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tion du travail servile dans les républiques grecques et romaine (Paris, 1850, 1 vol. in-8°), ouvrage dont l’auteur a été admis à lire plusieurs fragments, avant sa publication, devant 1 Académie des sciences morales et politiques, et Sur lequel M, Naudet, l’un de ses membres, s’est livré à une savante dissertation ; Du problème de la misère et de sa solution chez les peuples anciens et modernes, (Pans, 1851, 3 vol. in-8o) ; le Monde des coquins (z vol. in-t8 ; îe édit., Dentu, 1865) ; Petit traité de la machine humaine, par le docteur Ignotus (1864, i vol. in-is) ; lu Secret de longue vie ou l’Art de prolonger ses jours jusou à cent ans, par un octogénaire, avec le portrait de l’auteur (1873, l vol. in-8°).

M. Moreau-Christophe a été couronné deux fois par l’Académie des sciences morales et politiques, en 1840 et 1842, pour deux mémoires sur la double question, mise au concours, de la Misère et du Système pénitentiaire dans ses rapports avec te code pénal. 11 a été admis en 1839, par l’Académie royale de médecine, a la lecture devant elle d un écrit intitula : De la mortalité et de la folie pénitentiaires, et a 1 impression de cet écrit dans la collection des Mémoires de l’Académie.

En outre, M. Moreau-Christophe a collaboré au Dictionnaire de droit de Baillet ; au Dictionnaire de la conversation, auquel il a fourni l’article Argot ; à VEncyclopédie du A/A<=siècle, dont il a écrit l’article Voleurs ; aux Français peintspar eux-mêmes, dont il a eentI article Détenus et l’article Puuvres ; ixx Dictionnaire d’économie politique, auquel il a fourni les articles Prisons et Système péniten- ilr'J’ i ?^"’ au Grmui' Dictionnaire universel du XIXo siècle, qui lui doit plusieurs articles et extraits importants.

Vi( ?m imPende< : labori est la devise de M. Moreau-Christophe. Nous avons été à même d’apprécier la valeur des œuvres encore médites que nous ont offertes ses cartons dans notre visite à sa riante chartreuse d’Auteuil, ou, depuis la fatale annexion de l’Alsace, il vit laborieusement confiné.

MOHEAU DE JONNÈS (Alexandre), statisticien irançais, né près de Rennes en 1778 mort en mai 1870. Il n’avait pas encore quinzé ans lorsqu’il s’engagea, comme volontaire, dans le bataillon d’Ille-et-Vilaine. Il combattu à Toulon, à Quiberon (1795J, fit ensuite partie d un corps franc, embarqué sur une flottille envoyée dans les Antilles anglaises accompagna en 1739 le général Humbert dans 1 expédition d’Irlande eLprit part, comme officier d artillerie, à l’expédition de Saint-Doraingue en 1802. Après avoir été successivement capitaine adjudant-major, aide de camp

