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dres, 1851, 2e édit.). Son frère, sir William Napier, a fait paraître, en 1857, la Vie et les opinions de sir Charles-James Napier.

NAPIER (sir William), général et historien anglais, frère du précédent, né à Castletown (Irlande) en 1785, mort en 1860. Il entra dans l’armée k l’âge de quinze ans, débuta dans la guerre de Danemark et fit ensuite les campagnes de la Péninsule sous les généraux Moore et Wellington. Revenu en Angleterre après lu paix, il devint successivement colonel du 43° régiment, gouverneur de Guernesey de 1842 a 1848, lieutenant général en 1851 et enfin fut mis, en 1853, à la tête du 226 régiment. Sir W. Napier a écrit divers ouvrages principalement consacrés à l’histoire militaire, parmi lesquels on cite : Histoire des guerres de la Péninsule de 1807 à 1814 (Londres, 1828-1840, " 6 vol. in-8o), ouvrage très-estimé ; Dictionnaire général de biographie (1839), traduit en français par le général Matthieu Dumas ; la Conquête du Sinde (1845), relation de la belle campagne de 1812 dont son frère fut le héros, et Batailles et sièges de la Péninsule (1855), qui ne sont qu’un extrait de son premier ouvrage. On lui doit aussi la Vie et les opinions de sir Char les-James Napier (1857).

« Comme soldat, dit un écrivain de la Revue d’Édimbourg, il est mal connu, parce qu’ayant été lui-même le chroniqueur des opérations auxquelles il a pris part, il s’est laissé dans l’ombre. De plus, il n’eut jamais l’occasion de faire ses preuves dans les parties les plus difficiles du métier ; mais il s’était appliqué avec beaucoup d’intelligence et d’ardeur k l’étude des sciences militaires ; il avait mûrement médité et discuté les plus célèbres campagnes des anciens et des modernes ; un grand maître, Wellington, lui avait soumis ses plans et ses combinaisons, et il avait deviné et esquissé la marche que son frère Charles suivit aux Indes avec de si merveilleux résultats. Comme écrivain, un mot suffit à le louer : c’est que, dans le domaine de la littérature spéciale qu’il a su choisir, il est k peu près sans rival. »

NAPIER (sir Charles), célèbre amiral anglais, cousin des précédents, né k Merchiston-Hall (Stirlingshire) en 1786, mort en 1860. A l’âge de treize ans, il s’embarqua et se signala dans les croisières organisées à cette époque contre les vaisseaux français. En 1805 ; il fut nommé lieutenant du Courageux, bâtiment fiançais k la capture duquel il avait contribué, et, trois ans après, en revenant de la campagne contre les Antilles danoises, il soutint contre la corvette française la Diligente un combat dans lequel il fut blessé grièvement. En 1809, il prit d’assaut le fort Édouard, à la Martinique, et contribua à la prise du Eautpoul, vaisseau de premier rang. Sir Cochrane le fit nommer capitaine de vaisseau pour ce fait d’armes. Envoyé dans la Péninsule ibérique en 1810, il aborda sur les côtes de Portugal, rejoignit l’armée de Wellington et assista aux combats de Busaco et de Torres-Vedras. Il croisa dans la Méditerranée de 1811 à 1814, y prit de nombreux navires de commerce, canonna la ville de Sapri et s’empara do l’île de Ponza (1812). Il fit en 1814 une campagne contre les États-Unis et prit part à l’attaque d’Alexandrie et de Baltimore. Mis en disponibilité à la paix, il fut nommé, en 1829, commandant de la frégate la Galalée et envoyé en croisière sur les côtes de Portugal. C’est durant cette croisière qu’il fit ses premiers essais de navigation à l’aide de la vapeur. Lorsque dom Miguel s’empara du trône de Portugal, Napier alla sejoindre, à l’embouchure du Tage, aux forces constitutionnelles, prit le commandement en chef et

battit la flotte de l’usurpateur, le 3 juillet 1833, au cap Saint-Vincent. Les services qu’il rendit en cette circonstance k la cause de doua Maria lui firent donner par dora Pedro le titre de vicomte de Saint-Vincent, avec le grade de vice-amiral de la marine portugaise. Après la capitulation d’Evora (1834), il revint en Angleterre et fut nommé commodore en 1839. L’année suivante, il seconda’la flotte turque dans l’expédition de Syrie, bombarda Saïda, Beyrouth, Saint-Jean-d’Acre, et signa le traité imposé par l’Angleterre à Méhémet-Ali. À son retour en Angleterre, il fut complimenté dans une séance publique du Parlement et nommé aide de camp de la reine Victoria.

