIB, en latin Lactora, ville de France (tiers), ch.-l. d’arroud. et de cant., sur une montagne, près de la rive droite du

LE’ ;T

Gers, à 36 kilom. N. d’Auch ; pop. aggl., 2,520 hab. ; — pop. tôt., 5,733 hab. L’arrond. comprend 5 cant., 7-2 comm. et 45,973 hab. Tribunal de première instance, justice do paix ; bibliothèque publique. Fabrication de serges et de grosse draperie ; tanneries, filatures de laine, fours à chaux hydraulique, verrerie dans la forêt du Ramier. Commerce, de grains, vins, eaux-de-vie, mules et bestiaux. La ville de Lectoure est pittoresquement située sur un rocher isolé, entouré de profondes vallées et très-escarpé de tous côtés. Au pied de ce rocher jaillit une fontaine, connue sous le nom d’Houndélie, consacrée jadis à Diane, selon les uns, et au Soleil, selon d’autres.

Lectoure a une origine très-ancienne, car, en 238, sous le règne de Gordien, elle était colonie romaine. Des restes de constructions romaines sont enchâssés dans les murs de la grande salle de l’hôtel de ville et dans les piliers des halles. Sa position, regardée comme inexpugnable, son château fort et sa triple enceinte de murailles n’ont pu mettre Lectoure à l’abri des horreurs de la guerre. Son château fut longtemps la résidence des comtes d’Armagnac. Jean V, l’un d’eux, épris d’une passion criminelle pour sa sœur Isabelle, jeune personne dune rare beauté, avec laquelle il se maria, encourut la haine de Charles VII, qui envoya une armée de 31,000 hommes pourassiéger Lectoure. JeanV se réfugia en Aragon, et la ville ouvrit ses portes aux troupes royales (1455). Dix-huit ans après, Louis XI nt assiéger Lectoure, dont il s’empara après plusieurs assauts infructueux (1473). Montluc enleva cette place aux protestants en 1562. Henri IV la leur donna comme place de sûreté. Le château de Lectoure servit de prison, en 1632, au duc de Montmorency.

Lectoure possède quelques édifices dignes d’attirer l’attention. En première ligne se place l’église, bâtie au xmo siècle, par les Anglais, dans le style saxon gothique, et reconstruite en partie au xvtc siècle ; le clocher, carré, était jadis surmonté d’une des plus hautes flèches de France. L’ancien palais épiscopal’a appartenu au maréchal Lannes, dont la famille l’a donné à la ville. Nous signalerons aussi l’hôpital, qui occupe l’emplacement du château des anciens comtes d’Armagnac ; la statue de marbre blanc dû maréchal Lannes, et la promenade du Bastion, d’où l’on jouit d’un point de vue superbe.

LECTURE s. f. (lè-ktu-re — du lat. lectus, lu). Action de lire : Assister à ta lecture d’un contrat. Aimer passionnément la lecture. L’ennui qui décore lesautres hommes nu milieu même des délices est inconnu à ceux qui savent s’occuper par la lecture. (Pén.) Les discours écrits ne font point d’effet à ta tribune ; les discours improuisés ne font pas d’effet à la lecture. (Cormen.)

La mère en prescrira la lecture t sa fille.

Piron.

— Art de lire à haute voix : Maître, professeur de lecture. Donner des leçons de lecture.

— Objet de la lecture, ouvrage lu : Une lecture instructive. Il faut choisir ses lectures. Quand une lecture vous élève l’esprit et vous inspire des sentiments nobles et courageux, ne cherchez pas une autre^règle pour juger l’ouvrage : il est bon et fait de main d’ouvrier. (La Bruy.) Une lecture amusante est aussi utile à la santé que l’exercice du corps. (liant.) La lecture est inutile à certaines personnes ; les idées passent debout dans leur tête. (M'me Necker.) On se rafraîchit l’esprit en changeant de lecture. (Chateaub.)

— Instruction qui résulte de la lecture : C’est un homme qui a beaucoup de lecture.

— Fig. Interprétation, action de déchiffrer : La lecture des cœurs ne se fait pas couramment sans une longue expérience de la vie.

