Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 3, Lu-Marc.djvu/371

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MARA

blées : par là multitude des assaillants, lorsque les deux ailes, justifiant les prévisions de Miltiade, se rabattirent sur le corps de bataille après avoir mis en fuite les deux ailes de l’ennemi. Alors la lutte changea d’aspect. Le centre, reprenant courage, les ailes, enivrées de leur victoire, : se précipitèrent en même temps suivies Perses.avec un élan irrésistiblei. Queiqués instants suffi rentàrendrej la.déroute complète., Les - Perses.s’enfuirent ■ enlcdésordre ; nom : v.ers. leur, camp, , où ils ne^.se.seraient. pas crus en sûre, té, mais vers leurs vaisseaux, ’dont.plusieurs tombèrent, au, pouvoir des ’Athéniens ; C’est dans celte jcireûnstance-queiCynégire, frère d’Eschyle, s’illustra, au dire de Justin, par une action qui.n’a pas-sa pareille* dans l’histoire. Avant.cherché k retenir de la main droite un, vaisseau, ennemi- qui cherchait k s’enfuir, et ayant eu cette ràain coupée, il s’attacha au vaisseau avec là gauche j cette seconde, main étant.également tombée sous un coup de hache, il se cramponna au, navire.avec lesdents ; mais les Perses, aussi têtus que lui, lui.abattirent la tête d’un troisième coup, ce qui le décida probablement à lâcher prise ! A la.place de ce récit grotesque, le ? historiens sérieux rapportent que ce irère du grand tragique, ayant eu là çiain, droite coupée, tomba dans la mer ety.péri.t.^ ;, -.., ., ’....

Les Athéniens ne perdirent, pas plus.de 20Q hommes, dans ;, cette lutte immortelle ; du côté des ;Parses, . ; e,0Q0 hommes tombèrent sur. le champ.de bataille, sans compter ceux qui

Îiérjrent dans -la fuite en voulant regagner eurstvaisseaux..C.êtte.perte était insigniflante, : .eu égard à unei, si-.grande- quantité d hommes ; mais les résultats moraux de la bataille étaient immenses : cette héroïque ré-, sistâuce.apprenait, aux Perses ce que pouvaieht quelques hommes exaltés par l’amour de la patrie et de la liberté... , ■ ■

Aussitôt que la victoire eut été décidée, un soldat athénien, encore tout fumant du sang des ennemis, se détacha de d’armée et courut d’une traite : jusqu’à-Athènes pour y porter l’heureuse, nouvelle..Cette course rapide j après, un combat acharné, : l’épuisa tellement qu’en arrivant sur la placé publique il n’eut i que la force de- s’écrier : Jiéjouisses-vous, nous sommes vainqueurs !, et il tomba mort uussitôc. ’, .., .■■’■...’

Le célèbre Polygnotté immortalisa la-brillante victoire de Marathon en représentant Miltiade à-la tête des dix chefs, exhortant les soldats et leur donnant l’exemple. Il refusa toute récompense, content de perpétuer la gloire du héros et dé sa patrie. ■ < -


Marathon (LA JOURNÉE DE), pièce héroïque en quatre actes et en prose, avec des intermèdes, de Guérault, musique de Kreutzer, représentée à Paris, sur le Théâtre-National (Opéra), le 26 août 1793.

Encore un ouvrage beaucoup plus recoinmandable, par l ?intêrêt du moment que par son. mérite ’dramatique, reproche que l’on peut faire à.toutes les pièces de circonstance. Le rapport du trait d’histoire, qui fait.le sujet de la Journée, de -Marathon lavec la guerre, que soutenait alors la république française donnait un attrait tout particulier au drame. ; Darius, roi de Perse, arrive à la tête de 100,000 hommes dans l’Attique. Les Athéniens n’ont que 10,000 hommes a opposer à la formidable armée des Perses. Le jeune Thémistocle, brûlant, du désir de conserver la liberté de son pays, engage secrètement les jeunes gens, de su tribu qui n’ont pas encore l’âge où la loi leur permet de combattre, à demander des armes. Il excite aussi les matelots à se joindre a l’armée de terre ; enfin, par ses conseils, les esclaves demandent à réunir’ leurs efforts à ceux des citoyens. Ces divers mouvements alarment les’ magistrats, qui craignent que Ce ne soit un complot pour favoriser Hippias et rétablir la royauté. Thémistocle, interrogé, se Justine pleinement, et son patriotisme taisant succéder l’admiration à l’inquiétude, il est chargé de commander lui-mêmeles nouveaux’ soldats qu’il à enrôlés. Il est rival d’Aristide, et ces deux généreux citoyens ont une explication ensemble dans une scène fort belle, où ils jurent d’immoler leurs différends à l’amour qu’ils ont tous deux pour la liberté. Enfin, l’ennemi approche ; il est déjà dans les champs de Marathon. Mihiade livre bataille et revient vainqueur. Lés développements de cette pièce sontdiffus, l’ensemble mahquéd’éffet. La musique des intermèdes retardait encore l’action. C’étaient des choeurs religieux ou guerriers, dont plusieurs pleins de chaleur et d’harmonie furent vivement applaudis, Un tel sujet demandait à être écrit en vers. •


