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matrice par l’examen de toutes les institutions politiques de son temps. La législation Cretoise attira surtout son attention, et il se promit d’imiter quelques-unes des lois de Minos. Un des principaux événements de son voyage fut la découverte des poésies d’Homère, peu connues alors en Grèce. Les mœurs des âges héroïques, les institutions primitives, si fidèlement décrites dans ces poèmes, durent impressionner vivement Lycurgue et déterminer le caractère martial, simple et rude de sa législation. À son retour, après s’être entendu avec les principaux citoyens, il s’empara hardiment du pouvoir et commença ses réformes. Il régla d’abord le gouvernement, ensuite les fortunes privées, et, en dernier lieu., l’éducation et les mœurs. Pour le gouvernement, il conserva la royauté à deux têtes, la tempérant seulement par un sénat et par l’intervention de l’assemblée du peuple, système d’équilibre entre la monarchie, l’aristocratie et la démocratie fort admiré des anciens. Il procéda ensuite au partage des terres, divisant le district de Sparte eh neuf mille parts, pour autant de citoyens, et le reste de la Laconie en trente mille, pour les habitants de la province ; une loi interdisait l’aliénation des héritages. Il bannit ensuite le luxe, institua des repas publics, substitua des monnaies de fer a 1 or et à l’argent, et régla cette forte discipline intérieure qui faisait ressembler Sparte à un camp. L’esclavage des ilotes fut maintenu. L’éducation, commune, publique, toute militaire, rude, disciplinaire, tendait au même but que le reste, au but unique de Lycurgue : former un peuple sobre, vaillant et pauvre, capable, non de faire de vastes conquêtes, mais d : acquérir et de conserver la suprématie sur les peuples du Péloponèse. En résumé, l’institut militaire de Lycurgue, qui se maintint plusieurs siècles et fit la grandeur de Sparte, nous donne comme résultat l’organisation politique suivante : une caste guerrière, hostile, farouche, exclusive, mais pleine do force et de grandeur, composée des Spartiates purs, égaux entre eux, et dominant les peuples tributaires de la Laconie, réduits à l’état de sujets. Le travail était abandonné aux esclaves, plus cruellement opprimés là que partout ailleurs. Dans les luttes intérieures de la Grèce, Sparte, en vertu de son organisation, représenta toujours le principe aristocratique, pendant qu’Athènes représentait la démocratie. On raconte que Lycurgue, après avoir fait jurer à ses concitoyens de conserver ses institutions jusqu’à sou retour, partit pour un long voyage et ne revint jamais.

LYCURGUE, orateur et homme politique athénien, né à Athènes vers 396 avant J.-C, mort dans la même ville en 323. Dans sa jeunesse, il étudia la philosophie sous Platon, et Isôcrate lui enseigna ensuite l’art oratoire. Lycurgue était contemporain de Démosthène. Philippe, roi de Macédoine, cherchait alors, par des moyens détournés, à se rendre maître de la Grèce, et, craignant beaucoup les Athéniens, essayait de se les rendre favorables à force de présents. Lycurgue se siguala parmi les adversaires de l’influence macédonienne, et seconda activement les efforts de Démosthène, tant contre Philippe que contre son fils.

Admis de bonne heure aux emplois publics, Lycurgue mérita, par l’austérité de ses mœurs et par sa sévère probité, l’estime générale. Il eut pendant douze ou quinze ans l’intendance du trésor public, et il remplit cette fonction de la manière la plus brillante. Non content d’avoir accru les reveuuspublics, il sut les employer de la manière la plus intelligente. Il embellit les édilices publics, acheva la construction d’un théâtre, agrandit les arsenaux, les entrepôts, forma de grands approvisionnements militaires, fit construire quatre cents galères pour ussurer la sécurité du commerce, édifia le Gymnase du Lycée, dans lequel Aristote établit quelque temps après son école. Il fit aussi élever dans les places publiques des statues de bronze à Eschyle, à Sophocle, à Euripide, et ordonna que des copies exactes de leurs tragédies fussent déposées dans les archives publiques. On le chargea également de la policé intérieure d’Athènes, et il en chassa tous les malfaiteurs.

Lycurgue exerça aussi une sorte de haute surveillance sur les mœurs, et, entre autres ordonnances de lui, on cite celle qui défendait aux daines athéniennes d’aller en voiture aux mystères d’Eleusis, de peur que les femmes des citoyens pauvres ne fussent humiliées par les riches. Sa femme, ayant contrevenu à cette ordonnance, fut condamnée à l’amende de 6,000 drachmes.

