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MER par combler cette"W) C’est à ces particules (le matières terreuses que M. Tyndall nttri.bue la belle couleur bleue de la Méditerranée et du lue de Genève.

. Après ce coup d’œil jeté sur le rôle que l’avenir réserve aux eaux terrestres, il sera intéressant de signaler le travail qu’elles ont déjà subi. Lorsqu’on étudie l’arrangement, la composition et la forme des différentes parties qui constituent l’écorce terrestre, on trouve presque partout des témoins irrécusables d un séjour prolongé des eaux salées. En suivant les couches de même nature et . en déterminant leurs limites, on peut reconstituer les mers avec la forme qu’elles devaient avoir lorsqu’elles ont donné naissance à ces dépôts. Ainsi, pour prendre un exemple dans notre pays, les couches de calcaire grossier que 1 on exploite dans les environs de Paris et qui ont servi à l’édification —de la ville ont dû être formées par une mer jlont un golfe profond s’avançait dans le département du Loiret, et qui s’étendait au nord en couvrant de ses eaux une partie de la Belgique et de l’Angleterre, tandis que la partie occidentale de la Manche, la Normandie, une portion de.l’Orléanais étaient émergés. Cette mer, en se retirant, a laissé a Mortefontaine et dans le nord de Paris un désert de sables où on retrouve sur des rochers épars la trace d’érosions produites par les vagues. À une époque postérieure, la mer qui a déposé les sables de Fontainebleau formait en Allemagne un golfe très-allongé, au fond duquel était l’emplacement où estmaintenant située la ville de Bàle, et dont les montagnes du Harz, du llundsruck et des Vosges, le Wurtemberg et la Bohème étaient les rivages. L’étude attentive des dépôts laissés par ces mers montre que la formation de ces dépôts a exigé fin temps très-long et s’est effectuée avec beaucoup de lenteur. On retrouve dans ces couches des coquilles marines à texture trèa-dalic-ate, lians un état parfait de conservation, et quelquefois dans une position qui ne peut se concilier qu’avec une tranquillité parfaite des eaux où ces mollusques vivaient.

Parmi toutes les hypothèses qui ont été faites, pour expliquer les changements survenus à la surface du sol, la plus rationnelle <sst celle qui consiste à admettre qpe les mers et les continents n’ont pris leur forme actuelle qu’après une suite d’affaissements et d’exhaussements des différentes parties de l’écorce terrestre. Les modifications analogues qui se produisent encore de nos jours justifient cette théorie. « Il est hors de doute, dit l’hydrographe Boutroux, que les côtes de Scandinavie et celles du Groenland se soulèvent peu à peu. Les débris de vaisseaux fabriqués avant l’introduction du fer qu’on a recueillis aux environs de Stockholm, parmi des fossiles appartenant aux mêmes espèces que celles qui habitent aujourd’hui les eaux de la Baltique, sont des preuves irrécusables de cette élévation qui, sur certains points, atteint un mètre et demi par siècle. Une portion considérable des lits de la mer du Nord et de la mer Baltique s’est donc élevée verticalement dans le cours des derniers siècles et s’est transformée en terre ferme. Le changement de climat dans ces contrées est attribué à cet exhaussement, qui a probablement détourné le Gulf-Stream de son cours primitif. Les glaces du pôle nord se sont avancées vers le sud, et la cote est du, Groenland, qui était autrefois habitée par une colonie danoise, est devenue inaccessible. Il se produit sur les rivages de la mer des transformations plus rapides qui se passent Sous nos yeux et dont nous pouvons constater les progrès d’année en année. Tels sont les atterrissements qui se forment à l’embouchure de toutes les rivières et les érosions produites par l’action des lames sur les roches qui bordent les côtes. Les débris de ces roches, aprè3 avoir été désagrèges par la mer, vont’ encombrer, sous forme de sables et de galets, des portions du lit de la mer qui sont exhaussées par cet apport continu. Les côtes de là Manche et de la mer du Nord nous offrent un exemple remarquable de ces modifications produites’ par l’action simultanée des lames et des courants. Les falaises calcaires de la Normandie, continuellement dégradées par’ la mer, y laissent tomber une quantité considérable de cailloux siliceux. Ces cailloux, par leur’ frottement continuel sur le fond et lès uns contre les autres, se réduisent en particules de sable qui, entraînées par les courants, vont former les bancs nombreux dont la mer du Nord est encombrée. Un transport analogue se produit sur la côte des Landes. Dans ces contrées, le sable est tout formé ; le vent et les courants l’entraînent le long de la côte dans la direction du sud, depuis l’embouchure de la Gironde jusqu’au cap de Biarritz, où il s’accumule. Les alluvipns transportées à la mer par les fleuves donnent lieu également à des changements considérables dans la configuration et l’étendue des rivages. Les dépôts du Rhin, de l’Lseaut et de la Meuse ont formé le sol delà Hollande. Une partie du Bengale est due aux alluvions du Gange. Celles un Mississipi, de l’Amazone comblent en peu de temps des espaces considérables. Dans la Méditerranée, les changements sont moins étendus qu’a l’embouchure de ces grands fleuves, mais ils sont très-sensibles. Grâce à l’absence de courants et de marée, on peut y suivre pas à pas

