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MALP

des princes d’Orléans, contre le pouvoir constituant de l*Assemblée, pour son retour h Paris, pour la dissolution et pour le maintien au pouvoir de M. Thiers, lors des votes du 29 novembre 1872 et du 24 mai 1873.

MALFAÇON s. f. (mal-fa-son— do mal et de façon). Ce qui est mal fait dans un ouvrage : Retrancher 100 francs pour les malfaçons.

MALFAIRE v. n. ou intr. (riial-fè-re — de ma/, ad v., et île faire). Faire le mal, agir méchamment, nuire à autrui : Être enclin à malfaire. Ne chercher qu’à malfaire.

Malfaire est quelquefois utils ou nécessaire.

Lata.

Il Ne s’emploie qu’à l’infinitif.

MALFAISANCE s, f. (mal-fè-zan-se — rad. malfaire). Disposition à malfaire : Toutes les subtilités de tl école ne peuvent répondre aux arguments sur le malheur de l’homme, sur la malfaisance apparente de Dieu et sa préférence pour les animaux. (Fourier.)

— Action, influence nuisible : La malfaisance de la civilisation. (Fourier.)

MALFAISANT, ANTE adj. (mal-fè-zan, anto’— rad. malfaire). Qui se plaît à faire du mal, qui cherche à nuire : S’il n’y a point de liberté, il n’y a ici-bas que des hommes bienfaisants et des hommes malfaisants. (Volt.) Le pouvoir est d’une nature envieuse et malfaisante. (B. Const.) Le seul être réellement malfaisant pour l’homme que nous apercevons dans la nature est l’homme même. (L. Pinel.)

D’animaux malfaisant ! c’était un fort bon plat. La Fontaine.

Il Qui produit, qui cause du mal : Toute intervention de la Jlussie dans les affaires intérieures de l’Europe est malfaisante. (H.Martin.)

— Nuisible à la santé : Des boissons malfaisantes. Des aliments MALFAISANTS.

— Substantiv, Personne malfaisante : Crains les sifflets, mais crains les malfaisants.

Voltaire.

— Syn. Malfaisant, nuisible, pernicieux.

Malfaisant diffère d’abord des deux autres mots en ce qu’il renferme l’idée d’action, tandis que ceux-ci qualifient plutôt la nature, la manière d’être des objets. Quand Bossuet appelle Satan un esprit malfaisant, il le montre constamment occupé à faire le mal. Ce qui est nuisible est propre à nuire, c’est le contraire de utile, avantageux. Pernicieux on diffère par le degré ; il signifie propre à causer la perte, la ruine totale. Il y a bien de la différence entre un livre qui contient des erreurs muisibles et un livre pernicieux. (J.-J. Rouss.)

MALFAIT, AITE (mal-fè, è-te) part, passé du v. Malfaire. Mal exécuté : Ouvrage malfait, Habit malfait. il Mal tourné, mal bâti : Une personne malfaite. Un homme malfait. Il On écrit plus ordinairement mal fait, en deux mots.

— Fig. Bizarre, mal réglé : Un esprit malfait. Un caractère malfait. L homme est, de sa.nature, pécheur, c’est-à-dire, non pas essentiellement malfaisant, mais plutôt malfait, et sa destinée est de recréer perpétuellement en lui-même son idéal. (Proudh).

— Syn. Molfall, contrefait. V. CONTREFAIT.

MALFAITEUR, TBICE s. (mal-fai-teur, tri-se — de mal et de faire). Personne qui fait habituellement des actions criminelles ou nuisibles à ses semblables : Le bienfait désarme te malfaiteur. (Barbaste.) La police a l’œil sur les partis politiques plutôt que sur ^malfaiteurs. (Vacherot.) Un malfaiteur np peut se soustraire au supplice.

Lebrun.

. MALFAMÉ, ÉE adj. (mal-fa-mé"— de mal et de famé). Qui a mauvaise réputation : Un homme malfamé. Une famille malfamée. Il Habité par des personnes suspectes : Une rue malfamée. Un quartier malfamé.

— s. f. Bot. Nom donné dans les colonies à des espèces d’euphorbes, qui n’ont pas les propriétés vénéneuses des autres espèces, il On les appelle aussi malnommées.

— Syn. Malfamé, diffamé. V. DIFFAMÉ.

MALFEND adj. m. (mal-fan — de mal et de fendre). Agvic. Qui se fend mal, tortillard :

BoiS MALFEND.

