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nos pertinentia (Leyde, 1616). Ces fragments ont une haute importance historique, car ils renferment une foule de renseignements sur la Lithuanie, L’auteur, écrivant à l’époque des Sigismond, décrit, dans un langage virulent, la corruption des mœurs, les abus des courtisans et des ministres de la justice, et fait connaître une foule de faits que les autres chroniqueurs ont passés sous silence. La dernière édition de cette chronique a été publiée, en russe et en latin, à Moscou en 1854, dans le tome II des Archives des documents historiques et juridiques relatifs à la liussie. M1CHALOWSK1 (Sébastien), théologien polonais, né en 1720, mort en 1787. Il entra de bonne heure dans l’ordre des pinristes et fut successivement professeur et directeur de plusieurs collèges de sa congrégation en Pologne. On a de lui : M. Fabii Quintifiani institutionum oratoriarnm libri XII ad usum scholarum accommodati (Varsovie, 1751) ; Vie de saint Joseph de Calasonte (Varsovie, 1749) ; Considerationes et monita super o/ficiis cujusque status (Varsovie, 1768, 2 vol.), etc.

MICIIALOWSKI (Pierre), administrateur et peintre polonais, né à Cracovieen 1804, mort en 1855. Sous l’administration du grand-duc Constantin, il obtint un emploi au ministère des finances et de l’industrie à Varsovie, fît preuve d’une grande capacité et s’occupa de provoquer le développement des établissements métallurgiques de la Pologne. Lors de l’insurrection de 1830, Michalowski se rangea parmi les défenseurs de la cause polonaise et dut quitter son pays après le rétablissement de la domination russe. Il se rendit alors à Paris et employa ses loisirs forcés à des travaux artistiques. Il composa des dessins, des aquarelles, représenta des scènes familières et excella à faire des études représentant des chevaux. De retour en Pologne en 1849, il fut placé à la tête du conseil administratif du grand-duché de Cracovie et s’attacha particulièrement à propager l’instruction ou peuple. Lorsque les circonstances changèrent de nouveau, il revint à ses paisibles occupations, mais n’en continua pas moins à. se rendre utile à son pays en présidant jusqu’à sa mort la Société agronomique.

Micbau (CODE). V. ORDONNANCE DE 1629.

MIC1IAUD (Claude-Ignace-François), général français, né à Chaux-Neuve (Jura) en 1751, mort en 1835. Lorsque éclata la Révolution, Michaud, qui avart servi dans la cavalerie de 1780 à 1783, organisa un bataillon de volontaires, contribua à réunir Porentruy à la France, passa a l’armée du Rhin, ou sa brillante conduite lui valut d’être nommé, en 1793, général de brigade et général de division, se signala à la prise des lignes de Wissembourg et reçut le commandement en chef

de cette armée en 1794. À la tète de 30,000 hommes seulement, il avait à lutter contre près de 100,000 Autrichiens et Prussiens et avait reçu de Carnot l’ordre de harceler continuellement l’ennemi et de l’éloigner de notre territoire, afin de pouvoir vivre à ses dépens. Michaud parvint à chasser les coalisés du fort Vauban, les battit le 23 mai 1794 à Schifferstadt, à Offenbach (3 juillet), attaqua de concert avec l’armée de la Moselle les Prussiens sur toute la ligne, prit Worms, Alzey, Oppenheim, enleva d’assaut Neustadt, Itaiserslautern, Krankenthal, Manheim (25 décembre), assiégea Mayence et se vit forcé, par suite d’une grave blessure à la jambe, de , remettre son commandement à Kléber. Depuis lors, le brave général Michaud commanda l’armée dé l’Ouest (1798), combattit ensuite en Italie (1801), se signala au passage de l’Adige et du Mincio, bloqua Mantoue, puis fut successivement commandant de 1 armée de Hollande (1805), gouverneur des villes hanséatiques (lBOG), deBerlin(1807) de Magdebourg (1808), inspecteur général d’infanterie, et prit sa retraite en 1814.

MICHAUD (Jean-Baptiste), homme politique français, né à Pontarlier en 1760, mort dans le canton de Lausanne en 1816. Homme de loi avant la Révolution, il devint administrateur du Doubs en 1790, puis fut successivement élu député à l’Assemblée législative et à la Convention (1792). Il se prononça pour la mort du roi sans appel ni sursis, devint secrétaire de l’Assemblée en 1794, dénonça les’persécutions exercées contre les patriotes pendant la réaction thermidorienne, devint en 1795 un des commissaires chargés d’examiner la conduite de Jean Lebon, puis fut successivement membre du conseil des Cinq-Cents, président du tribunal criminel du Doubs (1798), membre du conseil des Anciens (1799), rentra dans la vie privée après le coup d’État du 18 brumaire et se réfugia en Suisse lorsque la loi sur les régicides le força en 1816 de quitter la France.