Lycurgue avait tenu un registre exact de tous les actes de son administration, et, lorsqu’il rentra dans la vie privée, il lit attacher cet écriteau à une colonne, afin que chacun eût la liberté de contrôler sa conduite. Dans sa dernière maladie, il se fit porter à l’Aréopage pour rendre compte de ses actions, et, après avoir confondu le seul accusateur qui eut osé se présenter, il se fit reporter chez lui, où. il expira.

Les enfants de Lycurgue, poursuivis par la haine des ennemis de leur père, furent mis en prison ; mais Démosthène, alors en exil, écrivit aux Athéniens pour leur reprocher leur ingratitude, et ou leur rendit la liberté. Quelque temps après, on décerna do grands

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honneurs a la mémoire de Lycurgue ; on lui éleva une statue en bronze dans la rue Céramique, et on accorda les honneurs du Prytanée à son fils aîné.

L’éloquence de Lycurgue était austère et simple comme ses mœurs. Des vingt harangues dont on connaît les titres, il ne nous reste que celle qu’il prononça contre Léocrate, un traître qui s était fait le complice des Macédoniens. Elle est noble, parfois éloquente, mais dépourvue d’ordre et de grâce. Elle a été imprimée dans le recueil des orateurs grecs, par Aide Manuce (Venise, 1513), et ensuite dans toutes les collections des Oralores allia. Parmi les principales éditions Séparées, on remarque celles de Taylor (Leipzig, 1753, in-8°) ; de Schulze (Brunswick, 1789, in-8»), etc. (Je discours a été traduit en latin par Mélanchthon, par Lonicer, par Ganter, etc., et en français par l’abbé Auger, qui a aussi donné le texte grec.

Plutarque a écrit la vie de Lycurgue, On peut consulter aussi sur cet orateur, homme de bien : Photius, G. Suidas, G.-A. Blume, Narratif) de Lycurgo oratore (Potsdam, 1834, in-4"), et Nissen, De Licurgi oraloris vita et rébus gestis (Kiel, 1833, in-8°).

LYCURGUE, tyran de Sparte. Il usurpa le trône après avoir corrompu les éphoros (210 av. J.-C). mais il "fut renversé peu de temps après.

LYGUS s. m. (li-kuss — du gr. lukos, loup). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des malaeodermes, type de la tribu des lycusites, comprenant plus de cinquante espèces répandues dans toutes les parties du monde, excepté en Europe : On rencontre les lycus sur les fleurs, dont ils recherchent les rues, [A.. Percheron.)

LYCUS, rivière de îa Syrie ancienne, appelée aujourd’hui Nahr-el-Kelb.

LYCUS, roi des Mariandyniens. Il donna l’hospitalité aux Argonautes et se lia d’amitié avec Hercule. Ayant été attaqué par les Bébryces, il appela à son secours le héros, qui accourut et battit les envahisseurs. Lycus lit alors bâtir en l’honneur d’Hercule la ville d’Heraclea-Pontica.

LYCUS, roi de Thèbes, fut exilé de l’Eubée avec son frère Nyctée pour avoir tué Phlègas, fils de Mars, se réfugia à Thèbes, où il devint polémarque, et fut avec Nyctée tuteur do Laïus. Ayant usurpé l’autorité souveraine, il devint seul roi à la mort de son frère, laissa sa femme Dircé traiter cruellement sa nièce Ahtiope et fut tué, au bout de vingt ans de règne, par les fils de cette dernière, Amphion et Zelhus.

LYCUS, fils de Pandion, fut chassé d’Athènes par son frère Egée, parcourut la Grèce, établit en Messénie les mystères des grandes déesses, puis passa en Asie et donna son nom aux Lycieiis, qui s’appelaient alors Termiles.

LYCUSITE adj. (li-ku-zi-te — rad. lycus). Entom. Qui ressemble ou qui se rapporte au lycus.

— s. m. pi. Tribu d’insectes coléoptères, de la famille des malaeodermes, ayant pour type le genre lycus.

