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doration de l’agneau. Ces fresques, qui décorent l’église Saint-Apollinaire, k Ramagen, furent commandées par le comte de Furstemberg et exécutées de 1846 à 1853. Le

succès mérité de cette importante décoration engagea l’artiste k se présenter au Salon de Paris. En 1853, il y envoya une Sainte Famille, d’un bon style, d’un arrangement sérieux et plein de goût. Mais l’archaïsme obligé de ces sortes de créations est peu sympathique au public parisien. M. Miïller renouvela sa tentative en 1855, en envoyant k l’Exposition universelle la Cène, la Sainte Vierge et l’Enfant Jésus, Y Annonciation, variante de. l’œuvre citée plus haut. Ces expositions, quoique importantes, n’eurent pas un très-grand succès. M. Mûller est un artiste sérieux et savant, qui serait arrivé sans doute bien plus haut, s’il se fût développé dans un milieu moins exclusif.

MULLER (Jean), physicien allemand, né k Fribourg-en-Brisgau vers 1820.11 est devenu

frofesseur de physique et de technologie à université de sa ville natale, M. Millier est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages fort estimés des savants. On a de lui : Lettres sur la physique, en collaboration avec Enler (Stuttgard, 1848) ; Compte rendit sur les derniers progrès des sciences physiques (Brunswick, 1851) ; Éléments de physique expérirnentale (Brunswick, 1852) ; Traité de physique et de météorologie (Brunswick, 1857), inspiré par l’ouvrage analogue de M. Pouillet, et accompagné d’un supplément sur la Physique médicale ; Traité de physique cosmique (Brunswick, 1856, avec atlus), etc.

MULLER (Jean - Georges), architecte et poète suisse, né à Mosuang, canton de Saint-Gall, en 1822, mort en 1849. Il étudia l’architecture à Munich sous la direction de Ziebland, puis s’établit à Baie. En 1842, il fit un voyage en Italie, où il exécuta un fort beau plan pour la restauration 6e la façade de la cathédrale de Florence. Après avoir partagé son temps entre la poésie et ses études architecturales, Millier revint dans sa patrie. Peu après, il fut chargé de diriger la construction du chemin de fer de Winterthur. À la même époque, il fit le plan d’un monument national et un autre pour la restauration de l’église protestante de Saint-Laurent, k Saint-Uall. En 1847, il se rendit k Vienne, où il fut chargé de diriger la construction de l’église du faubourg d’Altlerchenfeld. Enfin, il venait d’être nommé professeur k l’Académie militaire de cette ville, lorsqu’il mourut avant d’avoir atteint sa vingt-septième année. E. Fœrster a écrit sa biographie sous ce titre : J.-G. Millier, une vie d’artiste et de poète (Saint-Gall, 1851).