Cabinet de lecture, Lieu public où, moyennant une rétribution, on lit des livres et des journaux.

— Art drnm. Action de lire une pièce de théâtre devant le comité, pour que celui-ci décide si elle doit être admise à la représentation : Pièce refusée à la lecture. Il Comité de lecture, Assemblée devant laquelle on lit les pièces de théâtre et qui décide si elles doivent être reçues ou non : Le comité de lecture a reçu ta pièce à corrections.

— Mus. Action de lire la musique, de saisir rapidement le ton et la valeur des notes : La lecture d’une partition est un prodigieux effort d’esprit dont on ne peut se rendre compte.

— Enseignem. En Angleterre et en Amérique, Leçon, cours public fait par un particulier. Il Ce sens du mot lecture commence à s’introduire dans notre langue.

— Techn. Lecture de la carte, Analyse de la carte qu’on fait pour procéder au perçage des cartons, dans 1 industrie des tissus façonnés. Il On se sert le plus souvent du mot lisaue.

— AlluS. llttér. La mero en prescrira la

lecture à «a uiio, Vers de la Métromanie, comédie de Piron :

DAM 15.

...De mes mœurs bientôt j’instruirai t^ut Paria.

M. RA1.1VEAU.

Et comment, s’il vous platt ?

LECT

DAM1S.

Comment ? par mes derïtg.

Je veux que la vertu plus que l’esprit y brille.

La mère en jirescrira la lecture d sa fille. Ce vers est resté proverbe pour exprimer la moralité d’une chose, et il est devenu l’épigraphe, en quelque sorte obligée, de la plupart des livres d’éducation.

Mais on est toujours tenté d’abuser des meilleures choses ; un entrepreneur de bal public avait fait graver ces deux vers au-dessus de la porte de son établissement :

Par le goût, le bon ton, modestement il brille,

El sans danger la mère y conduira sa fille. « Dans ces termes, je ne sache guère de pièces qui soient sans reproches, sauf peut-être Athalie et Esther, composées pour les demoiselles de Saint-Cyr, à la demande de la prude Mm» de Maintenon, et les moralités du répertoire de Berquin. Feu le théâtre Comte même ne justifiait pas toujours le second vers de son épigraphe :

Et sans danger la mère y conduira sa fille. > Vapereao.

Lecture- des auteur* proruiica (TRAITE DE

la), discours de saint Basile. • Restez dans vos églises, à l’école de Luc et de Matthieu, disait l’empereur Julien aux chrétiens, contentez-vous des enseignements et des miracles de votre Dieu, de vos traditions et de vos écritures, et laissez au polythéisme les lettres et les sciences, qui sont ses filles glorieuses. Ne venez pas demander à ce que vous méprisez des vêtements pour votre nudité, des richesses pour votre pauvreté. »-Soit, répondaient quelques chrétiens rigides, la folie de la croix nous suffit ; nous ne voulons pas goûter aux fruits empoisonnés de la sagesse grecque ; nous savons Jésus crucifié, qu’avons-nous besoin d’apprendre autre chose ? Le christianisme n’a pas besoin de l’éloquence et de la philosophie pour naître ; il n en a pas besoin pour se développer. » Comprenant le danger de cette séparation, un moment imposée par Julien entre le christianisme et l’hellénisme, saint Basile s’attache à montrer que le christianisme doit absorber dans sa lumière toute lumière née hors de lui, dans sa noblesse et dans sa grandeur divines toute noblesse et toute grandeur humaines, ex qu’il ne doit répudier de la civilisation païenne que l’erreur et le mal. Il montre que les lettres grecques ne sont pas une religion, mais un instrument qui peut rendre à la foi chrétienne les services qu’il a rendus au paganisme. Il veut consacrer leur alliance avec l’Évangile, et luire entrer, en quelque sorte, Homère et Platon dans l’Église. Ainsi la Grèce n’aura pas besoin d’abdiquer son génie et sa gloire, et de rompre complètement avec la chaîne de sa tradition pour participer au salut de la croix. Les mêmes ouvrages immortels qui ont formé les grands hommes de la Grèce païenne peuvent et doivent, dans la Grèce chrétienne, former les défenseurs du culte nouveau.

