Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 1, L-Leo.djvu/349

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LÉLA

Guiscarâ ; Gengis-Kan, de l’Orphelin de ta Chine ; Orosmane, de Zaïre ; Kdouard III, du Siége de Calais ; Édouard, de Pierre le Cruel ; Bayard, de Gaston et Bayard ; Guillaume Tell ; Aménophis ; Paros ; Zaruckma ; Irène, de Boistel ; Cromwell ; Chosroès ; Pharam’ond ; les Illinois ; Lorédan, etc. Reprises

{irincipales : Néron, de Britannicus ; Ladisas, de Vencestas ; Cinna ; Manlius ; Oreste, A’Andromaque ; Rodrigue, du Cid ; le Comte d’Essex ; Rhadamiste, de Rhadamiste et Zénobie, etc.

Voltaire décida le roi de Prusse à faire venir Lekain à Potsdam. Le moment était mal choisi ; car les gentilshommes de la chambre, sentant l’inconvénient de laisser aux comédiens la liberté de courir de ville en ville, venaient d’arrêter, par un règlement nouveau, mal interprété depuis, qu’il ne serait plus accordé de congé demandé dans cette intention. Il fallut donc que Frédéric traitât l’affaire par le ministère de son ambassadeur. La requête, présentée par un souverain, fut accueillie, et Lekain obtint la permission de partir pour la Prusse. Ce voyage lui valut 10,000 écus. Il joua les rôles d CEdipe, de Mahomet et d’Orosmane, et Frédéric ne dédaigna pas de rendre compte de ces représentations dans une de ses lettres à Voltaire.

Lekain contribua, ainsi que M’io Clairon, à la réforme importante des costumes au théâtre ; le premier, il renonça aux perruques énormes dont s’affublaient Œdipe et Auguste. Toutefois, la réforme complète ne fut opérée que par Talma. Les banquettes qui encombraient la scène et gênaient l’illusion théâtrale disparurent aussi, grâce à lui et à la générosité du comte de Lauraguais, qui racheta de ses deniers toutes ces places privilégiées. Il parut pour la dernière fois le 24 janvier 1778, dans le rôle de Vendôme, à’Adélaïde Du Guesclin. Malade, miné par la fièvre, il joua surtout pour complaire a une de ses maîtresses, et ne se releva pas de cette fatigue. Tionehin, qui fut appelé près de lui, ne put le sauver. Le soir même de la mort de Lekain, le parterre demanda de ses nouvelles a l’acteur qui annonçait, et qui ne répondit que par ces mots : « Il est mort. » Ces mots furent répétés par toute la salle avec un cri de douleur, auquel succéda la consternation. Le rideau fut baissé, et le théâtre fit relâche.

MHe Clairon, qui lui donna si souvent la réplique, a ainsi jugé Lekain : « Simple artisan, n’ayant qu’une figure déplaisante et sale, une taille mal prise, un organe sourd, un tempérament faible, Lekain s’élance de l’atelier au théâtre, et sans autre guide que le génie, sans autre secours que l’art, se montre le plus grand acteur, le plus beau, le plus imposant, le plus intéressant des hommes. Je ne compte ni ses premiers essais ni ses derniers efforts. Dans les uns il doutait, tentait, se trompait souvent, et cela devait être ; dans les seconds, ses forces ne secondèrent pas ses intentions ; faute de moyens, il était souvent lent et déclamateur... Mais son bon temps est ce qu’on n’a jamais vu de plus approchant de la perfection*. Sans prévention pour ou contre, je dois pourtant avouer qu’il ne jouait pas également.bien tous les auteurs. Il ne savait pas débiter Corneille ; les rôles de Racine étaient trop simples pour lui. Il ne jouait bien de l’un et de l’autre que quelques scènes qui permettaient à son âme les grands élans dont elle avait besoin. Sa perfectionn’était complète que dans les seules tragédies de Voltaire... Ainsi que l’auteur, il se montrait continuellement noble, vrai, sensible, profond, terrible ou sublime. Les talents de Lekain étaient alors si grands, qu’on ne s’apercevait plus des disgrâces de son physique. »

Lekain a laissé d’intéressants Mémoires, qui furent publiés par son fils avec des lettres de Voltaire, Garriek, Colardeau, etc. (Paris, an IX, io-8°), et qua Talma a réédités en 1855 (in-8<>).

