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cour de Hanau (1656), enfin président de la chancellerie, de la chambre des finances et du consistoire de cette dernière ville. Depuis 1645, Moschérosch était membre de l’Académie des fructifiants sous le nom dé Phiinnder de Sitteimuld. Indépendamment de quelques éditions, on u de lui : Ceniurix VI Epigrammatum (Strasbourg, 1643) ; Technologie allemande et française (Strasbourg, 1G56, in-8o), etun ouvrage remarquable, qui le fait ranger parmi les meilleurs prosateurs de son siècle et qui est intitulé : Singulières et véritables visions de P/iilander de Sittenwald, où la manière d’élré de tout le monde et toutes les affaires humaines sont exposées publiquement, recouvertes de leurs couleurs naturelles, gui sont la. vanité, la violence, l’hypocrisie et la sottise (Strasbourg, 1644-1650, 2 vol, in-8o). Dans ce livre, écrit dans le genre des visions de Quevedo, Moschérosch a donné une suite de tableaux satiriques dans lesquels il a dépeint, avec autant d’esprit que de verve et Synergie, les travers et les vices de la société de son temps.

MOSCHIFÈRE adj. (mo-ski-fè-re — du lat. moschus, musc ; fero, je porte). Zool. Qui produit du musc : Animal moschiférb. Glande

MOSCHIFÈRE.

MOSC111N1 (Giannantonio), littérateur italien, né à Venise en 1773, mort dans la même ville en 1840. U entra dans l’ordre des Somasques, s’adonna h l’enseignement dé la

philosophie et de la théologie au séminaire de Venise et devint, en 1815, membre de l’Institut lombard-vénitien. Moschini consacra presque tous ses ouvrages à célébrer la gloire de Venise. Ses principaux sont : Là sloria delta letteratura veneziana del secolo xvm (Venise, 1807-1809, 4 vol. in-4o), recueil estimé ; Guida per l isola di Murano (Venise, 1807) ; Guida di Venezia (Venise, 1815,

! vol.) ; Guida di Padova (Venise, 1817) ; Le

Belle arti in Venezia (Venise, 1825-1827, 3 vol.). ; Giovanni Bellino e à Pittori conlemporanei (Venise, 1834).

MOSC1110N, poSte dramatique athénien, qui vivait au vo siècle avant notre ère. Il composa des comédies et des tragédies, dont il ne nous reste qu’un très-petit nombre de vers qui ont été publiés dans les Fragmenta tragicorum grxcorum de Wagner, ainsi que dans d’autres recueils.

MOSC1110N, écrivain médical, qui vivait en Grèce dans le lia siècle de notre ère. Ce savant, à qui l’on doit, sous le titre Des maladies des femmes, le premier traité qu’on ait écrit sur l’obstétrique, ne peut être compté parmi les écrivains grecs ; on sait positivement, c’est lui-même qui nous l’apprend dans sa préface, qu’il écrivit son traité en latin

fiour les sages-femmes qui n’entendaient pas e grec. Mais son ouvrage l’ut traduit dans cette dernière langue à 1 époque de la décadence et l’original est perdu. Une version de ■seconde main fut fuite en latin dans le moyen âge, et ce n’est que par ces copies que son ouvrage nous est connu. Tel qu’il est cependant, i ! suffit pour assigner k son auteur un rang important parmi les écrivains médicaux. L’auteur y décrit d’abord l’utérus ; il parle ensuite de la menstruation, de la conception, de ia grossesse, des membranes qui enveloppent le fœtus, de l’accouchement, des soins a donner aux enfants et, enfin, de3 maladies des femmes. La seule édition complète de l’ouvrage de Moschion est la suivante : Mus- chionis de mulierum passionibus liber {grsc. et lat.) [Vienne, 1793, in-8<>].

MOSCHIQUES (monts), en latin Mosckici Montes, nom donné par les anciens à une chaîne de montagnes qui se détache du Caucase, près do la source du Phase, sépare le bassin de ce fleuve de celui du C’y rus (aujourd’hui le ltour) et se relie, sur la frontière d’Arménie, àl’Anti-Taurus. Cette chaîne, qui sépare aujourd’hui l’Iméréthie de la Géorgie, porte actuellement le nom de Persathi. Elle lirait son nom d’une peuplade, les Mosques (Moschi), qui habitait ces contrées montagneuses.

MOSCHITA s. in. (mo-ski-ta).OrnUh. Petit oiseau de Sardaigne, dans le nid duquel le coucou dépose ordinairement ses ceufs.