MULLER (Frédéric-Max), orientaliste allemand, né k Dessau le 6 décembre 1823, fils du pofite Wilhelm Millier. Après avoir suivi les cours de philologie de l’université de Leipzig, il.s’adonna à l’étude de l’hébreu, de l’arabe et du sanscrit, d’abord sous la direction de M. Hermann Broekhaus, puis, en 1844 et 1845, sous celle de Bopp et de Sehelling, k Berlin. A l’âge de vint-deux ans, il vint continuer ses éludes philologiques k Paris et, sur les indications du célèbre Burnouf, il commença l’édition du Jlig- Veda avec le commentaire de Sâyanâcârya, qu’il continua k Oxford, où il la fit imprimer aux frais de la Compagnie des Indes (1849-1862, 4 vol.). M. Millier fut nommé, en 1850, professeur d’histoire littéraire et de grammaire comparée à l’université d’Oxford, dont il devint membre honoraire en 1851, en même temps qu’il était nommé membre de l’Académie de Munich. Il fut, en outre, appelé, en 1854, à une chaire d’histoire et de littérature : muis le parti piêtiste et conservateur empêcha, en 1860, sa nomination à la chaire de sanscrit. 11 en fut dédommagé cinq ans plus tard eu devenant conservateur de la division orientale de la bibliothèque Bodléienne. M.. Millier, qui, dans sa spécialité, passe pour un des premiers orientalistes de 1 Europe, a publié, entre autres ouvrages relatifs aux langues de l’Inde : une traduction de l’flitopadesa (Leipzig, 1844) : De la philologie comparée des tangues indo-européennes, par rapport à leur influence sur la civilisation primil ive de l’humanité, -mémoire qui obtint, en 1849,1e prix Volney ; la traduction du Meghaddta de Katidasa (Kœnigsberg, 1848) ; Conseits pour apprendre les tangues du théâtre de la guerre eu Orient (Londres, 1854), ouvrage revu et augmenté sous ce titre : Une revue de tangues (Londres, 1855) ; Projet d’un alphabet à l’usage des missionnaires (Londres, 1854) ; Lettre au chevalier Bunsen sur la classification des langues touraniennes (Londres, 1854) ; Essais sur la mythologie comparée (Londres, 1858), traduit en français par M. Perrot (1873, 1 vol. in-8<>) ; Histoire de l’ancienne littérature sanscrite (Londres, 1859 ; 1860, 2e édit.) ; Leçons sur la science des langues (Londres, 1861 ; 1866, 50 édit.) ; Nouvelles leçons sur la science des tangues (1864), traduites en français par MM. Harris et Perrot (1867-1868, 2-vol. in-so) ; Essai sur la science des religions, traduit en français par M. Harris (1872, in-s°). Citons encore, parmi ses autres ouvrages : Essai sur la logique indienne, dans l’ouvrage de Thomson, archevêque d’York, intitulé : les Lois de la pensée (Londres, 1853) ; le Bouddhisme et les pèlerins bouddhistes (Londres, 1857) ; les Classiques allemands du rvo au xixe siècle (Londres, 1858). Il publie, en outre, depuis

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1865, une série de Manuels pour Vétude du sanscrit, une Grammaire sanscrite (1866). Enfin, il s’est essayé avec succès dans un genre qui ne parait guère compatible avec les sérieuses études auxquelles il s’est livré sans relâche, et il a publié une charmante nouvelle, intitulée : l’Amour allemand, extrait des papiers d’un étranger (Leipzig, 1857- ; 1867, 2B édit.), qui est, avec la traduction de VHiiopadesa, Je seul ouvrage de M. Mùller qui soit écrit en allemand ; les autres le sont en anglais, mais ont été traduits en partie dans la langue maternelle de l’auteur. Esprit sagace et vigoureux, M. Max Millier, dans ses ouvrages d’érudition, n’écrit que pour exposer des faits et pour en tirer des conclusions originales. Dans sa Mythologie comparée, par exemple, il explique en quelques lignes substantielles comment se forment les légendes,

et fait connaître par des exemples ce que

Peut ajouter à des événements-très ; simples imagination populaire. Il explique la fiction poétique sans en détruire le charme et la rend même quelquefois plus piquante par le fond de réalité qu’on y découvre. Toutefois, la rigueur scientifique n’exclut pas chez lui la séduction de la forme.

« Fils de poète, a dit un de ses biographes ; richement doué des plus heureux dons de la nature, familier depuis ses années de collège avec les grands modèles de la Grèce et de Rome, n’ayant jamais cherché d’autre délassement après de pénibles travaux que la

poésie qu’il affectionnait, la perfection de la forme n’était-elle pas chez lui toute naturelle ? Kt ce long commerce qu’il a eu depuis lors avec les antiques Rishis, les premiersnés des poètes aryens, n’a-t-il pas été bien fait pour donner k sé"s couleurs des teintes plus fraîches et à ses images le charme des premiers jours ? • M. Max Mûller a refusé, en 1873, la chaire de sanscrit fondée à la nouvelle université germanique de Strasbourg, préférant conserver à l’université d’Oxford sa chaire de philologie comparée, qui lui vaut un traitement annuel de 15,000 francs. Membre des principales sociétés savantes de l’Europe, il est, depuis 1858, membre correspondant et, depuis 1869, associé de l’Académie des inscriptions de Paris.

