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LUYT

Via de Robinson (2 vol. in-S°) ; Traduction du. Spectateur j Histoire de la vie et de la mort tragique de Viltoria Accoramboni, duchesse de Bracciano (an VIII, petit in-4o) ; la Vie de Marie Haute fort, duchesse de Sehomberg (petit in-4o) ; la Capricieuse, comédie, et nombre de pièces détachées en prose et en vers.

LUYNES (Honoré-Théodoric-Paul-Joseph > d’Albert, duc de), érudit et archéologue, né à Paris en IS02, mort k Rome en 1S67. Il était petit-fils de Louis-Joseph-Charles-Amable de Luynes, député aux états généraux, et son père, Paul-André-Charles, avait été pair de France sous la Restauration. A seize ans, il entra dans les gardes du corps ; mais en 1S25 il donna sa démission, pour s’adonner entièrement a son goût pour l’étude des langues et de l’archéologie. À cette époque, Charles X ayant créé le Musée des antiquités grecques et égyptiennes, M. de Luynes, appelé alors Albert do Cbcvrcuac, y fut attaché en qualité de directeur adjoint honoraire. Après la révolution de 1830, il équipa à ses frais la garde nationale de Dampierre, dont il fut élu commandant, et entra cette même année, comme membre libre, k l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Peu après, il devint membre du conseil général de Seine-et-Oise, refusa, comme légitimiste, d’accepter un siège à. la Chambre des pairs, fut élu député de Séineet-Oise k l’Assemblée constituante (1848), puis a l’Assemblée législative (1849), prit part k diverses reprises aux discussions, se prononça pour une chambre unique, pour la suppression des clubs, pour la proposition Râteau, fmis vota constamment avec la majorité de a Législative, qui se montrait également contraire à Louis-Napoléon Bonaparte et à la République. Lors du coup d’État du 2 décembre, il fut emprisonné avec les députés réunis à la mairie du X« arrondissement pour protester contre l’expulsion de l’Assemblée, mais recouvra peu après la liberté. Depuis lors, il rentra complètement dans la vie privée.

Le duc de Luynes acquit une grande notoriété par ses travaux d érudition et surtout par l’emploi qu’il sut faire de sa grande fortune. Très-instruit, connaissant la plupart des langues anciennes et modernes, très-versé dans l’archéologie, dans la peinture, il avait fait, en outre, une étude toute particulière des sciences chimiques et métallurgiques, ce qui le conduisit à apporter des améliorations dans la fabrication de l’acier français. Amateur éclairé des arts et des tettres, il employa les premiers artistes de l’époque, Rude, Uuban, Ingres, Flandrin, Duret, Simart, Cavelier, etc., k embellir ses châteaux, notamment celui do Dampierre, où l’on trouve le Louis XIII de Rude, lail/weruede Simart, la Pénélope de Cavelier, etc., et entreprit à ses frais de riches publications, enrichies de gravures. En 1854, il fut chargé de diriger "exécution du Catalogue de la Bibliothèque nationale. Dix ans plus, tard il fit en Syrie, en Palestine et autres parties de l’Asie, un voyage d’exploration important an point de vue de l’archéologie. Il se trouvait à Rome, où il était allé porter k Pie IX des témoignages de son attachement à la cause pontificale, lorsqu’il mourut. Par son testament, il léguait à la Bibliothèque nationale sa belle collection de médailles et de monnaies. Outre des mémoires insérés dans les Aimâtes de

I Institut de correspondance archéologique, des rapports sur deà questions relatives à l’industrie et aux beaux-arts, on lui doit des travaux estimés : Métaponte (Paris, 1833, in-fol. avec p !.), avec Dubacq ; Études numismatique* (Paris, 1835) ; Commentaire historique et clironologique sur les éphémérides de Malceo de Gioveuazzo (Paris, 183S) ; Choix de médailles grecques (Paris, 1840, in-fol.) ; Description de quelques vases peints (1840, in-fol.) ; ISssai sur la numismatique des satrapies (184G) ; Notice sur les fouilles exécutées à la ButteRonde, près de Dampierre (1867) ; Notice sur les fouilles exécutées à la chapelle Saint-Michel de Valbonne. Parmi les ouvrages publiés k ses frais, nous citerons particulièrement : Recherches sur les monuments et l’histoire des Normands et de la maison de Souabe dans l’Italie méridionale, texte de M. Huillard-Bréholles, dessins de Baltard ; Monuments de l histoire de la maison de Souabe, du même, etc.

