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LENOIR (Samson-Nicolas), dit lo Humain,

architecte, né à Paria eu 1726, mort en 1810. Il reçut les leçons de Blonde !, obtint au concours le grand prix de l’Académie, et alla achever à Kome, aux. frais du gouvernement, son éducation artistique. Après avoir fait une étude approfondie de l’architecture antique, il ’revint en France, fît la connaissance de Voltaire, et fut chargé par l’illustre philosophe d’élever à Ferney diverses constructions. De retour k Paris, Lenoir donna les plans de

Plusieurs hôtels particuliers, notamment de hôtel de Beaumarchais, et bâtit en 1779 le marché Beauvau, au faubourg Saint-Antoine. Le 8 avril 1781, la salle de l’Opéra ayant été détruite par un incendie, Marie-Antoinette voulut qu on en construisit immédiatement une autre, et Lenoir s’engagea, sous peine d’un dédit de 34,000 livres, k bâtir un théâtre qui pût être livré au public le 30 octobre. Son offre ayant été acceptée, il se mit aussitôt à l’œuvre, Ht travailler les ouvriers nuit et jour, et acheva au temps fixé une salle qui fut longtemps une des plus vastes et des plus commodes de Paris, et qui, après avoir été occupée par la troupe de l’Opéra, devint le théâtre de la Porte-Saint-Martin. Soixante-quinze jours avaient suffi à l’architecte pour achever son travail, ce qui était, surtout k cette époque, un véritable tour de force. Aussi reçut-il le cordon de Saint-Michel avec une pension de 6,000 livres.

En 1*90 Lenoir construisit k ses frais, et sur des plans qu’il avait conçus, le théâtre de la Cité, dont 1 entrée donnait sur la place du Palais-de-Justice, et qui a été démoli sous le second Empire, après avoir été longtemps le bal du Prado, fréquenté par les étudiants. Pendant la Révolution, Lenoir perdit sa pension, vit son théâtre confisqué, et il termina sa vie dans un état voisin de la pauvreté.

LENOIR (Jean-Charles-Pierre), administrateur, lieutenant de police ; né à Paris en 1732, mort dans la même ville en 1807. Il avait été successivement conseiller au Cbàtelet (1752), lieutenant particulier (1754), lieutenant criminel (1759), /maître des requêtes (17C5) et intendant de Limoges lorsquil fut appelé en 1774 aux fonctions de lieutenant de police à Paris. Étant entré peu après en conflit avec Turgot, dont il ne partageait pas les opinions économiques, relativement aux approvisionnements de Paris, il dut donner sa démission (1774), refusa le poste de lieutenant civil, l’ut nommé conseiller d’État (1775) et rappelé, l’année suivante, au poste de lieutenant de police. Joignant k une remarquable intégrité l’ardent désir de bien taire et d’apporter des améliorations au service dont il était chargé, Lenoir s’attacha à doter Paris d’institutions utiles, organisa une école de boulangerie, établit le mont-de-piété, pourvut le3 rues d’un système complet d’éclairage, les lit débarrasser des immondices qui les encombraient et étaient funestes à la salubrité publique, et prit un grand nombre d’excellentes mesures, introduisit d’utiles améliorations dont on trouve l’exposé dans un ouvrage qu’il publia sous le titre de Détail de quelques établissements de la ville de Paris (Paris, 1780, in-fol.). Lenoir contribua activement, en outre, k amener l’abolition de la torture en France. En 1785, Lenoir se démit de ses fonctions de lieutenant de police et fut alors nommé président de la commission des finances et bibliothécaire du roi. À l’occasion do cette dernière nomination, il se vit en butte k des attaques aussi vives qu’injustes de la part de divers pamphlétaires, et à la même époque il fut compromis dans le procès de Beaumarchais contre Kornmann ; mais il parvint sans peine à se justifier complètement. Au début de la Révolution, Lenoir se démit de ses fonctions de bibliothécaire (1790) et émigru. Après avoir séjourné en Suisse, il passa en Autriche, s’y maria, refusa les fonctions qui lui furent offertes à l’étranger et revint en France en 1802 ; comme il avait perdu à cette époque tout ce qu’il possédait, le mont-de-piété, d’après l’autorisation du gouvernement, lui servit jusqu’à sa mort une pension de 4,000 francs.

