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acheta lu charge de receveur général des finances de l’Université de Paris, dont Colbert le força de se démettre pour avoir fait quelques emprunts a sa caisse. On a de lui : De l’origine des fontaines (Paris, 1674, in-12) ; îa Secchia rupita, trad. de l’italien en français (Paris, 1678, 2 vol.). — Son frère, Nicolas Perrault, né à Paris vers IG11, mort en 1661, devint docteur en Sorbonne et fut exclu de cette maison en même temps qu’Arnauld en 1650. On a de lui : la Morale des jésuites, extraite fidèlement de leurs livres imprimés avec l’approbation et permission des supérieurs de leur compagnie (Mons, 1C67, in-4o).

PERRAULT(C)aude), médecin et architecte, né à Paris en, 1613, mort en 1688. Son père était avocat au parlement. Il étudia la médecine et fut reçu docteur à Paris. Comme il était un savant latiniste, il fut chargé par Colbert de traduire Vitruve en français. Les études qu’il fut obligé de faire pour comprendre cet auteur lui inspirèrent le goût le plus vif pour l’architecture et dévoilèrent les rares, dispositions qu’il avait pour cet art. Mais ce goût pour l’architecture ne lui fit pas abandonner ses recherches en médecine et surtout en anatomie. Devenu membre de l’Académie des sciences, il disséqua un grand nombre d’animaux dont l’anatoime était peu ou pas connue et consigna ses recherches dans les mémoires de l’Académie. Ses essais de physique renferment plusieurs mémoires physiologiques intéressants, notamment sur la mécanique animale. Lorsqu’il fut question de donner au Louvre une façade digne de la grandeur du monument, il prit part au concours qui fut alors ouvert et ses dessins furent préférés à ceux des artistes les plus distingués. Son œuvre de début fut donc cette fameuse colonnade du Louvre construite de 1666 à 1670 et qui, malgré quelques imperfections, reste une des belles créations du xvue siècle (v. Louvre). On lui doit encore l’Observatoire de Paris, dans la construction duquel il ne fit entrer ni fer ni bois et où il montra une rare connaissance de la coupe dos pierres ; des travaux d’embellissement à Versailles ; enfin un arc de triomphe à la porte Saint-Antoine, lequel malheureusement construit en plâtre, fut démoli en 1716. Il en . reste une gravure de Sébastien Leclere. C’est pour le blesser que Boileau écrit : Soyes plutôtmaçon, si c’est votre métier. Lacolonnadedu Louvre et l’Observatoire suffisent pour montrer qu’il était du moins un maçon d’un talent hors ligne, et les éloges quelui donne Cuvier prouvent qu’il était aussi un bon naturaliste. C’est lui qui, plus frappé des erreurs des anciens que sensible à leurs beautés, commença cette querelle à laquelle son frère Charles prit ensuite la plus grande part, et dans laquelle Boileau se permit autant de violences que ses adversaires montrèrent de modération.

Claude Perrault dirigeait à l’Académie des sciences les travaux relatifs à l’histoire naturelle. Il a laissé sur l’anatomie un ouvrage estimé, dans lequel il fait justice des fables antiques sur le caméléon, la salamandre et le pélican ; ses Œuvres de physique contiennent une théorie remarquable de l’organe de l’ouïe et de ses fonctions ; enfin son traité sur la Mécanique des animaux est rempli d’observations justes, et souvent fines, sur l’organisma en général. Perrault fut la victime de son amour pour la science. Il mourut des suites d’une piqûre anatomique qu’il se fit en disséquant un chameau mort d’une maladie contagieuse. Indépendamment d’un grand.nombre

de mémoires insérés dans le recueil de l’Académie des sciences, et pour la plupart relatifs à l’histoire naturelle, on lui doit : les Dix livres d’architecture de Vitruve, corrigés et traduits nouvellement en français avec notes et figures (Paris, 1673, in-fol.j ; Ordonnance des cinq espèces de colonnes selon la méthode des anciens (Paris, 1683, in-fol.) ; Essai de physique ou Recueil de plusieurs traités touchant les choses naturelles (1680, 3 vol. in-12) ; Mémoires pour servir à l’histoire naturelle des animaux (Paris, 1676, in-fol.) ; Œuvres diverses de physique et de mécanique (Paris, 1725, in-12).

