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qu’elle cause. Elle double l’idée que nous avons dès facultés de notre âme ; quand on l’entend, on se sent capable dès plus’ nobles efforts. C’est.par elle qu’on marche à lu mort avec enthousiasme. Elle a l’heureuse impuissance d’exprimer un sentiment bas et de mentir. Le malheur même, dans le langage de la musigue, est sans irritation et sans amertume-. La musique soulève doucement le poids que l’on a presque toujours sur le cœur quand on est capable d’affections sérieuses et profondes, ce poids qui se confond souvent avec le sentiment même de l’existence, tant la douleur qu’il cause est habituelle. Il semblé’qu’en’écoutant des sons purs et délicieux, on est prêt à saisir le secret du créateur, à pénétrer le mystère de la vie. Aucune parole ne peut exprimer son impression ; car les paroles se (rainent après les impressions primitives, comme les traductions en prose sur les pas des poètes. Il n’y a que le regard ui puisse en donner quelque idée. Le regard e ce qu’on aime, longtemps attaché sur vous, pénètre si bien par degrés dans votre cœur qu’il faut à la fin baisser les yeux pour se dérober à un bonheur si grand. »

Celui qui reste indiffèrent, celui sur lequel a musique n’a, pas déprise, est évidemment un1 être incomplet.’Lés anciens allaient plus loin : « Le méchant ne chante pas, «disaient-1ils ; et c’est cette même pensée que Shakspearéa paraphrasée avec son’exagération

de poète : « L’homme qui n’a dans’ son âme aucune musiguej et qui n’est pas ému’par l’harmonie, est capable dé trahison, de stratagèmes et d’injustice. Les mouvements de son âme sont lents et mornes comme là nuit ; ne vous fez point a-un pareil homme I >

Nous nous contenterons de dire en toute sincérité qu’un homme qui reste insensible au Don Juan de Mozart, ’ au Moïse ou au Guillaume Tell de Rossini, aux Hmjuenots de M’ey ërbèer ; aux Symphonies dé Beethoven, est un homme bien à ’plaindre. L’histoire et ; avant elle, la légende, qui n’est le plus souvent que-la constatatjon, sous une forme saisissante, de phénomènes observés, sont pleines d’exemples curieux sur la musique, et ses effets. Platon va jusqu’à dire qu’on ne peut faire déchangements dans la. musique qui n’en soit un dans la constitution, et qu’on peut produire des sons capables de faire naître la bassesse de l’âine, l’insolence ou les vertus contraires. Lis mythes d’Orphéo et d’Amuhion n’ont pas eu d’autre but que d’exalter la puissance de la musique en retendant jusqu’aux animaux, jus’qu aux plantes et jusqu’aux pierres. Des faits plus historiques, comme Therpandre apaisant par ses chants une sédition de Sparte, Tyrtée pous-sant au combat les Lacédémoniens, David calmant avec sa harpe les accès de folie dé Saùl, sont la constation des mêmes phénomènes. Ou retrouve dans l’histuire moderne quelques faits semblables. Si Timothée excitait la fureur d’Alexandre en chantant sur le mode phrygien et le calmait par le mode lydien, une musigue plus moderne renchérissait encore en excitant, dit-on, dans Eric, roi de Danemark, une telle fureur qu’il tuaitses meilleurs domestiques. D’Aûbigné raconte une histoire semblable à celle de Tiinoihée ; il dit que, sous Henri III, le musicien Claùdin, jouant aux ; noces du duo de Joyeuse, anima, non le roi, mais un courtisan qui s’oublia jusqu’à mettre la main.sur son èpé’e en présence de son -souverain. Ajoutons qu’on déf-ndit longtemps, sous peine de mort, dans les troupes suisses, de jouer le /taux des vaches, parce qu’il faisait déserter les soldats arrachés à leurs montagnes, tant il excitait en eux la nostalgie du pays.