? rlf'rs Sélléraux, commandant de place

chef d état-major, Moreau de Jonnès tomba entre les mains des Anglais (1809) et ne recouvra la liberté qu’en tsis. fl quitta alors le service et commença à se faire connaître du monde savant par la publication de divers mémoires et écrits, contenant d’intéressantes observations qu’il avait faites sur la géologie, la topographie, l’histoire naturelle, Te climat de la Martinique. Ces divers écrits lui valurent d être nommé en 1816 membre correspondant de I Académie des sciences. L’année suivante, il entra dans l’administration et a partir de cette époque, il s’occupa d’une façon toute particulière de statistique, science alors nouvelle en France, et qu’il contribua puissamment, par ses-travaux, à perfectionner. Aussi, lorsque M. Thiers devint, après la révolution de Juillet, ministre du commerce )i chargea Moreau de Jonnès de diri-er les travaux et la publication de la Statistique générale de trame. En 1847, ce laborieux et remarquable économiste devint membre libre de 1 Académie des sciences morales et politiques, fut mis à la retraite en 1852 et reçut alors la croix d’officier de la Légion d’honneur. Parmi le très-grand nombre d’écrits dus-a M. Moreau de Jonnès, nous citerons : Jissut sur l hygiène militaire des Antilles (Pans, 1816) ; Observations pour servir à l’histoire de ta fièvre jaune (Paris, 1817) ; Tableau du climat des Antilles et des phénomènes de son influence sur tes plantes, les animaux et l’espèce humaine (1817, in-8<>) ; Précis topographique et géologique sur Vile de la Martinique U817) ; Monographie historique et médicale de la fièvre jaune des Antilles (1820) ; Recherches statistiques et économiques sur les pâtwaoes des différentes contrées de l’Europe (lSlà)Mémoire sur le déboisement des forêts (iS25) ; le Commerce au xixe siècle (1827, 2 vol. iu-so)’ ouvrage couronné par l’Académie de Marseille ; /{apport au conseil supérieur de santé sur le enotéra-morbus pestilentiel (1831, in-so)■Statistique de l’Espagne (Paris, 1834, in-8«)• Statistique de la Grande-Drctagne et de l’Irlande (1838, 2 vol. iu-8°) ; Hecherches statistiques sur l’esclavage colonial et sur tes moyens de te supprimer (1841, in-8») ; Éléments de statistique, comprenant les principes généraux de cette science et un aperçu historique de ses progrès (1847) ; Statistique de l’agriculture de France, avec sa production actuelle, comparée a celle des temps anciens et des principaux paiis d’Europe (1848, in-8«) ; Statistique des peuples de l’antiquité (Paris, 1851, 2 vol. in-8») ; Aventures de guerre du temps de la République et du Consulat (1858, 2 vol. in-8<>V État économique et social de la France depuis Denn IY jusqu’à Louis AYK(1S67, in-So), otc. Enfin, M. Moreau de Jonnès a publié do nombreux articles dans les Annales politiques, la

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Revue encyclopédique, les Annales maritimes, le Journal du commerce, le Journal des économistes, VAnnuaire de l’économie politique, etc.

— Son fils, M. Alexandre Moreau de Jonnès, né à la Martinique en 180S, est chef de bureau au ministère des finances. Il a fait, de 1846 à 1847, partie de la rédaction de la Presse. On lui doit : Exposé économique statistique des réformes opérées depuis 180S jusqu’à l’époque actuelle, à la suite de la Prusse, son progrès politique et social, traduit de Dieterici par M. Maurice Block(Paris, lS4S, in-8°) ; Ethnologie caucasienne (1861, in-s°) ; l’Océan des anciens et les peuples préhistoriques (1872), ouvrage qui atteste de longues et consciencieuses études et une remarquable érudition. MOHEAU DE MERSAN (Denis-François), homme politique et écrivain français. V. Mbrsan.

MOREAU DE MAOTOUR (Philibert- Bernard), littérateur et antiquaire français. V. Mautour.

MOHEAU DE LA IlOCHETTE (François-Thomas), agronome et industriel français, né a Rigny-le-Féron (Champagne) en 1720, mort au château de La Rochette, près de Melun, en 1791. Il était directeur des fermes et bâtiments royaux à Melun, lorsqu’il acheta pour une somme modique, en 1751, au petit village de La Rochette, une vaste étendue de terrain inculte et regardé comme improductif. Grâce à des travaux intelligents et à des défrichements, Moreau possédait, vers 1767, une des plus belles campagnes de la Brie. C’est alors qu’il résolut d’établir dans sa propriété une école d’agriculture, une grande pépinière d’arbres rie toutes espèces et d’y former aux travaux agricoles des enfants trouvés qui deviendraient bientôt des agriculteurs expérimentés et ennemis de la routine. Son projet ayant été approuvé par le gouvernement, Moreau put disposer bientôt de cent enfants, au moyen desquels il fit des défrichements en grand et réussit si bien dans son entreprise, qu’en treize ans il sortit de La Rochette un million d’arbres de tige et trente et un millions d’arbres forestiers, destinés à des reboisements. Moreau de La Rochette fut nommé inspecteur général des pépinières royales, reçut des lettres de noblesse (1769), la décoration de Saint-Michel, le titre d’inspecteur général des familles acadiennes restées sur les ports de mer, puis devint commissaire du roi, chargé de la surveillance des bois servant à la consommation de la capi MORE