LEKAIN (Mme), actrice française, femme du précèdent, morte en 1775. Elle débuta à. la Comédie-Française le 3 mars 1757, par les rôles de Cléanthis, dans Dèmocrite, et de Lisette, dans les Folies amoureuses. Boissy, alors rédacteur du Mercure de France, assure que les connaisseurs lui trouvaient du talent ; qu’elle avait une figure agréable, beaucoup de naturel, une action aisée, et surtout cette heureuse volubilité nécessaire au débit des soubrettes. En dépit de ces éloges

Plus que suspects, M»« Lekain ne dut qu’à influence de son mari la faveur qu’elle obtint. Reçue en 1757, elle resta pensionnaire pendant quatre ans. Elle fut alors nommée sociétaire (en 1761), et Se retira en 1767, avec la pension de 1,000 livres.

LE EEUX (John), graveur anglais, né à Londres en 1783, mort dans la même ville en 18-16. Élève de James Basire, il s’occupa surtout de la reproduction des antiquités architecturales, et contribua beaucoup à ramener le goût de l’art gothique* Il a fourni des gravures aux ouvrages suivants : Architectural antiquities, de Britten ; Antiquities of Normandy ; Gothie examples et Gothie spécimens, de Pugin ; Westminster abbeys et Chwches, de Neale ; Memorials of Oxford and Cambridge.

LÉLA 3. f. (lé-la). Titre d’honneur que les Maures donnent aux femmes qu’ils révèrent.

LËLA

Il Léla Mariam, Nom par lequel les Maures désignent la mère du Christ.

LELA, fils de Lada, dieu de l’amour chez les Slaves.

LE LABOUREUR (Claude), écrivain français qui vivait au xvno siècle : Il fut prévôt de l’Isle-Sainte-Barbe-lez-Lyon et publia plusieurs ouvrages, notamment Masures de l’abbaye de Vlsle-Sainte-Barbe (Lyon,1665) ; Discours de l’origine des armes et des termes usités pour l’explication de la science héraldique (Lyon, 1658).

LE LABOUREUR (Jean), historien français, neveu du précédent, né à Montmorency en 1623, mort en 1672. Il fut admis à la cour en qualité de gentilhomme servant, fit en 1644 un voyage en Pologne, à la suite de Marie de Gonzague qui allait épouser le roi Stanislas, puis entra dans les ordres et devint prieur de Juvigné. Ses principaux ouvrages sont : Relation du voyage de la reine de Pologne (1647, in-4o) ; Histoire du comte de Guébriant (1656, in-fol.) ; Histoire de Charles VI, roi de France (1603, 2 vol. in-fol.) ; Tableaux généalogiques des seize quartiers de nos.rois depuis saint Louis (1683) ; Discours de l’origine des armoiries (1684, in-4«).

LE LABOUREUR (Louis), poète et littérateur français, frère du précédent, mort en 1679. Il remplit les fonctions de bailli à Montmorency et consacra ses loisirs à la culture des lettres. C’était un poète médiocre, mais un homme de beaucoup d’esprit. Nous citerons de lui : les Victoires du duc d’Anguien (1647) ; Charlemagne, poème (1664) ; la Promenade de Saint-Germain (1669) ; Avantages de la langue française sur la latine (1669, in-12).