Eu Allemagne, la musigue fait partie de l’éducation, et Mainzer a décrit d’une façon saisissante ses effets sur les jeuiies Allemands, t Les enfants qui fréquentent les écoles apprennent à chanter tous, sans exception, les garçons comme les filles..11 y a eonséqueminént, en Allemagne, autant de petits^ chanteurs que d’enfants ; à côté de. leur abécédaire, ils porteut constamment leur petite méthode de chant, leurs exercices et leur petit recueil de chansons à une ou deux voix... Après être entrés en classe, ils se lèvent tous au.signal donné par le maître, ouvrent leur recueil et cherchent la chanson intitulée : Avant.l’ouverture de la W<w«. Celle chanson leur rappelle leurs devoirs envers Dieu, envers le maître et envers l«s parents... Ainsi disposés, tant par la beauté des vers que par la vérité des préceptes qu’ils renferment, et parle charme d’une mélodie simple, exprassivej chantée par quarante, cinquante, souvent même par ceiitvoïx différentes ; jugez de quelle ardeur leur.jeune.cœur se pénètre 1 cette multitude dé voix, cette attention" qu’ils mettent, à prononcer tous à : la fois, comme avec une seule bouche, les mêmes paroles, à chah ter la même mélodie, a. s’occuper de la même pensée : tout cela a un charme inexprimable^ tout cela agit sur leur imagination, et l’élève à un, tel degré qu’il n’est pas rare de voir couler des larmes di attendrissement dés yeux des enfants comme

de ceux du maître. •

Considérée même à un point de vue purement physique, l’étude du chant, de la vocalisation, est favorable au développement des organes de la voix et de l’ouïe ; elle donne à la parole plus de sonorité, plus de moelleux. L’un des Gracques avait toujours près de lui, quand U devait prendre la parole, un joueur

MJJST,

de flûte chargé de lui donner le ton, ou de l’y ramener quand il l’avait pèrdû.C’était une excellente précaution ’d’orateur’soigrieux^de sa diction et dé ses effets. Il n’est pas nécessaire sans doute qu’un orateur soit en même temps un bon chanteur, mais il est certain que-le chanteur quj s’exerce "à moduler sa ■ voix sait s’en rendrè’maitre et possède ; soit'"- pour la conversation, soit pour la déclamawatioit, un grand avantagé. Les sons raiiquês, sourds’, ’pénibles, d’une voix qui n’a jamais été cultivée, ; le bégayement mèmépeu- ’vent êtrécorrigés et modifiés d’une manière sensible par la’cultùre du chant. ’ '

Là pratiqué de la musigue peut corriger un ; vice remarquable de la parole ; ; il arrive sôii- ^ vent que certains-adultes- et’ surtout certainsenfants parlent, lisent ou récitent trop bas’ ;1’ ce défaut’ se corrigé bien’vitèVpar l’habitude du chant : pour cela, on fait monter la gamme, ’ ■ en reproduisant un certain n’ombré de fois le son à’ l’un isson ;’duquel on veut faire parler, réciter, déclamer, etc. ; puis on terminéetf leur faisant dire quelques phrases, à l’élévatiôn déterminée ; c’est ainsi qu’on peut’ fairé perdre un défaut très-commun, parmi lès enfants surtout. — - ■ ’■-’■ - ’ ' ’"

Enfin, n’eûf-ellè pour avantage que de faire ’diversion k’ià monotonie dés travaux, de ré ri- ; dre l’école plus attrayante*et plus ’gaie, la musigue mériterait toujours d’entrer, pour’ une part assez large, dans l’éducation.

^Musique militaire. Un écrivain militaire, le général Bardin, n’a pas. craint d’avancer que la musiquedevait sa naissance.bien plu-, . tôt a la fureur qu’à l’amour. ; que cet art si doux serait’ peut-être ignoré si l’homme.n’avait eu besoin d’être excité à.la guerre et qu’enfin la terrible trompette de Jéricho faisait tomber les murailles des villes avant que ■ le. luth d’Àuiphion.aidât à les bâtir. Malgré leur, exagération, ces, paroles ont du vrai. La, musigue est connue depuis longtemps comme : un puissant moyên.id’excitation ; elle remue, profondément 1 homme, parfois même d’une manière toute, physique, -comme rç’est le cas pour les violents accords des instruments guerriers, lé, roulement des tambours, lebruit rauque, des, cymbales ; elle fait vibrer l’enthousiasme. iÇes peuples sauvages eux-mêmes ont reconnu cette particularité ; aussi se servent-ils d’ihstrumentB aigus et bruyants pour enflammer, le, courage des combattants et lès étourdir sur le danger. Dès l’origine, on se servait do fouets (en Ethiopie), de cornes de buffle, de conques, de cithares grossières, de cloches, etc., pour exciter.les soir dats ;, puis vinrent les flûtes ; Mais déjà depuis des.s’ièeles un peuple éloigné ; les. Chinois, avait inventé les instruments sonnants que les Turcs leur ont empruntés’et que nous devons nous-mêmes à ces derniers. f

