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MACBRIDE (David), célébra chirurgien anglais, né en Irlande en 1726, mort en 1778. Il lit, à bord d’un navire de guerre, quelques campagnes où il eut l’occasion d’observer la maladie du scorbut, puis il alla exercer son art à Dublin (174’9). Savant chimiste, il détermina la nature des gaz produits par la putréfaction, et ses expériences à ce sujet le conduisirent à conseiller l’emploi de la drèche pour prévenir ou guérir le scorbut chez les marins. Il trouva aussi une nouvelle méthode de préparer les peaux par le moyen de l’eau de chaux. On a de lui : Expérimental Essays on the fermentation of alimentary mixtures, on the nature and properties of fixed air, on the scurvy, etc. (Londres, 1776, in-8o), traduit par V. Abbadie (Paris, 1776, in-12) ; Fiistorical account of the new méthod of treàtiuff the scurvy at sea (Londres, 1768, in-8o) ; Methodical introduction to the theory and practice -of the art of medicine (Londres, 1772, in-4o), traduit en français par Petit-Radel (Paris, 17S7, 2 vol. in-S<>).

MACBRIDÉE s. f. (mak-bri-dé). Bot. Genre d’orchidées de la Caroline.

MACCA (Gaetano-Girolamo), historien italien, né à Sarcedo vers 1740, mort en 1824. Il fit partie de l’ordre des frères mineurs à Vieence, et, lors de l’abolition des ordres ecclésiastiques, établit à Caldogno une imprimerie où ses derniers ouvrages furent imprimés. On cite de lui : Dell’ origine di Vicenza (1783) ; Storia del monistero di San Krancesco di Vicenza (1789) ; Storia del territorio vicentino (ISIS-18£6, 17 vol. ill-4û}.

MACCABÉE, nom d’une célèbre famille juive. V. Macchabkb.

MACCABEO s. m. (mak-ka-bé-o). Vitie. Cépage importé d’Espagne, et cultivé dans les Pyrénées-Orientales.

MAC-CAGHWELL(Hugh), en latin Canel■u», prélat et commentateur irlandais, né dans le comté de Down en 1571, mort en 1G26. Il devint déflniteur général de l’ordre des franciscains, puis professa la théologie à Louvain et au couvent d’Ara-Cœli à Rome, et fut nommé, peu de jours avant sa mort, archevêque d’Armagh. Mac-Caghwell a écrit des commentaires sur les œuvres de Duns Scot, commentaires qui ont été insérés dans l’édition des œuvres de ce philosophe, publiée à Lyon en 1639 (la vol. in-fol.).

MACCAGN1 (Dominique), érudit italien. V.

MaCANjEUS.

MACCALUBA, montagne volcanique de la Sicile, dans la province et k 4 milles au N. de Girgenti ; les éruptions de ce volcan donnent de la lave mêlée à de grandes quantités de boue, qui s’échappe.par de nombreux cratères. Ce volcan est un espace boueux de près de 3 arpents d’étendue et dont l’apparence est celle d’une argile grise très-épaisse, séchée et gercée par la chaleur.

MAC-CARTHY’S 1SLAND, a 180 milles anglais de Bathurst ; lie de la Gambie, que les indigènes nomment Yanyambouré. Elle est longue de 7 milles et large de 1/4 de mille. La capitale en est George-Town, résidence du commandant militaire et des négociants anglais qui ont des comptoirs sur le fleuve. C’est le seul établissement militaire de l’intérieur de la Gambie. Des canons et 80 soldats noirs, commandés par 2 officiers-blancs, forment la défense de Muc-Carthy. Dans la partie haute de l’Ile, les bords ne sont garnis que de quelques palmiers et de plantes aquatiques ; mais dans la partio basse la végétation est très-riche. Mac-Carthy appartient aux Anglais, qui en ont fait un séjour charmant. Les maisons de George-Town sont en pierre, et l’on respire le confortable jusque dans les cases des noirs.

