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MOGA

— Par anal. Air que l’on respira dans un lieu que l’on a en horreur : Il est des hommes pour gui l’air d’une église est une espèce de mofette qui les oppresse. (J. de Maistre.)

— Ane. chim. Gaz impropre à la respiration, il Mofette atmosphérique, Azote, il Mofette inflammable, Hydrogène, et particulièrement hydrogène carburé des mines Ou grisou.

— Mamm. Syn. de moufette.

— Encycl. Ce mot nous vient de la Campanie et de la province de Naples. Dans ce pays, quand les laves sont liquides encore, il en sort des vapeurs qui souvent se réunissent en nuages et forment ce que dans le pays On appelle du nom de mofette. Ces exhalaisons sont très-dangereuses quand on les respire un peu longtemps ; elles ont alors à peu près les mêmes effets sur les hommes et les animaux que celles de la grotte du Chien. On a observé que ces vapeurs, légèrement imprégnées de soufre, exhalent une forte odeur d’ammoniaque, qui prend vivement à la gorge et aux narines, et suffoque en peu do temps. Ces vapeurs, comme celles de la grotte du Chien, ne s’éjèvent pas cependant a une grande hauteur au-dessus de la surface de la lave ; et quand l’air extérieur et l’humidité ont pénétré celle-ci, elles cessent de se produire avec les mêmes propriétés dangereuses. On a vu même, après une légère pluie, les oiseaux passer à moins d’un pied de laves encore chaudes et n’en éprouver aucun effet malfaisant.

MOFFAN (Nicolas de), historien français, né près de Poligny. Il vivait au xvie siècle, fit, en 1552, partie de l’expédition envoyée par Charles-Quint contre les Turcs, fut blessé, fait prisonnier, conduit à Constantinople et recouvra sa liberté après trois années d’esclavage. Il rejoignit alors l’armée espagnole, et reçut peu après une nouvelle blessure. On a de lui : Soltani Solymani Turcarum imperatoris, horrendum facinus in proprium filium sottanum Mustaphum (Bàle, 1555, in-S"), trad. en français (155G), et De origine domus Ottomans et de belto Turcico svi temporis, ouvrage resté inédit.

MOFFLET s. m. (mo-flè). Pain mollet. Il Vieux mot.

MOFRAS (Eugène DUFLOT De), voyageur français, né à Toulouse en 1810. À dix-huit ans, il se rendit à Madrid, comme attaché à l’ambassade de France, s’y lia avec le savant Navarette et reçut en 1839 la mission de se rendre à Mexico, puis de visiter les Californies, l’Orégon, la côte nord-ouest de l’Amérique, qui, à cette époque, étaient encore fort peu connus. De retour à Paris, M. Mofras a publié des articles dans le Journal des Débals, et il a fait paraître les ouvrages suivants : Hecherches sur les progrès de l’astronomie et des sciences nautiques en Espagne (Paris, 1S39, in-4o) ; Fragment d’un voyageai Californie (lS-12) ; Exploration du territoire de l’Orégon, des Californies et de la mer Vermeille (1844, S vol. iu-4«>) ; Mendosa et Navarette, notices biographiques (1845, in :4°) ; l’Orégon, le Mexique et les États-Unis (iS4C, iii-so), etc.

MOFUMA s. m. (mo-fu-ma). Bot. Arbre d’Ethiopie, dont le bois est employé il faire dos canots.

MOGADOR, appelée Souheyrak ou Showerah par les Africains, ville forte et maritime de l’empire de Maroc, sur l’océan Atlantique, a. 178 kilom. O. Maroc, par 31» 30’ de latitude N. et 120 4’ de longitude E. ; 20,000 hab. "Vue de la mer, Mogador présente un aspect très-pittoresque. Autour d’elle s’étend une plaine aride, au delà de laquelle se dressent des collines d’un vert sombre, puis, dans un lointain immense, les cimes neigeuses de l’Atlas. Cette ville, dont le plan fut donné par un ingénieur français, appelé Cornut, et qui présente une forme triangulaire, a des rues droites et des maisons bien bâties. Elle forme deux quartiers ; l’un comprend le palais du gouverneur, la citadelle, les établissements publics, les hôtels des consuls et les maisons des marchands européens ; l’autre est habité par les Maures et par des juifs. Ceux-ci, qui forment à peu près la moitié de la population et s’occupent principalement du commerce des métaux précieux, occupent une partie de la ville désignée sous le nom do Willah. Une enceinte de murs peu élevés protège Mogador contre les incursions des Arabes de la plaine, et une petite rivière alimente un aqueduc qui fournit de l’eau aux habitants. Le climat est très-sain et il pleut rarement. Le port de Mogador n’a guère que 3 mètres d’eau à marée basse, ce qui oblige les grands navires à se tenir éloignés et à jeter l’ancre k 2 kilom. de distance. En face du port se trouve l’Ile de Mogador, qui est protégée par quelques fortins. Elle possède une mosquée, dont le minaret étincelle au soleil, et un lazaret. Mogador est entourée de dunes mobiles qui offrent un aspect étrange quand on arrive de l’intérieur : on dirait d’immenses batteries pyramidales construites pour défendre les approches de la ville. Les environs ne sont que des sables désolés ; ça et là, on voit des jardins, où croissent quelques légumes et de rares Heurs. Tout cela pousse au milieu du sable et montre ce que peut faire le travail de l’homme, mémo dans un pavs aussi stérile. MO M

