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il n’est venu qu’après lui et lorsque la voie était déjà ouverte. »

MONSOLS, bourg de France (Rhône), cheflieu de canton, arrond. et a32kilom. N.-0. de "Villefranche, dans une vallée, près de la source de la Grosne ; pop. aggl. 420 nab. — pop. tôt. 1,428 hab. Fabrication de grosses toiles ; commerce de bestiaux, fil, chanvre et planches. Ce bourg est situé au milieu de montagnes granitiques, dont la plus élevée, colle de Saint-Rigaud, au S.-O. (1,012 met.), portait autrefois un couvent de moines dépendant de Cluny. Il ne reste pas de trace de ce couvent, mais on y voit encore une fontaine qui, du temps des moines, passait pour avoir la vertu de faire cesser la stérilité des femmes.

MONSON (Guillaume), marin anglais, né en 1569, mort en 1642. Tout jeune encore, pendant la guerre entre l’Angleterre et l’Espagne, il s’embarqua a l’insu de ses parents, reçut en 15S7 le commandement d’un petit bâtiment, fut nommé dés 15S9 vice-amiral, prit à ce titre, sous les ordres du comte de Cumberland, une part brillante à l’expédition des Açores, et contribua a la prise de Payai. Pendant un combat avec les Espagnols, en

’ 1592, Monson fut fait prisonnier et ne recouvra que deux ans plus tard la liberté. Il reprit alors du service, contribua en 1S94 à la prise de Cadix, devint en 1G04 amiral de la Manche, réprima pendant douze ans les agressions des Hollandais, tomba en disgrâce pour s’être plaint de l’incurie des ministres et du mauvais état de la marine, et fut emprisonné à la Tour de Londres. Rendu bientôt après à la liberté et rentré en faveur auprès du roi, il fut appelé, en 1617, au conseil pour donner son avis sur les moyens de détruire les pirates d’Alger, et démontra l’impossibilité de s’emparer de cette ville. Il se montra également contraire, en 1625 et 1628, à deux expéditions, l’une contre Cadix, l’autre contra l’île de Ré, dont l’issue fut également malheureuse. En 1635, Monson reçut le commandement d’une flotte destinée à combattre les Français et les Hollandais, continua à donner des preuves de sou talent, et prit peu après sa retraite. Il a laissé des Essais ou Traités sur la marine, que Churchill a publiés dans sa Collection des voya~ ges.

MONSONIE s. f. (mon-so-nî). Bot. Genre de plantes, de la familles des géraniacéës : Les monsonies sont cultivées dans les jardins, où elles produisent un grand effet par ta beauté de leurs larges et brillantes fleurs. (Duchartre.)

— Encycl. Les monsonies sont des plantes herbacées, vivaces, a feuilles alternes, souvent fasciculées à la base de la tige ; les fleurs présentent un calice à cinq sépales égaux, mucronés au sommet ; une corolle à cinq pétales égaux, élargis au sommet ; quinze étamine ; ;, monadelphes à la base, ordinairement soudées en faisceaux munis chacun de trois anthères ovoïdes ; un style simple, conique, terminé par un stigmate à cinq divisions ; le fruit se compose de cinq carpelles capsulaires, surmontés chacun d’une arête persistante et tordue en spirale. Les espèces assez nombreuses de ce genre croissent au Cap de Bonne-Espérance. Plusieurs sont cultivées dans nos jardins d’agrément pour la beauté de leurs fleurs ; leur culture ne diffère pas sensiblement de celle des géraniums, Nous citerons particulièrement la monsonie élégante, belle plante haute d’environ 0’V5, produisant au printemps de jolies fleurs blanc rosé, veinées de pourpre et de carmin.

MONSTERCULE s. m. (mon-stèr-ku-le). Hortic. Variété de tulipe.

MONSTÈRE s. f. (mon-stè-re). Bot. Un des noms du dracontium.

MONSTIER (Arthur nu), écrivain français, né à Rouen en 1607, mort en 1662. Il entra dans l’ordre des récollets et composa, en un style diffus, un certain nombre de compilations dans lesquelles il a fait généralement preuve d’exactitude. Ses principaux ouvrages sont : De ta sainteté de fa monarchie française, des rois très-chrétiens et des enfants de France (Paris, 1038, in-S°) ; Martyrologium franciscanurri (Paris, 1C38, in-fol.) ; Sacrum gynxceum seu martyrologium amplissimum (Paris, 1657, in-fol.) ; Neustria Pia, seu de omnibus et singulis abbatiis et prioralibus totius Normannix (Rouen, 1663-16G5, 3 vol. in-fol.).