MOSCHO, héroïne grecque, née k Souli, Elle vivait dans les dernières années du xvnio siècle, et elle était femme du vaillant chefs ouliote Tzavella. Ce fut dans le célèbre combat du 20 juillet 1792 qu’Ali-Pacha vit, du haut du mont Bogorizza, les femmes de Souli et Moscho a leur tète décider la déroute de son armée, quinze ou vingt fois plus nombreuse que celle des Souliotes. Ce jour est resté cher aux Grecs, quoiqu’il leur ait coûté cher. Le féroce pacha sa sauva en effet, sans s’arrêter, jusqu’à Janina. Il avait l’ait crier à Moscho, dans la mêlée, qu’il ferait tuer son fils si elle allait plus avant-, car un fils’de Moscho était alors en otage k Janina ; mais elle répondit qu’elle en saurait faire un autre, comme la comtesse de Forli, qui, en pareille circonstance, releva sa robe et fit comprendre ia même chose par un geste d’une sauvage et cynique énergie.

La bravoure de Moscho et tes femmes sou-Jiotes est souvent célébrée dans les chants populaires de la Grèce. Fauriel a recueilli la strophs suivante :

« C’est ici Souli la fameuse. Souli la renommée, où vont en guerre les petits en

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fftnts, les femmes et les filles, où la femme dé Tzavella (Moscho) combat le sabre à la main, son nourrisson à un bras, le fusil à l’autre et le tablier plein de cartouches ! »

Deux vers de M. P. Lebrun, dans le troisième chant de son Voyage en Grèce, montrent qu’il connaissait cette strophe :

... Moscho, qui portait en ce jour triomphant Sur un bras son fusil, sur l’autre son enfant...

C’est toujours ainsi que la poésie a, reprèsenté l’héroïne.

MOSCHOÏDE s. m. (mo-sko-i-de). Mamm. Quadrumane fossile.

MOSCHUPULE (Manuel), grammairien grec> né en Crète. Il vivait a la fin du xive siècle, aousl’empereurMaiiuelPaléologua ; il est auteur d’une Grammaire publiée à Bâle en 1540, et de Scholies sur Hésiode, insérées dans l’édition de Heinsius. r— Son cousin, Manuel Mosciiupui, E, né à Byzance, fut du nombre des Grecs qui, après la prise de Constantinople, cherchèrent un asile en Italie. U a laissé : Choix de mots altiques (publié à Venise, 1524, et à Paris, 1532) ; Vie ^Euripide ; Péri schedôn, traité de grammaire, d orthographe et de prononciation. Quelques biographes attribuent ces deux derniers ouvrages à Mosehupule de Crète.

MOSCHUS s. m. (mo-skuss — du gr. moschos. musc). Mamm. Nom scientifique du chevrotain.

MOSCHDS, poste bucolique grec, né à Syracuse. Il vivait vers 180 av. J.-C, fut l’ami de Bion de Smyrne et, comme lui, cultiva l’idylle. Ces deux poètes charmants succédèrent à Théocrite, qui florissait un siècle avant eux ; sans égaler leur modèle, ils trouvèrent h glaner après lui dans le champ de la poésie pastorale. Moschus a plus de délicatesse et de sentiment ; Bion est plus ingénieux : tous deux ont orné leurs délicieux tableaux champêtres de toutes les grâces d’un style enchanteur, de toutes les séductions de la nature et de l’art. Parmi le petit nombre de pièces qui restent de Moschus, on remarque : l'Amour fugitif, que le Tasse a imité ; 1 Enlèvement d’Europe ; Mégare ; mais soa chef7d’œuvre est YEpitaphe de Bion, idylle sur la mort de son ami, touchante élégie pleine de tristesse et do larmes. Les poésies de Moschus ont toujours été imprimées avec celles de Bion ; on les trouve aussi dans un grand nombre d’éditions de Théocrite, Lonr ^epierre en a donné une traduction en vers Irançais (Paris, 1686).

MOSCHUS (Jean), moine grec, surnommé Eucrntèa, hagiographe grec, mort en 620. U vivait Sous Tibère H et Maurice, parcourut la Palestine, la Syrie et l’Égypte, et il a composé un recueil de la vie des saints qu’il avait connus, sous le titre de Leimon. ou Verger spirituel. Oh y trouve des particularités intéressantes ; mais cette compilation est défi, gurée par des écrits apocryphes, que les légendaires n’ont pas manqué d’amplifier en

les copiant. Cet ouvrage a été traduit en fraiiçuis par Arnauld d’Andilly.

