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d’une façon moins lourde, et on regrette de | ne pas trouver un écrivain sous l’érudit.

La Fontaine (VOCABULAIRE POUR LES ŒUVRES DE), par M. Théod. Lorain (Paris, 1853, 1 vol. in-8o). Dans ce travail, qui est fait avec soin et qui atteste un goût littéraire délicat, l’auteur s’est proposé d’expliquer toutes les expressions qui pourraient être devenues obscures ; d’examiner, sous le rapport grammatical, celles qui s’écartent des règles et de l’usage actuel ; de rechercher à quelle époque elles ont été bannies de la langue ; de rapprocher certains passages de nos vieux auteurs qui éclaircissent les locutions du fabuliste, et qui montrent en même temps où il les a puisées. Parmi ces mots ou ces tours tombés en désuétude, il en est plusieurs que M. Lorain voudrait rajeunir, et ce vœu, souvent exprimé par nos meilleurs lexicographes, mériterait assurément d’être pris en considération.

La Fontaine (ESSAI SUR LES FABLES DE), par M. H. Taine. V. Fables de La Fontaine (Essai sur les).


LAFONTAINE (Léopold), médecin, né en Suisse en 1756, mort en 1812. Il devint médecin de Stanislas Poniatowski, inspecteur général des hôpitaux du grand-duché de Varsovie, chirurgien général de l’armée polonaise. C’était un homme très-instruit et un savant praticien. Fait prisonnier pendant la campagne de Russie, il mourut peu après à Mohilew, dans lu Russie Blanche. On cite comme ses principaux ouvrnges : Description des effets que produisent les eaux chaudes sulfurigues et froides ferrugineuses, aux bains de Kraeszowicé (Cracovie, 1784, in-4o) ; Huila plique polonaise (Breslau, 1792, in-8o) ; De la capacité physique chez les militaires polonais (1811, in-8"). Il publia à "Varsovie, en 1801 et 1802, un Journal de santé (4 vol. in-8o).


LAFONTAINE (Auguste-Henri-Jules), célèbre romancier allemand, né à Brunswick en 1759, mort à Halle en 1831. Il descendait d’une de ces nombreuses familles protestantes que l’impolitiuue et cruelle révocation de l’édit de Nantes força de s’expatrier. Après avoir étudié la théologie k l’université de Helmsiœdt, Auguste Lafoniaine vint en Champagne (1792), en qualité d’aumônier d’un général prussien. Après la conclusion de la paix, il fut attaché à l’université de Halle, et là, pour charmer ses loisirs de professeur ou de pasteur, il composa plus de deux cents romans, dont voici les principaux : Agathe ou la Voûte du tombeau, trad. en français par le vicomte A. de Forestier (Paris, 1824, 4 vol.) ; Agnès et Beriht ou les Femmes d’autrefois, trad. par M™o Dudrezène (1818, 2 vol.) ; Aline de Rieseuslein ou le Tableau de ta vie, trad. par Breton (1819, 4 vol.) ; Amélie ou le Secret d’être heureux, trad. par Breton (1812,