Les Hébreux allaient au combat au son des tambours et descithares-Thucydide nous apprend qu’il y avait des flûtes à Mantinée pour faire marcher les troupes en cadence. Plutarque dit : « Rien n’est plus propre que |a musigue à, porter l’homme aux grandes actions et particulièrement à exciter, .en.lui.le degré de courage, nécessaire pour braver le danger., C’est à. cette fin que-les unsemr ployaient la flûte et les autres la lyre dans les, uiméês. : ;» Chez les Spartiates, l’air, de Castor servait de signal à la charge. Tyrtée, poste et musicien, fut, après la guerre de Messénie, admis par les Lacédémoniens ; au droit de cité, en. reconnaissance des.progrès qu’il avait fait faire à l’art militaire par l’invention d’un nouvel instrument (le clairon,sans doute).

Les Lydiens marchaient au combat au son du.fifre. Les’Romains se servaient des instruments de musigue surtout comme moyen de donner un signal. Ainsi le cor sonnait le décampement, la retraite et les heures des gardes de nuit1 ; la buçeine saluait le passage du général ; la trompette sonnait le rappel ; le cor et la trompette réunis donnaient le signal du, combat. — >

Les barbares ne connurent les instruments de musigue guerrière qu’après un long contact avec les armées romaines. Cependant les Gaulois sonnaient k pleins poumons et d’une manière effrayante dans des cornes de terre glaise séchèe au feu, instrument primitif qui ne donne qu’une seule nota rauque et prolongée. La-plupart se contentaieùt de frapper en cadence sur leurs boucliers avec leurs armes, -et les habitants de l’Ibérie (Espagne) enire-choquuient leurs bouctiers. Quant aux habitants de la Grèce et k ceux de ^Italie, ils i étaient plus avances, c Les Toscans fout usage de la. trompette ; les Arcadiens,

du titre et de la flûte ; les Siciliens, d’un instrument

qu’ils appellent piclite ; les Cretois, de la lyre ; les Lacédémoniens, de la flûte et de lu trompette ;• les Thraces, du cornet ; les Égyptiens, du tambour ; les Arabes, de la cymbale. > (Clément d’Alexandrie.) Pendant le moyen âge, la'musique militaire fut ignor rée, parce que les troupes se composaient principalement de cavalerie pour laquelle la musigue est peu applicable, excepté le clairon, qui appelait aux armes, sonnait la cavalguète et annonçait le.combat ; il y avait aussi l’olifunt ou trompe des chevaliers, pour appeler, les soldats à la rescousse. Les ménestrels qui suivaient les armées étaient en même temps instrumentistes pour la plupart, et jouaient du rebec. L’infanterie italienne

, fut la première qui eut une musique composée

de trompes, de tabourins, d’arigpts pu de. galoubets. Les Français n’onf connu & musique militaire que sous le règne flé Louis XII, ;à l’époque dés guerres en Italie. Brantôme rapporte que Bonnivét, assiégé"dans Sùint-Yaen 1556, > tist vénjr derrière le rempart sa bande de violons qui mbhtôit toujours à une demi-douzaine (car il n’én’estoit jamais’dépourveu), et lesfist toujours ’sonner et jouer ’ tant que l’alarme dura.’ »’ Au siégé deLérida en 16-17, le régiment de Champagne ouvrit la ’ tranchééau son de vingt-quatre violons. Tout le mondécria à la fanfaronnade ; c’était. cependant un usagé àncièn.’Le grand Condé’ emmenait toujours ses violons en campagné, et ; depuis longtemps,1 dés violons jouà’ié’nten.’^ tête des’régiments espagnols. ’ '"’•" ".’I', *’, ’.' ;’„.’