LENOIR (Étienne), mathématicien et ingénieur français, né à Mer (Loir-et-Cher) en 1744, mort k Paris en 1832. La vie de cet homme utile se résume dans ses travaux j les détails biographiques manquent entièrement. Contentons-nous donc de citer les principaux instruments dont on lui doit l’invention ou l’exécution : le Cercle de réflexion de Borda (1772), le Cercle astronomique répétiteur, les instruments employés par Méchain et Delambre pour la mesure de l’arc du méridien terrestre, le Mètre étalon en platine déposé aux Archives, le Comparateur Picter. les instruments nécessaires k La Pérouse, d’Entrecasteaux et Baudin, pour leurs voyages

autour du inonde, ceux dont se servirent les savants do l’expédition d’Égypte ; et enfin le

Îireinier Fanal à miroir parabolique placé sur e phare de Cordouan k Bordeaux. Aux Expositions de l’industrie, M. Lenoir avait obtenu quatre médailles d’or, et la Restauration lui donna la croix de la Légion d’honneur.

LENOIR (Marie-Aloxandre), archéologue, né k Paris en 1762, mort en 1839. Il étudia la peinture k l’atelier de Doyen, et cultiva cet art jusqu’en 1790, époque à laquelle il conçut l’idée de rassembler k Paris les monuments des arts que renfermaient les couvents, qu’un

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décret da l’Assemblée constituante venait de supprimer. Cette Assemblée, sur la recommandation de Bailly, .accueillit le projet de Lenoir et le nomma conservateur du nouveau musée, qui fut installé dans le couvent des Petits-Augustins. En peu de temps Lenoir y réunit une foule de tableaux, de sculptures, d’objets précieux pour l’histoire de nos antiquités nationales, notamment des tombes de plusieurs personnages célèbres. On y voyait les restes de Turenne, de Descartes, de Molière, de La Fontaine, d’Héloïse et d’Abailard. Les corps de ces deux derniers étaient déposés dans une chapelle gothique construite avec les débris du Paraclet. Lk aussi se trouvaient les beaux mausolées de Louis XII, de François I°r et de Henri II. Cette première collection reçut le nom de Musée des monuments français, par décret de la Convention, en 1795. En 1800, Lenoir en fut nommé l’administrateur, et peu après il devint également

administrateur d’un musée pittoresque de monuments qu’on voulut créer dans le parc Monceaux. Joséphine Bonaparte le chargea ensuite d’embellir sa résidence de la Malmaison, et le nomma conservateur de son musée privé. Ce fut Lenoir qui acheta la façade du château d’Anet, transportée par ses soins à Paris, dans le palais actuel des Beaux-Arts, qui restaura l’arc de Gaillon, et acquit en 1806 des morceaux précieux provenant du château de Richelieu en Poitou. Le Musée des monuments français, composé k grands frais et avec beaucoup dégoût, fut supprimé par ordonnance royale du 18 décembre 181C, portant que les monuments religieux seraient rendus k leur première destination. Créé par la même ordonnance administrateur des monuments de l’église de Saint-Denis, Lenoir travailla k la restauration des tombeaux des rois de France, puis en 1820 il fut chargé de restaurer te palais des Thermes k Paris. Vers la même époque, Lenoir lit des cours k l’Athénée, puis se consacra exclusivement k la rédaction de plusieurs ouvrages intéressants. Cet archéologue a beaucoup écrit. Dans sa jeunesse il avait composé une comédie en un acte, intitulée les Amis du temps passé (1786), et des critiques sur les Expositions de peinture. Parmi les ouvrages qu’il a publiés depuis lors, nous citerons : Notice historique des monuments des arts, réunis au Dépôt national (Paris, 1793, in-8o) ; Collection des monuments de sculpture, réunis au Musée (Paris, 1798, in-8o) ; Musée des moniunents français (Paris, 1804,8 vol. in-8o) ; Nouveaux essais sur les hiéroglyphes (Paris, 1809-1822,

4 vol. in-8o) ; Histoire des arts en France prouvée par les monuments (Paris, 1810, in-4o) ; Examen des nouvelles salles du Louvre contenant les antiquités égyptiennes (Paris, 1833, in-8<>). On lui doit encore ; la Franc-maçonnerie rendue à sa véritable origine (Paris, 1814,

5 vol. in-8o) ; Allas des monuments des arts libéraux mécaniques et industriels de la France depuis les Gaulois (Paris, 1820, in-fol.) ; Essai sur le sodiaque circulaire de Denderah (Paris, 1822, in-8û) ; Observations sur les comédiens et sur les masques du théâtre ancien (Paris, 1825, in-8<>). Lenoir a, en outre, collaboré k l’Encyclopédie moderne, au Dictionnaire historique de Prudhomme, et au Dictionnaire de la conversation.

