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comiv.ent la monarchie peut devenir tempérée par la division du pouvoir, et comment des républiques, plus heureuses que celles d’Italie, peuvent échapper à la tyrannie, et aux passions d’un sénat ’.unique. » (G. Ban-

CROFT.) ’ ■’■, ., !’<"

MONTESQUIEU (baron de), officier franr çais, petit-fils du précédent, mort en Angleterre en 1822. Tout jeune encore, il entra au service, prit part sous les ordres de Rochambeau à la guerre de l’inilépenda/vcevani4ricainé, reçut la décoration de Cïncmnatus et fut promu colonel à son retour en France. Lorsque la Révolution éclata, le baron do Montesquieu s’en montra l’adversaire déclaré. Il émigru en 1792, rejoignit l’armée des’p’rinceS, combattit contré sOfl !J)àys’successivement sous les ordres du ’duc de Ea’Chastre, du duc de Laval-Montmorency-, dé lord Moira, et fit partie dé l’expédition de Quiberon (1795), puis se retira en Angleterre. Sous la Restauration, il revint en Frâhcej’espéràntêtre appelé à siéger à laChambré ’des pairs ; mais, son attenté ayant été trompée1, il retourna dans sa belle terre -de" Bridge-Hall, près de Çantorbéry, et y termiria’sa vie. ;

MONTESQUIOU, bourg de France (Gers),

ch.-l. de cant., arrond.ret à 11. kilom. N.-Ç. de Mirande, sur, la riv^e droite dp la Losse ; pop. aggl.,346Îhab. — uop.tot., 1,602 hab. Ruines du. château’ de l’illustre famille de Montesquiou..

MONTESQUIOU, une des quatre baronnies de l’Armagnac (Gers), a donné son nom à une branche cadette des comtes de Fezensac, issus des ducs de Gascogne., Cette branche a pour auteur Raimond-Eimeryi baron de MONTES7 Quiou, frère puîné de Guillaume, surnommé Astanove, comte de Fezensac, vivant tous deux à la fin du xie siècle. La maison dé Montesquiou-, qui-s’est perpétuée jusqu’à nos jours, a. formé un. grand nombre de branches, dont l’aînée, celle des barons de Montesquiou, qui a produit deux cardinaux et plusieurs évèqoes, ’a fini dans les mâles vers’1580. C’est de cette maison que sont sortis les seigneurs de Marsan, de La Serre, de Marsae, d’Artagnan, de Gelas, de Salles, de Sainte-Colombe, de Saintrailles, d’Auriac, du Faget, de Poylobon, de Précbac, de Montluc, de Passeran-Massencômme, de Campane3, de Balagny,

de Saint-Aubin, de Sadirac, .de Saint-Pustour, d’Alguns, de Tarastein, de La Motte, de Galias, du Maine, de Chabannais, de Pompignan et de Caupène. Les membres les plus remarquables de la famille de Montesquiou sont les suivants :

MONTESQUIOU (Joseph-François de), capitaine français. Il vivait au XVIe siècle, devint sénéchal du Béarn, guidon des gendarmes du roi, et il commandait les gardes suisses du duc d’Anjou (depuis Henri III) lorsque eut lieu la bataille de Jarnac entre les catholiques et les protestants (1569). Pendant la mêlée, le prince de Condé, Louis de Bourbon 1er, ayant été renversé sous son cheval au milieu d’un groupe d’ennemis et se trouvant hors d’état de se défendre, se rendit à un gentilhomme catholique, nommé Eibar Tisson, qui lui promit la vie sauve : C’est alors que Montesquiou, s’élançant vers le prince désarmé, cria : « Tuez, mordieu, tuez ! » et assassina lâchement Condé en lui cassant la tête d’un coup de pistolet; À partir de ce moment, le nom de ce personnage cesse de figurer dans l’histoire.

