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des plus raisonnables précieuses de 111e de. Délos. > Sa mère, ayant été compromise dans les intrigues d’Anne d’Autriche contre Richelieu, fut forcée de quitter la cour et de se retirer en Normandie, où elle possédait un petit domaine ; là, elle fit épouser à Françoise un vieux président de la chambre des comptes de Rouen, Nicolas Langlois, seigneur de Motteville ; il avait quatre-vingts ans et sa jeune épouse dix-huit (1639). « Le mariage était mal assorti, lit-on dans le Journal des savants (janvier 1724) ; aussi dit-on qu’elle s’ennuyait souvent de la moitié du lit et qtie, quand le bonhomme était endormi, elle faisait prendre sa place par une femme de chambre ; le vieux président ne s’apercevait de rien. » On croirait lire un conte de Boccace. Mme de Motteville ne parait pas pourtant avoir été mécontente de son sort. < Ayant épousé, dit-elle, M. de Motteville qui n’avait point d’enfants (il était veuf deux fois) et avait beaucoup de biens, j’y trouvai de la douceur avec une abondance de toutes choses et, si j’avais voulu profiter de l’amitié qu’il avait pour moi et recevoir tous les avantages qu’il pouvait et voulait me faire, jo me serais trouvée riche après sa mort. «

À la mort de Richelieu, Mme de Motteville revint prendre près d’Anne d’Autriche la survivance de la place qu’avait occupée sa mère ; elle fut de plus l’amie et la confidente de la reine, à laquelle elle voua la plus sincère amitié. D’un esprit sérieux et méditatif, elle passa ses belles années à observer les intrigues qui s’agitaient autour d’Anne d’Autriche et de Mazarin, et, en consignant dans son journal tout ce qu’elle savait et tout ce qu’elle voyait, elle a fait une œuvre fort curieuse, excellents à consulter sur cette époque de trouble et d’anarchie. Ses Mémoires pour servir à l’histoire d’Anne d’Autriche ne furent imprimés qu’en 1723. C’est grâce à eux seulement que son nom a survécu, car Mme de Motteville ne fut que la spectatrice des événements qu’elle raconte. Fidèle à la reine, qu’elle accompagnait partout, elle ne put cependant la suivre à Saint-Germain, où se réfugia la cour lors du soulèvement de janvier 1649. Arrêtée rue Saint-Honoré et ne pouvant franchir les barricades, elle se réfugia dans l’église Saint-Roeh, où elle faillit être massacrée ; quelques amis la délivrèrent, mais elle ne put quitter Paris qu’à la paix. Revenue auprès d’Anne d’Autriche, elle continua d’être attachée à son service et abandonna la rédaction de ses mémoires à la mort de cette princesse. Le reste de sa vie se passa dans l’obscurité.

Sainte-Beuve a tracé de Mme de Motteville le portrait suivant : • Sage, secrète, régulière, d’un esprit doux et enjoué, d’une curiosité à la fois sérieuse et amusée, d’un coup d’œil observateur qui ne cherchait pas à être perçant ni profond et qui se contentait de bien voir ce qui se faisait autour d’elle, Mmo de Motteville passa ainsi vingt-deux années bien diverses et dont quelquesunes furent agitées des plus violents orages. Fidèle et dévouée sans se piquer d’être héroïque, elle sut accommoder les timidités de i son sexe avec les obligations et les devoirs | de son état, et traverser a la cour tant d’é- j cueils visibles ou cachés, sans se détourner j de sa voie, et en restant dans les règles et les délicatesses d’une exacte probité : lemme i en bien des points, mais la plus raisonnable des femmes, personne essentielle et aimable tout ensemble. Elle ne paraît pas avoir songé jamais à se remarier, ni avoir connu de tendres faiblesses. Dans cette agréable discussion qu’elle soutint avec la grande Mademoiselle sur les conditions d’une vie parfaitement heureuse, elle lui écrivait : ■ Je ■ n’avais que vingt ans quand la liberté me fut rendue ; elle m’a toujours semble préfé « rableà tous les autres biens que l’on estime dans le monde et, de la manière que j’en ai

« usé, il semble que j’ai été habitante du vil « lage de Randan, ■— un village d’Auvergne où les veuves ne se remariaient pas. Ce nom de douairière, qu’elle eut de bonne heure, ne l’effarouchait en rien. Elle jouissait de l’amitié, de la conversation : elle savait au besoin « goûter les douceurs des solitaires, qui sont les livres et les rêveries. ■

Moiicvilte (mémoires de Mme de) [1723, 6 vol. in-12]. Ces Mémoires sont fort estimés aujourd’hui et considérés comme une des sources les plus précieuses pour l’histoire de la Fronde et de la minorité de Louis XIV. Lorsqu’ils parurent pour la première fois, les critiques unanimement déclarèrent qu’ils étaient pleins de détails insignifiants et de faits sans importance. Ce fut l’avis du Journal de Trévoux, du Journal des savants et même de Voltaire. Mais ces détails, peu importants pour les contemporains, ont eu un grand prix cent cinquaute ans plus tard.

