Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 11, part. 1, Mémoire-Moli.djvu/383

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cette ménagère économe qu’il comptait épouser ; et La Porcheraie, qui depuis quinze ans, vivait séparé de sa femme, la voit revenir nu domicile conjugal après cette longue « séparation sans nuages. ■Pour surcroît de malheur, une magnifique affaire Financière, que les-deux égoïstes avaient préparéo et couvée ensemble, leur échappe ou dernier moment aveO tous leurs rêves d’intérêt personnel.

Le nom de M. Lnbicbe, passant (les scènes de genre au Théâtre-Français, donnait a cette comédie un grand attrait de curiosité. Elle n’a-pas répondu à l’attente du public. L’intrigué eii est peu intéressante. Des mots heu- " reux relèvent rarement, ça et lh, des études de caractères dont le fond n’est pas nouveau. La fraieté manque. Il semble que les auteurs, habitués aux succès du rire, se soient mis en garde contre eux-mêmes et contre leur penchant naturel.

MOIE s. f. (mot). Meule, tas. il Vieux mot, usité encore dans certains départements.

MOIGÉIET s. m. (moi-gnè ; gn mil.). Ornith. Nom vulgaire do la mésange à longue queue.

MOIGNO (Français-Napoléon-Marie), savant français, né à Guéméné (Morbihan) en 180 :4. Sou père, Moigno de Viliebaau, supprima son titre nobiliaire au temps de la Révolution et devint receveur de 1 enregistrement. Le jeune Moigno fit d’excellentes études-littéraires, d’abord au collège de Pontivy, puis au petit séminaire de Sainte-Anne d’Aliray, tenu par les jésuites, et passa, en 1822, dans’ lu maison des jésuites de Montrouge pour v faire son noviciat. Là, tout en apprenant ïa théologie, il s’adonna avec ardeur a l’étude des sciences physiques et mathématiques, fit de rapides progrès et trouva, en 182S, une nouvelle manière de parvenir à l’équation du plan tangent. L’abbé Moigno commençait son cours obligatoire de théologie dogmatique quand éclata la révolution de 1830. Quittant alors Paris, il se rendit àRrigg, dans la Suisse-allemande, y poursuivit ses études philosophiques et mathématiques et, grâce à sa prodigieuse mémoire, ’ il apprit, en manière de passe-temps, l’allemand, l’anglais, l’italien, l’espagnol, le hollandais, le portugais, l’hébreu, l’arabe, et se perfectionna dans le grec et le latin. Ce fut après avoir fuit des études si variées qu’il subit, en

1835, son grand examen de théologie.

La compagnie de Jésus, à laquelle l’abbé Moigno était lié par ses vœux, lui donna, en

1836, une chaire de mathématiques dans sa maison de la rue des Postes, à Paris. Son existence devint alois três-active et il put mettre a. profit les vastes connaissances qu’il avait acquises. Outre ses leçqns de chaque jour, il faisait des retraites dans les petits séminaires et chez les frères des écoles chrétiennes, prêchait le carême et l’avirU, créait des œuvres de bienfaisance et commençait à écrire dans les journaux, soit pour soutenir dans l’Univers, des polémiques religieuses, soit pour publier, dans l’Union catholique et dans les Institutions liturgiques, des dissertations théologiques et scientifiques (1840). En même temps, il donnait le premier volume de son grand Ouvrage : Leçons de calcul différentiel et intégral, rédigées d’après les méthodes et les ouvrages publiés ou inédits de Çatu-hy. Ce volume venait d’attirer l’atteution du mùnde lorsque le savant Père Boulanger, supérieur des jésuites en France, nomma le Père MoTgrto professeur d’histoire et d’hébreu au séminaire de Laval. Ce dernier, que cette mesure forçait ù renoncer à ses études scientifiques et a, quitter Paris, où il était entré en relation avec des savants tels quo Beudant, Thenard, Ampère, Binet, Dumas, Arago, demanda instamment au Père Boulanger de le laisser à ses travaux ; mais il ne put rien obtenir et, après une lutte de quatre ans, il se retira de l’ordre des jésuites • pour se livrer à son grè a sus chères études, malgré la gène et la misère qui l’attendaient. Après un coult séjour à "Versailles chez un ami, puis chez M. Migne, à Paris, il entra, en 1845, comme rédacteur scientifique au journal l’Époque. Peu après, il entreprit, aux frais du journal, un grand voyage en Europe et visita l’Angleterre, l’Allemagne, la Belgique, " la Hollande, envoyant dans de remarquables articles non signés les observations

