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les deux fils de Charles Ier, fl attira leur at- ■ tention, et, lorsque Charles II monta Sur le ’ trône d’Angleterre, il fut appelé à se rendre ’ auprès de ce roi, qui le nomma son médecin, son botaniste et lui donna avec un hôtel et une pension l’inspection de tous ses jardins. En 1069, Morîson reçut le titre de docteur de l’université d’Oxford et fit avec un grand succès un cours de botanique à cette université. Il traversait un jour une rue de Londres lorsque le timon d’une voiture vint le frapper en pleine poitrine et occasionna sa mort. Ce savant a contribué à faire avancer la science en signalant l’importance des affinités naturelles des parties autres que le fruit, à l’étude duquel on s’attachait alors pour établir les genres botaniques, et en insistant d’une manière spéciale sur la nécessité de fixer dès caractères génériques. Plumier à donné en son honneur le nom àe.’morisonia à un genre de la famille des capparidées. Oh lui doit : Jlortus regius Mesiensis (Londres, l6S9, in-s»), édition extrêmement augmentée dé l’ouvrage d’Abel Bru’nger, Plantarum wnbelliferàriim distributio nova (Oxford, 1673, in-fol.) ; Plahtarum hisioria universalis Oxoniensis (Oxford, 16S0, in-fol.), avec 1,200 figures.

MORISON (Fynes), voyageur anglais. V MORYSON.

MORISONIE s. f. (mo-ri-so-nt — du nom dé Morison, botan. angl.). Bot. Genre de plantes, de la famille des capparidées : Les racines de la morisonie américaine sont longues, nerveuses, compactes, pesantes, et servent aux sauvages à se fabriquer des massues, (Duchartre.) Il On dit aussi morisonia s. ml

— Encycl. Les moriso/iies sont des arbres h. feuilles alternes, pétiolées, ovales ou obloneues, membraneuses, brillantes, et à fleurs lanchâtres, disposées en corymbes axillaires ; le fruit est une baie globuleuse. L’espèce principale de ce genre croit dans les régions montagneuses de l’Amérique du Sud. Sa racine est noire, longue, grosse, compacte, nerveuse, plus pesante et plus dure, dit-on, que le bois de fer. Les sauvages recherchent beaucoup celles qui ont la forme d’une massue, la longueur de 1 mètre au moins et la grosseur du poignet. Ils en font des tomahawks, casse-tête ou massues, et, quand ils en sont armés, ils se croient plus forts que le diable ; aussi donnent-ils à l’arbre le nom vulgaire de mabouia, qui signifie diable dans la lartgue du pays. Le fruit de cet arbre est également connu sous le nom de pois mabouia.

MORISOT (Jean), érudit français, né à Dôle vers 1510. Il acquit une très-grande variété de connaissances et se fit recevoir docteur en médecine. Son goût pour les lettres et la poésie le firent décrier par ses confrères et même exclure d’une chaire de médecine qu’il occupait à Dôle. À partir de ce moment, il donna des leçons de grec et de latin. Outre quarante-cinq ouvrages en prose et en vers, restés manuscrits, on a de lui : Bippocratis aphorismorum gemina lectio, cum interprétatione (Bùle, 1547, in-8<>) ; Cotioquiorum Hb.IV (Bàle, 1550, in-go), ouvrage suivi d’un opuscule, De paréehemaie contra Ciceronis calumniatores, dans lequel il s’attache à prouverque Cicéron était aussi bon poète qu’orateur.

MORISOT (Claude-Barthélémy), érudit français, né à Dijon en 1592, mort dans la même ville en 1661. L’éducation soignée qu’il reçut sous des maîtres distingués lui fit contracter de bonne heure le goût des lettres et de l’antiquité. Pour plaire à son père, conseiller à la chambre de Dôle, il se fit recevoir avocat, mais abandonna bientôt le barreau pour l’érudition. Ses principaux écrits sont : A lelhophili véritatis lacrymx, sioe Euphormio■nis Lusinini contimiatio (Genève, 1624), violente satire contre les jésuites ; Orbis maritimu.1, sive de rerum in mari et littoribus gestarum généralis historia (Dijon, 1643, in-fol.), ouvrage plein de particularités intéressantes sur l’histoire navale ; Peruviana (Dijon, 1644, in-4o), roman historique ; Epistolarum centuris II (Dijon, 1656, in-4<>).