MARATHON, fils d’Épopée. U fut contraint par son père de quitter le. Péloponèse et se rendit alors dans l’Attique. Après la mort d’Epopée, il retourna dans le Péloponèse, partagea le pays entre ses fils Sicyon et Coriothus, puis revint dans la partie de l’Attique qui a pris son nom. — Ln autre Marathon, dont parle Plutarque, était né en Arcadie. Il prit part a l’expédition des Tyndarides et consentit à être sacrifié avant le combat pour assurer la victoire aux siens, conformément aux prescriptions d’un oracle ancien.

MARATHONIEN, IENNE s. et adj. (ma-rato-niaiu, iè-ne). Géogr. anc. Habitant de Marathon ; qui appartient k cette ville ou à «s

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habitants : Les Marathoniens. Les mœurs ma-

RATHONIENNlfS.

— Epithète donnée à Erigone, à Thésée et à Miltiade.

MAItATHONISI, village de la Grèce moderne, dans la Laconie, au pays des Maînotes, k 40 kilom. S. de Misitra, sur le golfe de Kôlokythia ; 650 hab. Ce village occupe l’emplacement de l’ancienne Gythtum.

MARATHRUM s. m. (ma-ra-’tromm — du gt. marathron, fenouil, proprement la plante qui se flétrit vite, de tnarainein, dessécher, flétrir, qui se rapporte à la racine sanscrite mar, mourir). Bot. Syn. deMOUKÈRÉ.

MARATISME s. m. (ma-ra-ti-sme). Hist. Système politique de Marat.

. MARATISTE s. ni. (ma-ra-ti-ste). Hist. l’artisan de Marat ou de son système.

MARÂTRE s. f. (ma-râ-tre — du bas lat. matrasirai de mater, mère, avec la terminaison1 aster, astra, qui indique seulement que la chose ou la personne n’a pas son caractère propre. Marastre n’a signifié primitivement québelle-mère, un diminutif de mère). Femme du père, par rapport aux enfants qui ne sont pas nés d’elle : One injuste marâtre. Jusque sur nôtre autel votre injuste marâtre Veut offrir à Baal un encens idolâtre.

Racine.

rrr Par ext. Femme dure, impitoyable, qui traite inhumainement ses propres enfants ou ceux de- son mari : Ce n’est pas une mère, c’est une marâtre. (Acad.)

1 — Fig. Ce qui traite avec rigueur : L’adversité est notre mère, ta prospérité n’est que notre marâtre. (Montesq.) j — Métall. Grosse barre de fonte qui sert à consolider la paroi supérieure d’une embrasure de fourneau r Les marâtres ne sont guère employées que pour les embrasures de grandes dimensions • : on les place généralement en escaliers renversés.

— Adjëctiv. : Ce qu’une marâtre aime le moins de tout ce qui est au monde, ce sont les enfants de son mari : plus elle est folle de son mari, plus elle est marâtre. (La Bruy.)

O France ! des partis déplorable théâtre ! Que maudit soit le jour oa ta haine marâtre En foule de tou sein rejeta tes enfants !

Delille.

