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dans quelle proportion il s’était servi de traditions vagues et de lambeaux poétiques pour confectionner son œuvre. Sentant qu’il tenait une bonne veine de popularité et que tout ce bruit même lui rapportait gros, il se tint coi, n’essayant d’abord ni de se justifier ni de se défendre. Une fortune rapide, par n’importe quels moyens, tel était le but de ce jeune homme, plein d’esprit et surtout d’esprit d’aventure ; il mit à l’acquérir une ténacité vraiment remarquable.

Déjà enrichi à vingt-trois ans par les éditions de ses poèmes, il résolut d’accompagner dans les Florides, en qualité de secrétaire, le capitaine Johnstone, nommé gouverneur de Pensacola et trouva le moyen de doubler son capital. De retour à Londres en 1766, il eut la bonne fortune d’y devenir l’agent d’un de ces nababs des Indes orientales qui avaient toujours besoin d’avoir à Londres quelqu’un pour défendre leurs intérêts auprès de la cour des directeurs. C’était un emploi très-lucratif ; le nabab d’Arcot, qui l’avait choisi, fut, d’ailleurs, assez bien défendu par lui, comme on en peut juger par une de ses publications intitulées : Letters from Mohammed-Ali-Chan, nabab of Arcot, to the court of directors (1777 et 1779). Pendant la guerre d’Amérique, Macpherson se mit à la solde du cabinet et publia un grand nombre de pamphlets contre les treize États insurgés. D’autres écrits, en l’honneur du ministère de lord North, et une glorification emphatique du parti tory : Histoire de la Grande-Bretagne depuis l’avènement de la maison de Hanovre (1775, 2 vol. in-4o), lui ouvrirent les portes de la Chambre des communes. On ne peut s’empêcher de voir dans ces publications des traces non équivoques de vénalité. Macpherson avait voulu parvenir à tout prix. Quatre ou cinq fois millionnaire dès lors, il n’aspirait plus qu’à vivre en paix, lorsque les vives polémiques à propos d’Ossian le forcèrent à descendre dans l’arène et à donner de sa personne.

Sommé de produire les originaux, il éluda la difficulté jusqu’à sa mort ; mais Johnson et Malcolm Laing ne lui laissèrent pas de repos. Afin de résoudre une des questions personnelles les plus controversées, son aptitude à traduire les grands poëtes, il donna, en 1773, une traduction de l’Iliade, à laquelle il appliqua les mêmes procédés qu’aux poésies d’Ossian ; mais dans ce décalque du génie grec, sa prose poétique, vague et incolore n’obtint aucun succès. Sur ces entrefaites, le docteur Johnson ayant fait un voyage aux îles Hébrides en rapporta tout ce qu’il avait pu trouver sur la langue et les traditions erses ; c’était si peu de chose que la question sembla résolue, mais peut-être y avait-il mis un peu de mauvaise volonté. Il racontait, dans un livre bien fait et d’une lecture agréable, qu’il n’avait vu, en fait de bardes, que quelques vieux imbéciles absolument illettrés ; il mettait au défi de trouver cinq cents lignes de vieille écriture dans ce pays où personne ne savait lire ni écrire, et déclarait que ce qui avait surnagé des traditions erses consistait en quelques noms de lieux, dont Macpherson s’était emparé, pour donner quelque corps à ses récits. Il concluait en appliquant les mots de fourberie, de crime, de vol à la supercherie dont l’inventeur d’Ossian s’était rendu coupable. Qu’aurait-on pu dire de plus si, au lieu de donner ses propres vers, sous le nom d’Ossian, Macpherson avait volé l’ouvrage, le labeur d’un autre ? Car il faut bien réduire cette grosse querelle à ses justes proportions et ne pas se payer de mots. Si Macpherson est l’auteur des poésies d’Ossian, s’il n’a fait que s’en dépouiller pour les attribuer à un autre, où est le vol ? Un homme dont les œuvres ont passionné deux générations était assurément d’une valeur bien supérieure au docteur Johnson lui-même. Si, au contraire, il a pu rassembler quelques vestiges des anciennes poésies gaéliques, s’il les a coordonnées et rendues lisibles, il n’aurait à encourir de reproches qu’au cas où, simple éditeur, il se fût fait passer pour créateur. Or, il a précisément fait tout le contraire et soutenu son rôle jusqu’à la fin, si toutefois c’était un rôle. Il paraît néanmoins que, pour répondre aux accusations, et poussé par un esprit assez injustifiable, il entreprit de traduire en langue erse ses propres compositions, et de faire passer ce travail bizarre pour le manuscrit original. Nous croyons qu’il ne faut voir là que la dernière moquerie d’un homme qui veut jouer ses adversaires. Mais ses disciples prirent ce travail au sérieux et l’éditèrent après sa mort, en 1807. Ce qui est hors de doute, c’est que Macpherson, poète médiocre, n’eût jamais composé à lui seul l’œuvre d’Ossian ; qu’il dut en trouver, çà et là, des lambeaux épars et que, s’il ne fut pas à proprement parler un simple éditeur, il travailla sur des matériaux d’une antiquité certaine. Quel homme, ayant créé de toutes pièces une série de poèmes dont le retentissement occupa l’Europe entière, de Voltaire à Napoléon, eût résisté à l’enivrement du succès et n’eût déclaré qu’il en était le seul et véritable auteur ?

