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mandation du duc jd’Isly, il fut nommé directeur des affaires de l’Algérie (1346). I/année suivante, il sollicita M. Guizot de le nommer conseiller d’État et obtint le poste de soussecrétaire d’État h. la guerre (1847), La révolution de 1848 lit rentrer M. Magne dans la vie privée. Il avait repris sa place au barreau de sa ville natale lorsque, grâce à ses puissantes relations, il obtint de Louis Bonaparte le poste de sous-seerétaire d’État aux nuances (nov. 18-19) et fut nommé, en janvier 1851, ministre des travaux, publies. Le 26 octobre suivant, il quitta le ministère avec ses collègues ; mais, tout dévoué à la fortune de l’aventurier qui possédait alors le pouvoir, M. Magne n’hésita point a lui prêter ua concours absolu lors de l’attentat du 2 décembre 1851 contre l’Assemblée nationale, et prit le portefeuille des travaux publics dans le cabinet qui fut constitué dans la nuit du 1er décembre. Lorsque parut le décret qui confisquait les biens de la famille d’Orléans, il crut devoir se démettre de son portefeuille (22 janvier 1852), mais il n’en resta pas moins bien en cour, et fut nommé président de section au conseil d’État. Dès le mois de juillet 1S52, M, Magne reprenait sa place au ministère, était chargé a la fois des travaux publics, de l’agriculture et du commerce, et obtenait un siège au Sénat en décembre delà même année. Deux ans plus tard, le 3 février 1855, il succéda à M. Bineuu comme ministre des finances, et reçut au mois d’août suivant la grand’croix de la Légion d’honneur. Le 28 novembre 1860, il céda son portefeuille à M. de Forcade-l.aroquette et fut nommé, en même temps que M. Billault, ministre sans portefeuille pour défendre devant les Chambres la politique de l’Empire ; mais, au mois de mars 1863, à la suite de différends avec M. Foula, relativement à des matières de finances, il donna sa démission et reçut en compensation une place au conseil privé avec des appointements de 100,000 francs. Après la mort de M. Fould, M. Magne reprit le portefeuille des finances (13 novembre 1867). Au commencement de l’année suivante, il réalisa un nouvel emprunt de 4-10 millions, qui ne parvint pas à combler le gouffre des déficits permanents causés par les dilapidations del’Empire, et s’efforça, dans un discours qu’il prononça’au Sénat le 2 juillet 1868, de présenter sous un jo»r rassurant notre situation financière si gravement compromise. Il conserva son portefeuille lors du remaniement ministériel du 12 juillet 1869, se montra favorable aux tentatives qui furent faites alors pour greffer le régime parlementaire sur le système absolutiste de l’Empire, entra eu relation avec les chefs du tiers parti, et lorsque l’avènement au pouvoir de ce parti dirigé par M. OUivier fui décidé, il donna sa démission avec ses collègues (27 décembre 1869) pour faire place au nouveau cabinet. Il était décidé, du reste, qu’il reprendrait son portefeuille dans la uouvelle combinaison ; mais les membres du tiers parti ayant exigé tous les portefeuilles, à l’exception de ce’ux de la guerre et de la marine, M. Magne consentit à se retirer pour faciliter la formation si laborieuse du nouveau ministère, et il eut k ce sujet une curieuse correspondance avec M. Emile Olhvier. Le 2 janvier 1870, M. Buffet lui succéda aux finances. À la suite de nos premiers revers, dans la guerre follement entreprise contre la Prusse, le cabinet OUivier tomba devant un vote du Corps législatif et fut remplacé, le 10 août, par le cabinet Palikao, dans lequel HT : Magne reprit le portefeuille des finances. (Je dernier ouvrit la souscription d’un nouvel emprunt de 750 millions, établit, d’accord avec la Chambre, le cours forcé des billets de Banque et rentra momentanément dans la vie privée après la révolution du 4 septembre 1870. Lors des élections complémentaires du 2 juillet 1871. les électeurs de la Dordogne envoyèrent M. Magne à l’Assemblée nationale. Il siégea au centre droit, dans le petit groupe, des bonapartistes, s’associa à tous les votes de la majorité monarchique, fit partie des commissions des finances et prononça plusieurs discours sur des questions d’impôts, notamment sur l’impôt relatif aux valeurs mobilières (29 juin 1872), sur l’équilibre du budget (13 juillet 1872), etc. M. Magne se joignit aux membres de la majorité qui essayèrent, le 29 novembre 1872, do renverser M. Thiers, chef du pouvoir exécutif, et qui parvinrent à le renverser le 24 mai 1873. Dans le cabinet de coalition qui fut alors formé, le parti bonapartiste obtint un portefeuille, et M. Magne succéda à M. Léon Say comme ministre des finances (25 mai). Le nouveau ministre remania le budget préparé par son prédécesseur, proposa de remplacer l’impôt sur les matières premières par un impôt sur les produits fabriqués, demanda 20 millions de plus aux droits d’enregistrement, 10 millions aux chèques, etc., et conclut avec l’Angleterre et la Belgique de nouveaux traités se commerce remettant en vigueur ceux de 1800 (juillet 1873). — Un des fils de cet homme d’État, M. Alfred Magne. fut nommé sous l’Empire receveur général du Loiret.

