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actrice Rose Chéri, morte prématurément en 1861. Il a écrit en collaboration des drames et des vaudevilles, notamment : le Doigt de Dieu (1834) ; Amazampo ou la Découverte du quinquina (183G) ; Zixrah (1837) ; Samuel le Marchand (1838). Il n’a composé seul que le Fils (1839). Depuis cette époque, M. Lemoine-Montigny a renoncé à la littérature pour

s’occuper exclusivement de la direction de son théâtre.

LEMOINE (Jacques-Félix-Albert), philosophe français, né en 182-1. Élève de l’École normale, il se fit recevoir agrégé (1847), puis docteur en philosophie (1855). M. Lemoine a professé la philosophie à Nantes, à la Faculté de Nancy, à celle de Bordeaux, au lycée Bonaparte (1859), et est devenu en 1864 maître de conférences à l’École normale. Indépendamment d’articles insérés dans divers recueils, notamment dans la Bévue contemporaine, on lui doit : Charles Bonnet, philosophe et naturaliste (1850) ; le-Sommeil (1855), mémoire couronné par l’Académie des sciences morales et politiques ; Stuhl et l’animisme (1858) ; l’Aliéné devant la philosophie, la morale et lu société (1862) ; l’Ame et le corps (1862), etc.

LEMOINE (Pierre), poëte et jésuite. V. Lemoïnb.

LEMOINE D’ESSOIES (Edme-Marie-Joseph), mathématicien français, né à Essoies (Champagne) en 1751, mort à Paris en 181 G. Il quitta le barreau pour s’occuper d’instruction, devint professeur de mathématiques et de physique, et fonda une pension à laquelle il donna le nom d’Institution polytechnique. On lui doit quelques traités élémentaires jadis estimés, entre autres : 'Traité élémentaire de mathématiques (1778) ; Principes de géographie (1780) ; Traité du globe (1780).

Lemoine (afpaire), cause célèbre jugée en 1860. Mme Lemoine, . née Mingot, descendait d’une famille parlementaire. Riche, douée de beaucoup d’esprit, d’une beauté remarquable, elle avait contracté un mariage d’inclination en épousant en 1835 M. Lemoine, avoué à Chinon ; mais cette union n’avait pas élé heureuse, et en 1851 Mé»° Lemoine obtint une séparation de corps. Élie avait alors deux enfants, un fils et une fille, Angélina, dont la justice lui confia l’éducation. Lorsque s’ouvrit le procès, " Angélina venait d’atteindre sa quinzième année. C’était une jeune tille fort jolie, au teint, d’une fraîcheur éclatante, aux yeux d’une beauté exceptionnelle. Elle vivait auprès de sa mère,

dans le vieil hôtel de la famille, au milieu de tout le luxe que permettait une belle fortune. La maison de Mm" Lemoine était Sans contredit une des premières de la ville. Une seule accusation était portée contre la maîtresse du logis, celle d’être philosophe. Jamais d’ailleurs un soupçon ne s’était élevé contre sa réputation sans tache. C’est à cette femme distinguée, mais orgueilleuse, c’est à cette mère, dont tous les rêves se concentraient sur l’avenir de ses enfants, qu’un jour un misérable valet vint annoncer C3’niquement une épouvantable nouvelle : « Madame, votre fille est enceinte de mes œuvres 1 » Ce valet, c’était le cocher Jean Fétis.

D’après la défense, le jour où Jean Fétis était entré dans la maison de M™e Lemoine, il avait conçu l’infâme projet dont il venait de proclamer le succès à cette mère infortunée. Angélina avait treize ans alors, lui en avait vingt-sept. Il était petit et laid. Mais il y avait chez la jeune fille une liberté d’allures qui l’encourageait. Le but de Fétis était de forcer, la mère à, un mariage. Mmû Lemoine, qui dès les premières paroles de son domestique l’avait mis à la porte, ne tarda pas à apprendre de sa fille la confirmation de leur malheur. Alors elie se dit, avec cette inflexibilité de volonté et d’orgueil qui était dans sa nature : « L’enfant mourra. » Elle usa de divers moyens pour faire avorter sa fille ; mais elle n’y put réussir. Une nuit, Angélina appelle sa mère. L’heure fatale est arrivée ; toutes les précautions ont d’avance été prises. Les deux femmes sont seules. Nul témoin. Un bûcher s’allume et Mme Lemoine jette l’enfant au milieu du brasier ardent.