Macpherson avait à peine rendu l’âme, dans son domaine de Belleville-Castle, à Ruthven (1796), que la polémique se réveilla contre lui plus ardente et plus agressive. Des enquêtes furent dirigées pour et contre l’authenticité des poèmes ossianiques. Un Écossais, Malcolm Laing, dépensa une somme prodigieuse d’érudition, à prouver que toutes ces poésies étaient apocryphes. Il publia tout ce qu’il avait pu trouver d’anciens chants gaéliques et cela se bornait, d’après ses investirions, à de courtes chansons de geste, qui avaient dû servir de base à Macpherson, mais dont il avait altéré le style et changé le caractère. Le fait est assez vraisemblable. D’un peuple grossier et barbare, Macpherson avait tiré des types de générosité chevaleresque, de vertus guerrières ; il avait transporté à des Gaëls des croyances scandinaves et une partie de la mythologie d’Odin. Ce mélange hybride avait été goûté ; mais il n’en constituait pas moins, aux yeux de la science, une mystification. Cette partie du travail de M. Laing était inattaquable. Son second argument consistait à rapprocher du texte d’Ossian, à l’aide de citations qui dénotaient une grande érudition, d’innombrables fragments d’Homère et de la Bible, évidemment imités et dénonçant, par la physionomie même de l’imitation, une main toute moderne. Ainsi, en même temps que, sous prétexte de restaurer une ancienne langue, une poésie perdue depuis des siècles, Macpherson enlevait aux documents originaux tout ce qu’il y avait, dans les mœurs et dans les faits, de rude, de barbare, d’inculte, et y substituait la délicatesse des pensées et les effusions sentimentales ; non content de cette altération, il mélangeait, aux éléments primitifs des mythes scandinaves, des fragments de la Bible, des descriptions d’Homère. Les emprunts faits ainsi aux littératures anciennes, grecque et hébraïque, furent rassemblés par M. Laing au nombre de plus de mille ; mais ils étaient déguisés avec une telle industrie et Macpherson les avait si bien fondus dans son style, qu’il fallait pour les reconnaître toute la sagacité, tout le flair de l’érudit. Les formes nouvelles, bizarres et nuageuses dont il avait su envelopper des idées ou descriptions depuis longtemps classiques, la transposition des lieux, des noms, des formes connues, la nouveauté des couleurs, avaient fait illusion, au point que l’imitation n’avait été soupçonnée de personne. Une fois le genre adopté, Macpherson, dans les nombreuses séries de poëmes, travaillés de la même manière, qu’il continua de donner pour entretenir la curiosité publique, put être impunément monotone, manquer d’invention et d’art, épuiser le sujet par de longues et uniformes descriptions ; tous ces défauts étaient mis sur le compte de la rudesse et de la simplicité des premiers âges.

Pendant que M. Laing éclairait un des côtés de la question, la Highland Society faisait faire des recherches dans les montagnes où Macpherson disait avoir entendu des fragments de poésies ossianiques, conservés par la tradition, et recueilli quelques vieux manuscrits. De ceux-ci, elle n’en retrouva pas un, et tous ceux dont les amis de Macpherson étayèrent leurs affirmations ne purent jamais être montrés ; mais l’enquête, sur laquelle les adversaires essayèrent de jeter du ridicule en disant que la commission avait mandé à sa barre « un ministre puritain, un aveugle, un artisan, un paysan, une bonne femme et un vieux gentilhomme retiré dans son manoir, » cette enquête confirma l’existence d’anciennes poésies en langue erse, encore récitées au foyer des montagnards.