MONTESQUIOU (Pierre db), comte d’Artagnan, maréchal dé France, né au’ château d’Armagnac en 1645, ’ mort ail Plessis-Picquet en 1725. ’D’abord pagé, puis mousquetaire, il prit part aux guerres déFlandre et de Franche-Comté, devint’ major général en 1683, brigadier en 1688, se distingua à la bataillé de Fleurus (1639), au -siégé de Mbns (1691) et reçut le grade dé maréchal de camp en 1692. Par la suite, -il assista avec ; Louis XIV au siège dé Namur/prit le commandement dés villes et citadelles deTAftôiSj fut promu lieutenant généralén 1698, -prit part à toutes les affaires qui eurent lieu en ’Flandre dé 1706 & 1709 et dut à la façon brillante- dont il• ’se conduisit à la malheureuse bataille* dé Maljjlaquet ; où il commahdiïit l’ailé droite, le bâton de maréchal’dé France (1709). C’est alors qu’il quitta le nom dé d’Artagnan, -qu’il avait pérté jusqùê-lâ, pour prendiè’celui dé Montesquiou. Malgré son grade, il’continua à servir sous les ordres ’ dé Villars, se couvrit de gloire en Flandre ; où il rompit les digues de l’Escaut à là vue de Tenhémi (1711), et amena p’ar ses conseils la prise de""Dénain-(1712). De retour en ’France, Montesquieu reçut le comlhandenient militairéde la Bretagne (1716), entra au conseil de régence1 en 1720 ; et fut, de 1720 à 1721, gouverneur ; du- Languedoc et de la Provence. ’■ - ■■ ■■’ « i, ’

~ MONTESQUIOU^FEZENSAC ’.{knne-Pierre, •marquis de)’, général, .çoiiètituant, ’ auteurdramatique, né à Paris’ en 1741’, mort en 1798, II, fut d’abord, ménin dés enfants de JFrance, premier écuyer dû comte de Provence, reçut, légrade de maréchal dé camp én 1780.et fut nommé, membre de l’Académie française en 1784. Elu député de la noblesse de Paris aux états généraux en 1789, il y montra de" grands talents dans lès questions de finance. Le, patriotisme sincère et éclairé dont il fit preuve pendant la session del’Asdèmblée "le. fit choisir, en 1792, pour’gétiéral en chef de, l’armée du Midi. Des soupçons ji’élant élevés sur sa fidélité après le 10a-oût,

MôM1

on lança contre lui un décret d’accusation, qui fut’ rapporté aussitôt sur la nouvelle qu’il venait de faire la conquête de la Savoie. Atteint par un nouveau décret pour ne pas s|être emparé également de Genève, il passa en Suisse et, ne rentra en France qu’en 1795, pur de toute participation aux intrigues des émigrés, Montesquiou était un esprit élevé, plein dé désintéressement et d’amour pour le bien public. Il aimait et cultivait les lettres. On a de lui quelques comédies, où l’on trouve beaucoup d’esprit, des détails heureux et de fines observations sur les mœurs de la société : le Minutieux (1777) ; Emilie ou les Joueurs (Paris, 1787) ; plusieurs mémoires, entre autres : Mémoires sur les finances du royaume (Paris, .1791)’ ; Mémoire sur les assignats (Paris, 1791) ; Mémoire justificatif (1792) ; Coup d’çeil sur la Révolution française.(Hambourg, 1794) ; Mémoire sur les finances, (1795) ; Cor ; respondance avec les ministres et les généraux de la République pendant la, campagne de Savoie (1796) ;, jÔu gouvernement des finances de la France, d’après les’principes du gouvernement libre et représentatif (1797), ouvrage dans lequel on trouve un excellent exposé des principes généraux de la législation financière sous une république. ’.", ’,