Mme et Mlle Lemoine furent traduites devant la cour d’assises sous l’accusation d’infanticide. D’après l’acte d’accusation, Mme Lemoine avait donné la mort à un enfant vivant et venu à terme. Mère sans prévoyance, elle n’avait point su surveiller sa fille et elle avait négligé de tenir compte de tous les avertissements qui lui étaient donnés à son sujet ; quant à M’e Lemoine, elle lisait les livres les plus détestables ; elle faisait ses délices des Confessions de Marion Delorme, et enfin c’était elle qui avait commencé par provoquer Fétis. Enfin, quant au crime commis par Mme Lemoine, l’accusation on trouvait l’explication dans l’inflexibilité de son orgueil et de son caractère. Pendant toute la durée des débats, Mme Lemoine se défendit avec autant de dignité que d’énergie. À la fin d’une audience, pressée par le président des assises, elle répondit par cette apostrophe jetée au public et à l’accusation : <i L’énergie et le caractère conduisent aux grandes actions, non au crime. » Comme elle soutenait que l’enfant était mort et qu’elle n’avait fait, pour sauver l’honneur de sa fille, que ce qu’auraient fait toutes les mères, le président lui dit :

■ Avec un pareil système, on arrive à tout,

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on se permet tout. — Tout, sauf le crime, » répondit-elle. Les médecins, qui avaient expérimenté sur un os du crâne trouvé dans

les cendres, émirent la présomption que reniant n’était né ni à terme ni viable.

À côté, de ces moyens de défense que faisait valoir Me Lachaud, se dressaient les déclarations d’Angélina. Après avoir commencé par nier, elle avait fait devant le juge d’instruction les aveux suivants : « Oui, c’est la vérité, je suis accouchée à terme, mes relations avec Fétis dataient de la fin d’octobre ; il avait toujours été convenu que ma mère ferait disparaître l’enfant. Lors de mon accouchement, elle a trouvé qu’il était fort et bien vivant. Moi-même, je l’ai reconnu, car j’ai vu l’enfant remuer dans le vase où il avait été déposé sur mon lit. Sur la.manière dont ma mère l’a tué, je ne puis faire qu’une supposition, c’est que ma mère l’a étouffé en mettant sa main sur sa bouche. Que voulezvous 1 j’ai été entraînée par ma mère. Elle s un caractère indomptable, je ne pouvais songer à lui résister. Je savais très-bien que ma mère tuerait mon enfant. » Angélina, au procès, revint sur ses aveux et la défense revendiqua le principe que le jury ne doit pas tenir compte de l’instruction secrète, où tant de causes ont pu agir sur l’esprit d’un accusé, et que d’après la loi le débat oral seul, avec ses garanties de publicité et de lumière, est appelé à former la conviction des jurés.

Le jury prononça un verdict d’acquittement pour Angélina, mais déclara Mme Lemoine coupable, avec des circonstances atténuantes. Elle ne réclama point l’indulgence de la cour, qui la condamna à vingt ans de travaux forcés, et se pourvut en cassation ; mais son pourvoi fut rejeté.

LEMOINNE (John-Emile), publiciste français, né à Londres, de parents français, en 1314. Il commença ses études en Angleterre et les termina en France. Familiarisé avec les deux langues, s’étant de bonne heure livré à l’étude des hommes et des choses dans le pays où il était né, il entra à vingt-six ans à la rédaction du Journal des Débats, pour y faire la correspondance anglaise. Le libéralisme et la largeur de ses idées, la’sagacité et la finesse de sesjugemenls, la correction et l’élégance de son style le placèrent rapidement au premier rang des rédacteurs habituels de ce journal, où depuis cette époque il n’a cessé d’écrire. Bien qu’il se soit particulièrement occupé pendan t longtemps de traiter les questions étrangères, M. John Lemoinne n’est point resté étranger à nos propres affaires. Il ne s’est pas borné, notamment, à se prononcer avec énergie pour l’indépendance italienne et contre le pouvoir temporel des papes, il a fait dans les Débats de brillantes campagnes contre les prétentions de l’ultramontanisme français ; il ne s’est pas contenté d’exposer comment on pratiquait la liberté en Angleterre, il s’est fréquemment attaché à montrer, d’une plume alerte et mordante, comment se pratiquait le despotisme chez nous, sous le régime détesté de l’Empire. Depuis la révolution du 4 septembre 1870, M. John Lemoinne a pris une place de plus en plus considérable dans le journal qui fut si longtemps l’organe du parti doctrinaire. C’est grâce à lui et à M. Léon Say qu’on a vu cette feuille cesser de prendre la défense des institutions monarchiques, et se rallier à l’idée de fonder en France une république a conservatrice et libérale. «Lorsque, le 20 juin 1872, des délégués de la majorité de 1 Assemblée nationale se rendirent auprès de

