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répandus dans toutes les régions chaudes du globe ; on les trouve dans les vieux bois, sou-Tent aussi dans les sucreries. Les larves, qui ont quatre pattes et ressemblent beaucoup il celles des lucanites, vivent de racines pendant plusieurs années avant de se métamorphoser.

MICROGRAPHE s. m. (mi-kro-gra-fe — du

firéf. micro, et du gr. graphô, je décris). Ceui qui décrit les objets microscopiques : Un savant micrographe..

— Espèce de pantographe, qui permet de dessiner des figures réduites extrêmement petites.

MICROGRAPHIE s. f. (mi-kro-gra-fi — radmicographe). Description des corps microscopiques. [| Ouvrage sur les études microscopiques.

MICROGRAPHIQUE adj. (mi-kro-gra-fi-ke — rad. micrographie). Qui a rapport à la micrographie : Études michogkaphiques. La monndologie tira beaucoup d’intérêt de l’extension donnée à nos idées de grandeur par les observations micrographiques. (C. Renouvier.).

MICROLÈNE s. f. (mi-kro-lè-ne — du préf. micro, et du gr. laina, tunique). Bot. Genre de graminées de la Nouvelle-Hollande.

MICROLÈPE adj. (mi-kro-lè-pe — du gr. mikros, petit ; lepis, écaille), Hist. nat. Qui est couvert de petites écailles, qui a de petites écailles. Il On dit aussi microlépidotk.

MICROLÉPIDOPTÈRES S. m. pi. (mi-krolé-pi-do-ptè-re — du préf. micro, et de lépidoptère). Entom. Groupe de petits papillons nocturnes.

— Encycl. Le mot microlépidoptères, pris dans son acception la plus large et la plus vulgaire, sert a désigner tous les lépidoptères ou papillons nocturnes de petite taille ; en un sens plus restreint et plus scientifique, il s’applique à un groupe naturel, comprenant les grands genres tordeuse, crambus, teigne ou alucite. Ce sont généralement de très-petits papillons ; l’enve»gure de leurs ailes dépasse rarement om, ol, et très-souvent elle reste au-dessous de cette dimension. Ils présentent, surtout quand on les observe à la loupe, des couleurs brillantes, variées, parfois des reflets métiilliques et des dessins non moins variés et élégants. Leur forme est ordinairement svelte et agréable à l’œil. Leurs habitudes essentiellement nocturnes et la petitesse de leur taille leur permettent de se cacher facilement ; aussi n est-il pas aisé de les trouver. Il est très-difficile aussi de les prendre et de les conserver, leur structure étant très-délicate et très-fragile ; lorsqu’on veut les saisir, le moindre attouchement les déflore et peut même les détruire complètement. Ils recherchent les vives lumières et se dirigent vers la flamme d’une bougie. C’est même par ce moyen que l’on parvient à en détruire une grande quantité. Les microlépidoptères, en effet, malgré leur petite taille, sont au nombre de nos ennemis les plus dangereux ; il suffit de citer les tordeuses ou pyrales, les teignes, les alucites, qui attaquent nos grains, ’ nos vignes, nos arbres fruitiers, nos etoffes’ou nos provisions de ménage. Toutefois, ce n’est pas à l’état de papillon qu’ils sont le plus à craindre, car alors ils prennent peu de nourriture. Ce sont surtout leurs chenilles qui causent des dégâts souvent considérables. Ces chenilles, qui ont été fort peu étudiées, paraissent avoir une organisation plus simple que celles des espèces supérieures ; elles se présentent sous la forme de petits vers de couleurs pâles. Leurs métamorphoses s’opèrent de manières assez variées, et certaines chrysalides présentent de curieuses particularités. On connaît en Europe un très-grand nombre d’espèces de microlépidoptères, et il n’est pas douteux que ce nombre ne s’augmente beaucoup, quand on s’occupera sérieusement de la recherche de ces petits êtres ; on connaît fort peu d’espèces exotiques, parce qu’en général elles sont négligées par les naturalistes voyageurs. Ce groupe se divise en deux tribus naturelles, les tortricides et les tinéides.

MICROLEPTE s. m. (mi-kro-lè-pte — du préf..micro, et du gr. leptos<, grêle), Entom. Genre d’insectes hyménoptères, de la famille des ichnenmonides, éutbli sur une seule espèce qui habite l’Angleterre.

micrologie s. f. (mi-kro-lo-jî — du préf.