Devenu membre de la Chambre des communes en 1841, sir Napier figura dans les ranges des whigs ; mais, s’étant brouillé avec plusieurs membres influents de son parti, il ne fut pas réélu en 1847. Il reçut alors le commandement de l’escadre de la Manche, qu’il conserva jusqu’en 1849. C’est de cette époque que datent les lettres adressées par lui au Sun et au Times, dans lesquelles il signala de nombreux abus de l’administration maritime et attaqua vivement les hommes qui se trouvaient à la tête de cette administration. Contre-amiral en 1846, vice-amiral de l’escadre bleue en 1853, il succéda en 1854, pendant la guerre d’Orient, k sir Dundas dans le commandement de la flotte de la Baltique. Sir Napier s’était vanté de prendre la fameuse forteresse de Cronstndt ; mais il reconnut l’impossibilité de réussir dans cette tentative et ramena sa flotte en Angleterre sans avoir accompli aucune de ces prouesses auxquelles il avait accoutumé ses compatriotes. En 1855, U rentra a la Chambre des communes comme

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représentant d’un faubourg de Londres et fut réélu en 1857.

Sir Charles Napier a’ laissé plusieurs ouvrages, dans lesquels il a fait le récit des événements auxquels il a assisté comme témoin ou comme acteur. Ces écrits, très-estimés pour la forme, le sont moins pour la véracité des faits, altérés, dit-on, quelquefois. Nous citerons : Histoire de la guerre de succession en Portugal (Londres) ; la Guerre de Syrie (Londres, 1842) ; la ft/arine, son passé et son présent (Londres, 1851), recueil de3 lettres adressées au Sun et au Times, et enfin une autobiographie, Ma vie, qui parut à Londres en 1856.

NAPIER (sir Robert), vicomte de Bridpoht, général anglais, né à Ceylan en 1810.Admis a seize ans dans le corps du génie du Bengale, il dut à sa brillante conduite pendant la campagne de Sutlegge le grade de major, devint ensuite directeur du génie dans le Lahore, prit la ville de Mooltar, assista k la bataille de Guzarate et fut promu colonel. Appelé à diriger le génie dans le Pundjab, Robert Napier s’occupa uniquement, pendant plusieurs années, de sillonner cette région de voies de communication tant stratégiques que commerciales, de faire creuser des canaux, d’élever des édifices d’utilité publique, et il s’acquitta de sa tâche avec tant d habileté qu’on l’appela au poste de directeur en chef du génie du Bengale. Les services éclatants qu’il rendit à l’époque de la formidable insurrection des cipayes et de Nana-Saïb (1857), en s’emparant de Lucknow et en battantà diverses reprises les insurgés, lui valurent des remerclments du Parlement anglais. Après avoir pris part, comme commandant en second, k l’expédition envoyée en Chine en 1860, M. Robert Napier fut successivement nommé major général (1861), membre du conseil de l’Inde, lieutenant général commandant en chef à Bombay (1865). Lorsque, en 1867, lo gouvernement anglais décida d’envoyer un corps d’armée en Abyssinie pour contraindre le négus Théodoros k rendre à la liberté les Anglais qu’il tenait en captivité, ce fut le général Robert Napier qui reçut le commandement en chef de l’expédition. Grâce k son extrême habileté, sir Napier triompha des difficultés de tout genre qui arrêtaient sa marche. Pour se ravitailler, il dut construire un chemin de fer qui facilita les communications entre la mer Rouge et sa petite

armée ; pour transporter son matériel de guerre à dos d’éléphant, il se vit forcé de percer une route k travers des forêts et des montagnes, et arriva enfin, au commencement d’avril 1868, devant Magdala, ville forte dans laquelle se tenait enfermé Théodoros. Après un siège de courte durée, il s’empara de la ville, délivrâtes prisonniers, apprit que le négus, abandonné par les siens, venait de sé brûler la cervelle, détruisit en partie Magdala, renversa ses fortifications, puis reprit la route de l’Angleterre (18 avril) et arrivai Londres le 2 juillet 1868, amenant avec lui les enfants de Théodoros, sa couronne et son manteau impérial. En récompense de ses services et de la brillante façon avec laquelle il avait dirigé l’expédition d’Abyssinie, Robert Napier reçut cette même année les titres de lord, de vicomte de Bridport et une pension de 50,000 francs.