MAGNE (Pierre-Charles-Alexandre), médecin français, né à Etampes en 1818. Après avoir passé son doctorat à Paris en 1842, il s’est attaché d’une façon toute spéciale à l’étude des maladies des yeux, a été jusqu’en 1651 chirurgien-major de la garde nationale

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à Paris et a ouvert des consultations gratuites pour les indigents du 1er arrondissement. Le docteur Alexandre Magne a publié, entre autres écrits : Nouveau procédé pour guérir l’ectropion (1843)" ; Des moyens de guérir le leucoma et l’albugo ; Sur les tumeurs de l’ail ; De l’anévrisme (1846) ; Hygiène de la vue (1847) ; De la cure radicale de la tumeur et de la fistule du sac lacrymal (1850) ; Des lunettes, conserves, lorgnons (1850, in-8o) ; Oplithalmies traumatîques (1854, in-8o) ; Études sur les maladies des yeux (1854, in-S°), etc.

MAGNÉ DEMAROLLES (G.-F.), érudit français, mort à Paris vers 1792. Il servit pendant quelques années dans un des corps de la mai-Son du roi, puis s’adonna à la culture des lettres. Nous citerons de lui : Essai sur la chasse au fusil (Paris, 1781, in-8o), réédité et considérablement augmenté sous ce titre : la

Chasse au fusil ( Pari s, 1782-1788,2 part. in-8o), traité excellent ; Recherches sur l’origine et le premier usage des registres, signatures, réclames et chiffres de pages dans les livres imprimés (Liège, 1782) ; Nouveau supplément à la France littéraire (Paris, 1784). Il a encore laissé les Tablettes bibliographiques, dont le manuscrit est à la Bibliothèque nationale.

MAGNÉLITHE s. f. (ma-gné-li-te ; gn mil.

— du gr. magnés, aimant ; tithos, pierre). Miner. Variété de jade.

MAGNEN (Jean-Chrysostome), médecin français, né à Luxeuil (Franche-Comté) au commencement du XVIIe siècle. Il fit ses études à l’université de Dôle, fut professeur de médecine et de philosophie à Pavie, accompagna, en 1660, à Paris le comte de Fuensaldagne, nommé ambassadeur, et montra dans tous ses ouvrages un penchant très-prononcé pour l’astrologie judiciaire, ce qui leur conserve encore aujourd’hui l’attrait de la curiosité. Nous citerons : Democritus reviviscens, sioe De atomis (1646, in-4o), le plus recherché de tous ses écrits ; De tabaco exercitationes (1648, in-4o) ; De manna (1648, in-8o).

MAGNENCE (Flavius Magnentius), empereur romain, né en Germanie vers 303, mort en 353. Ayant pris du service chez les Romains, il parvint rapidement aux premières dignités militaires. Profitant de la faiblesse de l’empereur Constant, il prit la pourpre à Autun (350), ordonna de massacrer Constant, son bienfaiteur, et marcha sur Rome, où il écrasa Népotien, autre usurpateur. Il proposa ensuite une alliance à Constance II ; celui-ci, retenu en Orient par la guerre contre les Perses, rassemble une armée et marche au-devant du meurtrier de son frère. Magnence fut vaincu à Mursa, en Illyrie (351), se retira en Italie, puis en Gaule et vit les différentes provinces de l’empire l’abandonner successivement. Près de Lyon, ayant appris que ses derniers soldats voulaient le livrer au vainqueur, il entra dans une sorte de folie furieuse, égorgea tout ce qu’il avait de parents autour de lui, tua sa mère, perça son frère Desiderius de coups et se tua lui-même.