MORISOT (Joseph-Madeleine-Rose), architecte fiançais, né à Champeaux. (Brie) en, 1767, mort à Versailles en 1821. Il fit sesétudes artistiques sous la direction de Delagrange, vérificateur des bâtiments du comte de Provence, obtint* sous l’Empire, l’emploi ; d’architecte vérificateur des bâtiments de la. couronne, qu’il conserva sous la Restaura- [ tion, et fut, à cette dernière époque, changé. de diriger des tiavaux’au palais de Versailles. Morisol a publié : Essai sur un nouveau mode de mesurer les ouvrages de bâtiment en supprimant les usages (Paris, 1802, in-8<>) ; 2’ableaux détaillés des prix de tous les ouvrages de bâtiment divisés suivant-les différentes es- j fèces de travaux (Paris, 1804-1814, 7 vol. in-8°).

MORISOT (T.), administrateur français, fils du précédent, né en 1808. Il s’adonna d’abord à l’étude des beaux-arts, qu’il commença à l’École de Paris, et qu’il continua en> Italie, en Grèce, en Sicile, de 1S2S à 1832. Après son retour en France, il s’occupa d’économie ■ sociale, publia, en 1832 et en 1833, un recueil dans lequel il traita les questions relatives à la propriété. Entré dans l’administration comme sous-préfet d’Yssengeanx (1834), il passa peu après au même titre à Vaienciennes, parvint, en 1838, à apaiser les coalitions

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d’ouvriers des mines d’Anzin et fut, de 1840 à 1848, préfet du Cher. Révoqué après là révolution de Février, M.MoriSot resta deux ails sans emploi. En 1850, le prôtident. de ; In république le nomma préfet du Calvados, Iju’il administra jusqu’en 1852. Depuis lors, il a été secrétaire, général du crédit, fqueier, puis conseiller référendaire à la cour des comptes. MORISQUE s. in. (mo-ri-ske). Se dit quelquefois pour MAURESQUE. •.

1 — Métrol. Monnaie de compte d’Alger, qui valait 0 fr. 49 environ. ■. ■ r

MORISSOM (Charles - François-Gabriel), homme politique français, né. en Bretagne vers 1740 ; mort’à Bourges en^1816. Avocat au moment’ où éclata la Révolution, il fut nommé, en 1791, administrateur du département de la Vendée, ’ qu’il’envoya’siégerai1Assembléé législative, puis à la, CoiijVgntion. Il se signala par sa modération, soutint dans.le procès de Louis XVI que la Convention n’avait pas le droit de" juger le rof et’voîà*ensuite pour le bannissement. Ayant demandé, en 1793, .des secours pour le département de la Vendée, il se vit.accuser de liaisons avec les royalistes. Toutefois il traversa le tenîps de la, l’erreur sans être inquiété, devint : ensuite membre duconseil des Cinq-Cents, fit adopter, en 1796, un décret d’amnistie pour les royalistes et fut, nommé par la suite conseiller à la cour impériale. dex Poitiers, puis à celle de Bourges. •.

MOIUSSON (Robert), savant sinqlogue, .pissionnaira protestant en Xlhiné, né en 1*782, mort, en 1834. Il résida, huit aqs à Canton et à Macao, accompagna l’ambassade de lord Amherst, fonda un collège ajiglo-ehinois à Malaçea et, publia, ’à l’aide des ressources financières que lui fournit la Compagnie des Indes, d’excellents ouvragés dans ’lit langue du Céleste Empire, entre autres unétraduetion de la Bible. On lui doit aussi : une Grammaire chinoisé et un Dictionnaire Chinoisanglais et anglais-chinois (18Ï5-1S23, 6 vol. ih-4"). •

MORITANIA, nom latin de Mortagne.

MORITOL1UM, nom latin de Mortain.

MOR1TUR1 TE SALUTANT. V. AvÉ, C4SSAR.

MOR1TZ (Charles-Philippe), littérateur allemand, né à Haméln en 1757, mort en 1793. D’abord apprenti chez un chapelier, il parvint, après diverses aventures, k suivre les cours de l’université de Wittembarg. Il se trouvait privé de toute ressource, lorsque Teller et Busching le firent nommer professeur au Cloître-Gris de Berlin ; mais il abandonna bientôt cette position, fil, en 1782, un voyage en Angleterre, et fut nommé, en 1784, professeur à un collège de Berlin. Après avoir rédigé quelque temps la Gazette de Voss, il conçut pour une femme mariée une folle passion et chercha à s’en distraire en faisant, en 1786, un voyage en Italie. Il passa deux années à Rome, ûù Gœthe l’accueillit avec bienveillance et l’introduisit auprès du duc de Weimar. Grâce aux sollicitations de ce prince, il fut nommé membre de l’Académie de Berlin et, de retour dans cette ville, il obtint une chaire d’archéologie et d’esthétique à l’Académie des beaux-arts. Moritz n’avait qu’une instruction assez superficielle, quoique des plus variées. Sa vie ne fut qu’une illusion continuelle, et il fut constamment en proie à de dures déceptions. Ses nombreux écrits sur la mythologie, l’archéologie, la psychologie et la grammaire, entre autres son Essai d’une prosodie (Berlin, 1786), ne manqueut.ni d’intérêt ni d’érudition. Dans ses romans, intitulés Antoine Jîeiser ou Antoine voyageur (17851794, 5 vol.) et André Hartknopf ou André tête-dure (1786), il a essayé de faire le récit d’une partie de ses aventures.