2 vol.) ; Aristomène, trad. par Muje de Montolieu (1804, 2 vol.) ; les Aveux au tombeau ou la Famille du forestier, trad. par Mmi’ Volart (1817, 4 vol.) ; le liai masqué ou Édouard, trad. par Duperche (1817, 4 vol.) ; le Baron de Flemming ou la Manie des titres, trad. par Mme de Cérenville (1803, 3 vol.) ; la BelleSœur ou la Famille de Sternbury, trad- par Bilderbeck (1822, 4 vol.) ; la Comtesse de Kiburg ou les Liaisons politiques, trad. par M’io Dudrezène (1818, 3 vol.) ; les Deux amis ou la 'Maison mystérieuse, trad. par la comtesse de Montholon (1819, 3 vol.) ; les lieux fiancées, trad. par Propiac (1810, 5 vol.) ; Édouard de Winter ou lu Miroir du cœur humain, trad. par Duperche (1818, 4 vol.) ; Elise ou les Papiers de famille, trad. par Breton (1809, 4 vol.) ; Emilie et Mrlach ou les Heureuses familles suisses, trad.-par Fuchs (1821, 3 vol.) ; les Etourderies ou les Deux frères, trad. par Breton (1810,4 vol.) ; la Famille de Haïtien, trad. par Villemain, 2e édit. (1805, 4 vol.) ; le Hussard ou la Famille de Falkenstein, trad. par Mme Voïart (1S19, 5 vol.) ; la Jeune enihousiuste (1821) ; Lëonie ou les Travestissements, trad. par Mn« Voïart (1821, 3 vol.) ; Ludvic d’Eisuch ou les Trois éducations, trad. par Mme Voïart (1817,3 vol.) ; Marie Menzikoff et Fedor Dolgorouki, histoire russe, trad. par M"1* de Montolieu (1804, 2 vol.) ; Molkau et Julie ou l’Amour et la probité à l’épreuve, trad. par Fontallard (1802) ; les Morts vidants et la famillé^en fuite, trad. par Duperche (1819, 2 vol.) ; la Nouvelle Arcudie ou l’Intérieur de deux familles, trad. par Fuchs (1809 et 1829,4 vol.) ; Petits romans et contes choisis (1814, 4 vol.) ; Jlomulus, roman historique (Strasbourg et Paris, 1801, 2 vol.) ; liosaure ou l’Arrêt du destin, trad. par la comtesse do Montholon (1818, 3 vol.) ; Saint-Julien, histoire d’une famille, trad. par Delamarre (1801, 3 vol.) ; les Séductions, trad. par la comtesse de Montholon (1824, 2 vol.) ; Silvius et Valeria ou le Pouvoir de l’amour, trad. par Mme Voïart (1819, 2 vol.) ; le Spectre des ruines ou la Famille Planleau, trad. par du Haume (1826) ; le Testament, trad. par Fuchs (1812, 3 vol.) ; la Victime persécutée ou les Mullteurs de don Itaphaël Aguillas (Paris, 1823,3 vol.) ; le Village de Lobenstein ouïe Nouvel enfant trouvé, trad. par M ma de Montolieu (Genève et Paris, 1802, 5 vol.) ; les Voies du sort, trad. par Mme Voïart (1821, 4 vol.) ; Waller ou l’Enfant du champ de bataille, trad. par Villemain (1810, 4 vol.) ; William Hilnet ou la Nature et l’amour, trad. par Mm» de Colbert (Paris, 1801, 3 vol.), livre rare qui a été tire a peu d’exemplaires, etc.

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Auguste Lafontaine peint avec grâce et facilité, dans presque tous ses romans, les scènes naïves et touchantes de la vie de famille. n Les caractères de ses personnages sont bien dessinés, dit M. Lindau, ses situations heureuses et intéressantes, son style facile et agréable ; mais on lui reproche, avec raison, cette sentimentalité outrée qui rend la lecture de ses œuvres fatigante. » Ajoutons qu’il manque de vigueur et de variété. Il est uniforme, monotone, sans élan, sans profondeur dans l’observation, sans relief, et ne peint guère que des personnages vertueux. On lui doit, en outre, une comédie en trois actes, la Fille dé la nature (1793), et une tragédie intitulée Automne ou le Vœu monastique (1795). Vers la fin de sa vie, Lafontaine donna un travail sur les Tragédies d’Eschyle (Halle, 1822, 2 vol.), dans lequel il rétablit les textes altérés, selon lui, par les copistes.

LAFONTAINE (Louis de), mécanicien français, né à Rouen en 1782, mort en 1811- Il acquit, par de longues études, de profondes connaissances en mécanique, s’attacha surtout à inventer et à perfectionner des machines destinées a filer le fin et le coton, et reçut une récompense à l’Exposition de 1806. On lui doit t Abrégé de toutes les sciences géographiques (1802) ; Mémoire sur les rouages en général et sur les divers engrenages (1800), avec planches ; Recherches sur les moyens d’obtenir la dessiccation la plus prompte pour les opérations de la teinture, dans les Annales des arts et manufactures.