MICH AI] D (Joseph-François), publiciste et historien français, né à Albens (Savoie) le 19 juin 1767, mort à Passy le 30 septembre 1839. Son père, obligé de s’expatrier par les suites fâcheuses d’une querelle dans laquelle il s’était jeté par un sentiment de générosité, mais qui avait eu la mort d’un homme pour résultat, vint s’établir dans la Bresse avec son jeune fils, qu’il rit élever au collège ecclésiastique de Bourg. A l’âge de dix-neuf

ans, Joseph Michaud fut placé à Lyon comme commis de librairie. Un an après, il débuta dans la carrière des lettres par un Voyage au mont Blanc, bientôt suivi de la’ publication

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d’un autre opuscule, intitulé : Origine politique des mines d’or et d’argent, conte oriental. Un hasard lui fit rencontrer à Lyon, en 1790, la comtesse Fanny de Beauharnais. Elle trouva ce jeune lettré de province intéressant et lui promit son patronage à Paris, ce qui détermina Joseph Michaud à venir tenter fortune dans la capitale. Michaud était alors un partisan déclaré de Voltaire et de Rousseau ; mais ses relations ne tardèrent pas à l’engager dans la ligue des défenseurs de la cour. Il rédigea la Gazette universelle avec Cerisier, le Postillon de la guerre avec Esménard. Il débutait donc en politique comme il devait finir ; et si sa foi royaliste a subi des éclipses que nous aurons occasion de signaler, ses coreligionnaires ont imaginé toute sorte de moyens ingénieux pour justifier ces défections. Ils ont, par exemple, expliqué comment il a pu écrire dans le Courrier républicain, qui n’avait, disent-il, de républicain que le nom et trouvait dans son

titre un moyen de vivre sous Robespierre. Mais il serait plus difficile de justifier, à leur point de vue, des vers comme les suivants : Ah ! si jamais des yois et de la tyrannie Mon cœur républicain subit le joug impie, La tombe me rendra mes droits, ma liberté. Et mon dernier asile est l’immortalité. Ont, si le despotisme opprime encor les hommes, Retire-moi, grand Dieu, de la terre où nous sommes ; Et parmi tes Sidney, les Caton, les Brutus, Fais-moi goûter encor le charme des vertus.

Si le royaliste se déguise sous de pareils accents, en peut dire qu’il se déguise trop. A un autre point de vue, on peut en dire autant d’un autre poème qui ne déguise pas moins le catholique. Une promenade à Ermenonville, qu’il fit à cette époque, lui inspira ce poëme à la manière de Delille, mais tout à fait dans les idées du jour ; il porte ce titre : Ermenonville ou le Tombeau de Jean-Jacques. Malgré tout, nous inclinons à croire que ces écarts de Michaud lui étaient inspirés, non par un instinct de conservation qui ferait peu d’honneur à son caractère, mais par l’entraînement général auquel il ne put se soustraire. En un certain sens et dans certaines limites, on a eu raison de dire qu’il était resté foncièrement royaliste et catholique et qu’il n’avait perdu sa foi religieuse et politique que par des accidents passagers.

En 1794, après le 9 thermidor, il put enfin afficher au grand jour ses véritables opinions. Il travailla activement alors à la Quotidienne, fondée par un M. de Coutouli. Le 13 vendémiaire, Michaud faisait cause commune avec les sections royalistes armées contre la Convention nationale, et il joua dans cette tentative un rôle si marqué, qu’il dut prendre la fuite. Arrêté à Orléans par Bourdon de l’Oise, il fut ramené à Paris, parvint à s’échapper et fut condamné à mort par contumace ; mais il ne fut pas recherché avec beaucoup d’activité. Il passa quatre années en Suisse et même en Fronce, dans le département de l’Ain, caché ou à peu près chez des parents ou des amis, faisant tranquillement des vers. Il revint à Paris après le 18 brumaire et il y publia en 1803 un poème, qu’il donna pour un souvenir de son exil, et qui est intitulé : le Printemps d’un proscrit. Michaud le jeune venait alors de fonder avec Giguet une imprimerie. Eu 1806, les deux frères entreprirent la publication de la Biographie moderne. C’est une œuvre de passion politique, où tous les hommes de la Révolution sont traités à peu près comme de3 bêtes fauves. Le petit fait littéraire qui fit de Joseph Michaud un historien mérite d’être noté. Prié par M[no Cottin de faire une introduction à son roman de Mathilde, Michaud consulta sur les croisades les écrivains originaux de l’histoire de France et prit goût à cette étude ; il en résulta une ébauche qui fut placée, sous le titre de Tableau historique des trois premières croisades, en tète du roman, publié pour la première fois en 1807. C’est ce qui lui donna l’idée de son grand ouvrage, qui toutefois, avant d’en être au point ou nous le connaissons, a subi bien des retouches et des remaniements. V. croisades (Histoire des).