M. Thiers pour lui demander de se rallier aux vues politiques des partisans de la monarchie, M. John Lemoinne fit paraître dans le Journal des Débats un remarquable article, dans lequel il attaquait avec vivacité ce qu’il appelait spirituellement la manifestation des « bonnets à poil. » Cet article provoqua une scission entre les rédacteurs de ce journal, que quitta alors avec éclat M. Saint-Marc Girardin. Depuis cette époque, tout en défendant une politique de modération, M. Lemoinne n’a cessé de combattre les prétentions et les agissements antipatriotiques de la majorité royaliste de l’Assemblée. En juin 1871, il a été nommé bibliothécaire du palais de Fontainebleau. En dehors de son active collaboration aux Débats, M. Lemoinne a fait paraître un grand nombre d’études et d’articles remarquables dans la Iteuue des DeuxMondes.- Parmi ses études-sur l’Angleterre nous citerons : Mœurs électorales de ta GrandeBretagne (1842) ; De la législation anglaise sur les céréales (1842) ; De l’éducation religieuse des classes manufacturières en Angleterre (1843) ; Sir Robert Peel et l’Irlande (1843) ; ('Église et l’Irlande (1843) ; l’Irlande et le Parlement anglais (1847) : la Jeune Irlande (1848) ; Des rapports de l État avec l’Église en Angleterre (1848) ; De l’histoire par la caricature en Angleterre (1849), etc. Au nombre de ses études d’histoire politique, nous mentionnerons : Conquêtes et désastres des Anglais dans VAsie centrale (1842) ; De la monarchie des Afghans.(1842) ; les Druses et les Maronites (1842) ; les Anglais et les Russes dans le Caboul (1842) ; Journal d’un prisonnier dans l’Afghanistan (1843) ; la Russie en Grèce (1843). Citons encore parmi ses études biographiques : la Vie de Drummel (1844) ; la Cour de Berlin (1846) ; la Cour de SaintPétersbourg (1846) ; Caroline de Brunswick (1846), etc. M. Lemoinne. a fait en outre dans

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la même revue la chronique de quinzaine, du 15 octobre 1847 au 1er mars 1848. Enfin, il a réuni et publié quelques-unes de ses études sous le titre d’Études biographiques et critiques (18G2, in-18).

. LESION (Marc), journaliste anglais, né en 1809, mort à Londres en 1870. Il prit part à la fondation du Charivari anglais, le Punch, dont il devint rédacteur en chef après M. Mayhew. Tout en écrivant dans cette feuille satirique des articles pleins d’esprit et de verve humoristique, il collabora à l’Illustration de Londres, aux Household Words, de Charles Dickens, etc., et composa un nombre considérable de pièces comiques qui, pour la plupart, ont eu des succès populaires sur les petits théâtres, de Londres et de la GrandeBretagne.

LÉMONIE s. f. (lé-mo-ni). Bot. Genre de plantes détaché des glaïeuls, mais qui n’a pas été adopté.

LEMONNIER (Pierre), astronome français, né à Saint-Sever, près de Vire, en 1676, mort à Saint-Germain-en-Laye en 1757. C’était un savant professeur du collège d’IIarcourt, à Paris, qui devint membre de l’Académie des sciences en 1725. Ses ouvrages relatifs à l’enseignement sont : Cursus philosophie (Paris, 1750, 6 vol. in-12), longtemps en usage dans les écoles ; Premières observations faites par ordre du roi pour reconnaître ta distance terrestre entre Paris et Amiens (Paris, 1757) ; Premiers traités élémentaires de mathématiques dictés en l’Université de Paris (Paris, 1758, in-8°), ouvrage posthume et sans nom d’auteur.