L’industrie locale de Mogador consiste en tanneries et corroieries, fabriques de tissus de laine, tissus de soie, corderies, quincailleries, fabriques d’armes. C’est la ville la plus commerçante de tout le Maroc. Les principaux articles exportés sont les peaux de chèvre, les amandes, les laines, l’huile, la cire, les cuirs, la gomme, l’ivoire, les plumes d’autruche et les fruits secs. On importe des laines, du coton, de la coutellerie, des toiles de Hoilande, de l’étain, du cuivre, de la poterie, etc. Mogador a été bâtie en 1700, sous le règne de Sidi-Mohammed, par l’ingénieur français Cornut. On ne voyait alors, sur le point occupé aujourd’hui par la ville, qu’un château fort peu important que les Portugais avaient construit pour servir d’appui à leurs établissements sur cette côte ; il était

Presque abandonné depuis près d’un siècle a avènement de Sidi-Mohammed. En 1844, la guerre ayant éclaté entre îa France et le Maroc, le prince de Joinville reçut le commandement d’une division navale, détruisit les fortifications de Tanger, puis se rendit devant Mogador, qu’il bombarda le 15 août. A la suite de ce bombardement, qui dura quatre heures et demie et qui fit de grands ravages, des troupes.débarquèrent, enlevèrent les batteries ennemies, s’emparèrent de l’Ile et se rendirent le lendemain maîtresses du port. Cela fait, la flotte s’éloigna de Mogador, où firent aussitôt irruption les Kabyles du Maroc. Ils se précipitèrent sur la ville, y mirent le feu et la pillèrent pendant quatre jours.

MOGADOR (Céleste Vénar»), comtesse de Chabrillan. V. Chabrillan.

MOGALLI (Cosimo), graveur italien, né k Florence en 1067, mort dans la même ville vers 1730. Il eut pour maître de dessin le sculpteur J.-B, Foggini, mais on ignore qui lui apprit l’art de graver. Mogalli s’est surtout fait connaître par les quinze planches qu’il a exécutées pour le recueil intitulé Musseum Florentimim. On lui doit, en outre, des gravures de tableaux de Titien, de Raphaël, de Rubens, de Van Dyck, etc. — Son fils, Nicolas Mogalli, né en 1723, apprit la gravure sous la direction de Picchiaiui et se rendit vers 17D0 à Rome, où il se lia avec Winckelmann, qui lui fit faire un grand nombre de travaux. Il exécuta les planches de l’édition Dei monumenti antichi inedili, spiegati ed illustrait da ’Giovanni Winekelmann (Rome, 1767) et-plusieurs gravures du cabinet de Portici. — Sa sœur, Thérèse Mogalli, étudia la gravure sous le même maître et reproduisit plusieurs tableaux de la galerie de Florence.

MOGES s. f. pi. (mo-je). Pêche. Entrailles de morue, dans le langage des pêcheurs de La Rochelle.

MOGG1 (Moggio), poëf e italien, né à Parme vers 1330, mort vers 1380. Pétrarque, dont il était l’ami, le fit nommer secrétaire d’Azzo da Correggio, qui mourut en 1364. Moggt continua de vivre auprès de la veuve d’Azzo et de ses enfants, et se fixa avec eux dans le duché de Parme. On a de lui des poésies latines, des épitres et deux poèmes.

MOGGIA s. f. (mogh-djia — mot ital.). Mêtrol. Mesure agraire, qui était usitée à Naples et valait 35nresJi9j<(5.