PERRAULT (Charles), littérateur français, frère du précédent, né à Paris en 1628, mort en 1703. Il fit ses études au collège de Beauvais, dont il sortit à la suite d’une escapade qu’il a racontée lui-même dans ses Mémoires. Il faisait alors sa philosophie ; son professeur l’ayant contrarié dans une argumentation qu’il soutenait, il quitta la classe, suivi d’un camarade appelé Beaurain. Tous deux jurèrent, sous les arbres du Luxembourg, de ne plus retourner au collège et d’étudier librement, j Nous exécutâmes notre résolution, dit Perrault, et, pendant trois ou quatre années de suite, M. Beaurain vint presque tous les jours deux fois au logis, le matin à huit heures jusqu’à onze, et l’aprèsdinée depuis trois heures jusqu’à cinq. Si je sais quelque chose, je le dois particulièrement à ces trois ou quatre années d’études. Nous lûmes presque toute la Bible et presque tout Tertullien, Y Histoire de France de La Serre et de Davila ; nous traduisîmes le traité de Tertullien, De i’-habillement des femmes ; nous lûmes Virgile, Horace, Tacite et la plupart des auteurs classiques, dont nous fîmes des extraits que j’ai encore. • Cette liberté d’études et cet amalgame de lectures eurent de l’influence sur l’esprit du futur propaga PERR

teur des idées nouvelles. Leur premier effet fut d’ôter aux deux écoliers le respect des auteurs classiques. Perrault, excité par Beaurain, et surtout aidé par une déplorable facilité poétique, Se mit à traduire le VI» livre de l’Enéide en vers burlesques, à la manière de Scarron, aux éclats de rire des deux amis ; un frère de Perrault, depuis docteur en Sorbonne, accourut et prit part a ce jeu d’esprit ; ce fut même ce dernier qui composa les trois vers suivants, cités par Voltaire et par Marmontel comme les meilleurs du Virgile travesti de Scarron, où plus d’un lecteur désappointé les a cherchés en vain :

J’aperçus i’ombre d’un cocher,

Qui, tenant l’ombre d’une brosse, Nettoyait t’ombre d’un carrosse.

Son autre frère, le médecin, devenu célèbre architecte, se mit aussi de la partie et fit de beaux dessins à l’encre de Chine pour il-lustrer le manuscrit. Sorti de ses libres études, et sans autre préparation qu’une lecture rapide des Inslitutes, Perrault se fait recevoir avocat. Mais « ennuyé, dit-il, de traîner une robe dans le palais, » d’avocat il devient commis de son frère aîné, receveur général des finances de Paris. Cette place lui laissant du loisir. Perrault en profita pour se livrer à son goût naturel pour la poésie. Son début fut un Portrait d’Iris qui courut bientôt le monde et obtint les suffrages de Quinault, et un Dialogue de l’Amour et Se l’Amitié que le surintendant Fouquet trouva tellement de son goût qu’il le fit transcrire sur vélin et orner de peintures. Deux odes, l’une sur la Paix des Pyrénées, l’autre sur le Mariage du roi, augmentèrent encore la réputation de Perrault, et Colbert jeta les yeux sur lui pour la place de premier commis de la surintendance des bâtiments, place importante où il devint l’intermédiaire naturel entre les artistes et le ministre, dont il sut souvent provoquer les bienfaits en faveur des gens de talent. Perrault fut membre, dès le commencement, de la petite Académie destinée par Colbert à fournir des devises et des inscriptions pour les bâtiments du roi « et, au besoin, pour les bonbons de la reine, » dit Courier. On sait que cette compagnie est devenue l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Le 22 septembre 1671, l’Académie française, à son tour, admit Perrault en remplacement de l’évêque de Léon, Il prit dans cette compagnie l’initiative de plusieurs innovations qui furent d’autant plus facilement acceptées que l’on attribuait à Colbert la paternité des idées émises par Perrault. C est ainsi qu’à partir de sa réception l’Académie établit la publicité pour ce genre de cérémonies, et les élections académiques, qui se faisaient autrefois à l’amiable, se firent par scrutin et par billets j la première boite à scrutin fut construite à ses frais et sur le dessin qu’il en donna.