LELAÉ (Claude-Marie), poëte et avocat breton, né près de Brest en 1745, mort à Landerneau en 1791. Sa carrière juridique et civile est de peu d’importance ; la Révolution le fit juge au tribunal civil du district de Landerneau ; mais son nom est immortel en Bretagne, dans le peuple surtout. Il a laissé en patois baa-breton des poèmes, chansons et satires, qui font de lui tout à la fois le Boileau, le Scarron, le Vadé et le Piron de

  • la basse Bretagne. « Ses vers, écrivait en

1799 l’antiquaire Cambry, ont le privilège de faire rire aux éclats, d’un rire inextinguible, les hommes de la campagne les moins instruits, les gens de la ville les plus éclairés, femmes, enlants, vieillards, tous ceux qui les entendent. Impossible d’en donner une idée ; leur esprit dérive de l’originalité, de la poésie, du mordant du langage. » Son poème intitulé Michel Morin (1775) est un chefd’œuvre de style et de gaieté.

LELAND ou LAYLONDE (John), archéologue anglais, né à Londres au commencement du xvie siècle, mort en 1552. On sait qu’il fit en France un voyage, pendant lequel il se lia avec les principaux savants de cette époque, et apprit le français, l’italien et l’espagnol, qu’il ajouta aux langues latine, grecque, allemande et galloise, qu’il connaissait déjà. À son retour en Angleterre, il entra dans les ordres et devint chapelain, bibliothécaire et antiquaire du roi Henri VIII. Nommé plus tard recteur d’Hasely (comté d’Oxford), chanoine du collège du roi et prébendier de la cathédrale de Salisbury, il mit tant d’ardeur dans ses travaux historiques qu’il en perdit la raison. On cite de lui, entre autres ouvrages : Principum ac illustrium aliquot et eruditorum in Anglia virorum encomia, trophxa, genethliaca et epithalamia (Londres, 1549, in-4») ; Commentarii de scriptoribus britannicis (Oxford, 1709,2 vol. in-8<>) ; Itinerary (Oxford, 1710-1712, 9 vol. in-6») ; De rébus britannicis collectauea (Oxford, 1715, 6 vol. in-8o).

LELAND (Jean), célèbre controversiste anglais de la secte des presbytériens, né à Wigan (Lancashire) en 1691, mort en 1766. Atteint de la petite vérole à l’âge de six ans, il perdit la mémoire et dut apprendre une seconde fois à parler, à lire et à écrire. Admis au ministère évangélique à Dublin après l’achèvement de ses études, et desservant d’une congrégation de dissidents, il consacra toute sa vie à la défense du christianisme en repoussant les attaques des athées et des déistes. Parmi ses ouvrages, accueillis avec une faveur méritée, nous citerons sa Réponse au livre de Tindai, intitulé le Christianisme aussi ancien que le monde (1733, 2 vol. in-8o) ; la Divine autorité de l’Ancien et du Nouveau Testament, etc. (1737, 1 vol. in-8o) ; Réfutation du Philosophe moral de Morgan ; Réflexions sur les Lettres sur l’histoire de Bolingbroke (1753); Avantage et nécessité de la révélation chrétienne, etc. (1760, 2 vol. in-4o). Vers la fin de sa carrière, il fut pressé par ses amis de publier, en un ouvrage méthodique, le résumé de ses livres sur la révélation et sur les sujets les plus importants de la religion. Il accéda à ces sollicitations et composa son livre : De la nécessité de ta révélation chrétienne, qui fut traduit en français sous ce titre : Nouvelle démonstration évangélique (Liège, 1768, 4 vol. in-12). Après la mort de Leland, on recueillit ses Discours en vol. in-8o, précédés d’une préface et d’une biographie de l’auteur.

