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MUSA.

MESAGROlcus s. m. (mé-za-gro-i-kussdu gr. mesos, moyen ; agroikos, rustique, c’esi-a-dire demi-rustique). En loin. Genre de coléoptères, de la famille des cureulionides gonatoeères, comprenant deux espèces du Caucase.

MÉSAIR ou MÉZA1R b. m. (mé-zèr). Manège. Allure intermédiaire entre le terre à terre et les courbettes.

MÉSAISE s. m. (mé-zè-ze — du préf. mes, et de aise). Malaise, défaut de bien-être : Le désir est une espèce de mésaise que l’amour du bien-être met en nous, (Vauven.)

— Cachot bas et étroit, où l’on ne pouvait se tenir debout ni couché.

— Syn. Mésolae, malaise. V. MALAISE.

MÉSAL s. m. (mé-zal). Moll. Espèce du genre turbo.

MÉSALLIANCE s. f, (mé-za-li-an-serad. mésallier). Alliance, mariage avec une personne d’une naissance ou d’une condition inférieure- : Faire une mésalliance. Les bellesmères sont la grande pierre d’achoppement des mésalliances. (E. Aubier.) La noblesse se vengeait de ses mésalliances par un dédain affiché. (P. de St-Victor.)

— Par anal. Liaison’avec des personnes méprisables : On se mésallié tris-haut ; la vraie mésalliance est celle des âmes. (V. Hugo.)

— Fig. Union de choses disparates, incompatibles : II est des mésalliances d’esprit aussi bien que des mésalliances de moeurs et de rang. (Balz.)

.... J’aperçois de la mésalliance Entra votre mérite et mon insuffisance.

Bouksàult. MÉSALLIÉ, ÉE (mé-za-li-é) part, passé du v. Mésallier : Un noble mésallié.

MÉSALLIER v. a. ou tr. (mé-zn-li-é — du préf. mes, et de allier. Prend deux i de suite aux deux prem. pers. pi. de l’imp. de l’ind. et du prés, du subj. : Nous mésalliions, que vous mésalliiez). Allier, marier à une personne de condition ou de naissance inférieure : Mésallier ses enfants.

— Fig. Compromettre dans une société de gens indignes ou méprisables :

J’aime mieux être seul et dans l’inaction

Que de mésallier ma conversation.

BoimsAULT.

Se mésallier v. pr. Epouser une personne d’une naissance ou d’une condition inférieure : Les nobles ne craignent plus de su mésallier en épousant de riches héritières.

— Par anal. Se compromettre, s’abaisser en se liant à des personnes méprisables : On se mésallie en fréquentant les malhonnêtes gens.

— Fig. Se mettre en contact avec quelque chose d avilissant : Un écrivain d’un vrai talent se mésallie en traitant un sujet honteux.

MÉSANCYLE s. m. Cué-zan-si-le — du gr. tjimos, médian ; aglculis, javolot). Art milit. anc. Trait retenu par une courroie attachée au milieu de la hampe.

MÉSANGE s. f. (mé-zan-je — bas latin mezenza, provenu du germanique : anglosaxon mase, ancien flamand mi’ese, allemand meise, à l’aide d’un suffixe en k ou en g. Ce mot germanique signifie sans doute l’oiseau tacheté, comme le montre la comparaison de l’ancien allemand meisa, petite vérole, et masar, tache. Toutes ces formes se rapportent a un ancien nom aryen de la fève et de la lentille : sanscrit mâsha, mâshaka, masura, fève et lentille). Ornith. Genre de petits passereaux conirostres : Mésange charbonnière. Mésange nomtette. Mésange bleue. Mésange à moustache. Ceux qui élèeent des abeilles ont un très-grand intérêt d détruire les mésanges, parce qu’elles font une très-grande consommation de ces insectes utiles. (Buff.). Les mésanges comptent des représentants dans une grande partie de l’univers. (Maury.) Dès qu’une MÉSANGE tombe malade, ses compatriotes lui brisent le crâne à coups de bec et lui dévorent le cerveau. (Raspail.)