MÛLLER (J.-W., baron de), voyageur allemand, né dans le Wurtemberg en 1824,

mort en 1866. Il entreprit, dès 1843, un premier voyage dans-1’intérieur de l’Afrique, d’où il ne revint qu’en 1847, repartit l’année suivante pour la même contrée et, k son retour (1849), fut nommé consul du gouvernement autrichien et reçut du roi de Wurtemberg la grande médaille d’or de l’Art et de la Science. Millier publia, en 1850, des fragments détachés de ses relations de voyage, puis il fit paraître : la Licorne considérée au point de vue historique et scientifique (Stuttgard, 1853) ; les Causes de la coloration de la peau et des différences dans les formes du crâne au point de vue de l’unité du genre humain (Stuttgard, 1853) ; Description des nouveaux oiseaux d’Afrique (Stuttgard, 1853-1854) ; Documents pour l’ornithologie de l’Afrique (Stuttgard, 1853, 4 livr. ; 18C5, nouvelle édition). Reprenant, en 1859, le cours de ses voyages, il visita successivement les États-Unis, le Canada, le

Mexiqué, où il exécuta l’ascension du volcan Orizaba, qui n’avait jamais été gravi avant lui, et détermina la circonférence du cratère. Millier parvint, peu après, à atteindre le sommet du-Popooatepetl ; mais les fatigues indicibles qu’il avait endurées en cette occasion altérèrent pour toujours sa santé. Ile retour eu Europe, il publia le récit de ses dernières excursions sous le titre de Voyages dans les États-Unis, te Canada et te Mexique (Leipzig, 1864-1S65, 3 vol.). Un ati avant sa mort, Mùller entreprit encore, avec sa femme, un voyage en Espagne et photographia les points de vue les plus remarquables de cette contrée ; mais il n’eut pas le temps de terminer la relation de cette dernière excursion.

MULLER (Eugène), littérateur français, né à Vernaison (Rhône) en 1826. Il perdit de bonne heure son père, dessinateur dans une manufacture d’indiennes, et, après avoir reçu une instruction élémentaire, il devint lui-même dessinateur et graveur pour l’impression des étoffes. Vers seize ans, sentant naître en lui la vocation littéraire, il fit seul ses études classiques, composa des pièces de vers et se rendit, eu 1849, à Paris pour tenter de faire représenter une tragédie en cinq actes, intitulée Thrasybule. M. Mùller, n’ayant pu faire recevoir sa pièce, retourna dans le Rhône où, tout en reprenant ses travaux manuels, il écrivit une Gatsuinde. De retour à Paris en 1854, il s’y fixa et ouvrit pour vivre un modeste atelier de photographie. Vers cette époque, il collabora à divers petits journaux, ('Appel, le Triboulet, etc., et fit paraître, en 1858, la Mionette, récit villageois, plein de grâce et de charme, dont nous avons parlé ailleurs (v. Mionkttk). Le succès de ce roman décida M. Mùller k se consacrer entièrement aux lettres, et, depuis lors, il a publié de nombreux ouvrages. En 1868, il a été attaché a la bibliothèque de l’Arsenal, dont il est un des sons-bibliothécaires. Membre du comité de la Société des gens de lettres depuis 1861, il est devenu en 1870 vice-président et, en 1873, président de ce comité. M. Mùller est, en outre, délégué cautonal du XIIe arrondissement de Paris pour Fin MULL

spection des écoles primaires, secrétaire de la caisse des écoles, et il a fondé dans cet arrondissement une bibliothèque communale.