Le témoignage d’écrivains érudits et consciencieux vint s’ajouter à celui de la Highland Society. Cesarotti, le traducteur italien des poèmes d’OSsian, s’écrie dans sa préface : « Un poëte qui, sous le masque d’un barde antique, a su se faire admirer comme un homme de génie ne devrait-il pas avoir donné précédemment, dans sa langue maternelle, des effets éclatants de son mérite poétique ? » C’est un argument sans réplique lorsque l’on considère la médiocrité des poésies originales de Macpherson. Le docteur Blair publia une dissertation gaélique, avec de nombreux fragments originaux, évidemment imités par Macpherson. Enfin John Smith, ministre de Kilbrandon, put réunir quatorze de ces poëmes complets, dont Macpherson n’avait pas fait usage, mais qui, pour le fond et la forme, dit Cesarotti, « sont tellement semblables à ceux de Macpherson que, pour imiter ainsi Ossian, il faudrait être Ossian lui-même. » La question serait ainsi parfaitement résolue si, en 1807, les amis et disciples de Macpherson, continuant la tâche qu’il leur avait léguée, n’avaient mis au jour les prétendus manuscrits originaux. C’était commettre une véritable supercherie ; mais Macpherson avait accepté une souscription de 1,000 livres sterling (25,000 fr.) faite en Écosse en sa faveur, pour qu’il publiât les originaux, et ses exécuteurs testamentaires, trouvant dans ses papiers le manuscrit en question, le publièrent, quoiqu’il fût entièrement de la main du maître et que rien ne révélât qu’il fût la copie d’un autre plus ancien : The poems of Ossian, in the original gaëlic, with notes and observations by John M. Arthur (Londres, 1807, 3 vol. in-8o). Dans l’état de la question, une telle publication, que n’entourait aucune garantie, était tout à fait inopportune. M. Villemain a finement raillé cette édition des originaux, qui devait donner définitivement gain de cause à Macpherson et qui, au contraire, lui fut tout à fait défavorable.

Nous croyons avoir montré qu’aujourd’hui tous les doutes sont levés et qu’il est facile de faire la part de ce que Macpherson a inventé, retouché, plus ou moins ingénieusement et de ce qui lui a servi de fond. La nouvelle supercherie des éditeurs d’Ossian exaspéra le docteur Johnson, mais il fallait bien en prendre son parti ; le succès de ces poëmes était immense et resterait inexplicable s’ils n’avaient répondu, non pas seulement par leur mystérieuse origine, mais par leur mysticisme, leur exaltation, leur forme nuageuse, aux sentiments mêmes de l’époque.


MACPHERSON (sir John), parent du précédent, homme politique anglais, né à Slate (île de Sky) vers 1767, mort en 1821. Étant passé dans 1 Inde, il devint, comme James Macpherson, Je conseiller favori du nabab d’Arcot, séjourna à Madras en 1781 et fit bientôt après partie du conseil suprême du Bengale. Ce tut d’après ses conseils que le gouverneur des. Indes fit la paix avec les Mnhrattes, afin de pouvoir disposer de toutes ses forces contre Hyder-Ali, dont les succès rendaient la situation des Anglais extrêmement difficile, et, bientôt après, le général Coote battit le sultan de Mysore à Soolingour, Au commencement de 1785, Macpherson remplaça lord Hastings comme gouverneur général de l’Inde, opéra d’utiles réformes dans l’administration et les finances, quitta l’Inde en 1786, après l’arrivée de lord Cornwallis, revint en Angleterre et visita ensuite une partie de l’Europe.


MACQUAGE s. m. (ma-ka-je — rad. macquer). Techn, Action de macquer : Le macquagb du chanvre.

JWACQUARI s. m. (ma-ka-ri). Sorte de jeu cruel eu usage chez les Indiens des rives de la rivière de Pomeroon, dans la Guyane anglaise.’

— Encycl. Le macgûari est une espèce de combat destiné à éprouver jusqu’à quel degré on peut endurer les douleurs. L’un des combattants, fermement planté sur une jambe,

avance l’autre, que son adversaire fouette de toute sa force, en se baissant et en sautant à chaque fois pour augmenter la violence de ses coups, jusqu’à ce que l’autre ne puisse plus supporter la douleur. Alors on change de rôle, et le fouetteur, à son tour, présente sa jambe au fouet.

MACQUARIE s. f. (ma-ka-rl). Ornith. Genre d’oiseaux qui habitent l’archipel Indien et l’Australie.

