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lectes au xme siècU (Imprimerie nationale, 1839, in-S«) ; Charles Nodier, Mélanges tirés d’une petite bibliothèque ; Linguistique ; Comment les patois furent détruits en France (Bulletin du Bibliophile, t. I«, n» 14) ; Mémoires de la Société des antiquaires de France ; Mémoires de l’Académie celtique ; Recherches sur les langues, patois, etc., par Bottin (1833, in-8») ; Tableau synoptique et comparatif des idiomes populaires ou patois de la France, accompagné d’un choix de morceaux en vers et en prose, par J.-F. Scbakenburg (Berlin, 1840, in-8o) ; Traduction de l’Évangile selon saint Matthieu dans les principaux patois de France et d’I~ talie, en basque, en erse, en bas-breton, etc., parle prince Louis-Lucien Napoléon, avec la collaboration, entre autres savants distingués, de M. Burgaud de Maret ; Histoire littéraire des patois, par Pierquin de Gembloux (Paris, 1S41, in-8o) ; Antiquité des patois ou Antériorité de la langue française sur le latin, par M. A. Granier de Cassagnac (Paris, 1859, in-8o) ; Études grammaticv.les sur la langue euscarieitne, par d’Abbadie (Paris, 1836, in-8o) ; Vocabulaire provençal, par Achard (Marseille, 1785, in-4o) ; Grammaire maltaise, par Argus de Solanis (Rome, 1750, in-12) ; Bibliothèque du Dauphiné (Grenoble, 1797, iu-8°) ; Lettres bourguignonnes, par Amanthon (Dijon, 1823, in-8o) ; Notice sur les traductions de la parabole de l’Enfant prodigue en patois, par Amanthon (Dijon, 1830) ; Se gli Arabi ebbero alguna influença sull’ origine délia poesia moderne in Ewopa, par 1 abbé S. Assemani ; Mémoires pour servir à l’histoire du Languedoc, par Astruc (in-4<>) ; Dictionnaire provençal français, par Avril (1840, in-8o) ; Variétés bordelaises, par l’abbé Baurein (Bordeaux, 1784-178G, 6 vol. in-12) ; Ilecherches sur les théâtres, par Beauchamp (Paris, 1735, in-12) ; les Vallées vaudoises pittoresques, par W. Beattie ; le Véridique franco-patois, par Benazet (Toulouse, 18.33) ; Dictionnaire étymologique du voironnais, par H. Blanchet ; Guide duvoyageur à Clermont-Ferrand, par Bouillet (Clermont-Ferrand, 1836, in-18) ; Tableau historique de l’Auvergne, par Bouillet (Clermont-Ferrand, 1840, in-8o) ; Vocabulaire troym, par Bouquot (Troyes) ; Observations on popular antiqukies, par Brand (Londres, 1813, in-4») ; Essai d’un dictionnaire comtois-français, par Biuu et Petit-Benoit (Besançon, 1755, io-8°) ; Recueil d’opuscules et de fragments en vers patois, par Brunet (Paris, 1839, in-18) ; Lettre à M. de *** sur les ouvrages écrits en patois, par Brunet (Paris, 183y, in-8»), ouvrage qui fourmille d’erreurs malgré la réputation de bibliographe de l’auteur ; Nouvelles recherches bibliographiques (Parts, 1834, in-8») ; Manuel du libraire (Paris, 18C5) ; Jlecueil de poésies auvergnates, par l’abbé Caldaguès (1733) ; la Catalogne française, par Caseneuve ; Nouvelles recherches sur les patois ou idiomes vul* gaires de la France et, en particulier., sur ceux du département de l’Isère, par Champollion-Figeae (Paris, 1809) ; Recueil de noëls composés au langage de Grenoble, par le marquis de Chaulnes (Grenoble, in-12) ; Dictionnaire étymologique du Dauphinois, par Charbot ; Bibliographie des putois du Dauphiné, par Colomb Ue Batines (Grenoble, 1835, in-8») ; Remarques philologiques, etc., sur quelques dictons, etc., du moyen âge, par Crapelet (Paris, 1831, in-8o) ; Recherches sur la langue poitevine, par de La Fontenelle de Vaudoré ; les Patois du midi de la France, par Dessales Ùournal de la tangue française, février 1838) ; Trouvères, jongleurs et ménestrels du nord et du midi de la Relgique, par Dinaux (Paris, 1835, iri-8<>) ; Trouvères de la Flandre et du Hainaut, par Dinaux (Valenciennes, 1839, in-8») ; Recherches sur les mots populaires du déparlement de l’Orne, par Dubois (Mémoires de l’Académie celtique, t, V) ; Quelle est l’origine de la langue picarde ? par Grégoire d’Essigny (Paris, 18ll) ; Recueil de l’origine de ta tangue et poésie françaises, par Cl. Fauchet (Paris, 1581, in-4») ; Histoire de la Gaule méridionale, par Fauriel ; Liste des coutumes, par Fontette ; Grammaire celtique, par Goldman ; Dictionnaire rouchi-français, par Hécart (Valenoiennes, 1826, in-18) ; Vocabulaire du patois usité sur la rive gauche de l’Allagnon, par J. Labouderie (Mémoires^de la Société des antiquaires de France, t. XII) ; Éléments de la langue des Celtes, par Le Brigant (Strasbourg, 1779, in-4o) ; Dictionnaire étymologique du patois de Moutpellier ! fiar F.-R. Martin ; Essai sur le patois lorrain, etc., par Oberlin (Strasbourg, 1775, in-12) ; De l’origine, etc., des dialectes vulgaires du Dauphiné, par J. Ollivier (Revue du Dauphiné, t. IV) ; Recueil de mots français rangés par ordre de matière, par Pautex (Genève, 1835, in-8o) ; Recherches, etc., par G. Peignot (Mémoires de l’Académie de Dijon, 1831) ; Curiosités littéraires concernant la province de Normandie, par Pluquet (Caen, 1827, in-8o) ; Glossaire de la langue romane, par Roquefort (Paris, 1868, 2 vol. in-8o) ; Philologie, — idiome picard en usage à Abbeville, par A. de Soilly (Abbeville, 1833, in-S°) ; De l’origine, des progrès et de l’influence de la langue provençale, par Terïin (Revue de Provence, t. Il) ; Tableau de la littérature au moyen âge, par Villemain (Paris, 1840, in-8»).