Marâtre (la), drame en cinq actes et huit tableaux, par H. de Balzac (Théâtre-Historique, 25 mai 18-48). Ce drame offre un de ces tableaux cruellement vrais, comme Balzac en savait faire dans ses romans. Une action terrible se déroule, une lutte furieuse se continue à travers les minutieuses banalités de la vie, sous les apparences les plus calmes, et dans un intérieur qu’on croirait aisément patriarcal. Un vieux général de l’Empire, à la mine honnête et débonnaire, vit eu bonne intelligence avec sa jeune femme qui, elle-même, parait vivre en très-bonne harmonie avec la fille que le général a eue d’un premier mariage. La belle^roère est presque, aussi jeune que la belle-fille. Un jour, Fernand, un jeune nomme admis dans la maison, feint devant les deux femmes de se casser la jambe. Paufine pâlit et jette un cri ; M°>e de Grandthamp, sa belle-mère, change de couleur, et est obligée de s’appuyer toute tremblante au dos d’un fauteuil. Puis Fernand avoue son espièglerie et on s’assied autour d’une table pour faire la partie de whist. Alors les deux temmes s’observent, s’épient, se questionnent ; ce sont des feintes toujours parées, des surprises reconnues k temps, des ripostes aussi promptes que l’attaque, une diabolique escrime clialoguée, étincelante d’esprit et d’un machiavélisme superlatif. Fausse bonhomie, narveté, perfidie, caresses de chat, grilles de velours, larmes d’hyène, rires de crocodile, tout est employé par les deux-adversaires avec une rage paisible et un calme forcené qui font de cette scène, conduite avec un art infini, un drame tout entier du plus poignant intérêt. Cette terrible lutte dure le temps d’une partie de cartes, et les rivales quittent le canapé sans avoir pu s’extirper leur secret réciproque. Elles ne se sont pas trahies, ruais elles sont sûres, à leur haine, qu’elles aiment toutes deux le même homme. Alors la guerre est déclarée, guerre furieuse, acharnée, féroce, guerre de sauvages ou de femmes, ce qui est pire. Nous passons les détails pour arriver au dénoûment, Fernand a livré à Pauline des lettres de Mme de Grandchamp qui prouvent leurs relations intimes. M"" de Grandchamp sait que Pauline porte toujours sur elle ces lettres révélatrices, et à tout prix elle veut s’en emparer. Elle verse quelques gouttes d’opium dans le thé de la jeune fille et dérobe les lettres fatales pendant le sommeil pesant qui s’est emparé d’elle. Mais un vieux médecin, ami du général, reconnaît des symptômes d’intoxication et, depuis ce jour, il a les yeux sur la marâtre. Pauline, lasse de lutter contre un adversaire plus fort qu’elle, avale de l’arsenic : alors les soupçons qu’avait éveillés la scène de l’assoupissement par l’opium prennent une consistance terrible ; les indices d’un empoisonnement réel sont patents, La justice arrive, et Mme de Grandchamp va être arrêtée lorsque la jeune tille apparaît, pâle et mourante, et déclare que sa marâtre est innocente de ce crime ; puis elle retombe dans les bras de Son amant, à qui un prêtre vient de

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l’unir. La noce s’achèvera dans le cercueil, car Fernand, lui-aussi, a pris du poison. Le vieux de Grandchamp s’aifaisse sur ses genoux, foudroyé par la douleur, et lorsqu on lui demande ce qu’il fait là, il répond avec un sanglot : Je cherche des prières pour ma fille ! « La Marâtre de Balzac, dit M. Théophile Gautier, se rattache k cette école du drame vrai, inaugurée brillamment le siècle dernier

fiar Diderot, Mercier et Beaumarchais. C’est Et, en effet, la conception la plus logique de la tragédie intime et bourgeoise ; l’imitation exacte de la nature ne peut tromper, et l’art en ceci consiste k sacrifier le moins possible la vérité aux exigences de l’optique théâtrale, exigences qu’on a beaucoup amplifiées. •

’ MARATTA ou MARATTI (Carlo), peintre célèbre de l’école romaine, né k Camerano (Marche d’Ancône) en 1625, mort k Rome en 1713. «... Quand il fut en état d’aller aux écoles, dit Lépicié, non-seulement il paraissoit indifférent pour toutes les leçons qu’on vouloit lui donner, mais il ne faisoit que griffonner sur ses livres et sur Ses thèmes... Si quelqu’une de ces images de saints qu’on vend dans les campagnes tomboit sous sa main, il en témoignoit le même contentement que s’il eût découvert un trésor : il s’appliquoit k en faire une copie fidèle ; et si cette image étoit enluminée, au défaut de couleurs il exprimpit le suc des fleurs et des fruits, et il en barbouilloit ses dessins ; mais voyant avec chagrin que ces teintures s’éteigiioient presque aussitôt qu’elles étoient employées, il alla chercher de véritables couleurs chez un marchand. Tous les murs de la maison paternelle furent bientôt couverts de ses peintures, qui toutes représentoient l’image de la sainte Vierge, comme s’il étoit dès lors décidé que ce sujet seroit particulièrement affecté k notre peintre, et qu’il’ éprouveroit une singulière réussite entre ses mains... La mère de Carlo Maratta, affligée, n’opposa que de vains efforts aux progrès, d une vocation si marquée : • Malheureuse que je suis, s’écrioit-elle, faudra-t-tl que j’aie encore un > peintre dans ma famille, et qu’il en augmente la misère I... »