MORIZ (SAINT-), village et paroisse de Suisse, dans le canton des Grisons, à 39 kilom. S.L0. de Coire ; 325 hab. Ce village, bâti sur une colline, domine le petit lac du même nom dont l’écoulement forme une jolie cascade. Au S.-O., dans une plaine marécageuse, au pied du Rasatsoh, jaillissent deux sources minérales dont les eaux s’emploient en boisson et en bains. Ces eatx, dont la température varie de 4°,37 à 5»,6, sont toniques et reconstituantes. Les environs offrent un grand nombre d’agréables promenades.

31 OR LÀ (don Thomas), général espagnol, lié en 1752, mort en 1820. Il se fit remarquer

Ïiar son courage et par son activité pendant a guerre contre les Français dans le Roussillon (1792-1793), devint capitaine général de l’Andalousie, inspecteur général de l’artillerie, membre du conseil de Castille, où il fit preuve de réelles connaissances administratives, se prononça, après- l’abdication’ de Charles IV et du prince des Asturiés, contre Napoléon (1808) et contraignit, par le feu des batteries de Cadix, la flotte française, qui lu trouvait prise entre deux feux dans ce port, à amener pavillon. Morla partit ensuite pour Madrid, où il fit partie de la junte nationale militaire, contribua à la défense de cette ville et fut envoyé avec un de ses collègues auprès de Napoléon pour négocier une capitulation (décembre 1808). L’empereur lui déclara que, si Madrid ne se soumettait dans la matinée, elle aurait bientôt cessé d’exister, et reprocha vivement au général d’avoir, lors de la guerre en Roussillon, encouragé le pillage et d’avoir partagé entre ses soldats les fem MORL

mes enlevées dans les villages qu’il occupait. •Le lendemain, Morla vint annoncer à l’empereur que Madrid capitulait, et il se retira à Cadix, .où il présida la junte suprême.d’Etat. En 1S09, il se rallia complètement’au gouvernement du roi Joseph, qui le nomma conseiller d’État, puis président des sections delà guerre et de la marine. Lors de la restauration de Ferdinand VII, il fut prive de ses emplois et alla terminer sa vie dans une de ses terres. ’,

MORLAASj bourg de Franco (Basses-Pyrénées), chef-lieu de canton, arrond. et à 11 kilom. N.-E. de Pau ; pop. aggl., .1,062 hab. — pop^ tôt., 1,607 hab. L’église, bâtie au xi=.siècle, est surmontée d’une flèche hardie au sommet do laquelle on voit deux Sculptures représentant les vachesdu. Béarn. La porte principale est un charmant spécimen du style roman le plus pur. Lés colonnettes qui l’entourent supportent1 plusieurs rangs de voussures dans lesquelles sontrscultjJ.es des pcènes de chassa, des oiseaux, ’des feuillages, des guirlandes et les vieillards de l’Apocalypse. Le, chevet, la nef et la façade appartiennent a l’époque romane ; tout le reste de l’édifice est gothique. On ne voit plus que des ruines du formidable château de Gaston, appelé la Sourquie, dans lequel toutes les monnaies du Béarn avaient- été frappées dépuis le xre siècle jusqu’à l’établissement de la mon’ haie dé Pau. ’ '