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les progrès des atterrissements formés par les matériaux que les rivières transportent à leur embouchure. Aux bouches du Pô, la côte s’est avancée annuellement d’environ 25 mètres depuis l’an 1200, et, suivant Prony, pendant les deux derniers siècles, la marche des alluvions a été de 70 mètres par an. Le delta du Nil s’est avancé de 2,000 mètres environ depuis le commencement de l’ère chrétienne et l’on a calculé que la surface de la basse Égypte avait dû s’élever de plus de 2 mètres par suite des inondations du fleuve. Les alluvions du Rhôno, à la suite de travaux d’endiguement qui ont fait écouler une grande partie des eaux du fleuve par une même embouchure, ont comblé, près de la côte, dans ces vingt dernières années, des profondeurs de 30 mètres. Les atterrissements de l’Arno et du Tibre sont également considérables, eu égard au faible débit de ces rivières ; des documents certains portent à 201,6 par an, en moyenne, le déplacement de la’côte à l’embouchure du Tibre ; il s’estélevé à 4 mètres dans les siècles derniers. Des plaines fertiles s’étendent sur des emplacements que la mer couvrait jadis de ses eaux. En même temps que dans certains points de la Méditerranée la terre empiète continuellement sur les eaux, d’autres rivages paraissent, au contraire, avoir été envahis par la mer ; ainsi, le port de Civita-Vecchia semble être plus profond qu’il n’était autrefois. On remarque sur la côte, au nord et au sud de cette ville, de nombreux restes de constructions romaines qui sont maintenant recouvertes par les eaux. Majs il est difficile d’attribuer ces changements à un exhaussement général du niveau de la Méditerranée ; la communication de cette mer avec l’Océan, par le détroit de Gibraltar, exclut une telle supposition. Il est plus rationnel d’admettre encore ici un abaissement très-lent du sol,

— H. Division géographique des mers du ai. OBU. 1° Océan Atlantique. 11 est borné au nord par l’océan Arctique, dans la direction d’une ligne qu’on peut tirer des côtes nord-est du Labrador jusque yers les Hébrides. 11 est contenu entre l’ancien et le nouveau monde. Il se termine au midi, dans une ligne qui s’étendrait de la pointe méridionale de 1 Afrique vers le détroit de Magellan, en passant par les Malouines. L’équateur le partage en deux parties à peu près égales. Les îles de la première subdivision sont : Terre-Neuve, les Bermudes, les Açores, Madère et les Canaries ; celles de la partie équinoxiale sont : l’archipel du Cap-Vert, l’Ascension, Sainte-Hélène, les Martin-Vaz, avec quelques rochers épars dans le golfe de Guinée. Les îles de Tristan d’Acunha sont les seules qui méritent d’être citées dans la partie méridionale.

