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tes coléoptères pentamères, de la famille des sternoxes, tribu ries élatérides, dont l’espèce type habite le Népaul,

PÉNIEN, IENNE udj. (péni-ain, i-è-nerad. pénis), Anat. Qu> appartient au pénis : Artère péniennk.

PKXIEIIES (Jean-Augustin de), homme politique et conventionnel français, né en 1760, mort aux États-Unis en 1820. Il faisait partie des gardes du corps du roi avant la Révolution. Elu dans la Corrèze député à l’Assemblée législative et à la Convention, il vota, en 1792, contre l’annexion de la Sayoie à la France, se prononça pour la j.eine capitale, lors du procès du roi, demandant la suppression de la peine de mort après l’exécution de ce jugement, proposa d’exclure comme fou Marat de l’Assemblée, attaqua les terroristes, défendit les girondins et prononça, après le 9 thermidor, divers discours, soit contre les partisans de Robespierre, soit sur l’agriculture et le commerce. Lors de la journée du lef avril 1795, de Penières fut maltraité dans la rue par des jacobins. Il demanda alors l’épuration de l’Assemblée, se rangea pour la Convention contre les sections pendant l’insurrection du 13 vendémiaire et fut élu au conseil des Cinq-Cents, où il se prononça pour des actes de modération propres à rétablir lu concorde générale. Après le coup d’État du 18 brumaire, il alla siéger au Tribunal, puis il fit partie du Corps législatif sous l’Empire et de la Chambre des représentants pendant les Cent-Jours. Forcé de quitter la France comme régicide en 1816, il se rendit aux États-Unis, où il termina sa vie.

PEN1G, ville du royaume de Saxe, ch.-I, de la seigneurie de son nom, dans le cercle et a. 21 kilom. S.-E. de Leipzig, sur la rive droite delà Mulde ; 4,730 hab. Fabrication de cotonnades, bonneterie ; impression sur tissus ; filature de coton ; forges de fer et de cuivre. Château des comtes de Sehœnburg.

FÉNIL s. m. (pé-nil. — Delâlre rattache ce mot k pénis. M. Littré signale le provençal penchenilh qui, selon lui, vient certainement d’une forme dérivée du latin pecten, laquelle, outre la signification de peigne, a eu celle de pubis. En Bretagne, penille signifie les efiilochures d’un vêtementqui s’use parle bord.) Anat. Eminence large et arrondie, située au devant du pubis, au-dessus des grandes lèvres ou de la verge, et se couvrant de poils à l’époque de la puberté.

pÉnillon s, m. (pé-ni-llon ; II mil. — du Int. pannus, haillon). Moine déguenillé, penaillon.

PENIPiCTON (Isaac), quaker anglais, mort dans le comté de Sussex en 1679. Fils d’un maire de Londres qui avait été un des juges de Charles I« et inébranlable défenseur des doctrines de Fox et de Penn, -il fut en butte, sous le règne de Charles II, à d’incessantes persécutions, fut jeté à cinq reprises en prison et vit ses biens confisqués. On a de lui des écrits mystiques fort estimés des quakers et qui ont été réunis à Londres (1681, in-fol.), puis souvent réédités.

PÉNINGUE s. f. (pé-nin-ghe). Espèce de pâte de guimauve miséen bâtons.

PÉNINSULAIRE adj. (pé-nain-su-lè-read. péninsule), Géogr. Qui habite une péninsule : Peuple péninsulaire. Il Qui appartient à une péninsule ou à ses habitants : Mœurs péninsulaires. Gouvernement péninsulaire.

PÉNINSULE S. f. (pé-nain-su-le — lat. peninsula ; depe>ieoapcene, presque, et de insula, lie). Géogr. Terre environnée d’eau de tous côtés, excepté d’un seul.

Péninsule ibérique ou simplement Péninsule, Espagne et Portugal,

Péninsule italique, Partie de l’Italie qui forme une presqu’île.

Péninsule orientale, Nom donné quelquefois à la partie de l’Europe qui se trouve placée entre la mer Adriatique et l’Archipel.