MONSTRANCE s. f. (mon-stran-so — rad. montrer, qui s’est écrit monstrer). Liturg. Ancien nom de l’ostensoir qui sert à exposer l’hostie consacrée.

MONSTRE s. m. (mon-stre — lat. monstrum, de monere, avertir, parce que les anciens regardaient les monstres comme des avertissements du ciel). Être organisé dont la conformation diffère notablement de la conformation des êtres de son espèce : La nature, lorsqu’il lui échappe de produire des monstres, les prive bientôt de la vie. {Virey.) On peut baptiser sans condition tout monstre qui sort du sein de la femme. (L’abbé Debreyne.) Les fleurs doubles sont des monstres. (Lecoq.)

— Être fantastique qui figure dans la mythologie ou dans une légende : Les monstres vaincus par Hercule. Un grand nombre dé

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saints passent pour avoir délivré diverses contrées des monstres qui les infestaient.

L’onde approche, se brise et «mit à nos yeux Parmi des flots d’écume un monstre furieux.

Racine. Il n’est point de serpent ni de monstre odieux Qui, par fart imitû, ne puisse plâtre aux yeux.

Boileau.

— Par ext. Personne ou objet contre nature :

Qu’est-ce, depuis un temps, qu’un jeune homme, en Un petit monstre vain, peu civil, indiscret, [effet ? Sans choix, sans goût, sans âme et tel que, dlordinaire, La débauche à vingt ans le rend sexagénaire.

Voltaire.

— Personne tout à fait dénaturée : Un monstre d’avarice. Un monstre d’ingratitude. Un monstre de cruauté. Quiconque préfère sa propre gloire aux sentiments de l’humanité est un monstre d’orgueil. (Fén.) C’est être un monstre que de ne pas aimer ceux qui ont cultivé nôtre âme. (Volt.) Le vrai misanthrope est un monstre ; s’il pouvait exister, il ferait horreur. (J.-J. Rouss.) L’enfant ingrat aivers ses parents est un monstre. (Boitard.) La femme est un monstre lorsqu’elle n’est pas un ange. (Le P. Ventura.)

Il est vrai qu’un flatteur est un monstre effroyable.

BouKS.vDi.T. Le bonheur fait souvent des monstres orgueilleux Et l’adversité fait des hommes.

Pesselieb. Il Personne ou objet d’une laideur repoussante : Un monstre de laideur. Il a épousé un vrai petit monstre, h Ouvrage en dehors de toutes les règles : N’étouffez pas l’imagination du jeune homme ; guidez-la, de peur qu’elle n’engendre des monstres. (J.-J. Rouss.)

— Objet d’une grosseur extraordinaire : Servir un monstre sur la table.

— Fig. Objet qui’cause des maux terribles, des ravages effrayants : Il y a deux monstres qui désolent la terre en pleine paix : l’un est ta calomnie et l’autre l’intolérance ; je les combattrai jusqu’à ma mort. (Volt.) Le mariage doit incessamment combattre mi monstre qui dévore tout : l’habitude. (Balz.)

Partout la jalousie est un monstre odieux.

Molière. Jamais l’affreux duel, monstre impie et farouche, La fureur dans les yeux et l’insulte à la bouche, De rage, de vengeance et de sang altéré, N’arma tes mains d’un glaive au meurtre préparé".

Lebrun.

Il Objet effrayant, ennemi dangereux : Le peuple est toujours le monstre que l’on combat, qu’on muscle et qu’on enchaîne. (Proudh.)

Il Objet d’épouvante créé par l’imagination : Se faire uu monstre, des monstres, il Chose qu’on se représente comme extrêmement difficile, qu’on s’exagère extrêmement : Une mère peu éclairée se fait des monstres de tout. (J.-J. Rouss.)