Nous allons passer maintenant ’ à cette grande querelle littéraire des anciens et des modernes qui a donné une célébrité au nom de Perrault. ■ Enthousiaste des beautés de son siècle, dit Sainte-Beuve, et recueillant en faisceau les admirations de.sa jeunesse, il les consacra dans un petit poëme intitulé le Siècle de Louis le Grand, qu’il lut à l’Académie le 27 janvier 1687, c’est-à-dire le jour où elle s’assemblait pour témoigner sa joie de la convalescence du roi, qui avait subi une opération douloureuse. La plupart des vers de Perrault, en ce petit po@me, sont détestables ; bien des idées sont hasardées. Préférant hautement son siècle à tous les précédents, il y parlait légèrement d’Homère, de Ménandre, de tous les noms révérés parmi les classiques. Il y exprimait pourtant une idée philosophique, c’est qu’il n y a pas de raison pour que la nature ne crée pas aujourd’hui d’aussi grands hommes qu’autrefois, et qu’il y a place, dans sa fertilité inépuisable, à un éternel renouvellement des talents. » Racine, qui n’avait guère vu dans ce morceau que l’hyperbole d’un courtisan, complimenta 1 auteur sur son spirituel paradoxe, qu’il dit n’être qu’un jeu d’esprit. Piqué au vif, Perrault voulut soutenir son opinion, et, l’année suivante (168S), il fit paraître la première partie de son Parallèle des anciens et des modernes. Ce livre fut l’origine d’une vive querelle entre son auteur et Boileau, qui prit aigrement parti pour les anciens d’ans son Discours sur l’ode et ses Réflexions sur Longin, où le détracteur des anciens est traité avec violence. La dispute menaçait de s’envenimer lorsque le grand Arnauld, alors réfugié à Bruxelles, s’entremit dans cette querelle de ses deux amis. Bossuet se mêla de l’affaire et Racine enfin ménagea entre les adversaires une réconciliation qui fut plus franche peut-être du côté de Perrault que de celui de l’illustre satirique.

Mais de tout ce qu’a écrit Perrault, rien n’a plus contribué à le rendre célèbre qu’un tout petit livre auquel, probablement, il n attachait lui-même que peu d’importance. L’idée lui vint de recueillir les contes que les enfants aiment tant à entendre de la bouche de leurs mères, de leurs nourrices, quand ils ont été sages. Il les publia en janvier 1697, sous le nom de son fils Perrault d’Armancourt. Voici en quets termes Sainte-Beuve parle de ce petit livre : « La Belle au bois dormant, le Petit Chaperon rouge, la Barbe bleue, le Chat botté, Cendrillon, Riquetàlahouppe, le Petit Poucet, qu’ajouter au seul titre de ces petits chefs-d’œuvre ? On a disserté sur la question de savoir

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si Perrault en est le véritable auteur. Il est bien certain que pour la matière de ces contes Perrault a dû puiser dans un fonds de tradition populaire, iet qu’il n’a fait que fixer par écrit ce que, de temps immémorial, toutes les mères çrands ont raconté. Mais sa rédaction est simple, courante, d’une bonne foi naïve, quelque peu malicieuse pourtant et légère ; elle est telle que tout le monde la répète et croit l’avoir trouvée. Les petites moralités finales en vers sentent bien l’ami de Quinault et le contemporain gaulois de La Fontaine, mais elles ne tiennent que si l’on veut au récit ; elles en sont la date. Si j’osais revenir, à propos de ces contes d’enfants, à la grosse querelle des anciens et des modernes, je dirais que Perrault a fourni là un argument contre lui-même, car ce fonds d’imagination merveilleuse et enfantine appartient nécessairement à un âge ancien et très-antérieur ; on n’inventerait plus aujourd’hui de ces choses, si elles n’avaient été imaginées dès longtemps-, elles n’auraient pas cours, si elles n’avaient été accueillies et crues bien avant nous. Nous ne faisons plus que les varier et les habiller diversement. Il y a donc un âge pour certaines fictions et certaines crédulités heureuses, et si la science du genre humain s’accroît incessamment, son imagination ne fleurit pas de même. ■ Entre autres ouvrages importants, Perrault fit encore paraître les Éloges des hommes illustres du xvue siècle (1696-1701, 2 vol. in-fol.). Ce livre est recommandable par une grande impartialité et par les recherches les plus exactes. La censure exigea que l’auteur fit disparaître, dans les éditions subséquentes, les éloges d’Arnauld et de Pascal, qui offusquaient les jésuites. On a encore de lui : Recueil de divers ouvrages en prose et envers (1675, in-4o) ; Courses de têtes et de bagues faites par le roi et par les princes (1699, iu-foi., avec planches gravées par Chauveau) ; Saitit Paulin, évêque de Noie, poëme épique, dont s’est moqué très-justement Boileau (1686) ; le Cabinet des beauxarts, recueil d’estampes ornées d’inscriptions et de devises (1690, in-fol.) ; l’Apologie des femmes, discours en vers (1694, in-8o)jdes Mémoires destinés à ses petits-enfants et publiés par Patts (1759, in-12). Enfin il laissait en manuscrit deux comédies, l’Oublieux elles Fontanges. Perrault mourut oublié des gens de lettres qui l’avaient recherché pendant la vie de son protecteur, et qui l’abandonnèrent ensuite. D’Alembert a donné son Éloge parmi ceux des membres de l’Académie française, et des travaux recommandables lui ont été consacrés par MM. Sainte-Beuve, Walkenaer, Victor Fournel, Foisset et Rigault.