au’iffaisait sur ces différents pays. En 1850, rédigea le bulletin soiemiiinue de la Presse, puis il passa au Pays, qu’il quitta en 1852 pour devenir’ rédacteur en chef du Cosmos, revue scientifique hebdomadaire. À la suite de difficultés avec la direction de cette feuille, l’abbé Moigno s’en sépara en 18S2 et fonda, du 1863, un nouveau journal intitulé les Mondes. Après avoir été aumônier au lycée iiaint-Louis (1848-1851), il à été attaché au clergé de Saiiit-Germain-des-Pres (1859) et nommé, en 1864, chevalier de la Légion d’honneur. Enfin, le 85 septembre 1873, il a été iiommé’chanoine du second ordre à Saint-Deiris. On doit à ce remaruuuble savant : Leçons de calcul différentiel et intégral (1S40-18Ct, 4 Vol. iti-8o) ; Principes fondamentaux d’après lesquels doivent se résoudre les deux grandes, questions des rapports de l’Église et de l’État, et de l’organisation de t’enseignement (184G, in-8°) ; Itepertoire d’optique moderne, ’anàlysc complèto des travaux modernes relatifs aux phénomènes de la lumière (1S47 :1850, 4" vol. in-S°), ouvrage considérable qu’il prépara pendant plusieurs années ; Traité

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de la télégraphie électrique (1849, in-8«) ; le Stéréoscope (1852, in-8<>) ; le Saccharimèlre (1853) ; Impossibilité du nombre infini et ses Conséquences, démonstration mathématique du doyme de la création et de la récente apparition des mondes (1863, in-8"), extrait du journal les Mondes ; Itésumés oraux du progrès scientifique et industriel (1865-1869, in-8°) ; Cours de science vulgarisée (1S65-1806, in-8°) ; Leçons de mécanique analytique (1867, in-S°)j Eclairages modernes (1868, in-8°) ; l’Art des projections (1872), etc. On a aussi de M. l’abbé Moigno les traductions suivantes de l’anglais : Corrélation des forces physiques, de W.-R. Growe ; Actualité sur la force des combinaisons des atomes, de Hofmann, et la Chaleur considérée comme un mode de mouvement, de Tyndall.

MOIGNON s. m. (mo-gnon ou moi-gnon ; gn mil. — l’espagn. muitcca, poignet, semble indiquer une origine commune avec le latin mamca, manche s, f. ; mais ce rapprochement est très-douteux). Ce qui reste d’un membre que l’on a amputé : Un moicwon de bras, de jambe, de cuisse. Après l’opération, on rabat tes chairs sur le moignon. (Maigaigne.)

— Par ext. Partie qui, par sa forme naturelle, rappelle celle du moignon d’un membre amputé : Le manchot est un oiseau gui a des moignons au lieu d’ailes,

— Techn. Bouton que l’on met comme ornement au bas de la branche des ciseaux à la berge.

— Arboric. Ce qui reste d’une grosse branche cassée ou coupée, il Branche d’arbre que l’on a coupée près de la tige, pour contrain» dre la plante à pousser de nouvelles branches.

MOILETTB s. f. (moi-lè-te), Techn. Outil en bois garni’de feutre, avec lequel on frotte les glaces.