MOGGIO s. m. (mogh-djio — mot ital.). Métrol, Ancienne mesure de capacité, qui valait 14611’,24 à Milan, 320 à. Venise, 21 à Corfou. 11 Moggio de terre, Mesure agraire des lies Ioniennes, valant 97ar<=sjn<>.

MOGGIO UDIrVESE, bourg du royaume d’Italie, prov. et à 33 kilom. N. d’LUline, ch.-l. de district et de mandement, sur la Fella ; 3,557 hab.

MOGHAMIE s. f. (mo-ga-mi). Bot. Genre détaché des sainfoins.

MOGUOSTAN, c’est-îi-dire Pays des dattes, la Caramanie des anciens, contrée de la Perse moderne, dans la partie méridionale du Kerman ; chef-lieu, Minab. Le Moghostan est baigné au S. par le golfe Persique et arrosé par le Nahres et l’Iorahiem. Le sol est plat, sablonneux et riche en dattiers. Les côtes sont soumises au pouvoir de l’iman de Mascate-

MOGHREB ou OCCIDENT, nom que les

Arabes et les musulmans donnent à l’empire du Maroc.V.Maroc, il On dit mieux Maghreb. MOGIGRAPHIE s. f. (mo-ji-gra-fî — du gr. mogis, avec peine ; graphe, j’écris). Mèd. Crampe des écrivains.

MOG1LA (Pierre), théologien russe, né en Moldavie vers 1507, mort en 1646. Il avait servi eu Pologne, lorsqu’il quitta l’épée pour entrer dans un monastère (1625). Devenu, en 1632, métropolitain de l’Église de Kiev, il y constitua l’enseignement de la théologie tel qu’il était donné dans les grandes universités d’Europe, et composa une Profession de foi, donnant un exposé systématique et une apologie du dogme de 1 Église d Orient, travail qui faisait alors complètement défaut. Cette profession de foi, ratifiée par les conciles de Kiev (1640) et de Jassy (1643), par les quatre patriarches œcuméniques et par les patriarches russes, a été un grand nombre de fois publiée en russe et a été traduite en plusieurs langues. On doit, en outre, à Mo^ila divers opuscules, un Catéchisme (t045) et des drames religieux, qu’il faisait représenter par les élèves de l’Académie de Kiev. Il avait

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réorganisé cette Académie, qui lui doit une partie de sa renommée actuelle, et y avait appelé des professeurs étrangers.

IYIOGILALISME s. m. (mo-ji-la-li-smedu gr. mogis, difficilement ; lalein, parler). Méd. Difficulté k parler, à articuler les mots.

MOGILNIK s. m. (mo-jil-nik). Ornith. Autour de Tartarie.

MOGlNIK’(Daniel), aventurier suisse, né a Chézalles, canton de Berne. Il vivait au xvmû siècle. Intelligent, actif, ambitieux, il prit d’abord du service en Hollande, puis s’embarqua pour l’île de Java, d’où il passa aux Indes, combattit d’abord les Afghans en Perse, et enfin alla offrir ses services au Grand Mogol, dont il disciplina les troupes à l’européenne. Ce monarque, en récompense de ses services, le combla de faveurs, l’enrichit, le nomma omrah de ira classe, c’est-à-dire grand de l’empire, lui fit présent d’un palais et lui donna une princesse de sa famille en mariage. Moginié avait le grade de généralissime lorsqu’il mourut jeune, laissant une succession de 20,000 louis. Son frère, François Moginié, qui était parti comme groom pour l’Angleterre et s’était fait tavernier k Londres, alla recueillir cet héritage inespéré. Il s’embarqua pour revenir en Europe, et, dès ce moment, on n’entendit plus parler de lui. On prétend que le navire qui le ramenait périt corps et biens ; mais il est plus vraisemblable qu’on le jeta k la mer après s’être emparé de l’argent qu’il rapportait.

Maubert de Gouvest, capucin défroqué, a écrit sur les aventures de Moginié une sorte de roman rempli de récits de batailles imaginaires. Ce livre est intitulé : l’Illustre paysan ou Vie et avanlures (sic) de Daniel Moginié, natif de Chézalles, au canton-de Berne, etc. (in-12).