■micro, et du gr. logos, discours). Traité sur les corps microscopiques.

— Rhétor. Discours dépourvu d’énergie. MICROLOGIQUE adj. (mi-kro-lo-ji-ke rad. micrologie). Qui a rapport à la micrologie : Essais micrologiquks.

MICROLOGIE s. m. (mi-kro-lo-ghe — rad, micrologie). Celui qui se livre à des études micrologiques,

— Hist. littér. Nom donné à des commentateurs qui donnaient une importance exagérée à des détails insignifiants.

— Encycl. Hist. littér. Ce nom date de la Renaissance. Il fut appliqué aux érudits qui traitèrent comme une chose importante les détails les’plus minutieux et les plus indifférents, dans l’interprétation grammaticale des anciens auteurs. Il faut ajouter que des hommes d’une véritable valeur tombaient, à l’occasion, dans las défauts des micrologues. On

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trouve à ce sujet, dans l’histoire littéraire de l’Italie, une anecdocte curieuse. Deux célèbres philologues, Philelpha et Timothée, se prirent de dispute sur la valeur d’une syllabe grecque. Le premier paria cent écus que son opinion serait regardée comme la meilleure par les juges auxquels on s’en rapporterait. Timothée n’ayant point’d’argent paria sa barbe. La question fut décidée par des savants réunis dans la bibliothèque du roi de Naples. Timothée fut condamné et rasé ; sa barbe fut attachée comme un trophée à la chaire où il donnait ses leçons. Les querelles furent poussées quelquefois jusqu’aux voies de fait les plus grossières. Ainsi le célèbre philologue français Denis Lambin se battit à coups de poing avec Manuce pour l’orthographe du mot consumptus. Aujourd’hui, si les coups de poing et les paris où la barbe forme l’enjeu né sont plus de mode, il n’est pas rare de voir répandre des flots d’encre pour des questions aussi peu importantes que la valeur d’une syllabe grecque.

MICROLYMME s. m. (mi-kro-Iimm-me). Entom. Genre de coléoptères brachélytres, comprenant une seule espèce.

— Encycl. Ce genre n’est fondé que sur une seule espèce, le microlymme brévipenne, qui est de petite taille, noirâtre, et habite au bord de la mer, principalement en Angleterre. Son corps est allongé, presque linéaire, déprimé, aptère ; la tête oblongue, droite ; les yeux médiocres, arrondis, peu proéminents ; le labre transverse, cilié à la marge ; les mandibules mutiques ; les antennes filiformes et sensiblement plus épaisses vers l’extrémité ; l’écusson est court et légèrement arrondi ; les élytres courts, arrondis vers l’extrémité. Tout le corps est légèrement pubescent ; la tête, le corselet, les élytres sont marqués de points. La larve a le corps allongé et rétréci ; la tête oblongue, déprimée ; les mandibules en forme de faux et fortement den tées en dedans ; la nymphe présente des poils sur plusieurs parties de son corps. On cite un fait curieux relatif aux microlymmes. Ils sont placés de telle sorte sur le bord de la mer, que celle-ci les couvre de ses flots au moins pendant quatre heures de suite chaque jour,

MICROMÉGA s. m. (mi-kro-mé-ga — du préf. micro, et du gr, megas, grand). Bot. Genre de plantes cryptogamiqties, do la tribu des diatomées.

— Encycl. Les micromégas sont caractère ses par une fronde gélatineuse, rameuse, filamenteuse, renfermant dans un tube des séries de navicules contenues dans des tubes internes et rapprochés en faisceaux. Ils forment de petites touffes d’un brun noirâtre devenant par la dessiccation d’un gris verdâtre. Ils croissent sur les rochers sous-marins et sur les algues peu élevées. On en connaît une trentaine d espèces, toutes appartenant aux côtes d’Europe.