MOSCHUS (Démétrius), poôte et littérateur grec, . Il vivait au xve siècle et se rendit en Italie après la prisa de Constantinople par les Turcs ; il habita successivement Ferrare La Mirandole, Mantoue, Corfou, Venise, où il ouvrit une école d’éloquence. Moschus avait composé des odes, des épigrammes, des élégies, des comédies, etc. Il ne reste de lui qu’un Commentaire sur le poème d’Orphée, De lapidibus, imprimé dans l’édition d’Aide (1507), et un petit poème grec sur Y Enlèvement d’Hélène (Raptus Helens), publié avec une trad. latine à Reggio (in-4°).

MOSC1ANO-SANT’ ANGELO, bourg et commune du royaume d’Italie, prov. de l’Abruzze Ultérieure, district de Teramo, mandement de Giulianova ; 6,302 hab.

MOSC1CK1 (Nicolas), théologien polonais, né k Moscicki en 1552, mort en 1632. Après avoir terminé ses études, il entra dans l’ordre de Saint-Dominique, exerça pendant cinquante-huit ans le professorat dans différents collèges, devint professeur de philosophie et de théologie à Cracovie, où il acquit une grande renommée, et refusa l’évâché de Cracovie. C’était un controversiste de beaucoup de talent, qui se livra sur les places publiques k des discussions théologiquèsavec les ariens. Moscicki a laissé une grande quantité d’ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Théologica moralis in très tibros distincta (Cracovie, 1730, in-go)j s. artis pœnitentiaris tirocinium (Cracovie, 1625, in-12) ; Abécédaire d’exercices spirituels (Cracovie, 1626) ; Académie de.la piété (Cracovie, 1628, in-4») ; la Libre guerre spirituelle (Cracovie, 1024) ; Traité sur la prudence dans ia vie (Cracovie, 1624, in-4o) ;./H/brmaii’on chrétienne (Cracovie, 162fl) ; Conclave (Cracovie, 1626) ; la Règle de saint Auguste et les constitutions, etc. (Cracovie, 1627, in-4o) ; Étude sur les saintes religues et sur-les indulgences (Cracovie, 1627, in-4") ; Salutationes sacrarum regiarum majestatum (Lemberg, 1624, in-4<>) ; Elemenla ad sanclas confessiones (Cracovie, 1603) ; Urselia (1619, in-12) ; Institutionum togicalium libri VII (Cracovie, 160S, in-8o), adopté par l’Académie de Cracovie comme ouvrage élémentaire dans l’enseignement ; Tabule sacràmentorum (Cracovie) ; Jnfirmaria spiritualis (Cracovie, 1626), etc.

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MOSCISKA, ville de l’empire d’Autriche, dans la Gullicie, cercle et à 28 kilom. E. de Przemysl ; 2,800 hab.

MOSCOSO DE ALVABEDO (don Luiz de), capitaine espagnol, un des conquérants de la Floride, né à Badajoz en 1505, mort au Pérou vers 1561. Il prit part, sous les ordres de Pizarre, à la conquête du Pérou, puis accompagna son parent Almagro datîs la conquête de" diverses provinces et revint en Espagne avec des richesses qu’il ne tarda point à dissiper. Moscoso retourna alors dans le nouveau monde avec Hernando de Soto, qui obtint de Charles V -la permission d’aller conquérir la Floride (1538). Cette conquête fut des plus difficiles, car les Espagnols, qui les premiers avaient envahi cette région, y avaient commis de grandes. atrocités et avaient soulevé contre eux une implacable haine. La marche des conquérants ne fut qu’une longue lutte, pendant laquelle ils perdirent beaucoup d’hommes, Soto étant mort k Guaehoia (1542), Moscoso lui’succéda dans le commandement de l’expédition ; mais, ne voyant sou3 ses ordres que des troupes rebutées et découragées, désespérant, du reste, de pouvoir soumettre un peuple si belliqueux, il prit la résolution de se rendre au Mexique. Après une marche des plus pénibles, pendant laquelle il perdit par la fatigue et par la faim plus de 150 de ses compagnons, Moscoso arriva enfin sur le bord du Mississipi (novembre 1542), y passa l’hiver, fit construire de grandes barques, sur lesquelles il fit embarquer les 350 Espagnols qu’il avait encore sous ses ordres, fut assailli par la flottille des caciques, contre laquelle il eut à combattre pendant dix jours et autant de nuits, arriva dans le golfe du Mexique, puis k la Nouvelle-Grenade après une traversée de cinquante-trois jours, et gagna enfin Mexico avec 3U de ses compagnons, le 22 décembre 1543. A partir de ce moment, Moscoso servit sous les ordres du vice-roi Mendoza, le suivit au Pérou en 1551 et y termina sa vie.