La partie originale de ces Mémoires est celle qui commence à la régence d’Anne d’Autriche ; car, bien que Mois de Motteville ait consulté de bons témoins, pour ce qui précède, elle excelle surtout à rendre ce qui s’est passé à portée de sa vue. Elle fait de véridiques portraits des divers personnages en scène, explique les intérêts rivaux et apparaît, au milieu de ces intrigues, comme un spectateur désintéressé, un tiers indépendant, un confident discret et sûr.

Dans les divers portraits qu’elle a tracés d’Anne d’Autriche, et qui sont pleins de

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beauté noble, elle exprime sans cesse son admiration et son amour pour sa royale mattresse. Mme de Motteville a des traits fins, pleins de malice féminine, quand elle esquisse la figure de la reine d’Angleterre ou celle de la reine Christine. Ses Méfnoires deviennent plus sérieux et prennent une valeur historique plus élevée à mesure que le récit suit le progrès des troubles de la Fronde. Ils offrent a contre-partie nécessaire des Mémoires du cardinal de Metz ; ceux-ci nous initient à tous les mouvements des frondeurs et à toutes les agitations de la place publique ; Mme de Motteville nous fait voir l’autre partie du spectacle, chez la reine et chez Mazarin,

Retranchée dans la chambre royale, elle s|étend le plus volontiers sur les scènes qui s’y sont présentées à son observation. Cependant elle ne néglige pas, selon l’à-propos, de sortir de son coin ; elle se laisse aller à des digressions extérieures qui ont bien leur importance, telles que l’épisode de la révolution d’Angleterre, recueilli de la bouche de la reine d’Angleterre elle-même, et celui de la révolution de Naples, survenue vers ce même temps.

. Marmontel, qui place les Mémoires de Mme de Motteville, avec ceux de Mme de La Fayette, au premier rang des ouvrages historiques qu’on doit à des femmes, fait une très-judicieuse remarque au sujet d’une supériorité naturelle qui distingue ces écrits : c’est que le plus souvent ce n’est ni l’intérêt public, ni leur intérêt propre qui les a dominés, mais un intérêt d affection. «Les grands événements ne touchent une femme que par des rapports individuels ; et, dans les révolutions de la sphère du monde, elle ne voit que le mouvement du tourbillon qui l’environne : son esprit et son âme ne s’étendent pas au delà. Il est possible que la passion l’enivre, mais la passion est rarement aussi aveugle que l’amour-propre ; et comme il arrive souvent que le sentiment dont une femme est préoccupée est assez calme pour lui laisser la liberté de la raison et son équité naturelle, il ne fait qu’animer son style sans en altérer la candeur. C’est ce qu’on voit dans les Mémoires de M™e de Motteville. ■ Et, de fait, ce récit offre l’histoire la plus détaillée, la plus complète, la plus impartiale des premières années de Louis XIV. Aucun ouvrage n’offre sur cette époque autant d’anecdotes et de particularités curieuses. Une multitude de caractères y sont tracés et présentent souvent les contrastes les plus piquants. On y trouve la clef de presque toutes les intri< gués, et peu de secrets importants échappent à la pénétration d’une femme qui a passé sa vie a observer.