PATOIS, OISE adj. (pa-toi, oi-ze, — V. patois s. m.). Qui appartient au patois, qui a le caractère du patois ; Locution patoisu.

PATOISER v, n. ou intr, (pa-toi-zé — rad. patois). Parler patois ; avoir un accent pro-.

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vincial oir se servir d’expressions propres à la province : Il patoisait effroyablement, il avait beaucoup de chaleur méridionale et criait à faire plaisir à un sourd. (Couailhae.)

— Théâtre. Imiter le patois des paysans : Dans Monsieur de Pourceaugnac, Molière fait patoisbr une prétendue Languedocienne et une prétendue Picarde.

— v. a. ou tr. Rendre patois, exprimer en patois : Patoiser un rôle.

PATOLE s. f. (pa-to-le). Comm. Etoffe de soie, ornée de figures et de bordures peintes ou imprimées, qui se fabrique dans plusieurs parties de l’Inde, surtout aux environs de Surate, et qui est presque entièrement exportée aux îles de la Sonde : Les patolks sont en pièces d’environ cinq mètres de longueur et de quatre-vingt-dix centimètres de largeur, et chacune de ces pièces forme une espèce de ceinture dont les Javanais aiment à se parer.

PATON s. m. (pa-ton — rad. patte). Techn. Morceau de cuir qu’on met en dedans du soulier, au bout de l’empeigne, n Morceau de terre que l’on ajoute à une pièce de poterie, pour former le manche ou l’oreille. Il Rouleau de terre qui fait partie du creuset du verrier.