L’autre peintre k qui la mère faisait allusion avait nom Barnabe ; il vivait à Rome, sans aucun talent, et, quand la misère était trop grande, il venait k Camerano partager le pain de sa famille. Carlo obtint de lui quelques dessins et les copia k la plume, puis il suivit son frère k Rome. Il avait k peine onze ans alors. Durant près d’une année, il demeura avec Barnabe, travaillant avec ardeur. Andréa Sacchi consentit k le prendre dans Son atelier. Et voici — encore d’après Lépicié — ce que faisait cet enfant : ■ Quelque rude que fût la saison, dès la pointe du jour, il s’acheminoit vers le Vatican, et y demeuroit jusqu’au soir, occupé à dessiner les peintures de Raphaél, dont son maître lui avoit recommandé l’étude piélerablement k toute autre. Il entroit le premier dans les salles de ce palais, et il en sortoit le dernier. Le jour tombé, il traversoit Rome pour arriver chez Andréa Sacchi, et y dessiner d’après le modèle ; après quoi, il alloit gagner la maison de son frère, située dans un quartier directement opposé k celui qu’il quittoit... Il profitoit de la nuit pour jeter sur le papier les pensées que son génie lui dictoit, et se former dans l’art de la composition. >

Ces croquis, d’une profonde inexpérience, étaient parfois si Ans, si naïfs, qu’ils furent bientôt très-recherchés. Barnabe se chargeait do les vendre et en gardait le produit, de sorte que Carlo n’en était pas plus riche. Mais ifentra en relation avec quelques grands seigneurs qui admiraient ses facultés si brillantes et si hâtives. D’après le conseil de ces amateurs bienveillants, il se sépara de son frère et revint dans son pays sur la prière du cardinal Albrizio, gouverneur d’Ancône. Ce riche prélatlui procura des travaux(1650). L’artiste, âgé de vingt-cinq ans à cette époque, était impatient de se montrer au grand jour ; déjà parmi ses projets nombreux, se trouvait une esquisse connue de quelques personnes et fort vantée. C’était la Natioité, son premier tableau, dont l’importance fut d’autant plus sentie que l’art italieu, depuis longtemps en décadence, s’éteignait alors k Rome après avoir disparu de Venise, Florence et Bologne. « Rome, dit Raphafil Mengs dans su Lettre sur la décadence de l’art en Italie, fut un peu plus heureuse, parce que Carlo Maratta, succédant k Andréa Sacchi son maître, s’appliqua surtout à copiervles œuvres de Raphaël, et prit dans ce travail sérieux l’habitude du grand Style ; puis, ne peignant jamais que des vierges et des tableaux d’autel (guasi siempre viryenes, y quadros de altares), il se fit un style mixte encre celui de Oarrache et de Guido. Et c’est ce caractère spécial de sa peinture qui soutint un instant l’art romain et l’empêcha de s’anéantir, comme cela était arrivé déjà dans I les autres écoles. « L’observation de Meiigs est juste. Carlo Maratta eut une influence considérable sur ses contemporains, et sa Na- j tiuité est peut-être, de toutes ses créations, celle qui arrêta le plus énergiquemeut cette vogue du pastiche qui menaçait de tout envahir. On lit k cette peinture une sorte d’ovation solennelle, k laquelle le pape Alexandre VII ne fut pas étranger. Dès ce moment

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l’existence du peintre ne fut qu’une série de triomphes. Tous les papes, jusqu’à Clément XI inclusivement, le comblèrent de travaux, do faveurs et de récompenses ; ce dernier’pontife, dans une séance solennelle (24 avril 1704), arma chevalier Carlo Maratta, que Louis XIV venait de nommer son peintre ordinaire.

Mais pendant qu’il peignait d’une brosse infatigable et féconde les nombreuses toiles que nous signalerons plus loin, il remplit un devoir austère ; il se créa des droits k la reconnaissance éternelle de Hous les gens de

jjoût en restaurant avec respect et talent les fresques du Vatican, ces chefs-d’œuvre de Raphaël, qui menaçaient ruine. Ce travail fut accompli avec une prudence et un savoir profonds ; Carlo Maratta réussit parfaitement ; sans lui, le Vatican et la Farnesine n’auraient peut-être plus rien du grand maître d’Urbin. Son influence comme chef d’école fut tout aussi précieuse ; dés 1660, il avait groupé autour de lui une foule de disciples qui suivaient aveuglément la voie qu’il leur montrait. Ennemi de la fresque a grandes proportions, et généralement de toute peinture dépassant les dimensions ordinaires, il les interdisait k ses élèves ; et il leur faisait remarquer avec raison qu’après Léonard de Vinci, Michel-Ange, Titien, Véronèse, Tintoret, Corrége, etc, une tentative était au moins dangereuse. Malgré cela, Carlo Maratta peignit quelques grandes toiles. Citons par exemple : un Saint Charles dans l’église du même nom, et le Baptême de Jésus-Christ « la Chartreuse. Mais le thème qui lui était lo plus sympathique, c’était les Vierges ; il en a peint une centaine de petites dimensions et si originales que ses contemporains l’avaient surnommé Carluccio délie Madonnine.

