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il y fit lancer le- sanglant débris, non tellement défiguré qu’Annibal n’y pût reconnaître la tête de son frère. Les premières larmes de ce grand homme furent pour sa patrie. « O Carth’ige, s’écria-t-il, malheureuse Carthage ! je succombe sous le poids de tes maux ! » Cri de désespoir qu’Horace a éloquemment commencé dans une ode consacrée à la gloire de Claudius Néron :

Carthagini jam non ego lameioi

Mittarn superbos. Occidit, ocàdit Spes omnis et fortima nastri Nominis, Asdrubale interempto.

« Je n’adresserai plus à Carthage de messages superbes ; la mort d’Asdrubal a tué toute notre espérance ; elle a tué la fortune de Carthage. » C’est que le vainqueur de Cannes sentait son isolement, sou abandon, et que son regard d’aigle entrevoyait déjà le jour où il quitterait l’Italie, presque en fugitif, pour voler à son tour au secours de sa patrie.

METAXAS (André, comte), homme d’État grec, né dans l’Ile de Céphalonie en 1796, mort en 1860. Lorsqu’en 1S21 les Grecs s’insurgèrent pour conquérir leur indépendance, il leva à ses frais Un corps de troupes avec lequel il se joignit aux. insurgés, vit pour ce motif ses biens patrimoniaux confisqués, et se signala à l’affaire de Lala. Sa bravoure, son désintéressement, l’élévation de son caractère le placèrent bientôt au premier rang des chefs de l’insurrection. Dès 1822, il devint ministre du gouvernement provisoire et fut, cette même année, chargé d’une mission diplomatique près du congrès de Vérone. A partir de ce moment, Metaxas ne cessa de prendre une part active à la direction des affaires ; il fut, en 1832 et en 1833, membre de la commission administrative des Sept, remplit, pendant la régence, plusieurs missions diplomatiques, entra en 1841, comme ministre des finances, dans le cabinet présidé par Maurocorduto, devint dors un des chefs du parti constitutionnel, fut chargé, en 1843, de présider un nouveau ministère, reçut le grade de général en 1839, se rendit, l’année suivante, en qualité de ministre plénipotentiaire à Constantinople, occupa ce poste pendant plusieurs années et devint membre du sénat.

MÉTAXITE s. f. (mé-ta-ksi-te). Miner. Composé naturel de silice et de magnésie.

MÉTAXYTHÉRIUM s. m. (mé-ta-ksi-téri-omm — du gr. metaxus, intermédiaire ; thèrion, animal). Mamm. Genre fossile de mammifères aquatiques, établi pour des animaux dont la structure semble être un composé de celle des lamantins et des dugongs, et dont on trouve des débris dans les terrains tertiaires, notamment dans les bassins de la Loire et de la Garonne.

MÉTAYAGE s. m. (mé-tè-ia-je — rad. métayer). Econ, rur. Situation du métayer, bail à moitié fruits : Dans le métayages, le propriétaire prélève chaque année ordinairement la moitié des produits bruts du sot. (M. de Dombasle.)

— Encycl, Le métayage, dit M. de Gasparin, est un contrat par lequel, quand le tenancier n’a pas un capital ou un crédit suffisant pour garantir le payement de la rente et des avances du propriétaire, celui-ci prélève cette rente, par parties proportionnelles, sur la récolte de chaque année.

Le métayage n’est point un arrangement arbitraire indépendant des circonstances sociales, c’est un contrat nécessaire, obligé, toutes les fois que la population agricole, libre, mais ne possédant ni terres m capituux, se trouve en contact avec des propriétaires assez riches pour chercher des loisirs ou assez instruits pour se créer ailleurs des occupations plus uni’ortantes et mieux rétribuées, Ces circonstances se rencontrèrent pour la première fois à Rouie, quand les lois agraires mirent une limite à l’emploi des esclaves dans la culture.