— Encycl. Les mésanges composent une division intéressante dont les espèces, nettement tranchées, s’isolent des autres espèces ornithologiques. C’est particulièrement par leurs habitudes que ces oiseaux se distinguent. Généralement vifs, audacieux, jaloux et hargneux, ils devraient être rangés parmi les plus redoutables si leur force égalait leur turbulence et leur courage. S’ils ont des sympathies, leurs amipathies, en revanche, sont féroces, et l’on peut placer, au premier rang do leurs bêtes d’aversion, la chouette sur laquelle ils se lancent avec une fureur et Une opiniâtreté incomparables. L’activité des mésanges est aussi remarquable que la violence de leur caractère ; aussi est-il fort rare de les voir en repos pendant le jour. Voltigeant sans cesse de branche en branche, où elles s’accrochent et se soutiennent dans toutes les attitudes, elles inspectent minutieusement l’écorce et les feuilles des arbres, où elles cherchent le3 insectes, leurs larves et leurs œufs. Quand un arbre a été exploré de la sorte, de la base jusqu’au faite, elles passent à un autre, et visitent quelquefois ainsi toute la lisière d’un bois. Les mésanges sont à peu près omnivores, et c’est probablement^ la facilité qu’elles ont de se nourrir que l’on doit attribuer leurs habitudes sédentaires, car elles errent ça et là plutôt qu’elles

MESA

n’émigrent. L’été, elles mangent toutes sortes d’insectes, abeilles, guêpes, punaises des bois, chenilles ; l’hiver, elles se nourrissent de fruits à noyau et de graines sèches, telles que celles du tilleul, du sycomore, de l’érable, du hêtre et du charme, noix, châtaignes, glands, olives, etc. Tous ces fruits sont attaqués à coups de bec, et les plus durs finissent par céder aux petits coups faibles, mais opiniâtres, dont ils sont frappés. Les mésanges, sans souci du lendemain, vivent pour la plupart au jour le jour ; toutes cependant sont fort gourmandes, et quelques-unes sont môme «arnivores, telles que la mésange bleue, la charbonnière et la nonnette, qui montrent un goût des plus prononcés pour le suif et la graisse rance, ainsi qu’on la fort souvent constaté. Un fait également certain, c’est qu’elles attaquent les oiseaux faibles ou languissants, même ceux de leur espèce, et qu’après les avoir tués à coups de bec assenés violemment sur la tête, elles leur ouvrent le crâne et leur dévorent la cervelle. Ces habitudes féroces sont d’autant plus étranges, que ces oiseaux sont éminemment sociables, qu’ils vont toujours par petites troupes et qu’ils manifestent par leurs cris et leurs appels répétés l’ennui qu’ils éprouvent lorsqu’ils se trouvent par hasard isolés. Cette sociabilité est parfois poussée jusqu’au dévouement le plus héroïque, et l’on a quelquefois vu des .mésanges à longue queue se faire tuer plutôt que d abandonner un de leurs compagnons blessé par un coup de fusil.

L’habileté que montrent ces oiseaux intéressants pour la construction de leurs nids varie beaucoup suivant les espèces. Les uns tes construisent dans des arbres creux ou des fentes de muraille, dans des trous de rats, dans de vieux nids abandonnés, tandis que d’autres, infiniment plus artistes, les posent contre le tronc des arbres ou les suspendent a l’extrémité des rameaux les plus flexibles. 11 en est deux espèces surtout qui se font remarquer par l’art avec lequel elles bâtissent : c’est lumésange à longue queue et la mésange reiniz. La première place sur la fourche des branches un long nid ovale, où toutes sortes d’éléments sont merveilleusement entrelacés, lichen, mousse, laine, duvet, et dans lequel ces industrieuses petites créatures ont la précaution d’ouvrir deux portes, afin de ne pas être obligées de sa retourner, ce qu’elles ne pourraient faire sans difficulté, à cause de leur longue queue. Et ce qui prouve bien que cet acte est raisonné, c’est que, lorsque les jeunes n’ont plus besoin de la chaleur maternelle, la mésange ne laissa plus subsister qu’une ouverture et ferme la porte de dégagement désormais inutile. La mésange reiniz est plus industrieuse encore, car c’est, de tous les oiseaux d’Europe, odut qui apporte le plus d’art dans la confection de son nid. Ce nid, qui ressemble à un sac allongé, est suspendu au moyeu de fibres de chanvre, de lin ou d’ortie à l’extrémité d’une branche flexible, au-dessus de l’eau, et, chose remarquable, s’ouvre par en bas, de telle sorte qu’il faut remonter en volant pour s’y introduire. Tout l’intérieur est tapissé d’un épais et moelleux tissu, admirablement feutré, où entrent comme éléments toutes sortes de duvets pris aux fleurs du peuplier, du tremble, des chardons, des pissenlits, etc. Les mésanges sont, en général, d’une extrême fécondité ; certaines espèces, comme la moustache et la reiniz, ne fout que six ou huit œufs ; mais la mésange bleue et la charbonnière en pondent jusqu’à quinze et dix-huit. Les œufs de presque toutes les mésanges se ressemblent ; ils sont blancs, piquetés de taches royges el violettes. Ces oiseaux seraient fort nombreux, grâce à leur fécondité, mais ils sont confiants, étourdis, donnent dans les pièges les plus grossiers, et servent de pâture à une loule d’ennemis. On trouve des mésanges dans l’ancien et le nouveau continent ; mais elles abondent particulièrement dans l’Europe septentrionale. Cesoutde charmants OiSeaux de volière qu’on nourrit avec du chèiievis, de la farine, des graines diverses et aussi du pain au lait. Toutefois, on a remarqué que, malgré toute l’activité gaie qu’ils montrent en cage, ils ne peuvent vivre en captivité plus de trois ou quatre ans. Malgré la nourriture qu’ils prennent en abondance et qu’ils saveui tort bien varier, ces oiseaux ne sont jamais gros ; leur chair est noirâtre, sèche et aiu^re.