Péuînsule (HISTOIRE DES GUERRES DE LA),

par le général Foy (Paris, 1827, 4 vol. ii !-8°J. C’est un des meilleurs récits militaires que noua connaissions et c’est, en même temps, l’œuvre d’un esprit très-philosophique et trespolitique, nullement entiché de son ancien

métier et jugeant bien, c’est-à-dire condamnant les fautes de l’orgueilleux général de la République qui, revêtu du costume impérial et le sceptre en main, se croyait infaillible dans la guerre comme dans la paix. On lit dans une excellente lettre de Paul-Louis Courier écrite de Barletta, en 1805, à son futur beau-père Clavier, où il lui rend compte de ses préoccupations ’littéraires : « Un morceau qui plairait, je crois, traité dans le goût antique, ce serait l’expédition d’Égypte. Il y a là de quoi faire quelque chose comme le Jugurtha de Salluste, et mieux en y joignant un peu de la variété d’Hérodote, à quoi le pays prêterait fort. Scène variée, événements divers, différentes nations, divers personnafes ; celui qui commandait était encore un omme ; il avait des compagnons. Et puis, notez ceci, un «sujet limité, séparé de tout le reste. C’est un grand point selon les maîtres : peu de matière et beaucoup d’art. Mon Dieu I comme je cause, comme je vous raconte mes rêves, et que vous êtes bon si vous écoutez ce babil I Mais que vous dirai-je autre chose ? Je ne vois que du fer, des soldats. • Eh bien, ta guerre de la Pi-uiusule offrait

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précisément au général qui l’avait faite l’avantage que Courier préconisait pour composer un récit à l’antique, à la Salluste ou à la Thucydide : un sujet limité, séparé de tout le reste. Témoin et acteur dans la lutte qu’il raconte, le général Foy s’est livré tout entier au soin de reproduire de si grandes scènes dans leurs justes proportions et sous le jour le plus vrai. Toutes les recherches préalables ont été faites par lui, et si les luttes de la tribune, si la mort ne lui ont pas permis d’achever sou travail, cet ouvrage n’en reste pas moins, malgré 1 éclat de ses discours, son plus beau titre littéraire aux yeux de la postérité. Cette narration est précédée d’un remarquable Tableau politique et militaire des puissances belligérantes. L’auteur écrit en soldat, il peint en orateur, il juge en moraliste ; mais il pense et étudie en homme d’État. Une statistique morale éclaire donc les avenues de son récit. C’est là que les générations oublieuses peuvent rectifier leurs idées historiques faussées par l’esprit départi. Elles apprendront que la liberté avait amassé pour la patrie les trésors de puissance qui furent dépensés à servir la fortune d’un seul homme. Et quels trésors I Une admirable armée qui porte dans les camps toutes les vertus civiques, qui fait voir à l’Europe respectueuse et tremblante l’invasion sans violence, la couquête sans pillage et les vainqueurs souffrant lu faim au milieu des vaincus dans l’abondance ; une armée commandée par des chefs stoïques, patriotes, dédaignant presque l’ambition de la gloire, mourant indifféremment sur les champs de bataille ou sur les échafauds : quelle armée valut jamais celle-là ? Bonaparte, s’emparant du pouvoir au moment où les fruits des institutions républicaines commençaient à mûrir et les recueillant sur l’arbre de la liberté abattu par sa main, Se para de ces fruits, qu’il n’avait pas fait naître et dont il déshéritait l’avenir. Ce despotisme militaire qui « était, dit l’auteur, la carcasse politique deCûnstantinople, moins l’anarchie des pachas, l’opposition sourde de l’uléma et la mutinerie bruyante du janissaire, • ce despotisme ne fut ni établi par les soldats ni soutenu par eux. Ce fut, au contraire, parmi eux que l’anéantissement de la liberté trouva le plus d’opposition. Ils votèrent contre l’empire comme ils avaient voté contre le consulat à vie. Ce fut l’administration civile qui se jeta aux genoux du nouveau César. Dès lors, l’armée, n’ayant plus à choisir entre la liberté et Bonaparte, se dévoua à celui qui semblait le représentant de la France. Mais Bonaparte ne put changer que les mœurs de la tète de l’armée, et encore l’immense majorité des généraux repoussa-t-elle avec mépris l’offre de richesses qui, après tout, ne sont que des dépouilles. L’empereur lit tout pour suppléer, par une savante ordonnance de l’année, par l’abondance du matériel, par une instruction militaire plus complète et plus uniforme, à la perte de l’esprit public et de l’enthousiasnïe républicain qu’il avait détruits. Ce tableau politique et militaire de la France manque peut-être de méthode et de suite ; mais, sous le rapport philosophique et littéraire, c’est un ouvrage remarquable. Le môme coloris, la même rectitude de jugement brillent dans le tableau de l’Angleterre. On y trouve une égale connaissance des faits, des hommes, des institutions. Des rapprochements presque continuels entre les troupes françaises et celles de la Grande-Bretagne amènent des réflexions profondes ou des peintures frappantes de vivacité et de relief. L’auteur juge fort bien la politique du cabinet de Saint-James et les représailles de Napoléon. Le blocus continental, tant blâmé et tant vanté par d’autres, est présenté sous son vrai jour. Les tableaux de l’Espagne et du Portugal offrent également de grandes beautés.