Les premiers Romains cultivaient la terre de leurs bras, et même, quand leurs richesses vinrent a s’accroître, ils dirigèrent leurs exploitations par eux-mêmes ou par leurs affranchis, en faisant faire le travail manuel par des esclaves. Cet état de choses subsista jusqu’à l’établissement de la loi Licinia, qui, en limitant l’étendue des possessions rurales et le nombre des esclaves qu’on pourrait y tenir, força les riches à avoir recours à leurs concitoyens pauvres. Alors seulement s’établit la coutume de partager les fruits de la terre entre le propriétaire et le cultivateur. Ce qui le prouve, c’est que Caton est le premier qui en fasse mention, et qu’on n’eu trouve pas même la trace chez les nations qui ne sont pas de race latine. La chute des lois agraires entraîna naturellement l’abandon du métayage, et sous les premiers empereurs il était tellement réduit, que Columetle ne daigne pas en faire mention.

Cependant les circonstances ne devaient pas tarder à faire renaître ce mode d’exploitation. Quand les froutières de l’empire furent enfin fixées, quand le monde romain eut cessé de s’étendre, les populations entières ne purent plus être livrées à l’esclavage par la conquête ; l’importation des esclaves cessa et leur nomme diminua rapidement. Bientôt un grand nombre de terres restèrent en friche, faute de bras pour les cultiver, et il fallut de nouveau recourir ans colons libres.

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C’est Pline le Jeune qui, dans une lettre adressée à son ami Paulin, nous apprend positivement dans quels cas et pour quels motifs les Romains se trouvèrent alors entraînés à adopter le métayage. Ce mode d’exploitation devint bientôt général, et les barbares durent le trouver établi dans tout l’Occident.

Pendant le moyen fige, la France et l’Italie gardèrent les traditions de l’empire romain ; encore aujourd’hui, le métayage est en usage dans plusieurs parties de ces deux contrées. En Espagne, une situation tout exceptionnelle a, peu à peu, introduit la fermage, tandis qu’au Nord les Slaves et les Germains ont adopté la corvée.

Le métayage est un système assurément bien préférable aux cultures serviles, mais il est inférieur au fermage. D’abord, en ce qui concerne le partage des produits d’une propriété, il est rare que ce partage puisse s’effectuer de manière à ne léser ni les droits du possesseur du sol, ni les intérêts du métayer qui les cultive.

En effet, la variété des terrains et des circonstances de culture ne comporte pas un rapport uniforme entre les deux portions de la récolte, dont l’une est attribuée au métayer, comme prix de son travail, et l’autre au propriétaire, pour représenter la rente du terrain. Les parts respectives du propriétaire et du métayer devraient varier non-seulement sous le rapport du sol et du climat, mais encore sous celui, bien plus mobile, du plus ou moins de perfection de la culture considérée dans le pays et dans l’individu qui l’exerce. Dans ces conditions, pour apprécier exactement la valeur de la rente, il faudrait avoir recours à des fractions compliquées que le paysan ignorant refusera toujours d’admettre, faute de pouvoir les comprendre. Aussi, qu’arrive-t-il ? On se contente d’une appréciation par a peu près, que favorise la routine et l’apathie du cultivateur. Aujourd’hui, dans la plupart des métairies, la rente du terrain est représentée par la moitié de la récolte ; dans les plus.médiocres, elle est représentée par le tiers et, dans les meilleures, par les deux tiers ; le reste appartient au métayer.

D’un autre côté, le propriétaire d’un bien soumis au métayage est toujours dans l’incertitude relativement à la valeur de la rente ; il est astreint à une surveillance pénible dont il ne peut se dispenser, surtout au moment des récoltes ; il est assujetti à des détails, à des délais, à des démarches et à des soins incessants qui l’empêchent de pouvoir disposer de son temps d’une manière plus conforme à ses goûts ou à ses intérêts. Le métayer, à son tour, est rarement plus heureux que le propriétaire : il n’est jamais complètement libre comme le premier ; il ne peut profiter, comme lui, des chances de gain que font naître l’abondance des récoltes et l’élévation du prix des denrées ; enfin, ce qui est plus grave encore, il s’accoutume à vivre dans une indolence et une apathie aussi préjudiciable aux progrès de l’agriculture qu’à ses propres intérêts. Il suit de là que le métayage est, en général, nuisible au développement de la richesse territoriale d’une nation, et qu’on doit le plus souvent lui préférer le fermage.