MAC-CAUTHY, famille irlandaise, qui descend des rois de Desmod et qui compte plusieurs membres distingués, parmi lesquels nous citerons les suivants : — Mac-CarthyMor (Donall), comte de Clancare, se montra opposé U l’Angleterre, eut ses biens confisqués, et fit en 1566 sa soumission à la reine Elisabeth, qui lui rendit son patrimoine. Bientôt après, il se souleva de nouveau avec quelques autres seigneurs irlandais, fut vaincu et obtint encore une fois sa grâce. — Connac Mac-Carthy-Muskery, parent du précédent, mort en 1606, rit également sa soumission à Elisabeth et embrassa le protestantisme. Soupçonné d’avoir voulu prendre part à l’insurrection de Mac-Carthj-Mor, il fut jeté en prison, mais recouvra la liberté par un hardi stratagème. — Son fils, Cormae-Ogue MacCarthy-Muskery, fut nommé par Jacques Ic^ en 1628, baron de Blarney et vicomte de Muskery. En 1G40, il fit venir dans le comté de Cork plusieurs familles anglaises persécutées comme catholiques et les y établit. — Son fils, Donough Mac-Carthy-Muskery, mort en 1665, fut également un zélé défenseur du catholicisme. Il prit en 1641 le commandement en chef de l’armée catholique dans la province de Munster, lutta contre Cromwell jusqu’en 1652, se rendit alors en Espagne, fut chargé en 1637 d’une mission auprès de la veuve de, Charles Ier, alors à Saint Gerimiin-en-Laye, et reçut l’année suivante,

de Charles II, le titre de comte de Clan-Carthy..

— Son fils, Charles Mac-Carthy, servit successivement en France et dans les Pays-Bas, et fut tué lors du combat naval jui eut lieu entre les Anglais et les Hollau-.

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dais en 1665. — Le frère du précédent, Justin Mac-Carthy, mort à Baréges en 1700, commandait, en qualité de major général, l’armée catholique d’Irlande, lorsqu’il remporta en 1689 une éclatante victoire sur O’Brien, qui commandait un corps de protestants, et reçut de Jacques II, comme témoignage de satisfaction, le titre de duc et pair. Cette même année, il tomba entre les mains du général anglais Wolsey, fut rendu à la liberté k la suite d’un échange, suivit Jacques II dans son exil après la défaite de ce prince à La Boyne, et prit du service en France, en qualité de lieutenant général.-Florence Mac-Carthy-Rkagh, baron de Kinsale, mort k la Tour de Londres au commencement du xvne siècle, • appartenait à une branche cadette de la famille des Mac-Carthy. Soupçonné de conspirer contre le gouvernement britannique, il fut enfermé à la Tour de Londres en 1507, retourna en Irlande au bout d’un an de captivité, se mit à la tête de plusieurs tribus, combattit les Anglais, défit complètement l’armée de George Flower, général d’Elisabeth, refusa de traiter avec cette princesse, entre les mains de laquelle il tomba par trahison (1601) et alla terminer ses jours à la Tour de Londres. — Son fils, Donall Mac-Carthy, emprisonné en même temps que lui, ne recouvra la liberté qu’au bout de quarante ans (1641). U tenta vainement alors, ainsi que ses descendants, de recouvrer ses domaines seigneuriaux, et la plupart des membres de cette branche allèrent s’établir soit en Espagne, soit en France.

MAC-CAnTHY (Justin, comte de), célèbre bibliophile, né kSpringhouse (Écosse) en 1744, mort à Toulouse en 1811. Il appartenait k la branche deMac-Carthy-Reaghet étaitfilsd’un Denis Mac-Carthy qui était venu s’établir en France pour fuir les persécutions. Justin Mac-Carthy, fortement attaché k la foi de ses pères, réalisa les débris de sa fortune, vint se fixer à Toulouse, et reçut en 1776 des lettres de naturalisation. Il forma dans cette ville une riche bibliothèque, peu nombreuse, mais sans rivale en Europe pour la rareté des éditions et la beauté des reliures. Grégoire la cite, dans son Rapport à la Convention sur la bibliographie, comme possédant, à elle seule, autant d’exemplaires sur vélin qu’il s’en trouvait à la Bibliothèque nationale, c’est-à-dire 274, formant 380 volumes. On y trouvait aussi-quelques exemplaires tirés sur satin, entre autres un Pindare et un Anacréon, La famille Mac-Carthy, après avoir mis k part plusieurs ouvrages précieux de cette bibliothèque, eu a encore retiré, aux enchères publiques, la somme de 404,746 francs en 1817.

MAC-CARTHY (Nicolas de), prédicateur, fils du précédent, né à Dublin en 1769, mort à Annecy en 1833. Il fit ses études à Paris, fut ordonné prêtre en 1814, entra chez les jésuites en 1820, et acquit la réputation d’un des premiers orateurs sacrés de son époque. Son éloquence était toute spontanée ; il n’écrivait point ses sermons, et souvent, en montant en chaire, il ne savait pas encore quel sujet il allait traiter. Il a prêché l’Avent aux Tuileries en 1819, et le Carême en 1826. Après la Révolution de 1830, il se retira à Annecy. On a imprimé, après sa mort, quelques-uns de ses Sermons (1834, 3 vol. in-8o).