— 2° Océan Arctique. Son centre est supposé au pôle arctique ou boréal. Les côtes du Groenland, de l’Islande, de l’Écosse, de Norvège, de Russie, de l’Asie et de l’Amérique du Nord sont ses rivages. On y trouve les îles Féroë, du Spitzberg, de la Nouvelle-Zemble et Liakof. Peu connue au commencement de ce siècle, cette partie du monde l’est davantage aujourd’hui. Grâce aux voyages de Franklin, de Parry, de Mac-Clear, du docteur Kane et d’autres marins courageux, on sait maintenant qu’il existe, entre le nord de l’Amérique et un immense archipel qui s’appuie sur les glaces du pôle, un passage conduisant du détroit de Behring à la baie deBuffin. Deux expéditions, parties en même temps de ces deux points, ont pu se rencontrer près de l’île Melville. Mais Ce passage est tellement tortueux et si fréquemment encombré par les glaces, qu’il ne peut, être d’aucune utilité pour là navigation. Dans ces dernières années, Kane s’est avancé le long de la côte occidentale du Groenland jusqu’à 82° 30’ de latitude, point le plus voisin du pôle auquel on soit encore parvenu, et, a la suite du canal de Smith, il a découvert une mer libre de glace, dont il a évalué la surface à 3,000 milles carrés.

— 30 Océan Antarctique. C’est le plus grand de tous. Il contient le pôle antarctique. Aucun continent n’est baigné par cet océan, dans la direction duquel s’avancent toutes les pointes méridionales de la terre habitable. Les îles île cette mer immense sont celles de la Désolation et quelques écueiis privés de végétation.

— 4° Océan Indien. II confine vers le sud avec l’océan dont nous venons d’indiquer les limites, en suivant une courbe qui passerait par le midi de l’Afrique, la côte septentrionale de la terre de Kerguelen et la terre de Léwin. Les côtes africaines de l’est le bornent à l’occident, les rives occidentales de l’Australie au levant, et les îles de la Sonde, lés côtes de l’Inde, de la Perse avec celles de l’Arabie le contiennent au nord. Madagascar, et Céylan y sont comme des fragments de continents détachés. Les lies Trial, des Cocos, de Nicobar, d’Andaman, de Chagos, Maldives, Laquedives, Rodriguez, de France, de Bourbon, des Seychelles, de Comore et Socoiora y forment des archipels ou des terres isolées.

— 5° Océan Pacifique. Il est situé entre l’Oeéanie, l’Asie orientale, l’Amérique occidentale et l’océan Antarctique. Cet océan, très-ouvert vers le sud, s’y termine par une ligne sinueuse qu’on peut tirer de la terre de Van-Diémen à la Nouvelle-Zélande et de

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celle-ci vers les côtes du Chili. Les lies Aléoutiennes, au nord, en séparent la mer de Behring. Des archipels nombreux, dont plusieurs sont à peine connus, en occupent une grande partie, surtout entre les tropiques, à l’est de la Polynésie.

— III. Méditerranées. Ces mers, assez nombreuses, communiquent toujours avec l’Océan, mais plusieurs d’entre elles sont privées de marées.

—10 Méditerranée proprement dite. Elle sépare l’Europe de l’Afrique à peu près entre 300 et 45° de lat. N., et s’étend de l’est à l’ouest depuis l’Asie jusqu’au détroit de Gibraltar, dans une longueur d’environ 900 lieues. La mer Noire, dont celle d’Azov n’est qu’un appendice, doit être considérée comme une dépendance de la Méditerranée, et la mer Adriatique y est comme une méditerranée secondaire.

— 2° Méditerranée Scandinave ou mer Baltique. Elle appartient entièrement à l’Europe septentrionale. Sa largeur est de 30 à S0 lieues environ de l’est à l’ouest ; elle s’étend en longueur depuis le 54e parallèle jusqu’au.60° environ. Los golfes de Botnie, de Finlande et de Livonie en sont les principaux enfoncements. Elle communique avec la mer du Nord, par où s’avance, vers le sud, l’océan Arctique, au moyen de détroits que forment, entre la presqu’île de Jutland et la Suède méridionale, des îles dépendant du Danemark. Rugen, Bornholm, Oland, Gothland, Oësel, Dago et Aland en sont les autres îles principales. Une multitude de rochers forment l’archipel d’Abo, entre Aland et la Finlande.