LELAND (Thomas), théologien et historien anglais, né à Dublin en 1772, mort en 1785. Il fit ses études dans sa ville natale, sous la direction du docteur Sheridan, et entra dans les ordres en 1748. En 1763, alors qu’il jouissait d’une brillante réputation comme prédicateur, il fut nommé professeur d’éloquence à l’université de Dublin et, cinq ans après, il devenait chapelain du lord lieutenant d’Irlande. On a de lui : Histoire de la vie et du règne de Philippe de Macédoine, père d’Alexandre (Londres, 1751, in-4o); Dissertation sur les principes de l’éloquence humaine et en particulier sur le style et la composition du Nouveau Testament (1764, in-4o) ; Histoire de l’Irlande depuis l’invasion de Henri II, avec un discours préliminaire sur l’ancien état de ce royaume (Londres, 1773, 3 vol. in-4o), ouvrage traduit en français (Maëstricht, 1779, 7 vol. in-12) ; Longue-Epée (Longsword), comte de Salisbury (Londres, 17G2) ; Discours et sermons (Dublin, 1788, 3 vol. in-8o), avec une notice sur la vie de l’auteur.

LELARGE (Alain), religieux génovéfain, né à Saint-Malo en 1639, mort dans une des abbayes de Reims en 1705. Il se distingua par son érudition en matière ecclésiastique, professa la théologie à l’abbaye de Sainte-Geneviève de Pari3 et fut prieur de celle de Châge, à Meaux, sous l’épiscopat de Bossuet dont il était l’ami. Nommé successivement prieur de divers couvents en Bretagne, dans le Blaisois, le Maine, puis abbé à Liège, il passa ses dernières années dans l’abbaye de Saint-Denis de Reims. On lui doit deux ouvrages : De canonicorum erdine disquisitiones (1697, in-4») et une Histoire des cvêques de Saint-Malo, restée manuscrite, dans laquelle ont puisé dom Lobineau, pour son Histoire de Bretagne, et les auteurs du Gallia christiana.

LELÉ, petite lie de l’Océanie, dans la Polynésie, archipel des Carolines, dans le grand Océan équinoxial, près et à l’E. de l’Ile d’Oualan, par 50 20’ de latit. N., et 160» 15’ de longit. E. Ile basse, excepté à l’E., où s’élève un morne conique ; elle est entièrement ceinte d’une muraille élevée par les naturels. Lélé renferme un grand village du même nom, résidence du chef des lies Oualan. Les rues en sont étroites et tortueuses, inondées à la marée haute et parcourues alors en tous sens par des pirogues. Sur des tertres s’élèvent les habitations, espèces de cabanes assez élégantes. Cette Ile fut visitée en 1824 par les Français.

léléba s. m. (lé-lé-ba). Plante d’Amboine, espèce de bambou dont les tiges servent a. faire des cannes, et l’écorce des liens.

LELEGES, un des peuples primitifs de l’ancienne Grèce. Les renseignements assez values et presque contradictoires que nous fournissent les historiens anciens sur les Léléges nous laissent dans la plus grande incertitude au sujet de l’origine et des affiliations de ce peuple. En Asie Mineure, Hérodote et Strabon nous les montrent mêlés aux Cariens, et occupant quelques Iles de la mer Egée et la partie de la côte asiatique qui fut plus tard l’Ionie. Ils se répandirent aussi dans le Péloponèse, en Laconie, en Messénie. Homère les présente comme les alliés de Priain ; ils habitaient une ville nommée Pédase. Enfin, ils furent les premiers habitants de Samos et y fondèrent, dit-on, le temple le plus ancien d’Héra, déesse pélasgique. Tous ces indices portent à considérer Tes Léléges comme une tribu pélasgique. Mais Aristote et Denys d’Halicarnasse nous montrent les Léléges établis dans le nord de la Grèce, sur les côtes d’Acarnanie, comme une race hellénique pure, aidant Deucalion à chasser les Pélasges de la Thessalie, et appartenant à la même famille que les Locriens, c’est-à-dire à la race éolienne. Selon les plus grandes probabilités, on doit les considérer comme une race mixte alliée aux Pélasges et aux Hellènes, sortie originairement des premiers, et ayant reçu, à l’époque de l’invasion hellénique, des chefs de cette nation. Cette opinion éclectique paraît concilier les renseignements si divers que nous trouvons sur ce peuple dans les auteurs anciens.