— Encycl. Les lycusites sont de beaux insectes, souvent de formes bizarres ; leurs couleurs sont ternes, mais variées ; les espèces européennes sont généralement rouges ; les espèces exotiques ont des nuances’plus riches. Ils sont caractérisés par une tête découverte, souvent prolongée en museau ; des yeux, petits, des antennes très - rapprochées à leur base. Ils se distinguent des lampyres par l’absence de segments abdominaux phosphorescents. Cette tribu comprend les genres lycus, omulise, iygislroptère, eurycère, dyetioptère, catopteron, characte, etc. On trouve ces insectes sur les ileurs, dont ils pompent les sucs à l’aide de leur longue tête. Quand on veut les saisir, ils se roidissent immobiles, en repliant les pattes et l’abdomen, et répandent par leurs pores une grande quantité de gouttelettes d un suc blanc laiteux d’une odeur acre.

LYDA s, f. (li-da). Entom. Genre d’insectes hyménoptères, de la famille des tenthrédines, type de la tribu des lydites, comprenant un petit nombre d’espèces, la plupart européennes : La lyda des forêts vit ordinairement sur les poiriers. (Blanchard.)

— Encycl. Les insectes de ce genre n’offrent de remarquable, comme caractères, que leurs antennes sétacées, composées d’une trentaine d’articles. Il n’en est pas de même en ce qui concerne leurs mœurs ou leurs habitudes. Les larves vivent, par groupes nombreux, sur les arbres, dont elles dévorent les feuilles. Chacune d’elles se file une loge à part ; mais la tribu entière est réunie sous des feuilles maintenues par des fils. Vers la fin de l’été en général, ces larves sont arrivées au terme de leur développement ; elles descendent alors et s’enfoncent dans la terre ; là, elles se filent une coque soyeuse, où elles se métamorphosent en nymphes. Les espèces peu nombreuses de ce genre sont répandues clans les diverses régions du globe ; mais la plupart habitent l’Europe.

LYDD, ville d’Angleterre, comté de Kent, à 45 kilom. S.-E. de Maidstone, avec un petit port sur la mer du Nord, à 5 kilom. N.-O. du

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cap Dungeness ; 2,017 hab. Elle forme avec Romney un des Cinq-Ports.

LYDDAouDIOSPOLIS, ville delà Palestine ancienne, où saint Pierre guérit un paralytique, et ou saint Georges fut martyrisé. C’est de nos jours la ville turque de Ludd dans le pnchalik de Damas, à 5 kilom, N.-E, de Ramlèh.

LYDÊE s. f. (li-dé). Astron. Planète télescopique, découverte en 1870.

— Bot. Syn. de kagenëckie, genre d’arbre3,

de la famille des rosacées.

LYDGATE (John), poète anglais, né vers 1370, mort vers 1450. Il alla compléter son instruction à Paris et à Padoue, se familiarisa avec la langue et la littérature des pays • qu’il venait de visiter, et, de retour dans son pays, entra dans l’ordre de Saint-Benoît. Peu après, Lydgate fonda au monastère de Buryune école dans laquelle il enseigna aux jeunes nobles l’art de la versification et les belleslettres. Très-instruit, il connaissait la rhétorique, la philologie, la théologie, l’astronomie, les mathématiques, etc. Il s’attacha à réformer la langue anglaise, à l’exemple de Chaucer, et lui donna ce tour clair et précis qui est devenu sa principale qualité. Doué d’une grande facilité, Lydgate a composé de nombreux écrits dans des genres très-différents. Nous citerons parmi les plus remarquables : la Chute des princes ou le Livre de Jean Bochas (Londres, 1494) ; Histoire, siège et destruction de Troie (Londres, 1513, in-fol.), poiime curieux, contenant vingt-huitmille vers ; l’Histoire de Thèbes, publiée avec les œuvres de Chaucer. Il a laissé, en outre, des ouvrages de théologie, des biographies, des hymnes, des églogues, des satires, etc.

LYD1ADKS ou LYSIADÈS, général grec, né à Mégulopolis, mort en 226 av. J.-C II s’empara de la souveraineté do saville natale, mais abdiqua ses pouvoirs au bout d’une dizaine d’années, en 234, fit entrer les ftlégalopolitains dans la ligne achêenne, et devint . leur général en cher. Peu après, Lydiadès eut des démêlés avec Aratus, tout-puissant sur les Achéens, et qui contrecarrait systématiquement ses vues ; néanmoins il accepta le commandement de la cavalerie dans l’armée dont Aratus devint le général en chef, et trouva la mort dans la bataille qui eut lieu près de Mégalopolis contre les Spartiates.