PATON (Richard), peintre et graveur anglais, né vers 1720. Il acq-uit une réputation méiitée par ses tableaux maritimes, également remarquables par le coloris, par la science de la perspective, par la vérité de l’interprétation. On cite, parmi ses meilleurs tableaux : la Défense de Gibraltar ; la Défaite du comte de Grasse par l’amiral Rodney, quatre Vues représentant les opérations de la flotte russe contre les Turcs en 1770, etc. Il gravait avec beaucoup de goût et d’intelligence à l’eau-forte, et il a laissé plusieurs belles planches d’après ses propres dessins.

PATON (sir Joseph-Noël), peintre écossais, né à Dumferline, comté de Fife, en 1821. Il suivit d’abord les cours de l’Académie d’Edimbourg, puis se rendit à Londres, où il

remporta, en 1843, un prix au concours de Westminster-Hall. M. Paton commença à se faire connaître en 1847, en exposant un grand Portement de croix et une toile qui eut le plus vif succès : la Réconciliation d Obérai et de Titania. Dans ce tableau, l’artiste avait fait preuve d’une grande fécondité d’imagination, d’une fantaisie vraiment shakspearienne. Néanmoins, l’engouement qu’excita cette œuvre étrange fut encore dépassé par celui que fit naître la Querelle d’Obéron et de Titania, achetée 17,500 francs par le musée national d’Édimbourg, t H est impossible, dit Théophile Gautier, de pénétrer plus avant dans les mystères du monde surnaturel, do mieux représenter sur la toile ce que la poésie peut à peine faire entrevoir. On ne saurait s’imafiner l’infinie variété d’attitudes, de gestes, e raccourcis, de renversements que M. Paton a su donner à ses groupes. Il a montré là une souplesse et une science de dessin peu communes ; il s’est révélé comme le Michel-Ange de la féerie pour l’incroyable variété d’aspects trouvés à la forme humaine, « M, Paton passe pour un des chefs de l’école anglaise. À la science, à l’imagination, à la verve, il joint une exécution d’un fini extraordinaire. Ses compositions ont du charme, de la grâce et de l’esprit, mais elles choquent l’œil au premier aspect par l’absence d’harmonie, par la bizarrerie du travail, qui ressemble à un lavis, par les discordances et les aigreurs de coloris. Parmi les tableaux de ce maître, nous citerons : Dante méditant l’épisode de Francesca deRimini (1852) ; la Femme morte (1854) ; la Recherche du plaisir (1855) ; le Passage gardé (1856), etc. À l’Exposition universelle de Paris en 1855, M. Paton envoya sa Querelle d’Obéron, qui obtint une mention, ’et exposa à celle de 1867 deux tableaux : De retour, de la Crimée et In Memoriam. 11 a reçu de la reine d’Angleterre, en 1867, le titre de chevalier. M. Paton cultive les lettres et là poésie. On cite, parmi ses écrits : Poésies d’un peintre. — Son frère, Walter Paton, né vers 1824, a suivi les cours de l’Académie d’Édimbourg et s’est adonné au paysage. Nous mentionnerons, parmi ses tableaux, la Nuit d’été et Vue de rivière.

PÂTON s. m. (pà-ton — rad. pâte). Econ. rur. Morceau de pâte grossière qu’on donne à la volaille pour l’engraisser : Engraisser des chapons, des poulardes avec des pâtons. C’est en leur faisant avaler des pAtoks que l’on obtient des oies aussi grasses.

— Fam. Pâton de graisse, Petit oiseau fort gras, il Personne courte, grasse et rondelette : Cet enfant est un pâton dis graisse.

— Tcchn. Morceau de pâte que le boulanger agite avec force en pétrissant. Il Défaut du papier consistant en un petit amas de matière.

PATORÉALE s. f. (pa-to-ré-a-le). Ornith. Espèce de canard du Chili.