La narration historique s’arrête à la convention de Cintra, conclue le 30 août 1S08. Sur les six années de guerre, une seule est retracée. Mais ce fragment contient la partie la plus intéressante du sujet, la peinture de cette insurrection soudaine qui lit de l’Espagne tout entière un champ de bataille, de tous ses paysans des soldats, de tous ses prêtres des tribuns, de tous ses rochers des forteresses. Le général Foy n’est pas resté au-dessous de son entreprise. Meurent les français.’ devint le seul mot de ralliement des Espaguols.il/eiwe Napoléon ! crièrent les Portugais. En Espagne, ce fut une commotion électrique qui partit des rangs du peuple ; en Portugal, ce fut une secousse progressive qui commença par en haut. En Espagne, les attentats furent atroces. Que peut-on comparer au massacre des deux cents négociants français qui, depuis longtemps établis à Valence, y furent d’abord incarcérés et bientôt égorgés un à unï Toutes ces scènes d’un caractère si varié sont habilement retracées, et l’auteur ne peint pas avec moins de vigueur l’effet que les événements de la Péninsule produisirent sur les Anglais. Un cri de joie retentit dans la Grande-Bretagne. Dès les premiers moments de la lutte, on s’aperçut que, des deux côtés, ce serait une guerre de barbares. Tandis que les Français renouvelaient dans Cordoue les horreurs dont cette ville fut victime cinq siècles auparavant lorsque Ferdinand III 1 enleva aux Maures, les Espagnols soumettaient au supplice de la scie les officiers français pris sur les routes ou les plongeaient vivants dans des chaudières bouillantes. La conduite des soldats français

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se ressentit de leur exaspération. L’indiscipline fut le premier résultat de la fureur. Napoléon aurait pu calmer cette soif de vengeances ; il les sanctionna, pour ainsi dire, en les racontant sans les flétrir ; en traitant de brigands, dans ses bulleuns, les paysans espagnols armés pour défendre leur pays. Il aurait dû par humanité, par politique, par respect pour ta dignité des troupes françaises, arrêter de tout son pouvoir les représailles du soldat ; mais il était Corse.

Des événements importants se placent à côté de ce fait immense de l’insurrection d’un grand peuple : le premier siège deSaragosse, les débats de la junte de Bayonne, l’entrée de Joseph Bonaparte dans Madrid, la victoire de Medina-de-Rio-Seco, la bataille et la capitulation de Baylen, enfin le combat de Vimeiro et la convention de Cintra. Chacun de ces objets est présenté avec le» couleurs les plus vraies et les plus vives. La clarté du récit ne laisse rien à désirer et l’énergie des peintures émeut le lecteur. L’historien porte dans les palaisoù délibèrent les grands et dans les rues où s’agite le peuple le raème talent d’observation que sur les champs de bataille. II fait comprendre les anxiétés de la diplomatie et le progrès des passions fougueuses des citoyens aussi facilement que les manœuvres des troupes. Or, ses descriptions de batailles sont des modèles de netteté.

Le général Foy écrit l’histoire a la manière des anciens. Il ne tombe jamais dans le domaine des mémoires. Son style a, comme sa composition, la noblesse et la clarté ; il étincelle souvent de ces traits heureux, rapides et brillants reflets d’une sensation vive et profonde. Sa phrase, qui manque parfois de correction, saisit aussi par une tournure savante. Certaines expressions décèlent une étude profonde de Tacite. Le sentiment noble et généreux qui l’anime passe avec énergie de 1 écrivain au lecteur. On voit que l’historien a fait lui-même une guerre d’indépendance, une guerre nationale et qu’il tressaille en décrivant les efforts du patriotisme. Le récit de la guerre de la Péninsule a pour caractères littéraires la couleur et le mouvement. Ajoutons que partout y brille le caractère sacré de l’honneur et qu’on y sent comme vibrer les palpitations d un cœur grand et généreux, qui bat inoins pour la gloire que pour la liberté.