— Encycl. Ce genre compte quatre espèces d’oiseaux du continent et de l’archipel Indien et de l’Australie. Les deux principales sont la macquarie humérale et la macquarie de Maugé. La première se tient toujours à de grandes hauteurs, parmi les touffes de plantes parasites, dont elle mange les graines gélatineuses. Elle descend très-rarement sur les branches basses des arbres et jamais elle ne pose sur le sol. Dès le matin, elle fait entendre une sorte de roucoulement lugubre, qu’elle répète, à plusieurs reprises, jusqu’à l’entrée de la nuit^Son vol est d’une légèreté incroyable ; elle est déjà loin avant que le chasseur qui la guette puisse s’apereevoir qu’elle a changé de place. Sa voix seule la trahit. Elle sait aussi, même sans prendre la fuite, dérouter le chasseur, en tournant autour d’une grosse branche qui lui sert de rempart. On la trouve à Morton-Bay, vers le mois de juin ; mais elle y séjourne peu de temps et na tarde pas à remonter vers la nord pour nicher. La macquarie de Maugé, qui habite les mêmes lieux, vit par petites bandes dans les terrains découverts. A J’inverse de l’espèce précédente, elle cherche le plus souvent sur le sol les graines dont elle se nourrit. Parles grandes chaleurs, elle se réfugie dans les bois. Le mâle fait entendre un petit gémissement qui est répété par les mâles du voisinage ; sa femelle est toujours alors près de lui et il lui prodigue mille caresses. La macquarie de Maugé est répandue sur toute la surface du continent australien ; cependant elle est plus commune dans le sud que dans le nord. Les nids sont posés sur les branches les plus basses, tout au plus à 1 où 2 mètres du.—ol, dans une enfourchure. Ils se composent de petites bûchettes et de graminées assemblées sans aucun art..Une outre espèce, la macquarie pointue, habite laTasmanie et les lies du sud du continent austral.

MACQUARIE, lie du grand Océan austral, au S.-S.- O. de la Nouvelle-Zélande, par 157° S’ de long. E., et 54° 2o’ de lat. S. ; 4 kilom. de longueur sur 6 de largeur. Les côtes, escarpées et d’un accès difficile, n’offrent ni baies ni ports. Le sol est en général montueux ; le pic le plus élevé mesure 1,750 pieds. Elle est presque entièrement couverte d’une espèce de carex et complètement dépouillée de bois. La pèche du phoque constitue la principale industrie des habitants, il Port et établissement sur lacôle orientale de la Nouvelle-Hollande, dans la Nouvelle-Galles méridionale, comté d’Ayr, .par 31» 25’ de lat. S. et 151<> 32’ de long. E, Il Rivière de la terre de Diémen, prenant sa source par 42« 12’ de lat. S., et 145° 9’ de long. E., et se jetant dans le South-Esk, après un cours d’environ 80 kilom. Il Port sur la côte occidentale, de la terre de Diémen, très-abrité et environné de collines qui abondent en charbon de terre. Il Port sur la côte méridionale de l’Ile de Tavaï-Poenammou, dans la Nouvelle-Zélande, connu de plusieurs marins sous le nom de baie du Massacre, il Fleuve de la Nouvelle-Hollande, dans la Nouvelle-Galles méridionale, formé, dans les

MACQ

plaines de Bathurst, par la réunion du Fish-River et du Camphells’-River. Il coule au N.-O., et, un peu au-dessous du mont Rassis, entre dans des marais qui ont empêché de pousser plus loin l’exploration de son cours. Il est navigable et ses eaux limpides nourrissent d’excellents poissons.

MACQDAHT (Jacques-Henri), médecin français, né à Reims en 1726, mort en 1768. Il vint prendre le grade de docteur à Paris, où il se fixa, devint médecin de la Charité, censeur royal, régent de la Faculté de médecine et succéda à Barthès, en 1700, dans la rédaction du Journal des savants. Il a publié Collection des thèses médico-chirurgicales sur les points les plus importants de la chirurgie (Paris, 1757-1760, 5 vol. in-12), que Haller avait publiée en latin et que Alacquart traduisit en français en y joignantdes tablescitées comme des modèles d’analyse et d’exactitude.