Cependant, s’il a des inconvénients, il ne manque pas, quand il est bien administré, d’un esprit de vie qui ne doit pas permettre de le condamner d’une manière aussi absolue qu’on le fait trop souvent, quand on ne l’a examiné que dans les pays où il est conduit sur de mauvais principes. C’est un état stationnaire, il est vrai, mais du moins essentiellement conservateur, parce que le propriétaire a intérêt à ce que les améliorations, une fois faites, ne puissent se perdre. D’ailleurs, il n’est pas vrai qu’on ne puisse exécuter aucune amélioration avec le métayage, si le propriétaire sait peser avec justice ses intérêts et ceux du métayer, et s’il consent à ne pas exiger de ce dernier une part de travail disproportionnée avec le profit qu’il peut en retirer.

Le métayage ne développe pas, nous l’avons déjà dit, l’esprit d’entreprise parmi les tenanciers, mais il leur assure un état stable, supérieur à celui des autres classes ouvrières. Si le métayer a moins d’indépendance et de profit que le fermier, qui paye sa rente en argent, il en a beaucoup plus que l’ouvrier et avec moins de peine.

Enfin, l’exécution du contrat de métayage étant confiée nécessairement, en grande partie, à la probité du tenancier, celui - ci est tenu de mériter toute la confiance du propriétaire, parce que la perle de cette confiance lui ferait perdre sa métairie. Cette situation exceptionnelle est la meilleure garantie de la probité du tenancier, parce qu’il sait que la probité est son meilleur et souvent son unique capital. Aussi serait-il difficile de trouver une classe plus généralement honnête que celle des métayers.

MÉTAYER, ÈRE s. (mé-tè-ié, è-re.— rad. métairie). Econ. rur. Personne qui fait valoir une métairie : L’éducation des bestiaux fait une partie importante des soins du métayer. (Francœur.) Au moyen âge, les seigneurs et les grands propriétaires faisaient travailler des serfs et des métayers. (J.-B. Say.) Il Nom que l’on donne, dans certains départements, aux ouvriers des champs loués à gages.

— Jurispr. Métayer partiaire, Fermier qui a pour sa part une partie de la récolte.

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— Encycl. Le métayer est celui qui se charge de la culture d’un domaine sous ia condition de garder une partie de la récolte comme prix de son travail, et de rendre au propriétaire l’autre partie, qui représente la rente du terrain.

Les métayers forment une classe nombreuse qui cultive encore aujourd’hui la majeure partie du centre et du midi de la France et presque toute l’Italie. Ces agriculteurs sont, en général, probes, économes, laborieux, mais ignorants, pauvres, sans initiative et peu disposés à entrer dans, la voie des expériences, la seule qui puisse amener des améliorations importantes. Frappés de ces inconvénients, quelques esprits plus ingénieux que pratiques ont proposé de supprimer les métayers et de donner toutes les terres à ferme.

Un peu de réflexion leur aurait cependant prouvé que ce changement réputé nécessaire est généralement impossible. Que manquet-il, en effet, aux métayers pour pouvoir devenir fermiers ?Le capital, d’abord : ensuite, des conditions de culture et de climatqui permettent d’employer ce capital à l’exploitation d’une propriété sans s’exposer à le perdre. Or, c’est ce qui n’existe pas, du moins en ce moment : les métayers manquent de capitaux, et le petit nombre de ceux qui en possèdent refusent, avec raison, de les exposer dans des spéculations dont l’expériencé leur apprend chaque jour le péril. Un peut donc dire que ce changement, s’il est possible, ne s’opérera qu’avec le temps et avec des baux assez longs pour permettre au cultivateur d’épuiser toutes les chances de fertilité des terrains qu’il exploite.

Pour le moment, il faut y renoncer, car, loin d’être utile, le remplacement des métairies par des fermes ne pourrait amener que des désastres. Acceptons, par conséquent, un état de choses que l’on ne peut changer ; songeons seulement à améliorer la condition du fermier et à diminuer les inconvénients d’un système d’exploitation dont les défauts sont malheureusement trop certains.