— 30 Méditerranée Erythréenne ou mer Bouge. Elle sépare l’Afrique de l’Asie. La marée y est très-sensible ; elle n’a que 80 lieues de l’est à l’ouest et 800 lieues dans sa plus grande longueur,

— 40 Méditerranée Persique. Elle est située entre la Perse et l’Arabie, et se lie à l’Océan par un détroit qui lui communique les mouvements du flux et du reflux. Sa longueur est peu considérable. On la considère ordinairement comme un golfe, et c’est sous ce nom qu’elle est désignée sur les cartes.,

Le savant clussifieuteur des mers, Bory de Saint-Vincent, considère encore comme mers méditerranèes :

La méditerranée Sinique, qui s’étend depuis l’extrémité boréale de la Manche deTartarie jusqu’à l’extrémité de la presqu’île de Malacca, communiquant avec l’Océan par un grand nombre de détroits, qui disparaîtront, dit Bory de Saint-Vincent, et formeront alors une véritable méditerranée ;

La mer A’Okhotsk et celle de Behring, toutes deux voisines du pôle nord ;

La méditerranée Colombienne, dans laquelle il réunit le golfe du Mexique et la mer des Antilles ;

La baie d’ffudson, dans le nord du continent américain, et dont on ne connaît pas encore bien les contours.

Bory de Saint-Vincent suppose que le nombre des méditerranèes augmentera ; que les détroits disparaîtront et qu’il se formera, dans l’intérieur des terres, des mers isolées comme celles que nous avons indiquées sous le nom de caspiennes. La salure de l’eau est, selon lui, ce qui distingue les caspiennes des lacs, qu’il considère toujours comme remplis par des eaux douces. Il place dans cette série la Caspienne proprement dite, située entre l’Asie et L’Europe.-, la mer d’Aral, à l’est de la précédente et beaucoup plus petite qu’elle ; fa mer Morte et la mer Baïkal.

— IV. Profondeurs de la mer. Jusqu’à ce qu’on eut commencé à mettre à exécution le plan adopté aujourd’hui par la marine américaine, de faire dé grands sondages dans toutes les régions de l’Océan, on conserva des idées assez erronées sur la profondeur des mers. La profondeur moyenne avait été, à diverses époques, calculée par différents astronomes et navigateurs. Ross, Dupetit-Thouars et d’autres officiers des marines anglaise, française et hollandaise avaient essayé de sonder par de grandes profondeurs. Ross laissa filer 8,200 mètres de ligne, sans que rien indiquât que le plomb eût atteint le fond. Ces expériences, faites dans l’hypothèse que la ligue devait cesser de filer aussitôt que le plomb touchait au fond, ne pouvaient produire aucun résultat. Maury appela de nouveau l’attention sur ce genre de recherches, dont la création de la télégraphie sous-marine devait bientôt montrer l’utilité. Les officiers de la marine américaine furent chargés par le gouvernement des États-Unis de faire au moins un sondage par chaque région de l’Océan comprenant cinq degrés en latitude et cinq degrés en longitude. Les procédés de sondage furent perfectionnés. Les résultats obtenus jusqu’ici ont permis à Maury de dresser la carte des profondeurs de l’océan Atlantique, depuis le parallèle de 50° N. jusqu’à celui de 10» S. La partie la plus profonde de l’Atlantique semble être entre les Bermudes et le grand banc fie Terre-Neuve. Les sondages exécutés autorisent à penser que la profondeur moyenne de l’Océan ne dépasse pas 3 à 4 milles. Aucune des soudes qui offrent quelques garanties ne dépasse 5 milles.

On s’est beaucoup occupé, dans ces dernières années, de l’étude du fond des mers, au double point de vue de sa constitution géologique et des organismes qui s’y déye MER

loppent. Divers appareils ont été imaginés pour détacher et rapporter sans altération les échantillons qu’on veut étudier ; l’appareil inventé par W. Thompson et perfectionné par le commandant Belknnp paraît remplir parfaitement cette double condition. Grâce à ces moyens d’investigution, on a pu constater l’existence d’animaux vivants à une profondeur de 2,200 mètres, bien que ces êtres doivent supporter une effrayante pression de 211 atmosphères.

— V. Circulation océanique. L’équilibre des eaux de l’Océan n’est pas seulement troublé par les vents qui soufflent à la surface et les soulèvent en lames plus ou moins hautes et par l’action des masses de la lune et du soleil, qui, modifiant leur gravité, produisent le phénomène des marées ; on observe encore, dans presque toutes les régions, à la surface et dans les profondeurs, des mouvements de transport des eaux, mouvements connus sous le nom de courunts.