taie (1785), et s’attacha à rendre flottables des cours d’eau qui facilitent les arrivages à la Seine. Ce fut Moreau qui fonda à Urcel, près de Laon, une des premières manufactures de sulfate de fer établies en France. Il mourut à sa terre de La Rochette, où, en 1771, il avait fait élever par l’architecte Victor Louis un magnifique château qui domine les borda de la Seine. — Son fils, JeanEtiknnk, né à Melun en 1750, mort’en 1S04 s’associa aux travaux agricoles de son père et acclimata plusieurs arbustes et plantes d’agrément.

MOREAU DE LA ROCHETTE (Armand-Bernard, baron), administrateur et littérateur français, petit-fils du précédent, né au château de La Rochette, près de Melun, en 1787, mort à Lons-le-Saunier en 1822. Auditeur au conseil d’État en 1810, il devint successivement commissaire spécial de police à Caen (1811), sous-préfet de Provins (1814), préfet de la Vienne en 1818, de Seine-et-Marne en 1820 et du Jura en 1821. En 1819, Moreau de La Rochette avait reçu le titre de baron. Il a publié : l’Amour crucificié, traduit d’Ausone (1806) ; les Adieux d’Andromaque et d’Hector, trad. du grec (iu-8°).

MOREAU-SAINTI (Théodore-François Morkau, dit), chanteur, né à Paris en 1798, mort dans la même ville en 1S6O. Après avoir reçu une bonne éducation, il fit des études de chant et débuta à l’Opéra-Comique le 5 mai 1829, par les rôles de Jean de Paris et d’Adolphe dans Adolphe et Clara. Son extérieur agréable, sa distinction, sa jolie voix de ténor et une intelligence scéuique remarquable lui conquirent les suffrages du public et il ne tarda pas à prendre rang parmi les sociétaires de la salle Feydeau. Pendant près de vingt ans, Moreau-Sainti contribua au succès d’un grand nombre d’opéras, et eut l’honneur d’attacher son nom à un emploi. On était engagé, en province, pour jouer les Moreau-Sainti, comme d’autres artistes pour chanter les Elleviou ou les Martin. Chargé d’une classe d’opéra-comique au Conservatoire en 1845, Moreau-Sainti fut nommé professeur en 1846, chef du pensionnat en 1848. Jl se démit de ses fonctions en 1856. Dans sa vie privée, le brillant chanteur de l’Opéra-Coinique était un honnête père de famille

très-justement considéré. Voici la liste des principales créations de cet artiste : SirÉdouard Acton, dans les Deux Nuits, de Boieldieu ; Lorenzo, dans Fra-Diavoh, d’Auber ; Alphonse de Monza, dans Zampa, d’Hérold ■ le duc de Valberg, dans l’Ambassadrice, d’Auber ; Juliano, dans le Domino noir, d’Auber-Valdesillas, dans la Figurante, de Clapisson ■ Fra-Lorenzo, dans le Guitarero, d’IIalévy Olivier Landry, dans le Pendu, de Clapisson ’ ; Sir A rthur Barclay, dans le Planteur, de Monpou ; le colonel, dans Mina, d’Ambroise Tho- " mas, etc. Les deux enfants de Moreau-Sainti ont suivi la carrière paternelle. — M. Mo-

reau-Sainti fils, après avoir paru sur la scène des Variétés, a dirigé le théâtre des Folies-Dramatiques, qu’il a quitté vers 1870, et

MUo Moreau-Sainti a chanté a l’Opéra le rôle créé par la Cruvelli dans les Vêpres Siciliennes de Verdi.