MOGLIANO (Gentile de), aventurier italien qui vivait au xivc siècle. Il s’empara, vers 1347, de la seigneurie de Ferino, dans la Marche d’Ancône, consentit, en 1355, k livrer cette ville à Égidio. Albomoz, général des troupes papales, qui le fit nommer en retour gonfalonier de l’Église, reprit l’année suivante Fermo, d’où il chassa les soldats du pape, mais fut bientôt après chassé par le peuple, qu’il avait soulevé contre lui par d’im Frudentes mesures, et finit ses jours dans exil.

MOGOL s. m. (mo-gol). Syn. de Mongol. || Grand Mogol, Titre qu’on donne quelquefois à l’empereur des Mogols.

MOGOLA-^AGON s. m. (mo-go-la-na-gon). Erpét. Variété de vipère k lunettes. MOGONTIA, nom latin de Monza.

MOGORl OU MOGORIS s. m. (mo-go-ri). Bot. Genre de plantes, de la famille des jasminées. il On l’appelle aussi mogritk.

MOGOSTOKOS adj, f, (mo-go-sto-kossmol gr. formé de mogis, avec peine, et do lo} ; os, accouchement).Mythol. gr. Epithète do Diane, qui présidait aux douleurs de l’enfantement.

MOGOURI s. m. (mo-gou-ri). Prêtre-juge des habitants des Maldives.

MOGRABIN, INE s. et adj. (mo-gra-baini-ne). Géogr. Habitant du Mograb ; qui appartient au Mograb ou à ses habitants : Les Mograbins. La population mograbine.

— Argot. Ce mot est quelquefois employé en mauvaise part, avec la signification do Bohémien, de vagabond.

— s. m. Linguist. Dialecte arabe des peuples du Mograb ou Moghreb.

— Encycl. V. Maroc.

MOGUEll, ville d’Espagne, prov. et k 18 kilom. E. d’Huelva, avec un port sur leTinto, près de son embouchure dans l’Atlantique ; 5,834 hab. Tuileries, briqueteries, tisseranderies, fabriques d’eaux-de-vie, commerce de vins et de vinaigre.

MOCUNTIACUM, ville de l’ancienne Gaule, capitale de la Germanie I™, chez les Caracates. C’est aujourd’hui la ville de Mayknce.

MOHA s. m. (mo-a). Linguist. Idiome américain. V. MOXOS.

— Bot. Espèce de millet, que l’on cultive comme plante fourragère et pour l’engraissement des oiseaux de basse-cour : La graine de moha, un peu concassée, est parfois employée en guise de riz dans certaines préparations culinaires.

— Encycl. Bot. Le moha, que l’on croit originaire du Thibet, et qui depuis longtemps est cultivé sous le même nom en Hongrie et en Allemagne, a été introduit, en 1816, dans la Moselle, d’où il s’est propagé sur divers points de notre territoire. Il est assez sensible au froid, mais il résiste très-bion à la sécheresse ; il craint aussi beaucoup les grands vents du nord et de l’est ; il végète beaucoup mieux quand le sol ou l’atmosphère renferme une certaine dose d’humidité. Il développe alors des tiges droites qui atteignent l’n,50 de hauteur et se terminent par une longue panicule spiciforme d’un brun violacé, Bien qu’il ne soit pas très-exigeant sur la nature et la richesse du sol, il préfère néanmoins les terres calcaires mélangées d’argile ou de silice, légères, assez profondes, substantielles et exemptes de mauvaises herbes.

On sème vers la fin d’avril ou dans le courant de mai, lorsque les gelées tardives ne

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sont plus à craindre, et on échelonne ces semis k diverses époques jusqu’à la mi-juillet, Si l’on veut obtenir la plus grande quantité possible de fourrage vert. Le semis, fait k la volée, est recouvert par un hersage léger. Si, après les semailles, le terrain se plombe sous l’influence de pluies abondantes, on donne un nouveau hersage. Souvent on associe le moha k diverses légumineuses, pour obtenir des fourrages mélangés. On peut commencer à faucher dans le courant du mois d’août et prolonger la fauchaison, suivant l’état des semis successifs, jusqu’à l’époque de la maturité des graines. Coupé un peu vert, il repousse avec assez de vigueur et fournit un bon pâturage aux moutons. On obtient la graine par un battage k la machine ou avec un fléau léger.