LEMONNIER (Pierre-Charles), astronome français, fils du précédent, né à Paris en 1715, mort en 1799. Il fut le confident et le continuateur de Halley et de Bradley, et le premier maître de Lalande. Admis dès l’âge de seize ans par Fouchy et Godin à se servir des instruments de leur observatoire, il entra à l’Académie des sciences le 21 avril 1736, fut peu de temps après associé à Maupertuis, Clairaut et Camus dans leur mission au pôle Nord, et devint professeur au Collège de France. Lemonnier lut l’astronome privilégié de Louis XV, qui lui donna une collection d’instruments et lui fournit les moyens d’avoir son observatoire. Les travaux de Lemonnier sont plus étendus que remarquables ; en effet, il ne cessa pendant près de cinquante ans d’observer avec une constance infatigable et de faire à l’Académie de fréquentes communications. Cependant on ne peut citer de lui aucune découverte importante ni en physique céleste ni en astronomie théorique. Outre les traductions qu’il a données de la théorie des comètes de Halley et de l’astronomie de Keil, auxquelles il a ajouté des notes d’une certaine valeur, ses principaux ouvrages sont : Observations de la lune, du soleil et des étoiles fixes, pour servir d la physique céleste et aux usages de la navigation (1751) ; Astronomienaulique lunaire ( ) ;

Exposition des moyens les plus faciles de résoudre plusieurs questions dans l’art de la navigation (1772) ; Mémoires concernant diverses questions d’astronomie et de physique. Tous ces ouvrages sortent de l’Imprimerie royale, qui les imprimait gratuitement. Les autres productions de Lemonnier sont insérées en partie dans le recueil des Mémoires de l’Académie des sciences ; la collection de ses manuscrits et de toutes ses observations est à l’Observatoire.

C’est dans ses mémoires, publiés dans le recueil de l’Académie des sciences, qu’on peut le mieux juger Lemonnier et apprécier les services qu’il a rendus, En 1735, il indique la correction à faire a la valeur observée du diamètre vertical de la lune, pour tenir compte de la différence des parallaxes relatives aux deux bords. En 1738, il fixa la hauteur du pôle à l’Observatoire de Paris, hauteur pour laquelle on n’avait encore que des valeurs divergentes. En 1743, il corrigea la valeur adoptée avant lui pour la diminution séculaire de l’obliquité de l’écliptique et découvrit un mouvement propre à Arcturus.

Enfin, de 1766 à 1790, il donna une infinité d’observations utiles à connaître d’éclipsés, de passages, d’occultations, etc.

Les relations de Lemonnier avec ses collègues furent mêlées de beaucoup de querelles, dans lesquelles il ne paraît pas toujours avoir eu le bon droit de son côté.

LEMONNIER (Louis-Guillaume), médecin et naturaliste français, frère du précédent, né à Paris en 1717, mort à Montreuil en 1799. A vingt-deux ans, il débutait dans la science en accompagnant Cassini et Lacaille dans le midi de la France, pour y prolonger la méridienne de l’Observatoire. Nommé après la mort d’Antoine de Jussieu professeur de botanique au Jardin du roi, fonctions dont il se démit dans la suite en faveur de Laurent de Jussieu, il obtint peu de temps après la charge de premier médecin ordinaire du roi, charge qu’il conserva sous Louis XVI. Lemonnier enrichit considérablement le Jardin des plantes ; il aurait pu se placer au premier rang des botanistes, s’il eût consenti à écrire le résultat de ses observations et de ses études. Jamais, comme médecin, cet homme de bien n’accepta aucun salaire des particuliers qu’il soignait ; et c’est à cette générosité qu’il dut la vie au 10 août 1792. Ruiné par la Révolution, Lemonnier ne crut point déroger en

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ouvrant à Montreuil une petite boutique d’herboriste, dans laquelle il passa, à ce qu’il répétait souvent, les plus heureuses années de sa vie. Lors de la formation de l’Institut, ce savant hors ligne fut nommé seulement associé, son séjour hors de Paris ne permettant pas de le comprendre parmi les membres résidants. On a de lui : Leçons de physique expérimentale sur l’équilibre des liquides, traduit de l’anglais (1742) ; Lettre sur la culture du café (Amsterdam et Paris, 1773, in-12) ; et plusieurs Mémoires dans le recueil de 1Académie des sciences de 1744 à 1752.

LEMONNIER (Guillaume-Antoine),1ittérateur français, né à Saint-Sever le-Vicomte en 1721, mort en 1797. Il entra dans les ordres, devint chapelain de la Sainte-Chapella à Paris en 1743, employa la plus grande partie de son temps à cultiver la littérature et la musique et devint par la suite curé dans la basse Normandie. Incarcéré pendant la Révolution, il recouvra la liberté après le 9 thermidor, reçut comme homme de lettres des

secours de la Convention et devint bibliothécaire du Panthéon. Outre des pièces de théâtre restées manuscrites, on a de lui : le Bon fils, opéra-comique dont Philidor fit la musique et qui fut représenté au Théâtre-Italien (1773) ; des traductions des Comédies de Térence (1770, 3 vol. in-8°) et des Satires de Perse (1771, in-8°) ; des Fables, contes et épitres (1773, in-8<>), etc. Les fables de l’abbé Lemonnier sont estimées et ont eu du succès.