MAGNÉS s. m. (ma-gnèss ; gn mil. — gr. magnes, même sens). Chim. anc. Aimant,

— Méd. anc. Magnés arsenical, Mélange solide d’arsenic, de soufre et d’antimoine, qu’on employait dans certaines maladies malignes. ■

MAGNES, fils d’Eole et d’Enarète. Il donna son nom k la Magnésie, sur laquelle il régna, et fut le père d’Alector, son successeur. — Un autre personnage du même nom était à la fois poate et musicien de talent, et jouit, d’après Suidas, d’un grand crédit à la cour de Gygès.

MAGNES, poète athénien de l’ancienne comédie. Il vivait vers le v<* siècle avant notre ère. D’après Suidas et Eudocia, ce poète, dont le genre de comique tenait de la grosse bouffonnerie, fit représenter neuf pièces et fin à deux reprises proclamé vainqueur. On n’a de lui que de très-rares fragments publiés par Meincke dans les Fragmenta comicorum grxcorum.

MAGNÉSICO-AMMONIQUE adj. ’(raa-gnézi-ko-amm-mo-ni-ke ; gn mil. — de magnésique et de ammoniaque). Chim. Se dit d’une combinaison d’un sel maguésique et d’un sel amnionique.

MAGNÉSICO-CALCIQUE adj. (ma-gné-siko-kal-si-ke ; gn mil. — de maguésique et de calcium), Ûhira. Se dit d’une combinaison d’un sel maguésique avec un sel calcique.

MAGNÉSICO-POTASSIQUE adj. (ma-gnézi-ko-po-ta-si-ke ; gn mil. — de magnésique et de potassique). Chim. Se dit d’une combinaison d’un sel magnésique avec un sel potassique.

MAGNÉSICO-SODIQUE adj. (ma-gné-zi-koso-di-ke ; gn mil. — de magnésique et de sadique). Chim. Se dit d’une combinaison d’un sel magnésique avec un sel de sodium.

MAGNÉSIDE adj. (ma-gné-zi-de — de magnésie, et du gr. eidos, aspect). Chim. Qui ressemble à la magnésie.

— s. m. pi. Classe de minéraux qui comprend la magnésie et ses diverses combinaisons.

MAGNÉSIE s. f. (ma-gné-zî ; gn mil. — du lat. magnés, aimant). Chim. Oxyde de magnésium, offrant l’aspect d’une terre blanche, légère, insoluble dans l’eau, insapide, fusible il haute température : La magnésie s’extrait

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du sulfate de magnésie. Le sulfate de magnésie est un purgatif fort usité. La magnésie est employée en médecine comme contre-poison des acides. (J. Cloquet.) Quelques pierres à chaux contiennent une grande proportion de magnésie. (M. de Dombasle.) La magnésie est assez abondante dans la nature. (A. Maury.)

— Méd. Magnésie blanche ou simplement Magnésie, Précipité blanc, terreux, des eaux mères des nitres, qu’on emploie comme purgatif, et qui est un oxyde de magnésium. Il Magnésie blanche ou anglaise, Sous-carbonate de magnésie.

— Techn. Magnésie despeintres ou des verriers, Oxyde de manganèse.

— Art hermét. Pierre des sages, mercure philosopha). I ! Magnésie composée, Œuvre des Sages composée d’un corps et d’une âme, c’est-à-dire de terre fine du soleil et de teinture du soleil et de la lune. Il Magnésie rouge, Pierre au rouge parfait, il Magnésie blanche, Pierre au blanc parfait. Il Magnésie de Lydie, Marcassite.

— Encycl. À l’état pur, la magnésie (v. magnésium) se présente sous la forme d’une poudre blanche, douce au toucher, insoluble, inodore, d’une saveur alcaline et légèrement âpre. Elle happe k la langue ; elle verdit le sirop de violette, ramène au bleu la teinture de tournesol rougie. Elle est iufusible, inattaquable par l’oxygène, mais décomposable par le chlore à l’aide de la chaleur.

La magnésie est le meilleur antidote dans l’empoisonnement par les acides. On ne la rencontre dans la nature que combinée avec les acides sulfurique, azotique, phosphorique, etc., et formant ainsi un grand nombre de sels. Le sulfate de magnésie, si fréquemment employé eu médecine comme purgatif, existe en solution dans les eaux minérales d’Epsom, d’Egra, de Sedlilz, dans les eaux de mer. On l’appelle, en conséquence, sel de Sedlitz, d’Epsom, etc., etc., -ainsi que sel cathartique d Angleterre. À l’état pur, ce sel est blanc, très-amer et cristallisé en prismes rectangulaires. Le phosphate de magnésie se rencontre en quantité minime dans les os, dans l’urine et dans quelques graines. Tous les sels de magnésie sont blancs et incolores, d’une saveur amère, et presque tous solubles dans l’eau.