Le genre mésange (parus) est divisé par Cuvier en quatre groupes : les mésanges proprement dites, les mécislures, les moustaches et in&remiz : —1. Les mésanges comprennent la mésunge charbonnière [parus major), tête d’un noir profond, joues blanches, verdâtre dessus, jaune dessous, habite les parties tempérées de l’Europe ; la mésange petite charùouuiêre (parus ater), blanche et cendrée ; habite l’Europe septentrionale et le Japon ; la mésange nonnette {parus paluslris), tête noire, dos gris brun, dessous blanchâtre ; habite l’Europe et l’Amérique septentrionales ; la mésange lugubre, la mésange boréale, la mésange Lieue, la mésange azurée, la mésange huppée, etc., plus une quinzaine d’espèces étrangères. — II. Les mécislures ne comprennent que la mésange à longue queue d’Europe et du Japon. — III. Les moustaches comprennent la mésange moustache du nord de l’Europe, et qui niche aussi dans le Midi. — IV. Les reiniz enfin comprennent la mésange remiz, tête cendrée, joues noires, gorge blanche, croupion cendré ; elle habite l’Europe

MÈSA

centrale ; la remiz d’Afrique du Cap, et la remiz à tête couleur de feu de l’Himalaya.

MESANGE (Matthieu), écrivain français, né à Vernon (Eure) en 1693, mort à Paris en 1758. Il devint garde de la bibliothèque de Saint-Germain-des-Prés et fit paraître : Tarif du toisé de maçonnerie (Paris, 1743) ; Traité de charpenterie et des bois de toutes espèces (Paris, 1752, 2 vol. in-8° avec 23 planches) ; Calculs tout faits (Paris, 1758).

MÉSANGER, bourg et commune de France (Loire-Inférieure), canton, arrond. et à 9 kilom. d’Ancenis, sur la rive droite de la Loire ; pop. aggl., 307 hab. — pop. tôt., 2,973 hab,

MÉSANGÈRE s. f. (mé-zan-jè-re — rad. mésange). Ornith. Espèce de grosse mésange, appelée aussi mésange charbonnier !’..

— Jeux. Partie de la mésangàre, Partie de billard, qui se joue avec six billes efen soixante points.

— Encycl’. Jeux. Dans la partie de la mésangère, il y a deux billes rouges, qui se placent de chaque côté du billard, à la hauteur de la mouche ; deux jaunes, qui se mettent dans l’alignement des rouges, à. la hauteur des blouses du milieu ; et deux blanches

?ui sont en main. Les rouges ne peuvent se

aire qu’aux blouses des coins, etelles valent quatre points ; les jaunes ne peuvent se faire qu’aux blouses du milieu, et elles valent cinq points ; les blanches se font partout, et elles valent trois points. Le carambolage simple compte un point, et le carambolage double deux points. Les règles de la mésangère sont à peu près les mêmes que celles de la partie russe. V. billard.

MESANGÈRE (Pierre La), écrivain français. V. La Mésangère,

MÉSANGETTE s, f. (mé-zan-jè-te — rad. mésange). Chasse. Cage à trébuchet, qui sert à prendre des mésanges et d’autres petits oiseaux.

— Encycl. Cette espèce de trébuchet, ainsi appelé parce qu’il sert principalement à prendre des mésanges, se compose d’une planche aux quatre coins de laquelle on plante un piquet de O"1, 15 à om,20 de hauteur. On garnit les côtés de cloisons à claire-voie, qui permettent aux oiseaux de voir les graines semées Sur le fond. Cette sorte de cage est ouverte par en haut ; mais un couverel^ soutenu par un quatre de chiffre placé dans l’intérieur, retombe et ferme la cage dès qu’un oiseau se pose sur une marchette intérieure qui est munie de plusieurs dis de fer. L’oiseau se trouve alors emprisonné.