Mais quel est le rôle de ces ouvrages dans l’éducation de la jeunesse ? Ils sont, pnr la ressemblance des doctrines, une préparation indispensable aux profondeurs des mystères. Enfants, dit l’orateur, en attendant que l’âge nous permette de pénétrer la profondeur des études.—aérées, nous y préludons par d’autres études qui n’en différent pas entièrement et qui sont comme des ombres et des miroirs sur lesquels s’exerce la vue de notre âme. Nous imitons ainsi ceux qui se forment à la tactique militaire : après s’être dressés aux mouvements cadencés des mains et au pas de la pyrrhique, ils recueillent dans les combats le truit de leur instruction. Nous aussi, nous avons à soutenir un combat, le plus grand des combats. Pour nous y préparer, il nous faut tout faire, travailler de toutes nos forces et vivre avec les poètes, les historiens, les orateurs, tous ceux enfin dont nous pouvons attendre quelque profit pour l’utilité de notre âme. Comme les teinturiers font d’abord subir certaines préparations à l’étoffe qui doit recevoir la teinture et y mettent enfin la couleur, si nous voulons conserver à jamais ineffaçable la gloire du bien, nous nous initierons à ces études étrangères, avant de prêter l’oreille aux sacrés et mystérieux enseignements. Alors, comme ceux qui se sont habitués dans l’eau à contempler le soleil, nous attacherons nos yeux sur la lumière elle-même. »

Les études profanes ne sont pas seulement une préparation aux études religieuses : il y a parenté entre les deux doctrines ; l’une est le soutien et la parure de l’autre. « De même que l’arbre, dont la vertu propre est de se couvrir de fruits en leur saison, doit sa parure aux feuilles qui s’agitent autour de ses branches ainsi la vérité est le fruit de l’âme ; mais elle ne se revêt pas sans grâce de la sagesse étrangère, qui, comme un feuillage, abrite le fruit et charme la vue. »

On voit que la fameuse querelle des sacrés et des profanes, qui a tant agité l’Église il y a quelques années, n’est pas absolument nouvelle, et que saint Basile, une autorité bien respectable en cette matière, avait d’avance décidé la question eu faveur de M. Dupanloup, contre I abbé Gaumo et M. L. Veuillot. M. Dupunloup ne s’est pas fait faute de s’en prévaloir.

Lcrd.ro des poëtea (i)B la), par Plutarque. V, Poètes.

LECT

Lecture- (la), tableau de Meissonier. Le jour baisse ; un jeune homme, debout et nonchalamment appuyé contre une fenêtre qui donne sur un jardin, paraît absorbé par la lecture d’un livre qu’il tient des deux mains. À gauche, dans une demi-obscurité, est la chaise qu’il vient de quitter, près d’une table chargée de volumes et de cahiers. La lumière dorée du soleil couchant perce le vitrage, éclaire la physionomie expressive du liseur, qu’encadre une perruque brune, et donne de la chaleur aux tons blancs de sa chemise et aux tons grenat de sa robe de velours.

M. Meissonier a rarement exécuté (les peintures.d’une coloration aussi vigoureuse. Ce tableau a figuré à l’Exposition universelle de 1855 ; il faisait alors partie de la galerie de la comtesse Le Hon. Il est passé depuis dans la collection du baron Michel de Trétaigne, à la vente de laquelle (1872) il a "été payé 20,700 fr. Il a été gravé h l’eau-forte par Rajon, sous ce titre : Jeune homme lisant. Il en avait été fait précédemment, par Carey, une eau-forte qui a été exposée au Salon de 1857.

Une autre Lecture, du même peintre, a paru à l’Exposition universelle de 1867. Ici, le liseur est un homme à la chevelure et à la barbe grisonnantes, assis presque de face et légèrement penché en arrière, dans un fauteuil de forme ancienne. Il lient un volume à dos de parchemin et a tranche rouge. D’autres livres sont sur une console. Près de lui, son chien dort étendu sur le tapis. Une tenture à ramages gris, rouges et jaunes, occupe le fond de cet intérieur, où règne la tranquillité profonde qui convient à l’étude.