PATOS s. m, (pa-toss — mot grec auquel on peut comparer avec doute le persan pâtu, étoffe de laine, pat, bat, tissu sur le métier, irlandais peiteog, erse peileag, peitean, jaquette courte ; gothique paida, tunique, gâpaidân, vêtir ; ancien saxon pèda ; ancien allemand pheit, vêtement ; allemand moderne pfait, robe, veste ; sanscrit patta, vêtement de dessus, étoffe, pata, étoffe rine.pnfî, gros drap, patamaya, jupon, tente, patahâru, tis PATO

serand). Mythol. gr. Vêtement particulier à Junon.

PATOS (lac ou lagune de), lac du Brésil, s’étendant le long de la côte de la province de Rio-Grande-do-Sul, près de l’océan Atlantique, dont il n’est séparé que par une étroite langue de terre, et avec lequel il communique au S. par le Rio Grande. Ce lac mesure du N.-E. au S.-O. 260 kilom. et 27 kilom. de largeur.

PATOO ou PATOW s. m. (pa-tou). Sorte de casse-tête des sauvages de la mer du Sud. Il On dit aussi patou-patou ou patow-patow.

PATOTJILLE s. f. (pa-tou-lle ; Il mil.). Mar. Sorte d’échelle de corde.

— Art railit. Forme ancienne, du mot patrooillk.

— Techn. Syn. de patouillet.

PATOUILLER v. n. ou intr. (pa-tou-llé ; Il mil. — rad. pâle). Patauger dans la boue. Il Mot usité dans certains départements.

PATOUILLET s. m. (pa-tou-llè ; Il mil.rad. patouiller). Techn. Appareil au moyen duquel on opère le lavage du minerai. Il On dit aussi PATOOILLB s. f.

— Encycl. Le lavage des minerais au patouillet précède l’opération du bocardage et s’applique en général à tous les minerais empâtés de sable et d’argile. Quand la proportion des terres n’est pas trop forte, les palouillels se réduisent à des bassins en bois où l’on fait affluer l’eau et dans lesquels le lavage consiste simplement à brosser le minerai ; souvent ces appareils sont disposés en étages, dans lesquels on fait successivement passer la matière, jusqu’à ce qu’elle soit bien nettoyée. Les dispositions adoptées pour les patouillets mécaniques sont nombreuses ; tantôt on les fait mouvoir par des chevaux, tantôt par des roues hydrauliques, tantôt par la vapeur ; ils sont rotatifs à lavage intérieur, ou cylindriques à travail continu. Les patouillets ordinaires sont composés de quatre couronnes en fonte, dont les moyeux sont clavetés sur l’arbre qui reçoit le mouvement, tandis que leurs circonférences sont reliées par huit barres de fer formant une hélice d’un pas très-allongé. Cet appareil ainsi disposé est placé au-dessus d’une auge demicirculaire en maçonnerie doublée de tôle, ou

en bois, et contenant une certaine quantité d’eau. Le fond de cette auge est légèrement incliné vers la fosse d’une drugue "circulaire pour que le minerai brut, agité, remué et lavé par les ailettes du patouillet, puisse y descendre et y être enlevé par les godets de la drague, qui le déverse sur un plan incliné, le menant dans les Wagonnets destinés à opérer son transport aux fourneaux da grillage.

L’arbre d’un patouillet fait de quatre à sept tours par minute, et la force qu’il exige pour laver 3 mètres cubes’de minerai par heure est de 3 h 4 chevaux.