MOILIN (Jules-Antoine), plus connu sous lo nom de Tonj Moliin, médecin français, né à Cosne (Nièvre) en 1832, fusillé à Paris en 1871. Il vint étudier la médecine il Paris, devint interne des hôpitaux, préparateur de M- Claude Bernard au Collège de France, et se fit recevoir docteur. Tres-laborieux, Tony Moilin ne tarda pas à se faire remarquer en publiant plusieurs ouvrages de raudecinequi attestent un réel savoir, et, jl préconisa, comme moyen curatif pour certaines affections ophthalmiques, l’emploi de mouches on taffetas d’Angeterre autour de la région malade. Constamment en contact avec les misères du peuple et doué d’une bonté extrême, Tony Moilin fut amené à chercher les moyens de mettre un terme à tant de souffrances. Renonçant alors à composer des ouvrages scientifiques, il s’adonna avec ardeur à 1 étude de l’économie sociale et, croyant voir la source du mal dans les institutions, il en arriva à cette conclusion qu’il fallait établir une organisation sociale plus équitable. Pour faire connaître ses idées, il publia successivement, en 1869, la Liquidation sociale, le Suffrage universel et Paris en l’ait 2000. Dans eu dernier écrit, où il expose ses théories, il se prononce pour le socialisme autoritaire et demande que l’État, seul propriétaire, assure l’existence de tous. Au mois de novembre de cette même année, il posa sans succès sa candidature au Corps législatif dans la troisième circonscription de Paris et publia une profession de foi dans laquelle il indiquait les réformes jugées par lui nécessaires. Au mois de février 1870, il venait de louer une salle dans le quartier Saint-Jacques pour y faire des conférences, lorsqu’il fut arrêté. Traduit, le 18 juillet 1870, devant la haute cour de Blois, avec de nombreux coaccusés, sous l’inculpation de complot contre le gouvernement, il fut condamné, le 8 août suivant, à cinq ans de réclusion, bien qu’aucune charge grave ne pesât sur lui. La révolution du 4 septembre vint lui rendre la liberté, et, durant le siège, il devint chirurgien de la garde nationale. Lors du mouvement qui eut lieu à Paris le 18 mars 1871, Tony Moilin, délégué par le comité central à la mairie du VIe arrondissement, obligea le maire Iléris—son à lui céder la place (19 mars). Quelques jours après, il quitta la mairie, puis devint chirurgien-major du 193e bataillon delà garde nationale (22 avril) et membre du comité du XII° arrondissement (13 mai). Lors de l’entrée des troupes de Versailles à Paris, Tony Moilin se réfugia chez un de ses amis ; mais, dès le 27 mai, il revint chez lui. Dénoncé par un voisin, il fut arrêté quelques instants après et conduit au palais du Luxembourg, où siégeait une cour martiale qui, après lui avoir tait subir un interrogatoire sommaire, le condamna à être fusillé. Dans cette situation terrible, Tony Moilin montra une rare fermeté û’âme. Il demanda l’autorisation de donner son nom, avant de mourir, à une femme qui lui avait témoigné un grand dévouement et qui était enceinte de sept mois. La cour lui ayant accordé dans ce but ’in répit de douze heures, il lit son testament, écrivit quelques mots d’adieux à son père, se maria it deux heures du matin et se montra uniquement occupé de consoler celle qu’il allait laisser veuve. Le 28 mai, à cinq heures du matin, le docteur Tony. Moilin avait cessé do vivre. Parmi ses ouvrages do médecine, nous citerons : Manuel de médecine physiologique ; Traité des maladies des voies respiratoires ; Traité éle-

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mentaire théorique et pratique du magnétisme ; Nouveau système médical (1863). Il avait reçu une médaille pour le dévouement dont il avait fait preuve pendant une épidémie cholérique.

MOILLERON S. m. (mo-lle-ron ; Il mil.). Constr. Enduit dont on recouvre les murs.

MOI-MOI s. m. Cnoi-moil. Bot. Brione du Sénégal, dont le fruit est d un rouge vif.

MOIN AILLE s. f. (moi-na-Ue ; II mil. -r- de moine, avec le suffixe péjorat. aille). Par dênigr. Les moines ou des moines : Toute la moinsillb. Un tas de moinsillb. La moinsille et la prêlraille ont été les moteurs des émeutes de Madrid en 1765. (Galiani.)

MOINACX (Jules), auteur dramatique français, né vers 1830. It s’est fait connaître par quelques pièces de théâtre, presque toutes faites en collaboration et dont quelques-unes ont obte.11 un franc succès de gaieté. Voici la liste des principales : Pepito, opéra-coinique joué au théâtre des Variétés en 1S53, en collaboration avec Léon Battu ; la Question d’Orient (Variétés, 1854) ; les Deux aveugles (Bouffes-Parisiens, 1855), une des meilleures pièces de l’auteur ; les Gueux de Béranger, drame en cinq actes (Gaîté, 1855), avec M. Dupeuty ; la Botte secrète (Vaudeville, 1857) ; la Clarinette mystérieuse (Folies-Dramatiques, 1859), avec M. Coinmerson ; Paris quand il pleut, vaudeville en deux actes (Variétés, 1861), avec M. Clairville ; le Voyage de M. Dunanan père et fils (Bouffes-Parisiens, 1S62) ; les Compagnons de Boisfteury, en un acte (Variétés, 1865) ; les Deux sourds, en un acte (Variétés, 1SG0) ; l’Homme à la mode de Caen (Bouffes-Parisiens, 1867) ; la Permission de minuit (Variétés, ÎSOS) ; le Joueur de flûte (Variétés, 1870J ; la Foire d’Andouilli, avec Bocage (1870) ; le Canard à trois becs, opéra-bouffe (1871) ; le Testament de M. de Crac (iS7i), etc. M. Jules Moinaux est devenu l’un des sténographes attachés au Palais de justice de Paris.