LUYNES (Louis-Joseph d’Albert de), prince de Grimbkrghun, né en 1C72, mort vers 1750. D’abord chevalier, puis comte d’Albert, il suivit de bonne heure la carrière des armes, assista aux sièges de Philippsbourg, do Manheim, à la bataille de Fleurus, où il fut blessé (1690), k la prise de Namur, au combat de Steinkerque, où, à la tète de son" régiment, il reçut deux blessures, et lit la campagne de Bavière avec le maréchal de Villars (1703). Quelques années après, il entra au service de l’électeur de Bavière et devint successivement lieutenant général, chambellan, grand écuyer, ministre, conseiller d’État, feld-maréchal, ambassadeur extraordinaire auprès du roi de France, et enfin prince du Saint-Empire romain, sous le nom de Grimberghen.

LUYTS (Jean), mathématicien hollandais, né k Orne en 1055, mort k Utrecht en 1721.

II fit ses études dans cette dernière ville, et devint professeur de physique et de mathématiques k l’université, dont il fut nommé recteur. On lui doit : De physices atque nia-

LUZ

tkeseos pnestantia (Utrecht, 1677, in-4o) ; Astronomica institutio (Utrecht, 1689, in-4o) ; Tntroductio ad géographiam novam et veterem (Utrecht, 1692, in-4o).

LUZ, bourg de France (Hautes-Pyrénées), ch.-l. de eau t., arrond. et a 20 kilom. S.-E. d’Argelès, dans un petit bassin, au débouché de la vallée de Bastan et du vallon de la Lize dans celle du gave de Pau ; pop. aggl., 1,097 hab. — pop. tôt., 1,512 hab. Fabrication de laines dites de Baréges. « C’est une petite ville toute rustique, dit M. Taine, d’apparence originale et agréable. Lés rues, étroites et cailloutées, sont traversées d’eaux courantes ; les maisons grises se serrent pour avoir un peu d’ombre. Le petit bassin triangulaire, où se sont groupées les maisons de Luz et les treize villages qui l’environnent, est charmant de fraîcheur et de grâce ; dans le fond, des prairies et des ruisseaux ; sur les collines, des pâturages verts ; tout autour, des pics, des crêtes et des sommets descendant vers la plaine par des croupes mollement arrondies. Luz était autrefois la capitale des vallées environnantes, qui formaient une sorte de république ; chaque commune délibérait sur ses intérêts particuliers ; quatre ou cinq villages formaient un vie, et les députés des quatre vies se réunissaient à Luz. Le rôle des impositions se faisait, de temps immémorial, sur des morceaux de bois qu’ils appelaient totchoux, c’est-à-dire bâtons. Chaque communauté avait son totchou, sur lequel le secrétaire faisait, avec un couteau, des chiffres romains dont seul il connaissait la valeur. L’intendant d’Auch, qui ne se doutait pas de. ces usages, ordonna en 17S4, k un des employés du gouvernement, de lui apporter les anciens registres ; celui-ci arriva suivi de deux charretées de tatchoux. » Autrefois, la vallée de Luz était habitée, dit-on, par des géants de 8 pieds de haut.

Le plus beau monument de Luz est l’église paroissiale, qui fut construite par les templiers. ’ Elle se distingue par son aspect belliqueux, dit M. Cénac-iUoncaut. Son chevet est placé entre deux tours carrées de défense, dont l’une, celle du N., est surmontée de créneaux et percée de meurtrières. Si l’on monte k son premier étage par l’escalier extérieur, on voit quatre gros fusils de rempart du xvio siècle, laissés là sur leurs chandeliers tournants par les derniers ligueurs et tout prêts k faire feu sur les huguenots ; puis, pour compléter cet appareil de guerre, mors de bride, étriers, fers de lance, lanternes k fanal sont suspendus aux murailles de ce donjon. Telle est la basilique romane, dominée par deux tours, au milieu d’une enceinte de remparts complètement crénelée et percée d’un double rang de meurtrières. Cette enceinte, chargée de protéger les vivants et les morts contre les attaques des albigeois et des huguenots, entourait le cimetière. » Une des tours renferme un petit musée d’antiquités ; on y remarque surtout un tombeau d’enfant du xnrc siècle, creusé dans un bloc de marbre gris-noir.

Le château de Sainte-Marie, dont les ruines couronnent le monticule qui se dresse de l’autre côté du Bastan, était autrefois un poste fortifié occupé par des routiers anglais. Il en reste une tour carrée percée de meurtrières et une tour cylindrique dont on admire l’élancement hardi. Du mamelon nu qui porte

l’ermitage Saint-Pierre on jouit d’un admirable panorama.