MOTTEZ (Victor-Louis), peintre français, né à Lille en 1809. Élève d Ingres et de Picot, tout imbu des traditions académiques, il essaya vainement pourtant d’obtenir le prix de Rome, débuta au. Salon de 1835- par deux portraits et, dans les Expositions suivantes, s’engagea franchement dans la voie tracée par David, voie qu’il a suivie depuis avec un talent incontestable, mais sans la moindre concession aux idées modernes. Aussi M. Mottez est-il resté isolé au milieu du mouvement actuel. Son œuvre, autant par le nombre que par la nature des sujets qu’il a traités, est d’une sérieuse importance ; en voici les morceaux les plus remarquables : le Christ mourant et le Martyre de saint Étienne (Salon de 1838) ; une Sainte Famille et Marie-Màdeleine (1840) ; autre Sainte Famille (1S4I) ; Jésus chez Marthe et Marie, Lëda Ui) ; Ulysse et les Sirènes (1848). Tous ces tableaux, qui furent remarqués au point de vue de l’arrangement et de la forme, étaient accompagnés à chaque Exposition de quelques portraits d’une touche moelleuse et fine. Dans les sujets mythologiques comme Ulysse et Léda, la brosse austère du peintre avait abordé le nu sans trop de timidité. Ces compositions marquent, à notre avis, le plus beau moment de la carrière de M. Mottez, dont la notoriété fut surtout mise en relief par les belles peintures archaïques qu’il exécuta, de 1S46 à 1864, à Saint-Germain-l’Auxerrois, à Saint-Séverin et à Saint-Sulpice. Les fresques à fond d’or du porche de Saint-Germain-1 Auxerrois, quoique faisant rétrograder l’art, même par ses procédés matériels, jusqu’aux maîtres du xivo et du xve siècle, attestent l’effort d’un esprit sérieux, une grande science de praticien, et sont surtout bien entendues au point de vue décoratif. Le style en est large et l’on n’y peut guère reprendre que certains détails d’un archaïsme trop recherché. Il y a plus d’individualité dans la décoration de la chapelle Saint-Martin à Saint-Sulpice. Nous avons déjà parlé de cette œuvre remarquable. V. Martin (saint).

Tout en se livrant à ces patients et cons ciencieux travaux de peinture murale, M. Mottez a exposé de nombreux portraits et quelques tableaux mythologiques ; les portraits de M, Guizot et de M’e Judith, du théâtre Français, furent très-remarqués au Salon de 1853 ; ils ont reparu à l’Exposition universelle de 1855 ; Mélitus accusant Socrate (Salon de 1S57) ; Phryné devant l’Aréopage, même sujet que celui traité par M. Géiôme, mais d’une façon plus modeste ; Zeuxis prenant pour modèles les plus belles fdles d’Ayrigenle (Salon do 1859) ; Clytemneslre (1SG1) ; le Christ au tombeau, commande du ministère d’État ; un Portrait de Fie IX (18G3) ; Mcdée (IS05) ; le

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Portrait de M. Iieber, de l’Institut, et un tableau intitulé Episode de la résurrection, inspiré par un vers de Lamartine (Salon de 1870), ajoutèrent encore à la notoriété de l’artiste dont elles mettaient en relief les estimables qualités. Ses peintures murales restent toutefois ses meilleurs titres. M. Mottez a fait en Italie, de 1837 à 1843, de bonnes copies d’après les maîtres de la Renaissance ou d’après les peintures antiques : Saint Paul parlant à saint Pierre et la Délivrance de saint Pierre, toiles du Masaccio, actuellement au musée des copies, ainsi que Adam et Eve, peinture sur fond d’or de Raphaël ; Pomone, d’après une peinture antique d’Herculanum ; le Portrait de donna Doni, de Raphaël ; la Venus couchée et la Toilette de Vénus, du Titien ; le Miracle de saint Marc, du Tintoret : la Vierge de saint Sixte, de Raphaël, et la Chasse au sanglier, de Rubens. Ces deux dernières copies, destinées au musée spécial que nous avons cité, ont été faites à Dresde cette année même (1873).

M. Mottez est un artiste honorable, qui aime son art et met à ses moindres travaux la conscience et le soin d’un esprit sérieux ; mais ses études archaïques et ses tendances rétrospectives ne pouvaient lui attirer ces bruyants succès, auxquels, du reste, il n’a jamais aspiré. Il a reçu une 3e médaille en 1838, une 2» médaille en 1845 et la décoration en 1846.

On doit encore à M. Mottez une traduction du Traité de la peinture, de l’Italien Cennino Cennini (1858, in-18). Rencontrant ce livre, au courant de ses studieuses recherches Sur les procédés des illustres fresquites du xve etduxvje siècle, procédés qu’il est d’ailleurs parvenu à reconstituer entièrement, il a rendu aux artistes le service de le traduire en français et de l’accompagner d’excellentes observations.

MOTTIÈREadj.f. (mo-tiè-re — rad. motte).

Se dit, dans la Loire-Inférieure, de la tourbe employée à faire des mottes.

