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luit son frère sur le trône de France ; heureusement, les meilleurs conseillers de Charles lui firent entendre qu’il ne gagnerait pas grand’ehose à ce changement, qui amènerait nécessairement une guerre redoutaMe ; car si le roi était sous ciel, son armée n’y était pas, ni le vieux Daimmirtin, qui la commandait. Le duc recula donc devant cette extrémité, et il commença à prêter l’oreille aux propositions du roi, qui offrait d’accepter la stipulation des traités d’Arras et de Condans telle que les comprenait’Charles, promettant en outre d’obtenir des Liégeois une réparation suffisante ou de se déclarer contre eux. Mais Charles, qui voulait le perdre en l’humiliant, ne se contentait pas de cette dernière promesse ; il voulait obliger Louis XI à marcher avec lui contre Liège. ■ Et soudainement, ditCommines, il partitpour la chambre du roy, pour luy porter ces paroles. I.e roy eut quelque ami (Commines lui-même) qui l’en avertit, l’assurant de n’avoir nul mal s’il accordoit cola ; mais que, en faisant le contraire, il se mettoit en si grand péril, que nul filus grand ne luy. pourroit advenir... Comme e duc arriva en sa présence, la voix luy trembloit tant il estoit esmeu et prest de se courroucer. Le roi ne put celer sa peur. « Mon frère, lui dit-il, ne suis-je pas sûr (en sûreté) en votre maison et en votre pays ?

« — Oui, monsieur, répondit le duc dune voix tremblante d’émotion, vous êtes si sûr, que

« si je voyois venir un trait d’arbalète sur ■ vous, je nie meltrois au-devant pour vous « garantir. • Puis, • d’une humble contenance de corps, mais de geste et de parole aspres, » il requit le roi de signer le traité et de marcher avec lui contre Liège pour dompter cette ville rebelle. Louis s’empressa de souscrire à cette double demande, ■ et incontinent fut apporté ledit traicté de paix’, et fut Urée des coffres du roi la vraie croix (un morceau de la vraie croix) que saint Churlemngne portoit et qui s’appeloit la croix de victoire, et ils jurèrent la paix, et taniét furent sonnées les cloches pur la ville, et tout le momie fut fort esjoui (H octobre 14GS). • Par ce traité, Louis promettait de donner à son frère, non plus la Normandie, mais la Brie et la Champagne, ce qui mettait le duo

■aux portes de Paris par la domination directe ou indirecte qu’il se promettait d’exercer sur ces provinces. Il voyait ainsi tous ses États reliés ensemble, ce qui lui donnait toute facilité d’aller et venir entre les Pays-Bas et

—la Bourgogne. En cas d’infraction de sa part au traité, Louis reconnaissait Charles délié de toute féauté ; lui-même se soumettait à toutes censures, excommunications, interdits, etc., et renonçait à toute dispense qui pourrait lui être octroyée par le pape ou par le concile.

Comme on le voit, c’était un véritable suicide de la royauté, t. Les intérêts de la couronne, dit M. Henri Martin, étaient écrasés par le pacte qui renouvelait les conventions de Sainc-Maur. Quant à l’honneur, roi et duc le perdaient également, l’un par la honte de ses engagements, l’autre par la félonie de ses exigences et la violation de sou saufconduit. » Mais ces conditions humiliantes, Louis se promettait bien de ne pas les observer mieux que les autres, d’autant plus qu’elles devaient lui être doublement douloureuses, puisque lui, le vieux renard, s’était laissé prendre à un piège qu’il avait tendu lui-même, mais dont le ressort avait joué trop tôt : la révolte des Liégeois. C’est bien inutilement que Charles, par surcroît de précaution, l’avait forcé de jurer le traité sur la croix de Saint-Laud, sur un morceau de la vraie croix, que l’on savait être pour lui ce que le Styx était pour les dieux antiques ; longtemps avant Tartufe il pratiquait la maxime :

It est avec le ciel des accommodements,

et ses ennemis ne tardèrent pas à s’en apercevoir.

Pour les détails qui concernent Liège. V. Liégb (siège de).