MOREAU-SAINTI (Mlle Sainti, dame Moreau, connue au théâtre sous le nom de M">e), comédienne française, femme du précédent, née en 1800, morte à Paris en 1856. Elle débuta fort jeune au théâtre et elle tenait avec succès l’emploi des jeunes premiers rôles de comédie, lorsqu’elle épousa l’acteur Moreau, qui ajouta ie nom de sa femme au sien. Mme Moreau-Sainti débuta à la Comédie-Française le 30 août 1822, dans les rôles de Julie, de la Coquette corrigée, comédie de Lanoue, et de Mlle <je Beauvnl, dans Brueys et Palaprat ; mais elle ne fut point engagée à ce théâtre. Après avoir joué de nombreux rôles à l’Odéon et au Gymnase, cette actrice fut enfin admise au Théâtre-Français en 1843. Elle avait alors perdu sa beauté, ’ mais son talent s’était fortifié et, pendant trois ans, elle se fit applaudir dans l’emploi des mères nobles.

MOREAU DE SA1NT-M1SRY (Médéric-LouisÉlie), administrateuret homme politique français, né à la Martinique en 1750, d’une famille originaire du Poitou, mort en 1819. il fit de brillantes études à Paris, exerça pendant trois ans la profession d’avocat auprès du parlement de cette ville, puis retourna à la Martinique. S’étant établi au Cap-Français (Haïti), il amassa au barreau une belle fortune, devint membre du conseil supérieur de Saint-Domingue et fut chargé par Louis XVI de parcourir les Antilles pour y rechercher les éléments d’un code colonial. De retour à Paris, Moreau de Saint-Rémypubliale résultat de ses investigations sous le titre : Lois et constitutions des colonies françaises de l’Amérique sous le Vent, de 1550 à 1785 (1784-1790, 6 vol. in-4»), ouvrage devenu fort rare. Nommé président des électeurs de Paris le 14 juillet 1789, il montra une grande ardeur dans la répression des mouvements populaires, puisfit partie de l’Assemblée constituante en 1790, comme député de la Martinique. En 1793, ses antécédents politiques l’obligèrent à passer aux États-Unis, où il se fit libraire pour vivre. De retour en France après le 18 brumaire, il fut nommé historiographe de la marine et, en 1800, Bonaparte l’admit au conseil d’État, où ses connaissances sur le régime colonial furent d’une grande utilité. L’année suivante, il fut envoyé comme résident à Parme, puis il reçut, en 1802, la mission d’administrer les États de Panne, Plaisance et Guastalla ; mais il en fut rappelé en 1804, pour n’avoir pas déployé assez de vigueur contre la milice révoltée, qui refusait de se rendre au camp de Boulogne, et il perdit à la fois toutes ses places. Ayant obtenu une audience de Napoléon en 1806, il lui dit ces paroles restées célèbres : • Sire, je vous ne demande point de récompenser ma probité ; je demande seulement qu’elle soit tolérée. Ne craignez rien, cette maladie n’est point contagieuse : ta reconnaissance est la fleur des tombeaux.* Jusqu’en 1812, Joséphine, dont il était parent éloigné, lui fit une petite pension, et Moreau de Saint-Rémy était tombé dans un état voisin de la misère, Jorsqu’en 1817 Louis XVIII lui accorda une somme de 15,000 francs et une pension. Indépendamment de plusieurs ouvrages manuscrits, on lui doit : Description de la partie espagnole de Saint-Domingue(Phila.ùeli)hie, l70Gt 2 vol. in-8«) ; Idée générale ou Abrégé des sciences et des arts à l’usage de la jeunesse (Philadelphie, 1795) ; Description de ta partie française de la colonie de Saint-Domingue (1797-1798, 2 vol. in-4») ; De la danse (1797, in-12), et diverses traductions.