LELEUX (Adolphe), peintre, né à Paris en 1812.11 s’adonna d’abord à la gravure, à la lithographie, puis débuta comme peintre en 1835 par une aquarelle intitulée un Voyageur. Son vif sentiment de la nature le poussant vers l’étude du paysage et des scènes rustiques, il alla se fixer pendant plusieurs années, en Bretagne, pour y reproduire les costumes et les mœurs populaire*de cette pittoresque contrée. Les tableaux qu’il envoya alors aux Salons de peinture produisirent une profonde impression par leur énergie, leur originalité, la franchise de la touche allant jusqu’à la brutalité, l’énergie et le caractère des figures, la scrupuleuse fidélité des costumes et des accessoires. En quittant la Bretagne, il visita les Pyrénées aragonaises et 1 Algérie. En 1848, une modification s’opéra dans son travail, ou, pour être plus exact, il aborda un nouveau genre de sujets et peignit des scènes de la révolution de Février avec une fougue et une réalité saisissante. Depuis, M. Leleux est revenu à ses premières amours, sa chère Bretagne, et n’envoie plus guère aux Expositions, où elles obtiennent toujours un véritable succès, que des scènes campagnardes, empruntées aux usages de la vieille Armorique.

Quelques critiques compétents ont reproché à 1 artiste une sorte de diminution dans

LELË

34r5

son originalité. Une préoccupation visible de l’œuvre et du faire de Delacroix l’a poussé, prétendent-ils, à lâcher son dessin et à alourdir sa touche. Quoi qu’il en soit de la justesse de cette appréciation, M. Leleux n’en reste pas moins un des peintres les plus originaux, les plus vrais et l’un des plus brillants coloristes de notre époque. Cet artiste a été décoré en 1855. Parmi ses nombreux tableaux, nous citerons : les Bas-Bretons des Salons de 1838,1839, 1840 et 1841 ; la Korolle, danse bretonne (1843) ; Une cour de cabaret en basse Bretagne (1843) ; Chansons à la porte d’une posada ; Cantonniers de la Navarre ; Contrebandiers espagnols (1843,1844 et 1846) ; Y Improvisateur arabe ; Femmes arabes du désert ; Danse des Djinns ; Bédouins attaqués par des chiens ; Patrouille de nuit d Paris en février (1848) ; le Mot d’ordre (1S49) ; Patrouille de nuit ; Famille de Bédouins attaquée par des loups ; la Forge ; l’Etabli (1851) ; le Marché à Dieppe (1852) ; Dépiquage des blés en Algérie ; Terrassiers après le repas (1853) ; Enfants conduisant des oies ; Deux pâtres conduisant leurs bêtes aux champs (1855) ; Cour de cabaret en basse Bretagne ; la Petite Provence à Paris (1857) ; Moissonneurs ; Marché de bestiaux (1859) ; Joueurs de boule ; Noce en Bretagne (1861) ; Marché conclu ; Pécheurs de Villerville (1863) ; Halte de chasseurs (1864) ; Jour de fête en basse Bretagne ; Je Meunier, son fils et l’âne (1865) ; Femme de pêcheur sur la falaise ; Vanneurs bretons (1866) ; Village breton ; Enterrement en Bretagne ; le Repos (1867) ; la Récolte des noix (1868), etc.