Dans la nature, la magnésie forme des masses terreuses abondantes, dont la minéralogie a fait un genre composé de six espèces : la magnésie naturelle ou périclase.la magnésie hydratée ou brucite, la magnésie hydrosilicatée ou magnésite, dont une variété est connue sous le nom d’écume de mer, la magnésie carbonates ou gioberite, la magnésie boratée ou boracite, et la magnésie sulfatée ou epsomite.

MAGNESIE, pays de la Grèce ancienne, dans la Thessaiie, occupant une presqu’île formée par le golfe Pagnsétique et la mer de Thrace. Ce pays avait pour chef-lieu Démétriude, et renfermait sur la côte orientale une petite ville de son nom, d’où, l’on a rapporté en 1854 de beaux bas-reliefs en marbre penthélique, actuellement exposés au palais du Louvre.

MAGNÉSIE DU MÉANDRE, en latin Magnesia ad Mxandrum, ville de l’ancienne Lydie, aujourd’hui ruinée, et près de l’emplacement de laquelle s’élève le village turc de Chusel-Hissar. Magnésie du Méandre s’élevait dans une plaine au S.-E. d’Éphèse, à l’O. de Tralles, près du Méandre, et plus près encore du Léthé. Cette ville, qui fut détruite par les Turcs lors de leur invasion en Lydie, avait été fondée, suivant Pline, par des Magnésiens de Thessaiie, suivant Strabon par une colonie éolienne^’est dans ses murs que mourut Thémistocle. Quelle que soit l’origine de cette cité, ses ruines qu’on voit aujourd’hui sur le versant du Quinusch-Dagh (autrefois le mont Thorax) prouvent quelle avait acquis une certaine importance ; nous savons, du reste, qu’elle devint le siège d’un évêché. Ce qu’il reste aujourd’hui de Magnésie se compose d’une enceinte de murailles assez bien conservées, flanquées de distance en distance par des tours carrées. Dans cette enceinte on rencontre d’abord, en se dirigeant de l’E. À l’O., les ruines d’un temple de Diane Leucophryne, monument cité par Vitruve comme le modèle des temples pseudodiptères. Une grande partie des bas-reliefs de ce temple ornent aujourd’hui le musée du Louvre, Auprès du temple on trouve le gymnase, vaste édifice assez bien conservé, qui se compose d’une vaste salle entourée de plusieurs autres plus petites, et qui présente tous les caractères d’une construction romaine. Le reste des ruines ne présente aucune physionomie.

MAGNÉSIE DU SIPYLE, en latin Magnesia ad Sipylum, appelée aujourd’hui Manisa, ville de l’ancienne Lydie, au pied du Sipyle et sur les bords de l’Hermus. On attribue sa fondation à uno colonie partie de Magnésie de Thessaiie. De nos jours, on n’y trouve plus de restes d’antiquités, mais la base du mont Sipyle est creusée d’un grand nombre de grottes sépulcrales. C’est k-Magnésie du Sipyle que Scipion l’Asiatique remporta sur Antiochus III, roi de Lydie, l’éclatante victoire qui donna l’Asie Mineure aux Romains, 190 av. J.-C. Sous Tibère, cette ville fut détruite par un tremblement de terre, puis relevée par les libéralités de.l’empereur. Sous la domination byzantine, elle était encore fio MagM-

rissante, lorsqu’elle fut soumise b. la domination des Turcs ;’les sultans en firent pendant quelque temps leur résidence, et depuis cette époque, son nom s’est transformé par corruption en celui de Manisa.

MAGNÉSIE, ÉE adj. (ma-gné-zi-é ; gn mil.

mû. magnésie). Miner. Qui contient de la magnésie à l’état de combinaison : Alumine

MAGNÉStÉE.

MAGNÉSIEN, IENNE adj. (ma-gné-zi-ain, i-è-ne ; gn mil. — rad. magnésie). Miner. Qui contient de la magnésie zltoche MAGNÉSIENNE.

MAGNÉSIEN, IENNE s. et adj. (ma-gnézi-ain, i-ètie ; gn mil.). Géogr. anc. Habitant de Magnésie ; qui appartient à Magnésie ou à ses habitants : Les Magnésiens. Le peuple -

MAGNÉSIEN.

— Mythol. Surnom de Minerve adorée à Magnésie, en Thessaiie : Minerve magnésienne.