On doit à cet agréable conteur, outre la Mionette, plusieurs romans et nouvelles : Mon village, la Ronde du loup, publiés à la suite de la Mionette dans les éditions de 1860 et 1863 ; Véronique (1860, id-12) ; Madame Claude (1861, in-12) ; Contes rustiques, la Vierge de mai (1863, in-12) ; Pierre et Mariette (1855, in-12) ; la Driette (1866, in-12) ; la Chef-d’œuvre du père Victor ; Jacques Aloutier ; les Filles du sonneur ; les ItéeUs champêtres (1872, in-12), qui lui ont valu, en 1873, un des prix Montyon à l’Académie française. En 1860, il a fait représenter au Vaudeville une pièce en un acte et en prose, le Trésor de Biaise, qui a eu cinquante représentations. En outre, M. Mùller a publié plusieurs ouvrages pour l’enfance et la jeunesse : Bécits enfantins (1861, in-8°) ; Petit traité de politesse française (1861, in-12) ; les Femmes d’après lesau’teurs français, avec quinze portraits (1863, in-8°) ; la Jeunesse des hommes cétèbres(SBT, in-8») ; la Morale en action par l’histoire ; une nouvelle traduction du Robinson suisse, etc. On lui doit encore des ouvrages de vulgarisation scientifique : le Marchand de nouveautés dans les Boutiques de Paris (1868, in-18) ; Histoire des tissus ; la Machine à vapeur, légende et histoire, etc. M. Mùller a publié de nombreux articles dans le Musée des familles, le Magasin d’éducation, le Journal de la jeunesse, où il écrit sous le pseudonyme d’Onclo Aiiselmo, le Monde illustré, où il fait tous les quinze jours une chronique scientifique et industrielle ; enfin, il dirige la Mosaïque, sorte de magasin pittoresque populaire.

MULLER (Jean), théologien et littérateur frison. V. Càdovius.

MULLER DE KOENIGSWINTER{Wolfgang), poète allemand, né k Kœnigswinter-sur-lo-Rhiu en 1816. Il étudia, de 1835 à 1839, .la médecine à Bonn, se lia dans cette ville avec Freiligrath, Matzerath, etc., dont il ne tarda pas k partager les goûts littéraires, puis se rendit à Berlin, où il fut reçu docteur l’année suivante, et se trouva en relation avec les principaux écrivains de l’époque. Après avoir fait un voyage k Paris, il alla exercer la médecine k Dusseldorf en 1842, et renonça définitivement, onze ans plus tard, à la pratique de son art pour se consacrer exclusivement k la littérature. Il réside à Cologne depuis cette époque. Il avait débuté, étant encore sur les bancs du gymnase de Dusseldorf, en collaborant k l’Almanach des Afuses de Chamisso. Les premières œuvres qu’il publia à part furent les Jeunes chants (Dusseldorf, 1841) et-Ballades et romances (Dusseldorf, 1842), qui se trouvent aussi dans le recueil de ses Poésies (Francfort, 1817). Parmi ses autres productions, nous citerons : Loreley (Cologne, 1851), recueil de légendes du Rhin, mises sous la forme de ballades ; le Prince Minnewin, conte d’un soir du milieu de l’été (Cologne, 1854) et Livre de contes pour mes, enfants (Leipzig, 1866). En outre, il a publié en prose : le Voyage du Rhin (Francfort, 1846), charmante description du paysage, des mœurs et des coutumes des bords du Rhin ; les Artistes de Dusseldorf pendant ces dernières vingt-cinq années (Leipzig, 1854) ; Une reine de mai (Stuttgard, 1852), gracieuse idylle ; le Preneur de rats de Saint-Goar (Cologne, 1857) ; Récits d’un chroniqueur rhénan (Leipzig, 1860-1861, 2 vol.) ; Alfred Rethel (Leipzig, 1861) ; Quatre châteaux (Leipzig, 1862, 2 vol.) ; Catalogue dumusée Walraff-Richarz (Cologne, 18G4, 2e édit.) ; Maître Étienne de Cologne et Guillaume de Juliers, deux intéressants épisodes de l’histoire rhénane, insérés dans XAlbum des artistes de Dusseldorf en ISC1 et 18C5 ; Pour servir de distraction paisible (Leipzig, 1865, 2 vol.)j De trois moulins (Leipzig, 1865), etc. On lui doit aussi plusieurs Guides de voyages sur le Rhin, dans la Transylvanie, à Munich, etc., et quelques pièces de théâtre, entre autres la comédie intitulée Elle a découvert son cœur, qui a été représentée avec succès sur différentes scènes de l’Allemagne. Enfin, il a fait k Dusseldorf et k Cologne de nombreuses leçons sur la littérature et a exercé une certaine influence sur le mouvement artistique des pays rhénans. M. Mùller est actuellement le représentant le plus remarquable de l’école