MAC-CABTHY-LEV1GNAC (Robert-Joseph, comte de), homme politique françuis, frère du précédent, né en 1770, mort à Lyon en 1827. Emigré en 1791, il fut aide de camp du prince de Coudé et rentra en 1814. Louis XVIII Je nomma maréchal de camp. Membre de la Chambre des députés de 1815 jusqu’en 1820, il siégea du côté droit et prit toujours et avec acharnement la défense des intérêts du clergé.

MAC-CARTHY (Jacques), géographe et traducteur français, d’origine irlandaise, né à Cork en 1785, mort à Paris en 1833. Il prit du service dans l’armée française en 1800, devint chef de bataillon, puis fut attaché au dépôt de la guerre. On lui doit un grand nombre de traductions de l’anglais. Ses ouvrages sur la géographie ont eu du succès. Nous citerons : Choix de voyages (1822, 10 vol. in-8o) ; Dictionnaire de géographie (1824, in-8o), souvent réimprimé en 2 vol. ; Dictionnaire universel de géographie physique, politique, historique, etc. (1827 et suiv., 2 vol. in-8o) ; Traité élémentaire de géographie (1833, in-8o). Parmi ses traductions, nous mentionnerons le Précis de l’histoire politique et militaire de l’Europe, de Bigland ; le Voyage en Chine, d’Ellis ; le Voyage dans la régence d’Alger, de Shaw, etc.

MAC-CARTHY (Oscar), écrivain et voyageur français, fils du précédent, né vers 1815. Il alla visiter l’Algérie vers 1850, parcourut plusieurs fois k pied le grand désert, et a été chargé par le gouvernement français, en 1859, de se rendre de l’Algérie au Sénégal en traversant Tombouctou. Outre de nombreux atticles insérés dans la Biographie générale, dans le Dictionnaire de ta conversation, etc., on a de cet intrépide voyageur : Algeria romana ; recherches sur l’occupation et la colonisation romaine en Algérie (Paris, 185S, in-S«) ; Géographie physique, économique et politique de l Algérie (Paris, 1859, in-is), etc.

MAC-CARTHY-LYRAGH (sir Charles), général anglais, mort en 1824. Il servait en France lors de la Révolution. Il émigra alors à Coblentz, passa ensuite en Angleterre, où

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il prit du service, fut gouverneur du Sénégal jusqu’en 1814, puis gouverneur des établissements anglais de la Côte d’Or et de Sierra-Leone. En 1823, te roi des Achantis, Toutou-Quamina, lui fit demander 1,100 onces d’or en lui déclarant que, s’il lui refusait de lui envoyer ce tribut, sa chevelure servirait bientôt de panache au grand tambour de guerre des Achantis. Bientôt après la guerre éclata. Mal soutenus par les Fantis, leurs alliés, les Anglais furent exterminés sur les bords de la rivière de Boussompra, et la tête de Mac-Carthy fut portée au roi des Achantis.

MACCAULEY (sir Edward), romancier anglais, né en Écosse k la fin du xvme siècle. U publia quelques romans historiques que Defauconpret a traduits en français, et parmi lesquels nous citerons : Saint Johnston ou le Dernier comte de Gowrie (Paris, 1824, 4 vol. in-12) ; le Loup de Dadenach, roman du xivo siècle (Paris, 182S, 5 vol. in-12) ; Logan de Hestalrig (Paris, 1828, 4 vol. in-12) ; Lochandhu (Paris, 1828, 4 vol. in-12).

MACCHABÉE s. m. (ma-ka-bé). Argot. V,

MACABIT.

MACCHABEES, nom donné aux fils du prêtre Mathathias, à cause de Judas Macchabée, qui le premier porta ce nom. Il n’y a même que lui qui soit appelé Macchabée dans le texte de l’Écriture. On ne saurait douter que ce nom ne vienne origUairement de l’hébreu ou du chaldéen. Quelques-uns disent que Judas, ayant fait mettre dans ses drapeaux les lettres hébraïques meun, caph, beth, iod, on en forma le surnom de Macchabée. Ce sont les lettres initiales des premiers mots du verset xi» du chapitre XV de VExode dans le texte hébreu : Qui est semblable k vous parmi les forts, Seigneur ? D’autres prétendent que Judas porta le nom de Macchabée dès sa jeunesse. Joseph ben Gorion, dont on a une histoire en langue hébraïque, dit que le courage de Judas, fils de Mathathias, lui fit donner le surnom de Macchabée ; ce qui a fait croire à quelques savants que ce mot était formé des mots hébreux mac, cah, bi, c’est-k-dire je suis couvert de blessures. On le dérive encore du verbe hébreu cabah, qui veut dire être éteint, et qui, au participe actif, fait mecabbeh c’est-à-dire éteignant, surnom qui conviendrait a Judas Macchabée, pour avoir éteint les dissensions domestiques de sa nation.