MAGNÉSIFÈRE adj. (ma-gné-zi-fè-re ; gn mil. — de magnésie, et du lat. fero, je porte). Miner. Qui contient accidentellement de la magnésie : Boche magnésifbrk. À la partie supérieure du calcaire conchylien, le terrain ■ devient mAGnésifére. (Maury.)

MAGNÉSIQUE adj. (ma-gné-zi-ke ; gn mil.

— rad. magnésie). Chim. Qui a pour base la magnésie : Sel magnésique. Oxyde magnésique.

— Géol. Se dit d’un terrain qui se compose de roches magnésiennes : Terrain magnésique.

— Physiq. Lumière magnésique, Lumière très-vive qu’on obtient en brûlant des fils de

magnésium.

MAGNÉSITE s. f. (ma-gné-zi-te ; gn mil.

— rad. magnésie). Miner. Minéral à base de magnésie, contenant de la silice et de l’eau : L’écume de mer est de ta magnésite. Les magnÉsites de Paris, du Gard, de Madrid. Les magnésites et giobertites entrent dans la composition des porcelaines. (Brongniart.)

— Encycl. La magnésite ou écume de mer contient en proportions assez variables de la magnésie, de la silice, de l’acide carbonique et de i’eau. Elle n’est jamais cristallisée, mais se présente toujours en masses amorphes, k cassure conchoïdale, quelquefois grenue, quand elle est mélangée de matières étrangères. Dans les acides, elle se dissout avec une effervescence presque nulle, déposant de la silice en gelée ce donnant une liqueur très-ainère de magnésie. Chauffée dans un tube, la magnésite dégage de l’eau ; au chalumeau, elle durcit et se fritte sans fusion, et avec le sel de cobalt, elle donne la coloration rose des composés de la magnésie. Elle est lisse et onctueuse au toucher comme toutes les matières magnésiennes ; quand elle est pure, elle ne dégage pas à l’insufflation de 1 haleine d’odeur argileuse, et ne happe pas k la langue. Sa cassure est généralement onctueuse, mais terne et mate. La magnésite se trouve dans les serpentines en masses amorphes, en rognons blanchâtres, présentant tantôt un aspect scoriacé, tantôt un aspect compacte ; c’est l’écume de mer, dont on fait des pipes et autres objets. La. magnésite se trouve aussi dans certaines formations de calcaire ou d’argile, avec une structure feuilletée ; elle est alors impure et contient souvent de l’argile ; ce n’est plus un composé chimiquement définissable, mais bien plutôt une sorte de mugnia.

MAGNÉSIUM s. m. (ma-gné-zi-omm ; gn mil.). Chim. Métal soliue, d un blunc d’argent : La magnésie est un oxyde de magnésium.

— Encycl. — I. Préparation. Le procédé actuellement en usage pour l’extraction du magnésium a été découvert par MM. Deville etO’aron. On fait le mélange suivant : chlorure de maynésium anhydre, 6 parties ; sodium coupé en morceaux, 1 partie ; fluorure de calcium, partie ; chlorure de potassium, l partie. On jette ce mélange dans un creuset rougi, qu’on recouvre de sou couvercle. Quand la fusion est complète, on agite la masse, et, après le refroidissement, ou brise le creuset, où l’on trouve des globules de magnésium, que l’on agglomère par une nouvelle fusion. Dans cette opération, le sodium déplace le magnésium ; le chlorure de potassium sert k produire un chlorure double, plus facilement a ttaquable que le chlorure Ue maynésium pur ; quant au fiuorure de calcium, il fait l’office Ue fondant.

— II. Propriétés. La surface du magnésium fraîchement coupée est quelquefois légèrement cristalline et quelquefois grenue. Dans le premier cas, elle est brillante et d’un blunc d’argent ; dans le second cas, elle est d’un gris bleuâtre obscur. Sa densité est 1,7430 à -f 5° (bunsen), 1,75 suivant Deville et Caron. Il est k peu près aussi dur que le spathfluor. On peut l’étirer en fils, le forer, !e scier et l’aplatir jusqu’à un certain degré. Il est à peine un peu plus ductile que le zinc à la température ordinaire. Il fond à une chaleur rouge peu intense, suivant Bunsen ; suivant Deville et Caron, ses points de fusion et de volatilisation sont les mêmes que ceux du zinc. Il ne s’altère pas dans un air sec ; mais, à l’air humide, il se couvre rapidement d’une fine couche de magnésie hydratée. Chauffé au rouge dans l’air ou dans l’oxygène, il brûle avec une flamme éblouissante d’un blanc