poétique rhénane et sait peindre avec autant de vérité que de vigueur et de talent la nature, les mœurs et l’histoire de son pays natal.

MULLÈRE s. f. (mul-lè-re — de Mùller, n. pr. J. Bot. Genre de plantes, de la famille des légumineuses.

MULLÉRIE s. f. (mul-lé-rl). Moll. Genre de coquilles bivalves.

MULLÉRINE s. f. (mul-lé-ri-ne — de Mùller, n. pr.). Miner. Minéral composé de tellure, de plomb, d’argent, d’or et d’une petite quantité de soufre.

— Encycl. La mullérine est un corps d’apparence métalloïde, blanc jaunâtre, cristallisant en prismes rhomboldaux, d’un poids spécifique de 9,2. Attaquable par l’acide azotique, elle donne un résidu métallique jaune ; la solution laisse des lamelles de plomb et un précipité d’argent sur un barreau de zinc. Elle n’est pas flexible et ne laisse pas de traces sur le papier. Comme composition chimique, c’est un tellurure de plomb, d’argent et

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d’or. Elle présente plusieurs variétés déforme et de texture ; on connaît la mullérine cristallisée, en petits cristaux lamellaires, rec» tangulaires, plus ou moins épais ; aciculaire, en cristaux allongés, groupés ou disséminés dans le quartz ou le calcaire spathique ; fibreuse, etc. La mullérine se trouve dans les dépôts aurifères de Nagy-Ag, en Transylvanie ; elle est exploitée comme minerai d or.

MULLETTE s. f. (mu-lè-te). Fauconn. V.

MULliTTB.

MULI.11E1M, ville du grand-duché de Bade, cercle du Haut-lihin, ch.-lieu du bailliage du même nom, k 26 kilom. S.-O. de Fribourg, au pied du mont Blauen ; 2,542 hab. Récolte de bons vins.

MULLINGAR, ville d’Irlande, ch.-lieu du comté de West-Mcath, dans l’ancienne province de Leinster, sur la Brosna et le grand canal, k ! 10 kilom. N.-O. de Dublin ; 4,127 hab. Tanneries, brasseries ; important commerce de bétail et de blé.,

MULL1TE ndj. (mul-li-te — rad. mulle).

Ichthyol. Qui ressemble k un mulle.

— s. m. pi. Tribu de la famille des percoïdes, ayant pour type le guiire mulle.

MULL-JENNY s. f. (mul-jèn-ni). Tet’hn.