Pérou ne (SIEGE ET CAPITULATION DE), 1870-1871. Péronne, ville très-forte, couverte par la Somme et protégée par des ouvrages . avancés savamment disposés, devait nécessairement exciter l’attention et la convoitise des Prussiens, qui espéraient se faire de cette place un point d’appui solide dans leur campagne du nord de la France, contre la vaillante petite armée de Faidherbe. Ceite ville n’avait jamais subi la honte d’une capitulation ; aussi avait-elle adopté cette ûère devise : Urbs nescia vinci.

L’armement de Péronne consistait alors en 49 bouches à feu, chiffre inférieur de moitié environ it celui de l’armement normal ; car là, comme partout ailleurs, l’incroyable incurie des hommes de l’Empire avait porté ses fruits désastreux. Les approvisionnements en munitions, poudres et projectiles présentaient la même insuffisance. Quant —aux vivres, ils étaient un peu plus abondants et auraient pu permettre de prolonger la résistance quinze jours de plus. La garnison, forte d’environ 3,000 hommes, se composait de bataillons de garde nationale mobile et mobilisée, de 139 hommes du 43« régiment de ligne et de 131 fusiliers marins, soldats disciplinés et intrépides qui, par leur habitude du service des pièces et leur exemple, servirent d’appui h la garde nationale.

L’ennemi parut pour la première fois de PERO

vant la place le 30 novembre 1870 et la somma de se rendre. Le commandant Garnier répondit par un refus énergique, et les Prussiens, après être revenus inutilement plusieurs fois à la charge, s’éloignèrent sans autre démonstration. Mais, après la victoire de Faidherbe à Pont-Noyelles (23 décembre), ils reparurent devant ses murs, dont ils commencèrent aussitôt l’investissement. Le 28, à midi, la ville fut de nouveau sommée de se rendre. Sur le refus réitéré du commandant Garuier, le bombardement commença sous la direction du colonel d’artillerie Kamecke, qui présida plus tard au bombardement de Paris. Le feu de l’ennemi fut plusieurs fois interrompu par suite des mouvements de l’armée française du Nord, notamment après la victoire de Faidherbe à Bapaume, le 2 janvier 1871 ; mais c’était pour reprendre aussitôt avec une nouvelle intensité et pour durer jusqu’au g janvier, presque sans interruption. Suivant leur habitude, les Prussiens prirent pour point de mire les édilices publics, tels que l’église, puis l’hospice, sur lequel flottait cependant le drapeau de Genève, Une grande quantité de maisons furent également détruites, tandis que les fortifications restaient intactes : c’était la guerre aux femmes et aux enfants. Ce n’est peut-être ni généreux ni loyal, mais cela réussit, et il parait que ce genre de gloire suffit amplement aux Allemands.

Les lueurs sinistres de l’incendie effrayèrent les gardes nationaux et les pompiers, qui refusèrent tout service. Pour surcroît de malheur, la Somme était gelée, et il ne restait aucun moyen de combattre le progrès des flammes. Dans des circonstances aussi Critiques, que pouvait seul dominer un caractère fortement trempé, le commandant Garnier ne garda pas longtemps la fierté de sa première attitude. Impressionné trop facilement par les plaintes réitérée^ des autorités civiles et des habitants, qui redoutaient uu assaut, rendu possible par la congélation de la Somme, manquant de foi dans le courage de ses troupes, alors que les soldats de ligne et les marins n’avaient donné encore aucun signe de faiblesse, il accueillit, le 9 janvier, et soumit au conseil de défense les propositions relatives k une capitulation. La majorité du conseil ayant accueilli ces ouvertures, le commandant Garnier signa la capitulation, et cela malgré la protestation du commandant du génie, malgré les recommandations qu’il avait reçues de Faidherbe, le 15 décembre, de résister à outrance. Il aurait dû se rappeler Sa proximité de l’armée française et l’importance de Péronne pour la suite des opérations militaires ; mais il ne sut pas résister aux sollicitations intéressées qui l’entourèrent.

, Le général Faidherbe accueillit Cette nouvelle avec une explosion de colère, et il décida que le commandant de la place serait traduit devant un conseil de guerre » pour rendre compte de la reddition de cette place, lorsque ses défenses étaient intactes et qu’une armée de secours était à cinq ou six lieues, manœuvrant pour le dégager. » Le souspréfet de Péronne ayant voulu apporter un témoignage en faveur du commandant Garnier, Faidherbe répondit par une lettre où nous remarquons les passages suivants :

« Le commandant de Péronne a-t-il bien fait ou non de sa rendre, avec ses moyens de défense et sa garnison intacts, parce que la population se voyait à moitié ruinée et réduite aux abois ?

r L’humanité répondrait sans doute : Oui ; la loi (règlement sur les troupes en campagne) répond : Non ! Dura lex, sed lex.