Pendant toute la durée du gouvernement impérial, Michaud fut soupçonné d’entretenir une correspondance secrète avec Monsieur, depuis Louis XVIII. Ses écrits cependant étaient loin d’autoriser ce soupçon. Il saisit plusieurs occasions de témoigner de son dévouement à la nouvelle dynastie. L’épithalame qu’il composa pour les noces de l’empereur avec Marie-Louise fit beaucoup parler de lui. Il ne manqua pas non plus d’appeler la divinité au secours de Marie-Louise, grosse du roi de Rome.

Dieu puissant ! de Louise abrège la souffrance. N’interromps point le cours de nos jours fortunés, Veille sur tous les biens que tu nous as donnés 1 Mais nos vœuxsontremplis, ô trop heureuse France ! Le bonheur qui t’attend ne coûte plus de pleurs ; Et du deuil écartant les pénibles images, Ton jeune roi naîtra dans un ciel sans nuages, Comme naît un beau jour dans la saison des Heurs.

Michaud fut nommé membre de la Légion d’honneur en 1812, et l’année suivante il entra à l’Académie française, où il.remplaça Cailhava.

Il accueillit le retour des Bourbons avec un empressement qu’il est permis de trouver exagéré de la part d’un’ homme qui s’était compromis à ce point avec l’Empire. Mais co fut, du moins, sa dernière défection. Il de MICH

vint censeurgénéral. Pendant les Cent-Jours, il alla chercher un asile dans le département deSaône-et-Loire, et, après le retour du roi, il fut élu membre de la Chambre des députés par le département de l’Ain ; mais il ne joua aucun rôle à la Chambre. Il fut, dès lors, le principal rédacteur de la Quotidienne, journal • dont l’exagération politique est devenue proverbiale. Les violences de la Quotidienne ne contribuèrent pas peu à précipiter les événements. La révolution de Juillet laissa ce journal debout, et, sous le gouvernement de Louis-Philippe, il devint le Moniteur de la légitimité bannie. Michaud en resta rédacteur jusqu’à la fin de sa vie.

Telle fut la vie politique de Michaud. Heureusement pour sa gloire, une passion plus

noble l’animait : la passion des lettres et de l’étude, et l’on peut dire qu’il y consacra le meilleur de son ame. Il y a même ceci de remarquable que l’impartialité, si complètement absente delà polémique du journaliste, trouve place dans l’œuvre de l’historien. En dehors de son Histoire des croisades, qui demeurera son premier titre auprès de la postérité, nous ne mentionnons que pour mémoire une Histoire de la chute de l empire de Mysore sous Hider-Aly et Tippoo-Saëb. Comme poète, Michaud mérite à peine d’être compté ; le Printemps d’unproscrit, cependant, a obtenu dnns le temps un succès prodigieux, mais il fut dû surtout à l’esprit contre-révolutionnaire qu’il’anime. On y trouve, sans doute, quelques morceaux d’une versification facile et brillante ; mais le ton général est trop empreint de la couleur de l’époque, et l’on y rencontre trop souvent ces descriptions de détail qui appartiennent à l’école de Delile, et dont 1 abus a jeté tant de fadeur sur la poésie au commencement de ce siècle. Michaud a publié, en outre, avec M. Poujoulat, une Correspondance d’Orient, écrite pendant le voyage qu’il fit en 1830 et 1831 (Paris, 1833-1835,7 vol. in-8o). Citons encore de lui : Déclaration des Droits de l’homme, poème précédé de quelques réflexions sur la Déclaration des Droits adoptée par l’Assemblée constituante, suivi de VApothéose de Franklin, législateur du nouveau monde (Paris, 1792, in-32) ; Y Immortalité de l’âme (Paris, 1794), poëme qui contient les vers républicains que nous avons cités ; le Treizième chant de ïEnéide ou le Mariage d’Enée et de Lavinie (Paris, 1810), poëme allégorique sur le mariage de Napoléon et de Marie-Louise ; Histoire des quinze semaines ou le Dernier règne de Buonaparte (Paris, 1815).