, . MONTESQUIOC - FEZENSAC (Elisabeth-Pierre, baron, puis comte de), homme politique français, fils du précédent, né à Paris en 1764 ; mort à Courtanvaux (Sarthe) en 1834. Il entra dans l’armée, comme sous-lieutenant, en 1779, obtint en 178,1.la.survivanes à la charge de premier écuyer du comté de Provence, vécut dans la retraite pendant la Révolution, fut appelé au commencement de l’Empire à. siéger au Corps législatif, présida la commission dés finances en 18OS et devint président dé, l’Assemblée pendant les sessions dé 1810/1811 et 1813. Napoléon, après l’avoir nommé son grand chambellan en 1810, lui donna un siège au Sénat en 1813. Au retour des Bourbons, il alla siéger à là Gha’mbre des pajrs. Toutefois, pendant les Cent-J,6urs, "il reprit auprès de l’empereur’ ses anciennes fonctions et vécut à l’écart des affaires jusqu’en 1829, époque où Louis XVflI le nomma de nouveau pair de France. Le comte de Fezensac se fît remarquer, jusqu’à la fin de sa vie, par son intelligence des affaires politiques et par l’indépendance modérée de ses opinions,

— Sa femme, née Le Tellier de Coûrtanvàux, morte en 1835, fut nommée en 1810 gouvernante des enfants de France et suivit le roi de Rome à Vienne en 1814 ; mais elle revint peu après à Paris. •

" M.ONTESQUIOU-FEZENSÀC (Ambroise-Anatole-Augustin, comte de), général, homme politique et poète français, fils du précédent, né à Paris en 1788, mort à Marsan (Gers) en 1867. Entré dans l’armée comme "simple soldat en 1809, il devint rapidement officier de cuirassiers, aide de camp de Davout, officier d’ordonnance de l’empereur (1809), se conduisit brillamment à E’sslîng, à "VVagram, pendant les campagnes de Russie et d’Allemagne, reçut en récompense de l’intrépidité dont il avait fait preuve à Hanau’(1813) le grade de colonel et le titre d’aide de camp de Napoléon, et s’emparad’ûn drapeau pendalrit la campagne de France. Après l’abdication de l’empereur, Montesquiou-Fezensac demanda à suivre à l’Ile d’Elbe le souverain déchu, ce qu’il ne put obtenir, et rejoignit alors sa mère, qui avait accompagné le roi de Rûmé à "Vienne. Soupçonné d’être venu enlever le jeune prince, le comte de Montesquiou fut soumis à une rigoureuse surveillance et renvoyé en France en 1815- Peu après son retour, il se •vit porter sur une liste de proscrits ; mais son nom en fut effacé, grâce à l’intervention de son parent k l’abbé de Montesquiou, et le duc d’Orléans l’attacha à sa maison, d’abord en qualité d’aide de camp (1816), puis comme chevalier d’honneur de sa femme.’(1823). La confiance qu’il avait inspirée à Louis-Philippe lui valut, en 1830, d’être chargé de missions a Rome et à. Naples, pour y faire reconnaître le gouvernement issu de la révolution, de Juillet. L’année suivante, le comte de Montesquiou fut promu maréchal de camp. De

1834 à 1841, il siégea à la Chambrédes députés, où il soutint constamment la politique ministérielle, puis entra à la Chambre des pairs. Mis à la retraite par un décret du gouvernement provisoire en 1848, M. de Montesquiou est resté constamment, depuis lors, dans la vie privée. Ce personnage.s’est beaucoup occupé de littérature, de poésiéet d’art. On a de lui : Poésies (Paris, 1820-1821, in-12) ; Sonnets, canzones, ’ ballades et sextines de Pétrarque, trad. en vers (Paris, 1842-1843, 3 vol. in-8°) ; Chants divers (Paris, 1843, 2 vol. in-8"),

— recueil de pièces, odes, élégies, chansons, etc., destinées pour la plupart à célébrer les fastes de l’Empire ; Moïse, poëme en 24 chants (Paris, 1850, 2 vol. in-so) ; M. de Fargues, drame

(Paris, 1852) ; Un crime, drame (1853) ; les

Semblables, comédie (1853, etc. Aucune de . ces pièces n’a été représentée., M.-de Montesquiou a travaillé au texte delà Galerie des .tableaux du duc d’Orléans. ~ Son fils, Napo-1 léon-Anatole de MoNTESQUioy-FiiZENSAC, né enl 1810, a été, de 1841 à 1846, député d’un collège électoral de la Sarthé k la Chambre des députés, où il ’a constamment voté pour le gouvernement.