— Substantiv. Bois qui se fend mal : Du

MALFEND.

MALFILÂTRE (Jacques-Charles-Louis de Clinchamp de), poëte français, né à Caen en 1733, mort à Paris en 1707. Sa mort prématurée, à trente-quatre ans, et deux vers de Gilbert lui ont valu une notoriété plus grande que son œuvre lui-même, qui est peu considérable et où l’on ne trouve guère que des promesses. Le temps lui manqua pour prendre possession de son propre talent et s’exonérer des inexpériences juvéniles. C’est à tort, du reste, qu’on l’a comparé à Gilbert ; cas deux postes n’ont d’autre point de ressemblance que d’être morts jeunes tous deux. Malfiiàtre était d’un caractère doux et aimable, et il se confina dans l’étude des littératures grecque et latine ; il admirait leurs chefs-d’œuvre, qu’il essaya de transporter patiemment dans notre langue. Gilbert, esprit violent et ombrageux, rejeté dans le cléricalisme par haine des. encyclopédistes, qui n’admiraient point son génie, n’avait de talent que pour la satire, et ne produisit que

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des œuvres de colère. Il n’y eut donc entre eux, nous le répétons, d’autre point de ressemblance que leur commune destinée.

Les parents de Malfiiàtre, quoique descendant par l’une et l’autre branche d’une noble famille, étaient tombés dans l’indigence ; heureusement, ils connaissaient le prix del’instruction, et ils profitèrent pour leur enfant des moyens gratuits d’instruction queia ville de Caen s’est toujours honorée d’offrir à ses citoyens peu favorisés de la fortune. Ils purent le placer au collège du Mont, tenu par les jésuites, qui avaient alors en main toute l’instruction publique. Il y fit de solides études classiques, et se prit de goût surtout pour Virgile. Aussitôt sorti du collège, il débuta avec éclat dans la poésie académique.’ 11 y avait à Caen, comme à Rouen et à Dieppe, une académie littéraire, connue sous le nom de Palinod, où étaient institués des concours de poésie lyrique. Le sujet mis tous les ans au concours était une ode ou un sonnet en l’honneur de l’immaculée conception. Malfiiàtre concourut, mais il ne remporta aucun prix ; son talent était trop profane pour s’accommoder de cette bigoterie outrée. Il fut plus heureux aux Palinods de Rouen, où il obtint quatre fois le prix de l’ode pour les pièces suivantes : Élie enlevé aux deux (1753), la Prise du fort Saint-Philippe (1756), Louis le Bien-Aimé sauvé de la mort (1757), et, enfin, le Soleil fixé au milieu des planètes (1759), composition bien supérieure aux trois autres. Le retentissement île ce dernier succès fut grand ; Paris s’en occupa, car la société oisive du xvnie siècle accordait encore quelque faveur aux poètes. Mai-montel inséra la pièce dans le Mercure de France, qu’il rédigeait, et n’hésita pas à prédire une brillante carrièré au débutant.

Malfiiàtre était trop modeste pour profiter do ce succès, et peut-être eut-il tort. Une ode, dans ce temps-là, valait de hautes protections et ouvrait toutes les portes. Il resta encore quelque temps confiné dans sa province, et ne vint à Paris que sur les sollicitations du libraire Lacombe qui, ayant vu de lui quelques fragments de traduction de Virgile, en vers, lui proposa d’en entreprendre une traduction complète. Les Géorgiques et une partie des Eglogues, moitié en prose, moitié en vers, parurent peu de temps après, et valurent même à Malfiiàtre d’assez fortes sommes, qu’il dissipa avec une insouciante prodigalité, et il tomba vite dans une extrême pénurie. Les soucis de sa position no l’empêchèrent pas, toutefois, de commencer sonpoème de Narcisse ; mais il vivait dans des transes continuelles, tourmenté de l’idée que ses créanciers voulaient le poursuivre et le faire emprisonner. Un ami parla de lui à M. de Suvine, évêqué de Viviers, lui lut quelques-uns de se3 vers, et lui inspira un vif désir de connaître le poète. Le prélat vint le voir, et trouva, dit-il, « le jeune homme le plus aimable dans les horreurs de l’indigence. > Il loua pour lui un petit logement à Chaillot, l’y installa sous le nom de Laforêt et, dans cette retraite ignorée, Malfiiàtre put achever en repos Narcisse, petite composition mythologique où respire un vif sentiment des beautés de la littérature grecque. Cependunt l’isolement lui pesait ; une affreuse maladie, dont lui avait fait présent quelque beauté trop facile, le minait lentement. Par surcroît, il arriva que sa retraite fut découverte par une hôtelière qui lui avait fait crédit, et de chez laquelle il avait fui sans payer :’il s’attendait à des récriminations, et se voyait déjà emprisonné ; mais l’excellente femme, touchée de son dénùment, lui fit promettre de revenir chez elle, où il serait beaucoup mieux pour recevoir les soins que réclamait son état. Malfiiàtre, ému d’un procédé si rare, la remercia les larmes aux yeux, et se fit transporter au logis de cette dame, où il mourut trois mois après, des suites d’opérations cruelles qu’il lui avait fallu subir. Les deux fumeux vers de Gilbert :