Pour se rendre compte des moyens à employer pour diminuer les inconvénients du métayage, il est nécessaire de rechercher quelle en est la cause. Cette cause est multiple : elle peut exister chez le métayer, chez le propriétaire, ou bien encore résider dans des circonstances indépendantes de la volonté de l’homme, telles que le climat, la nature du soi, etc. Mais, parmi ces obstacles, le plus nuisible aux progrès de l’agriculture et au succès du métayage est sans contredit l’ignorance. C’est elle qui retient dans l’ornière des vieilles habitudes tant de cultivateurs douts de toutes les qualités et des ressources suffisantes pour une exploitation plus parfaite. C’est à elle que la plupart des métayers doivent leur pauvreté et la situation> précaire qui les met dans l’impossibilité d’exécuter une amélioration quelconque.

Ainsi, vulgariser la science agricole, porter la lumière sous le toit de 1 homme des champs, lui montrer la route, diriger ses premiers pas, aider ses premiers essais et l’empêcher ainsi de tomber d’ans le découragement au début d’une carrière qui présente tant de mécomptes, tel est le devoir, tel est l’intérêt bien entendu de tous les propriétaires dont les biens sont soumis au métayage. Commencez par instruire vos métayers, enrichissez-les ensuite, et vous verrez s’il y a lieu de leur donner vos terres à ferme. Jusque-là, n’essayez pas : mieux vaut avoir des métayers médiocres que des fermiers insolvables.

Nous allons maintenant étudier la condition d’une certaine classe de métayers, d’ouvriers de ferme, appelés bordiers dans nos départements du Midi, principalement dans l’Ariège.

Le bordier se loue à gages par un pacte entre le propriétaire ou l’usufruitier d’une barde et lui, lequel pacte est presque toujours verbal, mais a, dans la jurisprudence du pays, la force d’un contrat écrit et passé selon les formes ordinaires. L’engagement a son plein effet, soit d’une Toussaint à l’autre, soit d’une Suint-Michel à la Saint-Michel suivante, cela dépend de l’usage propre à chaque lieu. Pendant la période pour laquelle il a été consenti, il ne peut être rescindé, ou sur la demande du maître ou sur la demande du bordier, que si les deux parties s’accordent h le rompre aimablement, ce qui est très-rare, ou si cette rupture est prononcée par le juge, et c’est le cas ordinaire. Le pacte est, de fait, valable pour un an de plus, lorsque aucun des contractants n’a fait connaître à l’autre, expressément, sa volonté de le résilier ; cette déclaration doit être faite un mois au moins avant la Toussaint ou avant la Saint-Michel.

La question vaut la peine qu’on entre, en peu de mots, dans les détails de ce contrat. Afin de simplifier, supposons qu’il s’agit d’une borde ayant une étendue, en terres labourables, de 15 hectares environ. Le bordier qui désire obtenir la place s’engage à consacrer exclusivement aux besoins de cette exploitation son travail de tous les jours et de toutes les heures de l’année, réservant à. peine le temps nécessaire à ses repas quotidiens et celui d’assister aux officos religieux des dimanches et des fêtes. Pendant six mois, il fournit environ dix heures de travail par jour, plutôt plus que moins ;’

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pendant les autres six mois, il travaille en moyenne quinze heures par-jour ; en échange de quoi, le maître consent à l’abriter entre les quatre murs d’une chambre-cuisine, noirs et lézardés, et à lui payer en nature des gages qu’on ne saurait, avec la plus grande ’ complaisance de calcul, évaluer à plus de 300 francs pour l’année. Avec ces gages, il faut que le bordier trouve le moyen de faire face à l’indispensable, nourriture, linge, habits, dépenses non prévues, pour lui, sa femme, ses vieux parents, s’ils vivent encore, et trois ou quatre marmots en bas âge, qu’il a presque toujours. Naturellement, dans ce ménage, le pain, et je parle du pain le plus noir, est un luxe, et on le remplace, quatrevingt-dix fois sur cent, par le millas, sorte de Bouillie faite au chaudron avec de la farine de maïs ; la viande et le vin y sont à peu près des mythes, puisque, du 1er janvier au 31 décembre, il3 ne paraissent guère sur la table qu’une seule fois, " le jour de la fête patronale de la paroisse. Le reste est à l’avenant. Et si le bordier tombe malade, il est obligé de se faire remplacer dans ses travaux par un homme qui lui prend 1 franc par jour, au moins, ou par un valet loué, qu’il nourrit, qu’il couche et qu’il rétribue à raison do 100 francs par an. Calculez, en ce cas, ce qui peut lui rester des 100 écus de ses gages, pour sa famille et pour les frais de sa propre maladie.