MONTESQUIOU-FEZENSAC (Philippe-André-François, comtei>K), général français, né

"au château de Marsan, près d’Auch, en 1753, .

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mort k Paris en 1833. Il entra fort îeuriè ail service, devint colonel du régiment du Lyonnais en 1780, maréchal de camp en 1792, apaisa les troubles d’Avignon, fut envoyé ensuite à Saint-Domingue, où il sut maintenir la tranquillité dans la partie sud, et donna sa démission lorsqu’il apprit la mort de Louis XVI. Arrêté par les commissaires Polverel et Sonthonax, il ne recouvra la liberté qu’après la mort de Robespierre et passa alors aux États-Unis. De retour en France sous le Consulat, il vécut dans la retraite jusqu’à là Restauration et reçut alors le commandement militaire du Gers, dont il ne tarda point à se démettre.

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MONTESQUIOU-FEZENSAÇ (l’abbé François-Xàvier-.Marc-Antoine, duc de), homme

d’État français, frère du précédent, né au château de Marsan, près d’Auch, en 1757, mort en 1832. Destiné par sa famille à l’état ecclésiastique, il entra de bonne heure dans les ordres, se lit remarquer par la vivacité de son intelligence et par l’exquise courtoisiede ses manières, fut pourvu de deux abbayes d’un revenu important, devint agent général du-clergé en 1785 et remplit ces fonctions avec la plus grande habileté. Lors de la convocation des états généraux en 1789, l’abbé de Montesquiou fut élu député par le clergé de Paris. Il fit partie des membres, de son ordre qui ne se réunirent au tiers état qu’après en avoir reçu l’ordre exprès du roi ; toutefois, il évita d être systématiquement hostile aux réformes proposées, s’attacha à faire preuve de beaucoup de modération et montra, dans les nombreuses discussions auxquelles il prit part, une telle adresse de langage, une éloquence si persuasive, que Mirabeau, voyant l’effet qu’il produisait, s’écria un jour : « Méfiez-vous de ce petit serpent, il vous séduira. » L’abbé de Montesquiou fut, à deux reprises, élu président de l’Assemblée ; en’ 1790, il reçut des remerclments publics pour’ l’impartialité dont il avait fait preuve dans ces difficiles fonctions. Après avoir combattu la suppression de là dlme, l’aliénation des biens du clergé, la création des assignats, qu’il regardait avec raison comme un moyen certain de faire passer rapidement les propriétés du clergé dans les mains des séculiers ; après s’être prononcé contre la suppression des ordres monastiques, contre la constitution civile et le serment exigé du clergé, pour le droit exclusif du roi de faire la guerre et la paix, etc. ; après avoir enfin voté avec le côté droit dans toutes les affaires emportantes, il signa la protestation du 12 septembre 1791 et resta à Paris pendant la durée de l’Assemblée législative. À la suite des massacres de septembre 1792, il passa en Angleterre, ne reparut en France qu’après la chute de Robespierre et devint, à partir de ce moment, un des principaux agents de Louis XVIII. Ce fut lui que ce prince chargea de remettre —à Bonaparte, devenu consul, la lettre fameuse dans laquelle-il lui reprochait « de tarder beaucoup à lui rendre son trône. » Le premier consul ne manifesta pour cette démarche aucun mécontentement à l’abbé de Montesquiou*, mais celui-ci ayant voulu poursuivre cette ridicule négociation, il se vit exiler à Menton, dans les Alpes-Maritimes. Son exil, toutefois, fut de courte durée ; car il put, quelque temps après, revenir vivre paisiblement à Paris. Lors des événements .’de 1814, l’abbé de Montesquiou fut un de ceux qui, contribuèrent le plus à amener la déchéance de Napoléon au profit des Bourbons. Nommé au mois d’avril membre du gouvernement provisoire, il concourut à la rédaction de ta charte constitutionnelle, dont on lui doit la plus grande partie, et, le 13 mai suivant, il reçut de Louis XVIII le portefeuille de l’intérieur. Ami du repos, d’une , santé faible et chancelante, étranger en outre aux travaux ministériels, l’abbé de Montesquiou assumait une tâche au-dessus de ses forces, surtout dans les circonstances difficiles ou le pays se trouvait placé. Pendant son court passage au ministère, il présenta un exposé.dé la situation du royaume, exposé dont les principales assertions furent rapidement démenties par les événements qui suivirent, fit à la Chambre des députés, sur un projet de loi destiné à réglementer la liberté de la presse, un rapport dans, lequel, tout en reconnaissant que cette liberté est le plus sûrmoyen de faire arriver la vérité jusqu’au trône, il demandait qu’on n’accordât qu’aux écrits de trente feuilles d’impression et’audessus la liberté’de paraître sans être assujettis à la censure préalable ; enfin, il proposaune réforme complète du sysfèmp général de l’instruction publique, que.ie retour.de Napoléon empêcha de mettre à exécutionl,