La faim mit au tombeau Malûlatre ignoré ;

S’il n’eût qu’un sot il aurait prospéré,

ne sont donc pas rigoureusement vrais. Malfiiàtre a connu le déiiûment, mais il n’est pas mort de faim, et nul doute que son beau talent ne lui eut acquis bien vite une notoriété profitable, s’il avait pu y joindre cet esprit d’ordre qui est nécessaire à tout le monde, même aux postes.

Son poème de Narcisse, qu’il avait vendu 800 livres au libraire Lejay, ne parut qu’après sa ihort (1768, in-8°), avec son chefd’œuvre lyrique, le Soleil fixe au milieu des planètes. Il s’en fit presque aussitôt plusieurs réimpressions, qui en attestent lo succès. Une édition des Œuvres de Malfiiàtre a été publiée (1805, in-18) avec une intéressante notice d’Auger ; elle contient Ce petit poème mythologique, les quatre odes et les fragments de traduction de Virgile, mentionnés plus haut.

MALFINI s. m. (mal-n-ni). Ornith. Nom vulgaire d’une espèce de faucon.

— Encycl. Sous cénom vulgaire, on désigne, dans quelques pays, une espèce ou peut-être une simple variété d’oiseau dû proie, appartenant au genre faucon, et qui paraît tenir à la fois de la crécerelle, de l’émerillon et de l’épervier. Sa grosseur ne dépasse guère celle d’une grive ; toutes les plumes du dessus et des ailes sont rousses et tachetées

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de noir ; !e dessous du corps est blanc et tacheté aussi de noir ; les griffes et le bec sont d’une dimension médiocre et proportionnés à sa taille. Cet oiseau ressemble à la crécerelle, tant par son aspect extérieur que par son cri. Il vit de lézards, de sauterelles et autres petits animaux ; il attaque aussi parfois les poussifs dans les basses-cours ; mais les poules lui donnent la chasse, et il ne peut se défendre contre elles.

MALFORMATION s. f. (mal-for-ma-si-on

— de mal et de format ion). Vice de conformation. || Peu usité.

MALGACHE adj. (mal-gha-che). Géogr. Qui appartient à Madagascar ou à ses habitants : La langue malgache. Les mœurs malgaches.

— Substantiv. Naturel de Madagascar : Une Malgache. La reine des Malgaches.

— Encycl. Linguist. La langue parlée h Madagascar a été désignée par divers auteurs sous les noms de madécasse, malacassa, malagasy, malgache, et Balbi lui a donné celui de malais-africain, parce que cette langue se lie d’un côté, par des affinités nombreuses et souvent assez frappantes-, aux langues malayo-polynésiennes, et que, de l’autre, elle présente une certaine parenté avec les idiomes souahili et cafre, parlés sur la côte orientale de l’Afrique. Les races diverses qui composent la population malgache ont dû mettre en commun superstitions, coutumes, idiomes ; car on ne saurait expliquer autrement cette singulière identité de langage qui s’observe actuellement dans toutes les provinces de Madagascar, malgré des dissemblances ■ physiques bien tranchées. Ce fait parut tellement extraordinaire à Balbi, que, dans l’Introduction à son Atlas elhnographi-^ que du, globe, il n’en voulut point admettre l’existence. Cependant des autorités dignes de foi, entre autres un ancien gouverneur de l’établissement français du Fort-Dauphin, titienne do Fla court, et un voyageur anglais qui a été durant quinze années prisonnier des indigènes, Robert Drury, déclarent qu’une langue unique est parlée à Madagascar ; les seules différences que l’on puisso signaler d’une province à. l’autre ne consistent que dans l’accentuation, et les habitants des diverses parties de l’Ile se comprennent sans la moindre difficulté. À l’appui de son opinion sur la probabilité de l’existence de plusieurs idiomes à Madagascar, Balbi cite les variantes que, même dans les mots exprimant les idées les plus élémentaires, présentent les vocabulaires recueillis par de Fla court, Drury, Megiser et Hervas. Dans le Dictionnaire polyglotte de ce dernier, on trouve, en effet, une double nomenclature malgache, laquelle présente le spécimen de deux dialectes. Balbi prend en outre à témoin un autre voyageur français, qui, ayant visité presque toute la côte orientale, affirme que l’idiome de la partie méridionale, celui du Fort-Dauphin par exemple, diffère complètement de celui des provinces du nord. Mais Dumont-d’Urville appuie de son autorité l’opinion d’une langue commune à toute l’Ile, langue variée tout au plus, dit-il, par la prononciation, suivant les provinces.