Au commencement/du siècle dernier, -notre, musigue -militaire consistait en cornemuses1 pour les dragons, fifres, et tambours pour ■ l’infanterie, trompettes-et timbnles1pour’Ia cavalerie, hautbois pbùr les mousquetaires à’cheval. Lès ûhlaiis du’maréchal-déSaxe

nous ont fait connaître le Basson. ’ ' ’ ;""’ L’institution régulière des musiques doit’*, être rapportééà l’ordonnance,1 dû’1er juin ’ lf63 et a celle du Î9 janvier dé ràhn’êésûi-1 ; vante, qui attachaient un certain ri’ombrej de" musiciens’ aux’ Suisses1 et’ aux ^gard’és-frân’1* çaisès ; c’est vei-s cette époque ’ que l’on'.’ ; adopta la clarinettéallemande et la’gros’sè’, caisse des Turcs ; et’que rmi’com’rrieii’çà |à mettre de la Vanité h1’ avoir ’iirie miMi’^ue qui pût êti-e citééavec éloge, qui fût l’ornement^ dé3 para’des, qui embellit les banquets des * états-majors et qui : enfin nttirât’lès recrues’ par, le brillant quelléprêtait’ au métier ’dès ’armes. C’ètàit’alors le tèitips où’la./VM’cAWa’ roi dé ’Prusse jouissait d’une vogue immense ; " car il faut recorihalt’re que les Français- n’avaient’éucore que des marches de lùmbdurs

en petit’nombre, et mal faites’, et quë"h6usétions forcés d’emprunter leur’musi’çiïé a lio’s ^ voisins d’outrè-Rliin ;’qui, soirs ce m’pport, ’", étaient en avancé sûr ribus’.'JJ-J. Rousseau ; dans son’Dictionnaire dè’-mûsiquéf dit ’dés riii-’ ' liées allemandes»’ : « Dé’ 1763 à’-ivib ?’ elles1 avaient les meilleurs instruments’militaires ; les Français’a’vaierit les’ instruments lès ’plus11 discordants- ; ’il : n’y’avait : pas ’èri Fran’ée’ ùtie seule trompette qui’1 sôniiât juste. •Rousseau’ est peut-être le seul écrivain’qui’ait appro-’fondi ce qvie dèvrajt’être larrtiuii^iie militaire :’-• « Que le goût, dit-il, en soit’giièrrier, sbnorè ;’"■■ quelquefois’gai, ’quelquefois : gftlve g qùîéllé soit’bien cadencée, ’ d’une ’mélodié-simplé ;qu’elle récrée lésoldat, t’anime, :Ségrave aàh’s sa mémoire ; l’excité ’a chanter/ trompe ses"fatigues, ses souffrances, ’ ses dangers. : i^ Les musiques règimehtaires étaient entretenues aux dépens’des régiments, -aux frais des officiers, malgré’ les’ordonnances qui voulaient <jué chaquéofficier reçût sa’ solde entière sans retenue. Oh’pôussa fort loin lu iriame dé la musigue ; manie qui, Coûtant cher’k des officiers’fortpauvres’ pour la- plupart ; fut-’là ■ source de- bien des récriminations’.1 Potier nous apprend qu’on avait-un.nombre «extravagant ■ de musiciens dans-chaque corps et’ quéplusieurs-régiments en avaient jusqu’à’ vingt’-q’ui jouaient rde toute espèce d’instiuments, « mâlunt là musigue turque à là mélodiéeuropéenne èn : intréduisàhtdélàngs’tamboursj’dont les peaux distendues’rendaient un son sourd et lugubre. » Vers le commencement de la Rcvolutioh, — nous trouvons dés ordonnances qui prescrivent aux tnusigues de jouer" quand’onap|.oite les drapeaux, et de sefaii’e entendre aux messes militaires, aux parades ; aux’convois de dignitaires, aux’délilemenis d’honneur et aux entrées’ d’horineur. C’est vers cette époque que la musique militaire des Russes tut organisée, et l’on a dit qu’ils inventèrent la musigué à poudre1 ou musique ornée de décharges d’armes à feu, dont la mode sérépandit "aussitôt’dans toute l’Europe. Pendant la Révolution ; le corps municipal prend à sa chargé la dépense de quatre-vingts instrumentistes, ta plupart enfants de troupe et qui forment bientôt la musigue de la garde nutionale parisienne. Ils furent rassemblés en 1793, tous en bonnet rouge, de- ’ vaut Hébert, procureur de la Commune, qui leur promit sa protection après les avoir entendus jouer. Ils formèrent, décette époque à 1795, une école gratuite destinée u fournir à la cavalerie des-trompettes et’à toute l’urinée des nmsicieus de corps. Telle fut l’origine du Conservatoire.-Bonaparte, arrivé"au con- ■ sulat, supprima1 les musiques de- cavalerie, et cela parce qu’il reconnut que l’emploi des chevaux i nécessités : par ce luxe équivaut, par vingt régiments, à la quantité de moutures nécessaires à un régiment ; d’ailleurs, ce n’est pas la cadence de la musique qui donne aux chevaux leurs allures du trot,du pas ou du galop, puisque le cliquetis des armes et le bruit de la marche.éiouffent’le son des instruments. Le ministre Clermont-Tonuerre. a rétabli les musiques de cavalerie, le ic janvier 1847 ; sous le second Empire, un décret a, ordonné leur licencieuieut. Le rapport précédant ce décret s’appuyait surtout sur les dépenses et la déperditon consi- ’ dèrable de forces qu’elles faisaient éprouver à l’effectif. Il était signé du maréchal’ Niel, alors iniiiisLi-o de la guerre.. ■ ■ ■ :< ■