« Ce qui fait la beauté du bassin de Luz, ajoute M. Taine, c’est l’abondance des eaux courantes. Les prairies sont traversées de filets d’eau qui se croisent, se séparent, se réunissent et sautent ensemble dans le gave. Les paysans arrosent ainsi toutes leurs cultures : un champ a cinq ou six étages de ruisseaux qui courent serrés dans des lits d’ardoise. La troupe bondissante s’agite au soleil comme une bande folle d’écoliers en liberté. Les gazons qu’elles nourrissent sont d’une beauté et d’une fraîcheur incomparables. On ne fait pas dix pas sans rencontrer une chute d’eau : grosses cascades bouillonnantes qui descendent sur une traînée de blocs rougeâtres, nappes transparentes qui s’étendent sur un large feuillet de roche, filets d’écume qui serpentent en raies tortueuses depuis la cime jusqu’à la vallée. Le gave roule sur la droite et couvre tous ces murmures de sa grande voix monotone. De beaux iris bleus croissent sur les pentes marécageuses ; les bois et les cultures montent bien haut entre les roches. La vallée sourit encadrée de verdure ; mais, k l’horizon, les pics crénelés, les crêtes en scie, les noirs escarpements des monts ébréchés montent dans le ciel bleu sous leur manteau de neige. »

LUZ (Louis), en latin Lur.iu., littérateur suisse, né k Bàle en 1577, mort en 1642. Dès l’âge de dix-neuf ans, il suppléa k Bàle, comme professeur d’hébreu, le célèbre Buxtorf, puis assista au colloque protestant de cette ville (1600), devint ministre k ûurlach et k Amberg, professeur de philosophie k Bàle (IG11), réforma le collège de Cœthen (1619), Outre des ouvrages scolaires qui ont eu un grand succès en Suisse au xvme siècle, sous le titre de Pralcepta grammatical, Prxcepta logiez, etc., on lui doit de nombreux écrits, dont les principaux sont : Compendium théologie (1598, in-8<>) ; Synopsis antisociuiaiia (1612) ; Dissertalionum philosophicarum heptas (1614 ; Dictionariumgrxcum (1625, in-fol.) •

LUZA

Histoire de l’ordre des jésuites (1626, in-4o) ; Velus Testamenlum (162s), trad. en allemand ; Historia Augustini (1641), etc.

LUZAC (Étienne), journaliste hollandais, né k Franeker en 1700. mort k Leyde en 1787. Il fit ses études théologiques et embrassa la carrière pastorale ; mais, dans une controverse publique, il s’écarta de la doctrine décrétée par le synode de Dordrecht, et cet acte d’indépendance lui attira les plus mesquines tracasseries de la part des orthodoxes. Il en éprouva un tel dégoût qu’il se démit de ses fonctions et devint un des rédacteurs de la Gazette de Leyde, qui passa entre ses mains k la mort du premier propriétaire et prit une grande importance sous sa direction. Cette gazette paraissait sous le titre de Nouvelles extraordinaires de divers endroits. Luzac employa tout son temps et tout son talent k la prospérité de ce journal ; aussi n’a-t-il laissé aucune œuvre importante en dehors des articles de sa gazette.

LUZAC (Élie), philosophe et jurisconsulte hollandais, neveu du précédent, né k Noordwick, près de Leyde, en 1723, mort en 1796. Lorsqu’il eut étudié le droit et la pïiilosophie, il se fit libraire-imprimeur, fut en bu^te k diverses tracasseries pour avoir publié VHommemachine, de La Mettrie, et se vit contraint, pour calmer l’orage, d’aller habiter Gœttingue pendant deux années. De retour k Leyde, il reprit l’exercice de sa profession, devint en même temps avocat consultant, fonda divers journaux : Nederlandsche letter-courant, recueil périodique rendant compte des ouvrages hollandais et étrangers (1759-1763, 40 vol.) ; Annales belgiques (1772-1776,15 vol.) ; le Spectateur patriote (1784-1790), et se montra, à l’époque de la Révolution, partisan du stathouderat et de la modération, ce qui lui valut de vives attaques de la part du parti avancé. En philosophie, Luzac était partisan des idées de Wolf et grand admirateur de Montesquieu. Ses principaux ouvrages sont : le Bonheur du nouveau système de jurisprudence naturelle (l.eyde, 1756} ; Lettre anonyme à M. Jean-Jacques lioussean (1766), dans laquelle il attaque ce philosophe ; Institutions du droit et de ta nature des gens, de Wolf, avec des additions (1772) ; Richesse de la Hollande (1778, 2 vol. in-8o) ; Lettres candides de Régnier Vryaard (1781-17S4, 4.vol.) ; Du droit naturel, civil et politique (1802), ouvrage posthume.