MOULÀCCHÏ (Francescq), compositeur italien, né à Pé.ronne en 1784, mort à ïnspruck en 1841. Il reçut de son père, violoniste distingué, les premières notions de l’art musical et, jusqu’à l’âge de dix-huit ans, étudia assidûment le violon, l’orgue et le clavecin. Son premier essai de composition, un orato—rio intitulé les Anges au saint sépulcre, lui valut la protection d’un riche compatriote, qui t’envoya perfectionner son éducation musicale sous la direction de Zingarelli. Quelque temps après, Morlacehi se rendit à Bologne : À son arrivée en cette ville, il fut chargé de composer une cantate à l’occasion du couronnement de Napoléon comme roi d’Italie. En 1807, l’artiste débuta au théâtre par là partition bouffe du Poète à la campagne, représenté à la Pergola de Florence. Puis il donna la même année, à Vérone, Il ritratio, qui réussit brillamment, et, à Parme, le mélodrame II Corradino. Trois ans après, l’opéra des Danaïdes, joué à Rome, au théâtre Argentinà, la fit appeler à Dresde par le roi de Saxe pour diriger la musique de son théâtre italien. Jusqu’à ce moment, Morlacehi avait écrit ses partitions avec le laisser-aller et la rapidité habituels aux compositeurs italiens (on l’avait vu, en 1809, faire représenter quatre partitions à Parme, à Rome et à Milan). Son séjour en Saxe modifia sa manière, et !è premier opéra qu’il donna, en 1811, dans cepàys, Raoul di Crequi, se ressent de l’influence des maîtres allemands et fut son plus beau triomphe.

Morlacehi resta à la cour du roi de Saxe pendant plus de vingt ans, durant lesquels il donna sur les théâtres d’Italie plusieurs opéras, entre autres Tebaldo e Isotina (1820), qui eut beaucoup de succès ; il composa divers morceaux d’église, qui furent exécutés à la chapelle royale de Dresde. La suppression de l’opéra italien de cette ville le décida presque à retourner en Italie, mais la situation qui lui fut offerte le retint en Saxe. En 1841, il se rendait à Pise lorsqu’il fut frappé à Inspruck d’une attaque d’apoplexie, des suites de laquelle il mourut quelques jours après.

Parmi les nombreuses partitions dues à ce fécond compositeur, on cite : VIsacco ; Gianni di Pariai ; Christophe Colomb ; le Trente-troisième chant de l’enfer de Dante ; une messe de Requiem ; Tebaldo elsolina ; l’épisode i’Ugolin ; neuf cantates et des chansons italiennes. N’oublions pas non plus son opéra d’il barbiere di Siviglia qui fut joué à Dresde avec un grand succès, et qui précéda d’une année l’apparition du chef-d’œuvre de Rossini.

MORLAIX, en latin Morlèum, Mons Relaxus, ville de France (Finistère), chef-lieu d’arrond. et de canton, sur la Manche, au confluent du Jarlot et du Quefflent, à 94 kilom. N.-E. de Quimper ; pop. aggl., 11,536 hab.pop. tôt., 14,359 hab. L’arrondissement comprend 10 cantons, 58 communes et 143,102 hab. Tribunaux de lIa instance et de commerce ; justice de paix. École d’hydrographie. Consulats étrangers. Place de guerre ;’ port de mer. Fabrication de toiles, huiles, chandelles. ; manufacture de tabac. Minoteries ; lamineries de plomb ; papeteries ; fabrication de pipes. La rade est sûre et commode, mais l’accès en est difficile. Le bassin petit recevoir environ 50 navires. La mer y monte à 4 mètres dans les marées ordinaires, et jusqu’à 7 mètres dans les grandes marées. La manufacture de tabacs emploie journellement 250 hommes et 1,100 femmes ; elle produit, par an, 2 millions de kilogrammes de tabac. On trouve en outre à Morlaix : des brasseries importantes ; un atelier pour la préparation du fin, une fonderie et une scierie mécanique. Les principaux aliments du commerce sont les grains, le porc salé, les suifs, la cire, les cuirs, les fils blancs et écrus, le lin, le chanvre, etc. La ville exporte une grande quantité de beurre, de bestiaux, et de légumes provenant de Roseoff.

Morlaix est agréablement située au confluent du Jarlot et du Quefflent, dont les eaux

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réunies forment le port que garnissent deux jolis quais bordés de maisons modernes. Le viaduc gigantesque établi pour le chemin de fer a 2S,4ro,50 de longueur totale ; sa hauteur est de 64 mètres au-dessus des fondations, et de 58 mètres au-dessus des quais ; il est divisé en deux étages composés, l’étage inférieur de 9 arches, et l’étage supérieur de 14 ; un passage pour les piétons a été ménagé entre les deux étages.