MÉSANIO s. m. (mé-za-ni-o). Çomm. Espèce do corail.

MÉSAPE s. m. (mê-za-pe — du gr. mesos, moyen ; pous, pied). Crust. Genre de décapodes.

MÉSARAÏQUE adj. (mé-za-ra-i-ke— du gr. mesos, qui est au milieu, araia, intestins). Anat. Qui a rapport au mésentère : Veines

MÉSARAÏQUES.

MÉSARRIVER v. unip. (mé-za-ri-vé — du préf. mes, et de arriver). Arriver du mal : Si vous faites cela, il vous en mésarrivera, il pourra vous en mésarriver.

MÉSATICÉPHALE adj. (mé-za-ti-sê-fa-le — du gr. mesatios, moyen ; kephuiè, tête). Anthropol. Se dit d’un crâne intermédiaire entre le crâne dolichocéphale et le crâne brachycéphale

MÉSATISFAIRE v. a. ou tr. (mé-sa-ti-sfère — du préf. me, et de satisfaire). Néol. Mal satisfaire, ne pas contenter. Il Peu usité.

MÉSAULE s. m. ou f. (mé-zô-Ie — du^gr. mesos, qui est au milieu ; tinté, cour). Antiq. gr. Cour intérieure d’une maison grecque : Ah ! combien de matins, penché sur son épaule

Et retenant ma voix. J’ai parcouru, pensif et triste, lu mésaule !

B.ÛUIVLORS !lAN.

Il Porte qui conduisait d’une cour à l’autre, ou de la cour à l’appartement des femmes.

— Adjectiv. : La por/e mbsaulh.

— Rem. Ce mot étant féminin en grec, le féminin nous parait préférable. D’ailleurs, dans, le sens de porte, il est toujours féminin.

MÉSAVENANCE s. f. (mé-za-ve-nan-serad.-mésaoenaiit ). Désagrément : La vie est pleine de mésavenancb et d’ennui. (Th. Gaut.)

MÊSAVENANT, ANTE adj. (mé-za-ve-nan, an-te — du préf. mes, et de aliénant). Qui n’est pas avenant, qui manque de bonne grâce, qui déplaît : Le talent de s’immortaliser par les lettres n’est une qualité mésavknante à quelque rang que ce soit. (Dider.) Dites devant certains individus qu’à un moment donné il n’y aura plus de riches oisifs, et vous vous apercevrez à leur air que vous avez dit quelque chose de mésavbnant. (Alex. Dum.)

MÉSAVENIR v. unip. (mé-za-ve-nir — du préf. mes, et de avenir). Arriver mal, arriver du mal : Je crains qu’il ne vous en mésavienne. Il pourra vous en mésavenir. Il lui en est

MÉSA VENU.

MÉSAVENTURE s. f.’(mé-za-van-tu-redu préf. mes, et de aventure). Aventure fâcheuse, accident désagréable : Ceux qui aiment le péril et qui y succombent n’ont droit d’occuper personne de leur mésaventure. (St-Marc Girard.)

MESC

101

Il vous en adviendra quelque mésaventure, O grand Perrin Danilin de la littérature !

M.-J. Cuéniek.

— Syn. Méiavenlure, déconvenue, etc. V. DÉCONVENUE.

MESCAL s. m. (mè-sknî). Boisson alcoolique en grand usage au Mexique, et que l’oif* obtient par la distillation des feuilles et des racines de l’yucca : Le mescal est limpide comme de l’eau distillée, d’une saveur assez désagréable, qui rappelle l’odeur de la fumée de bois vert ; il est réputé bon pgur la santé.

— Métro !. Petit poids, employé en Perse.

— Mus. Intrument turc, composé de plusieurs tuyaux.

MESCHACÛnÉ, fleuve de l’Amérique septentrionale. V. Mississtpi.

MESC11ED, ville de Perse. V. Méched.

MESCIIED-AI.I ou IMAM Ail, ancienne A lexandria ou IJira, ville de la Turquie d’Asie, près d’un bras de l’Euphrate, dans l’eyalet et à 133 kiloin. S. de Bagdad ; 7,000 hab. C’est une ancienne ville fortifiée ; On y voit le tombeau d’Ali, gendre de Mahomet, "et, en outre, un monument qui passe pour être Je tombeau d’Ezéchicl. Elle fut fondée par Alexandre, et fut -tour à tour possédée par les Arabes, les chrétiens et les Sarrasins. En 1SOG, occupée un instant par les Wahubttes, les richesses qui ornaient le tombeau d’Ali fuient transportées à Imam-Mouça.