MOTTLEY (John), littérateur anglais, né en 1692, mort en 1750. Ayant perdu l’emploi qu’il avait dans les douanes, il chercha des ressources dans la culture des lettres. On a de lui cinq comédies ou tragédies, dont quelques - unes ont eu du succès : une Vie de Pierre le Grand (Londres, 1739, 3 vol. in-S<0 ; Histoire de la vie et du règne de l’impératrice Catherine de Russie (Londres, 1744, etc.).

MOTTOIS s. m. (mo-toi). Econ. rur. Bœur du Cantal, d’une race particulière que l’on élève sur les montagnes, il On l’appelle aussi Bœ(Îf du haut cru et Bourriti.

MOTTOLA, l’ancienne Mateola, villo du royaume d’Italie, province de la Terre d’Otrante, district et a 24’ kiloin. N.-O. de Tarente, ch.-l. de mandement ; 5,040 hab. Victoire de Curius Dentatus sur Pyrrhus, l’an 274 av. J.-C,

MOTTON s. m. (mo-ton — rad. motte). Petite boule de farine qui se forme dans un liquide où on en délaye, lorsque le liquide est trop abondant.

MOTT8A, ville de l’Indoustan anglais. V.

MOTHOURA.

MOTTKAYE (Aubry de La), -voyageur et littérateur français. V. La Mottraye.

MOTTU (Jules-Alexandre), banquier et homme politique français, né à Saint-Étienne en 1831. Il vint s’établir en 1857 à Paris, où il se livra d’abord au commerce des peaux, puis fonda en 1865 une maison de banque. Quatre ans plus tard, il commença à faire paraître avec M. Laurent-Pichat. l'Encyclopédie générale, rédigée par des écrivains appartenant au parti républicain, al dont la publication fut interrompue par suite des événements de 1870. Le vif attachement aux idées démocratiques dont il n’avait cessé de faire preuve valut à M, Mottn d’être nommé maire du XIe arrondissement le 15 septembre 1870, Dans des fonctions que les circonstances rendaient si difficiles, il fit preuve du plus grand zèle, s’attacha à substituer dans les écoles l’élément laïque à l’élément congréganiste et fit partie de la commission d’enseignement instituée par le maire de Paris, Étienne Arago. À la suite de dissentiments avec le gouvernement de la Défense, qu’il accusait de manquer d’énergie et de reculer les élections municipales réclamées par une partie de la population, M. Jules Mottu fut destitué (19 octobre). Le 31 du même mois, l’Hôtel de Ville ayant été envahi par Flourens, Blanqui, Millière, etc., il se vit porté sur la liste des membres d’un gouvernement nouveau qui n’eut que quelques heures d’existence et, le 5 novembre suivant, il fut élu maire du Xle arrondissement par 14,251 voix. M. Mottu, jusqu à la fin du siège, s’associa aux efforts des maires qui poussaient inutilement le gouvernement à prendre pour la défense les mesures les plus vigoureuses. Lors des élections pour l’Assemblée nationale (s février 1871), il refusa de se porter candidat et continua à administrer son arrondissement. Après le mouvement du 18 mars, il se joignit aux maires et aux députés de Paris qui se réunirent à la mairie de la Banque pour aviser aux moyens d’empêcher une rupture complète entre cette ville et l’Assemblée, signa le manifeste qu’ils publièrent et se prononça pour la nomination immédiate d’un conseil municipal. Forcé d’abandonner sa mairie aux

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délégués du comité central, il ne prit aucune part aux événements de la Commune, se bornant à faire partie de la ligue de l’Union républicaine des droits de Paris (5 avril), qui s’efforça d’exercer une action médiatrice dans le but de mettre un terme à la guerre civile. Candidat aux élections pour l’Assemblée le 2 juillet, il obtint 76,242 voix et ne fut point élu ; mais, aux élections municipales du 30 du même mois, il obtint une triple nomination et opta pour le quartier Saint-Ambroise. Trois mois plus tard, en octobre, M. Jules Mottu fonda, avec le concours de MM. Louis Combes, Alfred Deberle, Guyot, Sigismond Lacroix, le docteur Robinet, etc., le Radical, dont il devint le directeur et qui eut un rapide et brillant succès.