, Aujourd’hui, la carrière ministérielle de , l’abbé de Montesquiou ne rappelle plus guère —Qu’un souvenir anecdotique, assez piquant .’d’ailleurs pour être consigné ici. il paraît que ce ministre de l’ordre moral d’alors voulait que tous ses employés, en arrivant chaque matin au ministère, fissent une prière pour attirer les bénédictions du ciel sur leurs expéditions. Un malin (d’aucuns prétendent que c’est M. Guizot.en personne, horresco referais !) suggéra ce distique où éclate un louable sentiment de charité, et que tous les employés récitaient scrupuleusement ; Opérez un miracle et faites, 6 mon Dieu ! Que l’abbé Montesquiou devienne un Montesquieu.

— Pendant les Cent-Jours, — l’abbé de Montés MONT

quiou passa en Angleterre et revint en France après la seconde Restauration. Louis XVIII l’appela alors à la Chambre des pairs (1S15), lui laissa le titrg de ministre d’État avec une pension de 20,000 fr., le nomma d’office membre de l’Académie française (1816) et le créa comte (1817), puis duc (1821), avec faculté de transmettre ce titre a son héritier. Après la révolution de Juillet 1830, il continua à siéger à la Chambre des pairs jusqu’en 1832. Il donna alors sa démission et mourut peu après au château de Cirey, près de Tvoyes. Dans les derniers temps de sa vie, il avait pour toute ressource une rente viagère de 1,000 éeus, que lui avait léguée en mourant son ami, M. de Damas. * L’abbé de Montesquiou, dit M. Guizbt, était d’un caractère ouvert, d’un esprit agréable et abondant, prompt à la conversation. Il aurait pu bien servir le gouvernement constitutionnel s’il y avait cru et s’il l’avait aimé ; mais il l’acceptait sans foi et sans goût, comme une nécessité qu’il fallait amoindrir et éluder de son mieux en la subissant. Homme parfaitement honorable, d’un cœur plus libéral que sas idées, d’un esprit distingué, éclairé, naturel avec élégance, mais léger, inconséquent, distrait, peu propre aux luttes âpres et longues, fait pour plaire non pour dominer, hors d’état de conduire son parti et de se conduire lui-même dans les voies où sa raissu lui disait de marcher. » Comme on reprochait un jour au spirituel abbé d’avoir nommé secrétaire général de son ministère un protestant, M. Guizot, « Croyez-vous, répondit-il, que je veux le faire pape ? » Ce fut également lui qui osa dire au tout-puissant M. de Blancas : • La France peut supporter dix maîtresses, mais pas un favori. » L’abbé de Montesquiou, qui faisait partie de l’Académie française et de celle des inscriptions (1816), n’a rien publié. Il a laissé, en manuscrit, une Histoire de Louis XV, une Histoire de Louis XVf et de Marie-Antoinette, et de nombreux fragments historiques.