Micromégas, roman philosophique de Voltaire (1752). Evidemment imité de Gulliver, ce roman appartient à la série de fictions ingénieuses sous lesquelles le philosophe, dans sa vieillesse, s’est amusé à cacher de hautes vérités et de mordantes satires, Micromégas est un habitant de l’étoile Sirius ; il a huit lieues’ de long, et il est très-savant. Au sortir de l’enfance, vers l’âge de quatre cent cinquante ans, il savait Euclide par cœur ; mais ayant eu l’imprudence de composer un ouvrage suspect d’hérésie (il s’agit de l’étude au microscope des puces du serin), il est exilé pour huit cents ans. Pour Se désennuyer il voyage dans les globes voisins, fait connaissance du secrétaire perpétuel de l’Académie de Saturne et entreprend avec lui une petite excursion sur la terre. C’est à peine s’ils remarquent cette mare imperceptible pour eux qu’on nomme Méditerranée, et cet autre petit étang qui, sous le nom de grand Océan, entoure notre taupinière. Quant aux habitants, nos deux voyageurs ont beau se baisser, se courber, tâter partout, ils n’en aperçoivent pas. Le saturnien, que Voltaire appelle le nain (parce que, malgré sa stature gigantesque si on la compare à celle de l’homme, le saturnien n’est qu’un avorton auprès du sirien), en conclut un peu, précipiiamment qu’il n’y a personne. Micromégas l’avertit poliment que c’est raisonner assez mal, « car, dit-il, vous ne voyez pas avec vos petits yeux certaines étoiles do la cinquantième grandeur, que j’aperçois très-distinctement ; concluezvous de là que ces étoiles n’existent pas ?, » Pendant que le nain pérore et disserte pour prouver que la terre est inhabitée et inhabitable, ils aperçoivent k l’aide du microscope quelque chose qui flotte sur la mer Baltique. « On sait, dit Voltaire, que dans ce temps-là une volée de philosophes revenait du cercle polaire. » Micromégas saisit fort adroitement le vaisseau qui portait ces messieurs et le met sur son ongle, sans trop le presser de peur de l’écraser. Peu à peu les deux voyageurs, aidés du microscope, découvrent dans l’objet de petit atomes vivants, des insectes imperceptibles, qui ne sont autre chose que des échantillons de la race humaine. Obligé de reconnaître que la terre est habitée, le nain n’admet pas que ces infiniment petits aient la moindre parcelle d’intelligence. Quel n’est pas son étonnement et celui de Micromégas, quand l’un des navigateurs arrêtés ainsi à 1 improviste dit au nain qu’il a mille toises de

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la tête aux pieds et, de concert avec ses compagnons, éblouit les deux étrangers par la variété et la sûreté des connaissances humaines en physique, en chimie, en astronomie et en philosophie. « Jevoisplusquejamais, dit Micromégas, qu’il ne faut juger de rien sur la grandeur apparente. • Bientôt la douleur et l’indignation du sirien sont très-vives, quand il apprend à quelle triste condition l’ambition et toutes les passions ont abaissé la race humaine. Mais un autre sentiment, celui d’une indicible gaieté, s’empare des deux voyageurs, quand un petit animalcule en bonnet carré et citant la Somme de saint Thomas vient soutenir aux deux habitants célestes que leurs personnes, leurs mondes, leurs soleils, leurs étoiles, tout cela a été uniquement.créé pour l’homme. Bien qu’un peu peiné de voir que les infiniment petits eussent un orgueil presque infiniment grand, Micromégas, avant de les quitter, donna aux savants un beau livre de philosophie destiné à leur montrer ■ le bout des choses. » Le livre fut porté à l’Académie des sciences ; mais, quand le vieux secrétaire l’eut ouvert, il ne vit rien qu’un livre tout blanc. « Ah I dit-il, je m’en étais bien douté. >

Dans le nain de Saturne, Voltaire parait avoir voulu se moquer de Fontenelle.

MICROMÉLIE s. f. (mi-kro-mé-il — du préf. micro, et du gr. melos, membre). Tératol. Monstruosité caractérisée par la petitesse excessive de quelque membre.

MICROMÉLIEN, IENNE adj. (mi-cro-méliain, iè-ne — rad. micromélie). Tératol. Qui est affecté de micromélie : Monstre micromélien.

MICROMÈRE adj. (mi-kro-mè-re — du préf. « micro, et^lu gr. meros, partie). Zool. Qui est grêle dans toutes les parties de son corps.

MICROMÉRIE s. f. (mi-kro-mé-rt — du préf. micro, et du gr, meros, partie). Bot. Genre de plantes, de la famille des labiées.