LAFONTAINE (Louis-Marie-Henri Thomas, dit), artiste dramatique français, né à Bordeaux en 1826. Il appartient k la famille de Thomas, l’auteur des Éloges. Ses parents, qui le destinaient à la carrière ecclésiastique, l’envoyèrent au séminaire. Une

nuit, il franchit les murs de ce qu’il considérait comme une prison. Pressé par la

faim, il prit un engagement sur un navire de commerce. Quelque temps après, il entra comme commis dans un magasin de nouveautés. C’est alors (il avait environ dix-huit ans) qu’il résolut de se faire comédien. A}’ant débuté, sous le nom de Charles Roock, dans la Tour de Nesle, il quitta peu après la ville de province où il se trouvait pour aller chercher à Paris la gloire et la fortune. N’ayant pas l’argent nécessaire pour le voyage, il lui vint k l’esprit, de se faire colporteur, et ce fut un ballot sur le dos, faisant à pied la route, qu’il arriva enfin à Paris. Au bout de quelque temps, il parvint à se faire admettre au théâtre des Batignolles, où il ne tarda pas à attirer l’attention, et il parut ensuite à la Porte-Saint-Martin. De là, il passa, vers 1852, au Gymnase, où commença véritablement sa réputation. La façon originale et puissante avec laquelle il interpréta les principaux rôles dans Faust, le Mariage de Victorine, la Femme qui trompe son mari, Philiberle (1853), le Pressoir, le Fils de famille (1853), Diane de Lys, etc., lui valut, de la part de la critique, des éloges qui le décidèrent à demander son admission au Théâtre-Français. Il parvint à y débuter ; mais son talent inégal, incorrect et quelque peu abrupt, y fut peu goûté, et il ne put obtenir un engagement. Étant entré au Vaudeville, il y créa, avec un grand éclat, en 1857, le rôle de Roswein, difns Dulila, et divers autres rôles, notamment dans la Seconde jeunesse (1859). L’année suivante, Lafontaine revint au Gymnase, où il obtint de nouveaux succès dans les Pattes de mouches (1800), le Gentilhomme pauvre, le Mariage d’aujourd’hui, la Vertu de Célimène (1861), la Perle noire, les Ganaches (1862), le Démon du jeu (1863). Au mois de février de cette même année, il épousa une actrice de ce théâtre, M11» Victoria, et quelques mois après, un ordre du ministre d’État Walewski passa outre au refus d’admission par les artistes de la Comédie-Française, etl imposa, e^ même temps que sa femme, comme sociétaire à notre première scène. Lafontaine eut à lutter contre de très-fortes préventions ; on ne lui confia que quelques rôles secondaires dans le Dernier quartier, dans le Gendre de M. Poirier, etc. Toutefois, en 1865, il créa avec talent le rôle d’Alvarez dans le Supplice d’une femme (1805), et il débuta ensuite dans le grand répertoire classique, le Misanthrope, Tartufe, etc., Mais il finit par donner sa démission de sociétaire et par quitter la Comédie-Française, pour jouer sur des théâtres où

il se trouve à la fois plus à l’aise et plus applaudi.

« Il n’a manqué à Lafontaine, dit M. Sarcey, que d’avoir passé par le Conservatoire et d’y avoir appris l’orthographe de son métier. « Il a de grandes qualités dramatiques, et joue avec une verve éclatante et chaude. Très-inégal, il est souvent excellent, mais il manque souvent aussi de goût et de mesure. — Cet artiste est le frère de M. André Thomas, auteur de la comédie le Pamphlétaire.