LENOIR (Alexandre-Albert), architecte et archéologue, filsou Drécédent (Marie-Alexandre), né k Paris <rt. 1801. Après avoir reçu les leçons de l’archltui’te Debret, il visita l’Italie (1830-1831), le u>»di de la France, l’Orient, «te, s’attachant partout à étudier les anciens monuments. De retour k Paris, Lenoir se fit connaître comme un savant archéologue, un dessinateur habile et un écrivain de talent. Ayant publié sur le palais des Thermes un travail historique, qui lui valut une médaille de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, et exposé en 1833 une aquarelle représentant un projet de musée municipal et historique k établir dans ce palais, il fut chargé de l’exécution de ce projet, réunit le palais des. Thermes au musée de Cluny et s’y livra k des travaux d’agrandissement et de restauration habilement dirigés. M. Lenoir est devenu successivement membre du comité des monuments historiques, secrétaire de l’École des beaux-arts (1862), et membre de l’Académie des beaux-arl4S en 1869. Comme dessinateur, nous citerons de lui : Projet d’un musée historique (1833) ; Atlas de Rollin (1835, 88 planches) ; quatre dessins de Y Hôtel Cluny ; la Sainte-Chapelle au xiho siècle, exécutée avec M. J. Laure, et exposée en 1855, etc. Comme écrivain, il a collaboré k lu Revue générale d’architecture, aux Annales archéologiques, aux Monuments anciens et mo-dernes, de Gailhabaud, etc., et il a publié les ouvrages suivants : Statistique monumentale de Paris depuis les Romains (1839, in-fol.) ; Architecture et archéologie, instruction pour te peuple (1839, in-8o) ; des Monuments antérieurs à l’établissement du christianisme dans les Gaules (1840) ; Architecture militaire au moyen âge ; Monuments religieux du moyen âge (1847) ; Notice et dessins du tombeau de Napoléon /er (1855, in-4<>) ; Architecture monastique (1852, in-4o), etc.

LENOIR (Adolphe), chirurgien français, ’né k Meaux (Seine-et-Marne) en 1802, mort en 1SC0. Il fut reçu docteur k Paris en 1S33, devint chirurgien des hôpitaux, agrégé de la Faculté quatre ans plus tard, et suppléa Sarison k la Pitié. Membre fondateur de la So LENO

ciété anatomique, M. Lenoir était un savant anatomisto et un observateur scrupuleux, qui s’attacha surtout k tirer de ses observations des conséquences pratiques. Ses principales publications sont : Modification proposée au procédé de Delpech pour la désarticulation de la cuisse (Journal hebdomadaire, t. XIII) ; Nouveau procédé d’amputation de la jambe (Archives générales de médecine) ; Manuel des préparations anatomiqv.es ; Quels sont les lieux et quels sont tes cas oà il convient d’amputer la jambe (1835, in-8o) ; De la broncholomie (1840, in-8o), etc.

LE NOIR (l’abbé Charles-Pelage), écrivain français, né k Créances (Manche) en 1819. Il entra k dix-sept ans au grand séminaire de Coutances, et fut ordonné prêtre dans le diocèse de Beauvais en 1841. Tout en se livrant k la prédication, il s’adonna k l’enseignement privé et publia un assez grand nombre d’articles philosophiques et littéraires, d’études biographiques et critiques dans la Presse religieuse, 1 Européen et la Tribune sacrée, où parurent, en outre, plusieurs de ses sermons. De 1S57 k 1859, l’abbé Le Noir s’occupa de vulgarisation scientifique et industrielle dans la Science pout tous, revue populaire dont il fut le rédacteur en chef. À la fois ami de Lamartine, de Proudhon et de Bûchez, il échangea avec le premier des vers (le Prêtre et le poète, qui à.rurent en 1847 et 1853) ; il fut désigné par e second, k son lit de mort, avec Chaudey, Langlois et plusieurs autres, pour former le conseil de famille chargé de l’exécution de ses dernières volontés, et il prononça un discours sur la tombe de Bûchez (1865).