Comme les maîtres de la Renaissance, il ne voulut pas laisser k d’autres le.soin de graver ses œuvres de prédilection, et l’on a de lui quelques eaux-fortes d’un grand mérite. Ce sont : dix-sept sujets tirés de son Histoire de la Vierge ; Uéliodore chassé du temple, étude d’après Raphafil ; la Samaritaine. étude d’après Carraehe ; la Flagellation d<t saint André, étude d’après le Dominiquin ; Joseph se faisant connaître à ses frères, d’après Mola, et Saint Charles Borromée, àw Pérugin ; puis les quinze ou vingt épreuves d’après ses tableaux les plus connus. Nous n’essayerons pas d’énumérer toutes les œuvres de Maratta. Le chiffre en est immense, et il n’est pas un musée en Europe qui n’en compte plusieurs. Rome d’abord est fort riche : à Santa-Maria-del-Popolo, la Vierge avec saint Jean, saint Augustin, saint Grégoire et saint Ambroise ; k Santa- Maria-del -Santo, Saint François et Saint Roch ; k Saint-Mare, l’Adoralion des mages (pastiche du Guide) ; k In Minerva, la Vierge et les saints canonisés par Clément X, etc. ; toutes les chapelles, toutes les églises de la ville éternelle en sont pleines. À Florence on voit une belle tête de Jésus-Christ, étude de profil, puis un portrait de Carfo Maratta peint par lui-même ; au palais Pitti, un Saiiif Philippe de Néri ; au palais Capponi, une Madone et l’Annonciation ; au. palais Corsini, une Madone entourée de fleurs ; à Forli, dans Santo-Filippo, un Saint François de Sales, peinture large et simple de grande allure, d’un ton excellent ; k Saint-Michel de Volterra, une Madone ; a la cathédrale de Sienne, une Visitation ; k Pérouse, au palais Fenna, Diane et Actéon, faible peinture, imitation du Guide. Naples, Turin, Milan, Bologne, Bruxelles, Carlsruho possèdent encore une infinité de Saints et de Madones k peu près semblables et qu’il serait trop long de compter ; mais signalons au musée de Dresde une Jeune femme entourée de fruits, une Sainte famille, une Madone avec saint Jean, et la Vierge « l’enfant ; k Berlin, un Saint Antoine de Padoue ; k Vienne, un Jésus-Christ portant sa croix, un Christ mort, une Madonef et deux ou trois autres morceaux de moindre importance ; k Londres, un Portrait de cardinal ; k Paris, enfin, une Nativité (1657), carton de la fresque de Monte-Cavallo, fresque détruite aujourd’hui ; le Som~ meil de Jean en présence de sainte Catherine d’Alexandrie (1697) ; la Prédication de saini Jean-Baptiste ; le Mariage mystique de sainte Catherine ; le Portrait de Maria-Magdatena Jiospigtiosi et un autre portrait du peintre, mais beaucoup moins intéressant. Il y a aussi k Lyon, au musée, une Mater dolorosa ; k Angers, une Vierge en adoration.

MARATTA ou MARATTI (Maria), femme poëte et peintre, fille du précédent. Elle vivait dans la seconde moitié du xvue siècle, étudia avec succès la peinture sous la direction de son père, épousa un avocat d’Imola, nommé Jean-Baptiste Zappi, et s’adonna alors k la poésie. Ses vers, qui attestent un talent poétique réel, ont été insérés dans la collection degli Arcadi et plusieurs fois publiés séparément. On voit au palais Corsini, k Rome, le portrait de Maria Maratti, peint par elle-même.

MARATTIE s. f. (ma-ra-tî). Bot. Genre de plantes, de la famille des fougères, qui croissent en Amérique, en Afrique et dans l’Océanie.

MARATTIE, ÉE adj. (ma-ra-ti-é — rad. marattie). Bot. Qui ressemble k une marattie. Il On dit aussi narattiacé, ék.

— s. f. pi. Bot. Tribu de la famille des fougères, qui a pour type le genre marattie.