MONTESQUIOU - FEZENSAC (Raimond-Emery-Philippe-Joseph, duc de), général

français, neveu du précédent. V. Fezensac.

MONTESSON (Charlotte-Jeanne Béraud de Lahaiu de Riou, marquise de), née à Paris en 1737, morte en 180G. Devenue veuve du vieux marquis de Montesson en 1769, elle se rendit alors à Paris et se fit présenter à la cour de Versailles, où elle se vit très-recherchée. Eu 1773, elle fut unie, par un mariage secret, au duc d’Orléans, petit-fils du régent, auquel elle avait inspiré une vive passion. Mine de Montesson conserva son nom, mais alla habiter lo Palais-Royal. Par son amabilité ses vertus et ses talents, elle sut se faire chérir et respecter de toute la cour. Pour distraire l’esprit un peu fantasque et chagrin de son époux, elle composa des pièces do théâtre qu’elle fit représenter dans ses appartements, et où elle jouait toujours un rôle. Après la mort du duc d’Orléans (1785), elle vécut dans la retraite, employant une partie de son douaire et de ses grands revenus à secourir les pauvres, principalement pendant le rigoureux hiver de 17S9. Elle passa, sans être inquiétée, les premières années de la Révolution, puis fut emprisonnée pendant quelque temps en 1794. Sous le Directoire, elle se lia avec Joséphine Beauharnais. Grâce àcelle-ci, sous l’Empire, elle obtint le payement de son douaire et, sur sa demande, Napoléon Bonaparte consentit à augmenter considérablement les pensions des membres de la famille d’Orléans. Elle laissa, en mourant, toute sa fortune au comte de Valence, qui avait épousé M110 de Genlis. Cette dernière, qui l’appelait sa tanlâtre, a laissé quelques détails intéressants sur sa vie, et elle se montre beaucoup moins enthousiaste que Collé et Grimm sur la façon dont elle jouait la comédie chez elle, dans les pièces froides et fades qu’elle composait elle-même. « M1»» de Montesson, dit-elle, jouait à mon gré fort mal la comédie, parce qu’en cela, comme en toutes choses, elle manquait de naturel. » On doit à M">e de Montesson : Mélanges (Paris, 1782, in-18), contenant un roman, Pauline, un poËme, Rosamonde, et des morceaux divers ; Œuvres anonymes (Paris, 1782-1785, S vol. in-8°), comprenant les mélanges et quatorze pièces, dont l’une, la Comtesse de Chazetle, jouéeàla Comédie-Française, subit un échec complet/Ce recueil, tiré a. douze exemplaires, est recherché des bibliophiles à cause de sa rareté. Ses Comédies avaient été précédemment publiées dans une édition en 2 vol. in-8° (1772-1777) ; devenue excessivement rare.

MONTESSON (Jean-Louis, marquis de), écrivain et officier français, né à Douillet (Maine) en 1746, mort en Pologne en 1803. Il était fils du premier mari de la précédente. La noblesse du Maine l’envoya siéger en 1789 aux états généraux. Le marquis de Montesson se démit de son mandat pour émigrer, prit à. l’armée des princes le commandement d’un régiment, passa par la suite au service de la Russie" et reçut, outre le titre de conseiller d’État, le grade de général-major. On a de lui : Mémoire sur la vertu répulsive du feu considéré comme agent principal de la nature (Le Mans, 1783, in-8«) ; Guise le Balafré, tragédie en cinq actes (Breslau, 1796, in-8°).

Montesson (hÔtbl), ancienne demeure historique, située jadis à Paris, rue du Mont-Blanc. Cet hôtel, construit dans-la seconde