— Fam. Terme injurieux que l’on emploie par plaisanterie ou par exagération : Ah ! ces monstres d’hommes, comme ça nous ment l Viens ici, vilain monstre, h Chose étrange, monstrueuse : Quel monstre de vouloir toutes choses libres, son corps, ses membres, ses biens et non son esprit.’ (Charron.) Un avocat général en cordon bleu, cela parut un monstre qui révolta le parlement même. (St-Sini.) Ce sens a vieilli,

— Pop. Monstre de nature, Personne dénaturée,

— Poét. Monstre des forêts ou simplement Monstre, Bète féroce : Ne va pas en Afrique pour voir des monstres, voyage chez un peuple enrévolution. (Pythagore.) il Monstresmarins, Grands cétacés, grands poissons.

— Techn. Ciseaux à longs anneaux.

— Ornith. Nom vulgaire de la mésange à longue queue.

— Hortic. Monstre double, monstre triple, Nom donné à deux variétés de tulipes. [I Monstre pâle, Variété d’œillet.

— Adjectiv. Prodigieux, énorme, colossal, extraordinaire : Concert monstre. Dîner monstre. Chacun sait que dans tes États monstres l’esprit de conquête rencontre moins d’obstacles que dans les petits. (Proudh.)

— Encycl. V. TÉRATOLOGIE.

— Allus. hist. Que serait-ce ■ ! voua nviei entendu le moimtre lui-même ? Allusion à un

mot d’Eschine en parlant de Démosthène et de son fameux discours Pour la couronne.

Eschine, orateur athénien, gagné par Philippe, fut l’adversaire le plus constant et le plus redoutable de Démosthène. La lutte de ces doux hommes célèbres devait enfanter le chef-d’œuvre du grand orateur.

Il était d’usage à Athènes que le peuple décernât des couronnes aux citoyens qui avaient bien mérité de la patrie ; mais une loi défendait, de proposer de couronner un citoyen en charge qui n’aurait pas rendu ses comptes ; en second lieu, aux termes d’une autre loi, les couronnes décernées par le peuple ne pouvaient être données que dans l’assemblée du peuple, et les couronnes décernées par le sénat ne pouvaient l’être que dans la salle de ses séances. Démosthène, chargé avec neuf autres citoyens de surveiller la reconstruction des murs d’Athènes, détruits par Philippe, roi de Macédoine, après la bataille de Cheronée, avait fait cette opération à ses frais. Avant que les comptes de

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Démosthène eussent été rendus, l’Athénien Ctésiphon, son ami, proposa de lui décerner une couronne d’or sur le théâtre, quoique ce ne fût pas le lieu fixé par la loi, et de faire proclamer que Démosthène recevait cette récompense à cause de sa vertu et des services qu’il avait rendus au peuple athénien. Eschineaccusa Ctésiphon d’avoir voulu, contrairement aux lois, décerner une couronne à un ciuyen en plein théâtre et d’avoir faussement exalté sa vertu puisque, selon lui, Démosthène n’était ni un honnête ni un zélé citoyen.

Ce débat mémorable s’ouvrit à Athènes, l’an 330, en présence, pour ainsi dire, de la Grèce entière. Dans une harangue d’une forte argumentation et d’une grande véhémence de langage, Eschine embrassa l’ensemble de la vie de son rival, accumula contre lui les imputations les plus graves et les plus odieuses, et le représenta comme l’auteur de tous les maux qui avaient frappé la Grèce. Sa péroraison, qui est un chef-d’œuvre d’habileté, a pour objet de prémunir à l’avance les esprits contre l’éloquence de Démosthène. Ces précautions, qui se renouvellent plusieurs fois dans le cours de sa harangue, décèlent assez combien Eschine redoutait la supériorité de son adversaire et* de tous les hommages qui ont été rendus il lu puissance oratoire de Démosthène, il n’en est pas de plus remarquable peut-être. Ces appréhensions étaient fondées. Jamais Démosthène ne déploya une éloquence aussi foudroyante. Cette magnifique apologie, nommée le Discours pour la couronne (pro corona), est trop connue pour que nous en donnions ici des extraits, qui sont dans la mémoire de tous les lecteurs.