L’abbé Le Noir a résumé ses idées philosophiques et religieuses dans le passage suivant d’un de ses derniers ouvrages : « Panthéiste en philosophie, et augustinien-thomiste en théologie, pour concevoir et expliquer les origines, les subsistances et les activités des êtres ; individualiste en philosophie, et pélagien-moliniste en théologie, pour concevoir et expliquer les destinées, je crois aux responsabilités morales des êtres libres et k l’immortalité des âmes ; je n’ai jamais eu en ce inonde que deux ambitions : celle de vivre, d’écrire et de mourir en philosophe théiste. •

Les principaux ouvrages de l’abbé Le Noir sont : le Dictionnaire des harmonies, de la raison et de la foi (1856, in-4«) j le Dictionnaire des droits de la raison dans la foi (1860, in-4o), ouvrage dans lequel l’auteur a essayé de déterminer les plus extrêmes limites de la liberté de pensée dans le catholicisme ; l’Évangile pour la jeunesse, illustré par Stali (1867, in-8o) ; S. Alphonsi de Ligorio theologia moralis, ad prxsentem rerum conditiouem accommodata (1872, 4 vol. in-8o) ; le Dictionnaire théologique de Bergier, approprié au mouvement intellectuel de ta seconde moitié du xixe siècle (Paris, 1872 et suiv., 12 vol. in-8o), ouvrage dont six sont de l’abbé Le Noir ; le Dictionnaire des décisions romaines sur la foi, la morale et la discipline, etc., ouvrage actuellement sous presse (1873).-Son frère, Gustave-Gilles Le Noir, né k Créances (Manche) en 1821, a employé ses loisirs k la composition d’ouvrages littéraires.

Il a publié, SOUS le nom de Gustave Gilles, la

Nouvelle Jeanne (Paris, 1866, in-18), roman démocratique, et un drame biblique en cinq actes et en vers, Judith (iS67), avec une préface de Victor Hugo.

’ LENOIR (François), sieur db La Tjiorillièrk, acteur français. V. La Thorilliére.

LENOIR (Richard), manufacturier français. V. Richard.

LENOIR -DUFRESNE (Jean-Daniel-Guillaume-Joseph), industriel français, né à Alençonen 170S, mort k Paris en 1806. Volontaire de 1791, il fut rappelé k Alençon en 1797 par la mort de son père et succéda k celui-ci dans son commerce de draperie. Puis il vint k Paris et se.lia d’intérêts et d’amitié avec Richard qui, en souvenir de leur mutuelle affection, ajouta k son nom celui de Lenoir, après la mort de ce dernier (v. Richard). Ils entreprirent une industrie alors inconnue en France, la filature du coton, et en 1799 fondèrent k Paris leur manufacture de basins et de piqués. Leur commerce prenant un accroissement inespéré, ils se virent forcés de multiplier leurs filatures et de créer de nouveaux établissements k Alençon, k Séez (Orne), k Aunai (Calvados) et dans d’autres départements. Lenoir, qui possédait le véritable génie du commerce, acquit une magnifique fortune ; mais ce qui est plus honorable pour lui que cette fortune si légitime qu’elle fut, c’est 1 estime générale qu’il sut se concilier, et surtout les regrets unanimes et sincères que souleva sa mort dans la population d’ouvriers qu’il faisait vivre.

LENOIR-LAROCHE (Jean-Jacques, comte), jurisconsulte français, né k Grenoble en 1749, mort k Paris en 1825. Il s’était déjà fait un nom au barreau de Grenoble et k celui de Paris par son mémoire intitulé : Considérations sur la constitution des états du Dauphiné applicables aux états généraux, lorsqu’il fut nommé on 1789 député aux états généraux, où il vota avec les partisans éclairés du nouveau régime. Après la session, il collabora au journal connu sous le nom de lierlot, et fut proscrit pendant la l’erreur pour avoir osé défendre Louis XVI dans un écrit. La rédaction du Moniteur lui ayant été confiée en 1795,

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l’ardeur qu’il montra dans cetto fouille pour la défense de la constitution de l’an III contre les royalistes, engagea le Directoire k le mettre k la tête du ministère de la police ; mais l’énergie de Lenoir-Laroche résidant plutôt dans ses paroles et ses écrits que dans ses actes, il ne put, en ces temps de crise, garder le portefeuille que huit jours. Député au conseil des Anciens, il approuva le 18 Brumaire, entra sous l’Empire au Sénat, et présida pendant six ans la commission de la prétendue liberté individuelle, où on le vit résister quelquefois aux exigences trop imfiérieuses de l’empereur. Ayant voté en 1814 a déchéance de Napoléon, il passa sous la Restauration k la Chambre des pairs et y fit plus d’une fois preuve d’un libéralisme assez avancé, qui rappelait l’ancien député do 1789, sous le pair de France empanaché et pratiquant. On lui droit : Coup d’œit raisonné sur les assemblées primaires (1795, in-8o) : Discours prononcé au Cercle constitutionnel (1789, in-8<>).