Dans de telles conditions, ia profession de bordier est restée jusqu’ici et ne peut que rester un mai héréditaire pour les pauvres familles qui y sont vouées. C’est toute une classe, et nombreuse, de serfs attachés a la glèbe. Qu’est-ce, en effet, que cette liberté qu’ils ont de changer de maître une fois l’an ? S’ils quittent une borde pour une autre, ne retrouvent-ils point partout, à côté do la même vie de travail exorbitant, le mémo salaire dérisoire ? Tout les retient dans la sombre impasse d’un servage dégradant, dur, inexorable, impasse dont la crainte d’une misère plus grande encore que celle qui les accâble leur ferme l’unique issue.

MÉTAZOÏQUE adj. (mé-ta-zo-i-ke — du prêt", meta, et du gr. io’oji, animal). Gèol. Qui est postérieur à l’apparition des animaux sur la terre : Terrains métazoïques.

MÉTECAL s. m. (mé-te-kal). Métrol. V. MÉ TICAL.

MÉTÈGE adj. (mô-tè-se). Antiq. gr. V. MÉTÈQUE.

MÉTÉCIE OU MÉTŒCIE S. f. (mé-té-SÎrad. métèque). Antiq. gr. Tribut auquel étaient soumis les étrangers établis à Athènes.

— s. f. pi. Fête qu’on célébrait à Athènes en l’honneur de Minerve, et en mémoire de la réunion des citoyens dans une seule ville.

MÉTÉOIEN, IENNE adj. (mé-té-si-ain, i-è-ne). Antiq. gr. V. métèque.

MÉTEIL s. m. (mé-tèll, // mil. — du lat. mixtus, mélangé). Agric. Mélange de seigle et de froment : Semer du méteil. Récolter du méteil. Acheter, vendre du méteil. Faire du pain de méteil. Le seigle hâtif et le méteil ouvrent ta récolte des grains ; celle des froments s’annonce par la teinte dorée des épis destinés à ta nourriture de l’homme. (Vernier.)1 ! Passe-méteil, Méteil qui contient deux tiers de froment pour un tiers de seigle,

— Adjectiv. Blé méteil, Méteil, mélange do froment et de seigle.

— Encycl. On désigne ordinairement sous ce nom un mélange de froment et do seigle semés et récoltés ensemble ; suivant les proportions différentes des deux grains, le mélange prend le nom de gros ou petit méteil, blé ramé ou champart. Ce qui paraît avoir donné naissance à cette pratique, c’est l’excellente qualité et les propriétés hygiéniques du pain fabriqué avec le mélange des deux farines en proportions égales ; en général, les populations rurales qui font usage du pain de méteil jouissent, toutes choses égales d’ailleurs, d’une meilleure santé. Mais, au point de vue agricole, le mélange et le semis simultané du froment et du seigle présentent de nombreux inconvénients. En effet, ces deux grains ne demandent pas la même nature de sol ; de plus, ils mûrissent à des-époques différentes, d’où il résulte qu’en les moissonnant en même temps la plus grande partie du seigle s’égrène sur le soi, soit pendant la moisson, soit dans le transport à la ferme.

« On a dit sans doute, fait observer Parmentier, qu’en semant l’un et l’autre concurremment, si le seigle manque, le fromen* réussira, et vice versa. Mais ce raisonnement, tout spécieux qu’il est, n’en est pas moins absurde ; si, pour ne pas perdre le seigle, on coupe le froment avant sa maturité, c’est le froment, au contraire, dont on fait le sacrifice en faveur du seigle ; tout bien considéré, ne vaut-il pas mieux semer sur le mémo champ le froment et le seigle, les récolter et les conserver séparément jusqu’au moment de les employer ? » Ordinairement on choisit la semence dans le méteil même qu’on a récolté ; mais, comme il est rare de voir réussir en même temps les deux céréales, il en résulte qu’à la longue il ne se trouve plus aucune proportion entre elles, et on finit pat avoir presque tout blé ou tout seigle.

La mouture du méteil réussit encore fort mal, et il est bien plus avantageux de mou-