MACCHABÉE (Judas), guerrier juif, fils de Mathathias, mort en 160 av. J.-C. La tyrannie et l’intolérance d’Antiochus Epiphaue avaient soulevé contre son gouvernement un certain nombre de Juifs attachés à leur nationalité et k leur foi religieuse. Mathathias leur donna le signal de la révolte en tuant un Juif apostat au.moment où il allait sacrifier aux idoles ; mais il mourut lui-même peu de temps après. Les révoltés se donnèrent pour chef son fils Judas, surnommé Macchabée, homme tout k fait digne de les commander par son courage, par ses talents, mais aussi par l’ardeur intolérante de sa foi. Tout en faisant la part des exagérations par lesquelles le Livre des Macchabées a exalté les victoires de Judas, on ne peut s’empêcher de reconnaître en cet homme une grande valeur guerrière, une extrême habileté dans le commandement, une adresse singulière à gagner l’esprit des soldats et à manier leur volonté. Le premier adversaire avec lequel il se mesura l’ut Apollonius, lieutenant d’Antiochus, k qui il infligea une défaite complète dans les environs de Samarie. Peu de temps après, Séron, général syrien, éprouva le même sort k Béthoron. Lysias, qui gouvernait la Syrie en l’absence d Antiochus, envoya contre les révoltés urtje armée de 47,000 hommes, commandée par Ptolémée, Nicanor et Gorgias. Dans ce péril pressant, Judas opéra une levée en masse de tous les Juifs restés fidèles et battit séparément les trois généraux d’Antiochus. L’année suivante, une armée de

65,000 hommes fut de nouveau mise en fuite par Judas. Cette victoire permit à l’armée juive d’entrer k Jérusalem, de purifier le temple où Antiochus avait installé le culte des idoles, et de rétablir le culte national (164 av. J.-C). Quelques mouvements insurr rectionnels, suscités en Judée par les actes d’intolérance religieuse des vainqueurs, furent aussitôt réprimés par des détachements que commandaient les frères de Judas. Ces victoires furent malheureusement souillées par des actes d’une épouvantable barbarie, les Macchabées ayant résolu l’anéantissement des idolâtres par la destruction de tous les maies.

Sous Démétrius Soter, successeur d’Antiochus (161), Judas vainquit tour k tour l’armée commandée par Bacchide, et, à deux reprises différentes, celle que commandait Nicanor, qui périt dans la déroute. Mais une nouvelle expédition dirigée par Bacchide ayant mis les 3,000 hommes de Judas en présence d’une armée de 22,000 hommes, les Macchabéens épouvantés se débandèrent et laissèrent leur générai, k la tête de 800 braves, se faire écraser par l’ennemi. Judas succomba dans cette lutte héroïque.

MACCHABÉE (Jonathas), grand prêtre, frère du précédent, mort en 144 av. J.-C. Il se mit à la tête des Juifs après la mort de Judas, harcela les Syriens, chassa Bacchide de la Judée (158), se ligua successivement avec Alexandre Bala (152) et avec le fils de ce dernier, Antiochus VI (145), compétiteurs

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au trône de Syrie, et fut assassiné par Try-I phon, qui gouvernait nu nom du jeune Antiochus VI.

MACCHABÉE (Simon), grand prêtre juif, frère du précédent, mort en 135. Il succéda k Jonathas comme grand prêtre (144), montra autant d’habileté que de courage, fit alliance avec les Romains, chassa de Jérusalem la garnison syrienne et parvint k faire reconnaître l’indépendance de la Judée par les rois de Syrie, après la victoire remportée par ses fils Judas et Jean Hyrcan sur les généraux d’Antiochus VII Sidétès (137). Après uns heureuse administration de dix ans, Simon fut assassiné avec deux de ses fils, Judas et Mathathias, par son gendre Ptolémée, gouverneur de Jéricho, qui voulait s’emparer du pouvoir suprême. Son fils, Jean Hyrcan, échappé à ce massacre, devint alors grand prêtre et prince des Juifs. — Pour les autres membres de la famille des Macchabées qui possédèrent le pouvoir suprême en Judée jusqu’à Tan 37 av.’J.-C, v. ALKXANDRA, Alkxandre, Alexandre Jkannke, Antigonb, Arjstobulk et Hyrcan.