La question de l’utilité des musiques- militaires, en générul, a. été à cette occasion agitée, et d’excellentes raisons ont pu être mises en avant, pour et couliez On ne peut ; en*effet, dire que ves musiques soient indispensa MUSI ;

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bles, m aïs ^ elles soulagent, le soldat pendant la’rharchéJètTèntrainent’dans les batailles. Ces avantagés" compensent bien l’inaction forcée qu’elles imposent à quelques hommes pendant’l’heurémêihè du Combat. «’ Au bivac, .dit un jiige coinpêtent, M. Perrin, elles occupent lès soldats, elles les distraient, en l< !Ùr répétant des chants aimés, en leur rappelant la patrie -absente, ’dpiicés’ images qu’elles évoquent et qui passent pour s’envoler avec leurs derniers accords. »

—’ Affisique^ dé la. chapelle. V. chapelle (musiquéde la). ’ ',

!."-rr i AJusibne .de ta.chambré, V. chambhe,

(music|ti e ne ; l a).. ;.....

Musique de chambre : Y. cuamdke (mur sique de).r

^r’Arts influst. Impression et gravure de la mx’si^uè, À peine l’art de l’imprimerie venait-il.’ d’être découvert, qu’on chercha à l’appliquer à l’a musïgué, comme du reste à tous, les si- gnèâ écrits. Le (ivre des Psaumes, imprimé à Slayence après la Bible, marque le point de dépai’t-, X& musique n’y est pas encore imprit, * meè’ ;’elle est.écrite à la muin dans lësespacfiSflâiisés en bliinc’ La notation en caractères mbbïles’ne se fit guère attendre ; le Psautier •dè^USÔ"(MayenoeÀ Pieri-éSohOffer) offre une impreiiiph a’è cég’géiire ; les’.înitiales et les portées1 sont’ imprimées, ’èii encré rouge au moyen d’ùri’é s’écpnde planche. La’notation n’àyiint’pas’énçô’rè à, cette époque de règles ’ fixés, on n’imprimait quelquefois que les’portée.-î, sûr lesquelles chaque acheteur écrivait’ lep ; nptés.à la fliiùn ; c’est ce qui eut lieu pour le Psautier imprimé en 15b2[ ;H, uit ans auparavant ; en M9-1, Géririg’ayai’t.imprimé à Paris un autrePi-a«/iei*avec pldi’n>chan’t noté. Dès là" fin du’xyésiècle, à Naplés’, a’Milan, à Bt-escia, ’, les traités de musique ^lé Gafdri furenV Imprimés en caractères’mobiles. Tîn. 1507, ’ un ouvrage lyrique ayant pour, ’titre Triionïus fut’.imprimé de la même manière à Augsbourg par Eihard Œglin. Pierre IIatitin, graveur, fondeur et impriilièur à Paris, grava vers 1525 les premiers poinçons ppu^ l’impression dé’ la1 musique ; la note etJsa’pori, éé^ étàîentd’une seule pièce. ■Pierre Attaignaiit, libraire, .dit M’, Paul Dupont ; en fit usage dans’ïin livre dé Chansons nouvelles, impriiné en ’1527 ; Nicolas. Duchemin’, Robert Granjan, quï"ïè premier lit’ les n’otes rondes, au, xviésiècle, Jacques deSarilecque, au xviio, sé distinguèrent1 dans la gravure de ces sortes de caractères ; mais la lypographie musicale resta ericorë’longtemps bien imparfaite, comme l’attestent nos anciens livres- d’église. • L’obstacle le p’iiis difficilé a vaincré étnï’t ;-’dit le Mànuei-Itoret, l’adhérence de la note avec la portée, adhérence qui donne lieu h. ûne :’hiultitudé ’dé s’olntïotis décontinui’té ; de pltis, les coulés’ n’embrassaient que les’hôtes aù-dëssus et au-dessous dès portées ;, au lieu d’être obliques, les Hgatnres étaient presque horizontales, comme les portées ellèsmêihès ; ’tous les signes accessoire^, ’enfin, compliquaient les difficultés’dégravure ei de fonte. Vers’ le milieu du xyme sb-’cie, en 175-1, Brtitkopfr-a- Leipzig,1 améliora’ l’impression dé la’ mUsigue en réduisaiit’ le libliibrç dos fractionnements-de la ’portée, mais il nu put vaincre l’ébstacle de l’adhérence. Voici eh quels termes Pournier jeune ; dans soii Traité historique des caractères de musigue, s’exprime sur les perfectionnements du Célèbre lypbgra’phe saxon :’ « Ce caractère est fondu sur Un inouïe faisant la cinquième partie de chaque ligne de musique. Toutes les figures qui composent cette sorte de musigue y sont assujetties, ’de sorte que les clefs, les mesurés, les notes et-autres figures, qui sont nécessairement plus grandes que ne porte ce corps, sont faites de plusieurs pièces ajustées ariistement les’ unes sûr les autres. Une note, par exemple,1’est’Composée de trois ou quatre pièces ; une clef de deux, l’une supérieure formée par un poinçon, l’autre inférieure formée par un autre poinçon, et ces parties" réunies font la figure de la clef entière ;.. Les barres transversales des mesures et autres pièces’ larges de l’épaisseur de là note, qui doivent être perpendiculaires dans l’impression sont fondues horizontalement" ; pour leur fairerendre leur effet, on les compose sur la frottorie. L’art d’assembler toutes ces petites parties, de façon qû-’élleà- ne forment qu’une Seule pièce, est sans douté très-admirable, ina’is il est’sujet a un détail long et minutieux. Pour composer une ligne de musique, il faut une multitude de pièces ’qui’ là rendent peu solide, •’ Petrucci, dé Venise,1 avait eu le premier l’idée de graver isolément chaque note, en y adjoignant la partie1 de portée sur làquelles elle repose. Cette innovation fut imitéé simultanément à Paris, à Rome et à Florence, et ; pendant de longues années, dit M. Paul Dupont dans sa remarquable Histoire de l’imprimerie, on’ ne changea rien à ce système de typographie m’usiciâte, ’ systCnie dé*fectueûx cependant, en ce que la portée Se liait rarement avec la note, ce qui formait ■ Une ligné» interrompue, indécise, irrég’ulière. Le-problème en était 1» lorsque survint -Tin-’ . vention de la lithographie, cette rivale redoutable de la ’typographie et de là gravure. Elle remédiait bien a tous les inconvénients signalés ci-dessus et suppléait au manque de durée par : des reports ; mais elle présentait, dans I exécution des impressions musicales, lès défauts ! inhérents k sa nature et qu’elle n’a pas pu faire disparaître encore, nous vou-