MOSCOSQUE s. f. (mo-sko-ske). Métrol. Ancienne petite monnaie de Russie. Il Monnaie de compte du même pays.

MOSCOU, en latin moderne Masqua, en russe Moskoa, la seconde ville du vaste empire russe, autrefois capitale et résidence des czars, sur la Moskova, à 647’kilom. S.-E. de Saint-Pétersbourg, qui lui est reliée par un chemin de fer, k 2,945 kilom. de Paris, par Wilna ; chef-lieu du gouvernement de son nom, par 55" 45’ de lat. N. et 35" 15’ de long. E. ; 390,000 hab., dont io,000 Français et Allemands. Dans ce.nombre, on compte 10,000.ecclésiastiques, religieux ou religieuses, 30,000 nobles-ou. fonctionnaires publics en activité de service ou en retraite, 25,000 soldats et 25,000 ouvriers. Résidence d’un, gouverneur général militaire, d’un gouverneur civil, d un.métropolitain grec et d’un préfet de police. Consulats.étrangers, cour criminelle, haute cour civile d’appel, tribunal de commerce. Célèbre université fondée en 1755 et fréquentée annuellement par environ 1,800 étudiants ; 4 gymnases ou collèges ; 9 bibliothèques, musée d’histoire naturelle, cabinets de médailles et de physique.1 Académie ecclésiastique grecque ; académie de médecine et de chirurgie ; école de cadets de l’armée, de chirurgiens militaires, d’arpenteurs, d’architecture, d’agriculture, de commerce, etc. Nombreuses sociétés savantes. 20 hôpitaux, impériaux ;-i.27 hôpitaux appartenant à des particuliers ou à des associations ; 65 asiles de pauvres ; arsenal, fonderie de canons. Le développement manufacturier de Moscou a pris dans ces dernières années de telles proportions, que l’administration locale et le gouvernement s’en sont inquiétés, et ont cru devoir promulguer..quelques décrets prohibitifs. L’absence de houillères y force les usiniers k se servir de bois de chauffage ; aussi nulle part au monde la consommation de bois n’est aussi considérable ; elle s’élève k 264 pieds cubes par habitant. L’activitémanufacturière de cette ville embrasse tous les genres d’industrie ; les plus importants sont les fabriques de coton, lainages, draps, soieries, toiles, instruments de chirurgie, quincaillerie, orfèvrerie, biiouterie ; tanneries, papeteries, poteries, distillerie, , usines à fer, etc. D’après M. Tarassof, employé au ministère des finances k Saint-Pétersbourg, le nombre des établissements

manufacturiers de Moscou et de son district s’élève k 939, celui des ouvriers à 78,830 et la valeur des produits à 42,540,000 roubles ou 170,160,000 francs. Le mouvement commercial de cette ville, favorisé par l’établissement récent de voies ferrées, par des chaussées macadamisées qui la relient au* principales jilles de l’empire et par la navigation de la Moskova, est en rapport avec son activité manufacturière. Les principales marchandises auxquelles Moscou sert d’entrepôt sont : les peaux brutes et les cuirs, les laines, les suifs, la colle de poisson, la cire, le miel, le poil de chèvre, les plumes et le duvet, Les potasses, les savons, le cuivre, les fers, les cotons d Asie, les soies de Géorgie, de Perse, de Brousse et de Boukhara, la garance du Caucase, les tabacs indigènes et asiatiques, les pelleteries de Sibérie, le thé, les matières tinctoriales, les produits chimiques, les grains, les fourrages, les chevaux.

Moscou est située dans une contrée très-pittoresque, arrosée par la rivière de Mos

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kova et entourée de charmantes collines. La Moskova traverse la ville, k l’intérieur de laquelle elle reçoit la laouza et la Néglinna, Au printemps, la fonte des neiges rend la rivière navigable, et Moscou communique ainsi avec.le Volga, au moyen de l’Oka. ■ Le terrain sur lequel Moscou est construit est très-itiéga !, dit M. J.-H. Schnitzler, ce qui donne à la ville un charme particulier par les points de vue dont on jouit à chaque pas. Les éminences qui l’entourent au sud et à l’est forment un vaste amphithéâtre, et dans son centre même le Kreinl s’élève considérablement au-dessus du lit de In rivière, au haut d’une colline d’où l’œil plane sur tous les quartiers du sud. Des bords de la laouza, le terrain s’élève par degrés, et la ville gravit en quelque sorte la ceinture de montagnes qui l’entoure jusqu’à ces riches et majestueux couvents qui couronnent les sommités. Quoi qu’en disent Malte-Brun et d’autres auteurs, Moscou est une ville fort belle et dont les contrastes bizarres ont presque complètement disparu aujourd’hui : son étendue est immense et son enceinte u été évaluée, non sans grande exagération, k 10 lieues de France ; après Constantinople, elle est la plus grande ville de l’Europe. » La ville est a peu près de forme circulaire et se divise en cinq parties : le Kremlin ; leKitaï-Gorod, centre des affaires, plein de souvenirs historiques, et étalant sur la pince Rouge un magnifique bazar qu’on appelle Raidki ; lé Gostinnoï-Dvor (cour des marchandsj, qui renferme la Bourse et les grands dépôts de. marchandises ; le Beloï-Gorod (ville blanche), ’ où se voient une foule d’édifices publics et de palais ; le Zemlianoï-Gorod (ville de terre), qui renferme un grand nombre de maisons en bois, de casernes, de boucheries ; enfin les trente faubourgs, qui font tous partie de la ville proprement dite et contiennent bon nombre d’églises, de couvents, d’hôpitaux, etc.