Mais, en dehors de ces mouvements réguliers et constants, la mer offre encore certains phénomènes curieux a étudier et dont la cause parait assez obscure. Ce sont ceux que les Anglais appellent side rips, mouvements de du polis analogues à ce que produirait le conflit de deux marées ou de deux forts courants. On les observe, par exemple, dans l’Atlantique, près de l’équateur, principalement du côté nord. La mer gronde alors comme une rivière qui se fraye un chemin à travers les rochers ; le navigateur inexpérimenté s’attend à voir son navire entraîné loin de sa route, et, lorsqu’il fait son point, il reconnaît avec étonnement qu’il ne s en est pas écarté. De Huniboldt, qui a vu ces side rips par 34" N-, les décrit ainsi : « Quand la msrest parfaitement calme, on aperçoit à sa surface des bandes étroites, comme de petits ruisseaux, que l’eau parcourt avec Un bruit très-saisissable pour une oreille expérimentée. Le 15 juin, par 34° 36’ N., nous nous trouvions au milieu d’un grand nombre de ces lits de courants ; nous pouvions déterminer leur direction au compas. Quelques-uns couraient au nord-est, d’autres à l’est-nord-est, bien que la différence entre le point estimé et le point calculé indiquât des-courants portant au sud-est. » Horsburgh, dans son East lndia Uirectory, cite des phénomènes analogues dans le détroit de Maiacea ; il dit que le cla- ’ potis bâties flancs du navire avec une grande force, et qu’une embarcation ne résisterait pas à la violence de ces clapotis. Le bruit est quelquefois tel, qu’on croit entendre la mer briser sur des écueiis. Il serait intéressant de rechercher quelle peut être la cause, encore inconnue, de ce phénomène.

— VI. Composition chimique des eaux db la mer. Soumise à l’analyse, l’eau de mer fournit un certain nombre d’éléments, parmi lesquels dominent les sels ; le chlorure de sodium ou sel marin est celui qu’elle renferme en plus grande quantité : elle en contient près de 3 pour 100 de son poids. Voici, en moyenne, la composition de l’eau de mer, d’après M. Regnault :

Eau 96,470

Chlorure de sodium 2,700

Chlorure de potassium 0,070

Chlorure de magnésium.... 0,360

Sulfate de magnésie....-.-. 0,230

Sulfate de chaux 0,140

Carbonate de chaux 0,003

Bromure de magnésium.... 0,002

Perte 0,025

De récentes analyses ont fait découvrir, en outre, dans l’eau de mer la présence d’un peu de chlorure d’argent ; on y trouve aussi des traces d’iodure de potassium et de sodium. C’est le chlorure de magnésium qui donne à cette eau la saveur amère qu’elle possède ; son odeur doit être attribuée à la présence de matières organiques très-facilement putrescibles. La salure de l’eau de mer, d’après Gay-Lussac, irait en décroissant de l’équateur aux pôles. M. Marcet a conclu, d’expériences faites sur le3 densités de l’oau de mer puisée sur différents points du globe, que l’Océan de l’hémisphère méridional est plus salé que celui de l’autre hémisphère ; que la mer contient plus de sel là où elle est le plus profonde et le plus éloignée des continents ; enfin, que sa salure diminue dans le voisinage des grandes masses de glaces. Les petites mers intérieures qui communiquent avec l’Océan sont moins salées que lui, à l’exception de la Méditerranée et de la mer Kouge, qui sont, au contraire, plus riches en matières salines. La mer Caspienne est encore plus salée que la mer Rouge et que la Méditerranée ; la mer Morte contient environ 25 pour 100 de sels, parmi lesquels domine le chlorure de magnésium. Quelquefois la sonde rapporte des cristaux de sel du fond de cette mer. Le petit nombre d’expériences qui ont été faites pour arriver à connaître le degré de salure de la mer à diverses profondeurs porte à croire que l’eau du fond est plus salée que celle de la surface. M. Darondeau, dans sou voyage sur la Bonite, a puisé de l’eau à diverses profondeurs avec l’appareil de Biot. L’analyse de ces échantillons a démontré que l’eau était plus riche en matières salines, et qu’elle renfermait plus d’air et surtout plus d’acide carbonique que celle qui avait été prise à la surface dans les mêmes parages ; la différence