NAPIER (Francis, baron), diplomate anglais, né à Londres en 1819. Il tut successivement attaché d’ambassade à Vienne (1840), à Téhéran (1842) et, l’année suivante, à Constantinople ; il fut envoyé en 1849 k Naples,

où il remplit par intérim les fonctions de chargé d’affaires et s’efforça de ramener le gouvernement napolitain à des sentiments plus libéraux vis-à-vis de la Sicile. En 1852, il occupa le poste de secrétaire d’ambassade à Saint-Pétersbourg, puis passa à Constantinople avec la même qualité en 1854. Ministre plénipotentiaire aux États-Unis en 1857 et à La Haye en 1858, le baron Napier a été envoyé de nouveau en Russie en 1860 avec le titre d’ambassadeur extraordinaire. Il est passé au même titre, en 1864, k Berlin, où il est resté jusqu’à la fin de 1865, et a été nommé l’année suivante gouverneur de Madras.

NAPIER (Jean), inventeur des logarithmes.

V. Nepkr.

NAPIFORME adj. (na-pi-for-me — du lat. napus, navet, et de forme). Bot. Qui a la forme d’un navet, il Ne se dit guère que de certaines racines.

NAPIMOGE s, m. (na-pi-mo-ge — du gr, napê, vallée ; mogos, travail). Bot. Genre d’arbres, de la famille des rosacées, dont l’espèce type croît à la Guyane.

NAPIONE (Ch.-Ant. Galeani), officier piémontais, né k Turin, mort en 1814. Il ne voulue pas reconnaître la domination française et, vers 1800, passa en Portugal. Chargé de la direction de l’arsenal de Lisbonne, il quitta ce poste en 1807 pour accompagner au Brésil la famille royale. Arrivé k Rio-Janeiro, il créa une fabrique do poudre, s’occupa très-activement de métallurgie et fit faire quelques progrès k l’industrié minière installée dans le pays.

NAPIONE DE COCCONATO (Gian-Francesco Galeani, comte), littérateur italien, frère du précédent, né k Turin en 1748, mort dans la même ville en 1830, Sa mère était Ma NAPL

deleine de Maistre, tante des célèbres écrivains français de ce nom. Après avoir terminé des études très-irrégulières, il suivit les cours de droit, puis apprit seul la philosophie, l’histoire, l’économie politique, la diplomatie et les beaux-arts. En 1776, il entra dans l’administration des finances et se lia avec Alfieri, Beccaria, Durandi et d’autres personnages remarquables de Turin. Nommé, trois ans après, intendant de la province de Sure, il devint successivement surintendant du cadastre de Montferrat, conseiller d’État attaché aux archives, inspecteur général des finances et, quand les Français entrèrent à Turin, il se démit de tous ses emplois pour vivre dans la retraite. Kn Vain l’empereur Napoléon, qui estimait beaucoup ses talents, lui fit-il de flatteuses avances, Napione n’accepta que la croix de la Légion d’honneur. Après la réintégration de ia maison de Savoie dans son royaume, il reçut le titre de surintendant des archives royales, et c’est k lui qu’on doit la création, à l’université do Turin, des chaires de droit public et d’économie politique. Par une singulière bizarrerie, ce littérateur méprisait profondément la langue française, qu’il considérait comme très-inférieure à la langue italienne. En outre, un patriotisme exagéré l’a poussé k composer des dissertations pour établir, contre toute vérité historique, que l’auteur de l’Imitation de Jésus-Christ, que le fondateur de l’ordré de Saint-Jean de Jérusalem, Pierre Gérard, que Christophe Colomb lui-même étaient d’origine piémontaise. On cite, parmi ses nombreux écrits : llagionamenio intorno al saggio sopra la durata del regno dé re di Itoma del conte Algarotti (Turin, 1773, in-8o) ; Saggio sopra l’arte sterica (Turin, 1773, in-8») ; Dissertazioni intorno alla palria di Crisloforo Colombo (Turin, 1805, in-4o) ; Dell’ origine dell’-. ordine di San-Giovanni di Gerusalemme (Turin, 1809, in-4o) ; Dissertazione intorno al manoscritto de Imitatione Christi deito il codice Arona (Turin, 1810, in-4") ; / monumenti dell’ àrchitel tura antica, con alcuni opuscoli concernauti aile belle arti figurative (Pise, 1820, 7 vol. in-4o) ; Studi sulla sciensa di slato nel secoloxvi (Turin, 1830, in-4o) ; Considerazioni intorno ail’ arte storica (Turin, 1839, in-4o).