LAFONTAINE (Victoria Valoos, dame), actrice française, iemme du précédent, née à Lyon en 1840. Elle débuta au théâtre National que dirigeait, à la Guillotière, Jérôme Coton, si connu à Lyon par ses professions de foi et ses affiches divertissantes, de 1819, et fit ensuite partie d’une troupe nomade qui exploitait le Midi. Quelques années plus tard, ayant été engagée au Gymnase, elle s’y fit aussitôt remarquer par sou intelligence, par un naturel heureux, par une voix sympaihi LAFO.

que, par une sensibilité pleine de grâce et de charme, et elle se vit successivement applaudie dans les rôles de Madeleine, du Gentilhomme pauvre (1860) ; de Marthe, dans Piccolino ; de Christine, dans la Perle noire ; de Marguerite, dans les Ganaches ; d’Amélie, dans le Démon du jeu (1863). La façon exquise dont elle avait joué la plupart de ces rôles lui avait valu les éloges unanimes de la presse, lorsqu’elle épousa, en 1863, son camarade Lafontaine. Quelques mois après son mariage elle entra, par ordre ministériel, au Théâtre-Français comme sociétaire, avec son mari. Mais, sur cette vaste scène, auprès d’actrices d’un art consommé, elle tomba au second rang, et n’obtint plus les brillants succès qu’elle avait eus au Gymnase. Elle se fit remarquer, néanmoins, dans 11 ne faut jurer de rien, dans l’École des femmes, dans les rôles de Louise, de Mm<* Desroches (1868), de Camille, de Paul Forestier (1869), etc. Mais voyant que, malgré tous ses efforts, elle ne pouvait prendre pied rue Richelieu, elle donna Sa démission de Sociétaire, et ti t régler, en 1871, sa pension de retraite. En 1865, ’M1™* Victoria Lafontaine a cédé gratuitement à la municipalité de Lyon, pour y établir une école

gratuite de jeunes filles, une petite maison qu’elle avait achetée à Mont-Chat, près do cette ville.

LA FONTENELLE DE VAUDORÉ (Armand-Désiré de), antiquaire et érudit français, né en Poitou en 1784, mort en 1847. Il entra de bonne heure dans la magistrature, fut nommé, en 1808, conseiller auditeur k la cour d’appel de Poitiers, puis-, en 1809, procureur impérial au tribunal de la Rochelle, et revint, en 1813, à Poitiers avec le titre de conseiller. Il s’était d’abord occupé d’études de jurisprudence, mais il se sentit bientôt invinciblement attiré vers les recherches d’archéologie et d’histoire, et recueillit une foule de chartes et de documents inédits, qui lui servirent pour publier un grand nombre d’ouvrages. Il reçut, en 1838, le titre de membre correspondant de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, et fut, en outre, associé à plus de trente sociétés savantes, françaises ou étrangères. On a de lui ; Manuel raisonné des officiers de l’état civil (1813, in-12) ; Vie et correspondance de Duplessis-Mornay (1822-1842, 12 vol.), en collaboration avec Auguis ; Histoire d’Olivier de Clisson, connétable de France (1826, 2 vol. in-8o), son ouvrage le plus remarquable ; Philippe de Commines en Poitou (1836, iu-8<>) ; Notice sur t lie-Dieu (1836, in-8o| ; les Arts et métiers à Poitiers (1837, in-8o) ; Recherches sur les chroniques du monastère de Saint-Maixent (1838, in-8o) ; Notice sur le maréchal de La Meilleraye (1840, in-8<>) ; les Chroniques fontenaisiennes (1841, in-S°) ; les Coutumes de Charroux (1842, in-8o) ; Histoire des rois et des ducs d’Aquitaine et des comtes de Poitou, qui s’arrête à l’année 963 (1843, in-8») ; Journal de Guillaume et de Michel le Miche, avocats à Saint-Maixent (1846, in-8o). etc. Il avait aussi publié, sous le titre de Revue anglo-française (1S33-1843, 28 livraisons), un recueil trimestriel destiné k réunir tous les faits communs à l’Aquitaine, à la Normandie et à l’Angleterre.