MICHAUD (Louis-Gabriel), dit Mieboud jeune, littérateur français, frère du précédent, né à Villette, dans la Bresse, en 1773, mort aux Ternes (Seine) en 1858. Lorsqu’il eut achevé ses études au collège de Bourg, il entra comme sous-lieutenant dans l’armée, prit part sous Dumouriez aux batailles de Valmy et de Jemmapes, donna sa démission de capitaine en 1797 et alla fonder alors à Paris, avec Giguet, une imprimerie, qui servit à la propagation presque exclusive d’ouvrages religieux et monarchiques. En 1799, Michaud fut emprisonné pendant trois mois pouf avoir imprimé un écrit de Louis XVIII, qui lui avait été remis par Royer-Collard. En 1806, il publia avec son frère la Biographie moderne. Il entreprit quatre ans plus tard, également avec son frère, la publication d’un ■ouvrage considérable, la Biographie universelle, dont nous avons longuement parlé dans la préface du Grand Dictionnaire. Lorsqu’on 1814 les alliés entrèrent à Paris, ce fut Michaud jeune qui se chargea d’imprimer les proclamations adressées aux Français par les Bourbons et les écrits des hommes les plus avancés du parti royaliste. Louis XVIII lui conféra le titre d’imprimeur du roi, et, après les Cent-Jours, deux jours avant sa rentrée à Paris, lui envoya de Cambrai une proclamation, que Michaud fit imprimer et distribuer. L’année suivante, il perdit son brevet d’imprimeur pour avoir mis au jour des écrits ultra-royalistes, qui attaquaient la charte, et, à partir de ce moment, il ne s’occupa plus que de librairie. On a de Michaud jeune : Adieux de Maiie-Thérèse-Charlotte de Bourbon ou Almanach pour 1796 (Bàle, 1796, in-8o) ; Tableau historique et raisonné des premières guerres de Napoléon Bonaparte (Paris, 1814) ; Vie publique et privée de Napoléon Bonaparte (Paris, 1844) ; Histoire du saint-simonisme et de la famille Bothschild (Paris, 1847, in-8o) ; Biographie ou Vie publique de Louis-Philippe d’Orléans, ex-roi des Français, depuis sa naissance jusqu’à la fin de son règne (Lagny, 1849, in-8o), ouvrage très-partial et d’une extrême sévérité dans les jugements ; enfin d’importants articles sur Dumouriez, Louis XVIII, Napoléon, Talleyrand, le prince Eugène, Folard, Frédéric II, etc., insérés dans la Biographie universelle ancienne et moderne. Michaud n’avait reçu, en récompense des périls qu’il avait affrontés et des persécutions qu’il avait souffertes pour la cause royaliste, que la croix d’honneur et, on 1823, les fonctions de directeur de l’imprimerie royale.

MICHAUD D’AKÇON (Jean-Claude-Eléonoie Lu), général français. V. Arçon.

MICHAUD DE COCllCËLLKS (comte Hugues), diplomate savoyard, né vers 1505, mort à Chambéry en 1572. Il devint secrétaire intime du duc Charles III, dit le Bon, qu’il servit avec autant de zèle que d’habileté pendant les guerres contre la France et les Suisses, parvint à faire signer à François Ier la paix

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dans des conditions avantageuses et obtint de Charles-Quint la cession du comté d’Aoste. Lorsque le duc de Savoie envoya son fils Philibert-Emmanuel, dit Tête de Fer, à la cour d’Espagne, il lui donna pour gouverneur et pour conseiller Hugues Michaud. Pendant la guerre dans les Pays-Bas, le gouverneur et son élève, accompagnèrent lempereur, qui.créa Michaud comte palatin en 1549. Deux ans après la bataille de Saint-Quentin, à laquelle ce dernier avait pris tino part brillante (1557), Philibert-Emmanuel put rentrer dans ses États, en vertu du traité de Cainbrésis. Pour récompenser les services de son brave et fidèle conseiller, le nouveau duc de Savoie le nomma successivement gouverneur de la Bresse et du Bugey, premier secrétaire du roi et conseiller-maîtro des comptes, c’est-à-dire ministre des finances.-De sa femme, Nicolle des Molettes, Michaud de Courcelles avait eu plusieurs fils, d’où sortirent les branches des Michaud de Nice, des Michaud de Mognard et des Michaud d’Ai.bbns.