LUZAC (Jean), philologue hollandais, cousin du précédent, né k Leyde en 1746, mort en 1307. D’abord avocat k La Haye, il se fixa ensuite dans sa ville natale, devint, en 1772, rédacteur de la Gazette de Leyde, fondée par son oncle Étienne, prit la direction de ce journal en 1775 et en accrut considérablement le succès. De 1785 jusqu’à la Révolution, Luzac occupa une chaire de grec. En 1800, il abandonna la direction de sa gazette. L’ardeur qu’il avait mise à soutenir la cause de l’indépendance américaine lui avait valu de nombreux amis aux États-Unis, notamment Jelferson, John Adams et Washington. On lui doit, entre autres écrits : Observaliones apotoyelicx pro jureconsultis romanis (Leyde, 1708, in-4o) ; Diatribe de Arisiobulo Judxo (1800) ; Lectiones alliez (1809).

LUZAN (Ignace de), poète et érudit espagnol, né k Saragosse en 1702, mort k Madrid en 1754. Il tient une place des plus honorables dans cette période de la littérature espagnole que l’on, appelle la période française, k cause de l’invasion, dans la Péninsule, de nos goûts, de nos modes et de nos livres. L’admiration de Molière et de Racine succéda k l’engouement plus national des Lope do Vega et des Calderon ; et Ignacio de Luzan fut le Laharpe de cette espèce de réaction littéraire. Il possédait des connaissances étendues, un goût sûr, quoique un peu sévère ; il avait approfondi nos chefs-d’oeuvre du xviie siècle, ainsi que ceux de Malfei et de Métastase, qu’il avait particulièrement connus en Italie, où il avait été secrétaire d’ambassade. Il remplit le même poste k Paris de 1747 k 1750, ce qui lui facilita beaucoup la compréhension de la langue et des idées françaises. Dés 1737, il avait produit son livre capital, sa Poétique, où il exposa les doctrines classiques et prêcha les règles d’Aristote sur la rhétorique et la poésie. L’Espagne n’avait encore de traité de ce genre qu’un vieux livre, la Philosophie de la poétique selon les anciens, de Pinciano, médecin de Charles-Quint, et elle s’était, k vrai dire, tant que dura sa belle époque littéraire, médiocrement souciée d’Aristote et de ses règles. Comme Lope de Vega, les poètes, avant de mettre la main k la plume, enfermaient volontiers les préceptes « sous six clefs. » Mais dans l’état de décadence où se trouvaient la poésie et le théâtre, livrés aux écrivassiers qui croyaient continuer Calderon et qui n’étaient que des pasticheurs de Gongora, Luzait rendit un véritable service aux lettres espagnoles en soumettant nos modèles et les modèles grecs et latins k l’examen de ses contemporains. Il devint le chef d’une nouvelle école, toute moderne et toute française ; mais on lui reproche d’avoir trop rabaissé le mérite des grands génies vraiment espagnols. D’un goût trop timoré, il se laisse en effet choquer par les défauts éclatants de tous les poètes de la vieille école ; il prêche le culte du raisonnable, du possible, et veutque l’écrivain tempère

LUZE

son imagination par la réflexion et l’étude : préceptes vrais, mais faits pour glacer les plus hardis et qui ne créeront jamais un poète. L’ouvrage de Luzan est divisé en quatre parties ; la première traite de l’origine, de 1 essence et des différentes formes de la poésie ; dans la seconde, l’auteur expose et appuie de nombreux exemples, choisis avec discernement, le précepte de composition qui est pour lui fondamental, la nécessité pour l’écrivain de se proposer k la fois l’utilité et l’agrément du lecteur. C’est la partie la plus discutable et celle au nom de laquelle on rayerait de la scène espagnole une bonne partie de Ses chefs-d’œuvre. La troisième a rapport au genre dramatique ; la quatrième kl épopée. Cette Poétique n’obtint d’abord qu’un succès assez médiocre et fut même vertement critiquée dans le Diario de los littératos de Madrid ; mais son influence devint, par la suite, considérable, et c’est certainement k Luzan qu’on doit l’école qui jeta quelques lueurs brillantes sous le règne de Charles III, avec Cadalso, Iriarte, Melendez, les Moratiu, etc. Comme poète, car Luzan est aussi l’auteur de poésies assez recommandables, il manque généralement d’invention, d’originalité. On lui doit un poème sur la Conversation, des satires assez mordantes sur le mauvais goût des prédicateurs, des épîtres, des cancioues. dont une, fort belle, sur la prise d’Oran. Somme toute, il agit plus sur ses contemporains par son influence et ses conseils que par ses œuvres propres.