MOINDRE adj. (moin-dre — latin miner, gothique mius, allemand minder, anglais mean, russe Bi/iti, men’ssïi, sanscrit miR<ut proprement ôté, réduit, de la racine man, ôter, restreindre, d’où aussi le latin minuo, diminuer). Plus petit par les dimensions : Longueur, largeur, hauteur moindre. Moindre étendue. Moindres dimensions. La distance de Vénus au soleil est moindre que celle de la terre au même astre. Il Plus petit par la quantité : Un nombre U01XVB.E. Une quantité moindre. 11 Plus petit par la valeur : Une somme moindre. Un moindre pria ;. Il Plus petit par l’intensité : Une moindre chaleur. Une vitesse, une force( moindre. Un moindre poids.

— Moins important, moins considérable : Un moindre mal.

Souvent d’un moindre mal on tomba dans un pire. C. d’Harleville. La fourmi n’est pas prêteuse, C’est la son moindre défaut.

La Fontaine. Les crimes ont entre eux un triste enchaînement : Des moindres aux plus grands on parvient aisément.

La Chaussée.

Il Moins puissant : Napoléon laissa après sa chute la France moindre qu’il ne l’aouit prise. (Proudh.)

— Pop. Moins bon, inférieur en qualité : Les draps anglais sont bien moindres que les nôtres.

Le moindre, la moindre, les moindres. Le plus petit, le moins grand ou le moins important, en parlant do deux ou plusieurs choses, de deux ou plusieurs personnes : De deux biens en perspective, le moindre parait un mat. La bienséance est la moindre des lois et la plus suivie. (La Rochef.)

Le moindre de nos maux eût consolé l’envie.

Deliu-e.

Il Très-peu important ou très-peu considérable : Le moindre bruit l’effraye. On ne peut assez peser sur les moindres mots dans les grandes affaires. (C. de Retz.) Le meilleur moyen de donner du prix aux moindres c/10ses, c’est de se les refuser vingt fois pour en jouir une. (J.-J. Rouss.) La confusion ou la netteté des pensées se manifeste dans la moindre de nos actions. (M’k de Salin.) Le moindre amusement peut vous être fatal.

Molière.

Un ignorant hérita

D’un manuscrit qu’il porta

Chez son voisin le libraire ;

Je croîs, dit-il, qu’il est bon,

Mais lo moindre ducaton

Serait bien miiiux mon affaire.

La Fomtaime. Il Personne la moins haut placée, la moins considérée ;

Le moindre d’entre nous, sans argent, sans appui, Ëùt plaidé le prélat et le chantre avec lui.

BOU.EAU.

C’est le moindre de mes soucis, . Rien ne m’inquiète moins que cela. Il Ou dit plus familièrement c’est le cadet du mks soucis.

— Algèbre, Méthode des moindres carrés, Méthode dont on se sert pour prendre des moyennes dans certains cas particuliers.

— Substantiv. Relig. Les quatre moindres, Les quatre ordres mineurs qui précèdent le sous-diaconat.

— Gramm. Lorsque moindre ou moins, faisant partie d’une proposition affirmative, est

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suivi de la conjonction que, le verbe appelé par cette conjonction prend ne, même lorsqu’il ne doit pas avoir un sens formellement négatif : Il est moins riche qu’on mb croit ; l’étendue de ses domaines est moindre qu’on NB le disait. Si moindre et moins font partie d’une proposition négative ou intervogative, ne cesse d’être employé, à moins qu’on ne veuille donner un sens plutôt négatif qu’affirmatif au verbe de la proposition complétive. Voir la note sur le subjonctif.