V. MUl.K-JENNY.

MULLNER (Amédée-Godefroi-Adolphe), poète allemand, né à Langendorf, près de Weissenfels, en 1774, mort en 1829. Il était neveu du poète Burger. Il montra de bonne heure du goût pour la poésie et les mathématiques, fit ses études de droit, prit le diplôme de docteur et exerça la profession d’avocat à Weissenfels. Il avait publié un roman anonyme, l’Inceste (Greitz, 1799, 2 vol.), et un ouvrage de jurisprudence, intitulé Soixante réflexions de Modestinus sur le projet d’une nouvelle organisation judiciaire, pour la Saxe électorale (Greitz, 1804), lorsqu’il composa pour le théâtre de Weissenfels des comédies imitées pour la plupart du français, puis des drames, dans lesquels on trouve des caractères bien dessinés, une étude approfondie du cœur humain, un habile enchaînement dans l’intrigue, un style pur, élégant, énergique, paré d'images brillantes. Mullner contribua à la réforme du théâtre parmi ses compatriotes en alliant le goût français à l’originalité allemande ; mais on lui a reproché de manquer souvent de chaleur et de sensibilité. Nous citerons, parmi ses comédies : le Chat angora ; le Retour de Surinam ; la Dangereuse épreuve ; les Confidents, comédie qui obtint à Vienne un grand succès ; les Grands enfants ; le Coup de foudre; l'Onclerie ou la Comédie française, pièce imitée de Une heure de mariage, d’Étienne. Parmi ses drames, également en vers, nous mentionnerons : le Vingt-neuf février (1812) ; le Forfait, en cinq actes (1816), son chef d’œuvre, pièce qui renferme de grandes beautés et qui a été traduite en français par de Saint-Aulaire (Paris, 1823) ; le Roi Yngurd (1817) ; l’Albanaise (1820). À partir de ce moment, Mullner rédigea la partie littéraire du Morgenblatt, puis fonda la Feuille de minuit (1825), dans laquelle il attaqua vivement quiconque lui faisait obstacle sur le chemin de la renommée. Toutefois ses critiques, lorsqu’elles n’étaient pas dictées par le ressentiment, annonçaient beaucoup d’érudition et une rare sagacité. Mullner a publié : Œuvres mêlées (Stuttgard, 1824-1826) ; Œuvres dramatiques (Brunswick, 1828, 7 vol.) ; Mes agneaux et leurs pasteurs (1829), contre ses éditeurs ; Nouvelles (Leipzig, 1829).

MULLOT ou MULOT (François-Valent»)), prédicateur, littérateur et député, né k Pans en 1749, mort en 1804. Il était chanoine da Saint-Victor au moment de la Révolution, dont il embrassa les principes. Membre, nuis président de la municipalité de Paris, il blâma les mouvements populaires dont la capitale fut si souvent le théâtre. Louis XVI le nomma l’un des trois commissaires chargés d’apaiser les troubles du comtat d’Avignon, mais il ne put ni prévenir ni empêcher les massacres de la Glacière. Elu k l’Assemblée législative, H ne s’y fit remarquer que par les propositions de prohiber le costume ecclésiastique et de supprimer les maisons de jeu. Emprisonné quelque temps pendant la l’erreur, il devint ensuite membre de la commission des monuments, commissaire du Directoire k Mayenne, où il enseigna les belles-lettres, et se montra un des apôtres fervents de la secte ihéophilanthropique. On a de lui un assez grund

nombre d écrits d’un style lâche et incorrect. Nous citerons, entre autres : Essais de sermons prêches à l’Bâtel-Dieu par Al’" (Paris, 1781) ; Rêve d’un pauvre moine (Paris, 1789) ; Discours sur te serment civique (Paris, 1*90) ; Compte rendu à l’Assemblée nationale comme commissaire du roi à Avignon (Paris, 1791) ; l’Almanach des sans-culottes (Paris, 1794) ; Réflexions sur l’état actuel de l instruction publique (Paris, 1795) ; Mémoire sur l’état actuel de nos bibliothèques (Paris, 1797) ; Essai de poésies légères (Mayeuce, 1798), etc. Ou lui doit encore des hymnes et des discours pour les fêtes républicaines, des traductions des Odes d’Auacréon, de Daphnis et Chloé, des Fables de Lockmun, etc.

MULM s. m. (mulm). Miner. Minerai quelconque décomposé, friable ou en poudre.

MULOCH (Dinah-Maria), femme auteur anglaise, née k Stoke-sur-Treut, comté de

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