Chacun a son devoir spécial à remplir ; ledevoir militaireducommandaut de Péronne le forçait à su défendre jusqu’à ce qu’il y eût une brèche au corps de place et qu’il eut repoussé au moins un assaut à ce corps de place.

Eh bien, j’estime que des considérations d’humanité ne peuvent autoriser un commandant de place ù agir contre la loi. J’estime que le gouvernement du pays seul peut, en changeant la loi, autoriser un commandant de place à rendre sa place pour sauver la vie ou la fortune de la population, et, pour être logique et raisonnable, s’il en devait être ainsi à l’avenir, la première chose à faire serait de retirer des places fortes les garnisons, lès canons et les approvisionnements, car ce sont là autant de cadeaux que vous offrez à l’ennemi après quelques jours de bombardement. »

Le cunseil d’enquête se montra moins inflexible défenseur de la loi que 1b général Faidherbe ; dans sa séance du 7 mai 1872, il se contenta An blâmer le commandant Garnier d’avoir rendu la place dont le commandement lui était confié sans s’être conformé aux prescriptions de l’article 255 du décret du 13 octobre 1863, et d’avoir accepté, dans la capitulation, la clause en vertu de laquelle les officiers qui engageraient leur parole de ne pas servir contre l’Allemagne pendant la guerre étaient autorisés à rentrer dans leurs foyers, séparant ainsi leur sort de celui de la troupe, contrairement à l’article 25C du décret précité.

Les Prussiens firent k Péronne environ 3,000 prisonniers ; 70 maisons avaient été entièrement détruites, 500 à 000 étaient devenues pour ainsi dire inhabitables. Le feu était si intense, que les cloches fondirent

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dans la tour de l’église, et qu’à la recette des finances l’argent fut changé en lingots.

Péronne sauvée, opéra en trois actes, paroles de Billardon de Sauvigny, musique de Dezède ; représenté à l’Académie de musique le 27 mai 1783. L’héroïsme de Marie Fouré, qui se mit à la tête des habitants de Péronne pour repousser les assiégeants, fuit l’objet de cette pièce patriotique.

PÉRONNELLE s. f. (pé-ro-nè- !e — corruption d’un nom propre, qui doit être Pétronelle ou Pétronille). Femme ou fille sotte et babillante : C’est une péronni ; li, k. Tuisesnous péronnellk. Ce qu’on appelle des jeunes filles dans les nouvelles comédies, te sont des péronnelles qui ont la science d’une veuve. (Rigauit.)

.. Taisez-vous, péronnelle ;

Allez philosopher tout le soûl avec elle.

Molière. Puis les Gascons et les trois péronnalk’S Y concertaient sur des tons de ruelles.

CUESSET.

... De la colonelle C’est le plus scélérat ; Pour une péronnelle Le gueux m’a planté là.

Vadk

PÉROOLE s. f. (pé-rou-le). Bot. Nom vulgaire du Muet ou aubifoin, espèce de centaurée.

PÉROPHORE s. m. (pé-ro-fo-re). Entom.

V. PÉZOPCRE.

PÉROPE s. m. (pé-ro-pe — du gr. pêros, estropié ; pous, pied). Erpét. Genre dû sauriens, formé aux dépens des geckos.

PÉROPTÈRE adj. (pé-ro-ptè-re — du gr. pêros, estropié pleron, aile). Ichthyol. Se dit des poissons qui manquent de nageoires ventrales. Il Oii dit aussi I’téroptérygien.

PÉRORAISON s. f. (pé-ro-rè-zon — du lat. peroratio ; de perorare, pérorer), Rhétor, Conclusion, dernière partie d’un discours : Péroraison véhémente. C’est la péroraison gui donne le dernier mouvement aux esprits. (Marmontel.)

— Mus. Conclusion d’une symphonie.