PATOUILLET (Nicolas), jésuite français, né à Salins en 1622, mort en 1710. Il devint supérieur de la mission française à Londres et s’adonna à la prédication. On a de lui : les Sentiments d’une âme pour se recueillir en Dieu (Besançon, 1700). — Son frère, Étienne Patouillet, né à Salins en 1634, mort en 1696, fut jésuite, abbé d’Arcy et se distingua comme prédicateur. On lui doit une Oraison funèbre de Marie-Thérèse (1684, in-8o),

PATOUILLET (Louis), jésuite français, plus célèbre par les sarcasmes de Voltaire que par ses écrits, né à Dijon le 31 mars 1699, mort à Avignon en 1779. Il fit ses études dans la capitale de la Bourgogne, y reçut les leçons du Père Oudin, entra dans l’ordre des jésuites et professa la philosophie à Laon et à Nancy. Tout en préparant ses cours, il s’exerçait à aborder l’éloquence de la chaire et prêcha avec un certain succès devant le roi Stanislas et sa cour. Alors parurent quelques écrits de lui. Ses débuts eurent lieu dans la poésie. Il chanta le mariage du roi en 1725 et, un peu plus tard, en 1729, il célébra la convalescence du même monarque. Puis il publia successivement, sous le voile de l’anonyme : Apologie de Cartouche (1737) ; les Progrès du jansénisme (1743) ; Une lettre sur l’Art de vérifier tes dates (1731) ; Histoire du pélagianisme (1767) ; Entretiens d’Anselme et d’Isidore (1756) ; Une lettre à l’éditeur des œuvres d’Arnauld (1759) ; Une lettre sur le livre du Père Norbert (1715). Dans le courant de l’année 1749, le Père Patouillet fut chargé de remplacer Duhalde, préposé à la publication des Lettres édifiantes. Deux volumes furent imprimés sous la nouvelle direction. Les ouvrages du Père Patouillet lui avaient acquis une certaine renommée dans le parti qu’il représentait. Malgré cela, un de ses livres : Dictionnaire des livres jansénistes (1752, 4 vol. in-12), fut désapprouvé par la congrégation de l’index, à cause de l’application trop étendue de l’épithète de janséniste, qu’il avait adressée notamment à Mme de Sévigné. La brochure sur la Réalité du projet de Bourg-Fontaine ne doit point être attribuée au Père Patouillet, mais bien au Père Sauvage, Lorrain.

Aujourd’hui, on est à peu près certain qu’il aida l’archevêque de Paris, M. de Beaumont, dans la polémique que ce prélat soutint contre les philosophes, notamment contre Jean-Jacques Rousseau. Patouillet avait un style vif, éminemment propre à la discussion et à la bataille. Pour nous servir d’une expression vulgaire, il emportait « la pièca et le morceau. » Aussi, recherchait-on le secours de son talent, qui était réel, et de sa science, qui était très-sûre. M. de Beaumont se tourna contre lui, car il fut cause qu’on ordonna au Père Patouiliet de quitter la capitale. Il s’en alla porter un peu partout ses pas errants. Ses ouvrages lui avaient créé de nombreux amis. Il se rendit chez M. de La Motte, évêque d’Amiens ; puis, de là, chez l’évêque d’Uzès, M. Bauyn. Ces deux représentants des hautes dignités ecclésiastiques l’accueillirent avec beaucoup de bienveillance. On assure que le jésuite ne fut pas ingrat et qu’il aida ses bienfaiteurs dans plusieurs des travaux inhérents à leur charge, tels que les mandements, les lettres pastorales, etc., etc. On ne doit pas cependant faire incomber à sa mémoire un certain document dû à la plume et au zèle peut-être un peu exagéré, mais, à coup sûr, donnant prise à la raillerie, de M. Montillet, archevêque d’Auch.

Le Père Patouillet finit par se retirer à Avignon, où il mourut dans la quatre-vingtième année de son âge. On a souvent reproché à cet écrivain une certaine âpreté de langage et une violence extrême dans la lutte ; mais ce sont la des qualités essentielles et indispensables a tout homme qui se mêle de défendre ou d’attaquer, quoi que ce soit. Voltaire n’était pas plus choisi dans ses expressions. C’est grâce a lui que le nom de Patouillet est parvenu jusqu’à nous. Et, par le fait, cet accouplement étrange qu’il faisait du nom de Patouillet et de celui de Nonnotte était bien imaginé pour frapper l’attention de ceux qui s’arrêtent à la surface des mots et qui ne vont point au fond des idées. Nonnotte fut toujours plus maltraité, parce qu’il était un adversaire plus redoutable et parce qu’il ne publiait point ses livres sous le couvert de l’anonyme.