LENOIR-LAROCHE (Claire Regdis, M™e), mystique française, femme du précédent, née k Grenoble en 1762, morte k Aulnay, près de Sceaux, en 1821. Elle fut une des plus zélées prosélytes de Saint-Martin, le Philosophe inconnu, et c’est k cela qu’elle dut sa petite notoriété. Encline aux extases et aux rêveries, elle installa chez son mari, à Aulnay, et au grand déplaisir de ce brave homme, le célèbre mystique alors malade et qui y mourut (1803). A 1 exemple de son maître, elle voulut fonder une religion, fit elle-même quelques prosélytes parmi les femmes k imagination exaltée, auxquelles elle imposa un costume qu’elle revêtit elle-même. En 1S16, elle fit élever un calvaire près de Sceaux, sorte d’arc funèbre dont elle a donné la description ampoulée : Description du Calvaire des Lauriers, monument élevé au nom des mères, des veuves, des sœurs et des orphelins des braves guerriers français, sous l’invocation de la Vierge sainte, mère des affligés, à la gloire du Très-Haut, par la gloire de la Croix (Paris, 1820, in-8o). On lui doit encore : la Grèce et la France, ou Réflexions sur le tableau de Léonidas de M. David, etc. (1815, in-8o).

LÉNOK s. m. (lé-nok). Ichihyol. Espèce de saumon de la Sibérie.

LENOLA, bourg du royaume d’Italie, province de la Terre de Labour, district et à 18 kilom. N.-O. de Gaëte ; 3,004 hab. Lenola passe pour occuper l’emplacement de l’ancienne lnola Campana.

LENONCOORT (Marie -Sidonia de), marquise DU COURCKLLES. V. OOURCELl.ES.

Lénore, célèbre-ballade deBùrger. V. ballade (t. II, p. 115).

LENORMAND (Louis-Sébastien), chimiste et mécanicien français, né k Montpellier en 1757, mort en 1839. Il vint k Paris, où il devint préparateur de chimie de Lavoisier, et s’occupa en même temps de mécanique et d’horlogerie. Pendant la Révolution, il fut chargé de fabriquer du salpêtre dans le Tarn, puis devint professeur de physique et de chimie k l’École centrale, et occupa ensuite jusqu’en 1815 d’importantes fonctions dans les droits réunis. Lenormand a inventé plusieurs machines, exécuté un chronomètre

pour le foyer de l’Opéra, fait le premier l’expérience du parachute, auquel il donna son nom, et a poussé vigoureusement les esprits dans la voie de l’application des sciences aux arts et métiers. Outre des articles insérés dans les Annales des arts et manufactures, dans le Dictionnaire technologique, la Revue encyclopédique, la Bibliothèque de famille, les Annales de l’industrie nationale et étrangère, dont il fut le directeur, Lenormand a publié plusieurs ouvrages dont les principaux sont : Essai sur l’art de la distillation (1811, 2 vol.) ; Manuel de l’art du déyraisseur (1819) ; Bibliothèque instructive et morale pour la jeunesse (1824-1826, in-8o) ; Manuels du chandelier (1827), durelieur (1830), de l’horloger (1831), du fabricant d’étoffes imprimées (1831), du fabricant de papiers (1833, 2 vol. in-18), etc.

LENORMAND (Marie-Anne-Adélaïde), célèbre devineresse, née k Alençon le 27 mai 1772, morte k Paris le 25 juin 1843. Elle eut pour père un marchand drapier, qui lui fit donner quelque éducation chez les bénédictines ; dans ce couvent’elle montra, si on l’en croit, les premiers indices du don divinatoire qu’elle possédait. Elle se déclara destinée k prononcer des oracles, à percer les ténèbres de l’avenir ; comme dans le cours de sa vie elle u montré une rare perspicacité, un grand talent de physionomiste, il n’est pas impossible de croire qu’elle était bien douée dès l’enfance de cette pénétration qu’elle fit, passer plus tard pour don de prophétie. Ainsi, l’abbesse des bénédictines étant venue k mourir, elle prophétisa qu’une dame de Livardie lui succéderait, ce qui arriva ; il faudrait savoir quelles étaient les chances préalables de cette daine pour décider si c’est une véritable prophétie. Retirée du couvent, elle fut placée k Alençon chez une couturière ; mais, se sentant appelée k de plus hautes destinées, elle s’échappa, vint k Paris, et, k bout de ressources, se plaça comme fille de comptoir dans un magasin de lingerie. Elle avait alors dix-sept ans, et ce fut dans l’urrière-boutique de ce magasin qu’elle donuo.