MICHADLT (Pierre), poète français, né, a ce qu’on croit, en Franche-Comté, au bourg d’Essertains ou à celui de La Chaux-Neuve. 11 était secrétaire du comte de Charolais, depuis duc de Bourgogne sous le nom de Charles le Téméraire. On lui a attribué de nom- ’ breux ouvrages ; mais la critique littéraire a fait subir à ses Œuvres complètes d’importantes réductions. On regarde actuellement comme étant certainement de lui : le Doctrinal du temps présent (Bruges, sans date, in-fol.), ouvrage réimprimé à Genève, en 1522, sous ce titre : le Doctrinal de court, par lequel ion peut estre clerc sans aller à l’escale ; c’est une satire en prose mêlée de vers ; la Danse des aveugles (Genève, sans date, in-4o), réimprimé à Lille en 1748, autre satire en prose et en vers..

MICHADLT (Jean-Bernard), *philologue et bibliographe français, né à Dijon en 1707, mort en 1770. Il Se fit recevoir avocat, mais consacra la plus grande partie de son temps à la culture des lettres et s’attacha à la recherche de livres rares et curieux, dont il fit des extraits, en même temps qu’il s’occupait aussi de sciences naturelles et de poésie. Michault se fit connaître par quelques écrits, devint secrétaire de l’Académie de Dijon, remplit pendant quelques années les fonctions de censeur, puis fut nommé contrôleur ordinaire des guerres en Bourgogne. Outre des mémoires scientifiques insérés dans le recueil de l’Académie de Dijon et de nombreuses notices pour l’Histoire des hommes illustres dans la république des lettres du Père Niceron, oh a de lui divers écrits, entra autres : Réflexions sur l’élégie (Dijon, 1734) ; Sur la situation de la Bourgogne par rapport à la botanique (Dijon, 1737) ; Dissertation historique et critique sur le vent dégalerne (1740), jeu d’esprit, dans lequel il s’amusa à montrer l’abus qu’on peut faire de l’érudition, mais qui fut pris au sérieux et lui attira de vives critiques ; Mélanges historiques et philologiques (1754-1770, 2 vol.).

MICHAUX (André), botaniste et voyageur français, membre de l’Institut, né à Satory, près de Versailles, en 1746, mort en 1802. Il apprit la botanique sous Lemonnier et Jussieu, et voyagea sans cesse, pour enrichir la science de nouvelles découvertes, successivement en France, en Angleterre, en Espagne, en Perse (1782-1784J, dans l’Amérique septentrionale (1785-1796). Cette dernière course, surtout, faite par ordre du gouvernement, fut féconde en résultats. Parti de nouveau avec l’expédition du capitaine Baudin (1800), il explora l’Ile de France et succomba à la lièvre en établissant une pépinière sur la côte de Madagascar. > Courage pour entreprendre, intrépidité dans les dangers, ténacité pour achever, exactitude dans ses observations, franchise de caractère, simplicité dans les manières, sûreté absolue dans le commerce de la vie, dit Duvau, telles sont les qualités distinctes de cet homme modeste, qui a vécu pour la science et s’est sacrifié pour elle. • Aiton a donné, en son honneur, le nom de michauxia à une plante de la famille des campanuiacées. On a de lui : Histoire des chênes de l’Amérique septentrionale (Paris, 1801, in-fol.) ; Flora boreali-americana, sistens Caractères plantarum quas in America sepientrionali collegit et detexit (Paris, 1803, 2 vol. in-8o).

MICHAUX (François-André), botaniste français, fils du précédent, né à Versailles en 1770, mort à Vauréal, près de Pontoise, en 1855. Lorsqu’il eut pris le grade de docteur en médecine, il se rendit avec son père aux États-Unis, fut chargé en 1803, par le gouvernement français, d explorer les forêts do l’Amérique du Nord, et devint en 1816 membre correspondant de l’Académie des sciences. Ses principaux ouvrages sont : Mémoire sur la naturalisation des arbres forestiers de l’Amérique (Paris, 1805, in-8o) ; Voyage à l’ouest des monts Alleghany, dans tes États de l’Ohio, du Kentuckij et du l’ennessee (Paris, 1805, in-go) ; Histoire des arbres forestiers de l’Amérique septentrionale (Paris, 1810-1813, 4 vol. iu-8», avec 72 pi. col).

MICHAUXIE s. f. (mi-chô-ksl — de Michaux, n. pr.). Bot. Genre de plantes, de la famille des campanuiacées.

— Encycl. Ce genre renfermo un certain