PÉNIS a. m. (pé-niss — lat, pénis, pour pemis, qui a d’abord signifié queue d’animal. Dans la langue familière, notre mot queue subit parfois la même transition que le latin pénis). Anat. Membre viril.

— Escycl. V. VERGE.

PEN1SCOLA, ville forte d’Espagne, province et à 130 kilom. N.-E. de Valence, sur un rocher baigné par la Méditerranée- et ne communiquant avec la terre ferme que par une

étroite langue de sable ; 2,000 hab. Pèche et navigation assez active. Naturellement forte par sa position, cette place est défendue par un château fort qui couronne le sommet du rocher ; ses rues sont escarpées et ses maisons mal bâties. C’est, dit-on, l’ancienne AcraLeuke fondée par Aiuilcar et dont parle Diodore, sur les autels de laquelle le jeune Annibal jura aux Romains une haine éternelle.

PÉNISTON s. m. (pé-ni-ston).Comm. Etoffe de lame drapée, que l’on fabrique en Angleterre.

PÉNITENCE s. f. (pé-ni-tan-se — lat. pœnitentia ; de pœnitere, se repentir). Théo !. Regret d’avoir offensé Dieu : La pénitence n’est que l’équation entre le péché et It repentir. (Le P. Ventura.) La pénitence est un moyen de nous purifier de nos fautes. (Vitteaut.) La pénitence, l’étymologie l’indique, est le cœur étreint par le repentir. (Descuret.) Il Œuvres que le prêtre ordonne de luire pour expier les péchés que l’on a commis : Accomplir sa pénitence. Faire sa pénitence. Satisfaire d sa pénitence. Il Œuvres pénibles que l’on s’impose volontairement pour expier ses péchés : Faire pénitence de ses péchés. Vivre dans la pénitence. La meilleure pénitence est de ne plus retomber dans la même faute. (Max. orient.) La vie de pénitence brise toutes les lois de la nature. (A. Martin.) Laroute du salut est la pénitence, non ta pénitence oisive qui se contente de verser des larmes, mais la pénitence vaillante qui travaille partout à effacer le mal en communiquant de proche en proche le progrès moral, du père d ta famille, de ta famille d lasociélé, (Rigault.) Il tEuvres pénibles que l’autorité ecclésiastique ou les lois de l’Église imposent aux fidèles : Le carême est un temps de pénitence, h Pénitences publiques, Peines ecclésiastiques imposées autrefois aux grands criminels qui avaient encouru l’excommunication. Il Pénitence solennelle, Pénitence publique qui s’accomplissait, ordinairement pendant le carême, avec quelques cérémonies particulières. Il Lettres de pénitence, Lettres données par les évêques à des pénitents qui devaient faire des pèlerinages. Il Libelle de pénitence, Libelle qu’on donnait à des hérétiques repentants, et dans lesquels ils trouvaient des règles de conduite, il Psaumes de la pénitence, Nom donné a sept psaumes dans lesquels le roi David exprime la douleur qu’il ressent de ses crimes et eu sollicite le pardon. Il Sacrement de pénitence ou simplement Pénitence, Sacrement par lequel le prêtre remet les péchés à ceux qui viennent se confesser. Il Tribunal de la pénitence,

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Le lieu où le prêtre administre le sacrement de pénitenee : Se présenter au tribunal db la.

PÉNITENCE.

—.Fam. Peine que l’on souffre volontairement ou non : Cette visite est pour moi une rude pénitence. On fait toujours PÉNITENCE de ses excès, fi Privation quelconque : Dines avec nous, si vous ne craignes pas défaire pénitence. Il Légère punition infligée pour une faute : Subir une penitencb. Mettre un enfant

en PÉNITENCE.

Pour pénitence, En punition, pour peine : Vous n’avez pas voulu nous prévenir que vous viendriez ; pour pénitence, pour votrb pénitence, vous ferez un mauvais diner. (Àcad.)

— Prov. Oui fait le péché fait la pénitence, Toute faute attire un châtiment.

— Hist. reltg. Ordre de la Pénitence de Saint-Dominique, Ancien ordre religieux militaire, il Frères de la Pénitence de JésusChrist, Une des congrégations qui servirent à former l’ordre de Suint-Augustin, il Ordre de ta Pénitence de la Madeleine, Congrégation qui, en 1272, se forma à Marseille pour la conversion des femmes de mauvaise vie.