PATOUILLEUR s. m. (pa-tou-fleur ; U mil.

— rad. patouillet). Techn. Ouvrier qui opè’ro le lavage du minerai.

PATOUILLEUX, BUSE adj. (pa-tou-lleu, eu-ze ; Il mil. — rad. patouiller). Gâcheus, boueux. II Mot provincial.

— Mar. Se dit de la mer, lorsqu’elle est grosse sans être houleuse : Une mer patooillbusb gène beaucoup la nage et empêche même les avirons d’aller ensemble. (Legoaruiit.) Il Lame patouilleuse, Lame courte, agitée dans tous les sens.

PATOW (Érasme-Robert, baron de), homme d’État prussien, né à Mallenchen (Lusace inférieure) en 1804. Après avoir étudié la jurisprudence, il entra en 1826 dans l’administration, fut nommé en 1832 assesseur du gouvernement et adjoint en cette qualité au conseiller supérieur des finances, Kuhu, chargé de dirigeriez opérations relatives àlaformation’du Zollverein. Il devint ensuite conseiller du gouvernement et des finances, conseiller rapporteur pour les affaire^ de librairie (1837), membre du conseil d’État (1840), directeur de la première division au ministère de l’intérieur (1844) et enfin, l’année suivante, directeur du ministère des affaires étrangères. En cette qualité, M. Patow chercha surtout à combattre la tendance du Zollverein à conserver les droits de douane et agit avec efficacité dans ce sens, en 1846, aux conférences du Zollverein, dont il fut le président. Il s’attacha eu outre à faire établir un droit de change uniforme dans toute l’Allemagne et présida, en 1847, des conférences ouvertes à.ce sujet à Leipzig. Le baron de Patow, qui s’était montré jusqu’alors partisan des principes libéraux, fut, après les événements de mars 1848, peu favorable à l’établissement du régime constitutionnel. Cependaut, nlaformation du cabinet Camphausen, il reçut le portefeuille du commerce, de l’industrie et des travaux publics ; mais, après la chute de ce ministère, il refusa de faire partie du ministère Auerswald. Mis en disponibilité le 25 juin 1848, il était, un mois plus tard, nommé premier président de la province de Brandebourg. En 1849, il alla siéger à la seconde Chambre, où il fut l’un des antagonistes lus plus décidés de la gauche démocratique, fut réélu après la dissolution des Chambres, mais fit à cet» époque une opposition déclarée aux mesures du ministère, et, pour mettre fin à cette lutte entre les devoirs que lui imposaient ses fonctions adminitratives et ses convictions personnelles, il doiinasadémission. Représentant à la seconde Chambre du parlement de l’Union à Erfurt, il y contribua activement à l’adoption de" la constitution fédérale. Après la convention d’Oluitttz, il continua à être, jusqu’à la fin de la session de 1851-1852, l’un des adversaires les plus ardents du ministère dans toutes les questions politiques, fut réélu eu 1852 et 1855, et prit part surtout à la discussion des questions de finances.

Lorsque, en novembre 1858, le prince régent forma le cabinet Hohenzollern, M. de Patow en fit partie, en qualité de ministre des finances. Il prépara le traité de commerce allemand-français, et contribua à faire naître le

grave conflit qui éclata entre le gouvernement et la Chambre des députés, en appuyant le plan d’une réorganisation militaire, qu’il ne regardait que comme une augmentation provisoire de l’effectif de l’armée sur le pied de paix. Avant qu’il eût pu défendre son projet de budget dans la session de 1862, la Chambre fut dissoute, et, en face denouvelles élections,