Le moha fournit un excellent fourrage vert ou sec, que tous les bestiaux recherchent avec plaisir. Les chevaux l’aiment beaucoup ; mais généralement on le réserve pour les bêtes k cornes, surtout pour les vaches laitières. On peut aussi leur donner la paille, si elle n’a pas été trop détériorée par le javelage. Le moha, uni à la luzerne, atténue les dangers que présente l’usage exclusif de cette léguinineusè consommée en vert. On le fait aussi stratifier avec le maïs, qu’il conserve plus frais et plus appétissant. La graine légèrement concassée peut servir k la nourriture de l’homme et remplacer la riz, dont elle n’a pas la fadeur. Elle convient beaucoup aussi aux oiseaux de basse-cour, notamment aux poules et aux dindons. Enfin, réduite en farine, elle forme une bonne nourriture pour les porcs, les vaches, les brebis et les agneaux.

MOHABUT s. m. (mo-a-bu). Comm. Toile de coton des Indes.

MOHACZ, ville de l’empire d’Autriche, dans la Hongrie, comitat de Baran3’a, à 97 kilom. O. de Segedin, sur la rive droite du bras occidental du Danube, dont la bifurcation forme la grande île marécageuse de Mohacz ou Margitta ; 8,737 hab. Métropolitain greo ; gymnase de franciscains. Mohacz est célèbre par deux grandes batailles qui s’y sont livrées : la première, en 1526, fut gagnée par les Turcs sur les Hongrois, qui y perdirent leur roi, Louis II, et une partie de leur territoire ; la seconde, en 1687, où Charles IV de Lorraine, commandant les Hongrois et les impériaux, battit complètement les Turcs.

MOIIADDAT AL 1IALEB1 (Ibrahim ben-Mohainmed ben-lbrahim), jurisconsulte et littérateur arabe, né à Alep vers 1490, mort dans la même ville en 1570. Il appartenait à la secte des hanéfites et remplit les fonctions de grand mollah. Indépendammsnt de plusieurs ouvrages manuscrits, on lui doit : la Vie et les actions du prophète Mahomet, écrito en arabe et non imprimée, mais dont une traduction turque a été publiée sous le titre de Ferdjimé sir l’Halebi (Boulak, 1833), et un grand ouvrage qui a fait sa réputation et lui • a valu son surnom de Mohaddat (le Traditionniste) ; c’est le Moulte/ca al Ab/car ou le Confluent des mers (Constantinople, 183C, in-4o), code universel de droit musulman d’après le rite hanéfite et qui a force de loi dans l’empire ottoman. Ce travail a été traduit en turc et a été l’objet de nombreux commentaires. Plusieurs parties en ont été publiées séparément.

MOHADITE s. m. (mo-a-di-te). Hist. Membre d’une dynastie arabe, fondée en Afrique par Mohammed-Abdallah l’an de l’hégire 514, On dit aussi mohêdite.

MOHAGÉRIN s. m. (mo-a-jé-rain). Hist. Nom donné k ceux qui accompagnèrent Mahomet, dans sa fuite, il On dit aussi mohagk-

E1EN.

MOHAIR s. m. (mo-èrr — mot angl. signif. moire). Uomm. Etoffe d’origine anglaise, qui est formée de poils d’animaux, principalement de chèvre ou de chevreau, et qui est spécialement destinée à la confection des robes de femme : L’industrie de l’Angleterre a toujours excellé dans la fabrication des mohairs ; aujourd’hui même, c’est ce pays qui fournit les mohairs les plus estimés. Les mohairs communs ont la chaîne en coton.

MOHALLAL (Alla ben-Rébiah), poëte arabe, né près de Diabekr (Mésopotamie), mort vers 020. Avant lui, les vers arabes étaient coinposés dans des rhythmes libres, appelés redchas. Ce fut Mohallal qui, le premier, fixa les règles et les mesures do la poésie arabe et composa des pièces de trente vers, appelés kassidets, qui servirent de modèle aux poésies légères. Il chanta ia guerre, mais surtout l’amour, ce qui lui valut son nom do Mohallal. Son frère, Kolaïb, ayant été tué par un Arabe d’une tribu voisine de la sienne, il se livra à des représailles tellement sanglantes, qu’il se vit abandonné des siens et que deux de ses esclaves, fatigués de son goût pour les expéditions guerrières, finirent par l’assassiner. I ! était oncle du poète Amroul Kaïs.

MOHALLEB ABOU SOFRA, célèbre vizir arabe. V. Mahleb.

MOHAMMED, véritable nom du Prophète, dont les Occidentaux ont fait Mahomet. Ce nom a été porté par un nombre considérable de princes musulmans. Les plus connus sont les suivants •