SIACQUART (Louis-Charles-René), médecin français, fils du précédent, né à Reims en 1745, mort à Paris en 1818. Reçu docteur à Paris en 1770, il fit, aux frais du gouvernement, un voyage minéralogique en Allemagne. Lors de la création des écoles centrales, il fut nommé professeur d’histoire naturelle dans le département de Seine-et-Marne, et, peu après, conservateur de la bibliothèque de Fontainebleau, fonctions qu’il exerçu jusqu’à sa mort. Chargé de rédiger en entier la partie relative à I hygiène du dictionnaire de médecine de VEncyclopédie méthodique, il publia ensuite à part ses articles réunis en volume sous ce titre : Dictionnaire de la conservation de t’hommeet d’hygiène (Paris, 1800, 2 vol. in-S°). On doit encore à Macquart : Ergo inter ossa capitis varii nisus absumuntur eammunicatione, vibratione, oppositions (Paris, 1770, in-4o) ; Manuel sur les propriétés de l’eau, particulièrement dans l’art de guérir (Paris, 1783, in-8o) ; Essais ou Recueil de mémoires sur plusieurs points de minéralogie (Paris, 1783, in-8o).

MACQUAKT (Pieure-Justin-Marie), naturaliste français, né à Hazebrouck (Nord) en 1778, mort en 1855. De fort bonne heure, il s’attacha à l’étude de l’histoire naturelle, devint membre da la Société académique da Lille (1803), prit part à la fondation du musée de nette ville, et fut nommé membre associé de l’Institut. On a de lui : Insectes diptères du nord de la France (1828, in-8») ; Histoire naturelle des insectes diptères (Paris, 1835, 2 vol. in-S°) ; Diptères exotiques nouoeaux Ou peu connus (Paris, 1840 et années suiv.) ; Facultés intérieures des animaux invertébrés (Lille, 1850) ; les Arbres et les arbrisseaux d’Europe ■ et leurs insectes (Lille, 1852).

macque s. f. (ma-ke. — V. macquer). Massue, ti Vieux mot.

— Techn. Masse cannelée avec laquelle on écrasa le chanvre et le fin pour isoler les fibres textiles.

— Comm. Ech.eveau de fil do laine dont la longueur totale est d’environ 671B,90.

MACQUE, ÉE (ma-ké) part, passé du v. Macquer : Chanvre macque.

MACQIJENOISE, plateau qui a donné son

nom à un petit village du Hainaut belge, sur la frontière française, près.des sources de l’Oise. Ce plateau, qui a été fouillé sur une surface de plus de 40 hectares, a été considéré par presque tous les historiens du pays comme un point de défense important. Quelques-uns ont cru qu’il avait été une immense carrière de meules. D’après l’étude du terrain, des médailles et des urnes qui y ont été trouvées, on est porté à supposer que le pla teau do Macquenoise a été, antérieurement à l’époque romaine, une carrière dont les excavations ont servi ensuite de retranchements. Un seigneur du moyen âge, Jacques d’Avesnes, y fit construire, sur un amas de matériaux, un petit château fort, dont on voit encore les ruines.

MACQUER v. a. ou tr. (ma-ké. — La comparaison des formes romanes, angoiimois et autres provinces, mâcher, meurtrir, provençal macar, machar, meurtrir, catalan macar, espagnol machar, portugais maçar, italien maccare, macare, prouve qu’il y a" un radical mac, signifiant meurtrir, frapper, probablement identique au radical mac du latin mtictare, tuer, frapper. On trouve en sanscrit la racine makch, frapper, battre, qui a probablement fourni toutes ces formes). Frapper violemment, il Vieux mot.

— Techn. Ecraser avec la macque, en parlant du chanvre et du lin.

MACQUEll (Pierre-Joseph), chimiste, né à Paris en 1718, mort dans la même ville en 1784. Reçu docteur en médecine en 1742, il ne tarda pas à laisser de côté la pratique de. cet art pour se livrer tout entier a l’étude de la chimie, dont Rouelle lui avait donné les premières leçons, et dans laquelle ses travaux opérèrent une véritable révolution. Jusqu’à lui, cette science était considérée comme mie branche de la pharmacie, et on ne la séparait pas de l’art de guérir. Macquer la traita comme une science complètement indépendante, et ses nombreuses découvertes ne contribuèrent pas médiocrement à ouvrir la voie aux recherches de Lavoisier, de Gay-Lussac, de Thenard, de Dumas, etc. Ce fut lui qui constata la premier, en 1746, que l’arsenic est un véritable métal, que les alcalis décolorent le bleu de Prusse, que l’alcool dissout les substances salines avec une facilita d’au-