M. Meissonier affectionne les Liseurs. Une charmante peinture, intitulée : Jeune homme 'gui lit en déjeunant, a été exposée par lui eu 1855.

Des Lectures ont été peintes par beaucoup d’autres artistes anciens et modernes, notamment par Adrien van Ostade (collection Lacaze, no 84, au Louvre), Nicolas Muas (inusée de Bruxelles), Carie Vanloo (gravé par Beauvarlet), Paul Delarocho (Salon de 1831), II. Bellangé (Salon de 1837), Roqueplan (Salon de 1833), Plassan (Exposition universelle de 1855), A. Guilleinin (Salon de 1846), E. Villain (Salon de 1850), Alf. Stevens (Exposition universelle de 1855), Ch. Décrus (Salon de 1861), E. May (Salon de IS6S), Adolphe Jourdan (Salon de 1869), Pantin La Tour (Salon de 1870). Une statue de marbre intitulée : la Lecture a été exposée par L. Cocchi, en 1855.

Adr. van Ostade (collection Lacaze, au Louvre), D. Teniers (musée du Belvédère), Lanfant, do Metz, ont peint des tableaux intitulés : la Lecture de la Gazette. M. V. do Bornschlegel a peint une Lecture pieuse (Salon de 1852) ; M. Hamman, une Lecture pantagruélique (exposition de Bruxelles de 1848) ; M. L. liuiperez, la Lecture d’un manuscrit (Salon de 1804) ; M. Heim, une Lecture faite par Andrieux, dans le salon de la Comédie-Française (Salon de 1847) ; M. Ch. Wanters, la Lecture de l’arrêt de mort du baron de Moniigny (Exposition universelle de 1855) ; M. Th. Deiamarre, une Lecture chez un mandarin (Salon de 1869), etc.

Lecture de lu Bible, (la), tableau de Gérard Dov, musée du Louvre. Une vieille femme avec des lunettes, assise sur une chaise devant une fenêtre ouverte, fait la lecture de la Bible à un vieillard assis en face d’elle et tenant de la inain droite un bâton. Le pied du vieillard est appuyé sur la barre d’un tabouret recouvert d’une serviette, sur laquelle est posé un plat de poisson. A droite, à terre, un vase de cuivre, un rouet, des oignons ; plus loin, en haut d’une armoire, un crucifix. Dans le fond, une échelle et un tonneau. Au plafond, une cage suspendue et une draperie jetée sur une poutre. Ce tableau est un des plus beaux ouvrages de Gérard Dov, pour le clair-obscur, et un de ceux où il s’est le plus rapproché du genre de Rembrandt. Suivant une touchante tradition, on verrait dans cet ouvrage accompli les portraits du père et de la mère de l’artiste, dans l’humble asile où les deux époux passèrent leurs jours. ■ La tète du vieillard est noble et pleine d’âme ; son mouvement, dit Eiueric David, est naturel et expressif. La jeu de la lumière produit des effets piquants. L’habitution est éclairée par une seule fenêtre, auprès de laquelle le patriarche et son épouse sont assis. Des rayons directs frappent sur l’épaule de la femme et sursoit livre, sur la tête et les mains du vieillard, sur une draperie blanche étalée auprès de lui. La plupart des autres objets sont éclairés par des reflets vus dans la demi-teinte ou dans l’ombre, et tous cependant terminés avec le plus grand soin, tous à leur place, tous d’accord avec l’effet général. Le coloris est chaud et brillant, la toucho aussi précise et aussi nourrie que dans aucun autre ouvrage du même maître. • Ce tableau, qui pro.vient de la collection de Louis XIV, se trouvait placé à Marly ; il a été gravé par Defrey et par Fithol.

Lecture de la Bible (la), ou le Père de famille expliquant la liible à ses enfants, tableau de Greuze. La scène se passe dans l’intérieur d’une maison rustique. Un vieux fermier, le chef de la famille, assis devant une grande table, tenant d’uno main la Bible et de l’autre ces lunettes, qu’il vient de quitter, paraphrase