MËSCHED-HOSSEIN, ancienne Vologesia ou Bogalasus, ville de la Turquie d’Asie, province de Bagdad, sur l’Euphrate, à 98 kilom. S.-O. de Bagdad ; 8,000 hab. Tombeau de l’iman Hossein, fils d’Ali,

MESC111A et MESCHIANE, noms donnés, dans la mythologie persane, a un couple issu de l’urbre Reiva, formé lui-même du sang de Knïomorts lorsqu’il fut tué par Aliriman. Meschia etMeschiane, ayant écouté les perfides conseils d’Ahriman, perdirent le bonheur dont ils devaient jouir sur la terre et doivent porter la peine de leur péché jusqu’au moment de la résurrection.

MESCIIIMÙBe (Pierre Enoc, sieur de La), poète français. V. Enoc.

MESCHlfSOT ou MÉCH1NOT (Jean), poète français, né à Nantes vers 1415, mort en 1491. Il vécut.h la cour de divers ducs do Bretagne, Jean VI, François II et la duchesse Anne, dans ces emplois de domesticité familière que les poètes recherchaient alors. Il n’est connu que par un curieux recueil de ballades, au nombre de vingt-cinq, qu’il termina en 1472, les Lunettes des princes, recueil trè.s-goùié des contemporains, et dont les manuscrits furent assez répandus pour qu’on en connaisse encore un certain nombre. Quant à la vie privée de Meschinot, ou n’en saurait absolument rien sans une trouvaille de M, Vallet de Viriville. Meschinot se plaint dans ses poésies d’une grande infortune qu’il éprouva vers la moitié de sa vie ; or, le Trésor des chartes conserve des lettres de rémission accordées à une certaine daine Phiiippa d’Andouelle, épouse de Jean Meschinot, par Charles VU (janvier 1445), dans des circonstances bizarres. Phiiippa s’était mariée le 15 août 1444, étant enceinte et dérobant tout naturellement sa situation à son mari. Peu de temps après, elle fut saisie par les douleurs, étant couchée près du pauvre Meschinot ; elle s’éloigna sans bruit, accoucha clandestinement dans une chambre voisine et tua l’enfant. Ces faits se passaient à Pouzanges, en Poitou Condamnée à mort pour ce fait, elle obtint sa grâce, par l’intervention de sa famille, du mari peut-être, et c’est cette grâce qui fait l’objet des lettres de rémission. Un peut conjecturer que le poète Jeun Meschinot et le imiri de Phiiippa d’Andouelle sont un. seul et même personnage ; le poSte, en effet, dit qu’il avait voyagé, cherchant fortune, dans l’Anjou, le Perche, le Poitou, et que c’est là qu’il avait trouvé « graut malheur en embûche ; » de plus, il ajoute qu’il était • sourd comme une bûche, « ce qui expliquerait la possibilité de 1’uccouchement clandestin tout près de lui. La fin de sa vie fut assez triste ; il se plaint, dans une de ses ballades, de vivre chichement après avoir couché sur le duvet, joué toute sa vie aux des et aux cartes, possède de beaux habits, des chieus courants, des faucons, et il regrette fort le temps où il faisait l’amour avec les dames do l’ours et de Mehun-sur-Yevro.

Jean Meschinot est un poète savant ; il recherche, dans ses rimes, des difficultés de toutes sortes, allitérations, sections de vers, rimes retournées, vers que l’on peut lire à rebours, etc. ; il a<mêinu composé une pièce de huit vers, Oraison, qu’on peut lira soit en rétrogradant vers par vers, soit en commençant par le dernier mot pour finit au premier, soit en diagonale, soit en colonnes, etc., ce qui offre trente-deux combinaisons différentes. En dehors de ces enfantillages, il y a dans quelques-unes de ses ballades une poésie naïve qui conserve quelque valeur. Les Lunettes des princes ont été imprimées pour la première fois h Nantes (1493, petit iu-4<» gothique) ; Brunet a compté vingt quatre éditions postérieures, dont la dernière est de 1539, in-16. On en conserve a la Bibliothèque nationale un beau manuscrit, provenant da la bibliothèque La Valliere.,

MESCHTSCHOWSK, ville de la Russie d’Eu-