LEMONNIER (Pierre-René), auteur dramatique, né à Paris en 1731, mort à Metz en 1796. Après avoir été secrétaire du maréchal de Mailiebois, il fut nommé commissaire des guerres. Lemonnier composa un certain nombre de pièces, agréablement écrites et dont quelques-unes eurent du succès. Nous citerons de lui : les Pèlerins de la Courtille, parodie des Paladins (1760) ; le Maître en droit, opéra-comique en deux actes (1760, in-8°) ; le Cadi dupé, opéra-comique en un acte (1761, in-8°) ; la Matrone chinoise, comédie en deux actes (1764, in-8°) ; Renaud d’Ast, comédie en deux actes (1765, in-S°) ; la Meunière de Gentitly, opéra-comique en un acte (1768, in-8°) ; le Mariage clandestin, comédie en trois actes (1768, in-8°) ; l’Union de l’Amour et des Arts, ballet (1773, in-4°) ; Azolan ou le Serment indiscret, ballet (1774, in-4°).

LEMONNIER (Anicet-Charles-Gabriel), peintre français, né à Rouen en 1743, mort à Paris en 1824. Il apprit les éléments de son art à Rouen sous J.-B. Descamps, puis allatravailler à Paris dans l’atelier, de Vien et obtint le grand prix de Rome en’ 1770, avec un tableau dont le sujet est Molière et sa famille. Après un long séjour en Italie, il revint à Paris et exposa au Salon do 1785 la Peste de Milan, composition qui eut un véritable succès. Quatre ans après, il fut reçu membre de l’Académie de peinture. Son tableau de réception représentait la Mort d’A ntoïne. À l’époque de la Révolution, Lemonnier fut chargé, conjointement avec Lecarpentier, de rechercher et de réunir les tableaux remarquables qui se trouvaient da»is les établissements religieux supprimés dans l’étendue du district de Rouen.

Il devint peintre dessinateur de l’École de médecine en 1794, directeur de la manufacture des Gobelins en 1810, et fut décoré en 1814 de la croix de la Légion d’honneur. Ayant perdu son emploi de directeur des Gobelins en 1816, il reçut de sa ville natale une rente de 3,000 francs.

Cet artiste dessinait et composait avec goût, et ses figures ont généralement de l’expression et de la noblesse ; mais on ne trouve pas dans ses œuvres de personnalité accusée. Son condisciple Louis David l’a très-bien jugé lorsqu’il disait, en voyant une de ses toiles : « Voilà un tableau d’excellent professeur. » Outre les œuvres déjà citées nous mentionnerons de lui : la Mission des apôtres (1771) ; Portrait de M. Joly, docteur en Sorbonne (1778) ; Notre-Seigneur au milieu des docteurs (1782) ; Jésus-Christ appelant d lui les enfants (1783) ; Présentation de la Sainte Vierge au temple ; la Mort de Niobé et de sa famille ; la Fortune, tableaux qui, avec la Peste de Milan, appartiennent au musée de la ville de Rouen ; Cléombrote (1787) ; Adieux d’Ulysse et de Pénélope (1811) ; François Jet recevant la Sainte Famille de Raphaël ; Présentation de la Chambre de commerce de Rouen à Louis XVI ; le Génie du commerce, tableau allégorique ; ces deux toiles ornent les salles de la Chambre de commerce de Rouen ; Une soirée chez Mm<> Geoffrin, exécuté pour l’impératrice Joséphine ; les Ambassadeurs romains envoyés à l’Aréopage d’Athènes, pour demander les lois de Solon (1808), etc.

LEMONTEY {Pierre - Édouard), historien français, né à Lyon en 1762, mort en 1826. Son père était commerçant ; le goût qui» montra pour les lettres, au cours de ses études, engagea sa famille à le laisser Se destiner aux professions libérales. Lemontey se fit recevoir avocat au barreau de Lyon, plaida quelques causes avec succès et se distingua par des morceaux d’éloquence couronnés par l’Académie de Marseille, l’Éloge de Peirese (1785) et l’Éloge de Cook (1789). Un mémoire écrit pour réclamer, en faveur des protestants, les droits politiques que leur déniait