Moscou, dont les rues sont tortueuses et irréguli.ères, renferme un grand nombre de monuments religieux, politiques, nationaux, consacrés aux arts, aux sciences, a. la bienfaisance, etc., dont voici la description :

La cathédrale de l’Assomption (Ouspenski Sabor), bâtie en 1175 par l’architecte bolonais Ridoll’o Fioraventi, offre un mélange biznrre d’architecture byzantine et tarlare. Quatre énormes piliers soutiennent le toit surmonté d’une grande coupole entourée de quatro coupoles plus petites. Les murailles sont couvertes de fresques sur fond doré, peintes en 1514. La couverture des coupoles est en cuivre doré et surmontée d’une riche Croix placée sur un croissant. C’est dans cette église qu’a lieu le couronnement des empereurs. L’iconostase est d’une grande richesse et pour la majeure partie en vermeil. Les premiers pasteurs de l’Église russe s’ont enterrés dans cette cathédrale, ainsi que les métropolitains de Moscou ; leurs cercueils sont rangés le long des murailles.

La çuthé’lrale de l’Archange-Saint-Michei (Arkhanghelskii Sabor), fonuée en 1333, re : bâtie en 1507 par un architecte milanais et restaurée en 1772, est Surmontée de cinq coupoles, ’dont la grande est en cuivre doré et a 18 pieds de diamètre. Les murs sont couverts de fresques fort curieuses représentant le Jugement dernier et les anciens Souverains de la Ilussie. L’iconostase est orné d’images en vermeil d’une grande richesse. Près de l’autel on’ conserve des reliques, des livres précieux’et des vases sacrés d’un beau travail. On remarque en outre k l’intérieur de cette église les châsses de saint Dmitri et de saint Michel de Tchèrriigof, objet d’une grande vénération, et la longue lile de sarcophages des anciens souverains de la Russie, depuis 1253 jusqu’en 1696

La cathédrale de l’Annonciation (Blagovichtchenskii Sabor), construite d’abord en

1397, rebâtie en 1489, achevée en 1507, peinte k fresque k cette époque et remise k neuf par ordre de Catherine II, offre à peu près le même style que les deux églises précédentes. Elle est précédée d’un vestibule orné de peintures k fresque. Au-dessus de la porte se voit une grande figure du Christ recouverte en argent ; plus loin une Vierge et des saints revêtus du même métal. Le pavé de l’église est en agate. La lumière y tombe de la coupole du milieu, laquelle est entourée, sur le toit, de huit fausses coupoles de dimensions exiguës. On remarque k l’intérieur : l’iconostase, dont les images sont eu vermeil ; un trône qui peut remonter aux premiers Romanof ; des fresques représentant le Jugement dernier, tout le Paradis des saints et un cut rieux tableau de l’Annonciation, dans lequel on voit Marie placée près d’un puits au moment où l’ange descend vers elle pour lui annoncer qu’elle deviendra mère du fils de Dieu.

L’église Saint-Nicolas, surmontée d’une haute coupole dorée, sert plutôt k contenir les cloches qu’à réutiir les fidèles. On y compte, à dill’érents étages, jusqu’à trente-deux cloches, dont la plus célèbre est l’ancien beffroi de Novgorod. Plusieurs de ces cloches sont d’une immense grosseur.

La cathédrale de la Protection de la Sainte-Vierge, avec ses seize tours et coupoles dissemblables, est un édifice extrêmement bizarre, bâti en 1551 par Ivan Vassiliévitch le Terrible, pour rendre grâces k Dieu de la prise de Eazan, et restaurée en 1784. Cette vasto église en renferme plusieurs dont chacune »