PERRAULT DEJOTEMPS (Alexandre-Gaspard de Keuiu-assb, vicomte dk), agronome français, né vers 1786. Il fit dans la marine l’expédition de Saint-Domingue, tomba au

fiouvoir des Anglais en 1804, ne recouvra la iberté qu’en 1812, s’établit alors dans le pays de Gex, et s’adonna entièrement, depuis cette époque, à l’agronomie. On lui doit : Traité sur la laine et les moutons (Paris, 1824, in- so) ; Principes qui doivent diriger les propriétaires de troupeaux dans le choix du bétail (Paris, 1829, in-so) ; Traité de la comptabilité agricole (Paris, 1840, in-fol.) ; Notice sur la propriété des laines et l’amélioration des races ovines (Paris, 1846, in-8o).

PERRÉ s. m. (pè-ré — rad. pierre). Techn. Revêtement en pierre sèche qui protège un ouvrage et empêche les eaux de le dégrader.

— Encycl. À la mer, les perrés peuvent être employés ; mais comme on doit toujours craindre que le clapotage ne délave les terres et ne les entraîne, on compose ces constructions de couches de forts matériaux recouvrant des couches plus faibles, et c’est à la hauteur de mi-marée qu’il faut les renforcer, car c’est en cet endroit qu’elles sont le plus promptement détruites.

On emploie encore les perrés comme murs de soutènement pour réduire les talus des remblais ou pour maintenir les talus des déblais qui se mettent ou pourraient se mettre en mouvement. Dans ces cas, ondoitdonc les calculer comme tels ; voici des règles empiriques qui correspondent assez bien avec les dimensions ordinaires adoptées dans la pratique. Soient el’épaisseur du perréen tête, mesurée normalement au talus, et x l’augmentation d’épaisseur par mètre de hauteur verticale : .

îo Sur’ des berges de rivière inclinées à 45° et des talus de remblai en terre ordinaire que l’on veut faire tenir à 45°,

e = oia,30, x =■ Oi’.OS.

2° Sur des berges dé rivière inclinées à 1/2 de base pour l de hauteur et talus de déblai à 45° à protéger, mais ne donnant pas de poussée,

e = 0"»,30, a ; = 0™,02.

30 Sur talus de remblai en terre ordinaire que l’on veut établir à 1/2 de base pour l de. hauteur,

e = om,60, a ; = om,20.

Les perrés sont des revêtements en maçonnerie ou en pierres sèches que l’on établit sur les talus des berges pour empêcher les rivières de les dégrader, ainsi que sur les talus des remblais ou des déblais pour les mettre à l’abri des influences atmosphériques. Dans certains cas, les perrés sont employés comme murs de soutènement pour réduire l’empâte PERR

ment des talus de remblai, ou pour maintenir ceux de déblai qui pourraient se mettre en mouvement. Ces perrés peuvent se calculer comme de véritables murs de soutènement très-inclinés ; dans la pratique des constructions, on leur donne 0’n,30 à o™,40 d’épaisseur, en faisant varier cette dernière avec la hauteur du talus. Sur des berges de rivière inclinées à 45° et des talus de remblai en terre ordinaire que l’on veut faire tenir sous cet angle, .on fait égale à 0,30 l’épaisseur en tête mesurée normalement au talus, et l’on augmente cette épaisseur de 0,05 par mètre de hauteur. De sorte que, si un talus a 10 mètres de hauteur verticale, l’épaisseur à la base ôuperré sera de 0,05 X 10 = 0,50 + 0,30 = 0,80. Sur les berges de rivière inclinées à l 1/2 de base pour l de hauteur et sur les talus de blocs à 45<> à protéger, mais ne donnant pas de poussée, on se contente d’augmenter l’épaisseur en tête 0,30 de 0,02 seulement par mètre de hauteur. Sur talus do remblai en terre ordinaire que l’on veut établir à 1/2 de base pour 1 de hauteur, on fait l’épaisseur ea tête égale à 0,60, et on l’augmente de 0,20 par mètre de hauteur. En ce qui concerno la protection des talus de tranchée susceptibles de se mettre en mouvement, on ne peut fixer ces épaisseurs qu’en raison de la nature des terres sur lesquelles on a à opérer, et, en général, le moyen le plus efficace et le plus économique consiste dans l’établissement de drains allant chercher Tes eaux de source à une certaine distance des tranchées et amenant les eaux à la surface des talus sur lesquels on les fait couler par des rigoles en maçonnerie, lorsqu’elles arrivent uu-dessus du plafond des tranchées. Dans les constructions à la mer, lorsqu’on emploie les perrés, il y a toujours à craindre que le clapotage ne délave les terres de la digue et ne les entraîne ; quand il en est ainsi, les perrés se déforment, et si la mer peut agiter les pierres, elle en frappa les parties conservées de la digue et les détruit. Pour éviter ces inconvénients, on compose les perrés à la mer d’une couche de forts matériaux en les recouvrant d’autres de dimensions d’autant plus faibles qu’ils sont placés plus près du la digue en terre, qu’on a eu le soin de recouvrir d’abord d’une couche de pierrailles. Les perrés étant le plus promptement détruits à la hauteur de la mi-marée, on les renforce généralement à cette hauteur.