NAPISTE s. m. (na-pi-ste). Pclitiq. Nom donné aux Grecs partisans de la Russie.

NAPITÈLE adj. (na-pi-tè-le). Arachn. Se dit de certaines araignées qui nient de larges toiles d’un tissu serré.

NAPLES (mal de). Ancien nom de la maladie vénérienne, que les Français prétendirent avoir apportée de Naples, après l’expédition qui eut lieu sous Charles VIII. Il Aller à Naples sans passer les monts, Contracter la maladie vénérienne.

— Loc. prov. Voir Naples et puis mourir, Se dit pour exprimer l’extrême beauté de la ville de Naples.

— Comm. Or de Naples, Chrysocale,


NAPLES, en ital. Napoli, autrefois nommée Parthenope, puis Néapolis, ville du royaume d’Italie, ancienne capitale du royaume des Deux-Siciles et du royaume do Naples, située par lio 55’ de latit., et 40° 51’ de longit. E., k 1,160 kilom. de Paris et k 160 kiloin. S.-E. de Rome ; 418,512 hab. Université, école de marine, nombreux établissements scientifiques. Naples est bâtie sur le penchant d’une nombreuse suite de collines et autour d’un golfe de seize milles de largeur et d’autant de longueur. Ce golfe est terminé des deux côtés par deux caps : celui de Misène k droite et le cap de Minerve k gauche. L’Jlede Capri semble fermer ce golfo. Une partie de la ville s’élève au couchant en amphithéâtre sur les collines de Pausilippe, Saint-Erme et Antignano ; l’autre s’étend au levant sur un terrain plus uni, où l’on voit des maisons de campagne qui se suivent depuis le pont dé la Madeleine jusqu’à Portici ; le mont Vésuve termine la perspective.’ Cette admirable situation, k laquelle on ne peut comparer peut-être que celle de Constantinople, a inspiré ces paroles enthousiastes : VediNapoli epomori (voir Naples et mourir). La ville proprement dite a environ 4 kilom. d’étendue du N. au S. et 2 kilom. do l’E. kl’O., et environ 12 kilom. de périmètre ; mais sa circonférence s’étendrait jusqu’à 24 kilom., si l’on y comprenait les faubourgs. Naples est considérée comme place forte de première classe, quoiqu’elle n’ait ni portes, ni murailles, ni bastions ; mais elle est défendue par plusieurs forts, dominant la ville et le golfe. Elle est divisée en douze districts. Les maisons, élevées en général de cinq k six étages, ont pour la plupart des balcons et des toits plats en forme de terrasses. Les rues, presque toutes étroites, sont pavées en lave. La plus belle et la plus grande est la rue de Tolède, qui a près de 2 kiloin. de longueur et où se Presse incessamment une foule compacte. A époque du carnaval, elle est pour Naples ce que le Corso est pour Rome. Cette rue, avec celle di Campo-di-Monte, qui en est la continuation, divise la ville en deux parties. Parallèlement au rivage s’étendent les rues de Santa-Lucia et de Chiaja. Cette dernière, qui est à proprement parler un quai, est plantée de trois rangées d’arbres, bordée d’un grand nombre de palais et ornée de pelouses et de statues, De la Chiaja, on jouit d’une vue admirable sur le golfe de Naples. La Villa-Reale, qui fait partie de la Chiaja, est une prome NAPL

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nade três-fréquentêe des Napolitains ; pendant longtemps, on y a vu figurer le célèbre groupe du Taureau Farnèse qu’on a transporté au musée. Du côté du sud se déroulent les quais de Vittoria, de Chiatamone, de Santa-Lucia, puis on voit l’arsenal de la marine, le port militaire et le Castel-Nuovo. Le long du port marchand, au delà du Môle, se trouve le quai dit la Strada del Piliero et, plus loin, le pont-de la Madeleine ; près duquel commence la route qui conduit k Portici. Les places de Naples sont nombreuses, mais peu spacieuses et irrégulières ; ce sont : la place del Castello, ornée de plusieurs fontaines jaillissantes, notamment de la fontana Médina, la plus belle de Naples ; la place del Palazzo, décorée d’un magnifique portique demi-circufaire et des statues en bronze de Charles III et de Ferdinand Ier ; la place Sainte-Lucie, dont la fontaine est décorée de bas-reliefs et de statues ; la place di Monte-Oliveto, au contre de laquelle s’élève une fontaine portant la statue en bronze de Charles II ; la place dello Spirito-Santo, où se voit un édifice demicirculaire, orné de 26 statues, érigé en l’honneur de Charles III.