LAFOBCE, bourg de France (Dordogne), eh.-l. de cant., arrond. et à 11 kilom. O. de Bergerac ; pop. aggl., 194 hab. — pop. tôt., 1,074 hab. Commerce de vins et de bestiaux.

LA FORCE (CAOMONT de), famille française qui tire son nom de la terre de La Force, située près de Bergerac, en Périgord. Cette terre fut érigée d’abord en marquisat (1609), puis en duche-pairie (1637). La famille de Caumont de La Force a produit un assez grand nombre d’hommes distingués, à qui nous allons consacrer des notices.

LA FORCE (Jacques-Nompar de Caumont, duc de), maréchal de France, né eu 1558, mort en 1652. Il était fils de François de Caumont, qui fut massacré k la Saiut-Burthélemy. Lui-même n’échappa à la mort, dans cette eir-constance, qu’en feignant d’avoir été frappé, et en se laissant tomber au milieu des cadavres de son père et des autres membres de sa famille. C est de lui que Voltaire a dit :

De Caumont, jeune enfant, l’étonnante aventure

Ira, de bouche en bouche, à la race future.

Le souvenir de ces scènes affreuses, dont la relation détaillée se trouvait dans un manuscrit longtemps conservé dans les archives de la maison de La Force, laissa une ineffaçable empreinte dans l’âme du jeune de Caumont ; aussi, lorsque Henri IV se mit à la tête des protestants, il l’ut un des premiers à se ranger sous ses drapeaux, et il se distingua en plusieurs occasions. Lorsque Louis XIII monta sur le trône, il se joignit aux réformés soulevés, et défendit vigoureusement Montauban contre le roi en personne (1621). L’année suivante, il s’empara de Sainte - Foy, et n’en ouvrit les portes à Louis XIII que moyennant une indemnité de 20,000 écus et le bâton de maréchal. Tous ces chefs de parti grands seigneurs ne se piquaient pas, comme on sait, d’être incorruptibles. Envoyé en Piémont, il prit Saluées, eu 1630, et battit les Espagnols à Carignan. De 1631 à 1633, il envahit plusieurs fois la Lorraine, se distingua encore dans d’autres campagnes en Allemagne, et fut créé duc et pair en 1637. A l’âge de quatre-vingt-dix ans, il se remaria ; en 1652, ce vieux habitué des guerres civiles se déclara pour le prince de Condé ; il mourut

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peu de temps après. Jacques de Caumont eut nuit fils, dont quelques-uns se distinguèrent dans les armées. Il avait laissé des mémoires qui restèrent longtemps inédits. Ils n’ont été publiés que de nos jours par le marquis de Lagrange, sous ce titre ; Mémoires authentiques de Jacques-Nompar de Caumont, duc de La Force, maréchal de France, et de ses deux fils, les marquis de Montpouillan et de Castelnau (Paris, 1843, 4 vol. in-S°).

LA FORCE (Armand du Caumont, duc de), maréchal de France, fils ainé du précédent, né vers 1580, mort en 1675. Il suivit son père dans la plupart de ses expéditions, devint maréchal de camp en 1G25, battit et fit prisonnier le général Colloredo, à Baccarat (1636), eut deux chevaux tués sous lui au siège de Fontarabie (1638), devint lieutenant général en 1641, et obtint le bâton de maréchal, à la mort de son père. La Force devint eu même temps duc et pair (1652).

LA FORCE (Jean de Caumont, de), marquis de Montijouili.an, chef protestant français, frère du précédent, mort en 1621. Il fut enfant d’honneur de Louis XIII, dont il devint le favori, et auprès duquel il introduisit les trois frères de Lnynes. Ceux-ci se servirent de lui pour se défaire du maréchal d’Ancre, et s’en débarrassèrent ensuite en le poussant avec son père dans la révolte des réformés. Il combattit au siège de Moutauban, se renferma ensuite dans Tonneins, qu’il ne put défendre contre les troupes royales, et mourut d’une blessure reçue pendant le siège de cette ville. Il avait aussi écrit des Mémoires, qui ont été publiés avec ceux de son père.