PERRÉAL (Jean), dit Jehan do Paris, peintre, né à Paris vers 1460, mort vers 1528. 11 fut valet de chambre et peintre ordinaire des rois Charles V111 et Louis- XII. On a peu de détails sur sa vie privée ; les seuls qui nous soient parvenus sont dus à Jehan Le Maire de Belges, qui, par sa Légende vénitienne, a contribué à jeter quelque jour sur cet artiste, un des meilleurs de l’école primitive. En 1489, Jean Perréal, qui était à cette date attaché au roi comme valet de chambre, fut chargé des décorations faites à Lyon à l’occasion de l’entrée de Charles VIII dans cette ville. En 1492, on lui confia la décoration exécutée dans la même ville en l’honneur d’Anne de Bretagne, qui y fit une entrée solennelle. Les sept planches qui ornent les Illustrations de Gaute et singularités de Troye, par Jean Le Maire (Lyon, 1510, etParis, 1512-1513), sont de lui. Jean Perréal fut l’architecte de l’église de Brou, construite de 1506 à 1511 ; enfin, en 1513, cet artiste exécuta, à l’occasion de la mort d’Anne de Bretagne, quelques peintures qui malheureusement ne sont point venues jusqu’à nous. Pierre Mariette, célèbre amateur du xvme siècle, a dit de cet artiste : « Perréal Jean, dont il est parlé dans la XXXIfe nouvelle de la reine Marguerite de Navarre, et dont il est encore fait mention dans le livre intitulé -Aùl Légende des Vénitiens, par Jehan Le Maire de Belges, imprimé à Lyon par Jean de Vingle en 1509, est mis dans ce livre au rang des Zeuxis et des Apelles. On loue beaucoup les tableaux qu’il avoit faits pour le roi et dans lesquels il avoit exprimé les villes conquises en Italie sur les Vénitiens par les Français ligués avec l’empereur, et en particulier la fameuse bataille d’Agnadel. On lui accorde outre cela le talent de parler avec grâce. Il avoit accompagné le roi dans son expédition, pour être plus en état de représenter les choses avec vérité, et l’on apprend que Simphorius Champier, médecin du duc de Lorraine, l’avoit arraché des portes de la mort et avqit mérité par là la couronne civique. » On trouvera des renseignements sur cet artiste dans les ouvrages suivants : Observations sur la correspondance de Jean Perréal avec Marguerite d’Autriche, concernant l’église de Brou, par M. Dufay (Bourg-en-Bresse, 1853, in-S°) ; Notice sur Jehan Perréaf, dit Jehan de Paris, par A. Perricaud (Lyon, 1858, in-8o) ; enfin, dans Jehan de Paris, varlet de chambre et peintre ordinaire des rois Charles VIIt et Louis XII, par J. Renouvier (Paris, 1S61, in-8o).

PERREAU s. m. (pè-ro). Techn. Chaudron dont se servent les ciriers pour faire amollir la cire dont ils font les cierges à la main.

PERREAU (Jean-André), littérateur et publiciste français, né à Nemours en 1749, mort à Toulouse en 1813. Il devint, en 1791, rédacteur du Vrai citoyen, journal consacré à la défense de la monarchie constitutionnelle,

fiuis fut successivement professeur de légisittion à l’École centrale du Panthéon, pro-