Il Filles de la Pénitence de la Madeleine, Congrégation de femmes repentantes formée en

1492. il Ordre de Notre-Dame de Mérite, de la Pénitence des Martyrs, Ordre religieux et hospitalier.

— Jeu-x. Peine imposée à ceux qui ne se conforment pas aux règles dans certains jeux de société : Vanner une pénitsnck à un joueur. Il Au billard, Mouche la plus rapprochée de

la petite bande du haut : Mettre une bille en pénitence, à la pénitence.

— Encycl. Hist. relig. et Théol. Toutes les religions, anciennes et modernes, ont déterminé un certain nombre de châtiments que le pécheur devait s’imposer volontairement pour mériter, aux yeux de ceux qu’il considérait comme les représentants de la divinité, l’absolution du péché qu’il avait commis. Ce châtiment, c’est ce qu’on appelle pénitence (pœniteniia).

Les anciens ont attribué souvent au défaut de pénitences volontaires les fléaux, les calamités publiques dont les peuples étaient assaillis. Alors on consultait les oracles, qui ordonnaient des expiations pour apaiser les

dieux. C’est cette idée de pénitence et d’expiation qui a présidé à l’institution de sacrifices humains dans l’antiquité. C’est ainsi que, d’après l’Ancien Testament, le prophète Jonas fut précipité dans la mer par les matelots qui voyaient dans la tempête un signe de la colère divine, et qu’il réussit a soustraire aux effets de cette même colère les habitants de Ninive en les déterminant à faire pénitence. C’est ainsi qu’on voit dans l’histoire romaine Marcus Curtius se précipiter dans un gouffre pour préserver Rome de la fureur des dieux, etc.

L’Église catholique a fait de la pénitence un de ses sept sacrements : c’est celui par lequel les péchés sont remis au coupable moyennant trois conditions : le vrai repentir et le bon propos, qui constituent la contrition ; l’humble et sincère aveu de ses fautes ou la confession ; l’accomplissement exact de la peine qui lui est infligée par le prêtre ou la satisfaction. Les théologiens appellent ces trois conditions la matière prochaine de la pénitence ; quant à ce qu’ils nomment la matière éloignée, ce sont les péchés mortels (matière éloignée nécessaire) et les péchés véniels (matière éloignée libre). Le concilede Trente appelle l’absolution la forme de la pénitence. Quelques théologiens prétendent que l’absolution est tout à la fois une forme et une matière de la pénitence.

Au iv8 siècle, l’Église chrétienne établit définitivement des règles de la pénitence appelées canons ; jy| y eut deux sortes do pénitences canoniques t la pénitence secrète, observée de nos jours encore, et la pénitence publique, hors d’usage depuis le vue siècle.

Pénitence publique. Chez les premiers chrétiens, on uvait établi trois espèces de peines : pour des fautes relativement légères, les fidèles étaient privés du droit d’oblalion dans l’église. Ils étaient mis à part, ne pouvant ni apporter leurs offrandes à l’autel, ni participer à l’eucharistie, Les coupables du second degré étaient, non-seulement privés de la commuuion, mais exclus de l’assemblée des fidèles et ne pouvaient assister il la liturgie. Enfin, les grands coupables étaient chassés de l’Église et rayés du nombre des fidèles. Lorsque le pécheur était connu ou dénoncé, l’évêque lui ordonnait de sortir du lieu saint. Alors les diacres allaient le trouver et le pressaient de se réconcilier, puis ils priaient l’évoque de lui permettre de rentrer. Le plus souvent l’évêque accordait cette permission et interrogeait le coupable afin de savoir s’il était réellement plein de regret et du désir d’effacer sa faute. S’il le trouvait suffisamment contrit, il lui imposait un jeûne, qui pouvait s’étendre de deux à sept semaines, et le renvoyait absous. Mais si, après trois monitions, le coupable, lorsqu’il s’agissait d’un crime, refusait de se soumettre à la pénitence, il était dès lors considéré comme païen et retranché de l’Église. L’évêquejugeaitdemêmesi lapénitence devait être publique ou seerète. On n’admettait pas facilement les jeunes gens à la pénitence, à cause de la fragilité de l’âge, qui faisait craindre que leur conversion ne lût pas solide. On tenait aussi pour suspecte