Sa vie fut assez irrégulière. Sa famille s’étant réfugiée en Sicile pendant la guerre de succession, c’est k Catane et à Païenne qu’il fut élevé ; il passa de lu en Italie, dans les universités de Padone et de Milan. La carrière diplomatique qu’il embrassa l’amena en Italie et en France. À Madrid, où il était de toutes les sociétés littéraires, il coopéra k la fondation de l’Académie de San-Feruando ; il était membre de deux autres, l’Académie espagnole et l’Académie d’histoire. Ferdinand VI le nomma, en 1750, membre du conseil des finances, puis surintendant de l’hôtel des monnaies et enfin trésorier de la bibliothèque royale. Il a composé lui-même un essai sur sa vie, qui se trouve en tête de sa Poétique. L’éuinon la plus complète de cet ouvrage est de 1787 (2 vol. in-8").

LUZAIlCilE (Victor), bibliographe français, né à Tours en 1805, mort à Amelie-les-Bains en 1869. Il fut conservateur de la bibliothèque de Tours, dont il prépara le catalogue, et remplit, pendant les dernières années du règne de Louis-Philippe, les fonctions de inairo dans sa ville natale. On lui doit des éditions très-soignées et très-élégantes de divers ouvrages jusqu’alors inédits, entre autres : la Clmpe de Saint-Mesme (Tours, 1851) ; Pétri filii Bechini chronicoa turonense (Tours, 1851) ; Journal historique de Pierre Fayet (1S52J ; Adam, drame anglo-normand du XIIe siècle (1S54) ; Vie du pape Grégoire le Grand avec introduction et glossaire (1857), etc.

LUZARCHES, bourg de France (Seine-et-Oise), ch.-l. de cant., arrond. et k 32 kilom. N.-E. de Pontoise, sur la pente d’une colline ; pop. aggl., 1,091 hab. —pop. tôt., 1,366 hab. Fabrication de dentelles, passementerie, boutons en métal et en nacre. Commerce de grains, vins, franges pour châles. L’ancienne église collégiale de Luzarches offrait les caractères de l’architecture du xn« siècle ou du commencement duxmo. Elle se trouvait renfermée dans l’enceinte du château seigneurial. L’église paroissiale présente plusieurs genres de sculpture. Quelques parties, entre autres le sanctuaire, semblent appartenir uu xiiio siècle, et le portail et la tour sont du xvio.

I.UZABCHES (Robert de), célèbre architecte français du xmo siècle, ainsi appelé du lieu de sa naissance, dans l’Ile-de-France. Quelques auteurs pensent que Philippe-Auguste l’employa aux embellissements de Paris, et qu’il a pu ainsi avoir part aux travaux de Notre-Dame, ainsi qu’on l’a supposé quelquefois ; mais’on sait positivement qu’il fournit les plans de la cathédrale d’Amiens et qu’il en commença la construction.

LUZECII, bourg de France (Lot), ch.-l. do cant., arrond. et k 18 kilom. O. de Cahors, dans une presqu’île formée par le Lot, au pied d’une montagne ; pop. aggl., 1,513 hab.

— pop. tôt., 1,890 hab. Récolte et commerce de vins, transportés k Bordeaux par le Lot. On y voit une vieille tour avec quelques pans de murs, restes de l’ancien château fort qui dominait le bourg.’ Sur une colline voisine, on trouve de nombreux tombeaux gaulois, rangés les uns k côté des autres ; ce qui a fait penser que Luzech a été construit sur l’emplacement de l’antique Uxellodunum.

LUZÉUE. petite rivière de France (Corrèze). Elle prend sa source aux montagnes de Millevaches, arrondissement d’Ussel, entre dans l’arrondissement de Tulle, baigne Maussac, Saint-Hilaire, Poissac et se jette dans laDordogne, après un cours de 54 kilom.

LUZEUN, nom allemand de Lucernk.

LUZERNE s. f. (lu-zèr-ne). Bot. Genre de plantes, de la famille des légumineuses, tribu des lotées, comprenant une centaine d’espèces : La luzerne sèche constitue un fourrage excellent et très-nutritif. (P. Duchartre.) On cultive dans les jardins la luzerne arbre.