Naples possède une baievasto et profonde. Le havre est formé par un môle dont la formo est k peu près celle d’un L. La profondeur est de 4m,90 à 6ra,50 en dedans du môlo, à l’angle duquel se trouve un phare k feu fixe, varié par des éclats et des éclipses. Ce phare est haut de 39 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les navires napolitains font principalement le commerce avec l’Angleterre,

la Hollande, la France, les ports de la Méditerranée, de la mer Noire, de la Baltique et ceux de l’Amérique. Le cabotage se fait principalement avec les ports de l’Adriatique. Les principaux articles de l’exportation sont l’huile d’olive, la soie, la garance, les laines, les oranges, les citrons, le boismerrain, les vins, etc. Depuis quelques années, un certain nombre d’usines et de fabriques se sont établies dans les environs de Naples ; mais les directeurs de ces établissements et la plupart des ouvriers qu’on y emploie sont presque tous étrangers. L’industrie de la ville de Naples est à peu près nulle. Son commerce, assez actif, est presque entièrement entre les mains des étrangers. Sous cet heureux climat, les besoins sont peu nombreux, la vie est k très-bon marché et la population, qui est d’une grande sobriété, se contente de peu. Les Napolitains, gais, loquaces, amis des plaisirs, de ia musique, des spectacles en plein air, éprouvent pour le travail une aversion instinctive. Lo bas peuple vit dans l’oisiveté et dans la misère, sans que cet état altère en rien son humeur joyeuse.

Dans les environs de Naples, on trouve des sites délicieux, remplis de souvenirs et de vestiges du monde antique. Nous citerons particulièrement Pozzuoli, lo mont Pausilippe avec sa grotte, les thermes de San-Germano, le lac d’Agnuno, Baïes, la grotte du Chien, le Vésuve, la vallée volcanique de Solfatara, Portici, Caserta-Nuova, Herculanum et Pompéi.

Histoire. L’origine de Naples, qui remonte à une antiquité reculée, est enveloppée dans l’obscurité des fables de l’époque primitive. Selon les uns, Falère, l’un des Argonautes, en a été le fondateur, environ 1,300 ans avant l’ère chrétienne ; selon lesautres, Parthônope, l’une des sirènes célébrées par Homère dans son Odyssée, ayant fait naufrage sur cette côte, y aborda et y construisit une ville, à laquelle elle donna son nom. D’autres en attribuent la fondation u Hercule, quelques-uns k Ën.éo et d’autres k Ulysse. Il est probable que la ville doit sa fondation à des colonies grecques, comme l’indique son nom do Parlhenope. Strabon nous apprend que les peuples de !a Campanie et ensuite ceux de Cuines s’emparèrent de Naples et la ruinèrent ; mais elle fut bientôt reconstruite et prit le nom de Néapolis, ville neuve, qu’elle a toujours" conservé depuis. Attirés par les délices d’un séjour enchanteur, les habitants les plus riches de Rome choisirent Naples pour leur séjour de prédilection ; on l’appelait la riante, l’oisive, la docte.

Vers la fin de la république et sous les empereurs, Naple3 et ses environs devinrent le séjour favori des riches Romains ; toute cette belle côte de la Campanie se peupla de villas magnifiques. Des cités s’y étaient élevées, que le Vésuve engloutit dans sa formidable explosion de l’an 79 : Herculanum, Pompeia, Stables, villes romaines k côté de la grecque Néapolis. Naples était remplie de Romains. Virgile y vint mourir ; on voit encore son tombeau non loin de la Madonna del Purto a Posilippo, église de servite3 située sur un rocher k la pointe du Pausilippe et derrière la inaître-autel de laquelle le poète napolitain, émule de Virgile, Sannazar, a le sien. C’est k Naples que Néron alla chercher le premier théâtre public sur lequel il osa produire ses talents pour la poésie et la musique, talents qu’il croyait sv rares.

À l’époquo des invasions, les ravages des barbares furent tels, que Naples conserva peu de traces de son antique magnificence. Pendant longtemps !, elle resta dans une décadence profonde. Guillaume le Mauvais,

au xuo siècle, fit construire Castel-Capuano, élargit l’enceinte fort rétrécie do ses murailles et fit relever le château dell’ Ovo, dans l’Ile del Salvatore qui fut ainsi fortifiée. Au siècle suivant, Frédéric II y établit une uni 101