Le malgache a été rattacnéaux langues de l’Océanie, et, parmi celles-ci, au malais. Quelques philologues ont fait remarquer que le nom de Madagascar pouvait avoir pour, étymologie celui de Malaio, par l’effet du changement, très-fréquent dans cette langue, de l en d. C’est en vertti de cette même loi do permutation de lettres que l’on nomme indifféremment Malgache et Madécasse l’ha-bitant de cette lie, comme aussi la langue qu’il parle. Dans ses Mélanges polynésiens, Jacquet donne au même peuple le nom de Malécasse, et applique celui de malacassa à la langue. L’affinité du malgache avec les idiomes malayo-polynésiens n’est pas douteuse : on rencontre dans l’un et dans les autres un nombre considérable de racines et même de formes grammaticales identiques ; seulement, certains mots présentent des nuances dans leurs voyelles, certains autres des permutations de consonnes. Ainsi, on voit fréquemment le b malais changé en v dans le malgache, la p en f, le k en h, le d en r, etc.

Crawfurd croit que la langue malgache est plus intimement liée au bali ; Marsden penche pour le dialecte de Nias ; Guillaume de Humboldt, tout en reconnaissant l’origine malaise de cette langue, se demande si jamais il Sera possible de savoir de quelle manière et àquelle époque les Malais sont allés s’établir si loin de leur berceau, dans le voisinage de t l’extrémité méridionale de l’Afrique ; enfin ’ Dumont-d’Urville s’est formé une autre conviction : frappé des rapports intimes qu’il observe entre le grand dialecte polynésien et le malgache, frappé surtout du fait que ces rapports sont quelquefois immédiats entre l’idiome des naturels de Madagascar et celui des naturels de la Polynésie, sans se reproduire constamment dans le malais, le commandant de l’Astrolabe est amené à déclarer que la supposition d’après laquelle le malgache devrait -à. l’intermédiaire du malais son analogie avec le polynésien est détruite par le fait que bien des mots, communs au mulgache et au polynésien, et existant sous une forme identique dans les deux langues, ne se retrouvent que très-altérés dans le malais ou même lui sont tout à fait étrangers. Avec le malayo-polynésien, qui fait le fonds de la lan MALG

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gue malgache, Guillaume de Humboldt y signale, de plus, un eerlnin nombre de mots sanscrits, et Malte-Brun plusieurs mots se rapprochant des idiomes enfres. D’un autre côté, les rapports déjà anciens avec les Arabes des côtes du golfe d’Oman ont introduit dans la langue parlée à Madagascar un certain nombre de racines sémitiques.

Le malgache a un système phonétique aussi développé que celui du malais ; il possèdu en abondance des voyelles sonores, ce qui en rend la prononciation très-harmonieuse. Il est également remarquable par la- richesse de son vocabulaire. On y trouve une foule de termes pour lesquels la plupart de nos langues européennes "n’auraient pas d’équivalents. Ainsi, pour exprimer les cornes d’un’ bœuf, le vialgache a au moins trente mots différents, selon la forme, la direction, lo volume de cette partie de 1 animal. Cette richesse de termes spéciaux donne à cette langue une extrême concision. Par exemple : l’acte d’aller chez soi se rend par mody, et l’idée, bien plus complexe, de sortir de chez soi et d’y revenir dans la même journée se traduit par tampody.