Eschine, condamné à une amende de 1,000 drachmes, qu’il ne voulut point acquitter, se vit forcé de s’expatrier. Il se retira à Rhodes, où il ouvrit une école d’éloquence qui acquit bientôt une grande célébrité. 11 commença sa première leçon par la lecture des deux harangues qui avaient causé son bannissement. Celle d’Eschine transporta les auditeurs ; il lut ensuite la réplique de Démosthène : c’est alors qu’éclatèrent des applaudissements comme la parole n’en avait jamais soulevé : » Que serait-ce donc, s’écria Eschine, si vous aviez entendu le monstre luimême ? »

« M. Larive, acteur du Théâtre-Français et orateur de la députation, a prononcé un discours, le plus beau peut-être que l’Assemblée nationale ait encore entendu. En donnant à mes lecteurs ce discours de M. Larive, c’est bien le cas de dire comme Eschine : ■ Queser s rait-ce, si vous l’aviez entendu lui-même ? 1 Camille Ûesmoulins.

«Où est l’orateur lui-même ? où est ce geste terrible ? où sont sont ces accents passionnés ? où est cette voix qui parcourt avec la même plénitude toute l’étendue de cette vaste enceinte ? Je dirais volontiers comme Eschine : « Ah.’ gu’auriez-vous donc senti, qu’auriez-vous dit, si vous aviez vu, si vous 1 aviez entendu le monstre ?»

Garât.

« Cette admiration pour les Philippiques de Démosthène, ce n’est que justice : jamais pensées plus élevées, jamais plus nobles passions, jamais sentiments plus généreux n’ont été exprimés dans un style plus rapide et plus brûlant. Aujourd’hui même, si je puis ainsi parler, on ne lit pas ces discours, on les écoute encore ; il semble que l’on soit transporté au milieu de l’Agora et que, comme , disait Eschine, « on entende encore le monstre « lui-même rugir à la tribune. «

Plocque.

MONSTRE s. f. (moh-stre — forme ancienne du mot montre). Mus. Diagramme au moyen duquel les musiciens indiquent le nombre et la coupe des vers que le poBte doit composer.

MONSTRÉE s. f, {mon-stré ~ de montrer, qui s’est écrit monstrer). Ane. jurispr. Descente sur les lieux.

MONSTRELET (Enguerrand de), chroniqueur français, né vers 1390, mort en 1453. On ne sait rien de bien précis sur sa vie. D’après M. Quicherat, • c’était un bâtard de bonne maison, natif du comté de Boulogne, » mais il n’appuie son assertion sur aucun document certain. Dans une pièce publiée par M. Ravenel, on voit que le roi d Angleterre Henri VI accorda, en 1424, des lettres de grâce à un nommé Enguerrand de Monstrelet, capitaine de Frencq, qui avait détroussé des marchands près d’Abbeville. Or, le nom et les dates permettent de croire que ce voleur de grand chemin n’était autre que le chroniqueur dont nous parlons. Ce qu’on sait avec certitude, c’est que Monstrelet était attaché au service de Jean de Luxembourg et qu’il remplit à Compiègne, en 1430, des fonctions civiles et militaires. Lorsque Jeunno Darc tomba au pouvoir des Bourguignons, Monstrelet assista à l’entrevue que la Pucelle eut avec le duc de Bourgogne. Par la suite, il devint lieutenant du gavenier de Cambrai (1436-1440), prévôt de Cambrai (1444) et bailli de Walincourt (U45). On lui doit une intéressante Chronique en deux livres, qui a été publiée pour la première fois, sans date, vers

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la fin du xve siècle et plusieurs fois rééditée depuis, notamment à. Paris (1357 et suiv., 7 vol. in-8°). Au mot chronique, nous avons consacré un article k cet ouvrage.

MONSTRUEUSEMENT adv. (mon-Stru-euze-inan — rad. monstrueux). D’une manière monstrueuse, prodigieuse, excessive : Monstrueusement gros. Monstrueusement gras. Un homme monstrueusement orgueilleux.

MONSTRUEUX, EUSE adj. (mon-stru-eu, eu-ze — rad. monstre). Tératol. Dont la conformation, est contre nature : Enfant monstrueux. Animal monstrueux., ’

— Contraire aux lois de la nature : Conformation monstrueuse. Accouplement monstrueux. Adrien déshonora son règne par des amours monstrueuses. (Boss.)

—r- Qui est en opposition violente avec les lois ou les habitudes reçues : Union, association monstrueuse d’idées, d’expressions.,

— Prodigieusement gros ou grand : Un animal monstrueux, Des canons monstrueux. Des dimensions monstrueuses.