À cette époque, M. Mottu se trouvait gravement atteint dans sa fortune. Par suite des événements, la maison de banque qu’il dirigeait avait subi des pertes ; la rentrée de nombreuses créances n’avait pu s’effectuer et il réclamait vainement l’exécution d’un traité qu’il avait passé en 1S69 avec M. Rous pour un achat de fusils, traité qui devait lui rapporter des bénéfices considérables. Après avoir fait de vains efforts pour rétablir sa. situation, il dut déposer son bilan. Peu de jours après (31 décembre), il adressait au conseil municipal une lettre dans laquelle il déclarait qu’il ne croyait pas pouvoir donner sa démission, d’abord parce que sa maison de banque n’était pas en faillite, mais en liquidation, en second lieu parce qu’il attribuait à des causes politiques l’acharnement de ses créanciers à ne pas vouloir lui accorder de délai. Le 14 mars 1872, le tribunal de commerce annula le traité qu’il avait passé avec M. Rous, ce qui aggrava considérablement sa situation financière. En ce moment, il fut arrêté, emprisonné à Mazas comme prévenu de distribution de dividendes fictifs, de banqueroute simple, d’abus de confiance et traduit en police correctionnelle. Malgré ses protestations, M. Mottu se vit condamné, le 5 avril, à deux ans de prison et 50 francs d’amende. Enfin, le 10 juin suivant, un arrêté du ministre de la guerre rejeta sa demande en indemnité pour le préjudice que lui avait causé l’inexécution d’un marché de fusils conclu avec le gouvernement de la Défense.

M. Mottu a fourni à Y Encyclopédie générale les articles de banque et de finance ; il a collaboré à la Municipalité et au Radical, qu’il cessa de diriger à partir de sa condamnation. Il a publié dans ce dernier -journal, au mois de mars 1872, un intéressant récit des événements du 18 mars 1871.

, MOTTY (Jean), littérateur et naturaliste polonais, né à Paris, en 1790, mort à Posen en 185’6. Il alla en Pologne avec la famille du comte Mielzvnski (1806) et, en 1812, il devint professeur d histoire naturelle et de botanique au gymnase de Posen. Motty se familiarisa complètement avec la langue polonaise, écrivit aussi facilement en polonais qu’en français et en allemand, acquit une grande réputation comme professeur et prit une place distinguée parmi les littérateurs de son époque. Nous citerons de lui : l’Histoire naturelle, en polonais (Posen, 1823) ; Précis de l’histoire de la littérature française, en français (Posen, 1825, in-8<>) ; Leit’faden zum Vorirage in der Botanik (Posen, 1829, in-S°) ; le Musée d’histoire naturelle, etc., en polonais (Posen, 1830, in-4<>) ; Recherches historiques sur les mystères du paganisme (Posen, 1832) ; Oratio Demosthenis pro libertate Rhodiorum, etc.

MOTO PROPRIO OU DE MOTU PRÛPRIO

loc. adv. (dé-mo-tu-pro-pri-o — mots lat. signifiant de son propre mouvement). De soi, sans y être poussé : Faire quelque chose motu prophio. S’emploie particulièrement dans les bulles du pape : Un gouvernement sage doit connaître le vœu du peuple et y déférer quand il est raisonnable, mais toujours agir proprio motu ; c’est le secret de se concilier l’amour et le respect. Si je suis un jour roi de fait, comme je le suis de droit, je veux l’être par la grâce de Dieu. (Louis XVIII.) L’homme n’est ni le principe unique ni la cause spontanée de ses actes ; il n’opère rien, motu proprio, dans le sens rigoureux de ces termes ; car le premier mouvement lui vient toujours du dehors ; il ne peut que l’accepter ou le refuser. (Boutain.)

— Dans le langage commun, Spontanément, sans être déterminé par l’influence ou les conseils d’autrui : S’embarquer dans quelque affaire DE MOTU PROPRIO.

— Substantiv. Acte volontaire et que l’on fait avec pleine liberté : Un motu proprio, g PI. motu proprio,

— Encycl. Les motus proprii sont ainsi appelés parce que le pape les délivre de sa pleine autorité, do son propre mouvement, comme l’exprime la clause motu proprio qu’on y trouve toujours. Cependant la présence de ces mots ne suffit pas pour les faire reconnaître, car elle se rencontre quelquefois dans les brefs et les bulles. Ce qui les caractérise surtout, c’est qu’ils ne sont scellés ni en cire, comme les premiers, ni en plomb, comme les secondes, mais seulement revêtus de la signature du pape. On attribue à Innocent VIII, monté sur le saint-siége en 1484, cette forme des lettres apostoliques. Aujourd’hui, les motus proprii sont réservés pour les affaires d’administration ou de politique intérieure des

États de l’Église. Ainsi, ce fut par un mot’i