La belle collégiale de Notre-Dame-du-Mur fut déniolie en 1805 et son magnifique clocher s’écroula l’année suivante ; une modeste chapelle indique leur emplacement. L’église de Saint-Matthieu, est surmontée d’une tour carrée, chargée de toutes sortes d’ornements de la Renaissance. L’église Sainte-Madeleine, rebâtie en 1489, se partage en trois nefs et renferme de curieux fonts baptismaux surmontés d’un charmant baldaquin octogonal en. chêne sculpté. L’église Saiiit-Martin-des-Ch’amps, rebâtie, de 1773 à 1788, dans le style dorique, est. surmontée d’une bellétour en pierre, terminée en dôme. Les fenêtres sont ornées de riches verrières modernes. L’église de l’ancien couvent des Dominicains remonte en grand ?.partie au xitie siècle. La nef est séparée ducpllatéral par neuf arcades soutenues sur des colonnes prismatiques. Nous signalerons aussi : un certain nombre de maisons en bois du xve, du xvie et du xvho siècle, à lanterne et à pignon sur rue, chaque étage surplombant l’étage inférieur, avec rampes d’escalier sculptées et statues de saints po« sées dans des niches ; l’hôtel de ville, construction moderne, et l’hospice, situé au

milieu d’un parc immense et pittoresque et bâti en 1732.

Si l’on eu croit Conrad, archevêque de Sa-, . lisbury, écrivain du xne siècle, Morlaix fut d’abord nommé Julia, puis Saliocan ; Drennalus, disciple de Joseph d’Arimathie, à son retour de l’île de Bretagne en l’an 73 de J.-C, passa par Morlaix et en convertit les habitants au christianisme. Cette ville appartint en premier lieu aux ducs-de Bretagne, à qui les comtes de Léon lu disputèrent. Tombée au pouvoir des Anglais au xivo siècle, elle fut reprise sur eux par Duguesclin, occupée de nouveau, en 1374, par les Anglais, qui furent, peu de temps après, exterminés par les habitants. Cette ville ayant été prise et pillée par les Anglais en 1521, François Ier, afin d’éviter de pareilles tentatives, fit construire, en 1525, sur un rocher au milieu de la rade, une forteresse appelée le château du Taureau. En 1594, cette ville se soumit à Henri IV, après avoir longtemps tenu pour la Ligue.

Pattie d’Albert le Grand, du général Moreau et d’Emile Souvestre..

MORLAND (sir Samuel), homme politique et mécanicien anglais, né vers 1625, mort en 1695. Sous le gouvernement de Cromwetl, il entra dans la carrière diplomatique, fit partie de l’ambassade envoyée à Christine de Suède en 1653, devint, à son retour, secrétaire du ministre Thurloe, puis reçut, en 1655, la mission de se rendre en Piémont pour demander au gouvernement de ce pays de mettre un terme aux odieuses persécutions exercées contre les vaudois et faire passer à ces malheureux l’argent recueilli pour eux dans une souscription. De retour en Angleterre, il fut admis U la connaissance des affaires les plus secrètes du gouvernement, entretint des relations avec le parti du prétendant et se rendit lui-même àBreda pour prévenir ce prince d’un guet-apens dans lequel Thurloe, d’accord avec Cromwell, voulait le faire tomber en l’appelant eu Angleterre au nom de ses partisans (1659). Aussi, après la restauration de Charles II, Morland reçut le.titre de baronnet, ce)ui de mécanicien royal, devintgentilhomme de la chambre et obtint, en 1679, une pension de 400 livres sterling. Toutefois, il ne tarda pas à se dégoûter du service des grands et s’adonna entièrement à l’étude des sciences, surtout de la mécanique et de l’hydraulique, et acquit la réputation d’un ingénieur des plus habiles. Entre autres e.-sais dispendieux d’hydrostatique, il éleva les eaux de la Tamise

jusqu’à la plus haute corniche du ctàteau de Windsor. Par ordre de Charles II, il se rendît auprès de Louis XIV, à qui il exposa plusieurs dé ses inventions et de ses découvertes, notamment sur l’usage de la vapeur, sur les pompes à l’eu ; mais il ne retira aucun profit de ce voyage. Vers la fin île sa vie, il sa vit complètement ruiné par sa femme, devint aveugle et mourut dans un état voisin de la misère.’ Morland inventa le porte-voix en Angleterre en même temps que le père Kircher en Italie, et il excellait dans la construction des instruments de physique, surtout des baromètres. On lui doit les ouvrages suivants : Histoire des Églises éoangéligues de Piémont (Londres, 165S, in-fol.) ; Description et usage de deux instruments d’arithmétique (Londres, 1662), fort rare ; Description de la tuba stentorphonica ou porte-voix (Londres, 1671, in-fol.) ; Méthode du. comte de Payait pour tracer toutes sortes de fortifications (Londres, 1672) ; Théorie de l’intérêt simple et composé (Londres, 1679) ;• Élévation des eaux par toutes sortes de machines (Paris, 1685, in4°) ;.fiydrostatique ou Instructions relatives aux travaux hydrauliques (Londres, 1697). Dans un manuscrit de lui, intitulé Principes de ta nouvelle force du feu, inventée par le chevalier Morland en 1682, et présentée à Sa Majesté