MOREAUX t-Jean-René), général français, que plusieurs historiens ont confondu avec son presque homonyme ^Victor Moreau, né à Rocroi en 1758, mort à Thionville en 1795

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en chef de l’armée de la Moselle (24 sept.). Mais, par un sentiment de modestie exagérée, il refusa ce commandement, dont fut investi son ami le général Hoche. Mis à la tète de 1 aile gauche, il aida Hoche à reprendre les lignes de Wisaembourg, s’empara, le l«r janvier 1794, de Kaiserslautern, après trois jours de combats acharnés, et y passa l’hiver. Au printemps de 1794, Moreaux contribua à la victoire d’Arlon et reçut au mois de juin le commandement en chef de toute l’armée de la Moselle. Ce fut avec cette armée démembrée, inexpérimentée, presque sans ressources, que Moreaux prit d’assaut les formidables retranchements de Trinpstadt (u juillet), battit les Autrichiens à Pellingen, marcha sur Trêves et poursuivit l’ennemi jusqu’à l’extrémité de l’électorat. il reçut alors de la Convention un drapeau avec cette inscription : « À l’armée de la Moselle la patrie reconnaissante. ■

Peu après, déployant son armée dans le Hunsdruck et le Palatina^ Moreaux s’empara de Birkenfelds, d’Oberstein, de Kirn, de Trarbach, força l’ennemi à repasser le Rhin en désordre, et, pendant que son aile droite inversait Mayence, son aile gauche entrait dans Coblentz avec le concours d’une division de l’année de Sambre-et-Meusé, sous lesordres de Marceau, ce qui a fait, à tort, attribuer à ce dernier l’honneur de cette conquête, à laquelle il prit simplement part (24 octobre). Peu de jours après, le 5 novembre, l’ennemi était forcé d’abandonner la forteresse de Rheinfels, abandonnant 39 bouches à feu de gros calibre et une grande quantité de fusils et de munitions. À la suite de ces conquêtes, aussi brillantes que rapides, Moreaux fut nommé commandant en chef des armées de la Moselle et du Rhin (décembre • 1794). Il était sur le point de s’emparer de la forteresse de Luxembourg lorsqu’une mort, restée jusqu’à présent mystérieuse, vint le frapper subitement, dans la nuit du 10 au 11 février 1795, à l’âge de trente-sept uns. Moreaux, dans la vie militaire duquel on ne saurait trouver ni une tache ni une faute, fut toujours compté, dit Barra, parmi ceux de nos généraux dont on estimait le plus les talents, le patriotisme et la probité.

Morcaiii (maison de la mère), fameux débit de prunes et chinois, situé à Paris, place de 1 École ; il a acquis une réputation européenne. Comme il a donné naissance aux établissements appelés caboulols, servis comme lui par des femmes, bien qu’il s’en distingue à quelques égards, nous en avons parlé assez longuement dans l’article consacré à ce genre d’établissements, et nous y renvoyons le lecteur.

MORÊE s. f. (mo-ré). Agric. Terre argiloferrugineuse entraînée par les eaux de lavage

du minerai de fer, et qu’on emploie dans la Haute-Marne pour amender les terres.