— Encycl. C’est dans la péroraison, selon la rhétorique des anciens, qu’il fallait déployer tous les moyens capables d’entraîner les auditeurs. Aussi Quintilien dit-il que l’on doit réserver pour la péroraison les plus vives émotions du sentiment. Ce précepte est développé dans l’Orateur de Cicéron. « Quand nous plaidions plusieurs ensemble, dit-il, on s’accordait toujours à me laisser la péroraison. Ce n’est pas à mon talent, c’est à ma sensibilité naturelle que je devais mes succès en ce genre... Et il ne suffit pas de savoir attendrir l’âme des juges, comme je l’ai fait, dans une péroraison, en leur présentant un jeune enfant soulevé dans mes bras, et une autre fois en faisant lever un accusé illustre et en soulevant aussi son fils en bas âge : langage d’action qui provoqua pur tout le Forum les sanglots et les larmes. Il faut faire que le juge s’irrite ou s’apaise ; qu’il s’indispose ou s’intéresse ; qu’il passe de l’admiration au mépris, de ta haine à l’amour, du désir à la satiété, de l’espérance à la crainte, de la joie à la douleur. Pour toutes ces passions, j’ai fourni des exemples : dans mon accusation contre Verres, les émotions pénibles ; les sentiments doux, dans mes défenses. Car il n’y a pas un moyen d’émouvoir ou calmer l’âme de l’auditeur dont je n’aie essayé de me servir ; je dirais que j’ai atteint à la perfection en ce genre si je ne craignais qu’u ne telle vérité ne me fit taxer de présomption. ■

Chez les modernes, l’emploi du pathétique dans la péroraison est plus rare que chez tes anciens. On le trouve quelquefois mis en œuvre, au barreau, avec beaucoup d’habileté ; mais la plupart des discours judiciaires se terminent par le résumé des preuves et des arguments. Dans la chaire, la péroraison a quelquefois de la grandeur et de l’élévation. Dans les discours académiques, elle peut aussi atteindre la même hauteur ; mais il est bien rare qu’elle s’y déploie avec autant debeautô que dans le célèbre discours de Jean-Jacques Rousseau sur les Sciences et les arts : « O Fabricius, qu’eût pensé votre grande âme, etc. > Souvent, k la tribune, les discours des grands orateurs de notre première Révolution se terminaient par do véritables coups de foudre. La péroraison Uu discours prononcé par Mirabeau le 2G septembre 1780, nu sujet du plan financier de Necker, est restée classique : «Votez ce subside extraordinaire. Votez-le. Eh I messieurs, à propos d’une ridicule motion du Palais-Royal, d’une lisible insurrection qui n’eut jamais d’importance que dans tes imaginations faibles ou dans les desseins pervers de quelques hommes de mauvaise foi, vous avez entendu naguère ces mots forcenés : Calilina est aux portes de Home, et l’on délibère 1 lit certes, il n’y avait autour de nous ni Catilinu, ni Rome, ni périls. Aujourd’hui, la banqueroute est là ; elle menace de consumer vous, vos propriétés, votre honneur ; et vous délibérez I »

PÉRORER v. n. ou intr. (pé-ro-ré — lat, perorare, discourir, traiter une question d’une manière complète et aussi terminer un discours. C’est à ce deuxième sens classique,

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étranger au verbe français, que se rapporte le substantif péroraison. Perorare est formé de per et de orare.parler, parler complètement, achever de parler). Discourir longuement et avec emphase : Aimer à pérorkk. Un itomine prudent ne. doit jamais pérorkr dans un café. (Moralin.) On s’assied, et, jalouï de se faire admirer, Chacun élégamment commença à péro>'ei

Deluxe.

— Activ. Causer longuement et emphatiquement sur : L’abbé Rnynal est fort mal à son aise partout où il ne pkrork pas colonies, politique et commerce. (Dider.) Il Inus.

FÉROREUR. EUSE s. (pé-ro-reur, eu-zerad. pérorer). Personne qui pérore, qui aime à pérorer : Un ennuyeux pisroreur.

Le plus beau pèroreur, fût-il môme avocat N’est pas toujoura homme d’État.

VlENHET.

PIÏROSA-ARGENTINA, bourg du royaume d’Italie, prov’ince de Turin, district et à 15 kilom. N.-E. de Pignerol, sur le Clusone ; 1,814 h : ib.

PÉROSCÈLE s. m. (pé-ross-sè-le — du gr. pêros, estropié ; sketos, jambe). Entom. Syn. de gronûps.