Les noms malgaches n’ont ni genre, ni nombre, ni cas. Des particules tiennent lieu, dans cette langue, des flexions de la déclinaison. La distinction des substantifs et des adjectifs n’existe pas, car le substantif contient en même temps le qualificatif de l’objet qu’il désigne. Parmi les noms de nombre, il n’y a que les dix premiers et les nombres cent et mille qui soient exprimés par des mots simples. Pour onze, on dit dix-un ; pour vingt, deux-dix, etc. La conjugaison ne se fait qu’à l’aide de particules préfixes. Par ce moyen, on distingue les temps, les modes, les voix, et l’on peut former du verbe simple non-seulement des verbes passifs, réfléchis, réciproques, mais aussi des verbes potentiels, causatifs, etc. Ce système de préfixes, très-complet en malgache, est un des principaux traits de ressemblance qui lient cette langue à la langue malaise. ^

Le malgache offre diverses nuances, selon qu’il est parlé sur les côtes ou dans l’intérieur de l’Ile, et selon que les tribus qui le parlent ont eu plus ou moins de rapports avec les marchands ou les colons arabes. La différence qui existe entre le malgache des côtes et celui de l’Imérina consiste seulement, suivant le missionnaire anglais Ellis, dans quelques permutations de consonnes. Ainsi les Hovas, par exemple, mettent l’articulation d là où les habitants des régions maritimes prononcent un /. On pourrait ajouter, d’après l’autorité d’Eugène de Froberville, que les Hovas emploient encore beaucoup do mots inconnus dans le reste de l’Ile.

Chez les Anta-Ymours, gui habitent sur la’ côte orientale, Leguével cite la tribu de Faraon, qui a un dialecte particulier et une prononciation différente des autres Malgaches : on y traîne les dernières syllabes des mots et les phrases y sont chantées. Les Anta-Ymours connaissent très-bien leur origine arabo et s’en montrent tiers ; ils font voir aux étrangers des volumes fort anciens, écrits en caractères arabes, qu’ils savent tous lire.

L’alphabet arabe, introduit à Madagascar par les Anta-Ymours, est usité depuis longtemps dans cette île, chez les Ombiasses, savants et littérateurs du pays, dont la science consiste surtout dans la connaissance dos sortilèges. Les Ombiasses ont fait subir aux caractères qu’ils emploient différentes altérations. Ils distinguent, par exemple, le dal, le sad et le tha du dzal, du dhal et du dha en mettant sous les trois premiers signes le point qui se place au-dessus des trois derniers. Le ya initial a pris chez les Malgaches la valeur du z. L’usugo d’une écriture étrangère n’a pas été sans réagir sur la langue. En passant par l’alphabet arabe, le malgache a perdu des sons que cet alphabet ne pouvait représenter, et il a été forcé d’en grouper plusieurs autres sous un même signe. L’écriture malgache est en outre altérée par la grossièreté des instruments graphiques dont on se sert et par la matière sur laquelle elle est le plus souvent tracée, c’est-à-dira l’écorce de lavo. Ces diverses circonstances peuvent facilement occasionner des erreurs dans le déchiffrement des manuscrits malgaches, La Bibliothèque nationale de Paris possède un petit lioinbro de ces manuscrits.

MALGAIGNE (Joseph-François), chirurgien français, né à Charmes-sur-Moselle (Vosges) en.1806, mort à Paris en 1805. Fils et petit-fils d’officiers de santé, il se rendit en 1821 à Nancy, où il termina ses études classiques, commença ses études de médecine, et publia en même temps quelques articles dans le journal le Propagateur de la Lorraine. A l’âge de dix-neuf uns, Malgaigne fut reçu officier de santé. Ce diplôme satisfaisait l’ambition dé son père ; mais les aspirations de Malgaigne s’élevaient plus haut. Peu après, il prit la direction du Propagateur ; mais la tougue du nouveau rédacteur ne tarda pas à éveiller la susceptibilité des autorités locales. Menacé dans ses intérêts, l’imprimeur renvoya Malgaigne avec une indemnité et le plaça comme secrétaire auprès du chevalier de Villeneuve, qui travaillait à son Histoire de l’ordre de Malte. Fatigué de cette situation, il partit pour Paris avec une faible somme, qui’ fut-vitè épuisée ;’Alors il se mit à donner des leçons d’anatomio et de