— Bot. Genre de la famille des iridées. —.r^w, ........ v.. I.IU111IIIU -l. 1|, J,

Enrôlé k dix-huit ans, il fit la guerre d’Amérique, pendant laquelle il eut une jambe fracassée au combat de Sainte-Lucie. De retour en France, il exerça à Roeroi la profession d’entrepreneur de uàiiments et de travaux du génie militaire jusqu’en 1791. À cette époque, la frontière ayant été menacée par les ennemis de la Révolution, Moreaux n’hésita point à laisser sa femme et quatre jeunes enfants cour défendre la patrie. Elu commandant d’un bataillon, il se porta au secours de Thionville, assiégé par les Prussiens, et se distingua tellement qu’en mai 1793 il était nommé général de brigade. Placé à l’avuntgarde du corps des Vosges, il battit les Prussiens près de Carlsberg, à Leymen, fut promu général de division le 30 juillet de la même année, reçut alors le commandement du corps des Vosges et attaqua, le 12 septembre, l’ennemi, qu’il poursuivit de position en position jusqu’au camp retranché de Pirmasens. Sur l’injonction des représentants du peuple, Moreaux dut, contre son propre avis, attaquer la forte position de Pirmasens. Moreaux et les Français, malgré l’inégalité de leurs forces, déployèrent un tel courage que la vietoire semblait assurée, lorsqu’un faux mouvement du général Guillaume changea la victoire en déroute. Le générai Guillaume fut arrêté. Quant àMoreaux, il avait joué, dans ce combat, un rôle si manifestement glorieux que, onze jours après, il était nommé général

— Encycl. Bot. Les morées ressemblent beaucoup par leur port aux iris ; mais elles en diffèrent par les trois divisions intérieures du périanthe, qui sont petites et non conniventes. Lesespècesassez nombreuses de ce genre appartiennent aux régions chaudes de l’ancien continent. Plusieurs sont cultivées dans nos jardins, pour la beauté de leurs fleurs. Elles demandent une bonne exposition ; on les multiplie, soit de graines semées sur couche, soit d’éclats de pied faits au printemps. Les espèces de l’Afrique australe doivent être rentrées en serre aux approches de l’hiver. La morée fausse iris, originaire du Levant, a des fleurs peu nombreuses, inodores, blanches, mélangées de jaune et de bleu, s’épanouissant dès la fin de juin. La morée vaginée, duCap de Bonne-Espérance, se distingue de la précédente par ses fleurs plus grandes, mais ne durant que quelques heures. La morée de la Chine, appelée par les jardiniers iris tigrée, a des fleurs d’un jaune safran maculé de rouge. On peut citer encore les morées tricolore, frangée, à grandes fleurs, etc.

MORÉE, bourg de France (Loir-et-Cher), ch, -l. de canton, arrond. et à 21 kilom. N.-K. do Vendôme, prèsdu Loir ; pop. aggl., 0SS hab.

— pop. tôt., 1,379 hab. Commerce de grains, fourrages et vins. Restes de l’ancien mur d’enceinte avec bastions aux quatre angles.

MOREE, Moria, l’ancien Péloponèse, presqu’île qui termine au S. le royaume de Grèce. Elle est comprise entre 36» 30’ et 33" 18’ de la-Ut. N ;, et 180 43’ et 21» 12’ de longit. E., reliée à l’Heilade par l’isthme de Corinthe et bornée à l’O. par la mer Ionienne, à l’E. par l’Archipel, au S. par la Méditerranée et au N. par les golfes de Corinthe, de Lépanta et de Patras. Elle forme la partie la plus méridionale de l’Europe continentale. Longueur, du cap Papa, au N.-O., au cap Saint-Ange, au S.-E., 266 kilom. ; largeur, du cap Ekyli au cap Tornèse,222kilom. Superticie, 20,900ki- ’ loin, carrés ; 500,000 hab. Les côtes de la Morée sont généralement escarpées ; elles présentent de profondes sinuosités, telles que les golfes de Nauplie, de Coron et de Marathonisi. Le sol, très-montagneux, est traversé du nord au sud par la chaîne Hellénique, qui, pénétrant sur le sol de l’ancien Péloponèse par l’isthme de Corinthe, rayonne de tous côtés et présente quelques pics d’une assez grande hauteur. Les rivières qui arrosent la Morée sont assez nombreuses, mais de peu d’importance ; on y remarque la Ronphia,