LA FORCE Henri - Nompar de Caumont. marquis du CaSTELN’au, duc de), général fiançais, frère des deux précédunts, né en 1582, mort en 1078. Il eut Henri IV pour parrain, accompagna, en Ï601, le maréchal de Biron dans sou ambassade en Suisse, et, pendant la minorité dû Louis X111, prit part, comme son père, aux agitations des protestants dans le midi de la France. Il se distingua au siège de Montauban, où il tua le duc de Mayenne, s’empara de Montplanquin, en 1622, et, réconcilie avec la cour, suivit son père dans toutes ses campagnes. Il devint maréchal de camp en 1638, prit parti pour Condé pendant les troubles de la Fronde, et, son frère aîné étant mort sans enfants, hérita des titres de duc et de pair. Il a laissé des Mémoires qui ont été publiés à la suite de ceux de son père.

LA FOHCE (lJierre DE Caumont, du), marquis de Uugnac, général français, fils du précédent, mort vers 1660. II servit sous les ordres de son pore et de son grund-père pendant la guerre contre la Lorraine, assista, en 1634, aux sièges de Nancy, ii’Epinal, de Haguenau, de Saverne et de Lunéville, combattit successivement aux sièges de Vaudemont (1635), de Corbie (1636), de Saint-Omer (1638), à Hesdin (1C39J, à Arras (1640), etc., puis en halte, de 1644 à 1647, embrassa le parti de la Fronde en 1049, et quitta ensuite le service.

LA FORCE (Armand de Caumont, de), marquis de MoNtpOUillan, général français, frère du précédent, uô en 1615, mort en 1701. Il fit ses premières armes dans le Languedoc, en 1632, servit ensuite eu Lorraine, comme son frère, et se trouva aux mêmes combats que ce dernier. Il revint en Guyenne eu 1637, assista à la prise de la Salvétat et de.la Bidassoa, et devint inestre de camp en 1644, puis maréchal de camp en 1651. Il embrassa a cette époque le parti de Condé, pour lequel il leva un régiment, fut arrêté, eu 1653, et emprisonné k Biaye, fit, bientôt après, Sa paix avec la cour, et fut élevé, en 1055, au grade de lieutenant général. Après la révocation de l’édit de Nantes, il se retira en Hollande, où il devint lieutenant général des années de la République et gouverneur de Naurden.

LA FORCE (Ilénri-Jacques-Nonipar de Caumont, duc de), cousin du précédent, mort en 1099. Fermement attaché, comme ses uncôtres, à la foi protestante, il fut député, en 1660, par la basse Guyenne, au synode national de Loudun, et devint le chef le plus influent du parti réformé. Après la révocation de l’édit de Nantes, il refusa d’abjurer, et fut enfermé, en 1689, à lu Bastille, où il demeura deux ans. Conduit ensuite au couvent de Saint-Magloire, il finit par abjurer. — Sa seconde femme, Suzanne de Bmunghen, résista jusqu’à la [in k toutes les persécutions qu’on lui fit subir pour l’amener a la foi catholique. Après la mort de son mari, elle alla passer le reste de ses jours en Angleterre.

LA FORCE (Henri-Jacques-Nompar de Caumont, duc dk), fils du précédent, né«en 1675, mort en 1726. Enlevé k sa famille après la révocation de l’édit de Nantes, il fut élevé par les jésuites, qui en firent un catholique aussi forcené que ses parents étaient zélés protestants. Il se signala dans les persécutions qui eurent lieu contre les réformés en Saintonge et en Guyenne, et dirigeu les dragonnades avec une barbarie des plusgraiioes. 11 entra, en 1715, à l’Académie française, devint, l’année suivante, vice-président du conseil des finances et membre du conseil de régence, favorisa l’adoption du système de Law, et, après la déconfiture de ce dernier, fut poursuivi comme agioteur et accapareur,

LA FORCE (Charlotte-Rose du Caumont,