LYDIAT (Thomas), mathématicien anglais, né à Okerton (comté d’Oxford) eu 1572, mort en 1646. Il entra dans les ordres, s’adonna particulièrement à l’étude de l’astronomie et des mathématiques, qu’il enseigna pendant quelque temps, puis devint chronologiste et cosmographe du prince Henry, fils aîné de Jacques Ier. En 1609, il alla professer au collège de Dublin, puis devint recteur à Okerton. Très-attaché a la cause de Charles Ier, il eut, pendant la guerre civile, beaucoup à souffrir des troupes du parlement, qui le firent à deux reprises prisonnier. Il mourut dans la misère. On lui doit de nombreux ouvrages, dont les principaux sont : Tractutus de variis annorum formis (Londres, 1605); Prælectio astronomica de natura cœli (Londres, 1607); Emendatio temporum ab initio mundi huc usque (Londres, 1609) ; De anni solaris mensura (Londres, 1620) ; Canones chronologici (Oxford, 1675), etc.

LYDIE, en latin Lydia, ancienne contrée de l’Asie Mineure. Il est difficile d’en déterminer exactement les limites, car elles varièrent à différentes époques ; mais sous l’empire romain cette contrée avait pour bornes : au N., la ligne des montagnes connues sous le nom général dé Sardene, qui la séparait de la Mysie ; à l’E., la Phrygie ; au S., la Carie, dont elle était séparée par le Méandre, et à l’O. la mer Egée, bien que la région située sur la côte fût plus ordinairement désignée sous le nom d’Ionie. Elle avait pour capitale Sardes ; ses autres villes principales étaient" Magnésie, Thyatira, Apollonie, Philadelphie. La Lydie est traversée de l’E. À l’O. par des chaînes de montagnes, dont la principale, désignée par Strabon sous le nom de Messogis, est un rameau du Taurus et forme la limite septentrionale de la vallée du Méandre. Une autre chaîne, connue des anciens sous le nom de Tmolus, parait se détacher du Messogis, près des frontières de Phrygie, se dirige, parallèlement à la première chaîne, à travers le centre de la Lydie, et se termine sur la côte occidentale en face de l’Ile de Chio. Un rameau du Tmolus, appelé Sypiltis, s’avance plus au N.-O. jusqu aux villes de Cumes et de Phocée. La chaîne de montagnes qui séparé la Mysie de la Lydie est la continuation de la chaîne méridionale connue dans la Bithynie sous 16 nom à’Olympe, et, dans la Mysie, Sous ceux à’Ida et de Temnon, La Lydie se trouve donc ainsi partagée en deux vallées principales : celle du S., située entre le Messogis et le Tmolus, et arrosée par le Caistre, est de médiocre étendue ; mais celle du N., située entre le Tmolus et le Sardene, et qu’arrosent l’Hermus et ses afiluents, l’Hyllus, le Pactole et le Coganus, forme une plaine immense. La fertilité de la Lydie et la salubrité de son climat ont été souvent vantées par les écrivains anciens, dont le témoignage a été confirmé par celui des voyageurs modernes.

L’origine desLydiens est incertaine. Quelques historiens, Josèphe entre autres, ont

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supposé que c’était ce peuple que le livre de la Genèse (x, 22) mentionne sous le nom de I/iid, nation issue de Sein. Homère ne paraît pus avoir connu le nom de Lydie et donne à ses habitants celui de Mamiens. Selon les historiens les plus anciens, les Lydiens furent d’abord appelés Mœniens, et prirent le nom sous lequel ils furent plus tard désignés do Lydus, fils d’Atys, dont la tradition fait le premier roi de la contrée. Les écrivains d’une époque plus rapprochée établissent uno distinction entre les Mœniens et les Lydiens, et prétendent.que les premiers habitaient au N.-E, . du Tmolus, près de la rivière Hyllus, tandis que les Lydiens étaient établis dans la région méridionale du pays. Enfin, selon Hérodote, les Lydiens avaient la même origine que les Cariens et les Mysiens. Les anciens Lydiens semblent avoir joui d’une grande prospérité commerciale, et surtout avoir possédé en abondance des métaux. précieux, ainsi qu’on peut le conjecturer de plusieurs faits rapportés par l’histoire, et notamment de la richesse des présents envoyés par Crésus aux différents oracles de la Grèce. Hérodote dit qu’ils retiraient de grandes quantités d’or des sables du Pactole, mais il n’est pas prouvé qu’ils aient jamais exploité des mines do co métal. À l’époque do Strabon, on ne trouvait plus d’or dans le Pactole ; et si Hérodote a été mal informé, ce qui est peu probable, puisqu’il avait visité la ville do Sardes, cette fable pouvait avoir été inspirée par l’aspect du mont Tmolus, qui, d’après un voyageur anglais moderne, nommé Chishull, est recouvert, par endroits, de parcelles brillantes qui ressemblent à de la poudre d’or. Les Lydiens furent les preiniersà poinçonner l’or etj’argent, et ils prétendaient être lesinventeursdes jeux en usage dans la Grèce à l’époque d’Hérodote.