— Excessif dans son genre : Tête monstrueuse. Laideur monstrueuse. Grosseur monstrueuse. Animai monstroeux. Poisson monstrueux. C’est une chose monstrueuse que d’être élevé au plus haut poste et d’avoir l’âme la plus basse du monde. (St Bernard.) C’est une erreur monstrueuse de croire que les grandes passions soient la fatalité des âmes faibles. (G. Sand.) Rien n’est plus monstrueux que le despotisme érigé en idéal de gouvernement. (Vacherot.) Le principe de la monarchie absolue mène d des résultats monstrueux, (De Custine.)

Rien n’égale en fureur, en monstrueux caprices, Une fausse vertu qui s’abandonne aux vices.

Boilbau.

— Blas. Se dit du lion, de l’aigle et de tout autre animal qui a quelque partie do son corps en désaccord avec sa nature : Des Reaulx, en Champagne : d’or au léopard lionne, monstrueux de sable, à la tête humaine de.carnation, chevelée et barbée du second émail.

— s. m. Ce qui est monstrueux : Quand on fait le mal, il faut faire tout le mal ; démince de s’arrêter à un milieu dans le monstrueux 1 (V.Hugo.)

— Hortic. Variété de pêche.

MONSTRUM IIORRENDUM, INFORME, IN-GENS, COI LUMEN ADFMPTDM (Monstre horrible, affreux, énorme, privé de la lumière), Vers de Virgile (Enéide, liv. III, v. G58). Il fait le portrait du cyclope Polyphème, auquel Ulysse avait crevé l’œil après L’avoir enivré. Les poètes latins, dont la langue est plus riche que la nôtre, sont remplis de vers d’une puissante harmonie imitative, qui ont été admirés ot cités par les écrivains du grand siècle.

« Hélas 1 monseigneur, dit Bautru, si vous écriviez contre tous ceux qui se raillent de vous et de vos ouvrages, les jours et lesnuits ne pourraient suffire, et votre plume se lasserait plus vite que la langue dès plaisants. Ne faudrait-il pas une mer d’encre pour y noyer la critique ? <

« — La critique 1 s’écria Balzac en se redres. sant avec dédain, elle est pour moi tellé’qùo le cyclope Polyphème : Monstrum horrendum} informe, ingens, cui lumen ademptum. » Le bibliophile Jacob.

1 Après le discours violent de Clifford, qui traita la résistance des Communes d’atroce, d’infâme, d’illégale, la nommant monstrum harrendum, ingens, Ashley se leva. «

Philarètb Chaslés..

MONSTRUOSITE s. f. (mon-stru-o-zi-térad. monstrueux). Tératol. Grave anomalie dans la conformation d’un individu : Monstruosité, d’un animal, , d’un végétal. Les monstruosités végétales ne sont pas moins dignes de l’examen réfléchi du physicien que les monstruosités animales. (Bonnet.) La folie est une monstruosité dans l’ordre intel* lectuel. (Vinet.)

— Partie monstrueuse d’un animal ourd’un végétal ; être anomal, production anomale, : La tête, la main de cet enfant est une monstruosité. Une fleur double est une monstruosité..

— Fig. Caractère de ce qui est monstrueux, contre nature : Monstruosité d’un crime. Dieu laissa le fanatisme dominer quelque temps, pour que l’épouvantable monstruosité de ses excès inspirât une éternelle horreur. (Boiste.)

Il Chose monstrueuse, acte monstrueux^ digne d’un monstre : Les rois catholiques ont continué sur tes rivages du golfe de Baies les monstruosités des Césars. (M01* L^Collet.) L’ingratitude est ce qui blesse le plus une âme noble : c’est la plustgrande monstruosité morale de la nature. (Livry.) Il Monstre, personne qui sort des lois de la nature : La femme égoïste est une monstruosité. Quand, dès quinze ans, un enfant a l’assurance d’un homme qui connaît le monde, il est une monstruosité, devient vieillard à vingt-cinq ans et se rend, par cette science précoce, inhabile aux véritables études sur lesquelles reposent les talents réels et sérieux. (Balz.)

— Encycl. V. tératologie. MONSUMMANO, ville du royaume d’Italie,

province et district de Lucques ; a 34 kilom, N.-O. de Florence, cb.-l, de mandement j