— Encycl. Les principaux caractères de ce genre sont : un calice tubuleux à cinq dents, une corolle à tube droit et divisé en deux lèvres, quatre étamines à anthères libres, un style bifidé, un fruit sec et lisse. Les microméries sont des plantes herbacées, qui affectionnent les contrées les plus chaudes, et dont les fleurs petites, rouges ou blanches sont, suivant les espèces, tantôt solitaires et portées sur des pédoncules axillaires plus longs que le calice, tantôt sessiies ou agglomérées en capitules, tantôt enfin disposées en cymes allongées et pédonculées,

MICROMÈTRE s. m. (mi-kro-mè-tre — du préf. micro, et du gr. metron, mesure). Physiq. Instrument servant à évaluer des quantités extrêmement petites.

— Astron. Instrument servant à mesurer de très-petites distances célestes et particulièrement les diamètres apparents des astres : Les Anglais diront le micromètre de Gascoigne, les Français le micromètre d’Auzout ; mais pour l’Europe, pour la science, Auzout sera le véritable inventeur. (Volt.) Il Micromètre objectif, Hélioraètre.

— Techn. Instrument employé pour mesurer le degré de finesse des laines,

— Adj. Se dit des plantes dont le périgone externe est entier, ou à deux ou trois divisions seulement.

— Encycl. Bien que ce mot soit applicable à tout instrument qui sert à mesurer de petites longueurs, on s’en sert à peu près exclusivement pour désigner les instruments qui servent à mesurer les petites distances astronomiques, et plus particulièrement les diamètres apparents des as.tres. Nous avons déjà décrit au mot héliometre un micromètre de Bougue. Antérieurement à cet appareil, on employait le micromètre d’Auzout, qui se compose de deux fils parallèles tendus dans une lunette, l’un d’une manière fixe, l’autre mobile et dont on peut faire varier la distance, sans détruire le parallélisme. Les deux fils étant ainsi amenés sur les bords opposés du disque à mesurer, il est facile, à l’aide de la situation de la vis et d’une table dressée d’avance, de connaître l’angle à mesurer. Ce micromètre est encore en usage. Mais on obtient de meilleurs résultats avec l’instrument de Bougue, ou mieux avec la lunette de Rochon, dans laquelle les deux demi-lentilles sont remplacées par un double prisme placé entre l’objectif et l’oculaire, et dont on peut modifier la distance à l’aide d’une crémaillère mue par une vis micrométrique, de façon à produire deux images tangentes l’une k l’autre. Arago a perfectionné cet instrument en plaçant le prisme au devant de l’oculaire,

MICROMétrie s. f. (mi-kro-mé-trî — rad. micromètre). Art, action de déterminer des dimensions extrêmement petites.

MICROMÉTRIQUE adj. (mi-kro-mé-tri-ke — rad. micrométrie), Physiq. Qui a rapport à la micrométrie, à la détermination des grandeurs très-petites : Procédés micrometriqubs. Le célèbre naturaliste espagnol Cavanittes eut, le premier, l’idée de voir l’herbe pousser, et il dirigeait une forte lunette, muniéd’un fil micrométrique horizontal, tantôt sur la tige d’un aloès américain, tantôt.sur la cime d’un bourgeon de bambou. (De Huraboldt.)

— Vt’j micrométrique, Vis dont le pas est |

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très-fin et très-précis, la tête très-large, co qui permet d’évaluer directement l’axe décrit par un point de la tête lorsqu’on fait avancer s>u reculer la vis d’une très-petite quantité, et de calculer le déplacement de la vis dans le sens de la longueur, il Vis dont le pas est très-petit, pour permettre de la faire avancer commodément d’une très-petite quantité.

MICROMÉTRIQUEMENT adv. (mi-kro-métri-ke-man — rad. micrométrique). Par des procédés micrométriques : Grandeur siicrométriquemknt déterminée.

MICROMMATE adj. (mi-kromm-ma-tedu préf. micro, et du gr. omma, œil). Zool. Qui a de petits yeux.

— s. f. pi. Arachn. Groupe d’araignées.

— Encycl. Les micrommates ont le corps plus ou moins velu ; le céphalothorax tronqué en avant, peu élevé, en forme de cœur ; les mâchoires parallèles et très-écartées ; la lèvre courte et arrondie ; les yeux disposés quatre par quatre sur deux lignes transversales ; l’abdomen ovalaire, souvent mou ; les pattes longues, et les tarses terminés par une sorte de brosse. Ce genre comprend un petit nombre d’espèces, désignées sous le nom vulgaire d’araignées-crabes. On ne connaît pas encore très-bien leurs mœurs ; toutefois, deux espèces ont été l’objet d’observations assez complètes.