— Encycl. Algèbre. Méthode des moindres carrés. La méthode des moindres carrés, pour trouver la moyenne la plus probable entre les résultats de différentes observations, a été imaginée par Lesendre en 1S05 it propos de recherches sur la détermination des orbites des comètes, et presque simultanément, quoiqu’un peu plus tard, par Gauss.

Daiis la plupart des questions où il s’agit de faire concourir des mesures prises directement a. la détermination aussi exacte que possible d’inconnues qui en dépendent, on est presque toujours conduit à un système d’équations telles que

K => a + bx + cy + fs +

E’ = a’ + b’x + c’y + fs + »....* +..,

a, b, c, f, etc., désignent des coefficients fournis par l’observation ; x, y, s, etc., les inconnues de la question, et 1£, È’, etc., des quantités qu’il s’agit de rendre aussi petites que possible et qui représentent les erreurs auxquelles conduiraient les valeurs de x, y,

  • , etc.

Si l’on avait autant d’équations que d inconnues, on pourrait déterminer ces inconnues de façon quo les quantités E fussent absolument nulles-, mais ce ne serait pas une raison pour que les valeurs trouvées pour a :, y, a, ..., fussent complètement exactes, puisque de nouvelles observations fourniraient de nouvelles équations, auxquelles les valeurs trouvées pourraient bien ne pas satisfaire.

La délerminatipn aussi exacte que possible des valeurs de x, y, s, etc., exige, au contraire, qu’on y fasse concourir un grand nombre d’équations, entre lesquelles il y aura a prendre un milieu convenable, et parmi lesquelles même il faudra choisir, pour écarter celles où les erreurs d’observation paraîtraient trop fortes. La méthode des moindres carrés fournit à la fois le moyen de faire servir toutes les équations obtenues, en quelque nombre qu’elles soient, h la détermination des inconnues, et celui de reconnaître après coup celles de ces équations qui doivent être rejetées en raison des erreurs probables qu’elles décèlent dans les observations qui en ont fourni les coefficients. Celte méthode consiste à déterminera :, y, s, etc., parla condition que la somme des carrés des erreurs E soit minimum, c’est-à-dire do telle manière que les dérivées partielles de cette somme par rapport à x, à y, a z, etc., soient séparément nulles.

La moitié de la somma de ces carrés est exprimée par

±Z(a + bx + cy + fs +...)’.

Ses dérivées par rapport h x, y, z, etc. sont

respectivement

lab + xlb’ + yïhc + zty+..-, lac + xzbc + yï-c’ + 5ÏC/+..., Sa/ + xïbf + ylcf +zîf* +...,

La méthode consistera donc à prendre pour valeurs des inconnues x, y, *, etc, celles que fourniront les équations

Uib + xlb- + yZbc + zlbf+...= 0, tac + xlbc + yïc1 + xzcf+... = 0,

Ces équations étant en nombre égal à celui des inconnues, on voit bien que toutes les données auront à la fois concouru a la détermination des inconnues. C’est le premier avantage de cette méthode.

D’un autre côté, si, après avoir obtenu x, y, s, etc., on les substitue dans les équations

E = a + bx 4- cy +..., E’=a’ + b’x + c’y +...,

on aura les valeurs des erreurs E, E’, etc., correspondantes aux différentes observations. Si quelques-unes de ces erreurs sont très-fortes relativement aux autres, il sera admissible que les observations correspondantes auront été vicieuses et devraient être rejetées. On éliminera donc les équations qu’elles auront formées et on recommencera les calculs pour obtenir plus exactement les valeurs des inconnues x, y, z, etc. Il restera encore, en général, beaucoup plus d’équations qu’il n’y avait d’inconnues à déterminer, et, comme elles seront toutes a très-peu près satisfaites, leur accord fournira une grande probabilité en faveur de l’exactitude (les valeurs adoptées pour les inconnues.

Il est à remarquer que la règle que l’on suit habituellement, dans tous les cas où la question ne comporte qu’une inconnue, de prendre une moyenne entre les valeurs trouvées pour cette inconnue, rentre dans la méthode générale des niot’ioJrcs carrés, dont elle n’est qu’un cas particulier. Kn effet, si a, a’, a", etc., sont les valeurs en nombre n qu’on a successivement obtenues pour une inconnue x, les