Le monument architectural le plus extraordinaire de l’ancienne Lydie était le tombeau colossal d’Alyattes, père de Crésus, qui s’élevait un peu au N. de l’Hermus, à environ 6 ou 8 kilomètres de Sardes. Hérodote te place sur la même ligne que les grands travaux des Égyptiens et des Babyloniens, et dit qu’il avait 1.260 mètres de circonférence et 400 mètres de hauteur. La base en était construite en énormes pierres, et la partie supérieure était en terre. Chandler visita l’emplacement supposé de ce tombeau, et trouva le sol recquvert de tertres do terre, dont un, placé à peu près au centre^ et le plus grand de tous, lui parut avoir dû être le lieu de la sépulture d Alyattes ; il suppose que le soubassement de pierre est aujourd’hui caché par la terre, que les pluies ont à la longue fait descendre du sommet. C’est dans le voisinage de ce monument que se trouve le lac connu des anciens sous le nom de Oyijœa (Homère, Iliade, H, 864 ; Hérodote, livre Ier).

Histoire. L’histoire ancienne de la Lydie a été racontée par Hérodote, qui nous apprend que trois dynasties y régnèrent successivement : les Atyades, depuis les temps

les plus anciens jusqu’à 1221 avant J.-C ; les Héraclides, de 1221 à 716, et les Mermnades, de 716 à 556. L’histoire de-la Lydie ne commence réellement qu’avec cette dernière ; car l’existence des deux premières dynasties est complètement fabuleuse. Nous nous contenterons de donner ici la liste des princes mermnades, qui ont chacun un article particulier dans le Grand Dictionnaire. Ce furent : ■ 10 Gygès, qui parvint au trône par le meurtre de Caiultiule, le dernier des Héruclides, et qui régna de 716 à C78 ; 2° Ardys (678-629) ; 3o Sadyattes (629-017) ; 4<> Alyattes (617-560), et 5» Crésus, qui ne régna réellement que do 560 à 556, bien qu’il soit probable qu’il ait été associé au.trône du vivant de son père. Ces rois soutinrent des guerres presque continuelles avec les villes grecques de la côte ; mais leur empire s’accrut constamment en richesse et en étendue. Il atteignit son plus haut point de prospérité sous le règne de Crésus, qui subjugua tous les peuples de l’Asie Mineure habitant à l’O. du lieuve Halys, à l’exception des Ciliciens et des Lyciens. Mais cet empire, qui était alors le plus puissant de l’Asie occidentale, fut conquis par Cyrus et devint une simple province de l’empire des Perses. Selon Hérodote, il n’y eut pas, dans toute l’Asie, de peuple aussi belliqueux que les Lydiens, jusqu au jour où Cyrus, d’après les conseils de Crésus lui-même, leur enleva leurs armes, et les obligea à apprendre la musique et la danse ; ils ne tardèrent pas alors àdevenirles plus efféminés des Asiatiques. À la mort d’Alexandre, la Lydie forma, avec le reste de l’Asie occidentale, une partie de l’empire des Séleucides, et, après la défaite d’Antiochus par les Romains, ces derniers la donnèrent à Eumène, roi de Pergame, on récompense du dévouement avec lequel il était venu il leui aide dans leur guerre contre le roi de Syrie. À la mort d’AUale III (133 av. J.-C), elle passa, avec les autres possessions des rois do Pergame, sous la nomination romaine. Elle partagea dès lors le sort de l’Asie Mineure, et, après avoir fait partie de l’empire grec, tomba au pouvoir des Turcs. Elle est aujourd’hui comprise dans l’un des eyalets de l’Anatolie, celui d’Aydin. Outre les ouvrages des historiens grecs, on peut consulter sur cette contrée ceux do quelques voyageurs modernes, entre autres : Voyages dans l’Asie Mineure, par Chandler ; Description