Macchabée* (livres des). Ces livres sont au nombre de quatre : mais deux seulement sont admis au canon des livres saints de l’Eglise catholique. Le premier de ces livres contient le récit des événements survenus en Judée depuis la révolte de Mathathias contre Antiochus Épiphane jusqu’à l’avènement de Jean Hyrcan au grand pontificat. On ne possède que le texte grec de ce livre ; mais plusieurs pensent qu’il a été écrit primitivement en hébreu, s’appuyant sur la déclaration d’Origène qui a connu le texte hébraïque, et sur celle de saint Jérôme, qui affirme avoir découvert un texte en cette langue. Il n’est pas sûr cependant que cette version hébraïque ne tùt pas une traduction du texte grec. On ajoute, il est vrai, que la version grecque contient de nombreux hébraïsmes ; mais, outre que l’erreur est facile en cette matière, rien n’empêche de supposer que le texte grec est dû à un Hébreu grécisant. La question reste donc indécise.

Le style du premier livre des Macchabées est assez inculte. On y rencontre, outre les exagérations patriotiques qui décèlent un écrivain national, quelques grosses erreurs historiques ; par exemple, 1 auteur affirme que, sur son lit de mort, Alexandre partagea son immense empire entre ses compagnons ; or, chacun sait qu’Alexandre, sollicité de se nommer un successeur, ne voulut jamais y consentir. L’auteur imagine une alliance plus que fantastique entre les Juifs et les Spartiates, etc., etc.

Le second livre des Macchabées parait avoir été écrit en grec. C’est, du reste, un recueil assez disparate, et qui semble du à divers auteurs. Ce livre contient deux lettres des Juifs de Palestine aux Juifs d’Égypte, et un complément de l’histoire de Judas Macchabée donnée dans le premier livre. Le style de ce second livre est meilleur ; mais l’authenticité en est plus que douteuse et les erreurs historiques y fourmillent. Les légendes, les miracles, que l’auteur du premier livre a évités avec tant de discrétion, sont prodigués dans le^second. C’est là, par exemple, que se trouve l’aventure singulière d’Héliodore, battu de verges par deux anges, et celle des sept frères martyrs.

Macchabéei (les), tragédie allemande, par Otto Lud-wig (1854). Cette pièce, qui fit la plus grande sensation lors de son apparition, ne se soutint pas à la scène, et, de fait, elle est moins faite pour le théâtre que pour la lecture. Le style en est d’une couleur très-énergique. Les principaux personnages, le général Judas Macchabée, son frère Éléazar et leur héroïque mère Léa, sont des caractères bien dessinés. En somme, cette pièce méritait le succès qu’elle a obtenu dans le monde des littérateurs et occupe une place très-honorable à côté des œuvres des Gutzkow, des Laube, des Brachvogel.

MACCHABÉES (les), nom de sept frères martyrisés avec leur mère, Salomé, sous Antiochus Épiphane (168 av, J.-C.). Emmenés en Syrie avec un grand nombre d’autres captifs, ils refusèrent de sacrifier aux idoles et déinanger de la chair de porc, et périrent dans les supplices les plus atroces, après leur père Eléazar. Tant que dura leur martyre, leur courageuse mère ne cessa de les exhorter à ne point faiblir, puis elle monta courageusement sur un bûcher, où elle fut la proie des flammes. L’Église honore, le 1er août, les Macchabées, k titre de martyrs.

Ou remarquera que, dans le récit qu’où trouve de cette légende au second livre des Macchabées, le nom de Macchabées n’est pas donné k cette famille de martyrs, pas plus que celui de Saloiné à la mère. Les hagiographes ont même attribué k chacune des sept victimes un nom de fantaisie, emprunté k l’histoire des Macchabées, fils de Mathathias.

Macchabées (lks), tragédie en cinq actes et en vers, par La Motte-Houdart, représentée k la Comédie-Française en 1721. L’action commence après la mort des six premiers frères. À la légende émouvante des sept enfants martyrisés sous les yeux de leur inère, l’auteur a cru devoir ajouter l’amour de Mi-zael, le plus jeune des Macchabées, pour Antigone, favorite d’Antiochus. Ce dernier ne laisse k Mizael d’autre choix que d’abjurer le