La micrommate émeraude est, comme son nom l’indique, d’une couleur verte, variée ça, et là de diverses teintes pâles, verdâtres ou grisâtres. On la trouve aux environs de Paris, sur les plantes basses, les charmilles et les arbres, dont elle gagne même le sommet ; on la rencontre assez communément au printemps ; elle est très-agile à la course et saute vivement dans l’herba pour saisir sa proie. Clerek, en élevant une lemelle, a pu voir la manière dont s’opère la manducation chez cette espèce. «Aussitôt qu’elle avait saisi une mouche, elle la perçait avec les crochets de ses mandibules, la comprimait ensuite, et la mâchait avec ses mâchoires ; elle semblait faire mouvoir les cils dont leur côté interne est muni, puis la tournait et la retournait avec ses palpes, et retirait une de ses griffes pour renfoncer ailleurs. L’on voyait dans î’entre-deux de ces mâchoires une matière écumeuse qui absorbait les sucs nutritifs du cadavre, et qui rentrait ensuite dans cet enfoncement. On distinguait plus facilement l’action des diverses parties de la bouche lorsque le corps de la mouche était réduit d’un tiers ; toutes les substances molles et liquides étant épuisées, l’animal en rejetait les restes. Elle nettoyait ensuite les extrémités de ses palpes en seservant-des griffes de ses mandibules, de ses mâchoires, et à l’aide surtout d’une matière liquide qu’elle faisait sortir de l’œsophage. »

La femelle rapproche et lie par des fils nombreux quelques feuilles dont elle fait une sorte de paquet anguleux ; l’intérieur est tapissé d’une soie épaisse. Au milieu de ce nid est placé le cocon, qui est blanc, arrondi, de la grosseur d’une noisette, formé d’une seule couche de toile fine, mais résistante, et dont la transparence permet très-bien de distinguer, à l’intérieur, les œufs, dont le nombre va jusqu’à cent cinquante. Elle pond en juin et juillet ; ses œufs sont du volume d’uno graine de rave, globuleux, luisants, d’un vert clair cerclé de blanc ; comme ils sont lisses et nullement agglutinés entre eux, ils coulent comme des gouttes de mercure quand ils sont placés sur une surface plane. La femelle s’étabdt au milieu du paquet de feuilles pour veiller sur sa progéniture et la protéger. Les petits naissent vers la fin de juillet ; ils sont d’un vert jaunâtre et plus pâle qu’à l’état adulte ; les pattes et les palj.es sont blanches ; mais au bout de quelques heures elles prennent une teinte bleuâtre obscure.

La micrommate argélasienne est longue d’environ om,02 ; elle a le corps d’un jaune pâle, parsemé d’un duvet grisâtre, avec de nombreuses petites taches noires. On la trouve aux environs de Paris et, en Espagne, dans les montagnes les plus ariJes du royaume do Valence. Elle court très-vite, les pattes étendues latéralement ; la conformation de ses pelotés onguicnlaires lui permet de s’accrocher aux surfaces les plus verticales et les plus lisses et de s’y mouvoir dans toutes les directions. Elle construit à la face inférieure des fragments de rochers une coque ou elle s’établit pour se mettre à l’abri des froids et des poursuites de ses ennemis, ainsi que pour pondre et couver ses œufs. Cette coque ovale, d’environ ottl,05 de diamètre, est exactement appliquée contre la pierre, comme les coquiî-. les du genre patelle. Elle présente une enveloppe extérieure, d’une soie jaunâtre, fine, . mais résistante, et un fourreau intérieur plus souple, plus moelleux, offrant à chaque bout une ouverture munie d’une soupape, par laquelle la micrommate sort de son logis pour se livrer à ses excursions. On trouve à, l’intérieur une soixantaine d’œufs, qui éclosent dans le courant du mois d’août.

MICROMYZIDESs. f. pi. (mi-kro-mi-zi-dedu préf. micro, et du gr. muia, mouche). Entom. Famille d’insectes diptères de petite taille.

MICRONÈME adj. (mi-kro-nè-me — du préf. micro, et du gr. nëma, fil), Zool. Qui a des tentacules très-petits.