PÉROT s. m. (pé-ro — dimin. de père). Sylvie. Nom donné dans quelques pays aux baliveaux de deux âges.

PÉROT s. m. (pé-ro — autre forme du nom propre Pierrot. Les Anglais disent de même parrot). Nom populaire du perroquet et du dindon.

PÉROTE s. f. (pé-ro-te — fém. de Pérot, forme provinciale du nom propre Pierrot). Nom de l’oie, eu Normandie.

PEROTE, ville du Mexique, dans l’État de Vera-Cruz, à 45 kilom. O. de Jalapa, près du mont Nauhcampatepotl, ou Coffre de Pérote, haut de 2,474 mètres ; 10,000 hab. Au N. de la ville s’élève le fort de San-Carlos. La ville, quoique assez bien bâtie, a un aspect triste, parce que les maisons n’ont presque pas de fenêtres.

’ PÉROTHOPS s. m. (pé-ro-tops). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des sternoxes, tribu des élatérides, dont l’espèce type vit aux États-Unis.

PÉROTIDE s. f. (pé-ro-ti-de — du gr. pêros, tronqué ; ous, âtos, oreille). Entom. Syn. d’AURIGBNK et de latipalpb.

— Bot. Genre de plantes, de la famille des graminées, tribu des andropogonées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent surtout dans les régions tropicales de l’ancien continent.

PÉROTRICHE s. m. (pé-ro-tri-che — du gr. péra, sac ; thrix, tric/ios, cheveu). Bot. Oenre d’arbrisseaux, de la famillo des composées, tribu des sénécionées, originaire du Cap de Bonne-Espérance.

PEROTTI (Nicolas), prélat et philologue italien, né à Sassoferrato (Ombrie) en 1430, mort en 1480. Il professa d’abord la rhétorique et la poésie k Bologne, s’attira par son talent la faveur du pape Nicolas V, puis se rendit à Rome et devint successivement vicaire apostolique, archevêque de Siponto (1458), gouverneur de l’Ombrie (1465), de Pérouse (1474). Ses notes, ses commentaires et ses travaux de grammaire ont contribué à la renaissance des lettres. Quelques fables inédites de Phèdre, trouvées dans ses manuscrits, l’ont fuit regarder par certains critiques, mais sans aucune vraisemblance, comme le véritable auteur de tout le recueil qui porte le nom du poète latin. Ses principaux ouvrages sont ; Hudimenta grammatices (Rome, 1473, in-fol.) ; De généribus metrorum (Venise, 1497, in*4°) ; Cornucopia, siue commentaria lingual faillis (Venise, 1489, in-fol.), ouvrage important rempli de notes savantes sur le livre des Spectacles et le livre I« des Epigrammes de Martial.

PÉROU s. m. (pé-rou — nom d’une contrée célèbre par ses mines d’or). Fain. Grande fortune ; grande somme d’argent : Gagner le Pérou. Il Objet d’une grande valeur, fonds dont le revenu est très-considérable, ressource immense : Un Pérou. Uu petit Pérou. Celte maison de commerce est uu Pérou. Il supplia te roi de donner à son neoeu une abbaye de dix à douze mille livres de rente, qui serait un PÉROU pour lui. (St-Sim.) Vous n’avez point de bien, mais cotre bonne mine est un PÉROU. (Mariv.)

Ce n’est pas le Pérou, Se dit d’une chose dont on a exagéré l’importance, la valeur.

PÉROU, vaste contrée do l’Amérique du Sud, qui, avant l’arrivée des Européens, formait l’empire des Incas, s’élendant depuis l’équateur jusqu’au 40« degré de latitude S., et du Pacifique aux déserts du Brésil, Sous la domination de l’Espagne, ce pays forma une vice-royauté divisée en trois audiences : Los Reyes, Quito et Charcas ou la Plata ; de nos jours, l’ancien Pérou forme deux États distincts : la république de Bolivie (v. ce mot) où haut Pérou, et la république du Pérou ou bas Pérou, qui fait le sujet de cette notice.

Selon don Juan Garciiaeo do La Vega, auteur d’une Histoire des /ncas, le nom do Pérou a été donné à cette 1 artio de l’Amérique, du nom du premier Indien qui fut pris par tes Espagnols avant qu’ils en eussent fait la con*

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