LELEUX (Armand), peintre, frère du précédent, né à Paris en 1818. Entré en 1832 dans l’atelier d’Ingres, il suivit son professeur à Rome en 1834. Ni le séjour de l’Italie ni le faire du maître ne purent modifier son originalité native. Comme son frère, Armand Leleux se consacra à la reproduction de la nature et des scènes rustiques ; comme lui, il a principalement étudié la Bretagne et l’Espagne, dont les mœurs forment les principaux motifs de ses tableaux. Il a aussi visité la Suisse et l’Allemagne, qui lui ont fourni quelques paysages et quelques tableaux de genre habilement exécutés. Il a reçu en 1860 la croix de la Légion d’honneur. Parmi ses principales compositions, on cite : Intérieur bas-breton (1839) ; Paysans bas-bretons (1840) ; Repos sous les arbres de la forêt Noire (1843) ; Laveuses à la fontaine (1844) ; Zingaris (1845) ; Danse suisse (1846) ; Mendiants espagnols ;Guitarerô ; Arrieros anâulouslisil) ; Cazador andaluz ; la Fenaison ; Mozo de mutas (1848) ; Lavandière de Suisse (1849) ; les Forgerons ; Une posada (1849) ; Guide du SainlGoihnrd (1852) ; Manola ; Arrieros (1853) ; Fontaine suisse ; Scène d’intérieur ; la Récréation maternelle ; l’Entretien (1855) ; Une dévideuse ; le Grand-père ; la Rencontre ; le Sabotier (1857) ; la Famille du charron (1861) ; Chanteurs ambulants à Rome (18G3) ; Cuisine du couvent des Franciscains de Sassuoto ; la • Partie d’échecs (18G4) ; la Confession au couvent (1865) ; la Lecture ; le Savetier (1867) ; le Nid ; la Moisson (1868) ; les Pommes vertes (1869), etc.

LELEUX (Emilie Giraud, dama Armand), peintre français, femme du précédent, née à Genève (Suisse) vers 1834. Élève de Mm|> Lugardon et de son mari, elle a débuté au Salon de 1859 par Une matinée au xvmo siècle, puis elle a exposé successivement : Bassement des pieds de la statue de saint Pierre (1861) ; le Petit lever ; la. Lecture de la gazette (1863) ; la Visite du médecin et la. Répétition de musique (1864) ; le Baiser furtif ; la Présentation U8C5) ; la Toilette ; le Contrat de mariage (1866) ; Un souper de comédiens (1868) ; le Maître de chant ; le Portrait (1869), etc. M"» Leleux sait joindre à une délicatesse do touche féminine la vigueur de pinceau qui distingue son mari. Ses charmants petits tableaux de genre, aussi finement conçus et soigneusement dessinés que solidement colorés, sont très-recherchés des amateurs.

LELEVEL (Henri), philosophe et oratorien français, né à Alençon en 1665. Il devint gouverneur du duc de Saint-Simon. Dans ses écrits, il s’est attaché à propager les idées du Père Malebranche, dont il était un fervent adepte. Nous citerons de lui : la Vraie et la fausse métaphysique (1694) ; le Discernement de la vraie et de la fausse morale (1695) : Entretiens sur l’histoire de l’uniuers jusqu’à Charlemagne (1690) ; Entretiens sur ce qui forma l’honnête homme et le savant, 'etc.

LELEWEL (Joachim), homme politique et historien polonais, né à Varsovie en 1786, mort en 1SCI. Après avoir successivement rofessé l’histoire à Krzemieniec (1809), à kVi)na(1813) et à Varsovie (1816), il revint à Wilna. Là, ses leçons sur l’histoire de la Pologne eurent un si grand retentissement que le gouvernement russe s’en inquiéta, fit prononcer sa destitution en 1824 et le fit ensuite éloigner de la ville. Cette injuste persécution augmenta sa popularité. Nommé en 1828 député à la diète, il fut par ses discours et ses écrits un des promoteurs les plus actifs de la révolution de 1830, fit partie du comité exécutif du gouvernement provisoire, et, après la retruite de G’hlopicki, devint membre du gouvernement national et président du club des Patriotes. Forcé par les événements de quitter sa’ patrie, il se rendit en France (1S31) et fut nommé peu après prési

44

v !